Rock and Roll Kamikaze… Tudieu, quel nom d’album ! Nul, bête à chi…, mais tellement bon ! Le genre de slogan qu’on arborerait finalement avec une certaine fierté sur un t-shirt à une soirée pleine de minettes. Oui, c’est affreux à dire mais c’est la vérité, tout comme ce qui va être dit dans les lignes à venir sur The Dragons. Ce groupe, c’est un peu l’horrible combo de punk/métal dont vous êtes en train d’assister au concert dans un pub pourri accompagné par trois compagnons de perdition. Au début, vous vous approchez de la scène, un sourire narquois aux lèvres et une Gordon à la main. ‘ ..tain, qu’est ce qu’ils sont ringards, c’est pas vrai des types pareils, j’y crois pas’. Lançant un petit regard en coin au pote de gauche qui vous le rend bien vous apercevez alors dans ses yeux la petite lueur moqueuse qui ne trompe pas. Et il est vrai que c’est nul, que tous les clichés y passent. Chanteur à la voix de pochard des bas quartiers, guitariste aux solos héroïques abominables, morceaux d’une banalité affligeante, c’est à se demander ce que vous foutez encore là. Et puis, petit à petit, la métamorphose honteuse s’opère. « Merde, c’est pas vrai, ça commence à me plaire ». Pas que la musique se soit améliorée, loin de là, mais nom de dieu ces types jouent du rock and roll comme si leur vie en dépendait et c’est bon. Y’a pas à dire l’honnêteté rachète beaucoup de défauts… A la fin du concert et à l’heure des commentaires tout le monde se retrouve au centre de la salle
- « Oh là là, c’était mauvais, quelle horreur »
- « Ouais, affreux hein ? »
- « Hmm, hmm… »
- « Bon allez, on se casse ? »
Sur le chemin du retour, tout le monde la ferme, mais pas parce qu’il n’a y rien à dire… Juste qu’il est quelque fois difficile d’avouer qu’un truc laid et vulgaire vous a plu l’espace d’un instant…Allez, virez-moi cet album hors de ma vue…