Originaire de Green Hill, dans l’Alabama, ce chanteur/compositeur est âgé de 38 ans. Ce fan de Neil Young et Bob Dylan vit cependant à Nashville, depuis 2011. Il a sévi au sein du band américain de roots/rock, Drive By Truckers, de 2001 à 2007, après avoir bossé dans le fameux studio Muscle Shoals. Jason a gravé son 1er elpee solo, "Sirens of the bitch", en 2007. Il décide alors de poursuivre cette aventure en solitaire. Son quatrième opus, "Southeastern", est primé aux Americana Music Awards, dans les catégories album, chanson et artiste. Tout comme l’opus suivant, "Something more than free", paru en 2015. Outre sa carrière individuelle, Jason Isbell enregistre et se produit en compagnie d’un backing group qu’il a baptisé 400 Unit, une formation qui réunit les musiciens de Muscle Shoals, également établis en Alabama. "The Nashville Sound" constitue déjà le 3ème elpee de ce team. Les sessions d’enregistrement se sont déroulées au sein du studio A de RCA, à Nashville, sous la houlette de Dave Cobb.
Ballade country/americana, "Last of my kind" ouvre la plaque. La voix de Jason est superbe. Il chante en s’accompagnant à la sèche, avant que les instrumentistes n’entrent en action, c’est-à-dire Derry deBorja aux claviers, Sadler Vaden à la pedal steel et Amanda Shires, l'épouse d'Isbell, au violon. Nonobstant son refrain contagieux, "Cumberland gap" est une plage plus sauvage et largement amplifiée, entretenue par des cordes relativement déjantées. Soutenu par la voix d’Amanda, Jason chante, d’une voix claire et pure, la tendre ballade "Tupelo", une plage au parfum honky tonk, traversée par une pedal steel aux sonorités chaudes et métalliques. "White man's world" véhicule un message manifestement sociopolitique. Délicat, le tempo est pourtant imprimé par la section rythmique, alors que d’excellents échanges s’opèrent entre la slide d'Isbell et le violon de Miss Shires. Dès l’ouverture d'"Anxiety", la pression se révèle permanente. Une fresque de près de 7' dominée par la voix de Jason, très susceptible de rappeler celle de Neil Young. Les orchestrations sont élégantes, les claviers de deBorja atmosphériques, et au bout de 5’, on assiste à une rupture totale dans le style. Un choix, manifestement à renouveler ! Ballade americana, "Molotov" est enrichi d'arrangements délicats. "Hope the high road" s'ouvre par des riffs rythmiques ‘rollingstoniens’, une plage de roots/rock à la fois mélodique et musclée, mais qui ne manque pas de charme ; et au cours de laquelle la slide et l’orgue sont bien mis en exergue. Excellent ! De bonne facture, cet opus s’achève par une ballade bluegrass entretenue par deux voix, un violon et des cordes acoustiques…