Jasper Steverlinck inspiré par Roy Orbison ?

Jasper Steverlinck vient de sortir un nouveau single. Il en parle : ‘« Nashville Tears » est l'une de ces chansons qui m'est venue à moi, instinctivement. Elle a coulé d'un seul jet, comme si la chanson s'était écrite toute seule. Elle évoque un moment très…

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Meril Wubslin fait ça… et dans la langue de Molière…

Fondée en 2010 par Christian Garcia-Gaucher (BE/CH) et Valérie Niederoest (CH), Meril Wubslin est une formation belgo-suisse dont la musique est décrite comme lo-fi-folk-sci-fi-psyché-transe. Duo à l’origine, elle est passée à un trio en 2015, à la suite de…

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Captain Rico & The Ghost Band

The Forgotten Memory of the Beaches

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Vous appréciez les ambiances ‘tarantiniennes’ et la musique surf ? Alors cet elpee devrait vous plaire. « The Forgotten Memory of the Beaches » constitue le premier elpee du trio basque Captain Rico & The Ghost Band. Et l’univers sonore des Surfaris et autres Dick Dale n’est jamais très loin… Bien sûr, tout a été déjà fait ou dit en matière de surf music mais il demeure un plaisir pas si coupable que ça ; et le Capitaine en question arrive même à y apporter des touches de jazz et une certaine complexité mélodique. En outre, Captain Rico et ses acolytes débordent de cette énergie ensoleillée si chère aux groupes du genre, nés aux cours des sixties…


 

New Ghost

Future is dead (Ep)

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New Ghost est un collectif basé à Sheffield qui réunit des membres et ex-membres de Firesuite (Chris Anderson), Dystopian Future Movies et Church Of The Cosmic Skull (Caroline Cawley) 65Daysofstatic (Gareth Hughes), Awooga (Taran Ali), Fly on Byrd, fly on (Arian Malekpour) et Federal Charm (Nic Bowden). En 2019, le band avait gravé un premier LP intitulé « New Ghost orchestra ». Et il nous revient pour un Ep trois titres, baptisé « Future is dead ».

« Fountain » est certainement la compo la plus électronique et ses pulsations rythmiques rappellent quelque part « Vienna » d’Ultravox. Mais ce qui frappe surtout, c’est le falsetto diaphane de Caroline Cawley, sorte d’hybride entre Jón Þór ‘Jónsi’ Birgisson (Sigur Rós) et Jonas Bjerre (Mew) auquel vient parfois se fondre en harmonie, la voix de Chris Anderson. Néo-prog, les deux autres plages sont plus complexes et proposent diverses variations au sein du même morceau. D’abord, il y a le drumming puissant et luxuriant de Taran Ali qui dynamise « Yours reds » mais aussi « Every River », tout en libérant des sonorités plus arides sur ce dernier. Davantage atmosphérique voire spatial, il finit par adopter une forme plus noisy, la basse grondante accentuant cette impression.

Ghostpoet

I grow tired but dare not fall asleep

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Ghospoet, c’est le projet d’Obaro Ejimiwe, un Londonien d’origine africaine. Un artiste engagé et particulièrement actif, puisqu’outre ses cinq elpees gravés depuis 2011, ses remixes et ses multiples collaborations, il a ouvert un café/club à Margate, pour y organiser des concerts le soir et lancé une station de radio afin de les diffuser.

« I grow tired but dare not fall asleep » constitute bien son 5ème LP. Un disque pour lequel il a reçu le concours de plusieurs vocalistes (NDR : s’inspirant d’une peinture du XVIIIe siècle de l'artiste anglo-suisse Henry Fuselli, l’image de la pochette reflète sa bienveillance pour la féminité), dont Polly Mckay (Art School Girlfriend), Delilah Holiday (Skinny Girl Diet), Katie Dove Dixon et SaraSara, cette dernière déclamant sur un tempo martial  et dans sa langue maternelle (le français), en intro de « This train wreck of a life », avant qu’entre quiétude et tourment, le morceau ne glisse vers une forme de trip hop. Un climat qu’on retrouve sur l’oppressant et énigmatique « Concrete pony », même si le tempo évoque plutôt Gang of Four.

Particulièrement sombres, angoissantes même, les compos abordent les thèmes de la solitude, de la sur-connexion, du désespoir, de l’incertitude et de l’anxiété face à la proximité de la mort. Notamment. Mais également du danger de la montée de l’extrême droite et du sort des réfugiés tout au long de « Rats in a sack », une plage enrichie d’arrangements de cordes. Des arrangements qu’on retrouve également sur l’introspectif « Humana second hand ». Lorsque la voix d’Obaro se fait gutturale, elle en devient incantatoire. A l’instar du cosmique « Breaking cover » ; ligne de basse tendue, accords de guitare douloureux et piano électrique dominant un sujet pourtant tapissé d’électronique. Les compos les plus expérimentales ne lésinent d’ailleurs pas sur les bruitages. Comme sur « Black dog got silver eyes », un morceau dont les incursions de cuivres jazzfyfiants sont inattendus, alors que profonde, la ligne de basse semble empruntée à feu Peter Principle, marchant ainsi sur les traces de Tuxedo Moon.

