Chanteuse et compositrice, Lisa Biales est originaire de l’Ohio. Intitulé "Music Box", son premier opus remonte à 2007. Neuf albums plus tard, elle publie ce "The beat of my heart", un disque pour lequel elle a reçu le concours du célèbre Tony Braunagel (NDR : établi à Los Angeles, ce Texan est surtout connu pour avoir assuré les drums auprès de Paul Kossoff, mais également apporté sa collaboration à Eric Burdon, Rickie Lee Jones et Bette Midler). Lisa avait principalement une chanson à l’esprit, "Crying over you". Ecrite par sa maman, Alberta Roberts, alors qu’elle n’avait que 24 ans, elle avait été enregistrée en 1947.
Les dix plages de cet opus ne sont pas signées Miss Biales. L’opus a donc été mis en boîte à L.A.. Lors des sessions, Lisa a bénéficié de la participation d’excellents musiciens de studio. Dont Tony Braunagel à la batterie, Jim Pugh au piano, Johnny Lee Schell à la guitare, Larry Taylor à la basse acoustique ainsi que Darrell Leonard et Joe Sublett aux cuivres.
"Disgusted" ouvre la plaque. Le tempo est franc et soutenu. Les cuivres finissent par s’imposer et tout particulièrement le sax offensif de Sublett, alors que la voix se détache bien de l’ensemble. Ballade soul légèrement teintée de funk et enrobée de chœurs, "What a man" se distingue par sa jolie mélodie. Mais les sonorités vintage dispensées par la gratte de Johnny Lee Schell finissent par émerger. R&B dansant de bonne facture, "I don’t wanna hear it" est issu de la plume d’Allen Toussaint, une piste bien balisée par les cuivres, dont le sax baryton de Tom Peterson. La reprise du "Be my husband" de Nina Simone est très personnelle. Puissante, la voix de Lisa est bien mise en exergue tout au long de ce funk profond, entretenu par les percussions de Tony Braunagel et les cordes de Schell, responsables de tonalités étranges. "Messin’ around with the blues" a été composé par le pianiste de jazz, Fats Waller, au cours des années 20. Un blues lent qui épouse un profil cabaret, au cours duquel la basse acoustique de Larry Taylor et les cordes de Johnny Lee Schell tirent leur épingle du jeu. Nouveau changement de style pour "Sad I wasn’t gonna tell nobody", un gospel nerveux, écrit par le Professeur Alex Bradford pour son Abyssinian Baptist Choir, il y a plus d’un demi-siècle ! Lisa traduit en blues/jazz nightclubien le "Crying over you" de sa maman, Alberta Roberts. Soutenue par le piano, la basse acoustique et la trompette de Lee Thornberg, sa voix est empreinte de douceur et d’émotion. Big Bill Broonzy signe "Wild stage of life" et "Romance in the dark", deux plages interprétées par Billie Holiday, il y a bien longtemps. Le jazzman Paul Brown excelle à la guitare, tout au long de ces deux titres. "Don’t let nobody drag your spirit down" adopte un profil roots. Une compo d’Eric Bibb qui baigne au sein d’un climat mystérieux, entretenu par le Cigfiddle de Schell et l’orgue Hammond de Jim Pugh…