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Jean-Claude Mondo

Jean-Claude Mondo

lundi, 13 février 2017 17:39

Another man

Little Steve & The Big Beat est un groupe issu du Pays-Bas. Fondé en 2013, il est drivé par le chanteur/guitariste Steven van der Nat. Son premier Ep est paru l’année de sa formation ; et "Another man" constitue son premier elpee. Au sein du line up figurent également le bassiste Bird Stevens, le batteur Jody van Ooijen, ainsi que les saxophonistes Martijn van Toor (ténor) et Evert Hoedt (baryton). Ce dernier milite également chez Electrophonics. Homogène et percuta nt, le r&b pratiqué par le combo est particulièrement dynamique. Destiné à se déhancher, il met bien en exergue la voix et la guitare du leader ainsi que les deux cuivres. Une recette particulièrement efficace. 

La guitare s’impose dès "Just fooling around". Talonné par les deux saxophones, Little Steve assure les vocaux. Et ils collent à l’expression sonore. En outre, ses interventions sont particulièrement subtiles, démontrant qu’il a bien assimilé tous les codes du style. La production n’est pas tarabiscotée ; ce qui n’empêche pas les différents solistes de tirer leur épingle du jeu. "Reasin’ without pleasin’" brille par son efficience. Soutenu par le piano de Bas Jansse, "Dangerous king" baigne dans le Memphis blues. Le spectre de BB King y plane. A cause de l’envol des cordes qui, face à une section rythmique libérée, est d’une rare efficacité. Les deux saxophonistes excellent aussi bien en arrière qu’en avant-plan. Ainsi le ténor de Van Toor brille tant sur "Things" que "Change my ways". "Another man" est une superbe ballade à coloration Stax au cours de laquelle Steve s’autorise une sortie tout en feeling. Et de cet Ep, on épinglera encore l’instrumental "Yes you can" et la reprise très jump du "Just one more time" d’Ike Turner. Un peu court mais épatant !

 

lundi, 13 février 2017 17:38

Redemption & Ruin

Issu de la Californie, The Devil Makes Three est responsable d’une musique qualifiée d’americana soit, pour la circonstance, le fruit d’un savant dosage entre bluegrass, country, folk, blues et jazz. Ce trio réunit le chanteur/guitariste Pete Bernhard, la bassiste Lucia Turino et le gratteur/banjoïste Cooper McBean. Eponyme, son premier opus est paru en 2002. En 2013, il a signé chez New West, label sur lequel il a publié l’album "I’m a stranger here", la même année. Son dernier long playing a été enregistré au studio The Butter Shoppe, à Nashville. Il réunit 12 reprises, découpées en deux volets, chacun de six morceaux. Ils sont sous-titrés "Ruin" et "Redemption". Lors des sessions d’enregistrement, le band a reçu le concours de quelques invités de marque. 

Ouvrons d’abord le chapitre "Ruin". Le combo l’ouvre par le "Drunken hearted man" du légendaire Robert Johnson. La version est imprimée sur un tempo vivifiant. Les cordes sont bien mises en exergue. Tant celles du banjo à 5 cordes de McBean, de la guitare, du violon de Shawn Camp ou de la steel guitare que se réserve Jerry Douglas. Lustrée par l’harmonica de Mickey Raphael (NDR : ce vétéran a milité au sein du Willy Nelson Band), "Champagne and reefer" de Muddy Waters est une petite perle. Pete s’affirme derrière le micro, face aux répliques de Lucia, alors que la guitare de McBean est vraiment insistante. Signé Willie Nelson, "I gotta drink" trempe dans le pur ragtime. Cooper est aux vocaux devant les lignes de basse tracées par le tuba de Larry Paxton, au cœur d’un climat traversé par le flux et le reflux du dobro et du violon. Le "Chase the feeling" de Kris Kristofferson nous plonge dans l’univers du folk. Les sonorités des cordes sont limpides. Tant celles des guitares baritone de Mc Bean et David Ferguson que de la pedal steel dévolue à Dan Dugmore (ex-Linda Ronstadt Band). Clarinette et violon colorent "I’m gonna get high", un morceau de Western Swing que Tampa Red avait composé au cours des années 30. Emmylou Harris se réserve le micro tout au long du folk lumineux "Waiting around to die", une composition signée Townes Van Zandt. Sa voix est d’une grande pureté. Et baigne au sein d’un climat particulièrement envoûtant. 

