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Jean-Louis Murat

La vraie vie de Buck John

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Quelques mois à peine après la sortie de son dernier album studio, « Baby Love », Jean-Louis Murat est de retour. Et il nous propose son 21ème elpee, « La vraie vie de Buck John ».

Si le titre évoque un célèbre cowboy héros de bandes dessinées publié dans un fascicule éponyme et tiré des films de l’acteur américain de western, Buck Jones, ne vous attendez cependant pas à tomber dans les poncifs d’un univers folk/blues.

Sur le fond, la figure stylistique empruntée par Bergheaud (à l’état civil) reste dans la même veine que ses ouvrages précédents.

A ceci près que, bricolé durant le confinement, Murat s’est fixé comme contrainte de n’utiliser que deux ou trois instruments (vous n’y entendrez pas de basse), l’unique intervention extérieure se limitant à celle de son complice Eric Toury, à la batterie, à la prise de son et au mixage.

L’Auvergnat réunit tous les éléments pour proposer un produit intéressant : un grain de voix séducteur, un groove funky (« Battlefield »), des gimmicks sautillants (« Où Geronimo rêvait ») et des mélodies inspirées par la thématique de l’amour. L’utilisation sporadique de synthétiseurs et sons typés ‘années 80/90’ (« Marylin et Marianne »), permettent aussi de souligner subtilement cet habillage en lui communiquant un caractère plus contemporain.

Pourtant, dans sa globalité, si le disque répond aux exigences de l’artiste et est traversé par des courants de bonne humeur (?!?!?), il fait figure pâle. Si, objectivement, il n’est pas déplaisant, il n’est probablement pas celui dont on parlera le plus. Pour plusieurs raisons.

Outre le minimalisme de la durée (une trentaine de minutes seulement), le disque souffre d’un manque de corps et fait preuve d’une certaine légèreté, même si l’une ou l’autre chanson s’en tire plutôt bien.

Et puis l’ensemble s’avère un peu trop linéaire. Tout en laissant un goût d’inachevé. Murat se complairait-il dans la facilité ?

Alors oui, en matière de goûts musicaux, il faut parfois se faire une raison. Lorsqu'on aime, tant mieux, mais lorsqu'on n'aime pas… difficile d’être objectif.

Jean-Louis Murat

Morituri

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Ecrit durant l’été, mais enregistré à Paris, quelques jours seulement après les évènements tragiques qui ont ébranlé la France en novembre 2015, le quinzième opus de Murat s’intitule cyniquement « Morituri » (‘Ceux qui vont mourir’).

Pour enregistrer cet opus, l’artiste a reçu le concours de collaborateurs notoires ; et tout particulièrement Gael Rakotondrabe aux claviers, Christopher James Thomas à la basse ainsi que Stéphane Reynaud à la batterie. Et celui dont la réputation de bougre n’est plus à démontrer, propose une œuvre qui lorgne ici davantage vers le pop-jazz.

Ce long format s’inscrit dignement dans la parfaite continuité de la carrière de l’artiste ! Les arrangements sont intelligemment construits et subtils ! Ils s’effacent quelquefois pour permettre à la voix profonde de se poser, adoptant même parfois des accents ‘biolesques’ surprenants...

Ici ou là, quelques nappes de synthé discrètes viennent enjoliver subrepticement un travail abouti. Peut-être aurait-il été intéressant d’y ajouter quelques cuivres pour rendre les chansons un peu plus rondes encore. Mais, c’est un choix de production qu’il convient de respecter ! Morgane Imbeaud (ex-Cocoon) vient poser ses douces cordes vocales sur quelques pistes, notamment sur la plage éponyme.

Que l’auditeur ne s’y trompe pas ! L’approche est certes épurée, mais pas minimaliste pour autant ! Cette quasi-absence de musicalité renforce l’atmosphère obscure qui auréole les 11 compos de ce disque.

Au-delà des textes annonçant ou dénonçant les affres d’une société maladive (comme sur le très réussi « Interroge la jument »), l’angulaire reste dogmatique, légère, profonde, voire presque poétique et limite instable. L’artiste s’amuse et s’invite aussi dans le quotidien d’anonymes ("Marguerite", "Francky" ou encore "La Pharmacienne d’Yvetot").

Les thématiques sont dépeintes sans aucune d’idéologie politique, sociale ou religieuse. Ni même sans haine, ni vergogne lorsqu’il évoque les pires barbaries.

