Les textes candides mais positifs de Sea Girls…

Ce quatuor londonien –composé de Henry Camamile (chant, guitare), Rory Young (guitare), Andrew Dawson (basse) et Oli Khan (batterie)– s'impose par sa franchise rafraîchissante, ses mélodies accrocheuses et des paroles candides et positives. En outre, Sea…

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Grégory Escouflaire

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lundi, 05 novembre 2018 16:52

Trop de précaution nuit...

'A chilly night' au Nijdrop d'Opwijk, une maison des jeunes s'improvisant presque toutes les semaines salle de concert. Au programme de cette soirée à l'ambiance résolument feutrée : Nona Mez, alias Geert Maris, de Leuven, et Windsor For The Derby, combo américain à géométrie variable, lointain cousin de This Heat, PIL et Tortoise.

 
 

Nona Mez et son « Songs of Leaving » nous avait scotchés fin de l'année dernière, avec une recette pourtant maintes fois ressassée : une guitare acoustique, un clavier et une voix vaporeuse, susurrant de mornes complaintes sur l'amour et ses dérives. De dérives, il en était fortement question ce soir, à cause d'une maladresse qui fit perdre la patience de notre jeune ami, puis, rapidement, la nôtre. Une guitare qui tombe, et voilà que le tatillon Maris s'énerve et bâcle ses compos, pourtant fort belles… Et la méticulosité, en concert, ça saoule : à force de vouloir réaccorder sa guitare pendant une plombe à chaque fin de morceau (pire : pendant), Nona Mez nous aura fait oublier l'essentiel : que son disque est fort joli. Comme quoi, le live n'est pas une cure pour les timides et les maniaques.

 
 

Heureusement, Windsor for the Derby était là pour sauver la mise, avant que la soirée ne soit rebaptisée « A boring night » : leur post-pop entre L'Altra et The Sea & Cake au placard le temps d'une heure, c'est sous les traits soniques de chevaliers de l'Apocalypse noisy-punk-funk que l'on a pu apprécier, ravis, ces Américains au look impeccable. Une tornade de rythmes binaires hypnotiques, de riffs en boucles, de paroles ânonnées avec grâce : Windsor for the Derby nous aura cloués sur place. Comme l'acid rock à la Grateful Dead, le minimalisme à la Terry Riley et le punk incisif à la Wire, Windsor for the Derby nous aura embarqués dans une quatrième dimension que seuls les grands groupes arrivent à traverser, sans se brûler les ailes. Une fois les dernières notes retentissant dans la salle, le choc avec la réalité fût rude : la marque des grands groupes, assurément.

 

lundi, 05 novembre 2018 16:49

L'effet de proximité...

La réputation qui colle à la peau de Nada Surf (« Pfff, un groupe de djeûnes ») repose sur un immense malentendu : « Popular », ce hit planétaire d'il y a dix-sept ans qui a presque entériné la fin du groupe. Encore aujourd'hui, on prend ces trois Américains à l'oreille fine pour des gamins débiles, qui chante des trucs de filles pour épater la galerie. Un trio de têtes de nœuds qui nagent dans leurs baskets, à vouloir faire les grands avec leurs mélodies pour cour de récré. Nada Surf, pourtant, ne s'est jamais rendu coupable de quoi que ce soit : juste un gros tube un peu neuneu, pris au premier degré par des midinettes en rut. Parce qu'en fin de compte, « Popular » n'est pas une si bête chanson. La radio, aujourd'hui, nous assomme avec bien pire. Tant qu'à faire, pourquoi même ne pas y voir un manifeste post-situ préfigurant la télé-réalité ? Ces gars-là seraient donc moins cons qu'ils n'en ont l'air ?…