Place ensuite à la "Redemption". Quoique de bonne facture, ce volet est moins exceptionnel. On en épinglera quand même le jazz ragtime "There’ll be a Jubilee", le chouette bluegrass "I am the man Thomas", un "What would you give" qui met en exergue mandola, banjo et dobro, ainsi que le "Come on up  to the house" de Tom Waits, fruit d’un cocktail de ragtime, blues et gospel, au cours duquel Bobby Wood brille aux ivoires, alors que les vocaux sont overdubbés. Empreinte de douceur, la reprise du "The angel of death" de Hank Williams Sr clôt l’elpee. Un titre country dominé par le violon, le viola, et les guitares. Steel, pedal et puis solo que se réserve une ancienne gloire ; en l’occurrence Duane Eddy, aujourd’hui âgé de près de 80 balais.

 

mardi, 07 février 2017 12:39

Tailgatin’

Formation néerlandaise, Stackhouse est avant tout marquée par le Chicago blues. Son patronyme émane de Houston Stackhouse, un musicien né en 1910. Originaire du Mississippi, il est décédé en 1980. Il avait appris à jouer de la guitare à Robert Nighthawk ; et a compté parmi ses élèves, Jimmy Rogers et Sammy Lawhorn, de futurs piliers de Chicago.

Chez Stackhouse, deux générations au moins se côtoient. Au gouvernail, figurent le chanteur/harmoniciste Machiel Meijers et le guitariste Willem van Dullemen (ex-Hoochie Coochie Band, Tip on In, Groovetones). Et puis la section rythmique, qui réunit le drummer Bert Post et le contrebassiste Fred van Unen. Le line up compte aujourd’hui un second gratteur, Emiel van Pelt.

A l’actif du combo, un premier Ep, publié en 2010, et un album, "Big Fish Boogie", en 2013. Des artistes prestigieux en disent le plus grand bien, à l’instar de l’harmoniciste californien, Mark Hummel, et l’ex-Hollywood Fats Band, Al Blake.

Machiel a la voix taillée pour le blues ; et il le démontre tout au long de son "Juicy Lucy", un blues dépouillé au cours duquel il souffle à la manière de Sonny Boy Williamson II, voire de Big Walter Horton. Il interprète, de sa voix écorchée, "Doghouse", soutenu par Ruud van Ingen (NDR : ancien partenaire de Willem chez Hoochie Coochie Band/Groovetones), invité pour la circonstance, alors que van Pelt s’autorise une première sortie sur ses cordes ; et elle est ravagée. "Cruel lover" est une plage minimaliste, un superbe blues lent au cours duquel les interventions d’Unen, sur sa lourde contrebasse, de Ruud, au piano, de Machiel, à l’harmo, dans un style proche de Little Walter, et de Willem, à la gratte, sont mises tour en tour en exergue. "Anybody seen Freddy?" nous réserve un exercice de virtuosité instrumentale sur l’harmonica. Willem est au micro pour "Millionaire in my time", un rumba blues hanté par Otis Rush et interprété par le quintet batave dans le souci de conserver un certain esprit d’authenticité ; les cordes de van Dullemen libérant des sonorités très métalliques. Machiel chante remarquablement "My kinda woman", une des meilleures plages de l’opus au cours de laquelle il se réserve également un exercice de style très expressif sur son harmo. Il est même digne de Charlie Musselwhite. Et appuyé par la slide de Willem, le changement de rythme est du pur bonheur. La reprise du "I’m a stranger here" de Blind Boy Fuller est exquise. Stackhouse nous réserve encore quelques versions roots et poignantes de morceaux plus anciens. A l’instar du "Cool drink of Water blues" de Tommy Johnson, du tonique "Long tall Mama" de Big Bill Broonzy, au cours duquel Meijers se déchaîne sur son instrument et encore du flemmard "Joliet Blues" de Johnny Shines. Rapide, vivifiant, "Three signs" est un titre plutôt jump, caractérisé par la remarquable prestation de van Pelt à la guitare tandis que Machiel semble se réincarner en Little Walter. Impressionnant ! Dernier blues, "You’re playin’ on me" est imprimé sur un mid tempo. Instrumental, le titre maître clôt ce superbe opus.

