Dorian Sorriaux croit au changement…

Guitariste-chanteur dans l’univers du psyché/folk, Dorian Sorriaux a sévi comme guitariste au sein du groupe suédois Blues Pills. Il s’émancipe en explorant de nouveaux univers musicaux, et notamment à travers un folk plus acoustique et des textes plus…

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Arcade Fire

WE

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On ignore si le départ des violonistes Sarah Neufeld ainsi que –plus récemment– de William Butler (NDR : le frangin de Will) a déforcé Arcade Fire, mais manifestement, ses derniers albums deviennent de moins en moins intéressants. Parmi les défections, on pourrait également citer celle du multi-instrumentiste Owen Pallett, même s’il n’a jamais réellement figuré au sein du line up. Et pourtant, Will Butler et Régine Chassagne sont toujours au commandement, mais l’inspiration commence à faire défaut.

Et c’est une nouvelle fois le cas sur « WE », le sixième opus du band canadien qui à l’instar du précédent, « Everything now », manque de bonnes chansons, et surtout de mélodies. En lieu et place, on doit se farcir des morceaux hymniques, qu’on imagine facilement repris en chœur au sein d’un stade ou lors de festivals. Or, il faut reconnaître que torcher de bonnes chansons et de superbes mélodies, c’était la force du combo. En outre, les synthés envahissent un peu trop l’expression sonore. Pour la rendre plus dansante, et même parfois virer carrément au disco ; les musicos ne lésinant pas sur les arrangements sophistiqués, luxuriants, parfois même symphoniques.

Présenté sous la forme d’un concept album, produit par Nigel Godrich (Radiohead), ce long playing propose deux parties : une face ‘Je’ et l’autre ‘Nous’ (« We ») ; et le tout est subdivisé en 7 sections. Une formule pompeuse qui rappelle la prog des 70’s. Tiens curieusement, Peter Gabriel participe aux backing vocaux sur « Unconditionnal II ».

Finalement, le plus intéressant procède des textes qui font, en quelque sorte, un état des lieux de notre monde fracturé, tourmenté et malade de la violence…

Arcade Fire

The suburbs

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Il existe de nombreux points communs entre les enfants et les amateurs de Rock, et ce, mis à part une certaine part d'immaturité revendiquée. Notamment ce plaisir sans cesse renouvelé de se faire peur.

Dans ce domaine ludique, nous, adorateurs de ce qui fût à une époque pas si lointaine encore appelé la musique du diable, nous excellons dans un petit jeu macabre. Proclamer haut et fort que le Rock est mort (ou la Pop, sa sœur sucrée, selon les tendances). Et de lui trouver urgemment un sauveur. Foncièrement voué à l'échec, cette quête n'en revêt pas moins une importance de taille. Il permet au genre d'aller de l'avant, à défaut de le renouveler. Et de lancer les étoiles dans le firmament, tel un feu d'artifice teinté des couleurs de l'espoir. O la belle bleue, o la belle rouge. Et en l'espace de quelques instants, la star pâlit, jusqu'à disparaître bien souvent complètement. Ou parfois, une légère aura continue de scintiller dans le ciel. Ou parfois, mais c'est beaucoup plus rare, l'étoile s'accroche à un pan du ciel, et grossit, grossit, et se mue en astre. Alors, durant l'éclipse, tel ou tel autre groupe est appelé à nous sortir des ténèbres. Ironique si l'on pense que le noir nous va si bien. Ainsi soit-il !

Aujourd'hui, que descende donc l'aura de lumière des flamboyants Arcade Fire, nouveaux fers de lance proclamés et encensés aux quatre coins de la planète. Et voyons si le salut du Rock passera par eux. Pour ce faire, je chausse mes lunettes teintées, met ma crème indice protection 3, pas plus. Point trop n'en faut. Je ne fais pas partie de la horde sans cesse grandissante des aficionados du groupe, je n'attends donc rien de particulier de cet opus, et encore moins il est vrai qu'il nous sauve de quoi que ce soit. Allez hop! C'est parti.