Leur dernier album, « Let Go », est d'ailleurs un petit chef d'œuvre. Comme le précédent « The Proximity Effect »). Même le premier, en fait, sonnait bien. Un grand malentendu, qu'on vous dit. Que ce concert aura presque fini par effacer, à grands renforts de refrains accrocheurs et de mélodies parfaites (« Blonde On Blonde », « Blizzard of '77 », « Inside of Love », « Hi-Speed Soul », « Hyperspace », « Robot », « 80 Windows », etc.). Presque. Parce qu'il y aura toujours des jeunes délurées pour venir perturber le concert, attendant patiemment leur « Popular » : a-t-on déjà vu, de courte mémoire, des gamines monter sur scène pour embrasser le chanteur, à part dans les concerts de la Star Ac' ? Et puis d'où sortent-ils, tous ces écoliers ? Ils devaient encore salir leurs couches quand « Popular » faisait un carton sur toutes les ondes de la planète… Justement, dès les premiers accords de la dite chanson, ce fut le délire : une centaine de personnes sur scène, à gueuler en chœur ce refrain tant attendu. Impressionnant et forcément… bon enfant. Ajoutez à cela une diction parfaite en français de la part du chanteur et du bassiste, quelques remarques sympathiques (la guerre, bla bla bla) et une set-list formidable, ponctuée même d'une reprise haletante de « Love Will Tear Us Apart » (que tous ces bambins se devraient de connaître, au lieu d'écouter Avril Lavigne), et le tour était presque joué. Presque. Parce que malgré un nouvel album d'une douceur rassurante (adulte ?), malgré des chansons finement ciselées, Nada Surf continue à être pris pour un groupe d'ados. Peut-être devraient-ils porter de grosses barbes et se mettre à la country en buvant de la Budweiser, ça ferait fuir les fifilles.

lundi, 05 novembre 2018 16:48

Un cow-boy venu du froid...

Soirée néo-country à l'AB, en compagnie de Centro-Matic, Saint Thomas et My Morning Jacket en fougueux cow-boys échappés de leurs bourgades désertiques, les cheveux pleins de sable et d'épines de cactus, ruminant leur rock emprunt d'americana sous les loupiotes de l'ABBOX. Sous ce ciel étoilé d'une salle à moitié remplie, Will Jonhson brave très vite l'indifférence de début de soirée en enfilant les perles de « Love You Just The Same », le dernier album de son groupe Centro-Matic. Neil Young, figure tutélaire de tous ces jeunes mélodistes hors pair, veillera tout au long de ses trois heures intenses de concerts habités. Après 20 minutes, Centro-Matic finit par séduire le public, tout émoustillé par ces complaintes sudistes d'une limpidité enivrante.

Mais le vrai déluge viendra de My Morning Jacket, combo psyché-country d'une virtuosité et d'une hargne insolentes : Creedence Clearwater Revival, Flaming Lips, Pink Floyd, At The Drive-In, Pinback,… Les références se bousculent devant l'étendue des talents de Jim James et de ses quatre potes de Louisville. Et quels talents ! Marier ainsi la violence tourbillonnante du psychédélisme et la mélancolie bucolique de la country donne souvent pour résultat d'infâmes bouillons sans aucune magie. Chez My Morning Jacket c'est le contraire, et c'est magnifique. « It Still Moves », leur troisième album, est un chef d'œuvre. L'un des albums de l'année, pas moins… Mais ce soir, Jim James avait mal à la gorge, s'excusant après trois titres sublimes de ne pouvoir continuer à chanter sous peine de devenir aphone pour le restant de ses jours. Pourtant ce « Mahgeetah » en ouverture, qui justifie à lui tout seul l'achat de l'album, annonçait un concert grandiose. Et il le fût, en un certain sens… A condition d'accepter que même sans la voix magnifique de Jim James, My Morning Jacket est un grand groupe. Techniquement bluffant. Instrumentalement ahurissant. C'est là qu'on reconnaît le génie de ces types : même sans paroles, leur musique reste tout bonnement fantastique. Même s'il faut dire qu'on aurait préféré un concert normal… Mais au moins pourrons-nous dire qu'on a vu My Morning Jacket dans des conditions singulières. Pour leur prochain concert, Jim James nous a déjà promis d'être en forme, jusqu'à jouer « deux fois plus longtemps » pour se racheter une conduite. D'ici là, on se repassera en boucle « One Big Holiday » et « Easy Morning Rebel » en tapant du pied et en chantant nous-mêmes, avec l'espoir qu'un autre rhume ne dissipera pas toutes nos chances d'un jour voir ces rockeurs à 100 %… Quand même, quelle claque !

