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Jean-Claude Mondo

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mercredi, 15 mars 2017 15:35

No more blue Mondays

Ce chanteur, guitariste et compositeur, est originaire de Virginie, aux states. Il aime agréger différents styles. Qu’ils émanent de Chicago, de la Louisiane, du Texas ou même, de Londres. Il s'est également converti à la ‘Christian music’ ; autrement dit la musique chrétienne. D’ailleurs, sur cet LP, plusieurs plages traitent de cette religion.

"No more blue mondays" a été enregistré en 1995, au studio Rainbow de Brighton. L’artiste avait alors bénéficié du concours de musiciens qui militaient alors au sein du backing group d’Eric Clapton ; et tout au moins sa section rythmique. En l’occurrence, le drummer Henry Spinetti et le bassiste Dave Markee. Mais également de deux guitaristes : Spradlin et Norman Barratt (NDR : ce dernier, de nationalité britannique, est décédé en 2011, à l’âge de 61 ans ; au cours des 70’s, il avait sévi au sein d’un groupe de prog/rock, Gravy Train). Enfin, outre son concours aux claviers, c’est le Canadien Dan Cutrone –également disciple de la Christian Music– qui s’est chargé de la production.

"I’ve never been to Seminary" ouvre l’elpee. Signé par le Rev Don Smith, ce blues cool lorgne manifestement du côté de Clapton. "No more blue Mondays" constitue la meilleure compo de cet opus. Lent, dépouillé, ce blues attachant est dominé par la voix d’écorché vif de Spradlin. La section rythmique balise naturellement le tempo. Cutrone siège derrière l’orgue. Mais le sommet de ce morceau est atteint lors de la brillante intervention –probablement de Barratt– aux cordes. "First fruits" est une plage indolente et dépouillée. Chargée de désespoir, la voix s’abandonne devant les ivoires. Spinetti et Marquee s’y révèlent brillants. Toujours aussi flemmard, "Drift away" est enrobé par un chant gospel féminin à trois voix. Et celle du leader est encore bien expressive. Blues largement contaminé par la country, "I got Jesus name" est très proche du style laidback de JJ Cale, Henry Spinetti se chargeant d’imprimer le tempo derrière ses fûts. Jolie ballade, "My God" est amorcée par une guitare empreinte de sensibilité et lumineuse, avant d’être rejointe par le piano et des cordes synthétiques. Et "He is there" ainsi que "My friend Jesus" adoptent un profil semblable. Quoique bien rythmé, "My help" campe un gospel classique, une plage entretenue par l’orgue, le piano et les chœurs de circonstance…

 

mercredi, 15 mars 2017 15:34

Eastside Bulldog

Ce chanteur/compositeur est originaire de Portland, dans l’Oregon. Aujourd’hui âgé de 50 ans, il a pas mal bourlingué : du Texas à la Californie avant d’aboutir à Memphis, dans le Tennessee. C’est alors qu’il a tout le loisir de s’exprimer à travers sa musique, essentiellement ancrée dans le folk et la country. Cet admirateur de John Prine et de Jerry Jeff Walker publie son premier elpee en 1994, "Songs for the Daily Planet" (NDR : le Daily Planet était un club de Memphis où il se produisait souvent), sur le label MCA. Depuis, il a gravé une quinzaine d’albums. Il s’est désormais établi à Nashville ; et vient de réaliser son premier opus studio, depuis 2012. Todd a également un sobriquet : Elmo Buzz. Et tout au long de cet "Eastside Bulldog", il donne vie à ce caractère en réalisant son LP le plus rock ! Alors qu’il sort rarement de sa solitude, il a bénéficié, pour la circonstance du concours d’un véritable groupe. Et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du jam band de David Schools, le notoire Widespread Panic. Une formation qui implique le saxophoniste Dennis Taylor, le pianiste/organiste Jen Gunderman et le drummer Mark Horn. Les sujets de ses compos abordent tout ce qui forme l’univers d’Elmo Buzz : les voitures, les femmes, les ‘parties’, les concerts en club et Hank Williams Jr. Bref, un ensemble de thèmes nécessaires pour passer la nuit dans East Nashville. Enfin, les chansons ont pratiquement été improvisées en studio.

