La disparition de Gelatine Turner…

Gelatine Turner, c'est un projet chanson porté par deux frères, Pierre au son et Romain au chant. Ensemble ils composent une chanson hybride entre pop et alternative. « Disparaître », c'est une marche hypnotique, un souffle qui s'emballe, une perte de repère…

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Pour Jane Weaver, l’amour est un spectacle permanent...

Jane Weaver, aka Jane Louise Weaver, est une musicienne originaire de Liverpool. Son nouvel opus, « Love In Constant Spectacle », paraîtra ce 5 avril 2024. Il a été produit par John Parish (PJ Harvey, Eels, Sparklehorse). Son disque le plus intime et le plus…

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Drew Nelson

The other side

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Drew Nelson est issu d’Ottawa. Ce chanteur/guitariste/compositeur canadien était, à l’origine, influencé par le rock'n'roll et le Chicago blues. En 1989, il monte son Drew Nelson Band. Et dans la foulée le combo publie son premier elpee, "The Drew Nelson Band". Puis “The Honeymoon’s Over”, en 1990. En 1994, il enregistre "Mr. Nelson’s Neighbourhood », en solo. De 92 à 97, il commet trois elpees en compagnie de Dutch Mason. Puis, il disparaît de la circulation. Il faut attendre 2001 avant qu’il ne refasse surface. Il sort alors "Just because", long playing solo pour lequel il reçoit le renfort de Steve Marriner à l'harmonica. Et en 2006, paraît "30 odd years". Nouveau long silence ; et huit années plus tard, il a enfin la volonté et la détermination d’opérer son grand retour. Pour y parvenir, il reçoit de nouveau le concours de Southside Steve Marriner, le leader du trio Monkeyjunk! "The other side" est une œuvre blues/roots réunissant onze plages, dont neuf sont signées par Nelson. Les sessions se sont déroulées au studio Signal Path d'Almonte, dans l’Ontario. Trois musiciens y sont totalement impliqués : Drew au chant et aux guitares, Matt Sobb à la batterie, et Marriner à la basse, à l’harmonica et une foule d’autres instruments.

Surprise, c'est une composition de Bob Dylan, "Seven days" qui ouvre le feu. Armé de sa guitare slide, Drew chante d'une voix proche du Zim des débuts. Une reprise de bonne facture. Marriner amorce "Make it right" au piano, un blues imprimé sur un tempo soutenu. La slide ronronne et le jeune Marriner (pas encore 30 ans) dégaine rapidement son harmonica ; et manifestement il est particulièrement doué. Il a, en outre, le don de fouetter l’enthousiasme de Nelson qui libère une excellente envolée de cordes. "Stick around" adopte le rythme de reggae. Kelly Sloan se réserve les backing vocals et Steve se charge de l'orgue. La reprise du notoire "Bird on a wire" de Leonard Cohen est très réussie. Illuminée par la pedal steel de John Steele (Cooper Brothers), elle nous plonge dans un climat country. On passe à du Chicago southside pour "One more chance", un blues lent très proche de Muddy Waters. L'harmonica de Southside Steve et la slide de Drew ressuscitent le tandem de Little Walter et Muddy Waters. Et c’est un vrai bonheur ! "Valentine" nous entraîne à la découverte des paysages lugubres des swamps louisianais. Les sonorités sont réverbérées. Les cordes de Drew et la guitare baritone de Marriner se frictionnent. Excellent ! Nelson emprunte la voix grave de Johnny Cash pour interpréter "Drifting away", une ballade country marquée par le retour de la pedal steel. Et le résultat est sublime ! Caractérisé par ses changements de rythme, "Please come home" est blues de bonne facture, au cours duquel l’harmo du jeune Steve s’enflamme à nouveau. Ballade empreinte de tendresse, "Did you ever?" bénéficie d’excellents arrangements, procurés par la six cordes et le saxophone de Steve Trecarten. "Get it!" est de la pure dynamite. Un rock'n'roll stimulé par la slide dévastatrice et Steve qui double au piano et à l'harmonica. Ballade folk roots, "The other side" est balayé par le violoncelle Ken Kanwisher. Retour réussi pour Drew Nelson !

