Le dernier combat de Malween…

Malween est le projet emmené par Julien Buys, auteur, compositeur et interprète, originaire de Nantes. Julien a quitté le monde de la finance, sans regret, en 2017 pour devenir comédien voix-off le jour et chanteur/guitariste a sein de différents projets…

RIVE sous tension…

Entre la nuit et le jour, RIVE propose "Tension", un 4ème extrait de son album…

logo_musiczine

La maternité, source d’inspiration pour The Wandering Hearts…

Le trio britannique The Wandering Hearts sortira son nouvel album "Mother", le 22 mars 2024. Produit par Steve Milbourne, c’est un patchwork de récits folkloriques, d'accroches pop et d'énergie rock, le tout assemblé par des harmonies lumineuses. On pourrait…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

frank_carter_and_the_ratt...
frank_carter_and_the_ratt...
Chroniques

Dust Galaxy

Dust Galaxy

Écrit par

Pionnier de la scène électro, l’omniprésent Rob Garza propose son nouveau projet solo : Dust Galaxy. Après s’être consacré pendant plus de dix ans à Thievery Corporation, flanqué de son acolyte Eric Hilton, notre ami Garza décide de poser sa propre réflexion musicale. Si son duo était influencé par de multiples courants musicaux, il a entrepris de prendre une nouvelle direction musicale. Comment ? En se familiarisant au contact de nouveaux instruments ; mais également en perfectionnant son timbre vocal. Et le résultat est sincèrement réussi.

Pourtant, l’affreuse pochette qui habille « Dust Galaxy » est très loin de traduire l’impression d’être en présence d’un véritable abécédaire de la musique. Difficile à croire, mais il faut dresser les oreilles avant de se forger une opinion judicieuse. Rob Garza se dévoile et nous propose de subtils tours de voltiges. Produit à Londres par Brendan Lynch (Primal Scream, Paul Weller), l’Américain s’est entouré de musiciens notoires ; et en particulier issus de formations telles que Primal Scream, Fugazi, Brazilian Girls, Cornershop ou encore Ted Leo & The Pharmacists.

Alliant ses traditionnelles sonorités psychédéliques indiennes aux racines du rock US, le résultat est plus que surprenant et révèle la véritable face cachée de ce natif de Washington.

Comme pour rendre hommage à Badmarsh and Shri ou encore State of Bengal, « Sun in Your Head » et « River of Ever Changing Forms » nous poussent vers le nirvana, un nirvana peuplé de sonorités électros, mais rythmées par des tablas et un sitar. Mais ce n’est qu’un leurre au moment où retentit « Limitless », titre qui prélude la couleur du reste de cet opus. Dont le rock/punk basique et débridé permet aux riffs de guitares énergiques de se frotter à un orgue dansant. Dans un tout autre registre, douce ballade bercée par une guitare acoustique, « Down » nous plonge dans un univers mélancolique.

« Dust Galaxy » trahit cependant quelques faiblesses. Et en particulier au niveau de la voix de Rob Garza. Car son manque d’énergie contraste avec la majorité des titres accrocheurs. Néanmoins, pour un premier essai, il faut reconnaître que les musiciens accomplissent leur boulot à la perfection. Maintenant, il faut espérer ne plus attendre dix ans avant d’entendre à nouveau parler de Dust Galaxy !

Rating

Georgie James

Places

Écrit par

Premier essai de Georgie James, duo composé de John Davis (ex Q and not U) et Laura Burhem, « Places » est une tendre et légère friandise pop à consommer, cependant, avec modération. Interprétés à tour de rôle par Davis puis Burhem, les douze morceaux de ce recueil se succèdent avec une justesse naturelle qui se ressent d’autant plus lors de ces instants magiques où les deux voix s’entremêlent. Mais bien que l’ensemble du recueil soit d’une qualité indéniable, on est loin de pouvoir parler de révolution, « Places » recelant autant de passages tubesques (« Hard Feelings », « Cake Parade », l’énorme « Need You Needs ») que de morceaux dispensables (« Long Week », « Only ‘Cause You’re Young », « You Can Have It »). Ce premier ouvrage, qui plaira aux fans de Mates Of States ou de The New Pornographers, aurait pu être un grand disque il y a quelques années ; mais le duo semble tout simplement dépassé par les événements. A l’heure d’aujourd’hui, « Places » est une plaque assurément intéressante mais pas vraiment essentielle.

