La cavalcade de Jéhan…

Poussé par un nouvel élan poétique, Jean Jéhan a sorti son nouvel opus, « On ne sait jamais », le 18 novembre 2023. Pour ce cinquième elpee, Jéhan fait le choix de s'affranchir de ses affinités folk rock, pour aller vers des horizons plus dégagés. On retrouve…

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Le venin de Judith Hill...

Chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste, Juidith Hill, sortira son nouvel opus, « Letters From A Black Widow » le 12 avril 2024. Un album taillé en 12 pièces qui présente une histoire fascinante oscillant de la douleur privée à la transcendance…

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Various Artists

Milky Disco 2… Let’s Go Freak Out !

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Il y a un an, le sympathique label Lo Recordings éditait « Milky Disco », une compilation audacieuse et respectable de nu-disco qui épinglait toute une série d’artistes bien dans l’air du temps comme les notoires Lindstrom & Prins Thomas ou encore Black Devil Disco Club. Le succès de ce recueil a, bien sûr, donné l’envie à John Tye, le boss de l’écurie, de lui donner une suite.

« Milky Disco 2… Let’s Go Freak Out ! » est double. Bande son de l’été, cet opus accorde une place importante aux nouvelles textures synthétiques et aux beats purs, où néo-disco, electronica et ambient s’agitent sur fond de psychédélisme et d’avant-gardisme électronique. On retrouve sur cette galette, des pépites concoctées par des grosses pointures du style, comme l’Américain Hatchback, Black Devil Disco Club remixé par Richard Sen, Black Mustang (le projet de John Tye) ainsi que le side project de Luke Vibert, Kerrier District ; mais également des artistes moins connus mais dont les performances sont tout aussi convaincantes. C’est le cas de Pollyester, Soft Circle (ex drummer de Black Dice) ainsi que Canyons, nouvelle signature chez DFA. Et même si le second cd est un peu plus pompeux, il a l’audace de nous proposer un éventail d’artistes qui s’intéressent tour à tour à la techno de Détroit, aux envolées Krautrock, à l’Italodsico et même de replonger dans les 80’s, mais sur la côte Ouest. « Milky Disco 2… Let’s Go Freak Out ! » ou comment traverser la frontière du son pour entrer dans un nouvel espace de création…

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Ibérico Jazz : Las producciones de Antoliano Toldos 1967/1972

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Producteur, Antoliano Toldos avait pris le pari fou de fonder un label de jazz dans une Espagne encore franquiste. De 1967 à 1972, le label Calandria a donc aligné des singles de jazz funk qui n’ont rien à envier aux disques qui sortaient chez les géants américains comme Verve et, dans une moindre mesure, Blue Note. Les treize morceaux réunis sur cet opus émanent de six formations différentes dont le groupe de Toldos, logiquement baptisé Toldos y su Grupo. Le menu est simple : un mélange d’instruments acoustiques et électriques où la batterie et les percussions tiennent le haut du pavé. La qualité sonore est irréprochable ; et, même si elles ne se démarquent en rien de leurs illustres modèles, ces improvisations endiablées et funky plairont aux fans de Wes Montgomery, Jimmy Smith, Cannonball Adderley ou encore Julian ‘Cannonball’ Adderley.

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Groovadelia 2 : 21st Century Spanish Groove

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Deuxième volume de la série, “Groovadelia” s’attache à présenter la nouvelle scène latin/funk/soul/jazz espagnole. Les vingt-quatre titres répartis sur deux rondelles rendent un hommage appuyé à tous les grands maîtres des genres susmentionnés (Jimmy Smith, Sly Stone, Zapp, Eddie Bo…) Si vous privilégiez l’originalité, vous pouvez d’ores et déjà passer leur chemin ; car bien que ces titres aient été enregistrés dans les années 2000, le cachet sonore reste pour le moins passéiste. La compilation aurait aussi gagné à être plus concise, certains morceaux ne dépassant pas le stade de l’anecdotique, malgré une indiscutable dextérité musicale. Mais tout n’est pas à jeter pour autant dans ce tracklisting majoritairement instrumental. L’électro funk ‘à la Zapp’ des Soul Vigilantes fait mouche, tout comme le funk rap efficace de Campeon & Calagad ou encore le bel instru planant d’Octopus. Sur l’autre rondelle, on pointera le deep funk d’Afro Soul Toating et l’impérial « Doin’ It » de Glen Anthony Henry, véritable tube en puissance. Cette dernière plage nous fait finalement comprendre ce qu’il manque vraiment à cette double compilation : des compos vraiment marquantes.

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Luxembourg’s Finest Volume 2

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Quand les Luxembourgeois débarquent, ils ne font pas les choses à moitié, et j’en parle en connaissance de cause. En découvrant cette deuxième sélection du Rockhal (considéré comme le plus grand centre de musique amplifiée du Luxembourg), on devait donc s’attendre à tout. Et comme d’hab’ chez les Luxos, difficile d’en ressortir indemnes. Présentés comme les meilleurs espoirs musicaux grand-ducaux actuels, les 14 groupes réunis sur cette galette ont fait fort. Tout commence par une joke en compagnie du groupe Mutiny On The Bounty et leur « Call Me Cheesus ». Ils nous balancent un bon gros rock gras de bonne facture qui décrasse les oreilles d’entrée de jeu. Suivi de très près par une autre joke : « Fjord Mustang ». Un electro rock fort sympa, dont le groupe Artaban peut être fier. Half Flavin et son « Uplift » tournoie dans un univers sis quelque part entre Fleischmann et Chris Martin, sur une electro folk hypnotique. Des trois premiers morceaux de la compile, il n’y a donc pas grand chose à jeter. La suite est moins indispensable, même si Miaow Miaow aux accents de Bloc Party et !!!, Minipli ou Thorun And The Woggiebears, viennent à nouveau relever le niveau de manière fort respectable. Entre ces petites capsules de fraîcheur viennent se greffer des groupes de métal à faire frémir, comme Clean State, caractérisé par ses vocaux gutturaux influencés par une série B ou Miles To Perdition qui nous rendent muets de trouille. Enfin, pour clôturer la ronde de l’éclectisme, il faudra compter sur le parfum 80’s electronica répandu par Flashy Rock ou Avastar, qui perdent tout cachet face aux excellentes prestations du reste de l’album. « Luxembourg’s Finest Volume 2 » est donc un recueil fort agréable à écouter, vu son éclectisme et la qualité indéniable de certaines formations. Petit clin d’œil qui m’a fait énormément sourire, l’adresse du Rockhal est sise 5 avenue du Rock’n’Roll à Esch/Alzette. Nos voisins ne manquent manifestement pas d’humour…