 

Tracy Nelson

Victim of the blues

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Miss Nelson est intemporelle. Elle foule les planches depuis près d'un demi-siècle. Elle s’était déjà illustrée à travers cette génération porteuse de la contre-culture, fin des sixties, à la tête de Mother Earth. Femme assez corpulente, sa voix est remarquable de puissance. En outre, elle chante aussi bien le blues que la country. « Victim of the blues » constitue son 26ème album ; excusez du peu!

Tracy a eu l'opportunité de signer chez Delta Groove, le label le plus actif dans l’univers du blues. Elle a ainsi voulu saisir cette chance en concoctant un opus rendant hommage aux légendaires maîtres de Chicago. Ceux qui lui communiqué le virus du blues.

Les sessions d’enregistrement se sont déroulées dans le Tennessee, essentiellement au Sound Emporium de Nashville. Pour la circonstance, elle a reçu la collaboration d’une solide équipe de musiciens. Des musiciens qui l’aident à affronter un illustre répertoire.

Lorsqu’on évoque Chicago, on pense tout de suite à Willie Dixon ? N’était-il pas le plus grand compositeur de l’histoire du blues? Tracy démarre l’elpee par "You'll be mine", une compo popularisée à une certaine époque par le mythique Howlin' Wolf. Le tempo est très enlevé. Elle est soutenue par le piano sautillant de Jimmy Pugh. Très habiles, Byron House (bassiste de Robert Pant) et John Gardner constituent la section rythmique. Légère et déconcertante, elle soutient parfaitement les autres musiciens, pendant que Mike Henderson (le leader des Bluebloods) signe son premier envol sur les cordes. "Lead a horse to water" opère un changement de style radical. Les vocaux sont riches, presque gospel. Et pourtant, on est en présence d’une compo country au cours de laquelle Henderson tire son épingle du jeu à la slide, et dont il extrait des sonorités primaires. Le "Shout my baby" de Jimmy Reed est un véritable régal. Tracy revisite parfaitement cette plage imprimée sur ce rythme si caractéristique. Elle est secondée magistralement par son amie louisianaise, Marcia Ball, au piano et au chant. "I know it's a sin" est un autre titre signé Reed ? Un morceau lent qu'elle maîtrise impeccablement tout en privilégiant à nouveau les choeurs, saupoudrés de cette petite touche de gospel. L’émotion et le panache à l’état pur ! "Victim of the blues" est une composition issue de la plume de Ma Rainey. Ce mythe féminin est également une influence majeure pour Tracy. Conduite par le piano acoustique et le banjo d’Henderson, son adaptation est respectueuse de la version originale. Sa cover du "Howlin' for my baby" de Howlin' Wolf est un autre sommet de l’elpee. Pour la circonstance, elle est épaulée au chant par la Texane Angela Strehli. Blues lent, "One more mile" est une composition de Muddy Waters. Otis Spann, brillant pianiste, en avait réservé sa version sur son premier album, "The blues never die". La nouvelle tient également bien la route. Stimulée par le piano de Jimmy Pugh (ancien musicien de Robert Cray et John Lee Hooker), la voix de Nelson es révèle très expressive. Le "Stranger in my own home town" de Percy Mayfield frappe en plein cœur. La rythmique et l'orgue Hammond de Pugh créent un climat énigmatique, au sein duquel Tracy étale son immense talent. Une perle ! R&B lent, "The love you save" a été écrit par Joe Tex, un chanteur, auteur et compositeur de musique soul. Cette merveilleuse adaptation nous transporte en pleine époque Stax. Le "Feel so bad" de Lightnin' Hopkins est très réussi. Henderson se montre généreux aux cordes face aux percussions syncopées de John Gardner. L’opus s’achève par "Without love", une chanson empreinte d’émotion que son amie Irma Thomas avait traduite en succès. Excellent!

Chicago Bob Nelson

Flyin to high

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Bob Nelson n'est pas né à Chicago, mais à Bogalusa, en Louisiane. Cependant, à l’instar de nombreux contemporains, il a débarqué dans le plus grand port des Grand Lacs, très jeune. Une situation qui allait le marquer à vie. Il a largement dépassé les soixante balais aujourd’hui. C'est Muddy Waters qui lui a collé le surnom de Chicago Bob. Adepte de l'harmonica, il apprend à jouer au contact d’artistes notoires comme Junior Wells ou Big Walter Horton. Il a également accompagné John Lee Hooker et Johnny Shines ; et puis a milité au sein du Collwell Winfield Blues Band. Il est ensuite parti vivre à Boston. Au cours des eighties, il incorpore le line up des Heartfixers du guitariste Tinsley Ellis (un album est paru en 1983 chez Landslide : "Live at the Moonshadow") et rejoint même les Shadows.