Rating

Igor Prado Band

Upside down

Écrit par

« Upside down » constitue le tout dernier opus de la bande aux frères Prado ; c'est-à-dire Igor à la guitare, Yuri à la batterie et Rodrigo Mantovani à la basse. Un disque pour lequel les frangins ont reçu le concours de toute une volée d’invités. Au menu : compositions personnelles et reprises. Un répertoire partagé entre plages instrumentales et morceaux chantés.

L'ouverture n’est pas vraiment une surprise, puisqu’elle permet la présentation des musiciens. Le trio familial est ici soutenu par leur ami Ari Borger. Tout au long de cet instrumental sculpté dans le west coast swing, ce pianiste démontre tout son talent de guitariste. Rodrigo est passé à la basse acoustique. Ses accords sont lourds. Ron Dziubla (NDR : un musicien de Lynwood Slim) souffle dans son sax ténor pour créer cette ambiance intimiste ou si vous préférez de fin de soirée. JJ Jackson est un chanteur de couleur noire. Sa voix est chaude. Igor s’évertue à reproduire les astuces de T-Bone Walker. De son véritable nom Léo Robinson, J.J, compte aujourd’hui 65 balais. Né dans l’Arkansas, ce vocaliste a vécu à Seattle. A l’âge de 15 ans, il militait au sein des Rocking Teens, en compagnie d’un certain James (Jimi) Hendrix. Il s’est établi au Brésil en 1980. Les musiciens tissent une trame délicieusement funky pour attaquer "Hoo ray for hoo raw". Les sonorités entretenues par Igor évoluent dans un univers sis quelque part entre Albert Collins et Jimmie Vaughan. Greg Wilson se charge des parties vocales. C’est le chanteur des Blues Etilicos. Il est né à Tupelo, dans le Mississippi, il y a 45 ans. Dziubla se réserve le honky saxophone. Les frères Prado ont régulièrement épaulé R.J Mischo sur les planches. On n’est donc guère surpris qu’il apporte sa participation pour trois plages. Tout d'abord le "Dancing senhorita" de TV Slim. Un rock'n'roll exécuté à la manière de Chuck Berry. André Youssef martèle son piano comme un possédé, alors que RJ chante passionnément devant les cordes déchaînées d'Igor. RJ interprète également le "Whiskey, cachaça & wimmen" de John Lee Hooker. La rythmique chère à Howlin' Wolf lui sied à merveille. Igor adopte sereinement les accords de John Lee en leur communiquant une tonalité saisissante! Et enfin le "Lonesome cabin" de Sonny Boy Williamson II. Un blues serein au cours duquel RJ semble hanté par le spectre de Rice Miller. Classique, "Bumble bee" nous replonge dans le quartier sud du Chicago des années 50. L'ambiance est très proche de Muddy Waters tout au long de ce blues lent, une plage envoûtante que chante Steve Guyger, le bluesman de Philadelphie, d’une voix chaude, ponctuée de courtes phrases à l'harmonica. "Tiger instrumental" porte bien son nom. Rejoint par Borger, le trio continue de passionner. Igor se révèle un guitariste créatif et inventif. Il maîtrise tous les styles qu'il aborde en y ajoutant des touches personnelles. Il se montre ici proche mais différent de Junior Watson. Le pianiste est également un régal pour les oreilles. Ce musicien parvient à synthétiser le boogie woogie. Et ses interventions sont toujours récréatives. Le résultat plane à très haute altitude. Veloutée, sculptée pour le soul blues, la voix de JJ Jackson est cependant capable de s’adapter au west coast jump. A l’instar de "Mary Jo". Le sax baryton de Ron et les cordes atteignent alors de nouveaux sommets. Les plages instrumentales qui parsèment cette œuvre enthousiasmante sont épatantes. Et je pense tout particulièrement au boogie jump "Hey! Boogie", caractérisé par une chaude bataille entre Prado et Borger. JJ Jackson se réserve une dernière fois les vocaux pour le "Give a little" de Johnny Guitar Watson. Son timbre est profond tout au long de ce blues lent, chaleureux, soutenu par l’orgue Hammond, les cuivres et les cordes divines. Igor chante enfin "I ain't no man". Sa performance est honorable. Il est soutenu par son ami et concitoyen Robson Fernandez. L’opus s’achève par "My blues after hours". Une occasion rêvée pour Igor Prado de confirmer toute son habileté et sa parfaite perception du style de Ronnie Earl, lors de ce long slow blues instrumental. Excellente surprise, l’elpee recèle deux bonus tracks. Tout d’abord le nerveux "Mr King Collins Medley", un vibrant hommage à l'un des gratteurs favoris d'Igor, ‘The King of the Telecaster’ alias Albert Colllins. Flavio Navez s’y réserve l'orgue Hammond. Et enfin le funky et jazzy "Maceo's groove". Ron Dziubla se charge du saxophone alto lors de cet hommage respectueux à Big Maceo. Indispensable !  