 

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Dr Boogie presents : 26 deranged and smokin' Cool Cats

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Ce recueil n’est pas consacré au blues, mais au rockabilly. Un style qui a fait fureur entre 54 et 59, aux States. Une multitude d’artistes s’y sont frottés. Et la plupart n’ont jamais dépassé le stade du juke-box, alors en vogue. Mais ces anonymes ont parfois commis de petites perles. Et c’est ce que ce « Dr Boogie presents : 26 deranged and smokin' Cool Cats » nous permet de découvrir. Pas question, donc ici, d’artistes notoires ou même de légendes.

Le rockabilly est né très tôt au cours des fifties. Une musique plutôt blanche, sudiste, qui allait préluder la naissance du rock'n'roll à Memphis, en 1954. Un style qui allait progressivement disparaître à la fin des 50s. Ce qui n’a pas empêché toute une série de vagues revivalistes. Et aujourd’hui encore, de nombreuses formations américaines se reconnaissent dans cette scène musicale énergique et excitante. Dr Boogie a eu l’excellente initiative d’exhumer ces 26 plages rythmées, rockabilly ou tout simplement rock'n'roll. Si la compile affiche une certaine homogénéité, elle autorise des approches différentes. Et bien que la guitare soit reine, d'autres instruments clé, comme le sax hurleur et le piano ont également droit au chapitre.

Johnny Jay ouvre le disque par "Sugar doll". Les accords de piano sont sautillants. On en a des fourmis dans les jambes. Son backing group reprend en chœur les paroles. Faut dire qu’à l’époque, le doo wop était largement associé à ce style. La succession des plages est de très bon niveau. Sur "Love bug crawl", Jimmy Edwards est soutenu par des accords de guitare digne des bonnes productions Sun de Memphis. "Rockin' spot" est balayé par les cordes ravageuses de Curly Coldiron. Un sax hurleur bien graisseux nous adresse un clin d'œil sur le "Red hot car" de Danny Verne. Il est vrai que dans cet univers sonore, le thème de la voiture est rituel. Le "Doin' allright" d’Eddie Cash nous entraîne sur la piste de danse. Le piano est omniprésent tout au long de ce morceau que n’aurait pas renié Jerry Lee Lewis. Des ivoires qui dynamisent le fracassant "Country woman" des Cals, le redoutable "The joint's really jumpin'" de Jimmy Evans ainsi que le "Gee whee Liz" de Charles Sens (NDLR : avec ou sans plomb ?) On a aussi droit à quelques morceaux de bon rock’ roll. Et franchement on a l’impression que des plages comme le "Gonna be better times" d'Al Urban ou "I can't help it" de Bing Day n’ont pas pris une ride. Ils sont même proches d'Eddie Cochran et de Gene Vincent. Des sommets de l’album, il faut le reconnaître. Et "Bop a lena" de John Friis & the Valiants ainsi que "Money is the thing of the past" de Ronnie Haig n’ont rien à envier aux productions contemporaines. La dose de swing libérée sur le très jazz "Big dog little dog" de Harvey Hunt est très subtile. Le "Rockabilly Hop" de Bill Moss évoque le Bo Diddley beat. Caractérisé par une étonnante conjugaison de guitare et de basse, le blues "Little bitty boy" de TK Hulin est imprimé sur un tempo frénétique. Cette excellente rétrospective consacrée aux fifties s’achève par "Sledgehammer", un instrumental saignant signé par les Trashers.

 

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Dr Boogie presents : Shim Sham Shimmy

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Cette obscure collection nous plonge plus de cinquante ans en arrière, à l'époque où le blues s’était amplifié. Une période exaltante, véritable creuset du futur. Dr Boogie a puisé dans l'inépuisable vivier du sud des USA. Pas moins de trente artistes différents sont ici épinglés, dont certains allaient devenir célèbres ; mais d'autres ne jamais rencontrer la moindre reconnaisse ou le moindre succès. Ils n'en demeurent pas moins des témoignages authentiques.

L’opus s’ouvre par la plage la plus percutante. Celle qui donne son nom à l'album. Un morceau de l'inénarrable Champion Jack Dupree, chanteur, pianiste et boxeur de la Nouvelle Orléans. Le son est incroyablement actuel. Le guitariste (NDR : Stick McGhee?) déménage en diable.

Parmi les artistes qui se forgeront une notoriété, le recueil ne pouvait ignorer Joe Hill Louis, le ‘one man band’ de Memphis. Pourtant, il est ici impliqué au sein d’un groupe pour attaquer l’excellent "She's taking all my money". Trop tôt disparu (NDR : à l’âge de 36 ans), il avait enregistré au sein des studios Sun.

Autre homme-orchestre, Doctor Ross a également recueilli un certain succès. Il avait aussi enregistré à Memphis, pour Sun. Ses interventions à l’harmonica étaient très offensives. Et il le démontre tout au long de son "Texas hop".

Texan, Albert Collins est sans doute celui qui a acquis la plus grande popularité chez nous. Un tout grand ! Surnommé ‘The Ice Man’, il appréciait les références au froid. Pas étonnant, que ce soit son tout premier enregistrement, l'instrumental "Freeze", qui ait été choisi.

Larry Dale jouit également d’une fameuse réputation. Il est toujours vivant ! Inspiré par BB King, ce chanteur nous propose "You better need my warning", un morceau datant de 1954. Il est interprété en compagnie d’un Big Band, au sein duquel figurent Mickey Baker aux cordes et Jack Dupree aux ivoires.

Sam Myers nous a quittés en 2006. Un musicien remarquable et un personnage attachant. Heureusement, il a pu goûter au succès de son vivant. On le retrouve en 1957 ; il avait alors 21 ans, en compagnie d’Anson Funderburgh et des Rockets pour le stupéfiant "Rhythm with me", un instrumental au cours duquel il démontre qu’il avait du souffle et de la classe.