Rock’n’roll énergique, "Hey pretty boy" donne le ton de cet LP. La guitare est accrocheuse. Piano et saxophone combinent. D’allègres répliques vocales ripostent au chant du leader. Dans le même style, "37206" est traversé par le saxophone hurleur de Taylor. Moins enlevé mais dansant, "The funky Tomato" est sculpté dans le funky blues. Et les interventions d’orgue me rappellent Sam the Sham and the Pharaohs (NDR : Texan, Sam est aujourd’hui âgé de 80 ans). Excellent, "Eastside Bulldog" oscille entre rock’n’roll, surf et blues. Entretenues par le Farfisa et la gratte, les sonorités sont savoureusement surannées. Le saxophone se libère sur le débridé et festif "Check it out", une piste dont l’attitude est très proche du punk. Une formule entraînante qu’on retrouve sur "Are you with me". Instrumental, "Bocephus" est vraiment remarquable. Omniprésent, le saxophone s’autorise un flirt avec l’orgue, au sein d’un climat qui évoque une musique dispensée en club, il y a un peu plus d’un demi-siècle. "Enough is enough" adopte un profil bien plus blues. "Ways and Means" rappelle étrangement le "Should I say or should I go" de Clash, un morceau qui remonte à 1981. Et il est épatant ! Trop court (NDR : 24’ seulement !), cet elpee s’achève par "Come on up", une compo dont l’ambiance à la fois blues et rock est toujours le fruit d’une belle improvisation.

 

mercredi, 15 mars 2017 15:33

Lost in Dublin

Ce chanteur/compositeur canadien avait publié un premier essai en 2014. Un mini elpee baptisé "Blue Valley". Lors d’une récente visite à Dublin, il tombe sous le charme de la capitale irlandaise. Il la visite suivant son instinct et décide alors de s’en inspirer pour enregistrer un album. Un opus qu’il réalise en studio chez lui, à Halifax. Il signe six des sept plages.

Et sa seule reprise figure en ouverture. Il s’agit d’"I fall apart", une composition du regretté Rory Gallagher, musicien irlandais notoire, mais issu du Nord. Indolente, cette superbe roots song est illuminée par la pedal steel de Christien Belliveau. La voix de John passe très bien la rampe. Carter Chaplin en profite pour s’autoriser une remarquable sortie sur sa gratte, une sortie à la fois créative et mélodieuse. Derrière ses fûts, Mike Trask (NDR : il assure également la production et la prise de son) imprime une rythmique répétitive, hypnotique même, au "Some things never get paid". Et ce même Mike s’illustre également par une intervention de gratte plutôt acérée. La pedal steel de Belliveau propage des sonorités étrangement réverbérées sur le lent et dépouillé "Volumes of beautiful worlds", une piste au cours de laquelle la voix de Guillaume Boullianne colle littéralement à celle de John Richard. Et bien expressive, cette dernière est bien mise en exergue sur le toujours aussi flemmard "Can’t help it", tandis que Carter Chaplin privilégie les accords rythmiques sur sa gratte. "Wish you’d come with me" baigne au sein d’un même climat. Les cuivres de Sebastien Michaud s’intègrent dans les vocaux. Et en arrière-plan, Marc Doucet essaime des sonorités de gratte écorchées. Une rythmique répétitive tramée par la batterie et la guitare de Keith Hallett (NDR : un pote canadien) guide la longue plage "Black Church". Richard chante comme un Jim Morrison en fin de parcours. Sa voix monte progressivement en puissance. Et après avoir assisté à l’emballement des cordes, il gratte son banjo. "All the Proof I Need" clôt ce long playing. Un morceau empreint de sérénité que se partagent en duo John, à la guitare et au chant, et Christien Belliveau, à la basse.

 

mercredi, 15 mars 2017 15:31

Why I choose to sing the blues

Chanteur, pianiste, harmoniciste et compositeur, Derrick Procell est originaire de Milwaukee. Ce vétéran signe l’ensemble de son répertoire. "Why I choose to sing the blues" a été mis en boîte au sein de son propre studio, le ‘Hear and Now Music’. Il en a assuré le mixing, la production et les arrangements. Lors des sessions, des amis, relations et invités de prestige sont venus lui prêter main forte.

