Sages Comme Des Sauvages face à l’obsolescence programmée…

« Répare ou Pas », premier single issu du troisième album de Sages Comme Des Sauvages est un hymne en forme de question. On le répare ou pas ? Face à un monde plein de vices de fabrication et de malfaçons, le duo se demande si ça vaut encore la peine de…

logo_musiczine

La maternité, source d’inspiration pour The Wandering Hearts…

Le trio britannique The Wandering Hearts sortira son nouvel album "Mother", le 22 mars 2024. Produit par Steve Milbourne, c’est un patchwork de récits folkloriques, d'accroches pop et d'énergie rock, le tout assemblé par des harmonies lumineuses. On pourrait…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Search results (448 Items)

Various Artists

Soma 200

Écrit par

Le label anglais Soma Recordings vient de sortir son 200e single. Et comme toutes les occasions sont bonnes pour faire parler de soi, Soma a donc décidé de célébrer cet événement en délivrant une compilation à la gloire de ses vaches à lait. Seulement, au vu de la tracklist, ces dernières semblent bien chétives. En neuf titres à peine, le label electro parvient à faire le tour d’une histoire longue de quinze années. La qualité avant la quantité ? Pas si sûr… Hormis quelques exceptions (Repeat Repeat, Silicone Soul, Funk D’Void & Mirror Mirror), le résultat n’est que peu convaincant. « Soma 200 » reste cependant un excellent moyen de se familiariser avec les productions du label et devrait plaire aux clubbers en mal de découvertes. Les autres préféreront sans nul doute acquérir l’un ou l’autre disque des artistes repris sur cette compilation en demi-teinte.

Various Artists

Creative Outlaws

Écrit par

Manifestement, la fin des années 60 a bouleversé la musique rock. L’explosion de toutes ses limites, des frontières entre styles, a permis d’exploiter au maximum les possibilités musicales et instrumentales des musiciens, en quête d'imagination, en dehors des canons du bien-pensant commercial. La musique underground était occupée de naître, principalement aux Etats-Unis, même si les Anglais développaient des ressources de créativité énormes. Cette collection justement baptisée "Hors la Loi créatifs" est sous-titrée "US Underground 1962-1970". Elle s'attache donc à retracer cette révolution culturelle qui a sévi de l'autre côté de l'Atlantique.

Parmi les premiers artisans de ce mouvement, certains ont traversé le temps. Et je pense tout d’abord à Jimi Hendrix, pourtant décédé il y a déjà 37 ans. Son dépeçage de l'hymne américain "Stars Spangled Banner" et sa reconstitution totalement déjantée en est la plus belle illustration. Sa révolution aussi. Et il la proclame ici sur la scène de l'Albert Hall de Londres. Particulièrement engagé, le MC5 incarnait un autre protagoniste du désordre. Son message politique était extrême. Son cri de fureur symbolisé par "Kick out the Jams". Cette cité de l’enfer a enfanté un iguane immortel : Iggy Pop. Alors aux commandes des Stooges, il était également issu de la motor-city de Detroit. Il célèbre ici son ode à la frénésie : "1969". Davantage expérimental, avant-gardiste même, Captain Beefheart affrontait le blues de l'impossible. Cette compile en épingle "Dachau blues".

De la génération flower power à l'acid rock de San Francisco, de Haight et Ashbury, on retiendra surtout Country Joe & the Fish. Son "I feel like I'm fixin' to die" a été immortalisé au festival de Woodstock. Et bien sûr la chanteuse Grace Slick, militant alors chez le Great Society. Elle nous propose ici une première version de "Somebody to love", compo qui deviendra un énorme hit pour le Jefferson Airplane. Créateur unique en son genre, Moondog est un artiste emblématique issu de New York. Soutenu par Charlie Parker et Charles Mingus, il a immortalisé "On Broadway" dans les rues de la métropole. Les Fugs ont davantage forgé leur réputation sur une attitude anti-conventionnelle qu’à travers leur musique. Pourtant, leur "The garden is open" libère un son incroyable. Faut dire que tout devenait possible dans ce monde halluciné où se mêlaient drogue, violence et révolution sexuelle. Pearls Befoser Swine pratiquait déjà ce qu’on appelle du folk psychédélique. Drivée par Tom Rapp, cette formation stigmatisait le conflit armé au sein duquel les States s’étaient engagés au Vietnam. "Uncle John" en est la parfaite illustration.