Papa George Lightfoot est un autre harmoniciste magique. Issu de Nachez, dans le Mississippi, son jeu était fascinant. Il est malheureusement décédé à 47 ans, alors qu'il avait opéré un retour à l’avant-plan.

On en vient maintenant aux illustres inconnus. Dont certains méritent franchement tout notre intérêt. Et je pense tout d’abord à Ramblin' Hi Harris responsable d’un swamp blues indolent, reproduit sur "I haven't got a home" ou encore Bobo Jenkins dont le séduisant "Nothing but love" évolue dans un registre proche d’un bon Jimmy Reed. Les échanges vifs, vibrants, opérés entre les cordes et le piano sur le "Good woman blues" de B Brown & MC Vouts emportent aussi nos suffrages. Chanteur/pianiste, Cecil Gant est considéré comme le grand-père du rock. Enregistré peu avant sa mort, son "We're gonna rock" date de 1950 " ; et il est bien saignant. Claviériste originaire de Memphis, Eddie Snow a côtoyé BB et Albert King. Son "I'm off that stuff" est fort intéressant. Tout comme le "I'm gonna kill that hen" de Blue Charlie Morris. Charles Sheffield chante d’un timbre puissant, mordant, âpre, "Isabella", soutenu par d'excellentes parties de piano et de guitare. Issu de Detroit, Baby Boy Warren a reçu le concours de Sonny Boy Williamson II sur "Santa Fe". Le souffle de la légende est aussi puissant que prodigieux. Louisianais, Morris Pejos avait émigré à Chicago. Il était marié à la chanteuse Mary Lane. Il est responsable d’une multitude d’enregistrements. Sa guitare alerte et primaire déménage tout au long de "Screamin' n'cryin", un morceau au cours duquel le pianiste Henry Gray lui apporte son concours. Epinglons encore la présence de Willie Egan, un illustre chanteur/pianiste de R&B ainsi que deux guitaristes novateurs pour leur époque. Tout d’abord Pat Hare. Pas seulement pour avoir côtoyé les plus grands, mais parce qu’il était parvenu à maîtriser la distorsion. Ce qui ne l’a pas empêché de finir ses jours derrière les barreaux. Et enfin et surtout Lonnie Johnson. Un personnage vénéré par ses pairs, auquel le "Can't sleep anymore" lui est réservé. Une merveilleuse collection!

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Protected : Massive Samples

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L’an dernier, le label Rapster s’était déjà attaché à faire connaître les morceaux ‘samplés’ par Daft Punk, pour concocter une volée de tubes planétaires. C’est au tour de Massive Attack de subir le même traitement. « Protected » se concentre principalement sur les titres repris ou ‘samplés’ par le collectif de Bristol sur ses premiers disques : « Protection » et surtout le séminal « Blue Lines ».

Pour créer leurs ambiances ouateuses, les gars de Bristol ont beaucoup pioché dans la soul, le disco le funk, le jazz et le reggae. Ces douze titres reflètent parfaitement les goûts musicaux du groupe ; les nerds musicaux s’amuseront d’ailleurs à essayer de reconnaître les portions musicales empruntées et recyclées par Massive Attack. Certaines sont évidentes, d’autres beaucoup moins…

Pour ceux qui veulent juste écouter de la musique sans jouer aux archéologues musicaux, « Protected » recèle quelques purs chefs-d’œuvre. Outre le magnifique « Be Thankful For What You’ve Got » de William DeVaughn, on pointera quelques pépites d’Al Green, James Brown, des Blackbyrds ou encore d’Isaac Hayes. Au rayon reggae, figure l’immortel « Man Next Door » de John Holt (repris sur « Mezzanine » par Horace Andy), un des titres les plus beaux et poignants de la musique jamaïcaine, toutes époques confondues. « It’s massive baby ! »

 

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Original Soundtrack : Palermo Shooting

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« Palermo Shooting » est le dernier long métrage de Wim Wenders, contant la romance à l’italienne entre un photographe allemand et une femme plus jeune. Le film, dont une sortie en salle dans notre pays est plus qu’incertaine, réunit à l’écran Dennis Hopper, Lou Reed, Milla Jovovich et… Campino, leader de la formation allemande Die Toten Hosen, dans le rôle principal. La dernière œuvre de Wenders, qui a soufflé un froid lors de la dernière édition du festival de Cannes, trouve sa force principale dans sa bande son qui réunit, à parts presque égales, classiques et inédits.

Ainsi les « Postcards From Italy » de Beirut, « The Rip » de Portishead, « Some Kinda Love » de The Velvet Underground ou « The Black Light » de Calexico côtoient des morceaux écrits spécialement pour « Palermo Shooting ». Parmi ceux-ci, deux inédits de Get Well Soon et Grinderman (dont un « Dream (Song For Finn) » au phrasé rappelant étrangement « One Love » de U2), trois instrumentaux du compositeur Irmin Schmidt (ancien membre de Can) ou encore une envoûtante ritournelle de l’allemande Sybille Baier. Seul un titre, l’italo-pop « Quello Che Non Ho » de Fabrizio De André vient gâcher l’ambiance installée par les autres artistes du tracklisting. A défaut de découvrir le long métrage critiqué de Wenders en salle, les fans du réalisateur peuvent se jeter les yeux fermés sur la bande son, un relativement bon petit lot de consolation.

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Arriba La Cumbia !

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La Cumbia est un style musical né au vingtième siècle, en Colombie. C’est un mélange opéré entre des courants musicaux européens et des rythmes afro-latins. La forme traditionnelle du Cumbia s’est imposée sur le continent sud-américain dans les années 60 et 70. Très mélodique, elle est portée par l’accordéon, les voix et les percus. Au cours des décennies suivantes, elle passe de mode… Fin de l’épisode. Car au cours des années 2000, des bidouilleurs mexicains (Toy Selectah et Control Machete) décident d’intégrer les sonorités Cumbia à l’électronique. Ils composent d’ailleurs « Cumbia Sobre El Rio », un tube qui va essaimer l’Amérique du Sud. Le phénomène gagne l’Argentine (NDR : où la Nueva Cumbia fonctionne très fort). Là-bas, elle se frotte au reggaeton, au crunk et au rap. Le phénomène atteint désormais l’Europe où beaucoup de magazines ont glosé sur le genre. « Arriba La Cumbia » se consacre donc à ce phénomène ; une compilation mixée par l’Anglais Russ Jones (Future World Funk). Quatorze plages partagées entre quelques très beaux morceaux de Cumbia ‘à l’ancienne’ et des plages plus électro concoctées par des pointures occidentales comme Basement Jaxx et Up, Bustle & Out ; mais aussi par les vrais représentants du genre, qui sont bien évidemment sud-américains (Toy Selectah, Los Galleros, Corraleros de Majagual). Un joyeux et frénétique bordel où on trouve des bribes de tango, de ragga, de hip hop, de dub et de reggaeton. Un disque à ressortir lorsque les rayons du soleil recommenceront à chauffer cette partie du globe. L’effet est garanti, le rhum aidant.

