La substitution d’Edouard van Praet

Edouard van Praet a publié son nouveau single, « Remplaçable », ce 2 mai 2024, une chanson délicate et rêveuse à la basse hypnotique, aux synthés mignons et aux guitares discrètes. Entre pop et punk doux, les paroles en français à la reverb’ profonde évoquent…

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The Names à plein volume…

Issus de l'emblématique label Factory, aux côtés de Joy Division, New Order, A Certain Ratio, Durutti Column et Happy Mondays, The Names a consolidé sa place dans l'histoire de la musique. « Volume », c’est le titre du nouvel Ep de The Names. Il réunit quatre…

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Jean-Claude Mondo

Jean-Claude Mondo

mercredi, 05 avril 2017 20:09

Desire

Lauren Mitchell chante le blues et la soul. Originaire de Colombus, dans l’Ohio, elle vit désormais en Floride, du côté de Tampa. En 2011, Lauren, à la tête d’un restaurant, rencontre des difficultés financières. Ce qui va la pousser à embrasser une carrière musicale professionnelle. Elle grave alors "Please come home", en 2013, puis "Live from the Bradfordville Blues Club", en 2014. "Desire" constitue donc son troisième essai. Il a été enregistré à Los Angeles, au studio Ultratone, sous la houlette du producteur notoire, Tony Braunagel. Lors des sessions, outre la mise en forme, il se consacre également à la batterie. Et puis, il a entraîné dans l’aventure les musiciens qui fréquentent régulièrement les lieux ; à l’instar du claviériste Jim Pugh, du guitariste Johnny Lee Schell, du saxophoniste Joe Sublett et du trompettiste Darrell Leonard. Et manifestement, c’est du beau monde !

L’elpee s’ouvre par "How to treat my man", un titre popularisé par Etta James. Le tempo est tonique. Le climat baigne dans la southern soul à coloration Stax. Lauren possède une voix puissante, et elle a de la réserve. Jim Pugh se démène derrière son piano alors que Johnny Lee Schell libère ses cordes à la manière d’un Jimmie Vaughan au sommet de son art. "Soul Music" s’ébroue au sein d’une atmosphère exotique, reggae même. Dansante mais délicate, cette plage se distingue par une sortie de Josh Sklair (NDR : il a beaucoup bossé pour Etta James), à la six cordes. Le meilleur morceau du long playing, est manifestement le titre maître. Bien construit et plaisant, ce blues est traversé par la slide de Steve Fister. Et c’est du bonheur pour les oreilles ! Classieux, légèrement funky, "Jump into my fire" est un r&b largement cuivré et dansant, que guide une voix bien déterminée. "Good to me as I am to you" est un blues lent signé par Aretha Franklin, et son adaptation est superbe, face aux ivoires et aux cuivres. "Feels so good" et "Today" constituent de jolies ballades soul. "Stand up like a man" avait été traduit en hit par la chanteuse Bettye Lavette. La cover est énergique. Et la gratte de Josh Sklair semble hantée par Albert King. Sculptée dans le funky r&b, "I ain’t been" est une autre reprise. Elle est issue de la plume du duo soul/funk new-yorkais Ashford & Simpson. Le "Bridge of my dreams" de T.C Carr (NDR : c’est le leader des Bolts of Blue) est un blues bien rythmé que chante merveilleusement Lauren, face au piano allègre de Pugh. Et elle nous rappelle qu’elle a du coffre, mais aussi une grande sensibilité, tout au long de "Lead me on", un r&b indolent abordé dans l’esprit Stax, alors que Pugh tapisse l’ensemble de son orgue. "Brown liquor" est une autre plage qui trempe dans le funky R&B. Il s’agit, en général, du morceau qui termine les shows de Miss Mitchell. Sa voix domine bien son sujet, malgré les changements de tempo et de l’intervention de la guitare qui crache ses dernières flammes…

