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Jean-Claude Mondo

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dimanche, 27 août 2017 12:30

Better days

Avant de monter son propre projet, Willa Vincitore militait au sein du Chris O’Leary Band. Cette chanteuse/compositrice vit à Hudson Valley, dans l'Etat de New York. Elle est capable d’évoluer au sein de différents styles ; que ce soit le blues, la soul, le rock, le funk et même la pop. On la compare souvent à des artistes notoires comme Susan Tedeschi, Shemekia Copeland ou Bonnie Raitt. Pour concocter son premier elpee solo, elle a reçu le concours d’excellents musiciens. Partagé en 12 pistes, cet opus a été co-produit par Lee Falco et Brandon Morrison, respectivement, batteur et bassiste de son backing group.

Imprimé sur un tempo enlevé, "Love looks good on me" est enrichi d’une section de cuivres. Le registre vocal de Willa est large. Son gratteur, Chris Vitarello, s’autorise le premier billet de sortie. Après un changement de tempo, les chœurs gospel entrent dans la danse. Le piano électrique de Scott Milici est bien mis en exergue tout au long du r&b dansant, "Stop, drop and roll". Et dans le même style, Jay Collins se fend d’une excellente intervention au saxophone sur "Hooked on you". Son ancien partenaire, Chris O'Leary, apporte son concours sur le très bon blues rythmé "Hey little sister". Au chant, mais également à l’harmo. Et ses incursions affûtées sur la musique à bouche enflamment celles de Vitarello, sur sa six cordes. Excellent ! Dépouillée, "Caroline" est une ballade folk entretenue par le piano et les cordes acoustiques de Pete Hop. Amorcé par la slide, "Mama needs some company" est un blues rythmé de très bonne facture. Le piano et les cuivres tirent leur épingle du jeu ; et la voix de Willa se détache impeccablement de l’ensemble. Dans le même style, "Crazy man" est galvanisé par la section rythmique, alors que Vitarello laisse exploser ses cordes! Caractérisée par les accès de trompette dispensés par Reggie Pittaman, "Opposite of lonely" baigne dans le jazz cabaret. Cet opus s’achève par le country/blues acoustique "Demons". La voix affiche une grande sérénité et le bottleneck alimente les sonorités métalliques…

 

dimanche, 27 août 2017 12:29

Offerings

Joseph Veloz n'est ni leader, ni chanteur. Mais bassiste. Depuis plus de 20 ans, il a parcouru les Etats-Unis et l'Europe, pour soutenir des stars aussi diverses que Lucky Peterson, Matt ‘Guitar’ Murphy, Mississippi Heat ou Joanne Shaw Taylor. Il a ainsi pu se frotter à de nombreux styles, comme le blues, rock, swing, reggae et r&b. Il a enfin eu l’opportunité d’enregistrer son propre album. Et, bien évidemment, lors des sessions, qui se sont déroulées près de chez lui, dans le Michigan, il a reçu le concours de nombreux amis musiciens. L’elpee recèle 8 plages originales, dont certaines ont été coécrites en compagnie de collaborateurs, et trois reprises. 