Après une absence de dix ans, il nous propose enfin ce nouvel opus. Une aventure musicale qu’il poursuit donc dans un style Chicago blues sous une approche louisianaise. Pour la circonstance, il a bénéficié du concours d'excellents musiciens, réunis sous la houlette du pianiste David Maxwell (il est également responsable de la production de l’œuvre). Une section rythmique de rêve a ainsi participé aux sessions d’enregistrement : le bassiste Michael Mudcat Ward ainsi que le drummer Per Hanson, deux ex-Ronnie Earl et Sugar Ray & the Bluetones. Monster Mike Welsh (il est également issu de Boston) et Troy Gonea (Fabulous Thunderbirds, Kim Wilson) se réservent les guitares.

Le disque s’ouvre par "Taking care of business" ; et surtout par le riff qui a fait la célébrité d'Elmore James. A la gratte : Mike Welsh ! Nous baignons bien dans le blues du Chicago Southside ; cependant, Bob a gardé le timbre du chanteur de swamp blues de sa Louisiane natale. Maxwell occupe une place importante dans le décor et Troy Gonea s'éclate dans un style très différent de Welsh. La voix de Bob est une véritable révélation. Assurée, immuablement nonchalante, puissante, elle domine l’ensemble. Le "My bleeding heart" d'Elmore James constitue véritablement un des sommets de la plaque : le piano et la guitare semblent sortir des studios Chess. Nelson a signé trois plages. Tout d’abord "Party after hours". Elle démarre très lentement dans le style de T Bone puis prend progressivement du rythme. Le swing déborde. Tous les musiciens participent aux chœurs. Gonea préserve son style jump pendant que Doug James souffle dans les sax ténor et baryton. "Retirement plan" ensuite. Remarquablement ficelé, ce slow blues et très très proche de Muddy Waters. Quel bonheur de voir et surtout d'entendre Maxwell emprunter le rôle d'Otis Spann et Welsh celui de Jimmie Rogers. Il faut d'ailleurs souligner que dans le même registre, Bob s’autorise une cover du lent "The blues never die" de Spann, avec beaucoup de retenue et de feeling. Maxwell déploie des trésors d'imagination pour faire passer le fantôme de l'inoubliable Otis. Fermez les yeux, et vous y parviendrez assez facilement. Toujours dans le même style, les musiciens haussent le tempo et s’engagent sur le "Popcorn man" de Muddy Waters. Les ivoires s’emballent. L’harmonica participe à cet engouement. Il interprète le "Wish I had someone to love" de Bo Diddley sur un axe Baton Rouge – Chicago. Très paresseuse, la ligne rythmique et portée par Mudcat Ward. Le chant est bouleversant. La production digne de Jay Miller! D’excellente facture, cet album ne recèle aucune faille. On y porte intérêt de bout en bout. Et il s’achève par "Christmas tears", un blues démontrant une dernière fois la sensibilité exacerbée de ce chanteur/harmoniciste talentueux.

Nelson

Revolving Doors

Face aux djeunes rockeurs à la Bijou qui envahissent Paris et la ‘couv’ des magazines de mode, Nelson se pose, là. Quatre types qui ont décidé d’arrêter de se la péter avant d’avoir même commencé, d’autant qu’ils peuvent être fiers de leur premier album, le racé « Revolving Doors ». Après un EP (« Bangkok Riot ») sorti en catimini l’année dernière, voici donc 12 chansons qui ne laisseront pas de marbre les fans de cold wave/post punk à la française (façon Poni Hoax/Bed/Prohibited). On peut s’appeler Nelson et venir de Paris : voilà le véritable esprit frondeur, et pour une fois ce n’est pas qu’une affaire de Converse. Si Joy Division n’a pas fini de hanter les générations de rockeurs qui se suivent et souvent se ressemblent (« The Darkest Parts of Your True Confessions »), Nelson a le mérite d’aller aussi voir du côté de Wire et des Psychedelic Furs (« Inside », « The (over) song »), du Beta Band et du krautrock 00’s à la Secret Machines (« Paid It All », « Freakshows »). La France peut être fière : son revival rock n’est pas qu’en plasticine, ‘je lis Rimbaud et c’est ma mère qui lave mes jeans’. Un peu de maturité sans pose, c’est déjà ça de pris.