 

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Johnny Cash Remixed

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Johnny Cash n’est pas mort. Enfin, dans l’esprit de nombreux artistes. Et c’est ce que ce disque tente de prouver. En essayant de lui rendre hommage. Imaginée notamment par Snoop Dog et John Carter Cash (le fils de Johnny Cash et June Carter), cette compile intitulée « Johnny Cash Remixed » revisite toute une série de compos écrites par feu le chanteur/compositeur américain. Mais sincèrement, était-il vraiment nécessaire de remixer une partie du répertoire d’un artiste aussi mythique ? On veut bien que ces exercices de style aient été exécutés par des personnalités notoires issues de la scène contemporaine, qu’elles soient hip hop, rock ou électro. Mais pour quel résultat ? On n’est pas loin du massacre, en pure et due forme. Et à la limite, on pourrait presque parler de manque de respect vis-à-vis d’un tel monstre sacré. Le pauvre Johnny doit certainement se retourner dans sa tombe en entendant la nouvelle version d’« I Walk The Line », remixée par QDT Muzic. Déjà que la voix de Cash a été trafiquée, mais les quelques timides flows proposés par Snoop Dog, sont carrément pathétiques. Et le remix de « Sugartime » opéré par Kennedy, n’est pas mieux réussi. Une exception qui confirme la règle : l’exercice de style magistral effectué sur « I Heard That Lonesome Whistle Blow » par l’électronicien berlinois Apparat. Pour la circonstance, il est parvenu à planter quelques beats profonds dans l’expression sonore, sans pour autant la dénaturer. Mais une seule plage sur les douze que recèle l’elpee, c’est un peu maigre…

 

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3ème Tour de Chauffe - édition 2008

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‘Tour de chauffe’ est un dispositif d’accompagnement aux pratiques amateurs mené avec le soutien financier de LMCU par trois structures culturelles de la métropole lilloise : La Maison de la Musique, le Centre Musical les Arcades de Faches Thumenil, le Nautilys de Comines ainsi que la Maison Folie-Ferme d’en haut de Villeneuve d’Ascq.

Cette opération a permis à 18 groupes de la métropole de bénéficier, durant l’année 2008, d’un diagnostic scénique mené en partenariat avec l’ARA, d’un résidence de travail scénique, d’un enregistrement professionnel de 2 titres, d’une aide à la structuration administrative et à la communication, et de formations diverses et variées (législation du spectacle, MAO, mise en scène, etc.) Un festival dans les trois lieux et un double cd compilatif concluent cette année de travail. Une compile sur laquelle nous allons nous pencher…

Neuf groupes par plaque. Sur la première, on navigue de la pop ‘beatlenesque’ (NDR : les mélomanes contemporains parleront plutôt des Kooks) et allègre des Lensois de The Meeting Room au multi-instrumentiste Delbi, alias Romain Delebarre, dont l’alt indie blues chargé de groove fait la parfaite synthèse entre Keziah Jones, M et Jeff Buckley (NDR : mon coup de cœur pour cette volée) en passant par le collectif Koutoux et son cocktail excitant de jazz/electronica secoué par une bonne dose d’afro beat (et en particulier ghanéen), le grindcore concis et dévastateur de H.O.Z qui débarque ( ?!?!?) de Dunkerque, Siamese, combo artésien dont l’expression sonore évolue entre pop mélancolique, introspective (l’écurie madrilène Acuarela n’est pas loin) et prog atmosphérique (NDR : enfin sur les deux morceaux ici proposés), le duo acoustique lillois Dos de Mayo, responsable d’une musique minimaliste, mais aussi arty, dont l’originalité procède du contraste entre mélodie et dissonances, infiltrée par des vocaux sinusoïdaux. Des artistes plutôt complets puisqu’ils sont également impliqués dans l’univers des créations plastiques. Ce qui explique sans doute le choix de leur patronyme (NDR : une peinture de Goya, si vous l’ignoriez !) Reste encore l’électro-acoustique de Sim#6 (NDR : encore des Lillois) aussi fragile et esthétique que celle de Lali Puna, le jazz pop de G Quartet, sis quelque part entre Sade et Isabelle Antena pour les parties les plus mélodiques, quoique susceptible de virer à l’expérimentation, dès que l’instrumental prend le dessus et enfin Exposive Potatoe (Wazemmes-Lille) dont le ska festif mais aussi revendicateur est influencé aussi bien par le hip hop, le blues, le rock, le metal, le punk que le reggae.

On en arrive à la deuxième plaque. Qui s’ouvre par le reggae/dub/roots de Utopians et s’achève par Joe et la Machine, alias Jonathan Rabany, qui malgré son attirail technologique (pédales, sampler, sequencer) puise manifestement son inspiration chez Louise Attaque, Mano Solo et Noir Désir, en passant par le collectif hip hop engagé (NDR : teinté d’un zeste de folklore celtique sur « Bordel sans sommation ») Tribunal Poursuite, OSNI dont l’expression sonore baigne au sein d’un climat shoegaze infecté de surf, Osiaws qui se faufile entre swing, cabaret, reggae, musette, valse, tango, flamenco, soul et rock, le néo prog versatile de RFA, au cours duquel tant le violon hanté par le spectre de feu Jean-Luc Ponty (NDR : celui de Mahavishnu Orchestra ?) que l’accordéon argentin peuvent se relayer sans pour autant se froisser, le skacore de Mister Jingle, l’électro power rock de Bzz et enfin la rencontre entre swing et poésie française (Jacques Higelin ?) célébrée par Barbara Rose.

