Les ravissements de Maud Lübeck

En mars 2023, Maud Lübeck est invitée par Ghislaine Gouby, directrice des Scènes du Golfe à Vannes, pour une carte blanche lors du festival ‘Les Émancipéés’. Cette année-là, pour la première fois, se déroulent ‘Les ravissements’, quatre rencontres animées par…

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Tout le plaisir est pour THUS LOVE…

Le second elpee de THUS LOVE, « All Pleasure », paraîtra ce 1er novembre 2024. En attendant il a partagé son premier single « Birthday Song », une compo glam grungy qui ouvre une nouvelle ère avec une certaine audace. Le chanteur/guitariste Echo Mars raconte…

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Redouane Sbaï

Redouane Sbaï

mercredi, 17 avril 2013 03:00

Dirty Little Secret

Dan Smith, nouveau Golden Boy de la Pop, effectuait un arrêt remarqué ce 17 avril au Club de l’Ancienne Belgique à l’occasion de la sortie de « Bad Blood », première galette de son projet Bastille. Un concert sold-out en une petite dizaine de jours grâce au martelage des Stubru, Pure, Twizz et à l’appui de quelques centaines de blogs spécialisés. C’est d’ailleurs en découvrant fin 2012 des extraits de la mixtape « Other’s People’s Heartache Part II » et les singles « Overjoyed » et « Pompeii », issus de « Bad Blood », que mon oreille s’est dressée. Mal m’en a pris.

Des erreurs de parcours, on en fait tous parfois. L’important c’est de s’en rendre compte. Aussi loin que je me souvienne, il n’y a, ces dernières années, que les concerts de Hurts et de Hoodie Allen qui ont provoqué chez moi une crise d’urticaire au point de quitter la salle bien avant le rappel. Ce soir, un troisième artiste rejoint cette catégorie. Dan Smith et le revival de la coupe à la Desireless ont tranché court mes attentes. Alors qu’une écoute rapide de « Bad Blood » m’avait laissé quelques bons souvenirs (« Pompeii » et son côté Beirut, « Things We Lost in The Fire »), le show du Londonien et de ses musicos m’ont par contre laissé un goût amer.

Sur les planches, Bastille est définitivement un groupe de kids pour les kids. Les ‘trentenaires-et-au-delà’ se réfugient au fond de la petite salle, là où personne ne peut les voir. Ça tombe bien, c’est justement là que je me dirige... A peine Smith débarque-t-il sur l’estrade que les tympans sont mis à rude épreuve. Les filles sont là, et en forme. La setlist s’enclenche sur « Bad Blood », dont les onomatopées sont instantanément reprises en chœur par la horde de fans. Du fond de la salle, l’engouement me prend par surprise. Tout comme la suite du set qui n’avait de cohérent que le sympathique timbre de voix du chanteur. Il se la joue Ellie Goulding en exécutant de temps à autre, de petits coups de percus. S’ensuivent des compositions qui me paraissaient bien plus solides en version studio mais qui se révèlent, après un second tour d’horizon post-concert de « Bad Blood », parfois assez inintéressantes. Sur scène, le caractère linéaire du concert m’assomme complètement. Et cette coupe me fait mal aux yeux. Je tente de résister mais trois-quarts d’heure plus tard, j’abdique. De leur côté, les fans continuent de scander chaque texte du bonhomme, avec une énergie folle.

Certes, la Pop de Bastille est bien plus fine que celle qui envahit les charts ; mais il s’agit d’une Pop à laquelle on adhère entièrement ou pas du tout. De mon côté, j’opte pour la seconde option, finalement. Même si j’avoue avoir un petit faible pour « Things We Lost In the Fire ». Mais, ça, personne ne doit le savoir…

Bastille sera sous la Marquee de Rock Werchter, le dimanche 7 juillet.

(Organisation : AB)

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vendredi, 12 avril 2013 03:00

Work Hard, Play Hard

La tournée VTLZR de Pascal Arbez, alias Vitalic, bat son plein. En novembre, le DJ électrisait déjà le festival I Love Techno. Pour sa tournée en salle, c’est à l’Ancienne Belgique qu’il donnait rendez-vous à ses guérilléros du Dancefloor. Et un vendredi soir, de surcroît. Que demandez de plus ?

