La trentaine déjà entamée, Benoît Dorémus ne publie pourtant seulement que son troisième album. Il faut avouer que ce jeune homme préfère prendre le temps de se construire plutôt que de brûler les étapes et de risquer de se faire jeter vite fait bien fait.
Né donc un 20 mai en 1980, ce natif de Besançon, se consacre prioritairement à ses études. Une Licence en Arts du Spectacle (cinéma) en poche et la publication d’un premier roman resté confidentiel, il s’installe à Paris. Accompagné de Richard Posselt (accordéon et piano) et Franck Portal (basse), il commence à se produire en concert dès 2003, tournant dans plusieurs salles et bars parisiens. Il reconnaît pour influences majeures Eminem, Renaud, Alain Souchon et Philippe Djian, pour l'écriture.
En 2005, il publie donc sa première réalisation « Pas en parler ». Ce disque attire l’attention de Renaud qui le signe sur son propre label ‘Ceci cela’. En 2007, son opus « Jeunesse se passe » recueille un excellent accueil critique.
‘Taratata’ le reçoit même lors d’un hommage à Renaud et il tourne ensuite durant plus de deux ans, assurant principalement des premières parties de Renaud (encore lui) ou encore Renan Luce (restons en famille), dont il est très proche tant dans les textes que le style musical.
Découvrons donc ce nouvel elpee entamé automne 209 et paru il y a quelques semaines. Plus ouvert, plus sensible, plus léger, plus posé que le précédent, il nous propose des morceaux bien écrits et nettement moins vindicatifs que sur « Jeunesse se passe ». Quoique…
« Bilan Carbone » ouvre la série des 12 titres. Une bonne leçon environnementale, à la mode actuellement chez beaucoup de ses collègues… Autre coup d’œil sur les maux de la planète sur « Comment vont les autres », vision décalée des pseudo-problèmes de chacun. « T’as la loose » ou Renaud revisité, surtout lors du refrain. On se croirait revenu 30 ans en arrière. « De l’autre côté de l’ordi » complètement autocritique nous démontre une personnalité assez inquiète de son avenir, de son métier, de la voie empruntée. Et puis, il y a « J’ai les deux pieds dedans », mélodie simplement efficace et la galère d’un artiste, petite histoire toute personnelle (?).
De jolies chansons à découvrir, à écouter, à la fois tendres, lucides et parfois même ironiques. ‘De l’intime à la sociologie, du politique au romantique, de lui-même à nous tous’», dixit Benoît himself…
Après avoir joué en première partie de la tournée de Renan Luce, il entamera la sienne dès l’automne prochain.