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Lorsque Komodor rencontre Moundrag…

Komodrag & The Mounodor est le fruit de la rencontre entre les formations bretonnes, Komodor et Moundrag. Le premier contact s’est produit lors d’un set de Komodor. Les deux membres de Moundrag décident de rejoindre le groupe sur scène, à la fin de leur live,…

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Jean-Claude Mondo

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mardi, 07 février 2017 12:21

Movin’ up

Walter Broes est surtout connu pour comme préposé à la guitare chez The Sneatsniffers, un groupe de rockabilly qui a cartonné entre 1995 et 2010. Il a également monté son propre trio, au sein duquel il se réserve le chant, la guitare et la composition. Il y est soutenu par les Mercenaries ; en l’occurrence le bassiste Bas Vanstaen (ex-Baboons) et le batteur Lieven Declercq (ex-Internationals). Cette formation propose un cocktail de rockabilly et de R&B, largement teinté de blues, et surtout bien plus dépouillé que celui pratiqué par les Seatsniffers…

Coécrite par Walter Broes et le Hollandais Mischa den Haring, le titre maître ouvre la plaque. Du rockabilly pur et dur dont l’impact direct est idéal pour la formule trio. La voix de Walter colle parfaitement au style ; et sa gratte est constamment à l’affût. Mêlant blues et rockabilly, "Come on down" lorgne vers les maîtres du genre, les Paladins. Pourtant, si le leader est responsable d’un bon solo, très rythmique par ailleurs, sa griffe n’est pas aussi acérée que celle de Dave Gonzales. L’intro de "Closed" est sculptée dans le surf rock ; une solide composition dont les tonalités authentiques sont entretenues par la guitare –aux riffs réverbérés métalliques, cinglants– et la section rythmique. Country, "Downtime" est parcouru par les interventions de pedal steel exécutées par Tom Vanstiphout ; une piste à laquelle participe Ruben Block (Triggerfinger) aux chœurs. Trempée dans le Mississippi Roots, "Sideshow" est une plage remuante au cours de laquelle le bottleneck amplifié talonne le chant. Ruben Block chante auprès de Walter sur le blues rythmé, "No more". "I got my own kick going" est issu de la plume de Ronnie Self, un chanteur de rockabilly qui a connu ses heures de gloire, au cours des fifties et sixties. Il est disparu en 1981. Tout au long de cette cover, Mr Broes se sent comme un poisson dans l’eau, alors que Lieven Declercq imprime le Bo Diddley beat, sur ses fûts. Superbe Memphis blues, "Don’t you ruin my high" est attaqué à la manière de BB King ; et Walter démontre avoir parfaitement intégré le style du maître. En outre, son ex-partenaire chez les Seatsniffers, Roel Jacobs, se rappelle à notre bon souvenir en venant souffler dans son saxophone. "Man child" est une piste roots fort originale. Plongée dans un climat exotique, latino même, elle est épicée par la vibraphonette de Chantal Acda. "You and me" est sculpté dans du pur rock’n’roll. Elvis Presley avait enregistré "Black Star" en 1960. Rockabilly, la nouvelle version se distingue par une voix plus grave à laquelle Chantal Acda réplique. Et lors de cette finale, chargés de reverb, les accords de guitare retracent l’histoire de la conquête de l’Ouest, par les cow-boys…

 

mardi, 07 février 2017 12:20

Double Live

The Bluesbones est incontestablement une des meilleures formations blues belges. Classique, son style amplifié concède des accents rock évidents. Ce quintet réunit le chanteur Nico De Cock, le jeune guitariste Stef Paglia, le claviériste Edwin Risbourg, le batteur Dominique Christens et le bassiste Geert Boeckx. Ce dernier remplace Ronald Burssens, drummer qui avait participé à l’enregistrement du précédent opus, "Saved by the blues", paru en 2015.

