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Various Artists

The Kings of Techno - Compiled by Laurent Garnier and Carl C

On pourrait chicaner à l’infini sur qui est le ‘roi’ de tel ou tel genre : Carl Craig et Laurent Garnier pour la techno ? Il s’agit sans doute d’une décision savamment marketée (et Richie Hawtin, Derrick May, Jeff Mills, etc. ?), mais peu importe : le but n’est pas ici de jouer au jeu des sept familles, mais plutôt d’écouter la muse de ces ‘kings’, bref ce qui les influence ou/et les émeut. Surprise (ou non) : Laurent Garnier n’aime pas que la techno, mais aussi le wock’n’woll (The Stooges), la soul (Aretha Franklin, The Temptations), le hip hop (Dabrye et son excellent « Game Over ») et le funk (Funkadelic). Evidemment il rend hommage à son collègue de compile (« No More Words »), mais dans l’ensemble on espérait du Français bien plus de prise de risque. Carl Craig n’hésite pas, quant à lui, à faire péter Nitzer Ebb et Visage, Art of Noise (le mythique « Beat Box ») et Yello. Deux sélections sans prise de tête, mais sans grand intérêt non plus.

Various Artists

Electric Gypsyland 2

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Le principe d’« Electric Gypsyland » est simple : on confie les travaux des formations phares de la musique des Balkans (Taraf de Haïdouks, Koçani Orkestar, Mahala Raï Band ainsi que le Français Zelwer) à une brochette de remixeurs. Ce deuxième volume de la série part dans tous les sens, du meilleur au plus anodin.

Le premier disque s’ouvre par l’électro folk pointilliste de Tunng. Il parvient à transformer la musique de Taraf en une envolée rêveuse qui ne dépareillerait pas sur un album du label Morr. Après le ‘loungy’ Buscemi, les rockeurs US d’Animal Collective transposent le Koçani Orkestar en une étrange kermesse de nains de jardins atomisés au psilo. Balkan Beat Box orchestre la rencontre réussie des vieilles rythmiques dancehall de King Jammy avec les cuivres bondissants du Mahala Raï Band. Par contre, on passera la main sur le dub trop clinique de Dj Click et l’envolée trop abstraite de Smadj. Plus dancefloor, Shantel booste le très beau « Duba, duba si hora » du Taraf, inclus d’ailleurs ici sous sa version originelle sur le deuxième cd. Les anglais d’Oi Va Voi se fendent d’un magnifique et lancinant « A rom and a Home », dont les arpèges de guitares restent gravés à l’esprit. Forty Thieves Orkestar réveille le fantôme des Pogues sur la cavalcade éthylico-punkoïde de « The Man Who Drinks ». Le ShrineSynchroSystem embarque Tony Allen et le joueur de kora Sekou Koyate lors d’une jam investie par le violon éraillé du défunt Neacsu, figure tutélaire du Taraf. Atmosphère éthylique encore, où le Russendisko transforme une pièce intimiste de Zelwer en polka reggae. Et on ne peut passer sous silence l’excellente contribution électro du belge Gaetano Fabri sur « Go East ».

L’auditeur curieux pourra découvrir certaines des versions originales sur le deuxième compact disc ; et notamment le très beau « Siki, Siki Baba » du Koçani Orkestar, les imbattables roumains du Taraf, le funky Mahala Raï Band et le plus synthétique Zelwer. Beaucoup de bonnes choses, peu de déchets.

 

 

 

Various Artists

Effervescence - 'Pain perdu - Pot pourri'

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Fondé à l’aide de 3 bouts de ficelle, ce collectif nantais s’était proclamé, à l’origine, ‘fabrique de disque’. FRVsens15 (NDR : prononcez effervescence) nous propose ce double album anniversaire pour fêter ses 5 années d’existence. Une compile réunissant quelques bons éléments tels que The Patriotic Sunday, Audiopixel ou encore Domotic ; des artistes qui s’associent sur certains morceaux ou se remixent les uns les autres.

 
 

Des reprises plutôt surprenantes et parfois même amusantes ouvrent ce patchwork musical. A l’instar de l’improbable « Billie Jean » de M. Jackson Opera par The Patriotic Sunday ou « Running Up That Hill » de K.Bush par Thomas Mery & The Desert Fox. Retranscrits de manière fort agréable, ces exercices de style devaient être la base du concept de cette œuvre. Tantôt acoustiques, tantôt folk, les adaptations s’enchaînent et ne se ressemblent pas. L’écoute de ce premier volume du cadeau d’anniversaire, « Pain Perdu», passe très vite, comme tout bon moment que l’on souhaiterait prolonger.

 
 

Les associations ne se séparant pas si facilement, le deuxième disque, « Pot Pourri », épingle davantage de travail personnel en proposant des échantillons hétéroclites reliant le hip hop (stuntman5 + Moot & Lisp) à l’électronique (Motenai + l’Orchestre Fantôme). Certaines interventions de cordes (This Melodramatic Sauna) croisent agréablement des mélodies plus synthétiques sans empiéter l’une sur l’autre.