Ces offrandes démarrent par "Just jammin'". Funky, il s’agit bien d’une un jam instrumentale, au cours de laquelle la basse de Joseph est bien mise en exergue. Mais ce r&b atmosphérique fait la part belle à la guitare de Shawn Kellemerman (NDR : ce Canadien milite au sein de Godboogie) et l’orgue de Jim Alfredson (NDR : membre du backing group de Janiva Magness, c’est un spécialiste du Hammond. Signé Eddie Kirkland (NDR : the Gypsy of the Blues a longtemps accompagné John Lee Hooker, à la gratte), "Good good day" est un blues à la fois rythmé et bien amplifié. Biscuit Miller (NDR : Blues Award winner de la Blues Foundation en 2017) se consacre au micro, épaulé par le ‘Chœur des Offrandes’, l'orgue Hammond et la basse de Veloz. Nouvelle plage instrumentale, "Mules for Biles" (NDR : jeu de mots pour "Blues for Miles") rend hommage au trompettiste de jazz américain, Freddie Hubbard. Excellente, cette plage est entretenue par l'orgue Hammond et la guitare d'Eric Goebel (NDR : ami proche de Veloz, il est issu de Detroit, dans le Michigan). Lucky Peterson se réserve les vocaux tout au long du r&b nerveux et cuivré "Jukin' & Shakin'", un piste au cours de laquelle les cordes de Kellerman entrent une nouvelle fois en effervescence. Superbe ! Jolie ballade atmosphérique, "He loves me" véhicule des accents jazz. A cause de la ligne de basse tracée par Joseph, des interventions au piano électrique dispensées par Jim David (NDR : encore un musicien issu de Detroit), et des accords limpides dispensés par la gratte. Greg Nagy (NDR : et à nouveau un musico originaire de la Motor City) chante d’une voix soul "I like me better when I'm with you", une composition coécrite en compagnie de Veloz. Un coup de cœur ? "Jolene", une cover de Dolly Parton. Impeccablement interprétée par Jennifer Westwood, une charmante chanteuse americana (de… Detroit), cette roots song est colorée par la slide de Dylan Dunbar. Le long playing s’achève par "Kiss", un funk/r&b signé Prince, que chante d’une manière convaincante Joey Spina (… un concitoyen). Jim Alfredson siège derrière son orgue. Kellerman affiche toute sa vivacité sur les cordes. Et Joseph joue de sa basse en slappin’…

 

dimanche, 27 août 2017 12:26

Fantasizing about being black

Agé de 69 balais, Otis Taylor est né à Chicago. Ce chanteur/compositeur/multi-instrumentiste (guitare, banjo, mandoline et harmonica) a été, à de nombreuse reprises, nominé aux ‘Blues Music Awards’. "Hey Joe opus red meat", son précédent opus, avait été très bien reçu par la critique. Otis possède son propre style. Ce n'est pas l'archétype du bluesman de Chicago. Ce "Fantasizing about being black" (Trad : ‘fantasmer sur le fait d'être noir!’) en dit long sur ses sources d'inspiration. Suivant son habitude, il s’est entouré d'excellents musiciens, lors des sessions d’enregistrement.

Otis entame les hostilités par un titre original. Très roots, "Twelve string mile" se distingue par son approche fouillée. Jerry Douglas se consacre à la guitare lap, Larry Thompson, la basse, et Ron Miles, la trompette. Armé de sa sèche, Otis chante d’une voix nerveuse. "Walk on water" s'exprime dans un même décor. L’'artiste et ses cordes acoustiques entrent en dialogue, face aux roulements frétillants des fûts de Larry et, une fois encore, la trompette. Ce qui provoque une transe aux effets hypnotiques. Taylor est passé au banjo pour le plus ethnique "Banjo Bam Bam", une compo relatant l'aventure d'un esclave afro-américain qui perd l'esprit. Et bien que discret, le violon d’Anne Harris amorce une autre transe. L'amplification prend le pouvoir. Les cordes de gratte se densifient, dérapent et tournent en boucle, comme pour reproduire l’aventure vécue par cet esclave. Ron Miles revient une dernière fois souffler dans sa trompette pour dépeindre "Jump Jelly Belly", un épisode de la dernière guerre mondiale. Imprimé sur un tempo lent, "Tripping on this" en revient à du blues plus classique. Taylor chante d’une voix grave et chaleureuse, armé de son banjo électrique, tout en développant une intensité dramatique réminiscente du John Lee Hooker d'une autre époque. La suite est à nouveau généreusement amplifiée. A l’instar de "Jump out of line", un excellent boogie qui relate l'angoisse des marcheurs qui luttent pour les droits civils! De "Roll down the hill", au cours duquel Otis, aux cordes électriques, est épaulé par Larry Thompson et Todd Edmunds. Et encore du rayonnant "Just want to live with you". Le long playing s’achève par le tendre "Jump to Mexico", une piste qui raconte la sombre histoire d'un noir qui doit fuir au Mexique pour éviter la mort. Et c’est la lap guitare de Jerry Douglas qui apporte de la couleur à cette très jolie mélodie… 