Aux pays de l’Oncle Sam, le folk pouvait également émarger au courant dit progressif. Les Holy Modal Rounders en sont un premier exemple. Et puis surtout Kaleidoscope dont la musique baignait littéralement au sein d’un climat orientaliste déconcertant. Ce band avait alors pour tête de proue le prodige David Lindley, toujours sur les routes en 2006. On ne peut passer sous silence l’existence de Blue Cheer, un combo de hard rock déjanté, extrême, ou si vous préférez de heavy metal lysergique. Un trio responsable de la reprise sans concession d’un classique du rock'n'roll : "Summertime blues". La conjugaison des trois instruments est absolument démoniaque! Particulièrement novatrice, mais injustement méconnue, la musique du West Coast Pop Art Experimental Band était le fruit d’une imagination débordante qui est reproduit sur "Suppose they give a war and no one comes", un véritable collage sonore sous tension constante. Fin des 60s, éclot un ‘importantissime’ boogie band à Los Angeles : Canned Heat. Inspiré à l’origine par le blues le plus pur, il est parvenu à se forger un style unique en son genre. Faut dire qu’il pouvait compter sur des musiciens talentueux. Leur interprétation de "Sic 'em pigs" est absolument hallucinante. Quelle époque ! Quarante ans plus tard, le "Time has come today" des Chamber Brothers me trotte toujours dans la tête. S’appuyant sur des musiciens noirs doués de voix puissantes, le groupe avait délivré cet hymne psychédélique remarquable sans se douter qu’une version d'une dizaine de minutes de ce morceau allait dévaster les pistes de danse de l’époque. Et aujourd’hui encore il semble toujours aussi irrésistible!

Un témoignage éloquent d'une période de l’histoire qui ne peut laisser personne indifférent! Quelques absents de marque cependant : Frank Zappa, Grateful Dead et Quicksilver Messenger Service.

 

 

Various Artists

Switch 8

Rien de neuf au rayon des compiles Switch ou pour tout dire que le meilleur de l’électro de ces derniers mois, comme d’habitude. De l’eighties bien léchée signée Tiga (son album, « Sexor », sort d’ici peu, et c’est une ribambelle de tubes), des hits FM customisés pour le dancefloor (« Number 1 » de Goldfrapp, « Sow Into You » de l’ex-Moloko Roisin Murphy, « Jacques Your Body » des Rythmes Digitales, vieille scie électro-pop remise en selle par une pub automobile), et quelques bombes de minimal techno de derrière les fagots (« Just Fucking » d’Audion alias Matthew Dear, « Les Beaux Jours » du Français Agoria, l’épatant « Enuffs Enuff » de Pnau). Tu veux du gros son à écarquiller les mirettes, du beat en rut qui réclame son coït ? « Zdarlight » de Digitalism, « Darkness » de Carl Craig et « This Fragile Addiction » de Jesse Somfay t’appellent du pied sous la boule à facettes. Une claque sur tes fesses et c’est parti pour le grand huit : ton cœur fait boum boum boum, « laisse-moi donc te dire ‘ass’ ». Ass, ass, ass, ass, ass,…

Various Artists

Sexadelic Dance Party - Vampyros Lesbos

Écrit par

« Sexadelic Dance Party »… Mon dieu, ce titre laisse rêveur… Pour celles et ceux qui l’ignoraient encore, Vampyros Lesbos (sorti en 1971) est un des plus célèbres films d’épouvante de l’Espagnol Jesus Franco ; réalisateur qui se fît connaître pour ses nombreux nanars de Série B (ou doit-on dire « Z ») ‘cultissimes’ dans le petit milieu des aficionados du genre. Mettant en scène une jeune femme mariée bien sous tous rapports, Vampyros Lesbos détaille aussi et surtout les visites que celle-ci reçoit une fois la nuit tombée… Une splendide vampire, sexy comme il se doit, vient en effet la border tous les soirs… Et il est bien sûr inutile de vous préciser, étant donné le titre du film, que ce n’est pas pour lui raconter l’histoire de ‘Blanche neige et les 7 nains’… Vu le côté très sexuellement orienté de ce petit chef d’œuvre, on ne s’étonnera pas non plus d’apprendre que Jesus Franco fit appel à Manfred Hübler et Siegfried Schwab (des noms pareils, ça ne s’invente pas), Teutons de leur état, pour réaliser la bande son de cette splendeur. Composée de 17 thèmes, celle-ci ne déçoit pas, bien au contraire... Psychédélique, funk, baroque, complètement allumée, cette B.O. est tellement libidineuse et décadente qu’elle siérait à n’importe quel film de ‘fesses’… Des titres comme « The lions and the cucumber », « Kamasutra » ou encore « The Message » sentent, à plein nez, la partie de jambes en l’air sous LSD… Soupirs, grognements, tablas, basse serpentant comme un cobra en pleine danse du ventre et chœurs langoureux invitent ainsi à la débauche et nous font regretter de ne pas avoir vécu à cette époque bénie où le caoutchouc n’était pas encore une protection indispensable… Mais bon, ne nous égarons pas, sinon je risque la censure pour propos obscènes… Sachez donc simplement que si vous êtes d’humeur scandaleuse et que vous envisagez d’organiser quelques parties fines (dans le respect de la loi, bien sûr), ce disque est pour vous…

 