Le 1er cd s’ouvre justement par "Saved by the blues", un R&B dansant de bonne facture. La voix de Nico passe bien la rampe ; mais c’est l’orgue d’Edwin qui tire son épingle du jeu. Cependant, The Bluesbones excelle surtout sur les plages lentes, un domaine au sein duquel les musicos ont davantage l’opportunité de se mettre en exergue. A l’instar d’"I’m still your man". Mais "Voodoo guitar" en est certainement un des plus beaux exemples. L’intro aux cordes est impeccable. La voix colle parfaitement à un ensemble tapissé par l’orgue. Mais manifestement, c’est la guitare de Stef qui brille de mille feux. Tout comme sur "She’s got the devil in me", un blues lent signé Cedell Davies, qui s’étale sur plus de 13’, une plage au cours de laquelle Stef semble hanté par le Stevie Ray Vaughan de "Tin Pan Alley". Le jeune gratteur a pris de la bouteille et il met son expérience au service de la compo. Il y injecte un max de feeling et brille par sa capacité à aligner ses notes… parcimonieusement et judicieusement. Dominés par les interventions d’orgue, "Riding out" et "No good for me" sont des blues rythmés. "Moonshine" nous entraîne dans le Delta. Paglia démontre qu’il est également à l’aise lorsqu’il glisse le doigt d’acier le long des cordes ; et sa slide se couvre d’accents bien métalliques. "Find me a woman" macère dans le Mississippi ; le bottleneck nous entraînant même du côté de Clarksdale.

On retrouve la même recette sur le second compact disc. D’ailleurs en ouverture, The Bluebones nous propose encore un r&b dansant. Tout au long de ce "Broken down car", Stef écrase ses pédales, dans l’esprit de SRV, voire de Freddie King. Et les blues lents sont, bien entendu, toujours de circonstance. A l’instar d’"I try", dont la guitare d’abord sur la réserve, monte progressivement en puissance, confirmant le doigté extraordinaire de Stef. Superbe! Nico brille au micro sur le paisible "Wrong" et lors de la finale, "Whiskey drinking woman". Incontestablement, Jimi Hendrix est un maître pour Paglia. Atmosphérique, caractérisé par ses accents empruntés à Band of Gypsies, "Runaway" en est une parfaite illustration. "Cruisin’" campe un boogie bien entraînant. Le "Devil’s bride" de Matt Andersen est superbement ficelé. Les sonorités d’orgue dispensées par Edwin nous plongent dans le Memphis R&B ; mais le morceau prend sa véritable dimension ‘live’, lorsque Stef commence à torturer ses cordes à la manière d’Hendrix. Les plages de ces deux opus figuraient déjà sur les deux elpees studio ainsi que sur le « Live @ the Bosuil ». Maintenant, il faut espérer que The Bluesbones puisse déterminer exactement la direction qu’il compte emprunter. Le combo représentera la Belgique, dans le cadre du prochain Euro Blues Challenge, qui se déroulera au Danemark, en avril prochain.

 

mardi, 07 février 2017 12:18

Silver Tears

Peu le savent, mais Aaron Lee Tasjan a milité au sein de la dernière incarnation du groupe punk/rock glamour, The New York Dolls. Il est originaire de Nashville, dans le Tennessee. Il a décidé d’embrasser une carrière solo. Il avait publié un Ep, "Crooked river burning", en 2014. Et dans la foulée, l’album "In the blazes", dès 2015. Amples, ses influences oscillent du folk à la country, en passant par le tonk. Les sessions d’enregistrement de "Silver Tears" se sont déroulées à Los Angeles, en Californie.

L’elpee s’ouvre par "Hard life", un morceau de roots rock légèrement flemmard. Pourtant, il est à la fois riche et original, mêlant cordes acoustiques et accords de piano sautillants. Impeccablement construit et soigné, "Little movies" est fort différent ; une petite perle chiadée dont les interventions vocales empreintes de douceur rappellent le Jeff Lynne pré-Electric Light Orchestra, c’est-à-dire, Idle Race. La voix est grave tout au long de "Memphis rain", une ballade roots caractérisée par de chouettes arrangements de cordes et piano. Plus rythmé, "Dime" se distingue par un parfait équilibre entre voix, cordes et claviers. "Ready to die" baigne dans l’americana, une excellente plage dont les accents bluesy sont posés par les cordes acoustiques, alors que tout en modulant sa voix, Tasjan démontre que la puissance de son organe est naturelle. "Refugee blues" baigne dans une ambiance country/folk au sein de laquelle les cordes acoustiques, la pedal steel de David Vandervelde et la guitare amplifiée du leader entrent en fusion. La voix semble hantée par le Bowie des débuts sur le plus pop "Till the town goes dark". Et soutenue par celle, féminine, de Lauren Evans, elle domine "Success", une plage roots bluesy, au cours de laquelle le clavier s’intègre parfaitement dans l’ensemble, alors que les cordes entretiennent le profil country. Dans le même style, "On your side" est illuminée par la pedal steel. Le tempo est emprunté à Chuck Berry sur le très rock’n’roll "Out of my mind". Folk, country et blues alimentent "12 bar blues" une ballade dont les textes sont davantage récités que chantés. Balisée par les cordes acoustiques et le piano, cette piste se distingue par ses très belles parties de trompette et de saxophone, exécutées par Charlie Peterson. Autre ballade folk, "Where the road begins and ends" clôt cet elpee. La pedal steel est vraiment magique et progressivement clavier et cordes entrent dans la danse, un peu comme chez Neil Young…