 

mercredi, 05 avril 2017 20:08

Pocket the Black

Lazy Eye est issu d’Adelaïde, en Australie. Un trio drivé par Evan Whetter. Il chante, joue de l’harmonica et surtout de l’orgue Hammond. C’est d’ailleurs cet instrument qui constitue la pièce centrale du puzzle sonore. Le leader assure même les parties de basse à l’aide de ses pédales. Il est soutenu par la guitariste Erica Graff et le batteur Mario Marino. La formation a remporté plusieurs Blues Awards dans son pays. Elle a été ainsi sacrée 'Groupe de l’année' en 2015, et 'Album de l’année' en 2013, pour son premier opus, "Move me". Lazy Eye a représenté l’Australie du Sud à l’International Blues Challenge de Memphis, en 2016. "Pocket the black" constitue déjà son quatrième long playing. Il a été enregistré en juin 2016, à Adelaïde. Il est sous-titré "Live at Chapel Lane", car le studio était ouvert en permanence à un petit nombre de spectateurs afin d’insuffler la dose d’énergie et d’authenticité nécessaire à la prise de son.

Des accords de basse ouvrent "Keepin’ from lovin’", avant de céder rapidement le relais aux claviers. Souverains, ils s’imposent naturellement. Evan se consacre au micro tout au long de cette plage cool, indolente même, dont le rythme est balisé par le drumming de Mario. Le titre maître est plus rythmé. Les parties vocales sont parcimonieuses, laissant alors les instrumentistes tirer leur épingle du jeu. Miss Graf sur ses cordes ; et bien entendu l’orgue, très en verve, mais dans un style très personnel ! La guitare rythmique impose la cadence au blues/rock atmosphérique "Back the way I came". Mr Whetter se réserve son billet de sortie. Et son style rappelle le Graham Bond des 60’s, quand ce musicien, jazzman d’origine, avait découvert l’orgue Hammond. Erica y dispense une excellente intervention sur ses cordes. La voix d’Evan est chargée de feeling tout au long du blues lent "Let me down easy". Les cordes de Graff la talonnent. Et elles sont également bourrées de sensibilité. Le long playing recèle deux plages instrumentales. Tout d’abord l’exotique et jazzyfiant "Mucho Jalapeno". Puis, "Swing for Marz", une piste qui lorgne manifestement vers Jimmy Smith. Mario Marino adopte le Bo Diddley beat pour "Shack O’mine". Erwen et Erica conjuguent leurs voix. Les trois musiciens se réservent une petite escapade personnelle. "Do you know how it feels" est l’inévitable long blues lent. Quoique instrumentalement de bonne facture, il souffre de la faiblesse du chant. Downhome blues, "Treat your lover right" est hanté par Jimmy Reed. Pas de trace d’orgue ici, car Evan a troqué son instrument favori contre un harmonica. Et ce dernier parvient à se détacher impeccablement des cordes acoustiques d’Erica. Il est de retour pour "It ain’t right", une dernière plage bien rythmée au cours de laquelle chaque musicien tire son épingle du jeu…

 

jeudi, 30 mars 2017 19:01

International Blues Challenge #32

La Blues Fondation est une organisation chargée de différentes missions. Soit préserver l’héritage, assurer l’enregistrement et les concerts, étendre au monde la prise de conscience et assurer le développement artistique de cette musique. Cette organisation est établie à Memphis, dans le Tennessee. Plus de 200 sociétés locales de blues y ont adhéré. La fondation gère, depuis 2015, le Blues Hall of Fame Museum, situé au 421 S. Main Street, au cœur de Memphis. En outre, elle est responsable des Blues Music Awards ; et enfin, elle organise chaque année, l’International Blues Challenge au cours duquel se produiront les artistes sélectionnés par leur société affiliée. En février dernier, la trente-troisième édition de ce concours a été remportée par la Montréalaise, Dawn Tyler Watson.

