Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

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Malice K sur les ondes…

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Tony Joe White

Rain Crow

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Si vous ne connaissez pas Tony Joe White, c’est que vous n’écoutez jamais la radio. Non seulement certaines de ses compos ont été reprises par des artistes aussi prestigieux qu'Elvis Presley, Ray Charles, Tina Turner et Hank Williams, mais il est également responsable de deux hits incontournables, "Polk salad Annie" et "Groupie girl". Depuis plusieurs décennies, son swamp blues s’identifie parfaitement à la tradition louisianaise. Il est d’ailleurs né dans le nord de cet Etat, près de l’Alabama, à Oak Grove. Et aujourd’hui âgé de 73 balais, il a toujours bon pied bon œil. Au cours de sa carrière, il a publié une trentaine d’albums, dont le dernier, "Hoodoo", remonte à 2013.

"Hoochie woman" nous immerge immédiatement dans l’atmosphère humide et suffocante des marais. Grave et chaleureuse, sa voix est déclamatoire tout au long de cette piste, au cours de laquelle les instruments tracent une ligne de conduite passionnante, et tout particulièrement l’orgue Hammond de Tyson Rogers, qui tire parfaitement son épingle du jeu. Probablement la meilleure plage de l’opus. "The bad wind" baigne au sein d’un même climat. Et narre une ténébreuse aventure sentimentale au cœur des swamps. Ravagés, les riffs de gratte se révèlent menaçants. La voix est monocorde, mais tellement authentique. Chaque sonorité apporte son écot à l’ensemble. Celles des cordes, bien sûr, mais aussi de l’orgue Hammond et des percussions volontairement dramatiques de Bryan Owings. Des accords rythmiques amorcent le titre maître, "Rain Crow". Le drumming d’Owings est écrasant. White souffle ou plutôt crie dans son harmo, des tonalités rudimentaires. Les arrangements sont impeccables. "The opening of the box" est imprimé sur un tempo plus soutenu. La voix de Tony est très proche de celle de John Lee Hooker tout au long de ce swamp boogie qui provoque une transe instrumentale alimentée successivement par la basse de Steve Forrest, la batterie, l’harmonica et enfin les cordes torturées. "Right back in the fire" est une ballade sentimentale dont White a le secret. Fermez les yeux. Il est face à vous, au coin du feu, et susurre ses mots. Rassurante, la guitare rythmique glisse entre les phrases. Excellent ! Billy Boy Thornton (NDR : issu de l’Alabama, cet artiste vivait près de chez White) cosigne "The middle of nowhere", une plage qui nous ramène près de 50 ans en arrière, tant elle trahit des similitudes avec "Polk salad Annie", un des premiers tubes de Tony. Lumineuse, la six cordes entretient l’atmosphère totalement laidback. "Conjure child" relate une autre histoire du pays des marais. White fait allusion au culte vaudou et à une sorcière capable d’apprivoiser serpents et alligators. Tapissé par ses interventions d’orgue mélodieuses, "Where do they go" est une compo empreinte de douceur. Une compo dont la démarche interrogative colle parfaitement à la philosophie de l’artiste. Hypnotique, "Tell me a swamp story" nous entraîne une dernière fois au cœur des swamps. Les percus sont judicieusement funk. Posée, la voix est de nouveau très proche, et la guitare vibre au sein de ce paysage local si spécifique qui a marqué sa vie et son enfance. Et pour que votre info soit complète, sachez que c’est son fils, Jody, qui a assuré la production.

 

Tony Joe White

Deep cuts

Écrit par

Quarante ans que Tony Joe White roule sa bosse. Quatre décennies au cours desquelles il a traversé les générations, sans modifier l’esprit de son style musical ; un style louisianais né dans les swamps, entretenu par sa voix chaleureuse et si présente. Baptisé 'Swamp Fox' (NDR : le renard des marais) Tony a écrit des chansons marquantes, dont certaines ont été reprises par des artistes aussi prestigieux qu'Elvis Presley, Ray Charles, Tina Turner et Hank Williams.