Rating

Stéphane Pompougnac

Hôtel Costes 10

Écrit par

Stéphane Pompougnac, maître incontesté des soirées hypes et onéreuses, nous revient pour la sortie de la compilation « Hôtel Costes volume 10 ». Et oui… déjà une dixième édition en autant d’années ! Pour être franc, le résident du luxueux hôtel parisien de la rue Saint Honoré ne s’est pas vraiment foulé. On aurait pu s’attendre à un évènement mais il n’en est rien.

Bien que très prometteur dans le monde de la lounge, cet ancien serveur de l’hôtel devenu DJ semble être en panne d’inspiration depuis quelques temps. De manière générale, on ne ressent plus autant de ferveur et de plaisir que sur ses premières compilations. Pourtant tout semblait partir sur des chapeaux de roues ! Surtout après l’écoute de « Paper Aeroplane », « Psycho Girls and Psycow Boys » ou encore « My Society ». Ces trois premières plages nous propulsent directement dans une ambiance boudoir fort intimiste. Pompougnac parvient à nous faire vibrer sur des mélodies douces ou enjouées et possède toujours ce don de dénicher quelques perles rares en matière de vocalise. Mais rapidement, les choses se compliquent et le Parisien frise avec la légèreté et semble perdre progressivement ce ‘french flair’ si bien connu. En proposant des morceaux beaucoup moins électro, notre musique de boudoir a tendance à se transformer en musique d’ascenseur. Et puis, en fin de parcours, on sort finalement déçu…

Heureusement, pour se consoler, on mate inlassablement les superbes ‘ladies’ que l’on retrouve traditionnellement sur chaque pochette des différents volumes. C’est déjà ça de pris ! On ne négligera pas le fait qu’en une décennie, le Pompougnac a prouvé qu’il était l’un des seuls types capables de réunir diverses cultures de différents pays sur un même disque. Dommage qu’il s’éloigne de ses premiers essais sur lesquels les voyages étaient bien plus présents. A vous de juger ! Pour les inconditionnels, un coffret collector est paru : « Hotel Costes : The Collector Box ». Vendu sans les délicieuses créatures… Zut !

Rating

Omar Kent Dykes and Jimmie Vaughan

On the Jimmy Reed Highway

Écrit par

Quel plaisir de retrouver ces deux stars texanes (NDR : d’Austin, très exactement !) se produire en duo! Omar, le leader des Howlers, est depuis toujours un admirateur de feu Jimmy Reed. Epileptique et ravagé par l’alcool, il est disparu en 1976, après avoir rencontré un énorme succès commercial. L'idée de rendre hommage à cet artiste revient à Omar ; mais un autre fan du vieux bluesman, Jimmie Vaughan, a eu vent du projet et a proposé sa collaboration. Omar Dykes s'est réservé les parties vocales et ne joue que fort peu des cordes tandis que Jimmie prend les parties de guitare à son compte. Nos deux stars sont donc entrées en studio en compagnie de Derek O'Brien (NDR : il assure aussi la production) à la guitare rythmique, Ronnie James à la basse ainsi que Wes Starr aux drums. Des sessions d’enregistrements au cours desquelles quelques invités de taille ont pointé le bout du nez… Entre les plages d'ouverture et de clôture écrites par Omar, le répertoire de Reed est ainsi mis à l'honneur.