On épinglera encore « Social laceration », une plage lacérée (?!?!) de stridulations de gratte et dynamisée par un drumming à la fois ample et syncopé, le crépusculaire « Nowhere to hide now », une piste caractérisée par ses cordes de guitare déchirantes, sa basse gothique, ses claviers fluides et imprimée sur un tempo new wave ; mais surtout l’excellent titre maître. Mi-chanté, mi-parlé, entre post punk et cold wave, il se révèle fondamentalement rock dans le sens le plus alternatif du terme. Un excellent album, mais très susceptible de vous flanquer le bourdon… 

Ghost Town Blues Band

Backstage Pass

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Ce combo est né à Memphis, la ville mythique du blues et du rock'n'roll. Multi-instrumentiste, Matt Isbell en est le leader. C’est également un adepte de la cigar box. Son backing group implique des musiciens talentueux. En l’occurrence le guitariste Taylor Orr, le claviériste Tim Stanek, le tromboniste Suavo Jones, le saxophoniste Kevin Houston, ainsi que la solide section rythmique constituée du bassiste Matt Kramer et du batteur Preston McEwan. La formation s’est forgée une brillante notoriété au fil de ses shows accordés sur les scènes des clubs et des festivals, aux States. On était donc très impatient de connaître un premier enregistrement ‘live’. Il a été immortalisé au Lafayette's Music Room de Memphis (NDR : of course !) Et manifestement, le résultat est de très haut niveau. On pourrait même considérer GTBB comme un jam band capable de prendre le relais du mythique Allman Brothers Band, aujourd'hui à l'arrêt, suite à la disparition des légendaires frères Allman. Le long playing réunit compos signées Isbellet reprises de titres populaires.

La cover du "Come together" des Beatles ouvre les hostilités. Plus speedée que la version originale, elle est colorée par la voix rocailleuse d'Isbell. La singularité de ce set procède de la présence de Suavo Jones, un tromboniste un peu fou, mais pourri de talent ; et ses interventions se produisent tout au long du concert. A l’instar du néo-orléanais "Tip of my hat", de "Givin' it all away", de "One motre whiskey" ou encore de "I need more love". Mais si on compare volontiers le GTBB à l’Allman Brothers Band, c’est à cause de la vraie complicité entre les deux gratteurs, Matt et Taylor. Et ils le démontrent tout au long de la longue reprise de "Whipping Post" ainsi que sur "Giving it all away" ; mais également lors de leurs nombreux clins d’œil qu’ils adressent à de nombreux groupes ou artistes rock qui ont marqué les seventies. Comme lors du "Norvegian wood" des Beatles, du "Whola lotta love" et "Rock'n'roll " de Led Zeppelin, du "You can always get what you want" des Rolling Stones ou encore du "Walk on the wild side" de Lou Reed. Le Ghost Town BB est vraiment taillé pour le ‘live’. Il casse littéralement la baraque. Bien vite qu’il passe par l’Europe. On adore !

 

61 Ghosts

… to the Edge

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61 Ghosts est un duo établi dans le Maine (NDR : c’est dans le Nord-Est des USA). Il réunit le chanteur/guitariste Joe Mazzari et le drummer Dixie Deadwood. Mazzari n’est pas né de la dernière pluie. Il a vécu pas mal d’expériences. Un parcours qu’on pourrait qualifier de rock’n’roll. Il a ainsi et notamment tourné et enregistré en compagnie de Johnny Thunders, Walter Lure et Jerry Nolan (Heartbreakers, New York Dolls). Il a également beaucoup sévi sur la scène rock de Boston. De son côté, Dixie a longtemps accompagné Leo ‘Bud’ Welch, un vieux bluesman issu du Mississippi, disparu en décembre 2017, à l’âge de 85 ans.

Ce tandem pratique une musique, née d’un mélange de rock'n'roll (NDR : ben tiens !), punk, garage et delta blues. Pour concocter cet Ep 6 titres, il a reçu le concours du bassiste J.D. Sipe, un disque enregistré à Clarksdale, dans le Mississippi.