Pour ce nouvel opus, il continue à faire équipe en compagnie de son fils Jody. Ce dernier assure la production et la programmation sonore. En fait, le concept de cette œuvre consiste à reprendre quelques unes des meilleures compositions de Tony Joe et de les transposer dans le monde musical contemporain. Une manière pour White de pouvoir s'identifier aux nouvelles générations, et de montrer qu’il est capable de faire progresser ses idées premières. C'est un risque, particulièrement vis-à-vis de ses vieux fans ; mais c'est aussi un pari largement gagné. Il reprend ainsi ses succès de bayou rock et les adapte au style funky qui colle bien au Tennessee où s'est opéré l'enregistrement. Il est cependant parfois difficile de bien reconnaître les versions originales. Tant "Willie and Laura Mae Jones", "Soul Francisco" et "Aspen, Colorado" (extraits du tout premier album, "Black & White", paru en 68), "Roosevelt & Ira Lee" (issu de "Continued", édité en 1969), "High sheriff of Calhoun Parrish" (il figurait sur "Tony Joe", un disque gravé en 1970), "As the crow flies" (publié sur "The train I'm on" en 1972) ou encore "Homemade ice cream" (titre maître de cet elpee, commis en 73). Le disque recèle également trois instrumentaux composés en compagnie de son fils Jody.

TJW engage ses cordes largement amplifiées au sein de ce climat suffocant. Il souffle dans l'harmonica posé sur le rack. La batterie est à l'avant-plan. Jody s'amuse en introduisant des sons programmés. Mais très vite, nous pénétrons dans le premier "Deep cut". "As the crow flies" est introduit délicatement. Progressivement l’atmosphère devient lourde. Le timbre de Tony est toujours aussi torride, envoûtant. Le funk des marais passe bien la rampe. L'ensemble fonctionne suivant ce schéma, tracé dès l'intro. La voix épouse un profil encore plus profond. Elle devient même brûlante. Pourtant, les percussions sont hypnotiques et cherchent à rafler la mise. Mais la ligne mélodique de "Willie and  Laura Mae Jones" tient la distance. La souffrance est bien de ce monde. La guitare ravagée au fuzz box remplit l'écran sonore, tout en laissant l'orgue Hammond de Tyson Rogers participer au décor. Cette fresque a de l'allure. Elle va crescendo jusqu'à son terme. L’introduction des nouveaux instruments s’opère progressivement. Un orgue lointain crache ses dernières cartouches. La guitare est à l'agonie. L’ambiance est on ne peut plus lugubre lorsque les percussions annoncent le vieux hit "Soul Francisco". Il est pratiquement méconnaissable. Il évolue au beau milieu d’une orgie sonore indescriptible ; mais il faut reconnaître la richesse du travail sur les cordes. "Run with the bulls" revient à un format moins dévastateur, moins torturé. L’atmosphère y est même hispanique et relaxante. Un seul morceau échappe au travail de dissection et de contrôle des sons : le calme et intimiste "Aspen Colorado". Une quiétude qui persiste sur "Homemade ice cream", mais en trahissant une touche orientale. Le dernier 'deep cut", "Roosevelt and Ira Lee", est un parfait résumé de cet opus. L’atmosphère est humide et presque irrespirable. Nous traversons les marais louisianais, refuge des terribles alligators dont le cuir vert illustre la pochette et le disque lui-même, comme une estampe d'appellation contrôlée.