Frank Roszak nous propose donc de jeter une oreille sur les lauréats de 2016. Sur 257 candidats, il n’est resté que 9 finalistes. Delgado Brothers, une formation de blues/rock latino issue de Los Angeles, a été déclaré vainqueur. Pas de trace cependant du champion, sur cette compile. Plus que probablement pour des raisons contractuelles. Second sur le podium, le Paul Deslauriers Band. Il est issu de Montréal et ouvre donc le feu par "I’m your man". Son leader excelle au chant et à la gratte ; en outre, il bénéficie du soutien d’une incroyable section rythmique. Sur la dernière marche du podium figurait le Norman Jackson Band, un combo qui pratique un soul/blues de toute bonne facture. Norman se consacre au micro et à la six cordes. Et Rick Shortt, un extraordinaire saxophoniste, vient étaler toute sa classe sur "Norman’s Blues". L’International Blues Challenge est également ouvert aux artistes qui se produisent ‘unplugged’. A l’instar du duo réunissant Ben Hunter et Joe Seamons. Violoniste, le premier est originaire d’Afrique du Sud. Banjoïste, le second vient de l’Oregon. Le tandem s’est cependant établi à Seattle et nous propose "Black sheep moan". Encore une paire : Innervision. Issue de l’Ohio, elle implique la pianiste Genene Blackwell et l’harmoniciste Sam Shepherd. Elle a décroché l’accessit. Leur version de "Hound Dog" est rock’n’roll. Bien amplifiée. Et surtout épatante ! Talentueux guitariste, Sonny Moorman est très souvent comparé à Duane Allman. Il nous vient également de l’Ohio ; mais de Cincinnati. Déjà considéré comme un vétéran, il privilégie les sets acoustiques, en solitaire. Il se sert du bottleneck et chante d’un timbre ébréché le splendide "You make all my blues come true". Encore un duo acoustique. En l’occurrence le chanteur/gratteur Trey Johnson et l’harmoniciste Jason Willmon. Natifs de l’Arkansas, ils nous réservent un nerveux mais convainquant "When the money runs out". L’'Hector Anchondo Band déboule d’Omaha, dans le Nebraska. Un trio dont le "Tall glass of whiskey" remue plutôt bien. Vivant à Indianapolis, Dave Muskett drive son propre band. Un guitariste qui se révèle particulièrement affûté tout au long de "Can’t move on". Le titre de meilleur guitariste est revenu au Californien Bing Fitch. Mais il brille également au dulcimer et sur l’ukulélé. Et il chante aussi. Notamment ici, son "Drinkin’ and drivin’"…

 

jeudi, 30 mars 2017 19:00

Waves

Issu de Parme, Lelio Padovani est guitariste et compositeur. Ses premiers essais discographiques remontent à 2002. Depuis, il compte quatre albums et deux Eps à son actif. Dont le dernier, "Waves", recèle quatre plages. Sur ce disque, l’artiste se réserve toutes les parties de guitare et de basse, mais également les claviers et les percussions programmées. Sa musique est très personnelle et reflète le parcours d’un passionné.

"Time traveleler" est destiné à la B.O. d’un film imaginaire. Composée aux claviers, cette plage se distingue par sa jolie mélodie et sa combinaison très réussie entre les accords de guitare et des synthés. Et cet aspect mélodique domine encore "Siren song", une piste au cours de laquelle il a recours à trois grattes, sur lesquelles il affiche une technique irréprochable. Un climat qui rappelle les parties instrumentales du Genesis de l’Archange Gabriel et de Steve Hackett, mais également du Camel de Peter Bardens et Andy Latimer. "Sunday" est une compo plus paisible. Belle, harmonieuse, tendre et empreinte de sérénité également. L’ambiance est propice à la relaxation. Un peu comme un dimanche sans le moindre stress. Une forme de magie que Thijs Van Leer et Jan Akkerman avaient instituée chez Focus. Le tire maître clôt cet Ep. Et "Waves" recrée des vagues rythmiques grâce à une succession  habile, subtile même, entre de cordes désaccordées puis raccordées. Nonobstant ces références, Lelio Padovani parvient à apporter une touche toute personnelle à ses compositions. Et à ce titre cet artiste italien mérite une attention toute particulière…

 

jeudi, 30 mars 2017 18:58

Back to the shack

Jack Mack & The Heart Attack Horns est une formation américaine établie à Los Angeles. Et elle compte plus de trente années d’existence. Sa musique baigne dans le blues et la soul. Son premier elpee, "Cardiac Party", remonte à 1982. Et son dernier essai, l’Ep "Lookin’ up" (NDR : paru en 2014, il avait bénéficié du concours de Tom Hambridge à la production) date de 2014. Jack Mack n’est pas le nom ni le pseudo du leader, mais le patronyme d’un quintet soutenu par une section de trois cuivres baptisée The Heart Attack Horns. Issu de la Nouvelle-Orléans, Mark Campbell en est le chanteur. Et Andrew Kastner, le guitariste. Ce dernier coproduit ce nouvel opus en compagnie du saxophoniste Bill Bergman.