Various Artists

Kill Your Management : Volume Five

Écrit par

Ce cinquième volume compilateur, proposé par le label anglais Psychophonic, met en exergue une petite vingtaine de combos metal anglais non signés par une boîte de disques. Dans le lot, quelques uns émergent assez facilement, comme Razorwire, qui allie joliment metal façon trash-core à la Downset et touches plus alternatives à la Fudge Tunnel. Tears Of Aske est assez sympa, également, dans un registre Nu Metal solide. Headhunglow se démarque, également, à travers une approche musicale délibérément axée sur le death cinglant façon Obituary and co. Rien de très original, mais l’efficacité y est ! Pointons encore Roachville, un combo metal sec et net aux riffs assez percutants. Pour le reste, on peut oublier aussi sec les autres groupes qui sont, donc, non signés et peuvent le rester

Various Artists

Fresh Breath of Mint

Écrit par

Dans un premier temps, ce sont les déhanchements de Feist qui ont aguiché notre attention. Le Canada se tenait là, tapi dans l’ombre de lointains cousins américains. Ensuite, Arcade Fire a allumé la mèche, mettant définitivement le feu à toutes les excitations. Depuis, les vagues canadiennes se succèdent sans faiblir. Apparu dans le paysage musical en 1991, le label Mint est une des têtes chercheuses du pays à la feuille d’érable. Pour célébrer dignement sa quinzième année d’existence, Mint nous offre un tour d’horizon de ses signatures les plus récentes. En ouverture, la country organique de Neko Case vient nous rappeler toute l’étendue de son talent. Une country-rock sous Valium, entonnée par un timbre mélancolique à souhait. A faire pleurer les anges. Pour les pervertir, on peut compter sur les riffs acérés des New Pornographers. Quelque part entre les Foo Fighters (période Pat Smear) et les Pixies, ces Nouveaux Pornographes savent comment séduire les obsédés... Un peu comme The Organ a la capacité d’amadouer les irréductibles fanatiques des Smiths. Ces cinq filles reprennent l’héritage de Morrissey à leur compte et le font fructifier à grosses doses de Throwing Muses. Plus loin, c’est au tour de Carolyn Mark et de NQ Arbuckle qui, sur «Fireworks », honorent une rencontre fabuleuse, une romance enchantée qui défie le duo d’Isobel Campbell et Mark Lanegan. Nouvelle bénédiction indie-rock : Novillero séduit d’emblée. C’est une grosse claque. Les harmonies ensoleillées envahissent l’espace, embellissant les visages déprimés d’un large sourire. « Fresh Breath of Mint » constitue une indéniable source de découvertes. Disponible en import et à petits prix, ce courant d’air musical rafraîchit nos tympans. Une aubaine par cette chaleur estivale !

Various Artists

Commercially Unfriendly

Écrit par

9 juin 1983. Le Parti Conservateur de Grande-Bretagne gagne les élections pour un deuxième mandat. On ne se rendra jamais assez compte de l’influence du Thatcherisme et de sa doctrine nauséabonde sur le mouvement musical underground. Une vague de groupes morts-nés déferle sur le royaume et se dresse contre la suffisance, l’inertie et le compromis. Véritable descente dans les tréfonds des poubelles de l’histoire, cette compilation déterre de bien beaux cadavres encore fumants. Refusant l’oubli par la grâce d’un doigt tendu bien haut. Surgissent The Membranes qui n’avaient rien à envier aux premiers Bauhaus, The Noseflutes, enfants illégitimes de Wire et des Buzzcocks. Punk, post-punk rachitique, guitares rongées jusqu’à l’os, tous ces groupes gardaient la flamme pendant que le monde entier se touchait en écoutant religieusement Spandau Ballet, Kajagoogoo ou Duran Duran. Qui a déjà entendu parler des Nightingales, des Shrubs, de Pigbros ou de Big Flame ? Une armée de zombies entourée et chapeautée par The Fall et les ahurissants The Ex ( notes de pochette : ‘Oui, nous savons qu’ils ne sont pas Anglais, mais aucune compilation underground ne peut se permettre de faire l’impasse sur The Ex. Des objections ?’). Mention spéciale à Dog Faced Hermans et sa chanteuse possédée et aux Inca Babies, les Cramps insulaires, dont le rédacteur désormais hanté recherche désespérément toutes traces. En guise d’orgasme, un Fuck America (Jackdaw With Crowbar) qui, nul besoin de trop y réfléchir, semble toujours d’actualité.