Malgré un troisième LP (« Rave Age ») en demi-teinte qui pousse certains à comparer le bonhomme à David Guetta (!), Vitalic est resté fidèle à lui-même en ‘live’. D’abord, la déco est assez sobre, puisque seul un ‘V’ lumineux surplombe la scène. Ensuite, il est soutenu par un line-up discret. Cette fois, Albez est accompagné de deux musiciens, à la batterie et aux synthés, chacun casé aux extrémités de l’énorme plan de travail du DJ. Visuellement, rien d’exceptionnel. Musicalement, l’homme frappe fort niveau décibels. A un tel point que parfois on demande à quoi doivent bien servir les deux rigolos, à ses côtés.

La setlist, quant à elle, est construite un peu à la mords-moi-le-nœud. Les vocalises qui étayent « Rave Age » ne sont pas des plus excitantes, ce qui fait souvent retomber la pression, le set se focalisant évidemment sur sa dernière œuvre. Les surpuissants « Stamina » et « No More Sleep » permettent d’équilibrer l’ensemble. Tout comme les classiques, qui  s’intercalent difficilement entre les nouvelles compos, mais réussissent à produire l’effet escompté. « LA Rock 01 », « Your Disco Song », « My Friend Dario », « Poison Lips » et « No Guitars » font littéralement vibrer l’auditoire.

En près d’une heure et demie de prestation, ponctuée de deux rappels, Vitalic a offert à Bruxelles une excellente mise en bouche pour le weekend. Il remettra le couvert à Rock Werchter cet été.

(Organisation : Live Nation)

 

jeudi, 11 avril 2013 20:53

Long.Live.A$AP

Echappé du collectif A$AP Mob, Rakim Mayers, alias A$AP Rocky, rentre dans le rang des incontournables de la nouvelle scène Hip Hop US. Repéré en 2011 par la planète blog, grâce à  « Live.Love.A$AP », une mixtape puissante recelant ses tubes « Purple Swag » et « Peso », le rappeur fait, depuis, le bonheur des hipsters de tous bords. En 2012, la BBC nomine Rocky dans son prestigieux « Sound Of (2012) », la fameuse liste ‘qui-te-dis-quels-sont-les-artistes-que-tu-vas-très-certainement-écouter-à-longueur-de-journée-l’année-suivante’. Depuis, le rappeur continue sa petite ascension pépère.

En 2013, A$AP Rocky prend la relève de Kendrick Lamar, qui a marqué 2012 de son sur-acclamé « Good kid, m.A.A.d city ». Sans grande surprise, le New-yorkais balance un « Long.Live.A$AP » plus que solide, entre Hip Hop old school (« Pain », « 1 Train », « PMW (All I Really Need) », “LVL”…) et bien ancré dans l’air du temps (« Fuckin’ Problems », « Wild For The Night », « Goldie »…) Le rappeur s’est (évidemment) extrêmement bien entouré, rassemblant la crème de la crème du Hip Hop actuel (Drake, Kendrick Lamar, Schoolboy Q, Action Bronson, 2 Chainz, Joey Bada$$, etc.), mais également d’artistes bankables à mort, militant dans d’autres styles (Santigold, Skrillex, Florence Welsh).

Le flow limpide et les sonorités parfaitement étudiées de « Long.Live.A$AP » génèrent un disque à la hauteur des attentes, malgré de petits défauts, sans conséquence. Comme un « Wild For The Night », plaisir coupable, mais qui dressera les poils des allergiques aux sons pompiers ou un « Fashion Killa » assez fadasse. Avec ses manips signées Hit-Boy, Clams Casino, Birdy Nam Nam, Skrillex ou Danger Mouse, « Long.Live.A$AP » ne pouvait que viser large, et dans le mille. Une belle réussite pour un gars qui ambitionne de changer la face du Hip Hop. Entouré de cette nouvelle génération, il est bien parti pour y arriver.

 

mercredi, 03 avril 2013 21:34

Country Sleep

Night Beds est un projet initié par Winston Yellen, citoyen de Rocky-Mountain à Nashville. L’homme fait honneur à ses origines en distillant sur « Country Sleep », son premier LP, une agréable procession de morceaux louvoyant entre Americana, Country et Folk. On retrouve sur cette galette une large palette d’influences, parfois un peu trop flagrantes, mais toujours usée avec justesse. Impossible, par exemple, de ne pas penser à Ryan Adams à l’écoute de « Ramona » ou « Borrowed Time », Eliott Smith pour « Cherry Blossoms » ou encore à Fleet Foxes sur « Even If We Try » et « 22 ».

