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La Muerte

Sortilegia

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Avant La Muerte, il y avait Marine, un groupe fondé en 1981 par le chanteur/saxophoniste/trompettiste Marc Desmare (aka Marc du Marais, Marco Laguna, Marc Lagoon, etc.) et au sein duquel ont milité les futurs membres de Allez Allez, dont Sarah Osbourne, Kris Debusscher, Robbie Bindels, Nicolas Fransolet et Marka. Lorsque ces derniers tirent leur révérence, Marc reprend le patronyme à son compte. Mais au bout du quatrième single, l’aventure prend fin, d’autant plus que le leader a cédé les droits du nom à un projet de session qui ne fait pas de vieux os. Finalement, en 1983, Marc et Dee-J (Didier Moens) forment La Muerte en compagnie du bassiste basque Sisco de la Muerte et de la drummeuse américaine Becky Wreck. Hormis les deux membres fondateurs, le line up va ensuite connaître des changements plus que fréquents. A ses débuts, les influences oscillent de Birthday Party aux Cramps, en passant par The Stooges, Gun Club, Richard Hell et Motörhead. Et puis, sur scène, le band impressionne par ses versions sulfureuses de classiques comme Lucifer Sam (Pink Floyd), Wild Thing (Troggs), Summertime Blues (Eddie Cochran) ou encore On the Road Again (Canned Heat). Quant à sa musique, les médias la qualifient de féroce, machiste, corrosive, malsaine, convulsive, angoissante ou déjantée, explorant les thèmes de la mort, de la vitesse, du manichéisme, de la puissance, de la haine, de la persécution et autres joyeusetés du genre…

La Muerte sort 8 albums entre 84 et 94, mais le 16 janvier 1994, il accorde son concert d’adieu à la Luna de Bruxelles. Puis, il va se réunir épisodiquement, comme à Dour en 1997 ou se produire sous le nom de Mustang Cobra, en 1999.

Ce n’est qu’en 2014 que Marc du Marais et Dee-J décident de remonter le groupe. Mais ils s’entourent métalleux plus jeunes. Soit deux musiciens de Length of Time, Michel Kirby (guitare) et Christian Z (batterie), ainsi que le bassiste de Channel Zero, Tino de Martino. Après un elpee enregistré ‘live’, en 2015 (« Evil »), le band a grave un éponyme, en 2018, opus de plus en plus contaminé par le métal, mais aussi à l’électro/indus. Et son dernier « Sortilegia », paru en novembre dernier, fait aussi la part belle au métal, même si trois plages (« Monster » et ses références empruntées aux Cramps et aux Stooges, l’intense « Keep your secret » et « Longue misère », une piste interprétée dans la langue de Molière, abordée dans l’esprit des Young Gods) se révèlent plus subtiles et mélodieuses. C’est cet LP que La Muerte viendra défendre le 25 janvier prochain, au Botanique de Bruxelles (pour plus d'infos voir ici).

La Muerte

La Muerte

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Chronique sans filet pour votre serviteur qui n’est pas très branché sur le métal. Mais bon, La Muerte, c’est quand même une référence dans le style, et pas seulement en Belgique. Son dernier album studio, « Raw », remonte à 1994. Un bail ! Bien sûr, le groupe n’a repris son parcours, qu’en 2014, publiant alors deux Eps dans la foulée. Soit « Murder Machine », en 2016, et « Headhunter » (avec Front 242), l'année suivante. Sans oublier le double live « Evil », en 2015 ! Eponyme, son nouvel opus marque fatalement le coup. Et il devrait ravir les amateurs du genre.