Le phrasé surplombe le son, lorsque ce n’est pas l’inverse ! Chaque écoute permet de lever le voile d’un univers paradoxal situé à mi-chemin entre l’ombre et la lumière. C’est à la fois beau, enjoué, mélancolique et boisé.

Une belle réussite !

 

Jean-Louis Murat

Toboggan

Écrit par

Jean-Louis Murat est un fan de Robert Wyatt et de Neil Young. Manifestement, il a bon goût. Pourtant, on ne peut pas dire que l’Auvergnat s’inspire du célèbre Canadien ou de l’ex-Soft Machine. En fait, il se sert d’un climat fondamentalement folk, pop ou rock pour véhiculer sa poésie française…

Venons-en maintenant à son 19ème long playing. Qu’il a enregistré chez lui. Faute de moyens financiers. Car si ses disques précédents étaient de toute bonne facture, ils n’ont pas rencontré le succès escompté. Il a d’ailleurs quitté le label Universal, pour débarquer chez PiaS.

L’instrumentation est minimaliste et se limite à de la sèche, un orgue et des arrangements (NDR : reproduisant cependant orchestrations de cuivres ou de cordes, suivant les titres, et même un peu de moog), sans oublier les pecus (NDR : notamment indiennes sur « Belle »). Mais parmi les 10 compositions de ce long playing, il parvient à y glisser 3 morceaux un peu plus pétillants, dont « Over and over ». Une manière de bien équilibrer l’ensemble.

Le titre de son nouvel opus ? « Toboggan ». Un choix qu’il explique par son admiration pour les comptines. Celles d’Anne Sylvestre, en particulier. Plusieurs titres (« Le chat noir », « Amour n’est pas querelle », etc.) sont d’ailleurs tramés comme des fables. Quant à ce qu’elles soient destinés aux enfants, c’est une autre histoire, même si les siens ont apporté leur collaboration sur l’un ou l’autre titre, et si on entend de nombreux bruitages insolites (NDR : ‘cartoonesques’ sur « Voodoo simple ») ainsi que des cris d’animaux, tout au long de l’elpee : loup (« Il neige »), chiens et une véritable ménagerie sur « Robinson », plage au cours de laquelle, en fin de parcours, sa voix est triturée à la manière d’un Connan Mockasin. Il chuchote ou pose doucement sa voix, de son baryton toujours aussi velouté, sensuel, et très régulièrement, il la dédouble.

Outre les thèmes consacrés à la religion, à la résignation et à la vieillesse, Murat aborde également celui de l’amour sous sa forme la plus charnelle (« Agnus dei babe », « Belle »), et sur la dernière piste, (« J’ai tué parce que je m’ennuyais »), du meurtre ainsi que la culpabilité.

Bref, un très bel album à la fois provocateur, troublant mais aussi et surtout propice à la réflexion pour cet artiste incontournable, dans le monde de la (véritable) chanson française…

En concert le dans le cadre des Nuits Botanique, le 5 mai 2013, à l’Orangerie.

 

Jean-Louis Murat

Grand Lièvre

Écrit par

Il a publié dix albums au cours des dix dernières années. Après avoir concocté « Le cours ordinaire des choses », en 2009, Jean-Louis Murat passe en mode biennal et nous propose, la plume gorgée de mémoire, « Grand Lièvre », un opus dont le titre signifie chez les Amérindiens ‘espèce menacée’ et ‘esprit farceur’... sans doute les deux sont-ils nécessaires pour franchir l’autre rive.

Epaulé par ses fidèles musiciens, Fred Jiminez et Stéphane Reynaud, Murat nous réserve 10 titres mélancoliques ‘amélodiques’ où la musique se fait toute petite au profit des textes, du timbre, du mystère et de l’homme.

Néanmoins, même après avoir intégré ce postulat, ce n’est pas gagné : ouvrir l’album par l’épaisse lenteur d’« Alexandrie » et d’une voix d’outre-tombe, on a beau apprécier Murat, le doute s’insinue. Impression fugace. Dès « Haut-Averne », l’auteur nous emmène dans ses coutumiers tumultes amoureux où ‘les cœurs se soignent à la torture’. A propos de chœurs, cet album n’en manque pas, et confèrent une certaine allégresse à l’ensemble. Et dès « La lettre de la Pampa », on se met à pister ce « Grand Lièvre » qui évoque la guerre (« Sans pitié pour le cheval » et « Rémi est mort ainsi ») sur un tempo décalé et bien balancé, ponctué de voix et de ‘didoudidas’ tellement improbables au vu du sujet, qu’ils en deviennent indispensables. Sont abordés par ailleurs la désertion des campagnes sur fond de piano bar (« Vendre les prés »), ‘où réciter par cœur est souvenir des lieux’, la petite reine (« Le champion espagnol ») et  –fallait-il le préciser– le chaos des cœurs qui battent (« Alexandrie », « Je voudrais me perdre de vue »). 