 

dimanche, 27 août 2017 12:25

Took you long enough

Brad Stivers est né en Californie. Il apprend d’abord à jouer du trombone et du saxophone. Mais lorsque sa famille s'installe dans l'état de Washington, il tombe sous le charme de la guitare et commence à écouter des bluesmen, et tout particulièrement BB King, Stevie Ray Vaughan et Joe Louis Walker. Il file alors dans le Colorado où il fonde, en 2014, son premier groupe, Bad Brad & The Fat Cats. Il représente son état à l'International Blues Challenge de Memphis où il atteint la finale. Il se fixe enfin à Austin, au Texas, où il vit toujours. Ce qui lui permet de fréquenter les meilleurs clubs locaux comme le Continental Club et l’Antones. Après avoir publié son premier elpee solo, "American Music", il signe chez Vizztone, label pour lequel il grave ce nouvel opus, en mai dernier. 

Rock'n'roll pur, court, direct et efficace, "2,000 miles" ouvre la plaque. Brad possède une très bonne voix, mais comme si elle sortait tout droit d’un juke-box, au cours des 60’s. Traduit en succès par Ray Charles, en 1966, le nerveux "You're just about to lose your clown" en est un nouvel exemple. La section rythmique structure la trame. La voix s’emporte. Invité, Mark Wilson prend son envol au saxophone avant de céder le relais aux cordes du leader. Qui sont omniprésentes tout au long du rockabilly bien dynamique "Put it down". La voix de Brad est bien mise en relief tout au long du funky r&b "Took you long enough". Légèrement rocailleuse elle évolue au sein d’un registre étonnant. En outre, elle dialogue avec les courtes séries de notes dispensées par les cordes. "Here we go again" est une autre compo qui figurait au répertoire de Ray Charles. Une ballade subtilement dépouillée, attaquée en formule trio. Brad et Miss Emily Gimble se partagent les vocaux. Cette dernière se consacre au piano et Eric Przygocki, à la contrebasse. A l’instar du morceau précédent, la suite se révèle un peu plus paisible. En 1971, le soulman O.V Wright publiait "Nickel and a nail". Roy Buchanan a repris ce titre en 1985. Brad et Malford Milligan nous en proposent une nouvelle version qui se distingue par des interventions remarquables, à l'orgue Hammond, du producteur texan Bukka Allen. Ce qui n’empêche pas Stivers de prendre un bel envol sur ses cordes. Un sommet de cet opus! "One night of sin" est issu de la plume du néo-orléanais Dani Bartholomew, une compo reprise par Joe Cocker. Adorable, d’une simplicité et d’une efficacité déconcertantes, la nouvelle adaptation est instrumentale. "Can't wait" campe un shuffle solide et explosif. Très texan aussi. Et bien dans l’esprit du regretté concitoyen d'Austin, Stevie Ray Vaughan. "Save me" est un slow blues de référence. Chargée de reverb, la gratte produit un effet dramatique saisissant, alors que la voix colle parfaitement au morceau. Le long playing s’achève par une cover du notoire "Cold sweat" de James Brown, en version instrumentale. La section rythmique trace la ligne de conduite funk et la guitare est une dernière fois mise en exergue...

 

dimanche, 27 août 2017 03:00

Songs of a Renegade

Greg Sover est un chanteur/guitariste de couleur noire. Etabli à Philadelphie, il s’est forgé sa réputation en se produisant au sein des clubs et lors des festivals, en Pennsylvanie. Pour enregistrer cet elpee, il a reçu le concours du backing group de Deb Callahan, une excellente chanteuse de blues et soul locale. En l’occurrence le guitariste Allen James, le bassiste Garry Lee et le batteur Tom Wailing. Mais également du claviériste Wally Smith. Le GCB est responsable d’une musique beaucoup plus rock que blues !