Séduisant, "Heartbeat" met la plaque sur orbite. La guitare emprunte des accords au Mississippi blues. La voix est éraillée et râpeuse. Agrégeant punk, garage et blues, cette piste est finalement proche de ce que proposait les White Stripes, à leurs débuts. "No one at your door" est construit sur un mur de cordes aux effets hypnotiques, alors que la voix adopte des inflexions encore plus punkysantes. Imprimé sur un mid tempo, le blues menaçant "World gone crazy" entre en transe, alors qu’hallucinante, la gratte s’embrase face à la basse spectrale. S’ouvrant sur un rythme paisible, "If tears were dirt" change de profil, lorsque les accords puissants de la gratte se muent en notes, à la limite de la dissonance. Une gifle cinglante et le sommet de cet Ep. Les deux dernières pistes émargent au folk. Les cordes acoustiques y enrobent la voix de Mazzari…

 

Ghost Town Blues Band

Hard road to hoe

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Cette formation nous vient de Memphis. Elle pratique du funky blues et du R&B. C’est à Memphis qu’est né le label Stax, véritable vitrine du southern soul. En 2013, Ghost Town Blues Band a été finaliste de l'International Blues Challenge, qui se déroule dans leur fief ; et l’année suivant, il a décroché la deuxième place. 

Réunissant le drummer Preston McEwen et le bassiste Alex Piazza, la section rythmique est puissante. Le line up est complété par le chanteur/guitariste Matt Isbell, le claviériste Jeremy Powell ainsi que deux cuivres, Suavo Jones au trombone et Richie Hale au sax ténor. Le groupe avait déjà publié deux albums, "Dust the dust" en 2010, et "Dark Horse" en 2012. Matt Isbell avait déjà gravé un opus solo, "Once there was a cigar box". Les douze plages ont été mises en boîte au studio Ardent. Et c’est bien sûr, à Memphis !

"Hard road to hoe" nous transporte dans le climat du delta. Primaires, les percus sont dispensés à l'aide d'un balai électro-acoustique et d'une pelle. La ‘cigar box guitar’ est rapidement rejointe par les cuivres. La musique peut alors prendre sa vitesse de croisière, sous les riffs métalliques assénés par Isbell. Une superbe entrée en matière caractérisée par une large palette d’émotions sonores. Le piano de Jeremy Powell nous plonge alors dans du pur rock'n'roll, bien enlevé, digne de Jerry Lee Lewis ("Big Shirley"). Matt en profite pour prendre son envol sur sa gratte. "Tip of my hat" est une célébration des rythmes néo-orléanais. Les percus sont particulièrement mises en exergue. Ravagée, la voix de Matt est proche de celle de Dr John. Brandon Santini le seconde aux vocaux, avant que ce souffleur de génie (NDR : il est toujours du même patelin) ne prenne un billet de sortie sur sa musique à bouche. Tous les musiciens sont bien en place et apportent leur concours à l’ensemble. Santini est encore présent pour attaquer "Doggy". Nous sommes toujours au cœur de la ‘Crescent City’. L’ambiance baigne dans le soul/jazz. Jeremy est passé à l’orgue alors que Matt chante à nouveau dans un registre proche de Malcolm Rebennack. En vagabondant à travers les rues de New Orleans, on croise un brass band festif qui attaque le bref "Mr Handy Man". Il s’agit, en fait, d’un hommage rendu à un artiste considéré comme un maître à Memphis, WC Handy. Ce titre prélude "Hate to see tou go", un R&B local. Suavo Jones tire son épingle du jeu au trombone avant de céder le relais au saxophone de Richie Hale. Une plage au cours de laquelle, Miss Vicki Loveland soutient Matt aux vocaux. "Tied my worries to a stone" est un autre r&b investi par les rythmes du sud. Le leader libère ses cordes largement amplifiées, alors que l'orgue Hammond tapisse discrètement l’expression sonore. "Dead sea" marque le retour de la boîte à cigare dont la caisse de résonance, stimulée par bottleneck, réverbère des sonorités particulièrement métalliques. La voix d'Isbell est autoritaire. Un sommet de l'album ! Plus classique, "Nothin' but time" est un blues lent à la ligne mélodique soignée. L'orgue Hammond talonne les superbes interventions vocales. Un contexte qui permet aux cordes de prendre leur envol. "Dime in the well" nous plonge au sein du Mississippi. La slide en impose. La voix est primaire. Et la cigar box est dans son élément. Ballade soul, "Seventeen" se métamorphose progressivement en Memphis blues, dans l’esprit du grand BB King. De toute bonne facture, cet elpee se referme dans le climat paisible du delta. Matt chante doucement et chaleureusement "Road still drives the same", une plage hydratée par l’orgue Hammond et que Matt illumine de son bottleneck…

 

Simian Ghost

The Veil

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Comme chaque année, à l’approche des premières chaleurs, les mélomanes se mettent à la recherche de l’album qui va accompagner leurs douces soirées estivales. Pour votre serviteur, le choix est déjà fait. Et quoi de plus paradoxal que d’être tombé sous le charme d’une formation suédoise, dans ce cadre.