 
 

Chacun son laboratoire pour les expériences et tous dans le même lors de l’enregistrement. Un esprit généreux qu’on aimerait revoir plus souvent. Découpé en 20 morceaux, ce double cd vous est destiné si vous aimez l’esprit d’équipe et de partage.

 

 

 

 

Various Artists

Back to mine "Mercury Rev"

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Le principe est simple. Un artiste expose ses influences en obtenant carte blanche à l’élaboration d’une compilation séminale. Voici venu le tour des schizophrènes de Mercury Rev. Tout d’abord chantres d’une musique psychédélico-psychopathe, à faire pleurer d’effroi Travis Bickle en personne, les Américains ont muté en orfèvres dream-pop envahissant les ondes presque à leur insu. Une route pavée de succès. Mais à trop vouloir se prendre pour l’Alice de Lewis, Jonathan a récemment provoqué chez nous un vif et malheureux écœurement. Quoi qu’il en soit, cette compilation fait preuve d’un bon goût manifeste passant du Bowie de « Low » à Nico via les allumés Suicide. Des sélections évidentes comme Spacemen 3 ou Galaxie 500 côtoient d’autres plus inattendues comme Georges Jones et le très grand Pharoah Sanders. Le groupe, sympa (ou malin, c’est selon), dépose une ritournelle rare au bord du chemin. Tout au long du disque, une musique inspirée et inspirante. Voyager aux frais du groupe sans bouger de chez soi en quelque sorte.

 



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Goovadelia : 21st century spanish groove

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Enlace Funk fête ses dix ans dans le business et s’associe à Vampisoul pour publier ce double aperçu de la scène groove espagnole émergente. Nous retrouvons ici une ribambelle de groupes plongés en apnée la plus totale dans la musique black estampillée seventies. On imagine volontiers cette clique de fervents en admiration devant leurs posters de Georges Clinton et de Curtis Mayfield, tout en trippant sur Sly et sa famille, complètement ‘stones’. On a donc droit à un festival de guitares syncopées, d’orgue Hammond charnel et de cuivres enjoués. Avec plus ou moins de succès. Certes, certains s’en sortent admirablement dans leur tambouille funky salace alors que d’autres s’enlisent dans une soupe fade et indigeste. Ces derniers manquant singulièrement de… groove. Un peu con, non ? Plutôt qu’un lapidaire copier-coller, une réactualisation du propos eut été plus captivante. Un disque simple aurait largement suffi à nos oreilles curieuses. En conséquence, et même si la démarche ne manquait pas d’attrait, voici ce que Vampisoul nous a proposé de moins convaincant depuis bien longtemps.



Various Artists

Ruf Records Anthology

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Thomas Ruf est né le douze décembre mil neuf cent soixante-cinq (12.12.1965). Il est le boss du label qui porte son nom. Son chiffre fétiche est le 12. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles il a sous-titré cette luxueuse collection : "12 years of where blues crosses over". Une compile qu’il a voulu plus originale que toutes celles de ses éventuels concurrents. En fait, cet opus constitue une rétrospective de douze années riches en productions maison.

 

En 2006, le "Full circle" de Walter Trout avait récolté un immense succès commercial. Son plus grand à ce jour. "Workin' overtime" en a été extrait. Une plage au cours de laquelle il partage un duo en compagnie du Canadien Jeff Healy, célèbre guitariste atteint de cécité. La délicate Sue Foley figure également sur ce recueil. Pour un titre très saignant. En l’occurrence la plage éponyme de son excellent elpee "New used car". En 2005, la redoutable et imposante Candye Kane s’était illustrée par son excitant "White Trash girl". La présence de cette compo n’est donc pas étonnante. La même année, le Ruf Blues Caravan réunissait plusieurs jeunes artistes dont Ian Parker, un Britannique particulièrement doué. Sa voix est pure. Sa guitare menaçante. Mais surtout il impressionne par son "It hurts a man". Commis en 2003, le "White crosses" du Texan Omar Dykes nous permet de revivre de biens agréables instants. Un morceau finalement bien léger concédé par le géant dont le bon quintal lui donne souvent une puissance démesurée. On n’entend plus guère Larry Garner aujourd’hui. En 2002, la voix frêle mais bien timbrée de ce sympathique personnage colorait une chanson qui porte son nom. L’année suivante, Thomas faisait une découverte importante : Ana Popovic. Depuis, sa carrière a pris une toute autre dimension. La guitariste slave est même prête à rebondir outre-Atlantique, puisqu'elle vient de signer chez Delta Groove, label établi à L.A. réputé pour son dynamisme. Sa très belle ballade "Love fever" est ici incluse. En 2000, l’Albion avait révélé le jeune Aynsley Lister. Il a déjà bien roulé sa bosse depuis. Chantre remarquable, Kevin Coyne nous a malheureusement quittés. En 2004. Un hommage lui est en quelque sorte rendu sur cette plaque. L’écurie possède également ses fers de lance. Tout d’abord Canned Heat, les rois de la boogie music. "See these tears" date de 1999. Il met en exergue le talent de Robert Lucas et du regretté Henry Vestine. Le funk débridé et participatif de Bernard Allison n’a pas été oublié. Il remonte déjà à 1995. Et Luther Allison clôture la partie audio de cette anthologie par "Put your money where your mouth is". En 1989, Ruf était l'agent européen de cette star. Cinq ans plus tard, il monte son label pour son héros. C'est l'Histoire!