Plage d’ouverture, "Standin’ before the king" s’ouvre dans le country/blues ; mais la forme acoustique finit par virer au R&B. Bien balancé, tapissé de cuivres et de claviers, ce titre met en exergue la voix expressive et puissante de Campbell, soutenue par celle de Melanie Taylor. Kastner en profite pour cracher ses premières flammes sur ses cordes. Une excellente entrée en matière ! Toujours r&b, mais légèrement funky, "Somethin’ in the water" permet de nouveau à la gratte de mettre judicieusement le nez à la fenêtre, alors que le requin de studio, Mike Finnigan, siège derrière les claviers. Bill Bergman signe un bel envol au saxophone, sur "Don’t let her go", une excellente ballade soul au cours de laquelle le chanteur est épaulé par des choristes. Bien nerveux, "Never too late" est au autre r&b parfaitement équilibré entre vocaux et instrumentation. Soul/blues, "Serves me right" est à la fois rythmé et dansant. Le drummer balise impeccablement la structure rythmique. Et le gratteur vient s’intégrer efficacement dans l’ensemble. Plus funk, "Bad habit" est hanté par le maître du genre, James Brown. Quelques morceaux nous renvoient à l’époque du label Stax. L’indolent "Somebody to trust", tout d’abord. A cause de cet orgue caractéristique. Et puis de la voix du leader. Particulièrement soul, elle est épaulée, par celles, féminines, de Melanie, Kathy et Niki. "Change my ways", ensuite. Un des sommets de cet opus. La voix de Mark est naturellement chargée d’émotion. Les répliques féminines sont toujours au rendez-vous. Et outre la présence du piano et de l’orgue, l’intervention au saxophone de Bergman se révèle tout bonnement magique. Et encore "Ain’t no way", une plage signée Carolyn Franklin, traduite en hit par sa sœur, la légendaire Aretha, en 1968. "Let me in" clôt cet opus. La voix est autoritaire et le piano entre en transe lors de ce rockin’ r&b à la fois saignant et entraînant…

 

jeudi, 30 mars 2017 18:55

Tearing up the rails

Le Lucas Haneman Express est un quartet issu d’Ottawa, au Canada. Fondé en 2014, il est drivé par le chanteur/guitariste Lucas Haneman. Et est soutenu par le drummer Jeff Asselin, le bassiste Martin Newman et la chanteuse Megane Laurence. Le combo a remporté l’Ottawa Blues Challenge, en 2015. "Tearing up the rails" réunit quinze plages, dont treize sont signées par la formation. Outre trois morceaux enregistrés au célèbre studio Sun à Memphis, le reste a été mis en boîte dans la capitale du pays à la feuille d’érable.

"The verdict" est une excellente entrée en matière. Le rythme véhicule des accents sudistes. Et plus exactement issus des bayous de la Louisiane. Captivante, cette plage bénéficie de la participation du redoutable harmoniciste de Monkeyjunk, Steve Marriner. La guitare imprime un tempo bien nerveux à "Give me life", un piste au cours de laquelle, invité, Jesse Whiteley (24th Street Wailers) siège derrière l’orgue. "Calling the blame" adopte un profil roots. La voix de Lucas est épaulée par celle de Megan. Le leader s’autorise deux sorties successives aux cordes. La première est hantée par Mark Knopfler. La seconde se révèle bien plus aventureuse. Steve Marriner introduit à l’harmo "Run to you", un blues lent au cours duquel Lucas se déchaîne sur ses cordes. Il les ravage même en écrasant ses pédales. Enregistré dans les studios Sun de Memphis, "Blind man’s blues" est un blues/rock solide et classique, inspiré par l’école de Chicago. Haneman en profite pour prendre un nouveau billet de sortie. Une formule également adoptée sur "Firestorm", une plage chantée par Megan Laurence. Imprimé sur un mid tempo, "That’s the truth" a également été mis en boîte à Memphis. Lucas se consacre au micro lors du premier couplet. Megan, le suivant. Avant de conjuguer leurs voix. Haneman signe alors l’une de ses plus brillantes sorties sur les cordes. Elles montent en puissance, avant le déchaînement ultime. La cover du "Magic Carpet ride" de Steppenwolf est suprenante. Ce vieux succès remonte en 1968. Il a subi un traitement accéléré, énergique, proche du punk. Lucas se libère. Devenue impétueuse, sa gratte est au bord du délire. Intéressant, cet LP s’achève par "Working Band", une compo qui baigne au sein d’une atmosphère débridée. Préposé aux claviers, Jesse Whiteley semble réincarné par Jon Lord, à l’époque où il opérait des échanges avec Richie Blackmore, chez le Deep Purple ; c’est-à-dire, au cours des seventies…