Pour plus d’infos : http://www.tourdechauffe.fr  et http://www.myspace.com/tourdechauffe

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Jaune Orange Compilation Volume 4

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Il y a déjà plusieurs années que le collectif liégeois fait partie de ces irréductibles indépendants qui s’efforcent de faire connaître le rock du terroir à leurs concitoyens. Mais les activités de Jaune Orange ne s’arrêtent pas à ce stade. Le collectif organise de nombreux concerts dans la région de Liège, en marquant une nette préférence pour le rock underground et indie. Ce quatrième volume réunit les travaux récents des anciennes et nouvelles recrues du label. Et comme d’habitude, il est copieux. Les plus connus (Malibu Stacy, Girls In Hawaii, Hollywood Porn Stars, Superlux) côtoient les vétérans (7ven Pm, Vancouver) ; mais aussi quelques nouvelles recrues prometteuses, comme les très bons Dan San. Les styles musicaux se télescopent : du rock bien graisseux à l’électro pop, quasiment tous les courants gravitant autour de la planète rock sont représentés. Au sein de cet opulent menu, on épinglera l’excellent folk psychédélique de Dan San, les tranches de rock sautillant et efficace de **Two-Star Hotel, mais aussi de Hollywood P$$$ Stars, la belle pop très ‘New Order’ de Tsu, le noise rock reptilien d’Electric Ladies Blues (sur le judicieusement intitulé « Motherfucker ») et l’élégance mélodique des Girls In Hawaii, qui pour l’occasion reprend les excellents Spinvis sur « Voor ik vergeet ». Un cru de bonne qualité, donc, de la part d’une structure qui mérite tout le respect possible. Longue vie à eux !

 

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The Best of Bond… James Bond

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Quarante-six ans déjà que le plus célèbre espion de l’Albion sert la reine. Depuis la sortie de « James Bond contre Dr No », en 1962, James Bond est bel et bien devenu un mythe. Cette compile rend donc hommage à l’agent 007. On y retrouve donc la plupart des thèmes sonores, devenus pour la plupart célèbres. Il y avait eu un premier recueil consacré à ce type de B.O. C’était en 1992. Lors de la célébration du trentième anniversaire de l’homme au Walter PPK. Depuis, il faut avouer que la série cinématographique ne s’est jamais interrompue ; même si elle a consommé des tas d’acteurs différents. Outre les titres notoires interprétés par John Barry & Orchestra, Tom Jones ou encore la formidable Shirley Bassey, ce « Best Of Bond… James Bond » recèle donc les morceaux-phares consacrés aux longs métrages les plus récents. Et notamment le superbe « Goldeneye » de Tina Turner, destiné au premier film de l’ère Pierce Brosnan. Sans oublier le « Die Another Day » de Madona, dont le style déjanté avait totalement rompu avec le profil de certains classiques. Ou encore le « You Know My Name » de Chris Cornel pour le très controversé mais excellent « Casino Royale ». Petite déception néanmoins, le thème de « Quantum Of Solace », dernier épisode de la saga Bond, n’y figure pas…

 
 

Outre ses 24 plages audio, ce « Best Of » inclut un Dvd de 7 plages recelant quelques surprises. Et notamment une version ‘live’ du « Goldfinger » de Shirley Bassey ainsi qu’un documentaire consacré aux thèmes musicaux du plus célèbre agent du MI6.

 
 

« Best Of Bond… James Bond » n’est certes pas un objet unique pour tout collectionneur ; mais il ferait néanmoins très bien l’affaire comme cadeau de fête de fin d’année. A bon entendeur…

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Rich man's war

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Sous-titrée "New blues & Roots songs of peace and protest", cette collection a été colligée par Kenneth Bays. Il a réuni des chansons écrites au début de ce siècle. C’est-à-dire lors du dernier mandat de Georges W Bush. Vous vous en doutez, les textes traitent des injustices sociales et économiques, de la multiplication des conflits qui ont secoué les quatre coins de la planète, le plus souvent pour des motifs futiles et dont la responsabilité incombe au 43ème président des Etats-Unis. Comme quoi, le blues peut également véhiculer des discours engagés. Et pourtant, tous ces artistes ont paradoxalement voulu faire passer un message d'espoir et de paix ; à l’instar de celui qui avait déjà été revendiqué, voici déjà bien longtemps, par les Leabelly, J.B Lenoir, Josh White et consorts.

Sur cette compile, on retrouve autant d’artistes se produisant en acoustique que branchés à l’électricité. Bob Brozman ouvre le recueil par le brillant et délicat "Follow the money", une plage caractérisée par un exercice de cordes époustouflant. Guitar Shorty se réserve "We the people", une compo brillante, imprimée sur un mid tempo. Exubérante et torturée, la guitare libère toute sa puissance. "Don't be afraid of the Neo-cons" est une ‘protest song’. Une chanson folk, vous vous en doutez, également. Au cours de ce morceau, G.W. Bush en prend pour son grade. Il est même rendu responsable des conflits qui ont éclaté en Asie. Il est interprété par le couple Norman/Nancy Blake ; des spécialistes du bluegrass. Chanteur/harmoniciste blanc notoire, Matthew Skoller propose son "Handful of people". Au départ, le ton est empreint d’une certaine douceur ; mais au fil de la compo, le Chicagolais laisse éclater sa colère. Il la traduit aussi bien à travers la voix que la puissance de son souffle dans l'harmonica. David Evans professe à l'université musicale du Tennessee. C’est un expert dans l’univers du folk blues d'avant-guerre. Mais il est également un musicien talentueux. Il manifeste son courroux et épanche son amertume tout au long de "Bring the boys back home". Motif ? La présence des troupes américaines en Irak. La pulpeuse Candye Kane assure le vocaux sur "Jesus and Mohammed", une plage issue de son dernier album "Guitar'd & feathered", une complainte ciselée par les cordes acoustiques de Bob Brozman et Jack Tempchin. Soutenu par son New Memphis Underground, Charlie Wood chante "You don't really wanna know". Il y injecte une fameuse de passion et d’émotion. Le climat très jazz, feutré, fin de soirée, nous replonge dans les clubs enfumés de Beale Street, à Memphis. L’orgue Hammond est chaleureux. La guitare très subtile. Le dernier album de Pat Boyack est paru en 2004. Il s’intitule "Voices from the street". Ce guitariste texan accompagne habituellement la chanteuse/pianiste Marcia Ball. Il nous propose ici "Mr Wesola's lucky number dream book part II". Les lyrics de ce titre traitent du sort de travailleurs de l'ombre, outre-Atlantique. Une longue fresque anti Bush. Un funk rap qui pousse à l'avant-plan les percussions, la basse et les claviers. Sans oublier les hurlements du saxophone. Un petit coup de cœur pour "A time for peace", une parabole pacifique concédée par ce bon vieil Eddie ‘The Chief’ Clearwater. Une plage extraite de son dernier elpee, "West side strut". Accentué par des chœurs gospel, le chant est radieux. Et pour clore cette œuvre, Doug McLeod récite "Dubb's talkin' politician blues", un autre pamphlet trempé dans l’acide. Une bien belle manière d’évoquer une politique impopulaire, bien discutable et surtout discutée.