D'entrée, « The suburbs », le premier morceau donne le ton. Les Canadiens savent y faire. On le savait déjà. Une chanson Pop parfaite, sans trop de sirop d'érable. Ne reste plus qu'à tenir la longueur. Et quelle longueur! Une heure à se dorer la pilule. L'exercice risque d'être périlleux. Car si l'album venait à faiblir, les nuages de l'ennui ne tarderaient pas à venir nous faire de l'ombre. Après un peu plus de cinq minutes, les voilà « Ready to start ». Ah bon? C'était pas déjà commencé? S'enchaînent pêle-mêle un « Modern man » à la rythmique subtilement syncopée-atrophiée, un « Rococo » dont le titre pourrait faire craindre le pire (qu'il évite fort habilement) dont les guitares shoegaze annoncent le morceau suivant, un « Empty room » aux sonorités 90's, improbable rencontre entre Kevin Shields et... Abba. Assurément un moment clé de l'album. Ça tape fort. Le ton se fait ensuite plus ouaté. Toujours aussi lumineux. Qu'à cela ne tienne! Inutile de se brûler les ailes trop rapidement. Demandez à Icare ce qu'il advient quand on s'approche trop du soleil. Puis, déjà, vient le dixième morceau, « Month of May ». Là, le pouls s'accélère. La sueur perle. Les genoux s'entrechoquent. Efficace. Trop efficace. Debout sur ma serviette de plage, je m'apprête à me remuer, je suis lancé, le sable est trop chaud, je veux en découdre. La machine est lancée. Mais au lieu de cette débauche de décibels que j'attends avidement, je suis convié à m'assoir et balancer la tête gentiment sur une paire de ballades, certes, fort agréables, mais un rien frustrantes. Allez, quoi, c'est quand qu'on se bouge? J'attends impatiemment de pouvoir me remuer à nouveau. Las. Je ne quitterai plus le sol. Mes rêves de lévitation s'évaporant dans les arrangements synthétiques et vaporeux de « The suburbs », en version onirique, qui clôt le chapitre. Entre temps, des morceaux comme le très 80's « Sprawl II » ou l'entêtant « We used to wait », au tempo de plus en plus soutenu, m'auront convaincu du talent indéniable du combo à rallonge de Montréal. Mais point de coup de soleil. Tout juste un coup de chaleur.

Un album Pop de haute tenue, magnifiquement orchestré, un poil trop poli (ah! Cette obsession pour les productions léchées), bref, un des albums de l'année, pour les amateurs du genre. Mais cela n'empêchera pas le Rock de mourir à nouveau. Pour mieux renaître de ses cendres. L'apocalypse est pour demain, et après-demain, et ainsi de suite... Et c'est très bien comme ça. Bon, allez, c'est pas tout ça, moi, je retourne dans ma cave.

Arcade Fire

Neon Bible

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Le nouvel album d’Arcade Fire est enfin paru. Et il est très bon, excellent même. Mais pas toujours accessible. Six à sept écoutes ont d’ailleurs été nécessaires pour pouvoir enfin m’en imprégner. Première constatation, si « Funeral » traduisait une douleur toute personnelle (le décès de proches), « Neon bible » aborde des thèmes beaucoup plus universels. Quoique engagés. Et sur un ton empreint de colère, d’amertume ou d’emphase. Prenant pour cible le gouvernement, les religions, le pouvoir militaire et même l’industrie du divertissement. Vous me direz, ce n’est pas neuf. Mais c’est quand même mieux de se pencher sur la situation de notre monde que de faire l’apologie du banditisme ou d’écrire des textes qui n’ont ni queue ni tête.