L'orgue et la guitare se conjuguent pour amorcer "Moment", un titre qu’on pourrait qualifier de hard rock progressif. La voix colle parfaitement au style. Curieux, mais la compo me rappelle Uriah Heep, lorsque Ken Hensley drivait le combo. Même la voix ! Mélodique, "Heroes" persiste dans le genre, la guitare se révélant particulièrement accrocheuse. Caractérisé par ses percus judicieuses, "Preacher" s’ébroue dans le southern blues rock. Bien rock, la gratte prend son envol à la première occasion. "Quicksand", "Say yeah" et "Deja Vu" constituent autant de ballades agréables. Bien que parcimonieuses, les cordes parviennent à tirer leur épingle du jeu lors du long blues dépouillé et alléchant "After me". Greg Sover adapte le "Ain't no sunshine" de Bill Withers. Une version totalement méconnaissable, originale et caractérisée par de nombreuses variations de tempo. Cordes et claviers s’imposent tout au long de "Superman", un morceau de rock agréable, mélodique, et aux accents prog. Et impeccable, la voix s’intègre parfaitement dans l’ensemble. Greg est haïtien d'origine. Il concède donc certaines racines francophones, qu'il exploite sur la finale "Chérie", une piste qui nous plonge au cœur d’une ambiance exotique et percussive.

 

dimanche, 27 août 2017 12:21

Tug of War

Originaire d’Italie, Gina Sicilia est née du côté de Philadelphie. Jeune et charmante (NDR : elle affiche 32 printemps), elle chante et excelle à la composition. Elle a commencé à enregistrer dès 2006. Elle s’est établie, depuis 2013, à Nashville. "Tug of war" (NDR : traduisez ‘Bras de fer’) constitue son 7ème essai. Les deux derniers, "The Alabama Sessions", paru en 2014, et "Sunset Avenue", en 2016, se limitaient à 5 titres. Elle vient donc de publier un nouvel opus, même s’il inclut les titres qui figuraient sur les Eps, un elpee pour lequel elle a reçu le concours de Glenn Barratt et Dave Darling, à la mise en forme.

Le long playing s’ouvre par quatre nouveaux morceaux. Tout d’abord "I don't want to be in love", une piste co-écrite par Dave Darling. Et elle ne manque pas de charme. La voix est bien mise en exergue. L’instrumentation tient parfaitement la route ; et tout particulièrement la guitare de Zach Zunis. Darling se consacre à la basse et assure les répliques vocales. "Damaging me" est un titre plus pop. Walter Runge y dispense une intro à l’orgue dont les sonorités évoquent certaines compos de Tom Petty. Jennings en profite pour dispenser un solo expressif et de toute beauté sur les cordes. La voix de Gina est chargée de passion tout au long de la ballade country "He called me baby". Et c’est Joel Bryant (NDR : apparemment, ce dernier est décédé depuis la sortie de ce long playing) qui siège derrière l’orgue pour cette ancienne compo signée Harlan Howard. Empreinte de douceur et de mélancolie, "I'll stand up" est une superbe ballade, au cours de laquelle Gina manifeste tout son courage et sa détresse dans son combat... Les interventions à l'orgue d'Arlen Victor et les cordes acoustiques de Dave Darling sont respectueuses de la version originale. Plus rythmé, "Heaven" baigne dans l’allégresse. "All my loving" est une chanson qui figurait sur l’album des Fab four, gravé en 1963, "With the Beatles". L’adaptation est superbe. Lente, traduite en ballade, Gina se l’est carrément réappropriée. Sa voix est tout à fait saisissante. Elle vit cette plage face aux cordes de Darling. Et les morceaux qui figuraient déjà sur les deux Eps précédents sont tous d’excellente facture. A l’instar du plus acoustique "Never gonna end" et de la tendre ballade country "I cried", morceaux au cours desquels elle épanche une forme de mal être ainsi que son désespoir, alors que Charlene Holloway se consacre aux chœurs. Dans le même esprit, autre plage empreinte de douceur, "They never pay me" constitue un des sommets de l’elpee. Jennings y signe une excellente intervention, chargée de feeling. "Abandoned" en est un autre. Elle y parle d’amour, un sentiment qu’elle exprime d’une voix franche et déterminée, devant l'orgue de Walter Runge et les cordes de son soliste ! En fin, elle adapte le "Tell him" de Bert Berns, un hit popularisé par les Exciters, en 1962.