 

vendredi, 27 janvier 2017 17:05

Cab driving man

Etabli à Chicago, Mississippi Heat concède des accents belges. Le groupe a été fondé par l’harmoniciste Pierre Lacoque, en 1991. Les origines familiales sont d’ailleurs à chercher du côté de Ransart. Dès le départ, son frère, Michel Lacoque, devient le manager de Mississipppi Heat. Le band grave ses quatre premiers elpees sur son propre label, Van der Linden. Puis trois, chez Crosscut ; et les cinq derniers sur Delmark. Aujourd’hui le line up implique, outre le leader, la chanteuse Inetta Visor (NDR : au poste depuis 2001), le guitariste Michel Dotson (NDR : depuis 2012), le bassiste Brian Quinn et le drummer Terrence Williams. Les sessions d’enregistrement se sont déroulées au studio Riverside de Chicago. Pour la circonstance, le quintet a reçu le concours de quelques invités.

Quel bonheur de retrouver Pierre Lacoque. Et surtout le son incomparable et inimitable de son harmonica. Car manifestement, il s’agit d’un des souffleurs les plus originaux dans l’univers du blues contemporain. Et c’est dans cet esprit, qu’il attaque "Cupid bound", une superbe plage imprimée sur un tempo enlevé. La voix d’Inetta est naturellement puissante. Chris Cameron est au piano, Sax Gordon, au saxophone, mais l’instrument roi, c’est l’harmonica ; et il s’envole dès la première occasion. Le talentueux Dotson prend déjà ses marques sur ses cordes. Le titre maître est également imprimé sur un tempo soutenu. Epaulé par les percussions de Ruben Alvarez, spécialiste du jazz latino, Terrence Williams se démène derrière ses fûts, alors que Chris tire son épingle du jeu aux ivoires. Michael Dotson se réserve le micro et participe aux parties de gratte, sur le shuffle "That late night stuff". La voix d’Inetta est chargée de passion tout au long de "Flowers on my tombstone", un superbe Chicago blues au cours duquel le Japonais Sumito Ariyo (NDR : il a élu depuis longtemps domicile au sein de la Windy City) nous régale au piano. Bien enlevée, "Icy blue", est une plage sculptée dans le funk. Giles Corey (NDR : ce jeune artiste blanc commence à faire son trou au cœur de la cité du blues ; faut dire qu’il a déjà bossé en compagnie de Billy Branch, Otis Rush et Buddy Guy) brille à la slide. Et Pierre en profite pour signer une nouvelle intervention empreinte de magie. L’éventail de styles du Mississippi Heat est particulièrement ample. Michael se réserve les vocaux pour "The last go round", un boogie au cours duquel les solistes (guitariste, harmoniciste et pianiste) se succèdent en affichant une certaine élégance et un brio certain. Ballade roots cool, "Life is too short" véhicule des accents swing et jazz. Inetta et Giles Corey chantent en duo le nerveux "Don’t mess up a good thing". La voix de ce dernier est franche et autoritaire. Il en profite pour dispenser une superbe intervention sur les cordes. Tout comme lors de l’exotique "Rosalie", une piste enrichie par les percus de Ruben et parcourue par la musique à bouche du leader. "Luck of the draw" s’ouvre en mode rock’n’roll avant de virer au tout bon Chicago Westside ; un compo caractérisée par les interventions créatives du gratteur –un autre invité– Dave Specter. Flemmard, "Mama Kaila" est un blues acoustique qui nous plonge dans une ambiance nightclubienne. Brian Quinn s’y illustre à la contrebasse. Et l’atmosphère est tout aussi sereine tout au long du Chicago Southside, "Music is my life". La voix d’Inetta est bouleversante. Et Michel nous réserve un de ses meilleurs exercices de style. Dotson se sert du botlleneck sur "Can't get me no traction", un blues qui met le cap sur le Mississippi. Percussions et saxophone entretiennent le climat exotique du r&b "Smooth operator". Et harmonica et piano, la finale "Hey Pipo", un instrumental entraînant. La classe!