mardi, 07 février 2017 12:35

Little Hook

Little Hook est né en 2016. Un groupe belge qui s’inspire du blues primaire des collines du Nord Mississippi. Mais les musicos sont loin d’être des novices. Ex-Electric Kings, Big Dave Reniers est ainsi souvent considéré comme le meilleur harmoniciste de blues belge. Aux drums, Steve Wouters a également écumé les scènes du royaume ; et tout particulièrement au sein de Last Call. Le line up est complété par deux gratteurs. Tout d’abord Bart Mulders, à la slide. C’est le néophyte. Et puis le Liégeois Renaud Lesire. C’est le guitariste et le principal vocaliste. Et la tête pensante aussi. C’est d’ailleurs lui qui signe l’essentiel du répertoire.

Instrumental, "Hillburner" ouvre l’elpee. Un morceau impressionnant au cours duquel la basse occupe la place centrale. Steve imprime le tempo de cette piste qui épouse parfaitement l’esprit du Hill Country du Nord Mississippi. Country/blues amplifié, "Drowning in my own tears" est exécuté à l’ancienne. Décharnée, la voix est épaulée par l’harmonica de Big Dave. Ce dernier se dédouble, impose une rythmique obsessionnelle alors que les percussions basiques et la slide se fondent dans l’ensemble. Amorcé par des sonorités synthétiques, "Hooked" vire subtilement au boogie, réminiscent du célèbre « On the road again » de Canned Heat. La voix de Big Dave est autoritaire. Et puissante, la basse de Renaud constitue une assise solide. La slide libère des tonalités particulièrement métalliques. Quant à l’intervention à l’harmo, elle semble hantée à la fois par les regrettés Alan Wilson et Bob Hite. Impressionnant ! "Movin’ on" constitue la plage la plus longue. Elle macère d’abord au sein d’une atmosphère paisible. Puis se nourrit de grattes subtilement psychédéliques. Mais est également parcourue par une voix attachante et bien intégrée. Passé ce calme relatif, Little Hook élève progressivement le rythme. Grâce à l’harmonica, les percussions et, enfin, la guitare, qui prend alors le pouvoir. Excellent! Instrumental country/blues, "Woodpicker" nous réserve un dialogue entre l’harmonica et le bottleneck. "Tell me baby" nous entraîne au cœur du Hill Country. Les drums de Steve Wouters trament cette piste. La voix de Renaud est lancinante. Big Dave imprime un riff stonien sur son harmonica et ses interventions finissent par devenir envoûtantes. Des percussions primaires introduisent "Mourir debout", un titre lent et dépouillé, interprété dans la langue de Molière. La gratte est acoustique. Les arrangements de cordes et les impressions sonores allumées tapissent l’ensemble, en arrière-plan. Delta/country/blues plutôt classique, "Tomorrow night" subit une attaque conjointe de la slide et de l’harmonica. Les vocaux font bloc. Et le tout se transforme en transe hypnotique. Autre instrumental, "Back at the Shack" nous transporte dans le Sud profond. La slide et les sifflements de Big Dave entrent en dialogue. Et les chœurs semblent avoir respiré l’air des rives du grand fleuve. "Sea" nous charrie jusque la mer, un trip mélodique que Steve Wouters impose de ses percussions syncopées. La voix est empreinte de sérénité. Puis une flûte (NDR : ou un pipeau) s’immisce dans le décor, évoquant les origines du blues, et tout particulièrement les fameux fife’n’drums bands. A suivre de très près !