Si le pays n’est pas forcément reconnu pour la puissance de son soleil, il recèle néanmoins des artistes et des groupes talentueux et pas toujours appréciés à leur juste valeur. Simian Ghost en est l’un d’eux. Début 2015 sortait, dans nos contrées d’Europe Centrale, leur troisième opus intitulé « The Veil », quelques mois après sa parution scandinave.

Ne connaissant pas ce combo, je pars totalement dans l’inconnu en introduisant le disque dans mon lecteur cd. Les premières secondes de l’LP nous accueillent par des bruits de vagues. Pas de doute, ce sont bien les vacances et nous sommes en bord de mer. « Float » est d’ailleurs un morceau d’introduction un peu anecdotique mais qui plonge parfaitement le mélomane dans l’ambiance. Il lance « Cut-off Point » et entame les choses sérieuses par la même occasion. Le trio excelle en effet dans la construction d’hymnes pop délicats et pourtant réellement rythmés. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le single principal tiré de l’album est « Never Really Knew ». A cette pop légère, on intègre ici une touche un peu plus funky qui fait de ce titre un des piliers du long playing, sur lequel on a envie de danser au zénith. La vraie chanson de beau temps donc.

Si la formule ne change pas vraiment au fur et à mesure que les plages défilent, elle reste très efficace et pas du tout lassante. Parce que les Suédois ont eu la bonne idée d’insérer quelques morceaux de transition à des endroits clés du disque. Ces passages (« Fight Even », « Endless Chord » et « August Sun »)  sont un peu plus mélancoliques mais suffisamment courts pour ne pas complètement briser le rythme.

C’est donc toujours sous les rayons puissants que nous arrivons en fin de parcours. Et alors que l’on croit avoir tout entendu, la douzième et avant-dernière chanson réussit quand même à mettre une claque. « Summer Triptych » approche de très près la dream pop et nous offre une dernière ballade dans l’univers de Simian Ghost. On peut d’ailleurs considérer qu’il s’agit du morceau de clôture, car la piste treize est un outro instrumental qui n’a pas réellement d’intérêt, hormis celui d’en revenir aux vagues que nous avions entendues tout au début de l’elpee.

« The Veil » est à la fois superbe et particulièrement cohérent. Un disque à écouter en regardant les flammes du barbecue ou lors d’un road-trip ensoleillé, les fenêtres grandes ouvertes et le sourire sur les lèvres.

The Midnight Ghost Train

Cold Was The Ground

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Si vous aimez les atmosphères sombres, le bon vieux rock qui pue des pieds et se fond dans le son bluesy, je vous invite à écouter ce « Cold Was the Ground », dernier album de The Midnight Ghost Train. Fermez les yeux, imaginez-vous roulant de nuit au milieu des plaines du Texas. Il fait chaud et humide, l’esprit embrumé tant par l’ivresse d’un bon whisky que par la liquidation en bonne et due forme d’une famille de bons petits Américains. Digne d’un cynique Tarantino ou d’un Rob Zombie déjanté.

« Along The Chasm », en guise d’introduction oppressante, est rapidement rejointe par des guitares rondes et ronronnantes qui ne cesseront de vous accompagner tout le long de la route. « Cold was the Ground », c’est du Stoner qui fait du bien par où il passe, mixé à la chaleur de transitions propres au Blues. Issu de Topeka, capitale du Kansas aux Etats-Unis, ce trio arpente les scènes depuis bientôt huit ans et publie donc son troisième opus studio. Les riffs ronds de « Gladstone » nous entraînent directement au cœur de l’album et plantent le décor roots et brumeux, où les riffs et la voix grave et rocailleuse de Steve Moss, vocaliste/bassiste du groupe, s’entrechoquent. Un contraste où le rugueux vient côtoyer le soyeux, afin d’élaborer une matière aux multiples reliefs. Comme tout bon Stoner, les morceaux profitent d’une alternance entre un rock endiablé rapidement exécuté et un étirement en longueur de certains passages afin de profiter de la couleur de chaque note, le tout dans un mouvement hypnotique nous entraînant dans un au-delà planant. « BC Trucker », single de l’album, déboule par un solo de batterie rapidement rejoint, en arrière-plan, par une basse aux accents réminiscents d’un ZZ Top, mais exécutés plus rapidement, et un riff bénéficiant d’un break bien placé, pour s’installer confortablement et rester en tête jusqu’à la fin du morceau. Ce dernier profite d’ailleurs d’un clip vidéo assez déjanté, où les trois gars du Kansas se retrouvent à jouer au milieu des champs, accompagnés d’un homme coiffé d’un masque de cochon et tournoyant en Quad autour d’eux. On y retrouve ensuite une bande d’enfants, habillés tels des Amish, quittant la ville et armés d’outils agricoles, rejoignant le band afin de faire la fête ensemble. Le clip se termine par un plan où brûle tranquillement l’homme-cochon sur une chaise en osier. What else ? Telle une parenthèse, « One Last Shelter », privé de tout apport vocal, démarre comme un morceau de Mötorhead pour ensuite se fondre en un intermède teinté de blues, avant d’être repris par une guitare frénétique pour finalement aboutir dans une sauce rock’n’rollesque bien épaisse. Mention spéciale à « The Little Sparrow », morceau intimiste susurré au micro, narrant l’histoire d’un homme hanté par sa musique en pleine nuit, l’empêchant de fermer l’œil happé par les songes. Peut-être un vieux fantôme, quand on sait que le père du frontmen s’est éteint il y a cinq ans, en lui laissant pour derniers mots : ‘Peu importe les raisons, ne cesse jamais de jouer de la musique. Vas-y toujours aussi fort que tu peux’. Une dernière volonté qui revêt tant de l’énergie à puiser que du fardeau à porter.