 

vendredi, 27 janvier 2017 17:03

Fistful of Gumption

Randy McAllister est issu de Novice, non loin d'Abilene, au Texas. C’est son père qui l’éveille à la pratique de la batterie. Et au cours de son service militaire, Earring George Mayweather (NDR : harmoniciste notoire, il est décédé en 1995) devient son instructeur, mais sur l’instrument. Au Texas, il établit d’excellentes relations avec les guitaristes Mike Morgan (Crawl), Robin Sylar et Andrew Jr Boy Jones. Ce dernier favorise sa signature chez le label anglais JSP. Randy y grave trois elpees, au cours de la fin du dernier siècle. Avant de passer successivement sur Severn et Reaction. Randy drive aujourd’hui son propre groupe. Baptisé The Scrappiest Band in The Motherland, il réunit de jeunes musiciens ; en l’occurrence le guitariste Rob Dewan, le bassiste Matt Higgins et la violoniste Maya Van Nuys. Les sessions d’enregistrement se sont déroulées au studio Audio Dallas. McAllister a composé neuf des dix plages. Il se concentre essentiellement sur le chant. Il siège derrière ses fûts pour cinq plages et ne souffle dans son harmo qu’à trois reprises.

Morceau très rythmique, "C’mon brothers and sisters" ouvre la plaque, une piste originale caractérisée par des arrangements vocaux particulièrement riches, impliquant les répliques d’Andrea Wallace. Maya prend rapidement les commandes. Son violon et les drums déclenchent les différents changements de rythme. Ce qui n’empêche pas Rob Dewan de s’autoriser une bonne sortie sur ses cordes. Ballade, "Time for the sun to rise" est un blues issu de la plume d’Earl King (NDR : considéré comme l'un des plus importants musiciens de rhythm and blues de la Nouvelle-Orléans, ce chanteur/compositeur/guitariste est décédé en 2003). Soulignée par les interventions, à la fois pures et belles, de Miss Van Nuys à l’archet, relayée par Rob qui signe un envol classieux, la nouvelle version ne manque pas de charme. Folk roots dansant, "Ride to get right" semble émerger des bayous. Randy est préposé au frottoir et les deux solistes s’avèrent bien affûtés sur leur instrument, tout au long de ce titre qui rend hommage à Otis Redding et Earl King. Carson Wagner double orgue et piano sur "Roll with the flow", un shuffle bien rythmé. Un tempo maintenu sur "My stride", un morceau au cours duquel Mc Allister souffle dans son harmonica en puissance mais singulièrement, alors que Rob Dewan est intenable sur sa slide largement amplifiée. Et ce tempo et toujours aussi soutenu pour "Background singer", un morceau tapissé par l’orgue de Carson. Randy et Andrea Wallace y conjuguent leurs vocaux sous un format gospel. "The oppressor" s’ébroue à la manière d’un R&B lent ; une piste qui s’enrichit au fil de la participation des différents instrumentistes. Mais si une forme de douceur baigne la finale, c’est pour laisser décoller la gratte de Mr Dewan, dont les interventions atteignent les sommets, que rejoint très vite le violon, devenu intarissable, de Maya. L’harmonica opère son retour sur "Leave a few wrong notes". De blues, le titre glisse alors vers le jazz, un style entretenu par le piano, l’orgue et la guitare. "Band with the beautiful bus" campe un shuffle texan classieux. Dans le style du sixcordiste Mike Morgan (NDR : il est issu de Dallas), flanqué de son Crawl. Et les gratteurs tirent une nouvelle fois leur épingle du jeu sur "East Texas scrapper", un r&b qui clôt cet opus… 