dimanche, 27 août 2017 12:20

Live in Kansas City

Ce chanteur/guitariste est issu de Kansas City. Il avait déjà rencontré du succès, lors de son aventure vécue au sein du Trampled Under Foots, un groupe familial qui impliquait sa sœur Daniele et son frère Chris. Le band avait d’ailleurs remporté l'International Blues Challenge de Memphis, en 2008, et décroché deux Blues Music Awards, en 2014. Après la séparation de TUF, Nick monte alors son propre band. L’an dernier, il avait publié "Live at Knuckelheads – Vol 1", un album qui préludait la sortie d’une suite. Sous-titrée "Live at Knuckleheads Saloon December 3 2016", elle est parue en avril dernier. Le Knuckleheads Saloon est une salle de concert, sise à Kansas City, dans le Missouri, qui peut accueillir 600 personnes, mais qui jouit d’une solide réputation dans l’univers du blues. Depuis l'an dernier, le line up du band a changé. La chanteuse est partie et le bassiste a été remplacé par Adam Hagerman. Cliff Moore est cependant toujours préposé aux drums. 

Blues lent classieux, "Fool" ouvre le set. Naturellement autoritaire, la voix de Nick passe aisément la rampe. Mais c’est avant tout un remarquable soliste. Il incarne à merveille le power blues trio qui laisse au guitar hero les commandes! Légèrement soul, "Pay in my mind" est imprimé sur un mid tempo ; un morceau ponctué par une sortie remarquable des cordes. Une nouvelle démonstration de technique évoluée émerge de l'arrangement aventureux pratiqué sur "Herbert Harper's Free press news", une compo qui figurait sur l’opus anachronique de Muddy Waters, "Electric Mud", paru en 1967. Il était considéré, à l'époque, comme l’œuvre psychédélique du grand bluesman. Signé par la famille Schnebelen, "You call that love" s’inspire du Westside de Chicago, un remarquable blues lent caractérisé par les accords de gratte parfaitement maîtrisés, tout en retenue, afin d’en concevoir de nouveaux, tout aussi créatifs. Les percussions de Moore introduisent "Bad woman blues", une plage qui nous entraîne dans le Delta et au cours de laquelle la slide s’autorise une intervention remarquée. Produit et composé par Tony Braunagel, ce titre figurait sur "Wrong side of the blues", un LP gravé par TUF. Passé à la slide, Nick se déchaîne. Il nous réserve une version fulgurante et implacable du "Mean Town Blues" de Johnny Winter, manifestant la même rage vocale que l'albinos texan. A nouveau issu du répertoire de TUF, le boogie offensif "Johnny Cheat" se charge d’intensité et devient carrément incandescent. "Bad disposition" opère un retour au blues lent chargé d’accents dramatiques, hendrixiens… Plus paisible, "School night" baigne au sein d’une ambiance swing jazz nightclubbienne. Un climat qu’on retrouve lors de la finale instrumentale "Conformity Blues", et dont l’approche est digne des prestigieux solistes de l’Allman Brothers Band, Duane Allman et Dicky Betts. Epatant!

 

dimanche, 27 août 2017 12:18

Beneath the Blood Moon

Chanteur, guitariste et compositeur, Jim Roberts est établi à Los Angeles. C'est un passionné des racines américaines, particulièrement celles issues du sud profond. Il privilégie la slide et les cigar boxes, ces étonnantes guitares dont la caisse de résonance est fabriquée à l’aide de boîtes à cigares. Son backing group, The Resonants, se limite à une section rythmique. Mike Harvey se charge de la batterie. Rick Hollander et Tony Jack Grigsby se relaient à la basse. Jim avait publié son dernier elpee, "Devil dirt road", en 2014, sous le patronyme de Jack Roberts Harvey Band. Ce nouvel opus a été enregistré à L.A., en compagnie de ses Resonants et de quelques invités dont l’ex-Phantom Blues Band, Mike Finnigan.