Bénéficiant de la masterisation d’Alain Doucher (Motörhead, Mastodon) et du mixage du spécialiste du black metal Déhà, le long playing est scindé en 10 morceaux particulièrement saignants. L’électronique est davantage présente, mais elle n’est vraiment distincte que sur le morceau d’entrée, « Crash baby crash », un titre déstructuré, au vocal vindicatif, qui traite aussi bien de sexe que de religion… entre autres. Un morceau idéal pour clôturer un concert, soit dit en passant. Mais plusieurs pistes semblent hantées par les Young Gods. Le dévastateur « LSD for the holy man », par exemple. Enigmatique, lancinant, morbide même, « Suis-je un animal ? » en est un autre exemple. Chanté dans la langue de Molière, il plonge le mélomane dans un univers angoissant et hostile. On pourrait encore citer le climatique « Welcome tomorrow » ainsi que le métronomique, obsessionnel, presque tribal « Darkened dreams », même si ces deux titres adoptent des profils davantage indus. Echevelé, « I was a wreck » est sculpté dans le punk. Tout comme l’excellent titre final « She did it for lust », une plage qui lorgne manifestement vers les Stooges originels, même si en milieu de parcours, on a l’impression que le spectre d’Alice Cooper vient brouiller les pistes. Bien construit, « Gun in my hand » tisse un fil mélodique au sein d’un univers plutôt sauvage et qui sent la poudre. Tout comme « King Kong / Godzilla », au cours duquel des cordes tintinnabulantes voire chatoyantes viennent perturber… les plus violentes. Ou l’inverse ! Enfin les riffs de gratte découpent méthodiquement « Lost » dans le thrash metal, suivant une technique instituée par Metallica…

 

La Muerte

Murder Machine (Ep)

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Transparent, ce vinyle rappelle certains bootlegs gravés au cours des seventies. Faut dire aussi que La Muerte pratique un heavy rock alternatif qui n’aurait pas fait tâche d’huile à cette époque ; d’autant plus que ses sources majeures d’inspiration sont puisées chez les Stooges et Motörhead. Un media anglo-saxon a même décrit son blues/rock maniaco-dépressif comme extrême, putride, susceptible de projeter des images de mort, d’addiction et de violence urbaine. Pourquoi pas !

« Murder machine » réunit trois titres sur une seule face, pour une durée de 14 minutes. C’est le groupe qui assure la production, alors que la masterisation a de nouveau été confiée à Aland Douches (Motörhead, Dillinger Escape Plan, Sepultura, etc.)

Marc de Marais affiche trois palettes de son chant sur les trois morceaux. Sa voix est ainsi tour à tour écorchée, démoniaque ou chargée de reverb. Hormis sur une partie de « Je suis le destructeur », les drums sont arides. Quand aux interventions de guitares, elles sont complémentaires. Sur l’échevelé « Whack this guy », l’une crée le riff alors que l’autre s’autorise les soli. « Je suis le destructeur » porte parfaitement son titre. Le riff basique est particulièrement meurtrier et instinctivement, on a envie de taper du pied, alors que la seconde gratte pénètre davantage dans l’univers du psychédélisme voire dans la noisy, tout au long de « Get whipped », une plage imprimée sur un mid tempo. 

 

La Muerte

Evil

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Dans l’univers du metal noir-jaune-rouge, La Muerte est considéré comme un groupe culte. Fondé en 1983, il s’est séparé en 1994. Ce qui ne l’avait pas empêché d’accorder un set exclusif, dans le cadre du festival de Dour, en 1997. Et puis de se produire circonstanciellement, sous le patronyme de Mustang Cobra. Début 2015, à l’issue d’un concert exécuté à Gand, il décide de se reformer. Plus sous le line up initial, puisque Marc du Marais et Dee-J, les membres fondateurs, sont aujourd’hui soutenus par deux musiciens de Length of Time, Michel Kirby et Christian Z, ainsi que le bassiste de Channel Zero, Tino de Martino. Et le 7 mars de l’an dernier, le quintet a accordé une prestation d’anthologie, à l’AB de Bruxelles. Qui a été immortalisée sur « Evil », un opus paru exclusivement en double vinyle. Un disque qui a bénéficié du concours d’Alan Douches (Motörhead, Dillinger Escape Plan, Sepultura), à la masterisation.