 

vendredi, 27 janvier 2017 17:02

Takin’ & Givin’

Issu de Kansas City, Levee Town est né en 2002. Aux commandes, trois chanteurs/compositeurs : le guitariste Brandon Hudspeth, le bassiste Jacque Garoutte et l’harmoniciste Jimmie Meade. Le trio vient d’accueillir un nouveau drummer, Adam Hagerman. Le premier opus du combo remonte à 2004. ‘Live’, il s’intitule "Snapshot". La suite a été enregistrée en studio ; soit "Unstable table", deux ans plus tard, "Levee Town", en 2009 et "Pages of Paperwork", en 2011. Et à chaque fois chez eux, à Kansas City, dans le Missouri.

Le titre maître ouvre la plaque. Bien texan, il est imprimé sur un mid tempo. Et Brandon étale déjà tout son savoir-faire sur les cordes. Il chante d’une voix fragile, le r&b "High flyin’ Mama", un morceau tapissé par l’orgue Hammond de Chris Hazelton. C’est la ligne de basse tracée par Jacque qui balise le tempo. Et la six cordes, tire parfaitement son épingle du jeu, dans l’esprit d’Albert Collins. Mr Garoutte amorce le Downhome blues "Kansas City women", en soufflant dans son harmo. Il impose également sa voix. Et les cordes s’autorisent un billet de sortie, dans un climat propice à la torpeur. Rockabilly parfaitement ficelé, "Mr.Jameson" se distingue par ses interventions de gratte virevoltantes. Elles comblent même tous les espaces, alors qu’Annie Walser donne la réplique aux ivoires. Sur le blues bien rythmé "Walkin’ down the road", Jaisson Taylor (NDR : c’est un ex-Little Hatch and The Houserockers) se consacre au micro ; et sa voix est bien assurée, alors que Hudspeth brille à nouveau sur ses cordes. Haggerman imprime le tempo de ses drums, sur le boogie savoureux, "You’re so hip", un titre qui s’inspire du célèbre "Shake your hips" de Slim Harpo. Empreinte de sérénité et de douceur, "I’m a damn good time" est une plage roots que chante Jacque en s’accompagnant à la slide ; et ses interventions sont à la fois de toute beauté et chargées de feeling, alors qu’aux ivoires, Annie Walser entretient un climat intimiste. Elle se consacre toujours au piano tandis que Jimmie Meade souffle dans son harmo sur le Chicago shuffle, "Charlie Brown", une piste tracée par la slide de Brandon qui passe en revue le célèbre riff d’Elmore James. Impeccable, la voix de Hudspeth se distingue par sa réserve naturelle. "I’m gone" change radicalement de style. Ce country/blues caractérisé par un recours constant au bottleneck bénéficie d’arrangements vocaux soignés. Excellent blues lent, "Sunday afternoon" est piloté par la voix puissante de Jaisson Taylor, invité pour la circonstance. Et Hudspeth en profite pour s’autoriser une sortie bien sentie. Jacque fait vibrer sa basse et la guitare est omniprésente tout au long de "Letter to my baby", une plage enlevée, très swing, proche du genre West Coast."Do-Si-Do" nous entraîne au cœur de la Louisiane. L’orgue, l’harmo –dont c’est la meilleure sortie– et la guitare entretiennent une atmosphère particulièrement étrange. Sans aucun, doute, l’un des meilleurs moments de la plaque. Jacque Garoutte se consacre au micro pour "Every day & every night", un autre downhome classieux. D’excellente facture, cet elpee s’achève par "El Grape", un instrumental coloré de jazz et de swing, exécuté par le trio de base. 

 

vendredi, 27 janvier 2017 17:01

Blood on the keys

James Leg est le fils d’un prêcheur texan. Son éducation musicale a baigné dans le gospel. Il est ainsi devenu un excellent claviériste et un crieur (shouter). En vérité, il s’appelle James Wesley Myers. Avant d’embrasser une carrière solo, il a milité chez Black Diamond Heavies, The Immortal Lee County Killers et Cut in the Hill Gang. Complexe, sa musique campe un cocktail de blues, gospel, punk et rock’n’roll. Il a publié son premier elpee, "Solitary pleasure", en 2011. Il collabore ensuite aux sessions d’enregistrement de l’album "Pain Killers" de Left Lane Cruiser, en 2012. Puis grave son remarquable "Below the Belt", en 2015. Pour concocter ce nouvel opus, il a reçu le concours du batteur Mathieu Gazeau et de quelques invités.