Et s'il y avait des récalcitrants dans la salle, leur déception n'aura pas été de longue durée, grâce à la prestation sympathique de Thomas Hansen, alias St Thomas, au club, en clôture de cette soirée déjantée. Le Norvégien, qu'on avait déjà vu ici même il y a plus d'un an en première partie de Lambchop, n'a rien perdu de son humour et de sa décontraction. Alternant les titres de ses deux albums (« I'm Coming Home » et « Hey Harmony »), notre cow-boy venu du froid aura vite fait de redonner un peu d'entrain aux plus déçus des fans de My Morning Jacket. Entre sa musique, de la néo-country mélancolique, et ses blagues potaches à l'accent scandinave, un monde : comme quoi on peut chanter des histoires de ruptures et puis en rire… C'est déjà ça de pris !

 

lundi, 05 novembre 2018 16:45

A la vitesse V V'

The Kills en concert, c'est une sacrée décharge électrique, sans effets (pyro)techniques ni pose de pop stars : juste du rock, écorché et malsain, rebelle et colérique. VV et Hotel sont les Bonnie and Clyde de l'ère post-punk-garage, un couple sur scène comme à la ville qui préfère s'échanger des riffs tendus que des baisers goulus. Dans cette Rotonde pleine comme un œuf, rien d'autre ne les sépare que ces éclairs (de génie) haute tension, des coups de foudre qu'ils tentent, comme un seul corps, de contenir tant bien que mal…

Mais ces riffs qui les possèdent et les unissent ne se laissent pas faire, bien au contraire : à peine apprivoisés, ils ripostent et s'échappent, pour foncer sur nous à vive allure (VV' ?). Dès les premières notes déchirant l'air saturé d'une Rotonde en ébullition, nos nerfs à vif se contractent, notre pouls s'affole. Voilà du rock, primitif et bestial, qui donne envie de hurler à la lune. VV et Hotel jouent comme habités par une force qu'ils ne peuvent contrôler : ça sort de leurs pores par vagues successives, nous inondant d'une électricité palpable et grelottante. Ce rock-là, sans fards mais plein de rage, se vit plus qu'il ne s'écoute, même si l'album, « Keep On Your Mean Side », reste fort recommandable. En ¾ d'heure, VV et Hotel nous auront démontré qu'on peut jouer du rock avec presque rien (une guitare, une boîte à rythme), seulement avec de la hargne et une certaine dose de nihilisme, genre « nous contre le reste du monde ». Et ce soir, sûr que The Kills étaient remontés à bloc, parfois au bord de la rupture    ce « jusqu'où on peut aller trop loin » férocement jouissif dont les grands groupes se font si bien les apôtres. (Presque) seuls au rayon des rockeurs encore sincères et combatifs, VV et Hotel ont prouvé avec violence et passion que le rock peut (doit ?) se vivre à 100%, et se ressentir jusqu'à la moelle.

 

lundi, 05 novembre 2018 16:39

Bienvenue dans la quatrième dimension...

Tourcoing, c'est un peu la zone, genre bourgade désertique recouverte d'une grosse couche de grisaille. N'empêche, c'est là qu'on trouve une des salles de concerts les plus actives du Nord de la France : le Grand Mix. En quelques mois, Interpol, Jimi Tenor, TTC, Kid Koala, Eighties Matchbox B-Line Disaster et bien d'autres s'y sont succédés ; comme quoi dans la maison, l'éclectisme est de rigueur… La salle, peu profonde mais accueillante, rappelle l'Orangerie du Botanique, avec un chouette bar à l'arrière.