Fan de Rock bien gras, d’ambiance un peu crado et de western-spaghetti, ne manquez pas cet elpee qui devrait vous faire passer un bon moment. Pas question ici de se prendre la tête et de se poser un tas questions futiles, il suffit de se laisser aller afin d’être emporté dans le monde parallèle et barré de The Midnight Ghost Train. Une traversée nocturne en vieille Cadillac au milieu de nulle part.

The Midnight Ghost Train se produira ra le 10 mars prochain au Bunker (Bruxelles)

 

Cherry Ghost

Herd runners

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Quatre ans après avoir publié son dernier elpee, la bande à Simon Aldred est de retour. Son nouvel album s’intitule « Herd Runners ». S’il a fallu attendre aussi longtemps avant la publication d’un nouvel opus, c’est essentiellement dû aux projets alternatifs du leader. En effet, outre son implication chez Cherry Ghost et son job de producteur, il se consacre à différentes expérimentations, notamment dans l’univers de l’électro. En solitaire.

Le band de Bolton nous propose donc sont troisième opus. Guidée par la voix d’Aldred (qui rappelle parfois celle de Kurt Wagner, le leader de Lambchop), la musique de Cherry Ghost est à la fois mélodique et mélancolique. Les Anglais sont aussi à l’aise sur les morceaux riches en instrumentation (« Clear Skies Ever Closer » et ses cuivres luxuriants) que lors des plages plus paisibles, à l’instar de « Herd Runners » ou encore « My Lover Lies Under ». Le long playing recèle également de superbes compos sculptées dans le folk. « Love Me Follow Me » en est certainement la plus belle illustration. Plus pop, « Sacramento » confirme la raison pour laquelle Cherry Ghost a été comparé à Coldplay (NDR : en moins grandiloquent quand même).

« Herd Runner » est un disque agréable à écouter. On peut donc décréter que le combo a réussi son retour. Mais de là à s’imposer sur la longueur, c’est une autre paire de manches.

Ghostface Killah & Adrian Younge

Twelve Reasons to Die

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Comment rebondir, lorsqu’on a plus de 40 ans et quand on a été l’un des piliers du Wu-Tang Clan, formation tutélaire et inégalable du rap ‘East Coast’ US ? Dennis Coles, alias Ghostface Killah, y parvient remarquablement tout au long de « Twelve Reasons to Die », un nouvel album fascinant, qu’il a écrit en compagnie du jeune producteur soul et multi-instrumentiste, Adrian Young. MC surdoué au flow unique, Ghostface mène une brillante carrière solo depuis 1996, soit depuis la sortie d’« Iron Man », un elpee encensé par la critique. « Twelve Reasons to Die », son 10ème chapitre solo, produit par son acolyte de toujours RZA, est une œuvre conceptuelle qui doit être écoutée comme la BO d’un film d’épouvante italien… Sortie sur Soul Temple, le label du même RZA, elle agrège les sonorités soul et hip hop du Wu-Tang et les ‘soundtracks’ d’Ennio Morricone, au sein d’un climat angoissant, presque trip-hop. Bénéficiant du concours de William Hart des Delfonics ainsi que de la participation d’autres membres du Wu-Tang, comme Masta Killah, Inspectah Deck, Cappadonna et Killa Sin, cette collection de vignettes cinématographiquement référencées fait mouche à plus d’une reprise (« The Rise of the Ghosface Killah »). Le flow imparable de Tony Stark (oui oui, Iron Man), aka Ghostface Killah’, n’a rien perdu de son efficacité lorsqu’il est appuyé par de judicieux samples vintage made in 60’s ou 70’s… The Wu is rising again!