Morceau d’ouverture, "Human lawn dart" décoiffe littéralement. Magistral, le riff est reproduit par l’orgue. Le batteur se démène comme un fou sur ses fûts. Déglinguée, aride, la voix semble émaner d’outre-tombe. Impressionnant ! Le rythme s’emporte sur "Huggin the line". L’orgue mène la danse, poursuivi par les folles percussions. James chante comme si son sort en dépendait, un peu comme le regretté Lemmy, chez Motörhead. Il est épaulé par les voix de Foxxxfire. Une rythmique hypnotique est imprimée tout au long de "Mighty man", un blues qu’aurait aimé allumer le bon vieux Howlin’ Wolf. Même la voix emprunte les cris du vieux loup de Chicago. Mais pour la circonstance, c’est Ruben Glaser (Pearlene) qui se réserve les dérapages permanent et ravageurs de la guitare. "StMichel shuffle" adopte un même tempo. La voix semble hantée par Tom Waits. Plus surprenant, le violon de Sylvia Mitchell s’incruste dans l’ensemble et contribue au changement de rythme. Superbe ! Les cordes vocales de Mr Leg déchirent "I’ll take it", une ballade au cours de laquelle il double orgue et piano, alors que Ruben Glaser nous réserve un très beau solo sur ses cordes. Matt Ayer épice de ses percus exotiques le drumming féroce que Mathieu impose à "Ain’t you hungry". Un peu comme chez Santana. Cependant, ce sont les claviers pétrifiants de James qui s’imposent au cœur de ce climat propice à la transe. "Dogjaw" est un boogie improbable. La voix est davantage éructée que chantée. Mais le résultat est particulièrement entraînant. Et la guitare de Dr. Johnny Walker (ex Soledad Brothers/Cut in the Hill Gang) ainsi que l’orgue qui s’emporte, entrent en duel. Le chant est furieux et spasmodique sur "Tao Te Leg", une plage toujours bien rythmée au cours de laquelle James –qui ne lâche décidément rien– se fend d’interventions imparables sur ses claviers. Bluesy, indolent, "Blood on the keys" est une superbe compo chantée à la manière d’Arthur Brown, à l’époque de son ‘Monde Fou’ ; à moins que ce ne soit de Nick Cave, d’un point de vue plus contemporain. En fait, il reflète un véritable mal de vivre. "Should’ve been home with you" parachève le long playing. La piste s’ouvre dans un climat prog. Les claviers de Leg et le violon de Miss Mitchell opèrent des échanges, préludant les derniers délires de Mathieu Gazeau. Un album vraiment surprenant !

 

vendredi, 27 janvier 2017 17:00

Bigger than life

Jack Lee a d’abord milité au sein de The Nerves, un trio de power pop qui a sévi à Los Angeles, au sein duquel figurait Peter Case (futur Plimsouls) et Paul Collins (The Beat). Puis il embrasse une carrière individuelle. De 1981 et 1985. Au cours de laquelle il publie deux albums, "Greatest hits Vol 1", en 1981 (NDR : sur l’illustration de la pochette il affiche une dégaine très fifties, un peu à la James Dean), et "Jack Lee", en 1985, sur le label français Lolita. A l’époque, ce chanteur/guitariste/compositeur était considéré comme un génie de la pop. Cette collection inclut l’intégralité de deux elpees susvisés. Elle est d’ailleurs sous-titrée "Anthology"! La musique composée par Lee est très stimulante. Il s’agit de power pop, caractérisée par d’excellentes voix et des guitares constamment mises en exergue. 