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Full Body Workout Volume 4

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Déjà tout auréolé des succès de M.A.N.D.Y. ou encore de Matthew Dear, le label berlinois Get Physical confirme son statut de bonne forme, en présentant sa nouvelle compilation électronique « Full Body Workout Volume 4 ». Un peu à l’image du Kitsuné en France, Get Physical propose de nouveaux artistes issus majoritairement de la scène deep house, mais comble aussi ce volume par la présence d’électroniciens déjà réputés tels que Lopazz ou encore Elektrochemie. La musique dispensée sur cette quatrième galette se décline sous une forme minimaliste. Et dès Jona et son « Blackened » aux beats exotiques, on en a une belle illustration ; même si cette plage reflète bien l’image dansante de cette compile. Comme bien souvent chez les labels allemands, la perfection est de mise, à l’instar du très technique « Baléa » de Einzelkind vs Meat. Beats racés, profonds et soutenus, les titres s’enchaînent jusqu’au très carnavalesque « Downtown » des Italoboys, évoquant ici une image de Gilles de Binche sous acide. Excellent ! Et la suite ne suscite jamais l’ennui. On atteint même le sommer de l’elpee lorsque Ida Engleberg  & David West nous balancent leur « The Giant From Nibiru », une perle qui risque fort de faire chavirer les dancefloors. Nuances rythmiques, gros synthés et énergie alimentent ce morceau absolument splendide.

 
 

Grâce à ce « Full Body Workout Volume 4 », le label Get Physical se pose autoritairement comme une des meilleures écuries électro du moment. Au fil des années il a démontré son engagement auprès des artistes et sa rigueur dans le travail. Aussi, ce recueil est une juste récompense de leur investissement ; un disque qui régalera, j’en suis certain, tous les amateurs de clubbing !

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Blues Caravan - Guitars & Feathers

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Le label Ruff a monté, voici quelques années, un projet fort intéressant : le Blues Caravan. Une initiative qui permet aux artistes de cette écurie d’opérer une tournée à travers le monde. En 2005 Ana Popovic, Candye Kane et Sue Foley y avaient participé. En 2006, Aynsley Lister, Ian Parker et Erja Lyytinen. Lors de l’édition 2007, la part belle a de nouveau été accordée aux ladies ; et en particulier à Sue Foley, Deborah Coleman et Roxanne Potvin. Enfin, en 2008, ce sont toujours les filles qui se sont taillé la part du lion. Pour la circonstance, on remarque le retour de Candye Kane et de Deborah Coleman ; mais également on assiste à la participation d’une nouvelle figure, Dani Wilde. La ronde californienne Candye Kane est la plus connue. Elle s’est souvent produite chez nous. Une véritable bête de scène à voir et à revoir en ‘live’. Miss Coleman ne jouit pas de la même notoriété. Mais elle n'en est pas moins talentueuse. Originaire de Virginie, c’est une guitariste féline. La surprise ou si vous préférez la découverte nous vient de la très jeune chanteuse/guitariste anglaise, Dani Wilde. Elle a chopé le virus du blues à l’écoute de ses consœurs féminines, Shemekia Copeland, Sue Foley et Susan Tedeschi. La Blues Caravan 2008 est un long périple qui s’étale de janvier à novembre…

Nous sommes à l'Harmonie de Bonn, en Allemagne. Le 27 janvier dernier. Le trio féminin est soutenu par un backing band dirigé par la solide gratteuse américaine, Lara Chavez ; c’est-à-dire la guitariste du Lara Price Band. En ouverture, nos gazelles sont à l’avant-plan pour attaquer une version funky du "Won't leeave" de Ray Charles. La gamine Dani Wilde prend le relais en solo pour interpréter quatre de ses compositions, issues de son elpee "Heal my blues". Sauvage et très offensive, Dani est manifestement très à l’aise sur les planches ; et en particulier lorsque le tempo est enlevé. Son chant est vigoureux, mais elle ne possède pas le potentiel de Miss Kane. Elle donne même l’impression de forcer ses cordes vocales en permanence. Elle est donc certainement perfectible à cet égard. Miss Wilde libère une intensité à peine contenue, permanente. C’est un autre jeune (26 ans), mais un Néerlandais qui se charge des parties d’orgue : Govert Van der Kolm. Dani arrache ses cordes un peu comme elle chante : à l’énergie. Une chose est sûre, cette très jeune britannique est à suivre! L’imposante et toujours souriante Candye Kane a du métier à revendre. Mais la pulpeuse californienne a aussi beaucoup de talent. Elle aligne cinq titres sur ce recueil. Rien que du bonheur ! Dès l’attaque de "You need a great big woman", le son irrésistible du jump blues de la West Coast transpire. Rapidement, une sonorité de guitare insolite s’élève. Légère comme l’air elle émane du doigté de Laura Chavez. Une diablesse, mais probablement la star de l’équipe. Dommage que la section rythmique, pourtant constituée de redoutables musiciens, ne soit pas taillée pour ce swing californien. Et pour cause, Michael Griot se réserve habituellement la basse dans le Blues Mob du New-yorkais Michael Hill tandis que Denis Palatin est un solide batteur lorrain qui bossé aussi pour Ana Popovic et Anthony Gomez. Saluons une nouvelle fois la sortie fulgurante opérée par Miss Chavez sur "I'm lucky". Deborah Coleman est la dernière à monter sur les planches. Elle concède un excellent "Bad boy", un blues très personnel, aux accents R&B. Sa voix profonde est très différente de celle de ses deux complices. Par contre, sa relecture du "I got to  know" de Jimmy Morello me botte moins. A contrario de son adaptation du "Fight" de Luther Allison. Sa voix est majestueuse et prend ici toute sa dimension. En finale, toutes les filles reviennent en bloc pour libérer de la bonne énergie. En l’occurrence pour le très gospel "Somethings got a hold on me", "Whole lotta love" et en toute fin de parcours "Rocking on the Blues Caravan". Quelle ambiance!