 

jeudi, 30 mars 2017 18:52

Elliott and The Audio Kings

Ce trio de blues/rock est canadien. Issu de Waterloo, dans l’Ontario, très exactement. Son leader, le chanteur/guitariste Mike Elliott a milité au sein du Daddy Longlegs, un groupe de garage blues local, avant de monter son propre projet. Il a ainsi recruté le drummer Johnny Sauder et le contrebassiste Scott Fitzpatrick, comme section rythmique. Et qu’il a baptisée The Audio Kings. Eponyme, cet opus constitue le premier elpee du combo et réunit onze plages signées par Elliott.

Dès le départ, la formule trio s’impose. Très rock’n’roll et clairement jump, "When they say about you" est parfaitement balisé par la section rythmique. De quoi permettre au leader, dès qu’il en a l’opportunité, de prendre un billet de sortie sur ses cordes. Volubile, il étale également toute sa technique sur sa gratte. Tout au long du boogie "One of a king", Elliott ne laisse pas le moindre espace disponible. "What tomorrow brings" est imprimé sur un tempo plus lent. Le drumming se charge de swing. Un swing entretenu par la basse acoustique de Scott sur "Friday night". La voix est limitée, mais la créativité sur les cordes est constamment présente. Les musicos reprennent en chœur le refrain pendant "Come on home", une plage caractérisée par un rythme, ma foi, plutôt exotique. Shuffle bien texan, "Easier said than done" est à la fois passionnant, entraînant et efficace. Elliott souffle dans son harmonica tout au long de "No need to be alone", un blues enlevé. "Another day, another dollar" campe un rockabilly bien vivifiant. Et la guitare est omniprésente. Il manquait un blues lent. "Jealous kind" comble cette lacune. Les cordes fluctuent constamment et s’autorisent même une sortie tout à fait convaincante. Dommage que la voix de Mike ne soit pas davantage chargée de passion ! Les percus syncopées de Johnny nous entraînent au cœur des rues de la Nouvelles Orléans pour un "I don’t want to work" propice à la fête. "I know" met le cap sur Chicago, une finale particulièrement Westside qui véhicule les accents d’une rumba, dans l’esprit d’Otis Rush. Et Mike Elliott s’y réserve une de ses meilleures sorties sur les cordes.

 

jeudi, 30 mars 2017 18:49

Honest woman

Thornetta Davis est issue de Detroit, dans le Michigan. Elle est considérée comme la 'Detroit’s Queen of the Blues'. Elle déjà remporté pas moins de 30 ‘Detroit Music Awards’. Thornetta avait entamé sa carrière dès 1957, au sein de soul bands locaux, comme chez le Lamont Zodiac and the Love Signs, qui a ensuite opté pour le patronyme Chisel Brothers. Intitulée "Sunday Morning Music", sa première œuvre personnelle remonte à 1996. Dès 2001, elle est reçue au sein du ‘Detroit Hall of Fame’. Elle vient d’enregistrer l’album qu’elle rêvait de graver depuis vingt ans. Elle en signe douze des treize titres et assure la mise en forme. 