Les premières plages recèlent manifestement un potentiel pop. A l’instar de "Good times", du très new wave "Give me some time" et de "Come back and stay, piste au cours de laquelle, les interventions de guitare, assurées par Buzz Clic (ex-Rubber City Rebels), sont particulièrement affûtées. La compile recèle les deux faces de son 1er single ; en l’occurrence "Hanging on the Telephone" (NDR : déjà un hit pour les Nerves) et l’excellent "Women". Flanqué de ses partenaires, l’artiste devient franchement très intéressant quand il s’inspire des Stooges d’Iggy Pop. Mais sevré des aspects métalliques et punks. "I’m gonna have fun" lorgne ainsi vers le notoire "No fun", du groupe de Detroit. Ce qui n’empêche pas les grattes de se révéler assez déjantées. Elles sont même carrément allumées sur le superbe "Crime doesn’t pay", une piste tapissée par des interventions d’orgue.

Le second opus est paru quatre années plus tard. La musique a évolué. Notamment à cause de la présence des claviers et des synthés, que se réservent Rick Delano et Mike Egern. Jack a aussi totalement changé de look. Il ne ressemble plus à un mauvais garçon. Le second volet de la carrière de Lee est moins intéressant. Il y a bien "Sex", titre prometteur, bien ancré dans la dynamique punk, que chante d’une voix agressive, Buzz Clic, également responsable d’une intervention incendiaire sur les cordes. Mais en général, les claviers dominent constamment le sujet et le style adopté est plus proche de la new wave. "Somebody else to love" aurait ainsi pu figurer au répertoire de Gary Numan. Les synthés baignent le très pop "Bird in a cage". "Play with me" adopte une attitude davantage R&B. Et c’est "Small word", la face B d’un single, qui achève le disque.

Jack Lee a depuis disparu de la vie publique. Aux dernières nouvelles, il semblait proche d’un retour. Il avait l’intention de graver un nouvel LP en compagnie de son nouveau groupe, le Jack Lee Inferno. Mais c’était déjà en 2007 !

 

vendredi, 27 janvier 2017 16:59

High Temperature

A l’âge de 36 ans, JW Jones peut se targuer d’avoir déjà connu une belle carrière. Ce chanteur/guitariste canadien a d’ailleurs déjà gravé une belle flopée d’albums. Son premier elpee, "Defibrillatin" remonte à 2000. Et "High Temperature" constitue déjà son neuvième ! JW est très apprécié par ses pairs ; ce qui lui a valu la participation de stars du blues sur ses œuvres précédentes, comme Hubert Sumlin, Kim Wilson, Larry Taylor, Jr Watson, Little Charlie Baty, Gene Taylor et Charlie Musselwhite. Pour enregistrer ce dernier opus, il s’est de nouveau bien entouré, en bénéficiant tout particulièrement du concours de musicos issus de Nashville, dont Colin Linden, à la guitare et surtout à la mise en forme, et Kevin McKendree, aux claviers.

"Price you pay" ouvre les hostilités. Il s’agit manifestement du meilleur titre du long playing. Ou tout au moins celui qui recèle le plus de potentiel. Un excellent blues/rock cosigné par Colin Linden et Gary Nicholson. La voix est parfaite. Le riff est puissant et sa tonalité savoureuse. Le rythme, bien balancé. Une plage qui me rappelle le ZZ Top de la grande époque. "How many hearts" évolue sur un tempo flemmard. JW est soutenu par la voix de Jaida Dreyer. Les interventions sur les cordes sont brillantes. La reprise du célèbre "High temperature" de Little Walter est un autre sommet de cet LP. La basse de Laura Greenberg et la batterie de Mathieu Lapensée impriment un rythme bien musclé. Kevin siège derrière le piano sur ce Chicago blues classieux qui se distingue par une sortie tranchante à la guitare, proche du style jump. Epatant ! JW chante en compagnie de Liam Russell et se réserve un autre solo prodigieux sur le "Murder in my heart for the judge" de Moby Grape (NDR : fondée en 1966, cette formation san-franciscaine est toujours en activité, et le line up implique encore trois membre fondateurs : en l’occurrence Peter Lewis, au backing vocals et à la guitare rythmique, Jerry Miller, au lead vocals et à la guitare solo, ainsi que Bob Mosley, à la basse et aux backing vocals). "Who I am" est un blues indolent mais particulièrement original coloré par l’orgue de McKendree. Jones l’attaque à la manière de BB King, et son exercice de style, tout en parcimonie, au cours duquel il fait littéralement respirer sa Gibson Les Paul, est un véritable modèle du genre. Chaleureux, "Away too long" est un shuffle caractérisé par une sortie de cordes à la fois dynamique et inspirée. D’ailleurs l’artiste n’est pas du style à se répéter. Le long playing recèle quelques chansons qui trempent dans la soul. A l’instar de "Same mistakes", généreusement tapissé par l’orgue Hammond, d’"Already now", de "Leave me out", une compo à la fois belle, indolente, parcourue par une slide particulièrement mélodieuse, et "Where do you think I was", un morceau mélodique sculpté dans le soul/rock, caractérisé par son refrain accrocheur. On n’en oubliera pas pour autant les covers, dont une version rapide du "Midnight blues" de Charlie Rich, une reprise du « Out in the woods » de Leon Russell, que J-W chante d’une voix au bord de l’asphyxie, au sein d’un climat plutôt étrange et au cours de laquelle la guitare est chargée de feeling ; et enfin un instrumental : le "Wham", de Lonnie Mack. Une adaptation d’un titre considéré comme un canon de la guitare…