Le DVD s'ouvre et se referme par le merveilleux Luther Allison. Il chante "Bad love", extrait d'un vidéoclip tourné en 1994. L’émotion est alors à son comble. Et c’est bien compréhensible. Chez Ruf, on ne s’est véritablement intéressé au DVD qu’au cours des trois dernières années. En 2006, le line up de Blues Caravan (toujours d’actualité) réunissait Ian Parker, Aynsley Lister et Miss Lyytinen, dont la fraîcheur illumine les cœurs. Souriant, Sue Foley caresse les cordes de sa Telecaster multicolore tout au long d’"Absolution". Et elle est habile sur son instrument, la mignonne! Bob Brozman manifeste une dextérité folle et quasi inhumaine. Un exercice de style d’un bon quart d'heure. Bernard Allison reprend le succès éternel de son père, "Bad love". Flanqué de ses Howlers, Omar nous entraîne au cœur des bayous de la Louisiane. Il nous y réserve un de ses meilleurs titres : "Monkey land". 2005 est manifestement l’année des décibels. Robin Trower, Ana Popovic et Ian Parker se fendent chacun d’un blues rock bien électrique. Ce dernier se distingue inévitablement dans la spécialité qui est la sienne : la longue ballade lente aux accents dramatiques, et nous concède un excellent "Awake at night". L’univers californien des Imperial Crowns s’embrase. Dément, brûlant, torride même, "Lil' death" est attisé par la slide aux accents métalliques et démoniaques. De plus anciennes images ont également été sélectionnées. Et en particulier celles consacrées à Aynsley Lister, réputé pour sa slide puissante. A Walter Trout, ensuite. Le vendeur le plus performant du label est bien évidemment soutenu par ses Free Radicals. Et enfin au coup de cœur maison, le sympathique duo teuton, Friend'n Fellow. Si cette collection est finalement bien agréable à regarder aussi bien qu’à écouter, nos vœux, pour la suite de l'histoire, vont inévitablement à Thomas Ruf!

 

 

Various Artists

Folk Off

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Signé sur le label anglais Sunday Best et divisé en deux volets, « Folk Off - New Folk And Psychedelia From The British Isles And North America Compiled By Rob Da Bank » est à ranger au rayon ‘anthologie’ (plus que compilation). D’un dépouillement magnifique (guitare-voix) aux plus complexes arrangements, le folk tend à (re)devenir le mode d’expression musicale premier. Moins contestataires qu’aux origines mais toujours observateurs d’un monde perturbé, ses artisans conjuguent le sublime au long des trente chapitres de ce grand journal intime.

Les Iles Britanniques ouvrent leur voie grâce au « Pionneers » de Tunng, s’appropriant parfaitement le morceau de Bloc Party. S’ensuit alors une série de titres simplement beaux. Certains instrumentaux (« Guitare miniature » de North Sea Radio Orchestra ou le rayonnant « Dawn » de Eighteenth Day Of May) se glissent parmi les bidouillages électroniques étranges de Same Actor (« Nothing Yet ») ou pénétrants de Listen With Sarah (« Blue Parsey »). Rêves. La présence de talents reconnus (James Yorkston & Reporter) ou à découvrir (Songs of Green Pheasant) renforce l’idée d’avoir entre les mains un monde onirique splendide et douloureux.

Face à ce premier versant, l’Amérique du Nord regorge d’armes plus ou moins secrètes. Première réplique, Micah P. Hinson propose sa version de « Yard Of Blonde Girls » (déjà présente sur l’album « Dream Brother- The Songs Of Tim + Jeff Buckley »). Reprise encore, de Cohen cette fois (il semblait inévitable de passer à côté du maître en ces contrées), Marissa Nadler s’empare du « Famous Blue Raincoat » pour lui offrir une délicatesse aérienne (au détriment d’une profondeur authentique). Délicatesse toujours, Espers reprend le traditionnel « Rosemary Lane ». Le génie d’Animal Collective, les trépidantes Au Revoir Simone, le singulier Sufjan Stevens ou encore la douceur de Mi & L’Au tirent ce deuxième disque vers le sommet, truffé de bonnes surprises telle que la participation de Feist sur « Snow Lion » de Readymade FC.

Pour conclure, cette collection atteste de l’infinité créative que le folk peut offrir. Car ce dernier a cela de passionnant qu’il se surpasse lui-même, abattant toute frontière que l’on croyait érigée. Inépuisable.

 

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Tour de Chauffe

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‘Tour de chauffe’ est un dispositif d’accompagnement aux pratiques amateurs mené avec le soutien financier de LMCU par trois structures culturelles de la métropole lilloise : le Centre Musical les Araces de Faches Thumenil, la Maison de la Musique-le Nautilys de Comines, la Maison Folie-Ferme d’en haut de Villeneuve d’Ascq.