Ps : Ce disque est respectueusement dédié à la mémoire de John Peel, sans qui évidemment…

 

 

Various Artists

Explosivos / Deep - soul from the latin heart

Écrit par

Cette compilation démontre de belle façon ce qui s’est passé lorsque la jeunesse hispanique de Harlem se prit les glorieuses années soixante en pleine poire. Un choc dont les étincelles crachèrent de fantastiques couleurs vives. En effet, pour cette jeune et fougueuse génération, le mambo et cha-cha-cha des parents sonnaient carrément ringards. Leur truc, c’était plutôt les fringues psychédéliques, les fêtes dégénérées, la culture branchée et le rythm and blues farouche de leurs frangins blacks. Le résultat fut sidérant. Sur une brève période, de 1966 à 1970, une multitude de francs tireurs firent joyeusement copuler leurs racines ‘latin soul’ avec les influences afro-américaines de leurs voisins de palier pour une descendance explosive. Jimmy Sabater, Charlie Palmieri, Tito Puente et consorts balancent la purée et déchaînent les éléments. Pluie de percussions, bourrasques de cuivres pour un ouragan de fièvre et de ferveur. Piochée dans les labels de l’écurie Fania (Tico, Cotique, Allegre et Fania), cette armada de tubes tout aussi vibrants les uns que les autres évoque une époque où le tout New York transpirait sur les pistes au son du Boogaloo !

Various Artists

Can You Hear Me Clearly ?

Écrit par

On l’a vu lors de la sortie de « They’ll Have To Catch Us First » chez Domino Records, les compiles de labels sont devenues vachement tendances. En fait, pour être ‘In’ à mort, il faut en posséder au moins une dans sa discothèque. Idéal pour se la péter entre potes, « Can You Hear Me Clearly » est donc l’exemple parfait de la compile représentative de la hype actuelle et des genres ‘soon to be radio-friendly’. A côté des évidents Bloc Party, Hot Chip, The Rakes et Architecture In Helsinki, on retrouve les futures valeurs sûres de Moshi Moshi Records, à savoir Roland Shanks, les excellents Lo-Fi FNK, les bien nommés Au Revoir Simone ou encore Matt Harding et son splendide morceau instrumental « October ». Moshi Moshi n’échappe cependant pas à quelque erreur de jugement en y incluant un futile Hot Club de Paris, que quelqu’un a certainement du déposer par mégarde sur la table du compileur. Pour tous les ‘jeunes cools’ et ceux qui croient l’être.

Various Artists

The Brazilian funk experience

Écrit par

Compilée par le dj anglais Patrick Forge, cette précieuse collection exhume quelques pépites musicales enregistrées entre 1968 et 1980 pour le compte du label EMI-Odeon par la fine fleur des musiciens brésiliens. Bien qu’ils aient été enregistrés dans une période sombre où la répression policière et la censure régnaient, la plupart de ces titres respirent la vivacité. Synthèse parfaite entre la musique pop anglaise, le funk américain et les rythmes brésiliens, le texte reste malgré tout chanté en portugais. Parmi les chefs d’œuvre, signalons le « Garra » de Marcos Valle : une mélodie digne des Beatles sur un rythme décontracté qui flirte avec la soul de Marvin Gaye. Un titre parfait qui justifie à lui seul l’écoute de cette compile. Toujours dans la mélodie, « Maita » de Doris Monteiro mélange les guitares funk aux arpèges de guitare acoustiques et les flûtes bucoliques. Tandis que Claudia marie sur « Baoba » le funk le plus crade à un grand orchestre pop, Djavan nous sert avec « Nereci » un subtil mélange de disco et de samba qui doit avoir le pouvoir de faire bouger les popotins sur les pistes de danse. On pourrait encore parler du jazz déjanté de Joao Donato, de la rumba mélancolique de Simone ou encore de Joyce (qui faisait partie de La Familia Sagrada, récente réédition chez Vampi Soul)…. Mais je vous laisse le soin de découvrir la multitude de surprises rencontrées tout au long de cette plaque. Car il n’y a quasi rien à jeter sur ce « Brazilian Funk Experience ». Si vous n’achetez qu’un disque par an…

Various Artists

The other side New York

En voilà une idée qu’elle est bonne : un guide urbain pour découvrir les magasins, les hôtels, les bars et les restos ‘les plus cool’ de la Grosse Pomme, avec pour conseillers persos le duo electroklash Fischerspooner. En pratique, il s’agit à la fois d’un CD et d’un DVD (dual disc), l’un compilant les titres préférés du duo néo-warholien, l’autre présentant la face cachée de New York – celle qu’on ne trouve pas forcément dans le Guide du Routard… A l’origine de cette initiative originale, le magazine Time Out, qui compte bien réitérer l’expérience avec d’autres villes branchées et ses artistes autochtones. Sur la compile mixée, on retrouve à la fois Broadcast et Bloc Party, David Caretta et Princess Superstar, Model 500 et The Fiery Furnaces, bref un mélange abrasif de styles tout-terrains, qui selon le communiqué de presse ‘capture la vision musicale éclectique de Fischerspooner’… Evidemment il y a aussi leur fameux « Emerge » (remixée par The Hacker !), le tube electroklash par excellence qui les rendit célèbres. A quand un petit tour de la ville d’Austin en compagnie d’Omar Rodriguez de Mars Volta ou de Detroit avec Jeff Mills ?

