Deux ans après leur premier passage sous la coupole du Botanique, les cinq gaillards de Local Natives ont décidé d’y poser à nouveau leurs bagages, ce 5 décembre. Une initiative accueillie avec enthousiasme par les fans belges qui se sont arraché l’ensemble des sésames en près d’une semaine. L’occasion de découvrir les nouveaux morceaux du combo, qui figureront sur « Hummingbird », un second LP attendu pour janvier.
Les mélomanes fréquentant régulièrement les salles de concerts l’ont constaté. Deux tendances se confirment depuis près d’un an. Tout d’abord, le taux d’audience augmente à la même mesure que le prix des tickets. Ensuite, le public se déplace de plus en plus tôt le soir de l’évènement. Dès lors, il est de plus en plus fréquent de pénétrer dans une salle complètement bondée pendant la prestation de la première partie. Le concert des Local Natives à la Rotonde en est la représentation parfaite. Ainsi, les déplacements à l’intérieur de la petite salle s’avèrent déjà compliqués dès 20h15, heure à laquelle les Anglais de Famy (autrefois Family) montent sur l’estrade. Le quatuor a donc le plaisir de se produire devant un parterre bien garni. A contrario, les spectateurs ont été contraints de subir une prestation réduite à quelques notes efficaces. L’espoir que le groupe soit aussi bon que les premiers accords distillés sont réduits à néant aussitôt que le chanteur de la bande ouvre la bouche. Le public de la Rotonde a donc dû se farcir des vocalises approximatives, souvent fausses, pendant une quarantaine de minutes. Un set qui a paru durer une éternité.
Après le supplice du supporting act suivi de l’interminable soundcheck, la Rotonde accueille extatique le quartet californien. Il débarque sur les planches et balance d’entrée de jeu leur dernier single en date, « Breakers ». A cinq sur scène, en compagnie d’un membre honoraire, suite au départ du bassiste Andy Hamm, enregistré l’an dernier, Local Natives est de ces groupes dont le potentiel est largement amplifié en ‘live’. Autant dire que la formation risque fort de sauter l’étape ‘scène intermédiaire’ pour atterrir à coup sûr directement sur la grande scène de l’AB d’ici l’an prochain, comme le veut une autre des tendances actuelles.
Les nouveaux morceaux de la bande, tels que « You & I », « Black Spot » ou « Heavy Feet » régalent le parterre. Leur plaisir est même décuplé. Taylor Rice, le lead singer, partage son micro avec le claviériste Kelcey Ayer. Les nouvelles compos qu’interprète ce dernier sont légèrement teintées d’electronica, apportant une nouvelle dimension aux travaux de la formation. Une direction différente, mais pas toujours probante. Reste à entendre le résultat sur disque.
Taylor remercie le public de s’être déplacé la veille de ‘sinterklaus’ (sic) avant d’entamer, comme cadeau aux plus sages « Wide Eyes », extrait de « Gorilla Manor ». Les titres les plus acclamés du public sont d’ailleurs, évidemment, issus du premier LP. Les plus acclamés mais également les plus puissants. « Wide Eyes », « Warning Sign », « World News » et le sublime « Who Knows, Who Cares » sont les seules plages du premier opus retenues pour cette soirée ; mais elles valent à elles seules le déplacement. En bonus, les cinq musicos offrent deux anciens morceaux supplémentaires en guise de rappel, un « Airplanes » au refrain repris en chœur par le public, et un « Sun hands » fracassant pour boucler la boucle.
Après avoir foulé deux fois les planches de la Rotonde, Local Natives et sur le chemin des étoiles. Nul doute que les prochaines étapes pour le combo seront les larges espaces des ‘festoches’ avant de se taper une grande salle forcément pleine à craquer. En attendant, le combo se produira –certainement pour la dernière fois– dans endroit encore à taille humaine, ce 8 mars prochain. Ce sera au Trix d’Anvers et, sans surprise, à guichets fermés.
(Organisation : Botanique)