Découpée en 14 plages, cette œuvre recèle les grands classiques de La Muerte. Et tout particulièrement, la cover de Syd Barrett « Lucifer Sam », celle des Osmonds, « Crazy horses » et bien sûr, des Troggs, « Wild Thing ». Même si le fil conducteur repose toujours sur la voix gutturale de Marc, les références à Black Sabbath, Motörhead, Birthday Party et aux Stooges sont toujours bien présentes. Et une piste comme « Ecoute cette prière » réalise la parfaite synthèse de toutes ces références. Un titre sort quand même du lot, le blues fiévreux, menaçant, « L’essence des chocs », démontrant que les musicos sont aussi capables de varier les climats. Le combo vient de partir en tournée et devrait publier un tout nouvel elpee cette année.

 

Dome La Muerte and The Diggers

Dome La Muerte and The Diggers

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Dome La Muerte est italien. De Pise, très exactement. Un chanteur/compositeur/guitariste qui s’est forgé une solide réputation au sein du légendaire CCM, une formation qui avait bénéficié du concours de Jello Biafra à la production. Il porte d’ailleurs plusieurs casquettes, puisqu’il a également fondé Hush et sévit comme guitariste chez No Moving. Sans oublier son implication dans la composition de bande sonore pour le théâtre et le cinéma. Son nouveau projet répond donc au patronyme de Dome La Muerte and The Diggers. Il a choisi d’appeler son band les Diggers, en hommage au mouvement anticapitaliste, né vers 1966-68 du côté de San Francisco (NDR : un mouvement lui-même inspiré par une philosophie apparue à la fin du XIXème siècle). Bref, on comprend mieux pourquoi il est dans la manche d’Eric Reed Boucher alias Jello Biafra. L’ex Dead Kennedys n’a cependant pas collaboré à l’enregistrement de cet opus, mais bien le boss des Fuzztones, Rudi Protudi. Il joue de l’harmonica sur un titre et apporte ses backing vocaux à deux autres, dont la cover des Yardbirds, « Heart full of soul ». Parmi les autres guests, figurent la pianiste Maria Severine (Not Moving), dont les accords aux ivoires roulent tout au long du titre d’ouverture, « Get ready », et puis Mikefuecos (Los Fuecos) responsable des percus sur la ballade mid tempo hantée de chœurs hululés « You shine on me », une compo qui aurait pu figurer au répertoire des Stones, fin des sixties/début des seventies s’il n’y avait l’impétuosité des guitares. Car la majorité de l’opus trempe dans un garage/r&b/punk malsain et incendiaire. Une référence ? Le J. Geils Band. Encore qu’en finale, la reprise du célèbre « Cold turkey » de Plastic Ono Band, emprunte un tempo nettement plus ‘stoogien’. Bref, le moins que l’on puisse dire, c’est que cet elpee déménage…

La Muerte

Raw

La Muerte vient donc de mettre un terme à son existence. Une aventure qui aura cependant duré dix années et inspiré quatre albums studios. Le groupe était apparu pour la toute dernière fois en public le 16 février dernier. A La Luna de Bruxelles. Cet évènement fait l'objet de cet album posthume. Un album ‘live’ enrichi d'un booklet partagé entre photographies du groupe, textes des chansons, coupures de presses et illustrations diaboliquement licencieuses, où se mêlent les clichés du sexe, de la mort, de la vitesse, du manichéisme et de la puissance. Dix-huit titres parmi lesquels figurent les indispensables covers du Floyd ("Lucifer Sam"), des Troggs ("Wild Thing"), ainsi que trois inédits, "Blood On The Moon", "Power" et "Cravacher". (Guy : ‘la scène belge vient de perdre un de ses groupes essentiels; et c'est vraiment dommage!’)