Première grande soirée des désormais traditionnelles 'Nuits Botanique', 'La Nuit de la Fnac' a fait le plein de spectateurs et de bons moments…
Régie par un principe fort agréable (un ticket donnant accès à toutes les salles), cette nuit Fnac n'a pas déçu… Déjà bondé d'ordinaire en pareille occasion, le Botanique a cette fois-ci menacé d'exploser, vomissant son trop plein de spectateurs dans des jardins saturés de poussière, d'effluves de kebabs, de couscous, de nems et de frites en tous genres. Mais alors que dehors les felafels volaient au milieu d'une foule proche de l'émeute, c'est dans une Orangerie quasi déserte que les membres de Two Star Hotel ont commencé leur concert sur le coup de 20h00…. Manifestement peu impressionnés par l'ambiance glaciale régnant dans l'enceinte, les Liégeois ont offert un set carré, rock and roll et bondissant à souhait. Tenants originels d'un disco-punk entre-temps devenu hype, serrés dans leurs désormais traditionnelles combinaisons de latex, les 5 membres ont sué sang et eau pour finir vainqueurs aux points d'un maigre public conquis par tant de conviction…
Une fois le concert fini, direction la Rotonde où Troy Von Balthazar était censé se produire 5 minutes plus tard. Arrivé à l'entrée, un constat s'impose : il va falloir se battre pour pénétrer dans ce qui ressemble désormais plus à une boite de Pilchards aux tomates qu'à une salle de concert. Prenant appui sur les épaules du molosse gardant l'entrée, il faut ensuite se hisser sur les gradins au moyen de contorsions dignes des gymnastes d'ex-RDA pour enfin finir par apercevoir ce sacré Troy qui, c'est un comble, a déjà commencé. Grrrrr… Néanmoins, il ne faut pas bouder son plaisir. L'ex chanteur de Chokebore assure et on retrouve déjà, après 30 secondes, les ambiances séduisantes de son premier album solo. Plaisantant avec le public, usant et abusant du petit séquenceur lui permettant de jouer seul ce qui nécessiterait 4 musiciens dans une autre configuration, Troy Von Balthazar alterne petites ballades pop et titres plus bruitistes pour finir par quitter, après 40 minutes, un public compressé mais néanmoins heureux.
Kids are alright
Retour à l'Orangerie et début d'hallucination. On n'est plus aux Nuits du Botanique ? Docteur Spok, vous nous avez transférés chez Jacques Martin ? Mais qui sont donc ces jeunes prépubères s'échinant sur leurs instruments comme des clones mal embouchés de Stephen Malkmus ? Spinto Band ? Ils sont américains, vous dites, et ils ont déjà sorti… Combien ? 7 albums ?! C'est pour rire ou quoi ? Ils n'ont même pas 20 ans… Et puis, au fil du concert, il faut se rendre à l'évidence : la révélation de la soirée, c'est eux… Oui, ces petits boutonneux en chemise à carreaux mal ajustée sont en train de donner la leçon aux aînés. Le public, d'ailleurs, ne s'y trompe pas et offre une véritable ovation à ces gamins tenants d'une indie pop ultra mélodique et diantrement énergique. Les rumeurs dans la salle laissent entendre que, sur album, c'est moins bien… Peut être… Mais quel concert…
Enfin, pour clôturer la soirée après cette orgie de déflagrations sonores, quoi de plus naturel que d'aller s'envoyer un bon petit Stuart A. Staples sous le chapiteau. Echappé pour un petit moment de ses désormais légendaires Tindersticks, l'homme à la voix la plus maniérée de la scène pop/rock nous offre ainsi l'occasion d'apaiser nos oreilles et, par la même occasion, notre cœur, à l'écoute de ses chansons tristes et romantiques. Bien sûr, il y aura quelques voix chagrines pour nous répéter que 'Stuart, c'est chiant en concert…!' Nous, on s'en fout… Si la beauté est chiante, eh bien oui, c'était un concert chiant au possible… Il suffit de jeter un œil aux couples amoureusement enlacés, un sourire aux lèvres, pour comprendre que notre homme, passablement saoul par ailleurs, a marqué les esprits, durablement….