Histoire de prendre la route, Omar nous invite sur la "Jimmy Reed Highway". Des références claires au bluesman et à ses chansons les plus connues. Il chante de sa voix surpuissante et ravagée, bientôt rejointe par la sulfureuse Lou Ann Barton, une copine de longue date de la famille Vaughan. Jimmie échauffe déjà ses cordes en ce début de périple. La perspective ‘reedienne’ peut ainsi commencer à être privilégiée. Tout d’abord à travers un medley des célèbres "Baby what you want me to do" et "Bright lights big cities". Kim Wilson est à l'harmonica. La paire mythique des T-Birds, Jimmie et Kim, est réunie et bien en place. Omar et Jimmie chantent en duo. La rythmique implacable redessine les lignes de style immortalisées par Reed. Kim est toujours au poste pour "Big boss man" et le superbe "Good lover". Adaptée en shuffle texan, cette plage est introduite par la voix de Lou Ann. Elle cède ensuite le relais à celle, rocailleuse, d'Omar. Aux drums siège une autre ancien de la bande d'Austin : le métronomique George Rains. Sobre et respectueux, Jimmie ne dispense que les notes nécessaires. Le ténébreux James Cotton prend le relais à l'harmonica lors du langoureux "Caress me baby". L'ancien compagnon de Muddy Waters se sent bien dans ce contexte désespéré et souffle dans le registre des aigus. Omar et Jimmie chantent en duo un extraordinaire "Aw shucks, hush your mouth". La voix graveleuse de l'un et frêle de l'autre se conjuguent à merveille. Toujours très parcimonieuses, les cordes de Vaughan évoluent parfaitement dans l'esprit de ce blues des fifties. Kim Wilson revient une dernière fois pour attaquer "You upset my mind", un morceau chanté en couple par Omar et Lou Ann. Cette atmosphère ‘reedienne’ est excellente et permet à Vaughan mettre en exergue son talent. Omar chante passionnément et respectueusement "I'll chante my style", un blues imprimé sur le tempo des swamps ; et le sublime "Bad boy", une compo signée Eddie Taylor qui était le gratteur de Jimmy Reed. "Hush hush" est un autre grand moment de l’opus. Il est chanté alternativement par Delbert McClinton et Omar Dykes. Les deux voix semblent possédées. Un vif sentiment de vécu nous étreint. Delbert souffle dans son harmonica à la manière de Reed. En fin de parcours, deux plages ne bénéficient pas de la présence de Jimmie Vaughan. Omar chante et gratte tout au long de "Baby what's wrong" et de son "You made me lough". Barry Bihm tient la basse alors que les drums sont successivement dévolus à Jay Moeller (NDR : il milite actuellement chez T-Bird) et Jake Dykes (NDR : probablement le fils d’Omar!) Sur ces deux plages, figurent le regretté et talentueux Gary Primich. C’était l’harmoniciste préféré d’Omar Dykes. Son intervention nous remplit d’émotion. Son style personnel complète ici la fresque Reed. Il couronne cet excellent elpee souvenir, d’une dernière intervention de haute facture…

Rating

Robson Fernandes

Gumbo blues

Écrit par

Ce jeune chanteur/harmoniciste/compositeur avait concocté un premier album en 2002 : "Sampa bluers". Un elpee sur lequel figurait notamment la reprise du "Blues in the dark" de George ‘Harmonica’ Smith. « Gumbo blues » constitue son second. Il a été produit par Chico Blues et recèle dix compositions personnelles ainsi que deux covers.