Various Artists

Playing The Indie Game

Écrit par

Projet inventif du label italien Suiteside, la compilation « Playing The Indie Game » propose de (re)découvrir 11 formations d’indie pop-rock s’amusant à créer des morceaux sur des instruments jouets. Au programme : des inédits de John.Wayne.Shot.Me, Lo-Fi Sucks, Anorak, Blimey et d’autres éternels enfants ayant accepté de se prêter à l’expérience. Accompagnée d’une pochette servant également de jeu de l’oie (!), la compilation de Suiteside, aussi amusante qu’elle soit, reste néanmoins quelque peu inégale. On retiendra essentiellement King Of Woolworth qui parvient à tirer son épingle du jeu tout au long de son « Dog Cat Game ». Divertissant, sans plus.

Various Artists

World Circuit Presents...

Écrit par

En vingt ans, le label World Circuit est devenu un emblème incontournable d’un terme générique, communément accepté de tous : la World music. Pour fêter ces deux décennies, cette petite entreprise nous propose une grande compilation. Deux disques, 28 chansons, quelques inédits et des versions live sorties de derrière les savanes. La sélection opérée demeure irréprochable. Les légendes côtoient ainsi les révélations, les bonnes vibrations.

A l’écoute de cette double compilation, un constat s’impose : le label possède un don évident pour consacrer tardivement les vétérans. Les exemples sont nombreux, somptueux : Ali Farka Touré, Ibrahim Ferrer, Rubén González, Nico Saquito ou encore, Miguel Angá Diaz. Tous ces artistes se sont aujourd’hui envolés, rejoignant paisiblement leurs paradis perdus. Mais par leurs idées, leurs visions, ils ont participé à rédiger les plus beaux chapitres de l’histoire de la musique. World ou pas. A côté de ces demi-dieux, une foule d’artistes prodigieux se pousse au programme de la compilation (Cheikh Lô, Oumou Sangare, Orlando Cachaito Lopez, etc.). Ce recueil est à la mesure de ses ambitions. Il contentera le monde entier. Pour satisfaire leurs ardeurs, les passionnés découvriront quelques chansons inédites (notamment le magnifique « Yumala » de Mustapha Baqbou). Les autres trouveront ici une clef magique, un point d’ancrage formidable, dépassant largement une simple introduction au label.

Various Artists

Beneath The Surface Volume 2 – A Bella Union Sampler

Vous la trouverez à prix modique chez tous les bons disquaires, à moins qu’un de ceux-ci vous l’offre à l’achat d’un cd du label : en tout cas il s’agit d’une simple entreprise marketing, dont l’objectif est d’offrir au mélomane un panel des artistes maison. Bella Union, c’est dans l’ordre, pour ce deuxième volume du sampler « Beneath The Surface » : Howling Bells, Fionn Regan, Midlake, Françoiz Breut, Astronautalis, The Dears, Mazarin, My Latest Novel, Dirty Three, Devics et The Czars, proposant des titres issus de leur dernier album respectif ou à venir… Autant vous dire qu’en matière de chroniques de disques, vous êtes au bon endroit : pour plus d’infos sur ces groupes et leur grand œuvre, cliquez dans la rubrique 'Recherche' !

Various Artists

Songs To Break God’s Heart Vol. 1 - An Acuarela Compilation

Une bonne compile Acuarela, c’est presque un pléonasme. Elle succède à l’excellente série des « Acuarela Songs » (3 volumes) qui regroupait des titres de Windsor For The Derby, Experience, Migala, L’Altra, Encre, Lee Ranaldo, Timesbold, Berg Sans Nipple, Chris Brokaw, Girls in Hawaii (!), Piano Magic, The Decemberists, etc. Voici donc la suite, et elle s’appelle cette fois « Songs To Break God’s Heart », ce qui revient au même. Autrement dit, on embraie ici par d’autres inédits et démos pas piqués des hannetons, issus de l’intelligentsia mélancolique. Avec Darren Hayman, c’est Bright Eyes et St Thomas qui se rappellent à notre bon souvenir. Tara Jane O’Neil surprend dans un exercice quasi doo-wop, et The Strugglers s’avèrent de sympathiques cousins de Palace. Matt Elliott (vs. Many Fingers) fait son Third Eyed Foundation (ça faisait longtemps) et Xiu Xiu se la joue trance. Sur ces 19 titres, quasi tous méritent qu’on s’écorche le cœur. C’est beau, souvent triste, voire optimiste. « This song is a mess but so am I » : c’est même le nom d’un des groupes du label madrilène… Voilà l’état d’esprit qui habite ces musiques, dont on se sent parfois si proches.