L’opus s’ouvre par un hommage au légendaire Howlin’ Wolf, "The Wof will howl again". Eddie Shaw y apporte sa collaboration (NDR : âgé de 80 balais, ce prestigieux saxophoniste a milité au sein du Wolf Gang). Shaw et Procell se partagent judicieusement les vocaux ainsi que les cordes acoustiques et électriques, Derrick s’y réservant l’harmonica. Ce dernier se concentre sur son piano, tout au long de "Trouble no more", un titre nerveux qu’il chante d’une voix graveleuse et puissante, proche de celle de Greg Allman, tandis que Bob Maglione se fend d’un excellent solo sur ses cordes. Remarquable ! "The eyes of Mississippi" retrace le parcours de Muddy Waters ; depuis le Delta du Mississippi jusqu’au quartier Southside de Chicago où il rencontrera le succès et la célébrité. Bob Margolin (NDR : il a été le gratteur attitré de Waters, au cours de ses dernières années d’existence) s’y consacre à la slide. Un expert en la matière ! "Why I choose to sing the blues" est une compo autobiographique.  Derrick s’y multiplie. Il joue du piano, de la basse et de la batterie programmée. Proche de Greg Allman, sa voix est souveraine. Et puis, il nous guide depuis le Mississippi, sur la route de Memphis, en se référant à de nombreuses légendes, dont Robert Johnson, Sonny Boy Williamson, Junior Parker, Elmore James, Howlin’ Wolf et bien d’autres. La talentueuse Miss Zoey Witz est préposée à la gratte tout au long du plus enlevé "They all find out", une plage au cours de laquelle Procell est soutenu par des voix féminines. Mais également sur "Ain’t nuthin’ more about it" ainsi que le superbe "Don’t waste a wish on me", blues lent que Derrick interprète à la manière de Ray Charles. Dave Steffen (NDR : il est issu du Wisconsin) est passé à la gratte pour "Broke the Mold", un blues de bonne facture imprimé sur un mid tempo. Et ses interventions sont alertes. Le leader double piano et harmonica. Autre blues lent, "Who will tell Lucille" rend hommage au grand BB King et à sa guitare Lucille. Procell siège derrière ses ivoires et la partie de cordes aux réminiscences BB est signée Alex Smith. Excellent blues, "Back in the game" change de rythme et vire vers un boogie léger. C’est le prestigieux Billy Branch (NDR : un Chicagoan !) qui souffle dans l’harmo. Il est épaulé par Bob Maglione, qui se sert du bottleneck. Et le long playing de s’achever par "Too much", un texas shuffle digne de Freddie King, marqué par un très bel échange entre l’harmonica et la guitare de Chris Hanson.

 

mercredi, 15 mars 2017 15:42

Lost in Paris

Célèbre au sein de l’Hexagone, Paul Personne est un chanteur de blues/rock. Cet artiste français a entamé sa carrière au cours des années 70. Il a ainsi notamment milité chez Bracos Band et Backstage. Il embrasse une carrière solo pendant les eighties. Et décide de chanter son blues, dans la langue de Voltaire. Il publie son premier elpee, "Faut qu’ça bouge", fin 1982, sur CBS. Depuis, Paul a gravé de nombreux albums ; dont le dernier, "Electric Rendez Vous", est paru en 2015. Entre-temps, il a participé à l’enregistrement d’un LP d’Eddy Mitchell, "Rio Grande" et au concert du cinquantième anniversaire de Johnny Halliday. L’an dernier, le célèbre guitariste Jean-Felix Lalanne avait organisé une tournée baptisée ‘Autour de la Guitare’, réunissant des artistes issus du monde entier. Mais une dizaine de concerts seront annulés, laissant des hautes pointures en matière de cordes, désœuvrées dans la capitale. Ce qui explique ce titre "Lost in Paris". Mais Personne n’a pu arrêter Paul dans son projet de réunir ces artistes aux parcours si différents ; et de les retrouver trois jours durant, au sein du studio Ferber, à Paris. Ainsi, le Lost in Paris Blues Band venait ainsi de naître. Outre Paul Personne, le line up implique de remarquables musicos yankees. Et tout d’abord, le gratteur Robben Ford, apprécié autant dans l’univers du blues, du jazz que du rock. Ron ‘Bumblefoot’ Thal, ensuite. Il a longtemps été l’un des deux solistes de Guns N’ Roses (NDR : alors que Slash n’y était plus), puis de Art of Anarchy. John Jorgensen, encore. Ce multi-instrumentiste, préposé pour la circonstance aux claviers et à la guitare, a participé aux aventures du Desert Rose Band et des Hellecasters. Il a également contribué, comme musicien de tournée, aux périples d’Elton John, de Bob Dylan et Bonnie Raitt. Beverly Joe Scott est également de la partie. La chanteuse bruxelloise assure les backing vocaux féminins. Quant à la section rythmique, elle implique des musiciens chevronnés issu d’outre-Quiévrain ; en l’occurrence le bassiste Kevin  Reveyrand et le batteur Francis Arnaud.