Les sonorités de cordes réverbérées dispensées par la guitare de Roscoe White nous introduisent dans le monde de Thornetta. Sa sœur, Félicia, a écrit et récite le texte de "When my sister sings the blues". Les références sont prestigieuses. Et pour cause, elles ciblent Bessie Smith et Sippie Wallace, deux chanteuses qui ont marqué le blues et le jazz des années 20 ! Kim Wilson se fend d’une intervention remarquable à l’harmo sur "I gotta sang the blues", une plage qui libère une puissance exceptionnelle. Envoûtante, autoritaire et excellente, la voix de Thornetta domine "That don’t appease me", une compo réminiscente du grand Willie Dixon. Brett Lucas en profite pour opérer une sortie remarquée sur ses cordes. Des voix masculines et féminines épaulent celle de Miss Davis sur "Set me free", un excellent R&B que tapisse le talentueux Chris Codish de son orgue (NDR : cet ex-Brothers Groove est établi à Detroit), alors que Larry McCray transperce l’ensemble de ses cordes. Les parties vocales de Thornetta sont bien mises en exergue sur les morceaux imprimés sur un tempo lent. A cause de la réserve de puissance qu’elle peut thésauriser. Et elle le démontre tout au long d’"Am I just a shadow", une jolie ballade soul. "I need a whole lotta lovin’ to satisfy me" nous entraîne à la Nouvelle-Orléans. Le roulis de piano exécuté par Phillip J. Hale et l’intervention à la trompette de James O’Donnell nous y guident. La voix de Thornetta est bien évidemment taillée pour le blues. A l’instar d’"I’d rather be alone", une piste au cours de laquelle elle et ses choristes entrent en dialogue, face à ses musiciens particulièrement inspirés. "I believe" est bercé par les rythmes endiablés tramés par les chœurs gospel et spiritual des Special Anointing (NDR : l’ensemble vocal est également originaire de Detroit) et déchiré par la slide acérée de Brett Lucas. "Sister Friends indeed" s’enfonce davantage dans le boogie gospel, le bottleneck acoustique apportant sa couleur roots. Et jusqu’à la fin du long playing, l’opus va encore nous réserver de solides compositions au cours desquelles les guitaristes Paul Carey et Brett Lucas vont tirer leur épingle du jeu. "Can we do it again" campe un dernier blues. Majestueux, teinté de jazz, il constitue une belle carte de visite pour cette nouvelle Reine du Blues de Detroit, tout en rappelant à notre souvenir, une ancienne souveraine, Alberta Adams.

 

jeudi, 30 mars 2017 03:00

New day’s waiting

Parisienne, Gaelle Buswel est chanteuse, guitariste, auteur, compositrice et interprète. Son style ? L’americana. Etonnant de la part de cette grande blonde française qui puise ses influences originelles dans le rock du début des 70’s ; et tout particulièrement chez Led Zeppelin, Joe Cocker et Neil Young. Sa personnalité, elle se l’est forgée en accordant des concerts dans des centres de détention et des hôpitaux pour enfants. Son premier album, "Yesterday’s shadow", remonte à 2012. Lors des sessions d’enregistrement, elle avait reçu le concours du bluesman texan, Neil Black. Une œuvre acoustique teintée de blues et de folk. Le second, "Back to blue" est paru fin 2014. Elle s’est illustrée, au cours de ces deux dernières années, en recevant le prix ‘Coup de cœur’, lors du Festival de Cahors, en 2015, et celui de Révélation Française du Festival Blues Passions de Cognac, en 2016. Pour concocter ce nouvel opus, elle s’est entourée des musiciens de son backing group ; en l’occurrence Michaal Benjelloun (guitares, mandoline, pedal steel), Xavier Zolli (basse) et Steve Belmonte (batterie).

Gaelle et Neil Black cosignent "Dreams set me free", la plage qui ouvre cet LP. On est immédiatement agréablement surpris par l’excellence des orchestrations. La production est impeccable, très professionnelle. Accrocheuse, la voix domine bien l’ensemble. Nonobstant son approche country, l’intro de "Wonderland" véhicule des accents ‘stoniens’. Le mélange entre cordes électriques et acoustiques est parfaitement équilibré ! Mais ce sont les interventions de Benjelloun à la slide et à la pedal steel qui font la différence. La bande à Jagger/Richards hante davantage le plus pop "So blue", une excellent piste caractérisée par d’épatantes harmonies vocales, alors que la slide se balade dans le décor. Deux plages ont été immortalisées fin 2015, à Austin, au Texas. Tout d’abord "No one else", une ballade folk émouvante signée par David Quick, un chanteur de rue. Gaëlle et David l’interprètent en duo. Respectueusement et avec beaucoup d’émotion. Miss Buswel se consacre au micro pour "If I fall" et "Makers of love", deux tendres ballades à la jolie mélodie et aux harmonies vocales irréprochables. Cette voix féminine est d’une grande pureté naturelle tout au long de "New day’s waiting", une superbe piste au cours de laquelle la mandoline s’inscrit parfaitement dans l’ensemble, mais surtout dont la montée en puissance est causée par la gratte amplifiée. Qui s’incruste comme lors de la B.O. d’un  western. Signé Michaal Benjelloun, "25 hours" nous replonge dans les 70’s. Un blues rock/puissant balisé par les percus de Steve. Le riff est d’abord déterminé, mais se libère en finale pour évacuer tout son mordant et son agressivité. "Freedom tonight" ne manque pas de charme. Oscillant entre r&b, funk et pop, il finit par exploser au cœur d’une dynamique quasi-punk, ponctuée par une éblouissante intervention de Michaal sur ses cordes au bord de l’embrasement. Et c’est Neal Black qui a composé le dernier titre de cet opus classieux. Une ballade majestueuse dont les cordes magiques du soliste, mettent bien en valeur la voix si expressive de Gaelle…