Pour « Country Sleep », Yellen s’est évertué à composer dix morceaux d’une beauté fragile, parcourus d’une voix passionnée qui emporte instantanément l’auditeur vers des paysages autrefois arpentés par des Johnny Cash et June Carter. En 34 minutes à peine, Night Beds nous fait le tour du propriétaire mais il n’en faut pas plus de 10 pour succomber totalement et irréversiblement aux charmes de ce « Country Sleep » resplendissant. Hautement et chaudement recommandé.

Premier arrêt en Belgique pour Yellen et ses cinq musiciens ce 4 avril à l’ABClub en compagnie de Matthew E. White.

 

mercredi, 03 avril 2013 21:20

The 20/20 Experience

On ne change pas une équipe qui gagne. Justin Timberlake, qui a mis sa carrière musicale sur pause après le carton planétaire de « Futuresex/Lovesounds », en 2006, pour se concentrer sur d’autres projets, notamment cinématographiques (Alpha Dog, The Social Network, Bad Teacher, In Time, etc.), déboule à nouveau en compagnie de Timbaland pour un troisième LP aussi laborieux qu’addictif. « The 20/20 Experience » confirme le fait que Timberlake n’est pas le genre de mec à pourrir nos oreilles pour le bien de son portefeuille. Alors qu’il aurait pu tomber dans la facilité, mot d’ordre du R’n’B commercial contemporain, Justin reprend son affaire là où il l’avait laissé, en concentrant tous ses efforts sur l’écriture plutôt que le style. Tout du long des neuf morceaux de cette nouvelle galette, on reconnaît la patte Timberlake/Timbaland entre mille.

La paire s’est amusée à édifier neuf monuments du R’n’B, pour une durée totale de 64 minutes. Comptant une moyenne de près de 7 minutes par morceaux, « The 20/20 Experience » demande à être apprivoisé avant de pouvoir en savourer toutes les subtilités. Il y a d’abord des morceaux comme « Suit & Tie », son duo en compagnie de Jay-Z, un « Let The Groove In » qui porte bien son titre, et « Mirrors », second single et sorte de « Cry Me A River » bis, qui sont de ceux qui hurlent au tube instantané. Mais également des compos plus difficiles d’approche, comme « Strawberry Bubblegum » et « Spaceship Coupe » dont la longueur paraît à priori rébarbative. Il faut donc bien deux ou trois piqûres de rappel pour succomber aux charmes de l’ensemble de ce « 20/20 Experience », disque qui rétablit Timberlake sur son trône de prince incontesté du R’n’B. Une place qui lui revient de droit, envers et contre tous les nouveaux prétendants du genre.

 

jeudi, 28 mars 2013 02:00

Holy Fire

Le carton plein est consommé ! « Holy Fire », troisième LP de Foals est celui qui propulse la formation dans la stratosphère. Le décollage initié à la sortie de « Total Life Forever » se confirme. Depuis leur signature auprès de Transgressive Records en 2006, suivi en 2007 de la publication de « Hummer », un premier single bien torché, puis encore un an plus tard d’un « Antidote » ultra addictif, les Anglais n’ont eu de cesse de perfectionner leur art du Math-Rock. Notamment en y incorporant des touches subtiles de Pop, de New Wave et de Post Punk.

Le quintet allume le feu sacré, trois ans après avoir été touché par la grâce sur un « Total Life Forever » de toute beauté. « Holy Fire », à son tour, réunit dix mélopées oniriques révélant une nouvelle fois la maîtrise quasi irréprochable des cinq musiciens. Outre les singles « Inhaler » et, évidemment, « My Number », qui ont largement amplifié les ventes de leur discographie, ce nouvel opus n’atteint certes pas les sommets de somptuosité de « Total Life Forever », mais n’en est pas moins un digne successeur.

La mise en bouche aérienne du « Prelude » déboule sur un « Inhaler » explosif. Un Foals ‘vénère’ qui enchaîne sur un « Miami » bis (« My Number ») et des « Everytime », « Late Night » et « Out Of The Woods » à la fois élégants et atmosphériques. Foals prend son temps. Finie l’urgence distillée sur « Antidote ». Ici, les compos sont de celles qui ne sont pas nécessairement accrocheuses à la première écoute mais qui, tôt ou tard, vous tombent dessus comme une évidence. A l’image d’un « Providence » rageur ou des ballades « Stepson » et « Moon ». 