Le tracklisting a été sélectionné au sein d’un répertoire de classiques du blues et rock. Chicago a cependant été privilégié, puisque y figurent des titres signés Willie Dixon, Muddy Waters, Howlin’ Wolf et Elmore James. Mais d’autres le sont par des artistes notoires, tels que Bob Dylan, Bobby Womack, Tom Waits, Bob Seger ou encore Janis Joplin. On a ainsi l’impression d’assister à une jam au cours de laquelle chaque musicien a essayé de tirer son épingle du jeu. Et si le résultat peut s’avérer très bon, il peut aussi se révéler sans grand intérêt, surtout lorsqu’il s’agit de morceaux plus que revisités...

Et finalement, la meilleure plage entame l’opus. Il s’agit du "Downtown" de Tom Waits, une composition qui figurait sur son elpee "Rain dogs", gravé en 1985. Le climat est cool. Tout est bien en place ; que ces soit les différentes voix, les cordes et l’orgue de Jorgensen. On épinglera également l’excellente cover du "Fire down below" de Bob Seger, un rock bluesy caractérisé par des riffs ‘stoniens’ ; et au cours duquel la voix de Bervely s’intègre à celles des partenaires masculins. Ray Charles avait décroché un hit en 1966 pour "I don’t need no doctor". Mais la nouvelle version est loin d’être incontournable. A contrario de celle exécutée par Humble Pie sur leur double elpee "Performance Rockin’ the Fillmore", en 1971. Remontant à 1969, "One good woman" constitue certainement un des meilleurs blues écrit et chanté par Janis Joplin. A l’époque, elle était soutenue par le Kozmik Blues Band qui succédait au Big Brother & the Holding Company. Malgré toute sa bonne volonté, BJ Scott ne parvient cependant pas à faire oublier Janis. L’adaptation en shuffle du "Tell me" d’Howlin’ Wolf est particulièrement rythmée et tient parfaitement la route. Paul Personne se montre à son avantage sur cette plage que le Chicken Shack de Stan Webb traitait déjà de cette manière, dès la fin des sixties ! Datant de 1975, "Evil Gal blues" est un blues nightclubbien interprété, à l’origine, par Dinah Washington et plus tard, par Aretha Franklin. Soutenu par des interventions de grattes parcimonieuses, BJ Scott s’en tire plutôt bien. Le reste ressemble surtout à des jams. Si en matière d’impro les musicos démontrent qu’ils ont des planches, il faut reconnaître que sur ce disque, on reste sur sa faim…

 

mercredi, 15 mars 2017 13:05

Back 2 Blues

Encore un artiste originaire du Mississippi. Et plus précisément de sa capitale, Jackson. De son véritable nom Stephen Johnson, Stevie J. Blues est le fils d’un pasteur. La musique de ce compositeur, chanteur et guitariste baigne dans le blues mais aussi la southern soul. Il y a quelques années, il militait au sein du backing band de Bobby Rush. C’est un féru d’histoire du blues, une culture qui prend une autre dimension sur les planches, lorsqu’il l’illustre d’anecdotes croustillantes. En compagnie de Blues Eruption, il a été finaliste de l’International Blues Challenge à Memphis. C’était en 2011. Son premier opus, "2 sides of a man", remonte à 2008. Il a ensuite publié "The Diversity Project", en 2011, et "Unstoppable", en 2013.

