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Nerak Roth Patterson

Brown angel

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Enregistré à Yellow Springs, dans l'Ohio, "Brown angel" constitue le dernier album de Patterson. Sa section rythmique est identique : Dale Hughes à la batterie et Eddie Brookshire à la basse ; mais un nouveau claviériste répondant au nom de Chief ‘Johnny’ Lonesome a rejoint le line up. En outre, le son est de bien meilleure qualité que sur le précédent opus.

Le titre maître ouvre la plaque. La voix chaude et puissante de Nerak occupe bien l'espace. La guitare est assez agressive. Le Chief Lonesome siège derrière le piano. L’éclectisme est bien au rendez-vous. "One night stand" campe un blues acoustique. Nerak est seul et gratte son Alvarez Acoustic tout au long de l’instrumental "Walkin' alone", une superbe pièce de guitare classique. Il s'autorise une sortie particulièrement rock, très rythmique, sur le reggae "Lovin' each other". Nous ne sommes alors plus très loin du style de Carlos Santana. "Hotsauce-N-blues" est le titre d’un de ses premiers albums. C’est également celui choisi pour ce blues à ras de terre. Plus de 8' réservées à la formule trio, c'est-à-dire : guitare, piano et harmonica. L'ami Guy Davis est préposé à l’instrument chromatique. Il souffle, fait gémir son instrument et parvient à lui extraire un véritable cri d'effroi! "Raisin' hell" démarre sur un mode funky. La section rythmique est bien mise en avant. L'orgue participe au rythme. Patterson se réserve un envol sur les cordes parfaitement contrôlé. Pourtant, les cordes sont nerveuses, perçantes. Elles pénètrent au plus profond de nos tuyaux acoustiques pour ne plus en ressortir. Ce solo semble interminable, mais paradoxalement ne suscite jamais l'ennui… Nerak Roth replonge dans le blues solennel, en revenant au slow blues de son elpee précédent ; c’est à dire "Bluesdriver", mais enregistré sous une version live. Il a longtemps parcouru les routes au volant de son camion. Il nous restitue ses périples à coups de frissons. Pour la circonstance, le blues le hante. Le ton est cependant plus cabaret, fin de soirée. Ce blues, dépouillé à l'extrême, illustre la sensibilité d’un musicien possédé par sa musique. De très haut niveau, son blues devrait séduire le public européen. D’ailleurs, une tournée de Nerak Roth Patterson est prévue chez nous pour les mois de février et mars. Et puis en mai, flanqué de Guy Davis. "She don't need anybody" adopte un tempo inspiré par Howlin' Wolf. Les musiciens sont au service du rythme. Nerak respire la forme. Talonné par les ivoires insatiables du Chief Lonesome, il chante vigoureusement, tout en décochant encore quelques flèches de ses cordes. Cet elpee d’excellente facture s’achève par un véritable brûlot : "Brown angel blues". Un morceau dont il tire les délires sonores et les effets de saturation de la belle Gibson ES 345, avec les gloussements empruntés au maître du picking, Collins. Un régal!

 

 

Nerak Roth Patterson

Bluesdaddy !

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Ce chanteur/guitariste/compositeur est contaminé par le blues de puis bien longtemps. Ses chansons relatent ses expériences personnelles, des souvenirs de l'époque où il était chauffeur routier, parlent de ses enfants ou se réfèrent encore à Dieu. Il a déjà bien roulé sa bosse. A travers l'Oregon ou l’état de New York. Et la roule encore aujourd'hui en Ohio. Il est notamment monté sur les planches auprès de BB King, Corey Harris ou encore Matt Murphy. Nerak a séjourné trois semaines sur le Vieux Continent en compagnie de Guy Davis ; et à leur retour aux USA, ils ont ouvert une série de concerts pour Jethro Tull. Pour concocter cet elpee (NDR : ce serait son sixième !), il a reçu le concours de son backing group, mais aussi de quelques invités de marque, parmi lesquels figurent l’inévitable Guy Davis et le leader intemporel de Jethro Tull, Ian Anderson. Les sessions d’enregistrement se sont déroulées à Dayton, dans l'Ohio.

L’opus s’ouvre par "Gator meat", une plage instrumentale destinée à présenter les musiciens. Mr Patterson emprunte ici au style de BB King et d’Albert Collins. Mark Crockett est préposé à l'harmonica, Tim Jennens à l'orgue Hammond. Quelques solides pièces sont issues de la plume du grand homme. A l’instar de "You're fired", un bon blues imprimé sur un tempo modéré. Le leader dialogue avec ses cordes. Nerak épanche beaucoup de sensibilité tout au long de "Poppa", une ballade qui exprime l'attachement à son père. Bien mis en avant, l'orgue Hammond ajoute une bonne dose de relief et d'émotion à la compo. Patterson et son ami Guy Davis ont coécrit "Truckin' man's blues" en s'inspirant du "61 highway" de Fred Mc Dowell. Ce blues lent aux accents délicieusement dramatiques bénéficie de la participation de Ian Anderson à la flûte. Une intervention très bluesy pour un des sommets de cet elpee. Anderson apporte encore sa collaboration sur "Closer to my heart". Empreinte de douceur, cette chanson folk est sculptée dans les cordes acoustiques, parcourue par la flûte traversière et caressée par la voix aérienne d'Ericka Rose Patterson. Caractérisée par cette complicité spécifique entre la guitare et l'orgue, "She loves me too" marque un retour au blues. Introduit par une guitare bien amplifiée, mais dont les cordes sont pincées avec une extrême sensibilité, "Bluesdriver" constitue le blues lent de cet album. Un morceau très solennel, aussi. Partagée entre guitare sèche gratte et l'harmonica de Mark, "Please, please" épouse tout naturellement un format intimiste. De bonne facture, cet opus s’achève par "Slow dance", un instrumental au cours duquel Nerak taquine ses cordes à la manière d’Albert Collins.