L'album démarre en puissance et dans un style jump par "Sweet young thing". L'introduction à l'harmo est aussi réaliste que brutale. Robson est ici soutenu par le Igor Prado Band. Igor est impérial sur les cordes. Il se montre à  la hauteur des grands maîtres californiens. Son frère Yuri siège à la batterie et Rodrigo Joffre se charge de la basse. Robson possède également une bonne voix. Profonde, puissante et caractérisée par un accent sudiste, elle colle parfaitement à son répertoire. Pourtant ce sont les plages instrumentales qui dominent cet opus. Interprété sous la forme du quartet, "L.W Boogie" maintient l’excellent niveau de départ. La section rythmique est solide et permet aux deux solistes de s’exprimer en toute quiétude. Les sonorités entretenues par Robson sont originales. Très explosives, elles sont souvent proche du regretté William Clarke. "I can't have the truth" maintient la pression. Le backing group est cependant différent. Marcos Ottaviano se réserve les six cordes. Sa tonalité est davantage blues rock, plus dure. Il manipule beaucoup les pédales. Mais la surprise procède plutôt de Bogato. Un tromboniste dont l’attaque est à la fois étonnante, vibrante et surtout très intéressante. Le choix de la première reprise a été fixé sur le fameux "Sugar Mama", un morceau popularisé par Howlin' Wolf. Le traitement est sans surprise. Robson emprunte un timbre plus grave de manière à vaguement rappeler celui du géant de Chicago. Tout au long de ce slow blues très Southside, l’harmonica est omniprésent et les cordes de Prado sont sur l’offensive. Les mêmes acteurs demeurent à Chicago pour adapter le "Have you ever been in love" de Sonny Boy Williamson II. Le son est distinct et très caractéristique de Sonny Boy. Il lui colle comme un gant. L'attaque en bouche de l'harmo est saisissante. "In your face" s’attaque au funk, mais dans l’esprit de Memphis Blues. Claviériste brésilien notoire, Flavio Naves se charge de l'orgue Hammond. Le trombone savant de Bocato opère son retour lors de cet instrumental très participatif et dansant. Merveilleux shuffle, "Man of devotion" se mue en rouleau compresseur. Tout passe en force, même la voix et la section rythmique du Prado Band. Robson continue à souffler. Il a les poumons au maximum de leur capacité. Le son est en permanence proche de la saturation. C'est incontestablement la touche personnelle de l'artiste brésilien. Igor ne reste pas longtemps en rade avant de s'évader. Et lui aussi force la voie.  "Mellow boogie" est un instrumental dévastateur. Les quatre musiciens sont passés à l'offensive. Imprimé sur un tempo vif, "Silver spoon" est un blues façon BB King ; cependant, le gratteur Ottaviano et ses comparses ne possèdent pas la légèreté et le sens du rythme de la bande à Prado. "Forgive me" convient davantage à cette équipe. Un slow blues à l'intensité dramatique. Le décor sonore est pourtant assez lourd ; mais l'orgue Hammond de Naves rencontre les aspirations profondes de Fernandes. "Don't wanna loose your mind" marque le retour au west coast swing. Igor Prado est au sommet de son art. Il soutient son ami Robson aux vocaux. De très bonne facture, cet elpee s’achève par "SP Groove", une plage caractérisée par un exercice de voltige sur l'harmo et un fort intéressant travail sur l'orgue B3 opéré par Flavio Naves (NDR : ce musicien est également responsable de "Bluesamba", un album concocté en compagnie du guitariste Lancaster)…  

Rating

David Gilmour

Remember that night - Live at The Royal Albert Hall (Dvd)

Écrit par

En 1968, le Floyd se produisait au Royal Albert Hall. Ce sera la seule et unique fois de son existence, les musiciens du groupe ayant été décrétés persona non grata. En mai 2006, David Gilmour y est enfin retourné, entouré de toute une panoplie d’invités prestigieux. David Crosby & Graham Nash tout d’abord. Ils viennent poser leurs harmonies vocales diaphanes sur quelques titres. Et partager l’interprétation de leur classique « Find the cost of freedom » en compagnie de Gilmour, a cappella. Robert Wyatt, ensuite. A la trompette. Pour un seul morceau : « Then I Close My Eyes ». Emouvant ! Il y a plus de trente ans qu’il n’était plus monté sur scène. Responsable de la mise en forme du dernier opus de Gilmour, le guitariste de Roxy Music, Phil Manzanera est de la partie. Il ne quitte d’ailleurs pratiquement jamais la scène. David Bowie, enfin. Lors d’une remarquable version d’« Arnold Layne ». Syd Barrett aurait apprécié. Et puis encore Jon Carin, Guy Pratt, Steve Di Stanislao, le saxophoniste Dick Parry (il avait participé aux sessions de « Dark Side Of The Moon » et « Wish You Were Here »). Sans oublier l’inséparable pote de Gilmour, Richard Wright. Aux claviers.

Filmé par David Mallet, ce Dvd a bénéficié de la toute dernière technologie numérique en HD ; et la dynamique du son (Dolby 2.0 ou 5.1) est absolument époustouflante. Gilmour est un guitariste hors norme, et il le démontre tout au long de ce set qui fera le bonheur des quinquas et des sexagénaires en manque de musique planante. On attribuera quand même la palme aux vingt minutes de l’incontournable « Echoes ». Maintenant 2h30 de concert, il faut pouvoir se les farcir. Et il faut y ajouter 150 minutes de bonus, pour des titres bien moins intéressants, dont une autre adaptation d’« Arnold Layne », chantée par Wright. Il est aussi talentueux claviériste qu’il n’est piètre chanteur. Parmi les autres bonus figurent un reportage de Gilmour en tournée, en coulisses, en répète, une interview, une galerie photo, etc., etc. Les fans vont adorer, mais personnellement, j’ai frisé l’indigestion…