Souffles, bruissements, cris, chuchotements et hennissements viennent souligner l’univers musical somme toute prévisible mais ô combien rassurant pour quiconque apprécie Murat. Et pour ceux qui ne le connaissent pas, cet album constitue une belle entrée en matière. En cette saison où les petits frissons s’insinuent le long de l’échine, merci l’Auvergnat de nous avoir donné quelques bouts de toi quand dans nos âmes il faisait froid.

 

Jean-Louis Murat

Mockba

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Murat, le Woody Allen de la chanson française ? A voir le calendrier du chanteur pour cette première partie de l’année, pas doute : 3 disques complétés par une tournée vont mettre tout le monde d’accord. 2005 sera l’année du fringuant Auvergnat. Quelques mois après la légèreté pop d’ « A bird on a poire », Murat revient à ses premiers amours : poésie, séduction et romantisme. Poésie d’abord, car Murat nous livre ici certainement ses textes les plus beaux depuis (au moins) l’album précédent. Sentiment renforcé par l’adaptation en musique de 3 poèmes d’un chansonnier français du XIXème, Pierre-Jean de Béranger. La frontière entre la prose de Murat et de ce chanteur bien connu de tous est troublante. Qualitativement donc, l’habituel hermétisme ‘vieux français paysan’ de Murat est ici dépouillé, limpide. « Les fesses en jus de cerise », franchement fallait y penser... Murat poursuivra son travail à la croisée des chemins par la confection d’un cd et d’un dvd consacrés à ce chansonnier, en mettant en musique un poème de 1000 vers. Objet en vente sur www.jlmurat.com. Séduction ensuite, car un disque de Murat sans invitée féminine, n’est pas un vrai disque de Murat. Pour la circonstance, il revient à Carla Bruni de s’y coller pour un single sympathique et à priori anticonformiste. Nous retrouvons encore Camille, copine depuis quelques années maintenant. Romantisme enfin vu l’omniprésence de la section des cordes finement arrangée par Dickon Hitchliffe (Tindersticks) et la pianiste Marie-Jeanne Séréro, rompue aux exercices de style que sont la mise en musique de poésies. Le tour de force réside dans ce constat très simple : de ce 14 nouvelles chansons aucune ne ressemble à ce que Murat à pu déjà composer. Ca change des ces musiciens qui sortent tous les 2 ans le même disque.

Jean-Louis Murat

Parfum d’acacia au jardin

Écrit par
Alors que Korn annonce son intention de lâcher une galette par an, créant ainsi un féroce débat au sein de la communauté (quid de la qualité ? de la bourse des kids ? etc.), du plus profond de son Auvergne, JLM balance de la musique aussi facilement que les touristes du pain aux pigeons sur la Place St-Marc de Venise. Après avoir commis un double elpee (“Lilith”) et avant une plaque pour la rentrée, le Louis s’amuse le temps d’un dvd enrichi d’un cd audio. Et le tout évidemment rempli de purs inédits... Au total donc une quinzaine de titres comme seul peut les composer l’artiste : lents, candides, bestiaux, murmurés, poétiques, salés, mortifères et langoureux. La liste pourrait être longue. Pour revenir au dvd et sans jouer les esthètes de salon entouré de son 5.1, disons que qualitativement, l’image en noir et blanc en jette, alors que la réalisation tranquille tourne autour des artistes interprétant un set de +/-70 minutes en studio, comme autant de points de vue impossibles à capter lors d’un concert traditionnel. Murat ne fracasse pas sa guitare, regarde peu ses musiciens, jette un oeil vague à Camille (qui assure les choeurs sur certains titres). Le problème majeur des différentes compos ici présentées, réside dans leur longueur parfois excessive. Les morceaux traînent, laissant les six cordes s’envoler dans un revival noisy un brin lassant de par leur systématisme. Autre remarque : l’absence entre les titres de la mise en place du morceau suivant. Au bac toute la complicité qui peut unir le groupe; l’humour ou les erreurs. Murat pose donc une distance qui risque de désintéresser le spectateur/auditeur. En aucun cas le dvd de “Parfum...” n’est un moment partagé. Dommage.