 

mardi, 07 février 2017 12:34

Just makes me feel good

John Latini chante le blues et la soul. Bien qu’originaire du quartier du Queens à New York, c’est dans le Michigan, du côté de Detroit, qu’il s’est forgé sa notoriété. John avait déjà publié deux elpees: "Lake of my dreams", en 2010, et "Lovers, liars and losers", en 2012. Et "Just makes me feel good" constitue donc son troisième.

Imprimé sur un mid tempo, "Black eyed blues" ouvre la plaque. La voix de John est plutôt autoritaire et colle bien à sa musique. Latini est également guitariste. Grâce à sa technique, il est capable de dispenser ses cordes en crescendo. En général, chœurs, orgue et cuivres trament une texture qui baigne au sein d’un climat cool. A l’instar de "Lord made me a weak man", une piste qui se distingue par une sortie de cordes bien ficelée. Le leader est passé à la slide pour "Three AM", une compo un peu plus rythmée, mais qui se complait dans une certaine torpeur. Les deux gratteurs, John Latini et Brian Roscoe White, tirent leur épingle du jeu sur l’excellent "Woodchuck blues". "Pull me up" met le cap sur la Nouvelle Orléans. Les drums de Todd Glass impriment le tempo. Jamie-Sue Seal donne la réplique vocale. Et Latini se concentre sur sa slide à la manière de Lowell George. Qui se charge de reverb sur l’atmosphérique "Rutabaga Cheesecake. Et entretient l’ambiance flemmarde, menaçante, tout au long du remarquable titre roots, "My town’s got a river and a train". "Broken man" est davantage contaminé par le r&b. Les deux guitaristes dispensent des accords rock’n’roll, mais au ralenti, avant d’embrayer sur un mode plus vivace, véhiculant alors des accents jazz et swing. Shuffle cuivré, "Gotta have my babies" déménage littéralement. Blues enlevé, "Hard walkin’ woman" est ponctué d’une solide sortie des cordes ; mais surtout adopte un tempo réminiscent de ce bon vieux Jimmy Reed. John interprète d’une voix assez graveleuse, "I will be haunting you", un downhome blues qui clôt ce long playing.

 

mardi, 07 février 2017 12:33

Cincinnati

King of The World est un quartet batave particulièrement dynamique. Fondé il y a cinq ans, il vient déjà d’enregistrer son quatrième opus. Intitulé "Cincinnati", il fait suite à "Can’t go home", paru en 2013, ainsi que "KOTW" et "Live at Paradiso", en 2015. Le line up est inchangé et implique toujours le chanteur/bassiste Ruud Weber, le guitariste Erwin Java, le claviériste Govert Van der Kolm et le batteur Fokke De Jong. L’elpee recèle 13 plages, dont douze sont issues de la plume de Weber et une reprise des Eagles. Pour la circonstance, le combo a reçu le concours d’une section de cuivres et de trois choristes.