 

Team Ghost

Rituals

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Alors que M83 goûte au plaisir de la célébrité au pays de l’oncle Sam, Nicolas Fromageau, l’un de membres fondateur du groupe (aux côtés d’Anthony Gonzalez) refait surface. Après avoir quitté M83 en 2009, il a décidé de se consacrer entièrement à son groupe, Team Ghost. A l’origine, le line up était limité à un duo. En l’occurrence Fromageau et Benoît De Villeneuve (chant, guitare, claviers), mais rapidement il va passer à un quintet. Sous ce format, le combo français va publier quelques Eps, se produire lors de festivals prestigieux et même assurer le supporting act de Crystal Castles. « Rituals » constitue leur premier elpee.

« Rituals » ne manque pas de références. Elles pullulent même. A tel point, que parfois, on ne sait plus où donner de la tête. Les nappes de claviers, les rythmes électro, les guitares noise partent un peu dans tous les sens. Et difficile de trouver ses repères. Cependant, peu à peu, au fil des écoutes, on commence à discerner une certaine structure. « Away » lorgne vers My Bloody Valentine, alors que l’excellent « Things are Sometimes Tragic », en direction de Foals. Le climat est ambient et nébuleux. Il alterne entre dépressions tempétueuses (« Curtains) et apparentes accalmies, accalmies troublées par de superbes coups de tonnerre. Cependant, si la face sombre de leur musique, observée en début de parcours, se révèle fort intéressante, le côté plus enjoué manque de caractère. A l’instar du plus pop « Montreuil », balisé par des synthés. Mais dans l’ensemble cet elpee s’avère d’honnête facture.

 

Indian Ghost

Dean

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Fondé en 1993 sur les cendres de Boy Scouts et Prehistoric Pop, Indian Ghost porte bien son patronyme. Cette formation toulousaine semble manifestement hantée…

Mystérieux, spectral, « Dean » constitue le troisième opus du groupe, un combo qui évoluait à l’origine sous la forme d’un trio, avant d’être réduit à un duo, et après quelques années, de compléter le line up par un trompettiste et un bassiste.

Indian Ghost cultive les paradoxes. Il nous vient du Sud de la France ; et pourtant, il aurait pu naître à la Nouvelle Orléans. Ou alors à Londres. Enfin, quelque part, entre ces deux axes. Son expression sonore mêle acoustique et électrique. Les guitares sont grasses, mais la production minimaliste. Et le résultat étrangement propre. Indian Ghost parvient à puiser dans une panoplie de styles, du folk au rock en passant par le psychédélisme et le blues, tout en parvenant à conserver un certain esprit conducteur. Un peu comme s’il avait trouvé le chaînon manquant entre les Dandy Warhols et les Rolling Stones. Un bémol, certaines pistes tirent en longueur, ce qui les rend inutilement monotones et dénote par rapport à la qualité des autres morceaux.

 

The Ghost of a Saber Tooth Tiger

Acoustic sessions

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Derrière ce patronyme improbable se cache en réalité un duo composé de Sean Lennon et de Charlotte Kemp Muhl. Sean Lennon, vous connaissez, of course ! Pas facile pour lui d’être le fils de qui vous savez… A 35 ans, la ressemblance tant physique que vocale avec son père est de plus en plus criante. Comme si le fait de s’appeler Lennon ne suffisait pas. Heureusement pour lui, il a également hérité du talent paternel pour la facilité d’écriture de ballades claires et scintillantes.

L’autre moitié de ce duo n’est pas n’importe qui non plus. La belle Kemp Muhl affiche un physique de top-modèle et est plutôt du genre touche à tout : mannequin, bien sûr, chanteuse, sûrement mais aussi girlfriend de la première moitié. Vous suivez ? En bref, Charlotte cumule toutes les casquettes susceptibles de la sacrer ‘hit-girl’ du moment.

Et comme si ce cv ne suffisait pas, elle partage équitablement l’écriture des (seulement) neuf compos de cette session acoustique avec Sean. La chimère (icône du label) est une créature à deux têtes, The G.O.A.S.T.T. également… Intentionnel ???

Toujours est-il que les deux comparses paraissent implacablement complémentaires, tant à l’inspiration qu’à l’exécution des redoutables petites perles qu’ils ont composées en couple. Un seul mot me vient à l’esprit pour qualifier la qualité dispensée lors de cette session acoustique : élégance.