Rating

Home T / Cocoa Tea / Cutty Ranks

Another One for the Road

Écrit par

Pour fêter son trentième anniversaire, le séminal label anglais Greensleeves ressort quelques albums qui ont marqué sa riche histoire. Pour l’occasion, on nage ici en pleine période digitale (1991) en compagnie du trio formé par le deejay Cutty Ranks (ancien boucher de son état), le singjay Cocoa Tea et enfin Home T., le ‘lover’ de la bande, dont le style doit autant à Joe Bataan qu’au formidable John Holt. L’idée à l’époque était de mélanger les sons les plus bruts du dancehall (« Original Gangster ») à la douceur des chansons romantiques (« Ain’t No Woman Like the One I’ve Got ») en passant par les thématiques conscientes et politiques (« No Blood For Oil »), héritières directes de la période ‘roots’. Un bon moyen pour mettre tout le monde d’accord… Il faut dire que l’intuition était bonne et cet album contient une flopée de tubes qui ont marqué la période. Dix-sept ans plus tard, hormis quelques sonorités de synthétiseur susceptibles d’effrayer les plus puristes d’entre vous, cette production digitale très sophistiquée (on est loin des premières prods synthétiques de King Jammy) n’a pratiquement pas pris une ride. Les autres pourront profiter sans peine des petites tueries que sont « Hip Hop » ou « The Going is Rough », pour n’en citer que quelques unes.

Rating

Les Savy Fav

Let’s Stay Friends

Écrit par

Six années après l’excellent « Go Forth » et trois ans après « Inches », melting-pot des meilleurs morceaux de leurs premiers travaux, Les Savy Fav reprennent du service. Accueillis comme le messie par des fans soulagés de la non-concrétisation des nombreuses rumeurs de split qui ont assaillis la formation en 2005, les New-Yorkais reviennent plus puissant que jamais. Ayant rangé les sons disco-punk de « Go Forth » au placard, Les Savy Fav fait cette fois la part belles aux riffs de guitares imposants et joue la carte de la variation, passant d’eurythmies paisibles (« Pots & Pans », l’indispensable « Brace Yourself ») à des sonorités art punk (« The Equestrian », « Raging In The Plague Age ») en un clin d’œil.

Parfois déconcertant, souvent magistral, « Let’s Stay Friends » est bien illustré par sa pochette. Elle représente Adam et Eve en bien mauvaise posture, encerclés par une douzaine d’animaux sauvages. De la même manière que Les Savy Fav tend en embuscade l’auditeur. Abandonné à son sort, il est contraint de se laisser dévorer par le génie de ce troisième ouvrage. Accompagné de nombreux collègues (Enon, Emily Haines, Eleanor Friedberger des Fiery Furnaces, Joe Plummer), Les Savy Fav réussit un retour-surprise des plus jouissifs. « Let’s Stay Friends » ? Non peut-être !

Rating

Múm

Go Go Smear The Poison Ivy

Écrit par

En 2002, les Islandais de Múm publient un splendide recueil, « Finally We Are No One », une œuvre emmenée par les étranges vocalises enfantines de Kristín Anna Valtýsdóttir et soutenue par des compositions solides, d’une précision à en frissonner. Deux ans plus tard parait un « Summer Makes Good » à la suite duquel Kristín, co-fondatrice de Múm, décide de quitter le navire. Ses ex-collègues, loin d’être découragés par ce départ inopiné, reviennent armés d’une nouvelle collection de morceaux aux titres plus farfelus les uns que les autres, comme en témoigne l’intitulé de ce quatrième recueil. Grands fantaisistes, les Islandais esquissent à nouveau des paysages sonores originaux, mariant sans complexes electronica, musique de chambre et expérimentale.

« Go Go Smear The Poison Ivy » sonne comme un nouveau départ, marqué par un positivisme et une atmosphère folâtre quasi absents des œuvres précédentes. La formation s’autorise bien plus de risques qu’auparavant et se renouvelle efficacement, introduisant ça et là des éléments qu’elle avait snobés jusqu’ici, tels que des chœurs masculins. Ces changements ne plairont peut-être pas à tous les fans de la formation mais ils prouvent que Múm est une formation qui ose aller de l’avant et ne s’en prive pas…

Rating