Nonobstant des prestations scéniques toujours aussi dévastatrices, cet ensemble écossais commet des disques de plus en plus pop, de plus en plus clean. On avait d'ailleurs déjà pu le constater sur l'une ou l'autre composition de son deuxième opus, " 100 broken windows ". Et à l'issue de l'écoute de son troisième, " The remote part ", le doute n'est plus permis. En fait, toute l'adrénaline punk, toute l'énergie pure, est ici canalisée à travers des mélodies contagieuses que ne désavouerait pas un REM du début des 90's. Et c'est tout à fait évident chez de nombreux fragments de cette plaque. A l'instar de " Life in a hiding place ", de " Century after century " ou encore de " Tell me ten words ". Même les plages les plus agitées adoptent un profil hymnique. Comme sur le post grunge, 'cobainesque', " A modern way of letting go ", du nouveau single potentiel " (I am) what I am not ", du fiévreux " Stay the same ", de " You held the world in your arms ", un morceau irrésistible traversé par un violon emphatique, ou encore du final " In remote part/Scottish fiction ", un final qui s'ébroue sur un profil acoustique avant de glisser vers la noisy. On a même droit avec " American english " à une ballade qui se consume lentement. En fait, toutes les chansons ont été écrites sur des guitares acoustiques, avant de prendre leur forme définitive. Ce qui explique, sans doute, pourquoi un feeling si délicat hante toutes les mélodies, mais peut paraître étonnant, lorsqu'on sait que les lyrics sont toujours aussi critiques et lucides, ne se contentant pas de poser des questions, mais également d'y répondre... Personnellement, j'ai un petit faible pour " I never wanted ", surtout à cause de ce refrain lancinant qui me rappelle tellement le Psychedelic Furs. Et ça, c'est un compliment ! Un chouette album.