Various Artists

See You On The Moon ! Songs For Kids Of All Ages

On les oublie souvent, les gosses. On ne s’imagine pas que l’écoute d’un album des Flaming Lips ou des Beach Boys peut changer la vie d’un moutard, même s’il n’a que 10 ans. Le concept de ‘disque pour enfants’ n’est certes pas neuf, mais rares s’avèrent les tentatives qui tiennent vraiment la route, qu’elles soient commerciales ou artistiques… Le label Paper Bag espère bien inverser cette tendance, en compilant ici de grands noms de l’indie rock, etc. : Alan Sparhawk de Low, Sufjan Stevens, Broken Social Scene, Mark Kozelek (Sun Kill Moon, Red House Painters), Hot Chip, Kid Koala,… ‘Nous avons remarqué que les enfants sont souvent bien plus intelligents que les adultes’, peut-on lire sur le site du label. Que le cadet de la famille apprécie Glissandro 70 (Constellation) en tétant son biberon, c’est sans doute le rêve de tout parent mélomane. Qu’ils s’en donnent donc à cœur joie à l’écoute de cette chouette compile, remplie jusqu’à ras bord de comptines pop pas bébêtes. Au bac la condescendance, l’humour et la fraîcheur sont ici au programme : même les Great Lake Swimmers, d’habitude un peu ronchons, ont l’air de se fendre la gueule… Parfaite pour les goûters d’anniversaire (« 24 Robbers » de Apostle of Hustle) ou la petite histoire ‘d’avant d’aller dormir’ (Broken Social Scene reprenant « Puff the Magic Dragon »), « See You On The Moon ! » donne envie de retomber en enfance, voire de faire des gosses. Mais la passion (musicale ou autre) n’est-elle pas de toute façon une preuve d’innocence, se rendre à des concerts de rock symbolise un refus de grandir ? Le jour où on pensera qu’écouter de l’indie est un truc de gamins, il faudra s’inquiéter.

 

Various Artists

Strong Arm Steady Presents: The Collector's Edition Volume 1

Dommage que j’ai carbonisé le moteur de ma bagnole par ‘pure négligence’, selon les sarcasmes de mon garagiste… Parce que mon rêve, c’était de l’envoyer à Xzibit pour qu’il la retape avec ses potes, en direc’ live sur MTV, à l’émission « Pimp My Ride », yep. Une Citroën Saxo transformée en bolide high tech, avec des flammes vert fluo sur le capot, et trois télés à écran plat dans le coffre, entourées de subwoofers de malade pour faire péter le hip hop West Coast en roulant à du 200 à l’heure dans les rues de Tubize. A l’intérieur des sièges arrière, une Playstation avec le jeu « San Andreas », et un putain de mini bar dans les accoudoirs, rempli de tequila et de blunts au cognac pêche. Trop fort, cet Xzibit. Y en a quand même qui ont de la chance de voir leur caisse pourrie retapée en limousine de luxe ou en 4X4 de fête foraine : ça le fait à mort au salon du Tuning de Morlanwez-les-Bains. T’as des donzelles aux airbags de taré qui se trémoussent sur du beat en chaleur, façon Snoop et Hi-Tek, les tétons gonflés par de la mousse bien giclante, qui spittent par à-coups des essuies-glace en plaqué or massif. Dans les baffles qui remplacent la roue de secours, des types au teint palot (Krondon, black albino à la gueule de barbouze) gueulent les quatre initiales d’Iceberg Slim : P.I.M.P., et ça balance comme un gros tube gangsta à la N.W.A. Sur cette mixtape ‘hosted by Will Blast’, on retrouve tout le crew d’Xzibit : Phil The Agony, Mitchy Slick et l’albino. « X to the mothafuckin’ Z » se foule pas trop le derrière pour balancer ses rimes sur des samples funky, bref ça sent bien la mixtape de dessous le comptoir. Aaaah, si j’étais un Yankee ! J’irai parader à L.A. avec ma SaXo rutilante, les biatches se pâmeraient devant mon gros engin qui grogne, ce serait trop la défonce à fumer le bitume. A l’aise ! Demain j’achète un Go Pass et j’me casse à Compton.

 

 