 

Tony Joe White

Uncovered

Écrit par

Tony Joe White est une institution dans l’univers du rock. Issu des swamps marécageux de la Louisiane (NDR : il est né à Goodwill, dans un quartier de Los Angeles, en 1943), il remporte un vif succès commercial lors de la sortie de "Polk salad Annie". Nous sommes alors en 1969. L'année suivante, son "Rainy night in Georgia", chanté par Brook Benton, obtient un hit retentissant. Depuis, il sillonne régulièrement les routes de tous les continents. Récoltant le même succès. Au cours de ces trois décennies, il a commis quelques elpees d'excellente facture ; mais aussi écrit pour des artistes aussi notoires que Ray Charles, Elvis Presley, Joe Cocker ou Tina Turner. Il est surnommé 'The swamp fox' (NDR : traduction le 'renard des marais'). ‘Live’ il se produit souvent en compagnie de son fils Jody, préposé à la batterie. C’est également son manager et le co-producteur de ce nouvel album, parfaitement enregistré dans la tradition de Tony Joe. Teinté de soul, son swamp blues baigne au sein d’une ambiance tellement personnelle : indolente, ‘laidback’ (NDR : suivant l’expression utilisée en anglo-saxon !). On l’imagine facilement assis devant un feu de bois, le long d'une rivière, chantant de sa voix chaude en grattant ses cordes.

Sur "Uncovered", White nous propose sept nouveaux titres et trois anciennes compos remises au goût du jour. "Run for cover" ouvre l’opus. Le tempo est flemmard. Les cuivres, l’orgue Hammond et surtout les choeurs des Settles Connection soutiennent très bien la voix chaude de Tony Joe. Swamp blues lent, familier, "Not one bad thought" trempe dans un univers typiquement White. Les deux guitares sont bien distinctes. A gauche, le son réverbéré, classique, de Tony Joe. A droite, le jeu tout en rythmique de - bien sûr ! - Mark Knopfler. Le soliste emblématique de Dire Straits partage même les couplets en compagnie de notre renard. Un léger parfum de funk paisible flotte tout au long de cette plage. Tony Joe White est passé maître dans l’art du style 'laidback', décontracté. A l’instar d’Eric Clapton. Le Londonien ! Qui apporte son concours pour une nouvelle version de "Did somebody make a fool out of you", une chanson écrite en 1973. Et c’est un véritable bonheur de retrouver ces deux musiciens chanter et jouer ensemble. Sans que quiconque ne tire la couverture vers lui. Et puis JJ Cale. La légende californienne susurre la jolie ballade "Louvelda". Les deux virtuoses se mesurent dans un dépouillement extrême. Mais ils entretiennent une telle flamme, une telle chaleur, que le climat finit par nous envoûter et surtout par nous interpeller. Même lorsqu’elle réverbère dans un écho lointain, la guitare ne désarme jamais ! "Rebellion" est la plage que je préfère. Une pointe d'agressivité (contenue) dans la voix, Tony Joe clame vouloir rester maître de son art. Composer et jouer sa musique sans la moindre contrainte ; et surtout ne pas devoir se plier aux impératifs commerciaux. La guitare se fait l'interprète de l'artiste pour entretenir ce climat de rébellion. "Shakin' the blues" constitue un autre moment empreint d'émotion et d'intensité. Un blues funkysant signé Waylon Jennings, un chanteur de country disparu en 2002. Waylon chante ici une de ses dernières chansons enregistrées chez Tony Joe. La magie des studios (NDR : ceux de Nashville) a permis à Jody White de retravailler cette plage. Waylon avait connu un certain succès en commettant "Rainy night in Georgia". Tony Joe White propose ici une nouvelle version de cette jolie chanson intimiste. Michael McDonald est le dernier collaborateur de cet opus. Ce chanteur est devenu très populaire outre-Atlantique en militant chez Steely Dan et les Doobie Brothers. Sa voix pure et cristalline illumine la ballade swamp soul "Baby don't look down". Tony Joe nous entraîne dans la confidence pour reprendre son "Taking the midnight train", une compo écrite en 1973. Et dans ce style, il est sans rival. D’excellente facture, cet elpee s’achève comme il s’était ouvert : par une plage funky. Intitulée "Keep of the fire", elle est enrichie de chœurs, de cuivres, tapissée d’un orgue et toujours canalisée par cette guitare fiévreuse…