Grâce à « Holy Fire », Foals se dirige lentement mais sûrement vers les grandes arènes. Des arènes que les cinq gaillards d’Oxford sont maintenant plus que jamais disposés à mettre sur les genoux, fidèles à leur réputation ‘live’. Celle-ci a d’ailleurs été démontrée une fois encore de façon magistrale sur la scène de l’AB le 15 mars dernier. Tout simplement remarquable.

Foals sera de retour en Belgique à deux occasions. Un premier arrêt sur la plaine de Kiewit le 17 août lors de la 28ème édition du Pukkelpop. Et un second rendez-vous au Cirque Royal à Bruxelles, le 11/11. Dépêchez-vous, il n’y aura très certainement pas de place pour tout le monde !

 

mercredi, 27 mars 2013 10:31

Almost There

Buzz On Your Lips, organisateur de concerts et de soirées bruxelloises aux castings souvent alléchants, souffle élégamment ses six bougies. La fête d’anniversaire se déroulait ce dimanche 24 mars dans l’intimité du VK*, à Molenbeek. Et une fois n’est pas coutume, l’équipe de Buzz et le VK ont mis de grosses cerises sur le gâteau en invitant sur les planches le fleuron de ce qu’il faut désormais appeler le Glitch Hop : un mélange subtil d’électro, de bass music et d’abstract hip hop. A l’honneur ce soir, le label Brainfeeder de Flying Lotus et ses jeunes poulains. Et en tête de file, Nosaj Thing, dont la seconde petite perle, intitulée « Home », squatte les bacs depuis deux mois.

Petite structure qui ne cesse de prendre du grade, tant en notoriété qu’en qualité, Buzz on Your Lips a décidé de remercier ses fidèles et nouveaux adeptes en proposant une affiche séduisante, placée sous le signe du soleil de Los Angeles. L.A., demeure du label Brainfeeder, engendré par l’inépuisable Flying Lotus, dont on retrouve ce soir les plus grands espoirs : Jeremiah Jae, Mono/Poly et, comme figure de proue, Nosaj Thing. Ainsi que Free The Robots, seul artiste de la soirée à ne pas être (encore) signé chez FlyLo. Premier à se confronter à un parterre pris d’assaut dès 19h: Mono/Poly.

Charles Krog, alias Mono/Poly, lance les festivités sur un DJ set standard mais efficace, entre hip hop, électro, Bass music et un dubstep à mille lieues de celui de Skrillex et consorts. Pas de grosse surprise de la part du DJ, qui se contente d’enfiler ses disques les uns après les autres, gratifiant le public du sempiternel et fatigant « Harlem Shake » de Baauer.

Dès 20h10, la prestation est bouclée et l’homme cède sa place à Jeremiah Jae. Un Jae que j’avais hâte de découvrir en ‘live’, mais qui m’a malheureusement perdu en chemin. Caché derrière ses platines, le mec se contente également d’enchaîner les beats hip hop sans montée d’adrénaline et surtout sans déverser le flow qui fait la force de ses singles « Money », « Cat Fight » ou « $easons ». Il faudra attendre la mi-parcours pour l’entendre marmonner des mots inaudibles, sur quelques titres.

Free The Robots, de son vrai nom Chris Alfaro, prend la relève pour un set plutôt éclectique et moins mollasson que celui de son prédécesseur. De bon beats funky, jazzy et du breakbeat pour secouer la foule. La soirée se déroule à guichets fermés et ça se sent, tant l’espace confiné du VK ne permet pas vraiment, les soirs de très grosse affluence, de bouger comme il se doit. Je découvre ce soir un artiste aux talents de bidouillages remarquables, dont la discographie ne compte déjà pas moins de trois albums et cinq Eps. A surveiller de près.

