Quarantième album pour Peter Hammill ! Et à notre humble avis, au vu de la forme qu’il affiche, il n’est pas près de raccrocher. Pourtant, il faut reconnaître que depuis " The noise ", commis en 1993, Peter regarde davantage dans le rétroviseur que vers le futur. On avait déjà pu la constater lors de la sortie de " Roaring forties ", en 94, de " X my heart ", en 96 et d’ " Everyone you hold " en 97.
" This " nous replonge, pour une bonne moitié de l’œuvre, dans le chaos organisé, complexe, envoûtant, à la limite de l’obsessionnel, cher à Vandergraaf Generator. Et on pense ici plus particulièrement à " H to he am the only one ", à " Goldbluff ", mais surtout au chef d’œuvre " Pawn hearts ". Pas étonnant, lorsqu’on sait que son inséparable pote, David Jackson, au saxophone et à la flûte, et puis Stuart Gordon au violon et au violoncelle ont participé activement à l’enregistrement de cet opus, Manny Elis n’apportant sa contribution aux drums et aux percussions que sur quatre morceaux. Peter assure donc tout le reste, y compris le chant et la production. Une fameuse performance, au vu de la richesse de ce disque, qui ne se contente heureusement pas d’exhumer une seule période de son passé alternatif. " Since the kids ", par exemple, est sculpté dans un piano angoissant, souligné de chœurs angéliques, comme à l’époque de " Chameleon in the shadows of the night ", alors que transpercé par le violon tzigane, non pas de Graham Smith, mais de Stuart, " Nightmare " réveille les angoisses éprouvées sur " Over ". En outre, Peter, s’aventure à nouveau dans la recherche technologique. Hybridité âprement électrique d’ " Always is next ", et puis en final une symphonie contemporaine de plus de 14 minutes, sorte de prolongement ambiant entamé en 1980, sur Black Box, et développé quelques années plus tard, mais à leur manière, par Fripp et Eno…