Ce soir, cette ambiance tamisée se révélera parfaite pour les invités du jour, les Canadiens de Godspeed You ! Black Emperor, tellement rares sur scène qu'il fallait jouer des coudes pour commander une bière et profiter du spectacle. Et quel spectacle : toujours aussi impressionnant et cyclothymique, GY!BE aura de nouveau confirmé avec classe de quel post-rock il se chauffe. Ses notes incandescentes (violons, guitares, batterie, percussions, samplers,…) tombent comme des couperets dans nos tympans tétanisés, affolent notre pouls, assèchent notre gorge : ça monte, ça monte, jusqu'à l'explosion, de tous nos sens. Fébrile, le public en redemande : on se croirait à la messe, les Canadiens distribuant leurs hosties bruitistes à leurs fidèles en transe. Derrière la console de mixage, un gros barbu haut perché balance des images crypto-anarchistes : Bush s'en prend plein la gueule. Mais sur scène, pas un mot : c'est à peine si on voit les musiciens, concentrés sur leur instrument, noyés dans leur musique exponentielle (du rock X du jazz X de la musique contemporaine X de l'électro = ?). Quant aux morceaux joués, que dire… Ces Canadiens étant des adeptes de l'impro, difficile d'énumérer les titres joués : s'agissant davantage d'une suite de déflagrations et d'accalmies sans début ni fin (ou presque), on évitera toute précision… Après deux bonnes heures de furie sonique, retour à la vie normale : voilà le genre de concert qui vous arrache vraiment au quotidien, surtout quand c'est à Tourcoing que ça se passe… Mais où sont les habitants ? En sortant du Grand Mix, pas un chat : peut-être sommes-nous coincés dans un espace-temps surnaturel, peut-être que la musique de GY!BE nous a ouvert une brèche vers une quatrième dimension qui fout un peu les boules. Coincés dans cette ville, on se croirait dans " L'invasion des Profanateurs de Sépulture ". Aargh !

lundi, 05 novembre 2018 16:34

Un spectacle dantesque...

Imaginez la fête : des ballons géants pleins la salle, une horde d'hurluberlus déguisés en animaux faisant les marioles sur scène, des confettis, un écran géant sur lequel sont diffusées des images surréalistes, des robots, du sang coagulé, des flashes psychédéliques,… Et puis, au milieu de ce bordel incroyable, un groupe sensationnel, maître de cérémonie d'une soirée fantasque et inoubliable : The Flaming Lips. Sans doute l'un des groupes les plus importants de ces dernières années, aux deux derniers albums impeccables (« The Soft Bulletin » et « Yoshimi Battles The Pink Robots ») et à la folie plus que douce. En intro, « Carmina Burana » fouette notre sang : ce concert – plutôt un spectacle – sera dantesque. « Hello, tonight your life will change forever » : d'entrée, Wayne Coyne met les points sur les i. Dès que jaillissent les premières notes de « Race For The Prize », on le croit : le son est énorme, les images faramineuses, l'ambiance déjà torride. Les ballons ne cesseront de voler pendant une heure et demie, et nous avec. « Que tout le monde se lève », ordonne Wayne. Et l'on obéit, ravis de participer à cette fête et de redonner, à notre manière, un peu de joie et de couleurs à ce vieux Cirque. Il n'y a rien de pire que d'être assis à un concert, surtout quand c'est les Flaming Lips ! Une vraie fête d'anniversaire, tant est si bien qu'on aura droit à un « Happy Birthday » en bonne et due forme, en l'honneur de trois gaillards plus vieux ce soir-là… Un anniversaire dont ils se souviendront, c'est certain. Avec comme bande-son parfaite ce mix détonant de guitares enivrantes, d'orchestration psyché-pop et de paroles gratinées. Les deux derniers albums, ceux de la reconnaissance, auront été privilégiés : « A Spoonful Weighs A Ton », « Waitin' For A Superman », « The Gash », « Fight Test », « In The Morning of the Magicians », « Do You Realize ? ? », plus d'autres perles, plus anciennes, de ce Big Bazar stupéfiant (« She Don't Use Jelly », « Lightning Strikes The Postman »). En rappel, les trois trublions d'Oklahoma se lanceront dans un quart d'heure psychédélique assommant, de quoi calmer les ardeurs d'un public ravi et gâté. C'est que pareil foutoir n'arrive pas tous les jours, la plupart des groupes de pop-rock jouant désormais en roue libre sans se soucier vraiment du spectateur. Pas les Flaming Lips, dont la sympathie et la frivolité naturelles devraient être prises en exemple. Des concerts comme ça, il faudrait en voir toutes les semaines, comme antidote à la morosité ambiante. Encore merci à vous, les gars, et revenez-nous vite ! En festivals par exemple, ou encore mieux : pour l'anniversaire de Musiczine et celui de ses rédacteurs (bref au moins dix fois par an).