En ouverture, "Voodoo" est vraiment superbe. La guitare est bien intégrée au sein de la section rythmique. La voix de Weber est toujours aussi expressive. Soutenu par la section de cuivres, l’orgue Hammond tapisse l’ensemble. Cet instrument évoque Booker T, tout au long de "Same old trouble", un Memphis shuffle au cours duquel Fokke s’impose au sein de la section rythmique. Et Erwin Java en profite pour décoller sur ses cordes. "Murder in the first degree" et "Heart and soul" baignent au sein d’un funky R&B largement cuivré. La guitare emprunte des tonalités à Albert King, mais en manifestant davantage de puissance. Ruud et Miss Cheryl Renee chantent en duo "Hurt so bad", un blues indolent imprimé sur un mid tempo. Et Erwin s’autorise une nouvelle sortie classieuse et bien maîtrisée. Ruud brille derrière le micro sur "World on fire", une ballade soul au cours de laquelle Govert double orgue et piano alors que Java se révèle intenable sur sa gratte. "Feel that flame" nous entraîne au cœur du delta du Mississippi. Face aux cordes, le chant se révèle primaire, avant que la compo ne vire au blues rock. Les riffs libèrent alors toute leur puissance tandis que la voix évoque carrément David Coverdale. "The waiting game" est un blues lent qui ne manque pas de charme. La voix de Weber est chargée du même feeling que celle de son ex-patron, Snowy White. Rudd dispense d’ailleurs ses accords de gratte aussi parcimonieusement et essentiellement que l’Anglais… voire de Peter Green… un autre Britannique. Ruud, Fokke et Govert se partagent les vocaux sur "Howling dog", une autre piste lente au cours de laquelle les sonorités du piano sont carrément ravagées alors que celles de la guitare sont triturées par les pédales… Une seule reprise, mais elle est traduite en blues. Il s’agit du "Life in the fast lane" des Eagles, titre qui mettait en exergue Joe Walsh à la six cordes. Les voix sont quelque peu éraillées, mais rien de renversant à signaler. Les ivoires et le saxophone de William Brian Hogg balisent le tempo de "She’s alright", un blues rock rythmé. Superbe, "No Way Out" clôt cet opus. Amorcé par le piano de Govert Van der Kolm, ce blues lent dépouillé adresse un autre clin d’œil à Snowy White. Et pour cause, la voix est tellement proche ; et puis, le toucher de gratte est aussi sobre et tellement efficace. En outre, ce morceau bénéficie du concours de John Zappa à la trompette. Et ses interventions sont vraiment épatantes… 

 

mardi, 07 février 2017 12:32

No Filter

Issu de Vancouver, Michael est chanteur, pianiste, compositeur et producteur. D’origine allemande, ce pianiste virtuose multiplie les nominations aux différents Awards du Canada ; et tout particulièrement aux Juno Awards. Il est capable d’aborder des tas de styles et est même reconnu dans l’univers du jazz ! Il a appris à jouer du piano au cours de sa jeunesse, en Allemagne ; mais malgré sa formation classique, il s’intéresse et s’inspire rapidement, des pianistes du boogie woogie, Meade Lux Lewis, Albert Ammons et Pete Johnson. Sa première œuvre, "Blues Keys", est instrumentale ; et elle remonte à 1996. Enregistré à Toronto, "No filter" constitue déjà son onzième opus. Michael signe ou cosigne les neuf plages. Lors des sessions, il a reçu le concours d’une section rythmique, de cuivres et de quelques invités.

Boggie woogie saignant, "Letter from the road" ouvre la plaque. Et manifestement, ce musicien est un maestro aux ivoires. Il chante d’un timbre nasillard "Nothing seems to reach you", une ballade rythmée au cours de laquelle, épaulé par des chœurs et une section de cuivres, il triple piano, orgue et synthé. Il se sent également à l’aise lors des morceaux atmosphériques et sentimentaux. A l’instar de "Late night train". Autre chanteur/pianiste canadien, invité pour la circonstance, Denzal Sinclaire se consacre au mircro. Puis "Back into the pen". D’abord indolente et intimiste, cette plage se distingue par un superbe changement de rythme, mais également par une jolie intervention du Torontois William Sperandei, à la trompette. Instrumental, "West Coast Spirit" ne manque pas de charme. "Everybody catches love sometime" constitue certainement la plus belle plage de l’opus. Bien rythmée, elle est enrichie par le concours de Randy Bachman (ex-Guess Who, Bachman-Turner Overdrive), à la gratte. Egalement Canadien, Joel Artisien, mieux connu dans l’univers de la soul et du gospel, se réserve le micro sur le funky R&B "Sweet grace". Percussions et orgue dominent "Talk to me baby", une piste exotique aux accents latino-jazz. Et empreint de tendresse, l’instrumental "Sunset" clôt ce long playing.