Elégance dans la voix de Sean mieux que secondée par l’organe suave, vaporeux mais impeccable de Charlotte.

Elégance dans le choix de l’instrumentation (des cordes essentiellement) et de quelques bruitages originaux (« Schroedinger’s Cat »)

Elégance dans l’enregistrement, pur et sans faille de chacune des plages (« Lavender Road »).

Elégance dans la simplicité terriblement efficace des mélodies qui enrobent magistralement ces deux voix qui se répondent (« Jardin du Luxembourg »).

Si rien dans cet album ne révolutionnera la planète rock/pop, il faut tout de même admettre que les 35 minutes pondues par notre duo de choc ont de quoi charmer les plus exigeants.

En comparaison, Cocoon, qui emprunte plus ou moins les mêmes sentiers, a encore pas mal de leçons à prendre…

Classe, saveur et merveille!

Lonely Ghosts

Return from the search party

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Lorsque Help She Can’t Swim splitte, son leader, Tom Denney, décide de se retirer dans son home studio et bosse sur un nouveau projet, qu’il baptise Lonely Ghosts. Après avoir publié un Ep, il nous propose son premier opus. Pour concocter ce disque, il a quand même reçu la participation de quelques collaborateurs, et en particulier l’ex-Help She Can’t Swim, Leesy Francis, ainsi que des membres de My Device et Nullifier.

La musique de Lonely Ghosts puise essentiellement dans la noisy, l’electronica, la pop et le post punk. Mais ces influences sont restituées sous une forme lo-fi. Pourtant, ce qui frappe d’abord au sein des compos, c’est ce contraste entre moments paisibles et accès de fureur. Un sentiment accentué par la voix de Tom, tantôt empreinte d’une grande douceur, responsable de hurlements gutturaux, vindicatifs ou encore susceptible de se muer en falsetto. Parfois, son timbre et ses inflexions me font même penser à Jarvis Cocker. Partagé en 13 plages, cet opus ne manque pas d’allure, même si les lyrics sont un peu trop puérils et si le recours aux synthés n’est pas toujours judicieux. Néanmoins, de ce tracklisting, j’épinglerai les énervés et enlevés « Love projection » et « Statues ». A cet instant Pulp n’est pas très loin. Encore que sur « March ! » et « Predictions for the New Year », c’est plutôt le spectre de Wire qui se met à planer. Deux superbes morceaux, également. L’excellent « Hush up ! », ensuite, mérite également une mention particulière. Tramé sur une ligne de basse réminiscente de The Rapture, pulsant, il brille par son refrain véritablement percutant. Denney a d’ailleurs l’art de ficeler des refrains contagieux. A l’instar d’« As my body explodes » ou encore de « Come down from the mountain” d’ailleurs. Si “Green eyes” aurait pu figurer dans le répertoire de New Order, “Battleships” hésite entre hip hop, hardcore et electro lo-fi. Probablement le morceau le plus indigeste de la plaque. Il y a bien encore la valse post punk, « Taking shape », qui achève le long playing, mais le reste manque de consistance. N’empêche, pour un premier essai, Lonely Ghosts a démontré qu’il disposait d’un fameux potentiel. On attend donc impatiemment la suite…

TV Ghost

Cold Fish

Écrit par

Il est souvent surprenant de constater qu’un trait de génie pour les uns peut se révéler une atrocité pour les autres. Et en particulier dans le domaine artistique. TV Ghost réunit 4 Américains au look de geeks surdoués tels qu’on nous les présente dans les séries pour ados à deux balles. Originaires de Lafayette dans l’Indiana, les boutonneux aux lunettes épaisses tentent de réinventer l’anarchie musicale avec plus ou moins de succès. Les commentaires lus sur certains forums internet sont plutôt élogieux ; et, on imagine leurs prestations live assez déconcertantes. Leur coller une étiquette est un véritable casse-tête. Post punk ? Garage ? Rock alternatif glauque ? Si leurs concerts semblent susciter l’intérêt, l’écoute de leur album intitulé « Cold Fish » est une expérience traumatisante de laquelle on se sort sali si, comme votre serviteur, on est amateur de cette association de sons organisés que l’on appelle ‘la musique’. Le son du disque est pourri au point qu’il est évident que c’est un choix plutôt qu’une erreur de mixage. Les guitares sont aussi saturées qu’approximatives, le clavier tient plus du ‘Bontempi’ de mon enfance que de l’orgue hammond. Quant au vocaliste il ferait passer Johnny Rotten pour un chanteur d’opéra. Ce disque ne semble contenir aucune structure définie, aucune mélodie, aucun refrain mémorisable. C’est sans conteste, énergique, surprenant, sombre, glauque et sans fioriture. L’essentiel du rock’n’roll pour certains, une merde immonde pour les autres. Faites votre choix ! Quant à moi, je vais prendre une douche.