Avant toute chose, précisons que l’ABBOX n’est pas une nouvelle salle de l’AB. Ou presque : il s’agit en fait de la grande salle, avec une configuration légèrement modifiée (des voiles rouges cachent les balcons, avec des loupiotes et des lampadaires pour tamiser l’ambiance). Sympa et tout confort, l’ABBOX donne l’impression au spectateur d’être dans une grande chambre capitonnée, les oreilles bien au chaud et l’esprit apaisé par ces cascades de voiles à la couleur utérine. Hum… Sûr que les p’tit gars de l’AB sont des feng shuistes en herbe, en tout cas ça fait plaisir de regarder des artistes dans ces conditions. Surtout quand il s’agit de groupes de la trempe de Cinematic Orchestra, dont le dernier album « Everyday », est une petite perle. Oubliez la lounge et ses Saint-Germain en mocassins : le « nu-jazz » a trouvé son véritable ambassadeur en la personne de Jason Swinscoe, l’homme qui se cache derrière Cinematic Orchestra. Rarement jazz et électronique n’auront fait si bon ménage depuis les derniers albums de Truffaz, de Jazzanova et de Nils Petter Molvaer. En live, cela donne de longues improvisations à partir du canevas de l’album, sauf en ce qui concerne les morceaux chantés par Fontella Bass, assez proches des originaux. Autrement dit, ce concert valait surtout pour les instrumentaux, pleins de surprises et de virages en épingle : c’est alors que les membres du groupe semblaient prendre le plus de plaisir, et nous avec. Parmi ces moments de pure poésie, « Man With The Movie Camera » mit tout le monde d’accord (splendide), et Cinematic Orchestra de récolter une ovation bien méritée. Voilà bien un groupe qui nous change des compiles du Buddha Bar. Et rien que pour ça, il faudrait lui ériger une statue.

Les New-yorkais de Girls Against Boys ont sorti un excellent album cette année : « You Cant Fight What You Can't See ». C'était donc le moment pour eux de revenir sur le devant de la scène. Faut dire qu'après la débâcle de « Freak*On*Ica » et les changements de labels, beaucoup de groupes se seraient cassé les dents. Pas Girls Against Boys. Scott McCloud reste d'ailleurs ce chanteur exceptionnel, à le voix grave et sexy, entouré d'un duo de bassistes (Johnny Temple et Eli Janney) toujours aussi percutant. C'est ça, Girls Against Boys : des basses qui vous vrillent le ventre, une voix qui vous charme, des refrains qui balancent. Encore une fois, le groupe fera l'impasse sur la période « Freak… », sans doute un trop mauvais souvenir (pensez donc : un groupe indie sur une major !), pour privilégier les intouchables « Cruise Yourself » et « House Of GVSB ». De « Kill The Six Player », classique indétrônable, à « The KindaMzkYouLike », Girls Against Boys revisitera toute sa carrière avec plaisir, allant même jusqu'à reprendre, furieusement, « She's Lost Control » de Joy Division. Après deux rappels, c'est avec « Let It Breathe », chanson « douce » qui clôture le dernier album, que les New-Yorkais disparaîtront, satisfaits. Nous aussi, même s'il est clair que la grande époque, celle des trois premiers albums, semble quand même bel et bien révolue.

lundi, 05 novembre 2018 16:04

Tout simplement envoûtant...

Le Bristolien John Parish aime la Belgique, et il lui rend bien : bande originale du film Rosie de Patrice Toye,  production du « Put Us In Tune » du groupe gantois Thou, admirateur de dEUS et de Zita Swoon… L'AB ne pouvait donc que lui rendre un vibrant hommage, en l'invitant à jouer live son dernier album, « How Animals Move », mais aussi en programmant les groupes avec lesquels il a travaillé, à la console : Thou et Morning Star.