Une partie des sessions d’enregistrement se sont déroulées dans leur pays natal. A l’église St Jean-Baptiste de Montreal, très exactement. Ce qui leur a permis d’utiliser les grandes orgues. Tout d’abord sur « Intervention ». Enrichi de backing vocaux spectraux, cette plage me fait penser à des Go-Betweens qui auraient bénéficié d’arrangements ‘philspectoresques’. Exécutés par Owen Pallett (également impliqué dans le projet Final Fantasy) et Régine Chassagne, ces arrangements (principalement de cordes) sont, vous vous en doutez, somptueux. Ou solennels, selon. Le morceau final, ensuite, « My body is a cage ». Plus biblique, presque gothique, il est imprimé sur un tempo martial. La plupart des titres de cet opus baignent d’ailleurs, en permanence, au sein d’un climat mystique (construits en crescendo aussi). Littéralement balayée par des vocaux incantatoires, « Black mirror » en est probablement la plus belle illustration. Des vocaux toujours partagés entre le timbre gémissant, intense de Win Butler et le soprano de Régine. Pas la peine de vous faire un dessin. Personnellement, « (Antichrist television blues) » me semble le morceau le moins en phase avec cette œuvre. Trop inspiré de Bruce Springsteen, à mon goût. Par contre, la nouvelle version de « No cars go » (elle figurait sur le premier Ep éponyme) est une véritable perle. Contagieuse, hymnique, un peu plus uptempo, elle se conjugue dans un tourbillon majestueux de chœurs, de cordes et de cuivres. Des cuivres qu’on retrouve sur « Ocean of noise ». Guitare surf et ligne de basse empruntée à la samba s’ébranlent à la manière du ‘petit train rébus’ (signé Clyde Otiset/Brook Benton et interprété par Marc Taynor et son orchestre,  ce thème musical assez léger servira d’Interlude à la RTB, à partir de 1963), avant que le climat ne vire au mariachi, en fin de parcours. Et pour cause, les trompettistes de Calexico, Martin Wenk et Jacob Valenzuela sont de la partie. Puisqu’on en est au stade des invités, signalons encore la collaboration de Hadjii Bakara (Wolf Parade). Si le titre maître se révèle la chanson la plus confidentielle de la plaque (la subtilité de ces arrangements de cordes est un véritable régal !), deux fragments lorgnent manifestement vers la new (cold) wave. Tout d’abord l’hypnotique « Keep the car running ». Win y va tellement d’inflexions à la Ian Mc Culloch, qu’on se croirait revenu à l’époque de « Rescue » d’Echo & the Bunnymen. Et puis le curieux « The well and the lighthouse ». Paradoxalement allègre, il trahit de fortes réminiscences empruntées à Joy Division. Et dans le registre de mauvaise augure, l’envoûtant « Black wave » (une réflexion sur le Tsunami asiatique) implique une rythmique électro. Instrumentalement, Arcade Fire a mis le paquet : orgue d’église et de barbarie, cuivres et cordes (on en a parlé), accordéon, harpe, chœurs militaires, sans oublier la participation d’un orchestre issu d’Europe de l’Est, outre la panoplie à laquelle a recours habituellement le collectif. Pas la peine d’en rajouter une couche, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

 



Arcade Fire

Funeral

Écrit par
A l’instar de Blanche, Arcade Fire a vécu toute une série d’événements douloureux peu de temps avant d’enregistrer son premier album. Mais si la formation de Detroit a exorcisé ces épreuves à travers l’humour, A.F. cherche, nonobstant le titre de son premier album, à véhiculer avant tout un message d’espoir. Une formation qui nous vient de Montréal, au Québec. Un sextuor de multi-instrumentistes qui se partage guitares acoustiques et électriques, pianos, synthés, basse, drums, accordéon, orgue, xylophones, contrebasse, et percussions et que drive un couple (NDR : comme chez Blanche, il faut le rappeler) : Win Butler et Régine Chassagne. Qui se réserve également les parties vocales. S’il possède un timbre vocal rappelant tantôt David Byrne ou Ian Mc Culloch, celui de Régine me fait plutôt penser à Catherine Ringer des Rita Mitsouko. Quand ce n’est pas à Kate Bush. Mais en moins démonstratif. Pour enregistrer leur premier album, A.F. a fait appel à de nombreux musiciens de studio. Préposés aux cordes, pour la plupart. Sur certains titres, ils sont parfois quinze ! Ce qui donne parfois l’impression d’aller à la rencontre d’une pop orchestrale, dans l’esprit de Broken Social Scene. Mais si les orchestrations sont fouillées et les arrangements particulièrement soignés, les mélodies ne se noient jamais dans la solution sonore. Elles se révèlent même très souvent contagieuses, parfois baroques et glamoureuses, voire allègres, comme si elles étaient nées d’un croisement improbable entre les Flaming Lips, les Sparks et Roxy Music.