Le titre maître ouvre l’elpee. Tapissé par l’orgue Hammond de Mike Finnigan, dont les sonorités sont instantanément reconnaissables, ce titre roots est balayé par les interventions de la slide. Une slide que se réserve Grant Cihlar (The Other Mules) sur "Dog done bit my baby". Et elle apporte un soutien décisif à la cigar box tout au long de cette piste imprimée sur un tempo irrésistible, alors que la voix de Jim transpire de vécu. Le meilleur morceau du long playing ! Des bruitages spécifiques évoquent la Louisiane. "Bayou Beau" nous y entraîne. L’intro est à la fois belle, lourde et étouffante, avant que les percus de Mike Harvey n’accélèrent le rythme. Ce qui n’empêche pas la guitare de conserver son sens mélodique. Ballade mélancolique, "May all your regrets be small" s’enfonce encore davantage dans le Sud. L’accordéon de Nathan Rivera y exhale un parfum tex mex. La slide épouse des sonorités de steel guitare. "Gold train blues" entame une phase Southern Blues. La voix est grave et puissante. L’orgue Hammond et la slide s’autorisent un flirt, avant qu’elle ne prenne son envol pour atteindre les cimes. Pour la dernière fois, l'orgue de Finnigan amorce une compo. En l’occurrence "Red lips and high heels". Sudiste et solennelle, elle est rapidement rejointe par la cigar box, avant de virer au boogie, lorsque débarquent les ivoires. "Southern hospitality" opère un retour en Louisiane. Bien balisée par la section rythmique, la slide se révèle omniprésente. De bonne facture, cet opus s’achève par l’élégant "Dark down in the Delta", une plage qui baigne –bien évidemment– dans le delta, et dont la slide et la cigar box libèrent des sonorités qui ne manquent pas de charme. Caractérisé par le traitement de la gratte au bottleneck et les interventions à l’harmonica de Felix Flanagan, "The hell hound's due" adresse un clin d'œil au légendaire Robert Johnson. Roberts vient de tourner en Europe, et notamment à travers l’hexagone, en compagnie du guitariste français Jeff Toto Blues, au sein d’un duo baptisé Dobrothersblues Duo. La paire a également publié un elpee en 2016, "Live in Chambezon".

 

dimanche, 27 août 2017 12:14

Black Crow Callin'

Chanteuse et bassiste, Polly O'Keary s’est établie du côté de Seattle, dans l'état de Washington, non loin des côtes de l'Océan Pacifique. Elle a déjà remporté de nombreux prix dans les sociétés de blues locales, comme vocaliste et compositrice. Elle est à la tête d’un trio, The Rythm Method, qui implique Tommy Cook –son époux– à la batterie et David Miller à la guitare. Miss O'Keary compte déjà plusieurs opus à son actif, dont le dernier "Compass », enregistré en compagnie de son backing group, est paru en 2014.