Surprise, la plage qui ouvre l’elpee est dansante, disco même. La voix de Stevie J est soutenue par celle d’Angela Walls. Enrichi par les cuivres des Jackson’s Horns et des cordes synthétiques, le morceau est particulièrement soigné. Une formule également adoptée sur "That Party song", un titre souligné par le saxophone de Micha Brown, et "Good good", par le piano électrique et la guitare au bord du délire. "I ain’t getting that" est tout aussi dansant, un blues rythmé au cours duquel les percus d’Atwan Gray libèrent une bonne dose de groove, alors que volubile, la guitare propage des sonorités fuzz. Paru en single, "Cradle Robber" trempe dans la southern soul ; dominée par les cuivres et la gratte, cette plage ne manque pas de charme. Le demi-frère de Stevie, Scott Albert Johnson, souffle dans son l’harmonica, tout au long de "Come see me", un blues authentique. Carol McLaughlin tire son épingle du jeu à la six cordes sur "Lights out", une ballade soul indolente. Superbe blues lent, "Another Jody sting" est signé Omar Cunningham. Ce dernier vocalise derrière le chant passionné du leader. La guitare est chargée de feeling. Un sommet de cette plaque ! Une voix récite "Son of a Saintified preacher". Elle aurait pu émaner d’un prêcheur lors d’un office religieux. Et pourtant, il s’agit d’un boogie auquel participe Kashiah Hunter à la pedal steel (NDR : ce spécialiste du gospel instrumental et de la sacred steel music est un disciple du notoire Robert Randolph). Une prêche qui se poursuit tout au long de "Stranger in the City", un blues lent qu’il dédie à sa maman. Son ami Dwayne Watkins et son frère cadet, le pasteur Dr MJ Johnson, participent à cette prédication, alors que Kendrick Hart siège derrière le piano. Enfin, la gratte de Stevie semble hantée par BB King tout au long de "Blue by the Bay", un instrumental balisé par les ivoires et les drums…

 

mercredi, 15 mars 2017 13:03

If you want a good woman

Ce chanteur/harmoniciste est issu de Nashville, dans le Tennessee. Il a avait déjà publié quelques albums, dont "Look into the sun" en 2011, "Million stars" en 2014, et "The Willie Project" (NDR : un hommage au célèbre compositeur chicagoan, Willie Dixon) en 2015. Pour enregistrer ce nouvel opus, il a reçu le concours du tout Nashville ; des sessions qui se sont déroulées au sein du studio Rock House de Franklin, sous la houlette d’un maître des lieux, Kevin McKendree.

L’harmonica amorce "What the blues look like". La voix chaleureuse de Tim est soutenue par celle de Wendy Moten. Tom West siège derrière son orgue. Tom Britt excelle sur la slide. Une voix qui domine "Hour’s worth", un blues bien rythmé que Lynn Williams imprime de ses drums alors que West se charge judicieusement des ivoires. Roots song, "I had it all" est une piste de calibre. Et pour cause, elle nous entraîne au cœur d’atmosphères imaginées par le vétéran anglais John Mayall. Le niveau musical est excellent ; que ce soit l’harmonica, le piano de West, l’orgue de McKendree et la slide offensive de Britt. Plus surprenant, "If you want a good woman" adopte le rythme du reggae. Solide, ce morceau se distingue par le rôle des musicos, particulièrement bien en place! Indolent, "I come when you call" baigne au sein d’un climat mystérieux. Kevin McKendree tapisse l’ensemble de son orgue. Qui s’imprègne parfaitement du southern soul de Memphis tout au long de la jam instrumentale "Eight ball", un titre qui concède cependant des sonorités jazzyfiantes. Et il tapisse parfaitement "Introduce me to your hat", un shuffle entraînant au cours duquel les voix de Tim et Wendy entrent en osmose. Les voix, la slide et surtout le piano de West alimentent "Too many groceries", une sorte de ragtime contemporain. "Where’s the cure for you" met le cap vers la Nouvelle Orléans. A cause de cette approche funk qu’entretiennent les rythmes syncopés des percus de Lynn Williams ainsi que des accords du piano. "Willie that’s who" adresse un message au plus grand des compositeurs issus de Chicago, Willie Dixon. La mélodie est proche du "Wang Dang Doodle" de Dixon. Classique, ce Chicago blues est déchiré entre harmonica, piano et guitare slide. De toute bonne facture, cet LP s’achève par "Go West", un superbe et brûlant texas shuffle. Poursuivi par l’harmonica de Gartland, Tom West y brille aux ivoires…