Various Artists

Congotronics 2 Buzz’n’rumble From The Urban Jungle

Écrit par

Après les transes de Konono n°1, Crammed nous propose de découvrir une série d’artistes qui naviguent dans les mêmes eaux. Des musiciens qui lèvent l’ancre en choisissant pour point de départ les musiques traditionnelles de différentes parties du Congo (Kinshasa, Mdai Dombe, Bacongo). Un périple vers le futur accompli en amplifiant violemment ces musiques ancestrales. De manière à leur permettre de passer au-dessus du vacarme citadin. En tout neuf prestations enregistrées ‘live’ où l’hypnotique et la distorsion des instruments font la loi. Semblant venir d’une autre planète, cette expression sonore devrait régaler les amateurs de sons étranges. Parmi les titres les plus intéressants, j’épinglerai le « Kiwembo » de Sobanza Mimanisa : un gros riff de likembe empli d’effets « fuzz », des percus et un sifflet dans le style du carnaval de Rio, des arpèges de guitare très mélodiques et un maître de cérémonie qui incite à la danse. Plus calme, le « Kabuangoyi » des Kasai All Stars est une longue variation sur une belle mélodie percussive. Accompagnée d’arpèges de guitares, elle est traversée de sons bizarres produits par diverses percus et une gratte noyée dans la reverb et la distorsion. Un titre qui évoque les douces variations à la kora d’artistes comme Ballake Sissoko ou Toumani Diabaté… On retourne à la danse sur le génial « Soif Conjugale » de Kisanzi Congo, totalement dominé par les impros de likembe distordu et une ligne de basse imparable. « Le laboureur » est une relecture bruitiste et funky d’une fable de La Fontaine tandis que la prestation de Konono n°1 captée au Couleur Café aurait pu naître d’une jam hypnotique entre Jimi Hendrix et un orchestre traditionnel qui aurait abusé des substances psychotropes. Sachez que le pendant visuel du disque filme six collectifs (musiciens + danseurs) en pleine action dans les rues et salles de Kinshasa lors de l’enregistrement du disque. L’esprit « Do It Yourself » anime ces personnages à l’imagination colorée et débordante. A l’instar du collectif Tulu qui a inventé un instrument en reliant deux gros ressorts à une boîte à sardines…

 

Various Artists

Goal ! / Music From The Motion Picture

Écrit par

C’est étrange, dès que le mot football est évoqué, la chansonnette poussée penche davantage pour « Seven Nation Army » stadium remix ou le buvette mix d’« I Will Survive ». Alors, lorsque l’industrie du cinéma projette de réaliser un film dédié au ballon rond, les inquiétudes sont légitimes. Et, naturellement, l’auditeur-spectateur appréhende les égarements sonores qui risquent de tartiner la pellicule. « Goal ! » s’annonce ainsi sous les plus sombres auspices. Finalement, il n’en est rien. Oasis, Kasabian, The Bees et autres Dirty Vegas sont venus renforcer les rangs de l’équipe à l’occasion du mercato. D’entrée de jeu, long dégagement hypnotique des Happy Mondays, qui marquent ainsi un retour à la compétition. Au plus haut niveau, Shaun Ryder et les siens réussissent un titre ravageur. Relancé sur les rails (de coke ?) par le projet Gorillaz et l’infatigable single « Dare », Shaun retrouve ses couleurs. Pour un nouvel album en 2006 ? De leur côté, Liam et Noël Gallagher n’ont jamais caché leur volonté de participer à un bon gros match de foot. La paire est donc réunie, à la pointe de l’attaque, le temps d’une rencontre cinématographique bien amicale. Plus surprenante, la présence de la sulfureuse Princess Superstar et ses complaintes aguicheuses. « Wet ! Wet ! Wet ! », chante-t-elle. D’accord, elle dispose du physique… Mais a-t-elle vraiment le souffle pour s’aligner dans cette équipe de machos. Et puis, remporter un match dans ses conditions, c’est impossible ! Les tétons de la belle dépassent du maillot et son petit short moulant va faire craquer tous les mâles en rut engagés dans le championnat. Heureusement, le coach peut compter sur les défenseurs (défonceurs ?) texans de And You Will Know Us By The Trail Of Dead pour remettre un peut d’ordre dans les vestiaires. Inutile de préciser que les remontrances du groupe de Jason Reece et Conrad Keely sont efficaces. Bref, de quoi remporter un match sans réels enjeux.

Various Artists

Revolving World – A Tribute to New Order

New Order, grand groupe ‘tributé’ devant l’éternel, à l’origine du mariage, à l’époque improbable, du rock et de l’électro : alors quoi ? Une compile de plus réunissant des groupes méconnus qui s’attaquent à « Blue Monday » en faisant les malins ? Certes, mais il n’y a pas que de l’amateurisme trivial sur ce disque : en 15 covers, certains des artistes au menu font même preuve d’une belle élégance dans la citation, surtout les Lyonnais. Il y a aussi des Belges (Une vie austère = Geoffroy Klompkes = L’essentiel de l’actualité sur Pure FM. A quand le Comic’Art ?), des Argentins, des Américains, des Néo-Zélandais et des Suédois, parce que New Order, ben ouais, c’est connu partout dans le monde. Mais la question qui se pose donc, c’est : pourquoi les meilleures covers viennent-elles de Lyon ? Est-ce que Popswirl est une structure locale ? Airbag, d’abord : on dirait Mark E. Smith au micro, voire Shaun Ryder, si on veut être méchant… Et For The Chosen Few, qui reprend « In Your Silent Face » de fort belle manière, entre post-rock et shoegazing. Et So Happy et Magnolia, qui nous feraient presque croire que Sumner était un enfant du soleil (les sixties, l’acid, Nouvelle Vague) ! Quant au reste, il est un peu à l’avenant, et donne surtout envie d’écouter les plus jolis ersatz de New Order/Joy Division en 2006 : Aswefall, Circlesquare, Colder,… Nostalgie, quand tu nous tiens.