Cette opération a permis à 18 groupes de la métropole de bénéficier, durant l’année 2006, d’une résidence de travail scénique, d’un enregistrement professionnel de 2 titres, d’une aide à la structuration administrative et à la communication, et de formations diverses et variées (législation du spectacle, MAO, mise en scène, master-class, chant…) Un festival dans les trois lieux et un double cd compilatif concluent cette année de travail. Une compile sur laquelle nous allons nous pencher…

Le premier disque nous entraîne à la découverte de 10 formations. Depuis Automaticq, version electro-pop de Noir Désir à Deinzen, responsable d’une formule electro-pop-jazz lorgnant tour à tour vers Perry Blake ou Thom Yorke, en passant par The Clercks, combo parisien vivant à Manchester dont le post punk (à moins que ce ne soit la cold wave) juvénile puise manifestement ses influences chez Joy Division, Blondie, Bis et Elastica, Day One A Porno et ses atmosphères ténébreuses, sombres, réminiscentes d’And Also The Trees et Sad Lovers & Giants, le post rock singulier de L’Objet, mêlant habilement cold et no wave (imaginez une rencontre hypothétique entre Cure, Sonic Youth et Slint), le hip hop teinté de Philly sound cher à Mic Familia, le post hip hop de MasKgaz, l’electro opératique de Maymun, susceptible de virer au minimalisme sous des accents dub ou empruntés à la chanson française, Valentine’s Day, sorte de Hooverphonic en moins trip hop et le jazz/prog de Six Reine (ou les prouesses vocales de Gentle Giant transposées chez Meredith Monk).

La deuxième plaque épingle 8 artistes ou groupes. Elle s’ouvre par Rodrigue, disciple de la chanson française, évoluant dans un registre plus proche de Cali que de Thomas Fersen, et s’achève par la world fusion de Borka. Un disque qui se révèle globalement plus intéressant. Mon premier coup de cœur va ainsi à Kinski Palace, dont la musique cinématique, à la croisée des chemins d’Enio Morricone, de CharlElie Couture, Calexico et Bashung est hantée par le baryton de Venko. Yukiko The Witch ensuite. Un duo responsable de 18 albums autoproduits à ce jour et pourtant qui végète toujours dans la zone crépusculaire de l’underground. Des artistes complets, puisqu’ils partagent leur passion musicale avec la peinture, la lutherie et la sculpture. Leur pop/rock mélodique semi-acoustique, mélodieuse (pour ne pas dire contagieuse) me rappelle même les meilleurs moments de Travis. Et la troisième bonne surprise nous vient de The Neverending. Parce que sa vision hardcore évolue dans un registre mélodique, cosmique, proche d’Isis. Le reste de l’elpee épingle encore le déglincore de Tronckh, qui se réclame autant de Primus de Cypress Hill que de Faith No More, le rap teinté d’exotisme de Fiensou et enfin nous invite à voyager à travers le riche patrimoine kabyle sous la houlette de Trad’Am…

 

 

 

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Plague Songs

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Le label 4AD évoque instantanément quelques très grands moments du rock alternatif : Pixies, The Breeders… Le projet « Plague Songs » avait de quoi surprendre : rassembler dix chansons d´artistes différents, chacune ayant pour thème l´une des plaies bibliques de l´Exode. Encore plus surprenant au vu de la liste des invités : Klashnekoff ouvre la danse par un « Blood » 100% hip-hop, puis on embraie de but en blanc sur les accents folks de « Relate The Tale » (signé King Creosote) avant de se frotter à l’électro de Stephin Merritt sur « The Meaning Of Lice ». On croise également quelques guests de luxe tels que Brian Eno et Robert Wyatt pour un « Flies » tout en sons d’ambiance et chœurs cristallins, ou encore Rufus Wainwright dont le « Katonah » acoustique poignant est sans conteste l´un des points forts de cet album. Belle prestation également de la part de la chanteuse Imogen Heap, aperçue aux côtés de Jeff Beck sur « You Had It Coming ». Tout aussi intéressant, l’a-capella « Darkness » de Scott Walker, dramatique, profond et hanté.

Cependant, cette curiosité ratisse peut-être trop large pour vraiment se révéler plaisante. Il est certain que la vocation de ces chansons n´était pas de finir sur la bande FM ! Mais il règne malgré tout un certain parfum d’incohérence. Explication ? L’œuvre a été commandée par une association artistique britannique (Artangel). Son but ? Accompagner une illustration de la fuite des Juifs hors d’Egypte, reconstituée dans un village du Kent. Filmée, cette manifestation sera diffusée courant 2007.

Résultat des courses, il est manifestement difficile d´apprécier l´œuvre à sa juste valeur. Ce n’est là que sa partie sonore. Ce qui n’empêche pas quelques perles d’y briller.

