Cet artiste italien a étudié, dès son plus jeune âge, la guitare classique, au Conservatoire de Rome. Bien que toujours focalisé sur les cordes acoustiques, il s’intéresse progressivement au rock et au blues, puis commence à se perfectionner sur la gratte électrique, en s’inspirant d’instrumentistes majeurs comme Jimi Hendrix, Jeff Beck ou Eric Clapton. En 2006, il grave "Soul and notes", un opus concocté en compagnie de son backing group de l’époque, l’Almost Blues Band. En 2010, il tente la formule trio pour réaliser "Three cool cats". Deux ans plus tard, il s’associe à Loud Stuff pour enregistrer "Born electric", un disque pour lequel le duo reçoit la collaboration de Robben Ford. Enfin en 2014, il commet "A portrait of Jimi Hendrix", en hommage au célèbre natif de Seattle.
C’est après avoir transmis une démo à Steve Jordan (ce célèbre producteur new-yorkais a notamment bossé pour Bob Dylan, BB King, Buddy Guy Robert Cray et les Blues Brothers) que l’artiste va prendre une toute autre dimension. Ce dernier l’invite à venir enregistrer cet essai, sous la houlette d’un autre confrère notoire, Will Lee. La prise de son s’est déroulée à Brooklyn et New York. Steve et Will sont également de redoutables musiciens. Le premier se réserve les baguettes, le second se consacre à la basse.
Imprimé sur un mid tempo, "Six wires" sert d’échauffement. La voix de Davide n'est pas puissante, mais elle se révèle très harmonieuse. Cool, mais techniquement irréprochables, les accords de gratte occupent bien l'espace sonore. Tapissée par l’orgue Hammond de Ricky Peterson, "Living loving & giving" est une pop song mélodieuse qui véhicule des accents reggae. Un sens mélodique aussi soigné alimente également "Bring me to the light", une plage roots caractérisée par la douceur du chant et une superbe sortie sur les cordes, exécutée dans la tonalité de Mark Knopfler. "Changing illusions" semble sorti tout droit du lit du Mississippi. Le son est pourri, l’ambiance, maussade. Will Lee trace le fil rouge à l’aide de sa basse. L’excellent solo de Davide déborde de feeling. Le "Wah wah", de George Harrison (NDR : un titre qui figurait sur triple album "All things must pass", paru en 1970) constitue la seule reprise du long playing. Sophistiquée et aventureuse, elle baigne au sein d’un climat indien. Instrumentales, les trois dernières plages trempent dans le jazz/rock fusion. Et le résultat est vraiment réussi. Davide Pannozzo est un fameux guitariste !