Dès les premiers accords, il appert que Polly est une chanteuse à voix. Elle conduit "Hard hearted world", sur un tempo vivace, soutenue par les ivoires d'Eric Robert (Vicci Martinez Band), alors que David Miller s’autorise une superbe sortie, à la manière d'Albert Collins. Un climat qu’on retrouve sur "A man who can stand", mais sous la forme d’une ballade rock/r&b qui ne manque pas de charme. Norm Bellas siège derrière l'orgue Hammond pour "Red light", un blues/rock nerveux, mais bien construit, au cours duquel les cordes adoptent un profil davantage hard. Cependant, ce que le team préfère, c’est de toute évidence le blues lent plutôt dépouillé et aux accents dramatiques. A l’instar du titre maître, qui bénéficie du concours de Jim McLaughlin à l’harmo (NDR : il jouit d’une excellente notoriété à Seattle). Néanmoins, la voix affiche ici ses limites : elle n’est pas assez expressive. Une carence dont souffre encore la finale "I am the one", malgré le pouvoir de séduction exercé par la gratte, une piste lente qui adopte un certain sens de la tragédie. Pourtant, tout au long de "Reconciled", elle se révèle davantage chaleureuse et passionnée, soutenue alors par deux autres vocalistes et l'orgue Hammond. Et ardente, la guitare continue de s'épanouir tout en préservant sa ligne de conduite mélodique. Des cordes hargneuses, trafiquées et ravagées envahissent "Yours to love", un r&b saignant et cuivré par le Powerhouse Horns. Qui alimentent une nouvelle fois "Plan B". "I don't understand" est un autre bon r&b, mais enrichi de chœurs. Davantage dansant, il met bien en évidence le rôle de la basse. Ballade plutôt lente, "One life" adopte une rythmique légèrement reggae, se distinguant encore par un envol brillant de David sur ses cordes réverbérées…

 

dimanche, 27 août 2017 12:13

Hard truth

Ce chanteur/guitariste californien vient de fêter ses 65 balais. Il peut se targuer d’une longue carrière. Il a milité chez les Bluesbreakers de John Mayall, durant plus de dix ans. Il a ensuite embrassé une carrière personnelle, ponctuée d'une dizaine d'albums. "Hard truth" a été enregistré au Ultratone de Burbank, sous la houlette de Tony Braunagel. Et bien entendu, tous les musicos de la bande à Braunagel ont participé aux sessions : Mike Finnigan aux claviers ainsi que Johnny Lee Schell à la guitare rythmique. Sans oublier, Tony à la batterie.

"Before the bullets fly" est une composition signée Warren Haynes (Gov't Mule, Allman Brothers Band). Coco se sent comme un poisson dans l’eau tout au long de cette cover. Il étale déjà toute sa technique tellement proche de celle d'Albert Collins, et bénéficie du soutien de Mike Finnigan à l’orgue Hammond. Une parfaite entrée en matière! "I want to shout about it" est issu de la plume de Ronnie Earl. Coco chante d’une voix naturellement puissante, ce soul/blues imprimé sur un tempo enlevé qui tire parti, à nouveau, de cette parfaite dualité entre la guitare et l'orgue. Braunagel balise de son drumming, "Lost in the bottle", un blues/rock nerveux et énergique, au cours duquel on assiste à un duel de haut vol entre la six cordes de Montoya et la slide de Lee Roy Parnell (NDR : établi à Nahsville, ce Texan est un artiste notoire dans l’univers du roots). "Old habits are hard to break" a été composé par John Hiatt et Miss Marshall Chapman. Blues, la version est subtilement rythmée et se distingue par une nouvelle envolée magique de Montoya. "Devil don't sleep" évolue sur un rythme indolent. Sombre, le climat est entretenu par les roulements lugubres de Braunagel, alors que la gratte de Coco et la slide de Johnny Lee Schell entrent en dialogue. "Where can a man go from here?" constitue le meilleur blues lent du long playing. Les interventions à l'orgue Hammond sont chaleureuses. La voix de Coco est chargée de feeling et de passion. Enchanteresses, ses cordes adoptent toutes les ficelles du style. "I'll find someone who will" est plus funky et dansant, une piste dont le refrain est repris en chœur par les deux choristes, Teresa James et Deb Ryder. Un genre qu’il apprécie également. Il attaque "The moon is full", une compo issue de la plume de Gwen Collins (NDR : c’est la veuve d'Albert) qui figurait sur "Showdown!", un opus sorti en 1985, auquel avait participé Robert Cray, Johnny Copeland et Albert Collins. Coco et Billy Watts conjugue leurs cordes, avec bonheur, tout au long de "Hard as hell", un rock’in blues au cours duquel Finnigan se révèle impérial à l'orgue...

 

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