 

 

 

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ShortBus OST

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Provocante célébration du désir charnel, à la fois artistique et délicieusement crue, « ShortBus » est la dernière extravagance cinématographique en date de John Cameron Mitchell, déjà responsable de l’excellent « Hedwig & The Angry Inch ». Le film retrace les boires et déboires sentimentaux et sexuels de deux couples, l’un hétéro, l’autre homo, qui au détour de leurs peines de cœurs se retrouvent certains soirs en compagnie d’autres âmes perdues dans un club underground de New York, le « ShortBus ». Lieu où les disciplines, les genres et les corps s’entremêlent. ‘Comme dans les 60’s, mais l’espoir en moins’.

Non content d’emprunter de jolis morceaux à Yo La Tengo, Azure Ray, Animal Collective ou The Hidden Cameras afin d’illustrer la bande sonore de son œuvre épicurienne, Mitchell a également fait appel à quelque uns des protagonistes de son film. On y recense donc un talentueux Jay Brannan (qui interprète le rôle de Ceth) sur un « Soda Shop » exquis, ainsi que Lee & LeBlanc, formation menée par Sook Yin Lee (alias Sofia dans le film) et Justin Bond & The Hungry March Band sur l’étincelant « In The End », conclusion en fanfare du long métrage. Mais on retiendra principalement la voix envoûtante de l’Australien Scott Matthew (à ne pas confondre avec l’américain Scott Matthews) interprétant, sur disque comme sur grand écran, quatre titres tout simplement intenses et captivants, non loin des meilleurs et plus sombres travaux d’Elvis Costello. A contrario du film, qui n’est pas à mettre sous tous les yeux, cette bande originale ravira les sens des 'sexually challenged indie people'. Surtout si l’on fait fi de la présence superflue de The Ark.

 

 

 



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Soma 2006 Compilation

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A l'occasion de ses quinze années d'existence et de la sortie récente de son 200ème single, le très exigeant label écossais glasgwégien, Soma, sort une compilation à déguster sur une double rondelle. Un anniversaire qui ne se contente pas de rappeler à quel point l'entreprise se porte à merveille, mais qui montre également l'extrême (et légendaire) cohérence de ses choix. Pour rappel, Soma a propulsé les Daft Punk sur orbite en 1995 en accueillant leur turbulent « Homeworks ». Un petit pas pour le label, mais un grand pas pour l'humanité électro. Quatre ans auparavant, pour sa première sortie, la maison signait celui qui allait devenir leur fer de lance : le dénommé Slam (et son album « Eterna »).

Durant quinze ans, le gaillard est resté fidèle à son géniteur et, aujourd'hui, celui-ci le lui rend bien en lui offrant une carte blanche pour l'intégralité du deuxième CD, au cours duquel Slam se réapproprie les atmosphères de ses collègues. Véritable révélation de l'année écoulée, Slam remixe également un morceau d'Alex Smoke (« Never Want to See You Again ») sur le premier CD, avant de laisser les autres se délecter. Les sonorités des 11 titres ne surprendront pas les fans : l'ambiance reste très zen et envoûtante, apparaissant une fois de plus comme le meilleur des fonds sonores pour quiconque refuse l'agression de son ouïe. The Black Dog, Octogen, Silicone Soul, My Robot Friend ou encore The Separatists se complètent et s'harmonisent avec un naturel inaliénable, dans de longues divagations hypnotiques qui ne perturbent rien ni personne.

 

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Declaration of fuzz

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Pour célébrer son 25ème anniversaire, le label Glitterhouse a décidé de ressortir le tout premier elpee de son catalogue sous la forme d’un cd. Le tout a, bien évidemment, été remasterisé. 18 titres pour autant de combos qui émarge(ai)ent (alors) au garage. Difficile d’ailleurs de savoir si ces formations sont toujours actives. Une chose est sûre, ces morceaux auraient tout aussi bien pu figurer dans le répertoire de bands issus des sixties comme dans celui de groupes revivalistes, contemporains ou non. Ce qui n’empêche pas cette compile de se révéler particulièrement savoureuse. Et de constituer, pour tout aficionado de garage, une œuvre indispensable à sa collection. Si la plupart des ensembles sont issus des States et de Suède, l’Allemagne, l’Ecosse, l’Autriche, l’Italie et les Pays-Bas sont également représentés. Et le booklet est suffisamment explicatif pour vous y retrouver facilement.