 

vendredi, 27 janvier 2017 16:58

Hairy Mountain

Ce quartet australien avait publié un album passionnant, en 2015. Intitulé "Demon Blues", il était habillé d’une pochette psychédélique dominée par la couleur rouge. Le line up est inchangé, puisqu’il implique toujours les chanteurs/guitaristes Dom Mariani et Greg Hitchcock, le batteur Warren Hall et le bassiste Stu Loasby. Pour ce nouvel opus, la pochette, tout aussi baroque, est dominée par la couleur bleue. Cependant, la fleur de Datura est encore bien présente. Découpé en dix morceaux, l’elpee s’ouvre et se referme par les plus psychédéliques. Entre elles, le style adopte un profil davantage rock bluesy. Une constante, les grattes sont omniprésentes.

"Fools gold rush" entame l’opus. Une plage flamboyante au cours de laquelle les guitares crèvent l’écran. L’une d’entre elles libère des sonorités ‘fuzzy’. L’autre sort de sa réserve, sous l’impulsion des pédales. Dom et Greg chantent en duo. Finalement cette composition ne manque pas de charme et se révèle particulièrement agréable à l’oreille. Suivant la même formule, "Trolls" subit une attaque frontale, d’une intensité insoupçonnée. Les vocaux se conjuguent à l’unisson. C’est une des particularités de l’expression sonore du band. Parfaitement soudée, la section rythmique porte les deux solistes qui attendent patiemment leur tour pour décoller. En fait, Datura4 propose un power pop rock audacieux qu’il trempe constamment dans le psychédélisme. Relativement déjantées, les guitares sont toujours prêtes à déraper. Dérapages qui ne se produisent jamais, afin de conserver ce sens mélodique. Et "Something to hide" en est une autre illustration.

"Uphill climb" adopte un profil blues/rock au cœur léger. Un peu comme les stoner bands, il y a presque un demi-siècle. Le premier soliste écrase à nouveau les pédales, avant d’être relayé par son partenaire, dont les interventions sont davantage allumées. Plusieurs compos se distinguent par des intros originales. D’abord "Mary Carroll Park". Une impulsion fiévreuse amorce ce titre franchement plus rock’n’roll, au cours duquel la slide se révèle bien gouailleuse. Puis "Greedy World". Il s’ébroue sur un riff digne de Ritchie Blackmore. Sculptée dans le pop/blues/rock, cette piste est à nouveau enrichie par les interventions de slide. "Too much (or not enough)" enfin. Démarrant sur des riffs ‘rollingstoniens’, cette compo est sculptée dans un blues/rock, mais à la sauce Datura4 ; les deux gratteurs se relayant inlassablement. 

Caractérisé par ses riffs puissants, "Hairy Mountain" rappelle manifestement le Free du tout début des seventies. L’ambiance est volontairement dramatique. Baignant au sein d’un trip acide, ce titre se distingue par le crescendo du tempo ; alors qu’un des solistes appuie de plus en plus fébrilement sur ses pédales. Une rythmique boogie balise "Confide in me", un blues/rock réminiscent du Status Quo au sommet de son art. "Broken path" clôt ce long playing. Dominée par les cordes acoustiques, cette ballade concède des accents country/folk. Un excellent LP dans son style !

 

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