Jean-Louis Murat

Lilith

A peine un an après " Le Moujik et sa femme ", Jean-Louis Murat récidive avec un double album (23 chansons), enregistré en compagnie de ses deux comparses Fred Jimenez (ex-bassiste d'AS Dragon) et Stéphane Reynaud (suite au départ de Jean-Marc Butty chez Venus). En quatre jours ! C'est sous cette formule simple mais cohérente que Murat fait le plus d'étincelles. L'Auvergnat voudrait enregistrer deux disques par an, comme au temps des Beatles, tant ses tiroirs débordent de chansons et sa tête d'idées en tous genres. Pourtant, Murat parle toujours de la même chose : en gros d'amour, zébré d'éclairs (le morceau titre), et parfois illuminé d'une lumière inconnue. Si la plupart des titres (surtout ceux du deuxième disque) restent dépouillés et frappés d'une langueur redoutable, d'autres sont traversés de riffs rougeoyants ; et on pense à Neil Young, à Muddy Waters, à tous ces bluesmen qui enregistraient des disques intemporels en se limitant à une guitare et un vieux quatre-pistes. C'est un peu le rêve de Murat : ne plus devoir se coltiner les maisons de disques pour publier sa musique. Il n'empêche que le Français s'essaie aussi au tube FM (" Le cri du papillon " et ses charmants chœurs féminins) et convie David Boulter et Dickon Hinchcliffe des Tindersticks pour enrober sa musique ténébreuse de cordes batifolantes et d'orgues magiques. Mais Murat reste quand même Murat, c'est-à-dire qu'il ne laissera jamais personne lui dicter sa conduite. IL en résulte une œuvre à la noirceur inquiétante, malgré les fioritures et l'apparente délicatesse des mélodies. Bref, un grand album de Murat, double de surcroît, qui décidément se pose en France comme un des songwriters les plus talentueux et les plus atypiques de ces vingt dernières années.

Jean-Louis Murat

Le moujik et sa femme

Écrit par

C'est vrai que cet album est sombre, très sombre. Mais qu'est-ce que c'est bien fait. Mieux encore : pas trop bien fait. Les compositions soignées de Murat conservent un côté artisanal, qui les place largement au-dessus de la moyenne radiophonique. Au fil de l'écoute, on s'est même surpris à songer aux périodes acoustiques de Neil Young, à cette même capacité à introduire une fêlure dans des mélodies imparables. Ecoutez la guitare râpeuse et les notes d'harmonica du tubesque "L'au-delà " ou le bluesy " Molly " pour vous en convaincre. La même analyse vaut pour les paroles. Murat, le poète, n'a pas peur de balancer soudainement un ‘nom de Dieu’ pour changer de registre. Du grand art ! Et pourtant, a priori, je ne suis pas un fan de Murat.

 

Jean-Louis Murat

Muragostang

Écrit par

C'est pas demain la veille que Murat organisera des farandoles lors de ses concerts. Qu'importe ! Une chose qu'on ne peut lui retirer, c'est qu'il est un des rares artistes français d'un "certain" grand public à se remettre en question. Il aurait pu surfer sur le succès de son " Mustango " et retaper ses hits tels quels, accordés lors de ses prestations scéniques. Que nenni ! Au placard les guitares hispanisantes ou l'instrumentation classique. Il est rusé Murat. C'est lui qui nous attendait au tournant ! J'imagine la tête de certains spectateurs… Après les plaines de Tucson, le revoilà plongé dans une cave, entouré de câbles et de machines d'un obscur laboratoire musical. Savant fou qui ne crée pas un être de toutes pièces, mais le réinvente, Murat n'a aucun respect, en apparence, pour ses chansons. En apparence je dis, car c'est l'opportunité rêvée pour celles-ci de renaître, de pouvoir se réincarner sous une autre forme. Le respect pour la liberté de sa création. Bien sûr ceux qui trouvaient Murat chiant continueront à le penser; mais les autres, ceux qui le considèrent comme un Artiste, apprécieront sans aucun doute la démarche. Un live hors du commun !