Nosaj Thing prend la relève à son tour vers 22h. Jason Chung se lance dans une prestation dont on attendait beaucoup, nous réservant en guise mise en bouche quelques extraits de « Home », son deuxième et nouvel LP. Derrière lui, des projections diffusent invariablement les mêmes formes noires et blanches, tandis que son clip consacré à « Eclipse/Blue » promet bien plus que ce qu’il va nous réserver. Aux extraits de « Home » et « Drift » viennent se greffer quelques-uns de ses travaux de remixes, dont la version reliftée du « Island » de The Xx. Au bout d’une demi-heure, il faut se rendre à l’évidence. Le set de Nosaj Thing, plutôt downtempo, ne colle pas au cadre du VK*, d’autant qu’il est complètement noyé dans le brouhaha des conversations du dimanche soir. Manifestement, il aurait parfaitement trouvé sa place dans une salle du type Rotonde ou plus grand, l’AB version Flex. Chung quitte l’estrade au bout d’une heure tout pile sur le « Bitch Don’t Kill My Vibe » de Kendrick Lamar, à contre-courant du set proposé, mais qui fait son petit effet. A 23h10, la soirée est pliée. Une soirée en demi-teinte, en somme.

Joyeux anniversaire quand même !

(Organisation : VK*) 

 

dimanche, 17 mars 2013 02:00

Hot ‘n’ Cold

‘A little bit of feel good’, c’est ce que les fans attendaient de Jamie Lidell, ce dimanche 17 mars. Le chanteur effectuait un nouvel arrêt express au cœur de la capitale belge pour un concert complet en deux temps trois mouvements. Tout seul, entouré de ses machines, Lidell présentait son cinquième et petit dernier, un éponyme funky et accessible, loin des bidouillages de l’époque « Muddlin Gear » ou de la Soul de « Jim ».

21h, l’homme entre sur une scène plutôt sobre. Un écran géant se dresse à l’arrière et son énorme dispositif de mixage à l’avant. Il explique alors d’entrée de jeu que sa vocation est de retourner aux sources ou plutôt à ses sources. Pas question de backing band, comme lors d’une tournée précédente. Mister Lidell veut tout faire tout seul. Coïncidence ou pas, le bonhomme vêtu d’un imper et d’une tenue noire et sobre lance sa prestation sur « I’m Selfish ». Titre qui décrira parfaitement la première moitié du concert.

En parfait dilettante, Lidell enchaîne quelques titres de son disque éponyme, sans que l’ambiance ne décolle vraiment. « You naked », « You Know My Name », « What A Shame », « Don’t You love Me », autant de morceaux qui feraient bondir de joie les fans de Chromeo mais laissent ceux du chanteur un peu perplexes. Et lorsqu’il s’approche du micro, placé juste devant ses machines à bidouiller, Jamie Lider exécute quelques petits pas de danse assez gauches…

Ce n’est qu’au bout de trois-quarts d’heure que l’Anglais retourne une fois pour toute derrière son énorme console. Enfin, les choses sérieuses peuvent démarrer. Ce soir, il ne sera pas question de « Jim » et ses classiques « Another day » et « Little Bit Of Feel Good ». A la place, Jamie Lidell envoie du lourd avec un vrai groove ainsi que des versions retravaillées à la sauce electro de quelques-uns de ses plus vieux titres, pour ensuite clôturer le bal par un « Big Love » fédérateur.    

En résumé, un concert entre deux eaux d’un bonhomme qui a habitué son public à beaucoup mieux auparavant. Un peu à l’image de « Jamie Lidell », un disque plutôt solide mais dont on attendait qu’il nous prenne vraiment à revers, tout comme « Compass », son précédent essai...

(Organisation : AB + Live Nation)

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lundi, 18 mars 2013 02:00

Expect The Unexpected

‘Double Bill’ 100% hip hop et R’n’B ce 18 mars dans l’intimité de l’AB Club. Mais pas n’importe quel R’n’B ou Hip Hop. Celui qui regarde loin devant lui. Celui qui te fait tripper. Celui qui te fait voyager en fermant les yeux. Un programme alléchant initié par deux échappés de la clique OFWGKTA, Syd Tha Kyd et Matt Martians, alias The Internet. Pour l’étape européenne de leur tournée, les deux extraterrestres ont amené dans leur valise Kilo Kish, figure féminine de la formation underground Kool Kats Klub. Une soirée torride en perspective.