Tracy Nelson

Ebony & Irony

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Tracy est originaire de Madison, dans le Wisconsin. Elle a découvert le blues à Chicago au contact du jeune (à l'époque) Charlie Musselwhite. Fin des 60s, elle émigre à San Francisco, alors en plein délire psychédélique. Elle y fonde le groupe Mother Earth. C'est à cette époque qu'elle se fixe définitivement dans une ferme, près de Nashville. Nous sommes alors en 1969.

" Ebony & Ivory " constitue le 20ème album de cette extraordinaire chanteuse. Elle le dédie à la mémoire de Doug Sham, disparu au moment de ces sessions. Tracy entame ce morceau de plastique de la plus belle manière, par "You will find me there". Sa voix majestueuse est enrobée de chœurs chaleureux. Jim Pugh est à l'orgue. Et puis, soudain un solo de guitare sort de nulle part. Une sonorité lugubre qui n'appartient qu'à Mike Henderson, des Bluebloods. D'ailleurs, cette richesse musicale alimente l'ensemble de l'album. "Strongest weakness" progresse à la cadence de la rythmique puissante, appuyée par les cuivres des Memphis Horns. Reese Wynans est à l'orgue. Il a emmené son guitariste, Bob Britt. Tracy et Marcia Ball sont de grandes copines. Aussi, lorsque Tracy décide de chanter le solide rock "Got a new truck", elle invite Mrs Ball au piano. Imprimé sur un riff très Stones, "Quicksand" est coulé dans le même moule. Déjà responsable de plusieurs plages sur "Sing it!", le fameux album commis en duo par Marcia Ball et Irma Thomas, David Egan a écrit les délicats "If you knew how much" et "Even now". Et cela s'entend ! Tramée sur une musique traditionnelle "Last chance" rappelle l'héritage celtique. Et l'accompagnement minimaliste mais tellement efficace de la flûte de pan et du violon fait le plein d'émotion. La voix puissante de Tracy est secondée par le murmure frêle et ombrageux d'Alice Newman qui a écrit cette chanson. Ballade jazzy particulièrmeent lente, composée par Mose Allison, "How much truth" conjugue intimité et beauté. L'arrangement au piano de Reese Wynans est somptueux. Les formules simples sont souvent les meilleures. Le délirant "I must be crazy" se révèle très efficace alors qu'une 2me version de "Strongest weakness" met en exergue la guitare acérée d'Henderson et le piano de Pugh. Un excellent album ; mais quelle chanteuse!

 

Willie Nelson

Teatro

Agé aujourd’hui de 65 ans, Good O’le Willie a toujours le feu sacré. Non seulement, il a vendu plus de 30 millions d’elpees, mais surtout, il a participé à l’enregistrement de plus de 200 albums. Une performance qui lui a valu, en retour, d’être interprété par plus de 100 artistes différents. Sa voix légèrement nasale ne semble même pas avoir été altérée par le poids des ans. Et puis, lorsqu’on sait que Daniel Lanois –dont la carte de visite mentionne U2, Luscious Jackson, les Neville Brothers, Brian Eno et Bob Dylan– s’est assuré la production, tout en participant aux sessions d’enregistrement, on est en droit de s’attendre à une bonne surprise. Pour ceux qui ont la mémoire courte, nous vous rappelons que Lanois était parvenu à remettre le Zim sur les rails, lors de la sortie de « Oh Mercy ».

« Teatro » épingle, en outre, plusieurs grands classiques de Willie : « I never cared for you », « My own peculiar way », « Home motel », « The startingly on the faith of the earth », et trois fragments qui datent du début des eighties, à l’époque où il séjournait à Nashville. Mais des chansons interprétées sous un angle plus atmosphérique, il faut le souligner. D’autant plus qu’Emmylou Harris est venue se joindre à l’équipe pour assurer les backing vocaux. Un disque qui émarge bien sûr à la country, mais pas la country traditionnelle, à cause de ses incursions dans le jazz, le blues, le r&b et le Tex Mex.