 

mardi, 07 février 2017 12:31

Foreign fields

William Harries Graham n’a pas encore 18 printemps. Et pourtant ce jeune Texan est à la fois auteur, compositeur, poète et créateur visionnaire. Excusez du peu ! Son père, John Dee Graham, est également chanteur/compositeur. Il a d’ailleurs milité au sein des True Believers, auprès des frères Escovedo, Alejandro et Javier.

William a singé chez Blue Rose après s’être produit en compagnie de son groupe, The Painted Redstarts, au célèbre Continental Club, à Austin. Sa musique serait indépendante. Mais dans l’esprit. Pas indie. Américaine, mais pas americana! Il se consacre à la guitare et aux claviers. Il est soutenu par le bassiste Sam Jackson et le batteur James Caldwell.

Des sonorités atmosphériques amorcent "Foreign fields". La guitare l’est tout autant. Les percus sont minimalistes. La voix est intimiste. Très proche même. Le rythme peut enfin s’ébrouer et la texture sonore se densifier à travers les interventions de claviers, créant alors un climat véritablement unique en son genre. Des accords largement amplifiés de guitare introduisent "Curtains wide". La section rythmique est impeccable et communique un sentiment de puissance. Le spectre de Neil Young plane. Pourtant, les cordes ne sont pas aussi écorchées que chez le légendaire loner. Elles sont même capables de se lover dans la douceur ; à l’instar de l’intro réservée à "Lies", avant que stimulé par la ligne de basse profonde, le rythme n’explose, adressant au passage un subtil clin d’œil au Velvet Underground. Particulièrement riche, cette plage s’épanouit au cœur d’une sensibilité pop. Pop comme "Come back to me". Contagieux, "Hold" est tramé sur un même riff. La voix est overdubbée. Et Les claviers tapissent l’ensemble. "Mystical ways" est paru en single. Allumée, la guitare construit un véritable mur de sons, avant de prendre son envol. Indolent, "Puzzles" est une invitation au voyage psychédélique. La gratte libère son acidité, tout en prenant le soin de préserver le sens mélodique. Bien soutenue par la solide section rythmique, "Say goodbye" est une plage plus rock. Les accords de six cordes sont ici plaqués, mais d’une manière bien personnelle. Seule reprise, "She’s got" est une chanson écrite par Alejandro Escovedo pour les True Believers. La mélodie est hantée par le "Walk on the wild side" de Lou Reed. William et Jaimee Harris se partagent les vocaux. Des vocaux intimistes dispensés en mode masculin/féminin. Et en fin de parcours, l’expression sonore devient de plus en plus dense. Superbe ! "London" est une plage vraiment étonnante. De ses fûts, James Cladwell amorce une véritable célébration des rythmes qui se mue progressivement en trip psychédélique au sein duquel viennent se mêler des cloches. En finale "Watch over me" se répand tout en douceur, mais sous une forme minimaliste ; un morceau aérien d’une beauté à couper le souffle. On pense instantanément au Pink Floyd. Et puis surtout aux cordes de David Gilmour. La voix grave de Jon Dee Graham se joint à celle de son fils avant que ne débarquent des claviers cathédralesques. Un must dans le style ; surtout vu l’âge de ce jeune artiste. A suivre absolument. Et de très près !

 

mardi, 07 février 2017 12:29

Into the night

Jeremy & The Harlequins nous vient de New York City, une formation influencée par le rock’n’roll des années 50 et 60, nonobstant son attitude pop. Jeremy Fury en est donc le leader et le chanteur. Au sein de son backing group militent son frère Stevie, à la batterie, Bobby Ever, à la basse, ainsi que Craig Bon et Patrick Meyer aux guitares. Le band avait déjà publié un premier opus en 2015, "American dreamer".