Ce « Declaration of fuzz » épingle ainsi dans l’ordre Boys from Nowhere pour un sauvage et rageur « Jungle boy », The Not Quite lors d’une compo particulièrement mélodieuse, intitulée « Wars or hands of time », nonobstant la voix sépulcrale (Vincent Crane ?) du chanteur. Blacklight Chameleons nous entraîne dans un énigmatique et cosmique « Door ». Le « Don’t come with me » de Sick Rose est littéralement rogné par un orgue vintage, comme chez Inspiral Carpets. The Seen s’attaque à la cover de « Hey Joe », compo immortalisée par Jimi Hendrix ; mais en enlevant le tempo, il lorgne manifestement vers l’univers mod des Who et des Kinks. The Blackberry Jug nous plonge dans un univers cauchemardesque, fantasmagorique, tout au long du titre éponyme, imprimé sur un rythme frénétique. Minimaliste, « I’m glad I walked out the door » rappelle manifestement les premiers enregistrements des Beatles. Il est l’œuvre de Mystic Eyes. The Stomach Mouths se réserve un insidieux et étrange « Something weird ». Le « Nowhere to run » de The Cynics possède un refrain entêtant, hypnotique. Les Miracle Workers ont opté pour l’épileptique « L.O.V.E. ». Le folk fuzz de Cornflake Zoo prend toute sa dimension sur « 13 stations ». Les spectres des Yardbirds et des Electric Prunes ne sont pourtant pas loin. The Stepford Husbands concède un « Why aren’t you there ? » envoûtant, hymnique. The Otherside revendique l’héritage de Love pour attaquer le dépouillé et binaire “Say those magics words”. Le farfisa domine le « Gonna make you mine » de Crimson Shadows. On baigne à nouveau, ici, dans un univers sonore proche d’Inspiral Carpets. Un harmonica poussiéreux donne une coloration r&b au « I never loved a girl » de Running Stream, compo régulièrement enflammée par les cavalcades du drumming. Plus psyché, le « Make me stay » de Green Telescope, bénéficie d’une mélodie contagieuse. Le « Cryin’ shame » des Preachers est un fragment garage qu’on pourrait qualifier de classique. Et en finale, The Broken Jug se distingue des 17 autres combos, par un « 2120 south Michigan ave » lancinant, presque ‘doorsien’. Intemporel, ce style musical n’est pas encore prêt à emprunter une voie de garage…

 

 

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10 en gare !

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Pour célébrer ses dix années d´existence, Soundstation présente une compilation rétrospective, intitulée « 10 en gare ! ». Celle-ci réunit des morceaux enregistrés dans les studios de la Soundstation de 1996 à nos jours, par des artistes ayant fait les beaux jours du label. Le rock y est majoritaire. Et la présence de groupes tels que Zop Hophop, Miam Monster Miam, Tout est joli/All is pretty, Hippodrome, Hollywood Porn Stars, My Little Cheap Dictaphone ou encore Adrian Bouldt en est la plus belle illustration. On y rencontre également de l´électro (Superlux) et de la chanson française enfantine (Parrondo). Deux titres inédits figurent également sur ce cd : une excellente reprise collective de « Who’ll pay reparation on my soul ? » et un splendide morceau instrumental d´André Klenes (« Soundstation march »). Bien qu´éclectique, cette compile affiche une certaine cohérence. Les onze titres choisis revêtent en effet tous un côté rétro et partagent un point commun indéniable : la qualité. Qualité qui a forgé la bonne réputation du label belge, auquel on souhaite encore une décennie supplémentaire de succès...

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Beginner´s Guide To Salsa vol.2

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Compilée par Lubo Jovanovic, un des dj anglais les plus en vue dans le monde de la salsa, cette compilation fait suite à un premier volume qui présentait le genre aux profanes. Notre homme a privilégié les travaux récents (1996-2005) de formations salsa aux origines multiples et métissées : Colombie, Afrique, Cuba et bien entendu New York, lieu de naissance de ce type de musique. On est évidemment très loin des premiers travaux charmants et spontanés opérés par les premiers artistes du boogaloo et du jazz latin newyorkais. Fidèles aux codes du genre, les morceaux de cette compilation sont calibrés pour la danse. Ils ont été partagés en trois volumes : un pour les rythmes lents et jazzy, le deuxième pour les intermédiaires et le dernier pour les rapides. Si vous ne supportez pas les percussions chaloupées et les lignes de piano propres au style, ce triple cd est à négliger. Pour les autres et notamment les apprentis dj’s, le coffret se révèlera rapidement de toute première utilité. Parce que les ténors de la salsa contemporaine sont ici copieusement représentés. Et puis, ce box est vendu à un prix abordable.

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We Got Actions Too

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Bienvenue dans le monde merveilleux de Southern Records, un éleveur de champions qui possède plusieurs écuries à son arc (Neurot Recordings, Ipecac, Constellation…) et nous offre le meilleur de ses poulains. La nomination « We Got Actions Too » en dit long sur l’éthique du label de feu John Loder (Steve Albini crew) qui représente à juste titre un registre de qualité. Et que demande le peuple, si ce n’est accueillir, entre ses murs, la fine fleur du rock ! Le menu est de prime abord appétissant et se dessine sur une musique folk acoustique menée par le songman William Elliott Whitmore, un éveil musical préparatoire à l’électricité qui s’ensuit. Et il est clair que les morceaux choisis (les dernières parutions en date et d’une qualité indéniable), apparaissent tels des onomatopées d’une vitrine resplendissante. A dire vrai, on se croirait en plein conte de fées où la brutalité d’un grindcore (Trencher) et la noirceur du noise (Battle of Mice, Isis) côtoient la fraîcheur de l’indie (Benoit Pioulard, Bracken) et la ferveur de la folk (Boduf Songs). Tandis que gronde un fond alternatif des plus respectables (The Melvins, French Toast), une électronica expérimentale (Mouse on Mars, Dosh) se joint au voyage. L’occasion aussi de découvrir de nouveaux lieux comme celui parcouru par le bassiste accompli Joe Lally dans des contrées épurées, chevauchant en solo sur son projet le démarquant de Fugazi. Plus qu’une rencontre, cette initiative met l’accent sur la beauté sonore d’une génération qui n’en finira pas de faire parler d’elle. Un répertoire tout simplement indispensable.