Torride et tardive puisque The Internet est prévu pour 22h. Et ce n’est qu’à 20h45 que Kilo Kish et Kitty Kash (ça ne s’invente pas), sa partenaire aux platines, entrent discrètement en scène. L’ABClub ne connaît pas la foule des grands jours, bien au contraire. Ce soir, les deux formations joueront pour une centaine de personnes au bas mot. Et la corrélation entre The Internet et l’artiste jouant au rez-de-chaussée est loin d’être évidente. Parce qu’il s’agit de Christophe Willem, pas de ‘Late Night Show’ gratos pour les fans du garçon à lunettes. C’est donc dans un cadre très intimiste que se déroulent les deux prestations. Pas plus mal, vu que la scène est visible de n’importe où dans la salle, même pour les nains de jardins.

Kilo Kish, née Lakisha Robinson, distille un R’n’B  lascif à mort. La mignonette de Brooklyn et sa complice n’ont qu’un Ep à leur actif, produit par The Internet et Star Slinger. C’est forcément en un tour de main que le duo lance et boucle sa prestation. En 30 minutes chrono, le duo a charmé le parterre sur des « Goldmine », « Navy » et autres incitants à se glisser tout nu sous la couette. La demoiselle, séduite par l’ambiance bon-enfant restituée par son public belge, se mêle à la foule pour trouver, sans aucun mal, quelques partenaires de danse sur « Love2K ». Seul bémol, certains refrains chantés avec l’appui de la bande communique un côté playback un peu cheap, à certains instants. Mais comme dirait Didier Deschamps, Kilo Kish a ‘des qualités et un potentiel’ qui ne la laisseront pas longtemps sur le banc de touche. A surveiller de près.

21h45. Contre toute attente, les lumières s’éteignent. Vu que Kish et Kash ont bouclé leur set une demi-heure plus tôt, les stars de la soirée décident de débarquer plus tôt sur les planches. Pas de chance pour les clopeurs. Deuxième surprise, c’est à un vrai live que l’on va avoir droit. Ce sont d’abord les trois musiciens qui montent sur l’estrade : piano numérique, grosses caisses et basse retrouvent leur propriétaires. Petit jam d’intro, et c’est déjà trop bon. Syd Tha Kyd, seule demoiselle du clan Odd Future, et Matt Martians leur emboîtent le pas. Le duo et leur bande administrent un nouveau souffle de vie aux extraits de leur premier LP, « Purple Naked Ladies » qui, dans leur version ‘vrai’ live,  exhalent d’authenticité. The Internet s’adonne à un mélange subtil de hip hop psyché et de R’n’B retro sans faille. Le set, étayé par quelques nouvelles compos, est passionnant de bout en bout.

Lorsque Syd Tha Kyd lâche le micro, c’est pour mieux le refiler à Kilo Kish qui rejoint la troupe pour défendre à merveille « Ode To A Dream », extrait de « Purple Naked Ladies ». Ou à Tay Walker, préposé au piano numérique, qu’elle présente comme son coach vocal. Celui-ci lui prête d’abord main forte sur « They Say » avant de se lancer dans un premier titre ne tolérant, pour seule compagnie, que son instrument. Une voix puissante s’il en est. Le moins que l’on puisse dire c’est que Frank Ocean, autre recrue d’OFWGKTA au succès autrement plus conséquent, a du souci à se faire. A la demande générale, Walker interprète un second titre, épaulé par le préposé aux grosses caisses et le monsieur à la basse. Syd Tha Kyd prévient l’auditoire. Il s’agit d’une grande première. Les deux autres musiciens n’ont jamais entendu ce morceau de Tay Walker et vont donc improviser au fur et à mesure. Ce dernier se lance alors dans sa compo, rejoint à mi-parcours par ses collègues. Le résultat est impressionnant. L’éclosion d’un tube, en direct. Si l’on sent quelques petites hésitations au départ, la suite coule de source. Une semi-impro qui se solde par une ovation bien méritée.

Le set arrive à son terme au bout d’une heure et des poussières. En guise de rappel, le duo laisse Walker et ses deux complices jouer une petit jam improvisée. Nouveau carton plein.

Après un concert aussi solide, difficile de comprendre le manque d’intérêt général des fans de hip hop ou R’n’B pour une formation à cent mille lieues d’un buzz médiatique fumeux. Qu’ils s’arrêtent à Couleur Café, Pukkelpop, Dour out tout autre festoche cet été, The Internet n’est à manquer sous aucun prétexte.      