"Into the night" ouvre l’elpee. Un rock’n’roll cuisiné à la sauce contemporaine. La section rythmique est solide. La voix de Jeremy colle parfaitement au style. Stevie adopte le Bo Diddley beat tout au long de "No one cares". Les deux grattes collaborent activement au rythme. Saignant, l’harmonica apporte une tonalité garage à l’ensemble. Cordes acoustiques et électriques entretiennent "Rhythm don’t lie", un rockabilly que chante d’une voix cinglante, proche d’Eddie Cochran, Jeremy. Imprimé sur un mid tempo, le romantique "For angels" ne manque pas de charme. Tout comme le folk/rock "Let her run", une autre ballade tapissée par l’orgue. A cet instant, le spectre de Tom Petty and The Heartbreakers plane. Les percus véhiculent des accents exotiques, tout au long de "Big beat" et "Critical condition". La voix de Jeremy est bien distincte ; et pourtant elle laisse quand même le champ libre au saxophone hurleur, à la trompette ou encore aux castagnettes. Pur rockabilly, "Drinin’ by myself" concède des accents  bluesy. Les guitares tirent leur épingle du jeu. Le chant semble hanté par Gene Vincent voire Vince Taylor. Autre ballade, "There’s a girl" exhale un parfum 50’s. Pop beat également. Une fragrance accentuée par la voix… rockabilly.

 

mardi, 07 février 2017 12:25

Get ready for me

Le chanteur/guitariste Tom Craig et le batteur John O’Connell sont partenaires depuis belle lurette. Ils sont établis dans l’Etat du Delaware. En 2016, ils ont recruté des musiciens pour former le Soul Patch Band. Qui implique donc Eric Johnson à l’orgue Hammond, Vince Gleason au saxophone ténor, Skyler Hagner au saxophone baryton et Rando Branning à la basse. Les sessions d’enregistrement de ce "Get ready for me" se sont déroulées au studio Far Rabbit, dans le New Jersey. Les douze compos de cet elpee sont signées par Craig. Le style ? Un cocktail de blues, soul et jazz. Le band vient de participer à l’International Blues Challenge de Memphis, où il a représenté le Delaware.

Excellent, "Louita" baigne dans le r&b. La voix de Tom colle parfaitement à cet exercice de style. Les petites phrases dispensées par les différents cuivres sont vraiment savoureuses. Et la première sortie est opérée par le saxophone baryton de Skyler Hagner. Ballade soul, "How did I break the rules" est tapissée par l’orgue et la ligne de cuivres. Et ces instruments nous renvoient au Chicago de la grande époque, tout au long de "Get ready for me" ; certainement une des meilleurs plages de l’opus. Très affûté, Tom Craig signe une brève mais brillante sortie sur ses cordes. De bonne facture, "Can’t stop thinking about you" est un blues imprimé sur un mid tempo qui met en exergue le saxophone ténor de Vince Gleason et l’harmonica de l’invité, Mikey Jr. Le sommet de cet opus est atteint par l’indolent "She did it to me", une piste de soul/blues caractérisée par une intervention d’orgue opérée par Eric Johnson. Et elle est particulièrement réussie. Une nouvelle sortie de cordes ponctue ce titre qui baigne au sein d’une superbe ambiance. Soul, "Ballroom dancer" semble hanté par Sam Cooke. "Captain Funk" est bien évidemment sculpté dans le funk. Nerveux et dansants "Tornado" et "Nothing that a man can’t do" émargent au r&b. "Please forgive me baby" est un blues lent bouleversant. Chargée de passion, la voix est excellente ; et les notes de guitare s’y incrustent naturellement. La voix de Mikey Jr. participe activement à "I can’t help myself", un blues entraînant. "Every woman" clôt ce  long playing, une ballade R&B lente, au cours de laquelle Vince se distingue au sax ténor...

 

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