 

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The First Chapters

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Au cours des années 90, le label londonien XL sortait une série de compilations intitulée “Chapters”, réunissant les meilleurs bidouilleurs de l’underground. Mais en vinyle ! La boîte a donc décidé de remasteriser ces disques, avant de les proposer sous le format du compact disc. Jusqu’ici, rien d’extraordinaire à signaler. En fait, l’originalité procède du digipack. Outre l’ouverture plutôt singulière du grand X, symbole de l’écurie, on retrouve à l’intérieur une série de cartes collectors, destinée à décrire chacun des artistes, impliqués sur ce premier volume. Bonne nouvelle, ceux qui nous ont illuminés de leurs empreintes magiques, sont tous présents ! Depuis SL2 à The Prodigy, en passant par Liquid. Et la liste des magiciens des platines est loin d’être exhaustive. Même si les sonorités semblent parfois surannées, elles restent toutefois très dansantes. Ainsi les beats puissants assénés par The Prodigy sur “Charly” ou les effluves ensoleillées qui baignent le “On A Ragga Tip” de SL2 nous rappellent que l’histoire de l’électro a bien été marquée par cette génération. Un grand bravo donc à XL, pour avoir réussi un tel travail graphique tout en étant parvenu à nous replonger au sein d’une musique ô combien speedante et attachante…

 

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Oh Santa !

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Il est vrai qu’on est un peu loin de Noël, mais le karma a voulu que ce disque finisse par conquérir mes oreilles à la faveur de ce bel été. Vous l’aurez donc compris, les douze titres de « Oh Santa ! » parlent du Père Noël et de tous les amis qui vont avec. L’elpee baigne au sein d’une une ambiance désuète et/ou anecdotique, entre punk potache, punkabilly, glam rock, country et boogie rock ‘burné’. La première partie de « Oh santa ! » n’est pas passionnante. La faute peut-être à l’utilisation/dérision d’une certaine imagerie américaine, mais surtout parce que les titres ne tiennent pas trop la route. Les choses s’améliorent dès les essentiels Apples In Stereo et leur très beau « Holiday Mood », ‘lennonesque’ en diable. Sympathique aussi le « God Rest Ye Merry Gentlemen » des Legendary Shack Shakers. Ils se fendent d’un boogie poisseux que ne renierait Tom Waits. La dernière étincelle revient aux Moaners, dont le titre évoque Hole dans ses meilleurs moments. Le reste n’est pas vraiment mauvais mais tout de même trop anecdotique pour vraiment intéresser qui que ce soit de ce côté-ci de l’Atlantique, même un soir de Noël…

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The Bert Berns Story

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Sous-titré "Twist and Shout Volume 1 - 1960-1964", “The Bert Berns Story” réunit une collection de compos déversées, au cours de la première moitié des sixties, par ces vieux juke-boxes qui ne visaient qu’un seul objectif : faire danser. Chanteur, compositeur et producteur, Bert Russell Berns était établi au sein de la "Grosse Pomme" de New York, au cœur du Bronx! Il nous propose ici pas moins de vingt-six plages, toutes signées de sa plume. Des compos d'une durée de 2 à 3 minutes, moulées dans un même format et mêlant soul et pop. Le tout sophistiqué d’arrangements aussi surannés que complaisants. Des arrangements souvent de cordes, aujourd’hui particulièrement irritants pour nos oreilles contemporaines. Berns était un producteur notoire aux States. A l’époque, il jouissait d’une réputation aussi solide que Phil Spector, Leiber et Stoller ou même Holland, Dozier et Holland, les responsables du son Tamla Motown. Il a d’ailleurs bossé plusieurs années pour le label Atlantic. C’est donc envahi par une certaine nostalgie (NDR : à moins que ce ne soit une nostalgie certaine) que l’on écoute "Pour it on" de Sammy Turner ou "Killer Joe" des Rocky Fellers. Ce type de mélodie me rappelle souvent ce qui allait devenir le style ‘yéyé’ français. Rappelez-vous Sylvie Vartan, Richard Anthony, Petula Clark ou encore Frank Alamo. Sous le pseudonyme de Russel Byrd, Bert Berns interprète "You'd better come home". Personnellement, j’ai beaucoup apprécié "Cry to me" du célèbre Solomon Burke. Sa voix était vraiment éclatante. Les Pretty Things lui réserveront une adapatation remarquable, quelque temps plus tard. Et puis le "Twist and shout" des Isley Brothers, un classique immortalisé, ensuite, par les Beatles, évidemment. Ben E King chante "Gypsy". Bert avait coécrit ce titre en compagnie de Leiber, Stoller et du boss d'Atlantic, Ahmet Ertegun. Les voix envoûtantes des Drifters envahissent "One way love". Le "My girl Sloopy" des Vibrations allait connaître un hit international ; mais dans la version des McCoys, un combo au sein duquel militait un certain Rick Derringer au chant et à la guitare. "Here comes the night" clôt ce recueil. Lulu, chanteuse anglaise particulièrement en vogue à l’époque, en avait réalisé une version très attachante. Et Berns a même assuré la production de cette même chanson interprétée par Van Morrison. L'Irlandais drivait alors le Them. Une superbe cover au cours de laquelle un certain Jimmy Page, était venu apporter son concours à la guitare. Il avait même emporté son fuzz box en studio! Que de souvenirs !