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

jeudi, 14 mars 2013 02:00

Rise to the Sun

Carton plein pour Two Door Cinema Club ! Les trois protégés des labels Kitsuné et Pias investissaient la grande salle de l’AB à guichets fermés, moins de quatre mois après avoir conquis le Botanique de la même manière. Alors que certains –dont le rédacteur de ces lignes– s’accordent à reconnaître que « Beacon », leur dernier LP, est un peu plus difficile à digérer que le précédent, les Nord-Irlandais adressent un pied de nez aux critiques en proposant ce 14 mars un concert particulièrement solide et sans la moindre imperfection perceptible.

Depuis 2010, année de la sortie de l’impeccable condensé de Pop supérieure, « Tourist History », Two Door Cinema Club entretient une solide relation avec son public belge, qui lui déroule systématiquement le tapis rouge à chacun de ses passages. Et ce, depuis une prestation impressionnante à l’AB, en première partie de Phoenix. Depuis, le trio a élargi son public en enchaînant festivals et autres prestations : Pukkelpop 2010 et 2012, Werchter 2011, deux arrêts au Botanique et même une soirée Libertine Supersport pour un DJ Set! Au cours de ses pérégrinations, le trio s’est forgé une réputation ‘live’ irréprochable qu’il va confirmer une fois de plus ce soir.

Après avoir jeté leur dévolu sur leurs compatriotes de Kowalski lors de la tournée de novembre dernier, les trois garçons de 2DCC ont cette fois opté pour les Anglais de Dog Is Dead en guise de support act de cette seconde étape. Mais à l’heure où le quintet que j’avais hâte de découvrir sur scène (ce « Glockenspiel Song » !) prenait place sur les planches, les portes de l’AB sont prises d’assaut. Pas de chance. Ce n’est que sur les dernières notes de leur set que je pénètre enfin dans une salle tout à fait bondée. Et le manque de pot est total, les cinq gaillards ayant repoussé au dimanche 17 mars leur concert programmé à l’ABClub, en février dernier. Même soirée que pour Jamie Lidell. Affaire classée.

21h00 : l’heure de vérité. « Beacon » ne m’a fait ni chaud ni froid aux premières écoutes. Je n’attends donc pas grand-chose de la prestation de ce soir. Mais c’est bien mal connaître Two Door Cinema Club. La formation débarque sous la forme d’un quatuor sur les planches et l’entame de « Sleep Alone » créé instantanément l’hystérie dans la foule. La setlist bifurque ensuite du côté de « Tourist History » : « Undercover Martyn », « Do You Want it All ? » et  « This Is The Life » s’emboîtent parfaitement. De quoi faire monter la température au sein de l’assistance.

Le manque de contact entre le band et les spectateurs est éclipsé par une setlist extrêmement bien étudiée, parfait équilibre entre anciens morceaux (« You’re Not Stubborn », « I Can Talk », « Costume Party », « Something Good Can Work », etc.) et nouvelles compos (« Wake Up », « Sun », « Handshake »…) Ces derniers passent d’ailleurs la barre du live haut la main. Ils en sont même bonifiés. De quoi faire taire les (ma) mauvaise(s) langue(s). Les tubes s’enchaînent à vitesse grand VV’, et vu de l’étage, la foule est rapidement prise de secousses impressionnantes (NDR : pas autant que le lendemain pour Foals, mais pas loin). En guise de piqûre de rappel, les Irlandais proposent un beau tiercé final : « Someday », « Come Back Home » et « What You Know », la chanson qui vous fout la pêche et vous rappelle de jouer à l’Euromillion.

Le trio et leur acolyte vident les lieux après un peu moins de 20 morceaux, tous plus accessibles les uns que les autres. Nul doute que la base de fans de Two Door Cinema Club ne cessera pas de croître de sitôt, tant les garçons ont l’art et la manière de confectionner des tubes à haut potentiel. Des tubes d’un optimisme sans faille, remèdes idéaux aux coups de cafard. La machine ultra bien huilée de 2DCC est en marche et personne ne pourra plus l’arrêter. Prochaine étape : le Lotto Arena ?

Entre-temps, c’est le vendredi 5 juillet que les natifs de l’Ulster feront sauter (‘no pun intended’ le public belge. Un événement qui se déroulera sur la scène principale de Rock Werchter.

(Organisation : Live Nation  )

Voir aussi notre section photos :

http://www.musiczine.net/fr/photos/two-door-cinema-club-14-03-2013/

http://www.musiczine.net/fr/photos/dog-is-dead-17-03-2013/

 

 

 

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