 

 

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Peanut Butter Wolf presents Chrome Children

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Dans un paysage hip hop que les vieux de la veille n’hésitent pas à qualifier de morne, ils sont quelques irréductibles à conjuguer leurs talents pour maintenir au plus haut la bannière de cette culture. Ceux-là n’ont pas oublié d’où venait l’inspiration de leurs pairs et s’attèlent aujourd’hui à perpétuer cet héritage, déterrant à l’envi racines jazz, blues, funk, soul… L’écurie californienne Stones Throw est, depuis 1996, la chapelle de ce genre de fidèles. Elle aurait même tendance à prendre des allures de cathédrale au lendemain du gâteau et des dix bougies. Pour fêter dignement la consécration, la bande à Peanut a récolté ses meilleures galettes sur un double album anniversaire jouissif. Et dans la foulée, le sieur cacahuète nous soumet Chrome Children, florilège de faces B et autres sessions inédites jusqu’ici confinées en studio. Si le tracklist a du mordant (Madlib, MF Doom, Oh No, J.Dilla, J-Rocc, Percee P…), les sensations se révèlent douces-amères. Quatre bombes irrésistibles néanmoins : du « Take it Back » de Madlib au « Movin » de Roc C, en passant par « Monkey Suite » de Madvillain ou le funkylicious « Third Rock » de Pure Essence. L’ambiance est tropicale mais les ardeurs ont tôt fait de se rafraîchir. Les efforts conjugués de tous les autres poulains Stones Throw n’y changeront rien ; la compile trace sur la piste mais ne décolle plus ! Mais comble de bonheur, les petits ‘homies’ de la planète rap qui, comme moi, seraient restés sur leur faim, pourront se rassasier en visionnant l’explosif DVD live livré en bonus (un concert de 45 minutes et des interviews, pas de l’arnaque !!!). L’occasion pour eux de (re)découvrir Madlib, l’étalon du label, son acolyte MF Doom, et leur clique de joyeux drilles, boutant allègrement le feu aux planches d’un festival texan devant une foule qui fait des bulles… Un dernier opus en demi-teinte donc, qui, à défaut de vous décaper les oreilles, vous enflammera les pupilles.

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The biggest ragga dancehall anthems 2006

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L’annuel et copieux recensement des tubes ragga et dancehall opéré par le label Greensleeves permet à ceux qui ont du mal à suivre le rythme démoniaque des sorties jamaïcaines de rester plus ou moins à la page. Les amateurs retrouveront donc ici les travaux de vétérans dont l’inusable Yellowman, Sizzla, Buju Banton, Beenie Man, Bounty Killer ou encore Wayne Marshall mais aussi les nouveaux ténors du genre comme Mr Vegas, Tony Matterhorn, Vybz Kartel, Macka Diamond (écoutez son très bon album « Money-O ») ou encore le curieux et pas très convaincant Mavado. Le ragga dancehall puise allègrement dans l’électro, le r’n’b américain (style Timbaland), les rythmes traditionnels jamaïcains et les sons de la dance européenne la plus populaire, celle qui abuse des effets vocodeur sur les voix. Beaucoup de paroles branchées sur le sexe et les armes à feu, mais aussi (et plus simplement) de simples appels à la fête. Au-delà des inévitables morceaux faibles, on rencontrera ici une belle brochette de tubes capable de mettre le feu à n’importe quel dancefloor : écoutez des petites tueries comme « Easy Skanking » ou « Rude Boy Love » pour vous en convaincre.

 

 

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Do It Again / A Tribute To Pet Sounds

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Aaah Pet Sounds, cette œuvre… mystique. Eternellement placée dans les trois premières places de tous les classements des meilleurs disques de tous les temps. Ce qui, bien sûr, est certainement faux. Mais un tel plébiscite ne naît pas du hasard et cet album marque les esprits comme le fer rouge marque la peau. C’est un ticket sans retour. Quarante ans plus tard, l’heure de l’hommage a une fois de plus sonné. Déjà, l’exercice de la reprise s’avère souvent périlleux. Le tribute, c’est carrément la chronique d’une mort annoncée. Mais celui-ci, sans pour autant afficher un sans faute, s’en sort assorti de quelques honneurs. Au rayon des bonnes surprises, citons le spleen de Centro-Matic (« Don’t talk (Put Your Head On My Shoulder) »), Dayna Kurtz et « Sloop John B. » (la préférée de votre serviteur sur l’album original) en version slide, Patrick Wolf (« I Just Wasn’t Made for These times ») parfait en crooner anémique et The Wedding Present qui offre un traitement lo-fi d’une sombre mélancolie à « Caroline, No ». Comment ne pas citer Daniel Johnston qui chante plus faux que jamais et massacre allègrement « God Only Knows » mais de façon si touchante que c’en devient tendrement jouissif. Mais les plus franches réussites du disque sont à mettre à l’actif de Micah P. Hinson qui confère à « I’m Waiting For The Day » un coté folk roots absolument transcendant et aux Oldham Brothers, qui ouvrent les hostilités par une superbe version dépouillée de « Wouldn’t It Be Nice » à peine enjouée. Il était, il faut le signaler, bien difficile d’embrayer après ces performances de choix. Bonnet d’âne donc pour Vic Chesnutt et son vocodeur à gerber (à vouloir éviter à tout prix l’exercice de style). Les autres se contentant d’être sages et de passer inaperçus. Mais comme développé plus haut, gageons que l’ensemble des participants était en possession du précieux sésame en aller-simple.