 

jeudi, 30 mars 2017 18:46

The beat of my heart

Chanteuse et compositrice, Lisa Biales est originaire de l’Ohio. Intitulé "Music Box", son premier opus remonte à 2007. Neuf albums plus tard, elle publie ce "The beat of my heart", un disque pour lequel elle a reçu le concours du célèbre Tony Braunagel (NDR : établi à Los Angeles, ce Texan est surtout connu pour avoir assuré les drums auprès de Paul Kossoff, mais également apporté sa collaboration à Eric Burdon, Rickie Lee Jones et Bette Midler). Lisa avait principalement une chanson à l’esprit, "Crying over you". Ecrite par sa maman, Alberta Roberts, alors qu’elle n’avait que 24 ans, elle avait été enregistrée en 1947.

Les dix plages de cet opus ne sont pas signées Miss Biales. L’opus a donc été mis en boîte à L.A.. Lors des sessions, Lisa a bénéficié de la participation d’excellents musiciens de studio. Dont Tony Braunagel à la batterie, Jim Pugh au piano, Johnny Lee Schell à la guitare, Larry Taylor à la basse acoustique ainsi que Darrell Leonard et Joe Sublett aux cuivres.

"Disgusted" ouvre la plaque. Le tempo est franc et soutenu. Les cuivres finissent par s’imposer et tout particulièrement le sax offensif de Sublett, alors que la voix se détache bien de l’ensemble. Ballade soul légèrement teintée de funk et enrobée de chœurs, "What a man" se distingue par sa jolie mélodie. Mais les sonorités vintage dispensées par la gratte de Johnny Lee Schell finissent par émerger. R&B dansant de bonne facture, "I don’t wanna hear it" est issu de la plume d’Allen Toussaint, une piste bien balisée par les cuivres, dont le sax baryton de Tom Peterson. La reprise du "Be my husband" de Nina Simone est très personnelle. Puissante, la voix de Lisa est bien mise en exergue tout au long de ce funk profond, entretenu par les percussions de Tony Braunagel et les cordes de Schell, responsables de tonalités étranges. "Messin’ around with the blues" a été composé par le pianiste de jazz, Fats Waller, au cours des années 20. Un blues lent qui épouse un profil cabaret, au cours duquel la basse acoustique de Larry Taylor et les cordes de Johnny Lee Schell tirent leur épingle du jeu. Nouveau changement de style pour "Sad I wasn’t gonna tell nobody", un gospel nerveux, écrit par le Professeur Alex Bradford pour son Abyssinian Baptist Choir, il y a plus d’un demi-siècle ! Lisa traduit en blues/jazz nightclubien le "Crying over you" de sa maman, Alberta Roberts. Soutenue par le piano, la basse acoustique et la trompette de Lee Thornberg, sa voix est empreinte de douceur et d’émotion. Big Bill Broonzy signe "Wild stage of life" et "Romance in the dark", deux plages interprétées par Billie Holiday, il y a bien longtemps. Le jazzman Paul Brown excelle à la guitare, tout au long de ces deux titres. "Don’t let nobody drag your spirit down" adopte un profil roots. Une compo d’Eric Bibb qui baigne au sein d’un climat mystérieux, entretenu par le Cigfiddle de Schell et l’orgue Hammond de Jim Pugh…

 

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