La soirée débuta au club avec la projection du film « Rosie », film flamand… sans sous-titres. Qu'à cela ne tienne, l'intrigue ne fût pas difficile à comprendre, d'autant plus que la musique de Parish était là pour nous guider, belle et violente, comme la petite Rosie du film (Aranka Coppens). C'est à Jesse D. Vernon de Morning Star qu'il incomba la dure tâche de nous réveiller, après 1h30 d'une histoire à dormir debout. En solo pour l'occasion, il ouvrit les festivités dans la grande salle (en configuration assise) avec quelques morceaux de « My Place In The Dust », joués à quatre mains et quatre pieds (pour les pédales d'effets, les samplers, la batterie et la trompette) dans une atmosphère déjà plombée.

Et ce n'est pas Sue Garner et sa country désossée qui arrangeront nos bidons : difficile d'être convaincu par les compos folk de la belle, leur interprétation requérant sans doute un vrai groupe… et de vrais fans. Son dernier album, « Shadyside », sur lequel on retrouve Marc Ribot et Jim O'Rourke, s'avère pourtant fort attachant : à écouter d'abord à la maison, si l'on aime Patti Smith, Patsy Cline et Lambchop.

Mais voilà déjà que John Parish et ses musiciens (guitares, trompette, batterie, sampler, piano) montent sur scène. « Nous allons jouer des morceaux de « How Animals Move » et de « Rosie », déclare John Parish, affublé d'un T-shirt Giant Sand. C'est parti pour une bonne heure de musique envoûtante, entre ambiances cinématographiques, post-rock langoureux et country-folk de chambre (noire). Les musiciens qui accompagnent notre homme connaissent leur leçon : le son est excellent, et les morceaux s'enchaînent rapidement, sans bla-bla. Tammy Payne, la batteuse, et Aaron Dewey, le trompettiste, iront même jusqu'à pousser le chant sur « Pretty Baby » et « Stable Life », l'air appliqués mais avec brio. Ajoutez à ces chansons superbes des instrumentaux imparables, qui commencent doucement et finissent en déluge de riffs et de samples, mais sans que Parish et ses musiciens ne lâchent jamais la bride, et vous avez là un concert fort réussi.

Pour clore cette soirée, Thou présenta son dernier né, « Elvis Or Betty Boop », au club : entre pop à grosses guitares, frime rock'n'roll et gentilles bluettes en mid-tempo électro, Thou aura laissé de marbre. N'est pas Soulwax ou dEUS qui veut.

 

 

‘La’ café-théâtre : une mauvaise idée comme salle de concert. L'Orangerie et la Rotonde ayant été réservées pour le festival du cinéma méditerranéen, il aura fallu se contenter de ce sous-sol certes joli, mais à l'acoustique minable, sans parler de ces énormes colonnes qui obstruent toute vision. En un mot : on an entendu (mal), et on a rien vu. The Libertines, donc : le groupe de rock'n'roll anglais qu'on attendait depuis que Liam et Noël d'Oasis ont arrêté de faire de la bonne musique. Bref, un bail. Leur album, « Up The Brackets », est, de fait, une petite bombe de rock juvénile, qui sent le stupre, l'alcool et la sueur. Le genre de disque qui vous met une pêche d'enfer, quelle que soit l'heure de la journée, grâce à quelques mélodies bien troussées, des riffs un peu crétins et de l'attitude, cette étincelle dans les yeux qui manquent cruellement à la plupart des groupes de rock actuels. En à peine trois-quarts d'heure, les quatre Anglais (Liverpool, le come-back) auront mis le feu à l'assemblée, du moins aux trois premiers rangs (les seuls qui voyaient quelque chose), et ce malgré le son moyen. Un petit rappel après 10 minutes de pause et les lumières allumées, et puis une virée dans les loges pour quelques happy few bien contents de pouvoir fumer un pétard avec leurs nouvelles idoles. Manque plus que le sexe, et on l'a, cette bonne vieille sacro-sainte trilogie qui fait tant défaut à Moby, Garou et Georges-Alain de la Star'Ac !