 

 

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Springs

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Les premiers rayons de soleil refont surface, accueillis par une flore fatiguée de la veille hivernale, caressant de sa lumière les tiges encore fragiles et humectées sous une rosée matinale tamisée. Le réveil. Sa musique. De légers frôlements végétaux s’éparpillent ça et là sur le rythme fin de la marche des arthropodes, éveillés par le souffle des cuivres. Le printemps. Orchestre organique dirigé par le multi-instrumentiste Ryan Francesconi. Son arrangement. L’éclatement en diverses phrases remixées par ses invités. Familiar Trees, .Tape, He Can Jog, Sora, Greg Davis, Filfa, Sawako, Midori Hirano, Rdl. : la clique spécialiste de l’ovulation synthétique. Pratiquants minimalistes, ces nomades jouent sur un mode épuré quelques accords électroniques, numériques, s’aventurant jusque dans un bloc opératoire jazzy pour Sora « A Very Lucky Year ». Dans une simplicité absolue. Tel est le maître mot. Simplicité. Des voix discrètes se posent sur un cordon où circulent des notes fraîches et lascives dans la sensualité des archets. L’opus apparaît telle une incitation à l’apesanteur. Francesconi, programmateur hors pair de rêves éveillés, synthétise et développe ses fréquences vibratoires, dont les ondes ont été apprivoisées sur son propre logiciel (Spongefork) fabriqué à cet effet. Cette uniformité sonore assimilée par ses arrangeurs sur Springs, complète le schéma electronica ambient du label de Francesconi, Odd Shaped Case. Une première et pas la moindre pour ce dernier, dans les remix version renaissances polychromatiques.

 

 

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Nobody. Revisions Revisions : The Remixes 2000-2005

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Aux dernières nouvelles, Elvin Estrela, alias DJ Nobody, fricotait du côté de Mystic Chords of Memory (le groupe de son ami Chris Gunst). Aujourd’hui, on le retrouve producteur, seul derrière les mannettes, remixant amoureusement les travaux de quelques acolytes notoires. Busdriver, Her Space Holiday, The Postal Service, Clearlake et autres Clue To Calo écoutent ainsi leur morceau sous un jour nouveau.

« Revisions Revisions : The Remixes 2000-2005 » ne constitue pas réellement un album de Nobody. Il s’agit davantage d’une vaste compilation de remixes façonnés pour ses potes entre 2000 et 2005. Et si le garçon aime mélanger les sons (jazz, hip-hop et electro de préférence), ce disque ne reflète pas spécialement son côté aventureux et expérimental. Les remixes proposés par Nobody ne tentent jamais le grand écart. Ici, pas de folie. Mais de jolies chansons lustrées et gracieusement remodelées par cet artisan tout-terrain. L’univers des projets remixés n’est vraiment guère affecté par la touche de l’artiste. Voilà sans doute le (gros) point faible de ce « Revisions Revisions : The Remixes 2000-2005 ». Pour le reste, c’est une compilation idéale pour se détendre, la tête dans les étoiles, les doigts de pieds en éventail.

 

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Thirsty Ear Blue Series Sampler

Il y a trente ans naissait aux States Thirsty Ear, d’abord société de distribution (pour des labels anglais comme Beggars), puis label à part entière dès 1990. ‘Blue Series’, sous-label dédié au jazz sous ses formes les plus aventureuses, est né d’une rencontre entre le pianiste ‘nu-bop’ Matthew Shipp et l’ex-Black Flag Henry Rollins. Leur volonté : dévergonder le jazz en le confrontant à d’autres genres musicaux, comme le rock, l’électro et le hip hop. A l’instar d’ECM dans les années 70 ou de Blue Note dans les années 60, Thirsty Ear parie donc sur l’innovation, l’échange et la transmutation. « The shape of jazz to come » : c’est donc ici que ça se passe, avec des artistes comme William Parker, Tim Berne, David S. Ware ou encore Nils Petter Molvaer. Sur cette compile l’on retrouve également Sex Mob, John Medeski, Meat Beat Manifesto, Carl Hancock Rux, Eri Yamamoto, DJ Spooky et Dave Lombardo, Mike Ladd, Beans (Antipop Consortium), The Yohimbe Brothers,… Bref du jazz, et bien plus, parce qu’il n’est pas question pour ces artistes de se laisser étiqueter et de tourner en rond... Il reste encore tellement de terrain à défricher !

 

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