 

mercredi, 15 mars 2017 13:02

Just makes me feel good

David Carroll est de nationalité irlandaise. Pas ses parents, cependant. Sa mère était austro-tchèque et son un père américano-irlandais. D’ailleurs, c’est en France qu’il a forgé son parcours musical. Ce chanteur/compositeur a exploré différents styles, dont le pop/rock et l’électro/rock. Ce n’est qu’au début de ce millénaire qu’il s’intéresse à la musique folk et s’entoure progressivement de musiciens qui optent pour le patronyme de Migrating Fellows. Sa première œuvre "The guest" sort en 2006. C’est un Ep. Et sa précédente, "Songs of Love & Protest", remonte à 2015. David chante, se consacre à la guitare et à l’harmonica. Son backing group implique le contrebassiste Samuel Tardien et le drummer Laurent Besch. Lors des sessions, il a reçu le concours de quelques invités qui se partagent violon, dobro, cuivres et chœurs.

Des claquements de mains amorcent "Nulle part où aller". Soutenu par ses partenaires, David relate le parcours misérable des migrants, depuis leur pays en guerre vers l’île de Lampedusa, pour finalement aboutir dans la Jungle de Calais. Un long trip accompli au péril de leur vie. Les bruitages sont de circonstance. Puis le tempo s’accélère, libérant l’harmonica de Mr Carroll. "Monkey" dessine des contours bluesy. Laurent imprime un tempo légèrement funk, derrière ses percus. La troupe reprend le refrain. Les cordes véhiculent des accents africains. Enlevé, "A child is born" aborde le sujet de migrants d’une autre époque et tout particulièrement de citoyens irlandais partis vers le Nouveau Monde. Les vocaux sont collectifs. Excellente et incisive, la section rythmique adopte le Diddley beat. Bientôt rejoint par un saxophoniste, David se révèle un souffleur bien aguerri. La lourde basse acoustique de Sam amorce "Talkin’ Chicago blues", une compo qui rend hommage à cette grande ville qui a tant donné au blues ; et David rappe davantage qu’il ne chante! David souffle nerveusement dans son frêle instrument ou chante frénétiquement tout au long de "Yin & yang blues", un country/blues nerveux et bien cadencé. "Parlez nous à boire" est un titre issu de la plume de Balfa Dewey (NDR : l’un des Balfa Brothers, un quintet au sein duquel Deway se consacrait au violon). Bienvenue en Louisiane ! Nous pénétrons donc dans l’univers cajun propice à se secouer et danser. Et c’est Joe Doherty qui se colle à l’archet ! Proche du rockabilly, "Du corps/Des coups" nous réserve un dialogue entre la voix et l’harmonica, alors qu’Anthony Picart se distingue au dobro. Plage la plus longue du long playing, "Blazing fire" s’ouvre sous la forme d’une ballade bien agréable ; cependant, le tempo s’anime rapidement afin de laisser tout le loisir à la musique à bouche de s’éclater et de mettre le feu… Folk song, "Even your love can’t save me" véhicule des accents tragiques. Et pour cause, elle évoque un événement qui s’est produit à New Delhi, il y a quelques années. Une femme y avait été violée et battue à mort dans un autobus, sans que personne ne lui porte aide. Et cet épisode cruel est illustré par un ballet de cuivres qui s’identifie à un cortège funéraire…

 

lundi, 13 février 2017 17:44

Cigar Store

Smoke Wagon Blues Band est issu d’Hamilton, dans l’Ontario. Cette formation canadienne s’est formée en 1997. Corey Lueck en est le leader, le chanteur (et quel chanteur !!) et l’harmoniciste. Son backing group implique cinq musicos : le guitariste Mike Stubbs, le saxophoniste Gordon Aeichele, le bassiste Jason Colavecchia, le drummer Tibor Lukacs et le pianiste/organiste Brandon Bruce. Ce dernier n’a cependant pas participé aux sessions. Son remplaçant ? Nick Succi. Et l’opus a été mis en forme par le maître des lieux, Steve Sherman. Parus entre 1997 et 2006, les quatre premiers elpees du SWBB avaient été autoproduits. Depuis, la discographie est entrée dans les circuits officiels. Et la distribution est efficace. A l’instar d’"I ain’t easy", gravé en 2012, "Live in Hamilton", fin 2013, et ce dernier opus!