 

Ghosts

The world is outside

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Dès les premières secondes de « The world is outside », ça sent le ‘fish and chips’ à plein nez ! L’Angleterre dans toute sa banalité s’est dénichée cinq délégués triés sur le volet. Ici, tous les risques sont calculés, les guitares régulées à satiété, les voix filtrées à souhait. On ose à peine évoquer la production boursouflée de cet album sensé raviver les belles heures de la pop britannique. Comment ose-t-on soumettre pareilles escroqueries au public ? Combien d’Air Traffic et de Keane faudra-t-il encore endurer avant de toucher au black-out ? Qu’essaie-t-on encore de nous faire croire ? Que nous tenons les nouveaux Coldplay ? En réalité, même Chris Martin doit aujourd’hui s’en vouloir d’avoir lancé cette surenchère de lyrisme aseptisé. Ghosts, ce sont les ectoplasmes de la Britpop. Même leur nom de scène fait peur ! Demandez à Casper... Seul lot de consolation de cette triste excursion : Ghosts porte bien son nom. Car, comme tous les fantômes, ils brassent du vide !

Ghost

Radical Face

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Comme écrit dans tout grimoire qui se respecte, notre chambre d’enfant était remplie de monstres en tous genres. Pernicieusement cachés dans la pièce, ils profitaient de l’obscurité complète pour sortir hanter nos nuits. Agrippant de leurs mains spectrales nos chairs sensibilisées par l’innocence, ils écourtaient nos nuits et trempaient nos draps de sueur.

Le label MORR music (encore eux) a redessiné cette pièce stratégique de nos émotions enfantines, laissant le champ libre à Ghost pour s’y cacher pendant notre absence et y scruter le moment opportun, afin de surgir au-dessus de nos têtes. Pas des monstres affreux, sanguinolents et idiots (faut pas être très malin pour accepter ces conditions de travail). Mais des génies malins, phosphorescents dans la nuit, qui surgissent une fois que le carillon, tel un métronome, a fini d’égrener les douze coups de minuit. De leurs bras protecteurs, ils nous enveloppent au cœur d’un bien-être réconfortant, laissant apparaître les émotions qu’ils souhaitent nous communiquer. « Radical face » recèle ce parfum de souvenir, cette sensibilité qui laisse une trace toute la journée. Ils deviennent nos amis imaginaires, jouant habilement de la guitare et des percus, tout en glissant discrètement quelques effets electro bien ciblés. Un album folk electro très tendre, touchant directement un point sensible commun : l’émotion !

Vivement cette nuit, j’espère qu’ils reviendront…

 

Ghost

Hypnotic Underworld

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La longue introduction de ce CD, alliage d'avant-gardisme bruitiste et d'une musique expérimentale, notamment héritière de Soft Machine, pourrait dissuader plus d'un auditeur. L'album mérite pourtant une oreille attentive et révélera au fil des plages sa variété et sa richesse d'inspiration. La deuxième propose en effet une évolution de l'intro, toujours emmenée par un saxo fou, mais cette fois assise sur une rythmique jazz-rock/ fusion lancinante. Radical changement d'atmosphère pour la courte troisième plage, la première chantée, puisqu'on se retrouve en plein pop psychédélique labellisé fin sixties. Chez 'Hazy Paradise', le cinquième morceau, la tendance rétro se confirme puisqu'elle nous plonge dans cet univers léger et désuet cher au AIR de 'Virgin Suicide'. 'Kiseichukan Nite', qui suit, tranche complètement : une voix déclame un texte en japonais sur une musique orientale tranquille. Vient ensuite 'Piper', introduit par une flûte 'plus celtique que çà tu meurs' avant d'évoluer en chanson très pop à nouveau 'empruntée' aux psyché-sixties. 'Ganagmanag', nouvel instrumental, offre une rythmique jazz/ fusion teintée d'Orient avant de partir en syncope galopante. Ce sont carrément les spectres de Pink Floyd, Moody Blues ou Procol Harum qui planent sur 'Feed'. La formation revient côtoyer modernisme et parfum celtique sur 'Holy High'. Et la clôture, sur des paroles de Syd Barrett, nous ramène un dernier bol d'AIR (oui, bon: on ne peut pas être très fin à tous les coups). Le groupe est japonais mais le chant exprimé en anglais bénéficie d’une bonne voix. Le CD jouit d'une bonne production. Les paroles et commentaires sont volontiers ésotériques. Reste une question essentielle: sur la pochette arrière, que fait cette bande de japonais devant une palette de tuiles flamandes? Un paradoxe qui me hante, je l'avoue…