 

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The Legendary Rhythm & Blues Revue - Command performance

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Le concept de cette revue de R&B est née lors de l'une de ces croisières emportant les voyageurs dans les eaux bleues des Caraïbes ; croisières au cours desquelles des bluesmen talentueux se produisent sur la même scène. Quatre artistes sont ici impliqués : le chanteur/guitariste de San Francisco, Tommy Castro, le génial harmoniciste Magic Dick, le pianiste/saxophoniste Deanna Bogart et le chanteur/guitariste de couleur noire, Ronnie Baker Brooks (NDR : c’est également le fils du notoire Lonnie). Sur les planches, chaque artiste dirige la manœuvre pendant une demi-heure. Ils sont tous épaulés par le Tommy Castro Band. Et puis, enfin, ils se mettent à jammer tous ensemble. C'est ainsi qu'est venue l'idée d'enregistrer live ces fameux concerts accordés lors d'une tournée en Californie et en croisière.

Nous sommes en automne 2007. Les musiciens ne tardent guère à mettre le feu au plancher du Horseman's Club de Sacramento par "Can't you see me". Ronnie Baker Brooks chante ce rock'n'roll endiablé avec une folle énergie. Il dirige la manœuvre par les riffs rock de sa guitare. Il nous rappelle qu'habituellement, derrière Eddie Clearwater, il a souvent l'opportunité de tisser les accords de Chuck Berry, tandis que le vieux bluesman noir exécute sa marche de canard. Une excellente mise en jambes pour le public nombreux. Le Californien Tommy Castro effectue son entrée et chante "I feel that old feeling coming on". Le tempo reste vif. Les vibrations sont excellentes. Le rhythm & blues show est sur les rails. Les cuivres reçoivent leur billet de sortie : Keith Crossan sur son saxophone et Tom Poole à la trompette. Et ce n'est qu'un début, car la féline Deanna a abandonné ses ivoires pour empoigner son sax ténor ; en outre, elle se met à honker de bonheur et d'ivresse. La lutte des cuivres est poignante. Soudain, derrière le rideau, on aperçoit une chevelure crépue se distingue : Magic Dick vient rejoindre le team. Il met ses poumons en jeu pour souffler un "Whammer Jammer", tel un Sonny Terry dynamité, comme à la meilleure époque du J Geils Band! Deanna n’a pas l’intention de passer inaperçue dans le décor. Elle chante son "Still the girl in the band". C’est la seule femme de la formation et sa présence est très remarquée. Elle manifeste beaucoup de vivacité pour interpréter ce boogie derrière son piano. « See you hurt no more » évolue sur un rythme particulièrement lent. Un de ces R&B indolents qui faisait la fierté du label Stax. Et on pense inévitablement à Otis Redding. Ronnie tire ici son épingle du jeu aux vocaux. Un rôle qu’il partage avec Deanna. Il excelle également aux cordes, ponctuant son intervention d’un solo brillant.

Lors de la croisière, d'autres artistes étaient également parfois montés sur scène. Cette réunion était consacrée au Chicago blues. Curtis Salgado chante et joue de l'harmonica sur le "If it ain't me" de Jimmy Rogers. Deux dames se partagent le piano : Miss Bogart et la longiligne Marcia Ball. Tommy Castro chante le blues, "If I had a nickel". Sa voix est pure et délicieuse. Il possède un organe vocal tout à fait extraordinaire, susceptible de communiquer une large palette d’émotions. Il est soutenu par son backing band au grand complet. En outre, il démontre ses talents incontestables de guitariste. La cover du "Will it go round in circle" de Billy Preston opère un retour au R&B. Les quatre vedettes se partagent le chant et se réservent des escapades solitaires sur leur instrument! Baker Brooks se met également en vedette lorsqu’il se fait Chicago southside. En l’occurrence quand ses cordes bien senties attaquent le célèbre "She's nineteen years old" de Muddy Waters. Magic Dick chante le "Tell me Mama" de Little Walter. Il malmène encore sa musique à bouche sur le bouillant "Looking for a love". Les vocaux de Tommy et de Deanna sont détonants. Tous les acteurs sortent tour à tour de leur réserve. L'ambiance est torride jusqu'à  son terme. Elvin Bishop vient gratter personnellement sur "High on the hog". En finale, Marcia Ball chante pour l'occasion l’inévitable "Sea cruise" de Huey P Smith. Cet album est dédié à la mémoire d'Ike Turner. Ce n’est pas le meilleur opus ‘live’ du style enregistré à ce jour, mais il propose une solide tranche de blues et R&B, découpée par des artistes qui se donnent à fond pour leur public! Si vous souhaitez vous embarquer pour la prochaine croisière, pas de chance, celle d'octobre est déjà sold out. Elle épinglera Etta James, Koko Taylor, Dr John, Los Lobos, Magic Slim et bien d'autres dont Baker Brooks et Castro. Il ne vous reste plus qu’à vous inscrire pour celle de janvier 2009. Elle embarquera Taj Mahal, Etta James, les Fabulous Thunderbirds, John Hammond, Sugar Blue et quelques autres.

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New Orleans Funk volume 2

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L’excellent label Soul Jazz se penche pour la troisième fois sur le funk de Crescent City. Après l’indispensable « New Orleans Funk » et le bon « Saturday Niht Fish Fry », ce volume deux reprend plus ou moins les mêmes ingrédients. Des titres rares du mythique Eddie Bo (que Vampisoul vient de mettre à l’honneur), des morceaux solos des frères Neville et de leur groupe the Meters, la diva Betty Harris et des légendes comme Lee Dorsey et Allen Toussaint, pour ne citer que les plus connus. Vingt-cinq titres qui puisent au sein d’une musique puissamment originale ; le funk de la Nouvelle Orléans émergeant du lot, à cause de ses rythmiques inventives. Hormis quelques reprises (Bo Diddley, James Brown), les compos proposées sur cet opus sont originales, et souvent de bonne qualité. Parmi les exemples les plus éloquents (mais il y en a d’autres), on épinglera le formidable « Right Place, Wrong Time », samplé par Rza sur la b.o. de « Ghost Dog », le magnifique « What Do You See In Her » et le guilleret « You Keep Me Hanging On », pur concentré de groove. Bien sûr, cet elpee n’atteint pas les niveaux d’excellence du premier volume (qui reste difficile à égaler) mais cette compilation demeure de premier ordre et constitue un bon point d’entrée dans une des scènes musicales les plus riches des années soixante et septante, époque à laquelle ces morceaux ont été enregistrés.

 

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