Première constatation : les différents instrumentistes sont de véritables virtuoses. R&b remuant, Smoke Wagon ouvre les hostilités. Un titre marqué au fer blanc par la voix rocailleuse de Corey. Les différents musicos ne tardent pas à se mettre en évidence. Et tout particulièrement Nick Succi, à l’orgue, et Gordon Aeichele, au saxophone. "Must’ve reaad it wrong" accélère le tempo. Mr Luck se concentre sur son harmonica, alors que le piano électrique et le saxophone occupent l’avant-plan. Blues lent, "I tried" est une compo idéale pour mettre en exergue la voix chaleureuse et expressive. Et face à l’orgue Hammond, elle vous flanque des frissons partout. Plus classique, primitif même, "Hoodoo woman" est un blues enlevé qui met en exergue l’harmo et a guitare slide de Stubbs. Indolent, "Put the quilt out to dry" ne manque pas de caractère. Et propage des saveurs ‘southern’. La voix prend soudainement des inflexions ravagées. Et l’harmonica peut enfin se libérer. Excellent! Le titre maître trempe dans du jazz nightclubbien. Accablée, la voix entre en dialogue avec le piano et le saxophone, avant un changement de tempo imprévisible. "Set me free" est une autre piste lente. Superbe, il s’agit d’un extrait de "The one and only SWBB", LP paru en 2004. On y retrouve bien la voix graveleuse et chargée de feeling ainsi que les cordes de Stubbs. Caractérisé par des interventions de slide primaires et voraces, "White mule" et "Mean old lady" (NDR : il a été écrit par l’ami canadien King Biscuit Boy) nous entraînent au cœur du Mississippi. Dernier slow, "I can’t change" est destiné à exaucer les désirs des derniers couples enlacés. Eraillé, le timbre semble désespéré, alors que le saxophone essaime des sonorités saturées d’émotion…

 

lundi, 13 février 2017 17:43

Little seeds

Shovels & Rope est issu de Charleston, en Caroline du Sud. Un duo folk réunissant Michael Trent et son épouse, Carry Ann Hearst. Le premier elpee "Shovels & Rope", remonte à 2008. Et il est signé par les deux artistes. Les deux tourtereaux se marient l’année suivante, mais décident de poursuivre des carrières individuelles. En 2012, ils gravent enfin un nouvel opus ensemble, "O’ be joyful", sous le patronyme S&R. Et dans la foulée, publient "Swimmin’ time", en 2014, et un long playing constitué de covers, en 2015, "Busted Jukebox Vol 1". Carry Ann et Michael se partagent l’instrumentation : guitares, claviers et percussions, Michael saupoudrant le tout d’un zeste d’harmonica.

Sculpté dans le folk/rock, "I know" ne manque pas de charme. Très rythmé, il se distingue par la conjugaison des voix. Et elles sont épatantes. Ce qui n’empêche pas les instruments de dispenser des sonorités déjantées, largement amplifiées, mais parfaitement maîtrisées. Une claque ! Des cordes de gratte flamenco et des percus subtiles amorcent "Botched execution". Les vocaux sont complexes mais excellent de nouveau.  Ballade morose, "St Anne’s Parade" décrit un cortège qui déambule dans les rues du quartier français de la Nouvelle Orléans, alors que le temps est maussade. Des percus dynamisent quelque peu "The last hawk", une plage que chante Carry Ann d’une voix expressive. Et elles se font lourdes tout au long de "Buffalo Nickel", une piste caractérisée par des accords de piano et des cordes amplifiées, autour desquels viennent se greffer de subtils effets vocaux. Et le tout est parfaitement maîtrisé. Des accords de gratte bien réverbérés amorcent "Invisible man". Les drums opèrent ensuite leur entrée en scène et impriment un tempo soutenu, alors que la voix féminine se dédouble. Deux chouettes ballades, ensuite. Tout d’abord la plus folk "Johnny come outside". Elle se distingue par sa jolie mélodie. Les vocaux sont parfaitement adaptés. Le refrain est contagieux. Les cordes électriques montent en crescendo jusqu’à l’embrasement final. Puis la roots/americana "San Andreas Fault line blues". Chanté presque a capella, "BWYR" baigne au sein d’un climat minimaliste. Et le long playing de s’achever par "This  ride", une compo intimiste qui bénéficie d’arrangements de cordes.

 

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