Various Artists

Blues Guitar Women

Écrit par

Thomas Ruf a concocté une collection très intéressante consacrée aux femmes impliquées dans le blues féminin ; et plus particulièrement aux chanteuses et guitaristes. Faut dire que dans son esprit, il a toujours le souvenir impérissable de Memphis Minnie, un véritable mythe qui a composé, chanté, joué et enregistré le blues pendant plus de 40 ans. Ce double CD est partagé entre deux styles de blues. Le premier disque s’intéresse au blues contemporain (NDR : le plus souvent électrique) et le second au blues traditionnel.

L’œuvre s’ouvre par une adaptation du "Can't quit the blues" de Buddy Guy opérée par le Lara Price Band. Une plage très électrique introduite par plus de deux minutes de guitare vagabonde avant que le chant de Miss Price n’entre en scène et puis s'impose. Mais on en retiendra surtout la dégaine versatile d’une certaine Laura Chavez, une fille de 22 ans préposée pour la circonstance au manche (NDLR : ça rime presque !). Dès les premiers accords de "Takin' it all to Vegas", on reconnaît sans peine la présence d’une autre Californienne : Debbie Davies. Après avoir fréquenté l'école d'Albert Collins, cette chanteuse/guitariste a acquis une expérience certaine et drive même ses propres troupes depuis un bon bout de temps. Une chose est sûre, son intervention est sans faille. Alice Stuart fait déjà figure de vétéran. Faut dire qu’il y a quarante ans, elle pratiquait déjà du folk blues ; et puis elle a milité chez les Mothers of Invention de Frank Zappa. Elle possède une bonne voix y et met toute sa conviction pour interpréter "The man's so good". En outre la formation affiche une excellente cohésion et ne s’égare pas dans les fioritures instrumentales. Sue Foley (NDR : cette Canadienne qui a forgé sa notoriété à Austin, au Texas, écrit actuellement un livre consacré aux ‘femmes guitaristes’) laisse échapper des grappes de notes hispaniques de ses cordes acoustiques, tout au long de l’instrumental "Mediterranean breakfast". Une compo chargée d’émotion et empreinte de charme, caractérisée par des percussions efficaces et un orgue discret. Cependant, lorsque Miss Foley décide de brancher l’amplification, nous pénétrons dans un univers sonore redoutable, proche du grand Peter Green. Un moment privilégié qui illumine cette collection! Deborah Coleman a commis quelques albums d’excellente facture, au cours de la dernière décennie. A un tel point que la fréquence de ses sorties nous est devenue familière. La féline se réserve ici un instrumental climatique : "The river wild". Joanna Connor amorce un "Livin' on the road" en douceur, avant d’y communiquer une étincelle électrique, virant alors vers un hard rockin' blues, expression sonore tonifiée par le vocal plutôt agressif et une slide opiniâtre. De nationalité serbe, Ana Popovic concède un autre instrumental : "Navajo moon", une plage cool, jazzyfiante, inspirée par Ronnie Earl et Stevie Ray Vaughan. Carolyn Wonderland n'est pas très connue. Elle compte pourtant quelques elpees à son actif. Elle chante, joue de la guitare, mais aussi de la trompette, de l'accordéon, de la mandoline et des claviers. Pour attaquer "Judgement day blues", elle a reçu la collaboration de Guy Forsyth à l'harmonica. Le tempo est bien enlevé tout au long de ce titre puissant et immédiat. En se dirigeant vers la Louisiane de Baton Rouge, le climat devient plus intimiste. Soutenue par ses Exiles, l’excellente Miss Eve Monsees (NDR : une inconnue également établie à Austin, au Texas) irradie le célèbre "Lonely lonely nights". Sa voix est un peu frêle mais la guitare manifeste une grande efficacité. Maria Muldaur et Bonnie Raitt se sont réunies pour interpréter "It's a blessing". Un moment de grande intensité alimenté par les deux voix très pures de ces artistes notoires. Elles chantent avec beaucoup de bonheur ce succulent fragment de country blues acoustique. Et le recours au bottleneck accentue cette sensation de fraîcheur. "Dreamland" durcit le ton. L'attaque est brute, primaire. La slide libère un son totalement pourri. La responsable ? Une Finlandaise ! Un bout de femme plutôt frêle qui répond au nom d’Erja Lyytinen. Elle devrait bientôt sortir un album chez Ruf. Une œuvre à laquelle il faudra se montrer attentif. Barbara Lynn épingle un autre instrumental : "Lynn's blues". Un morceau bien ficelé dynamisé par une section rythmique qui ne manque pas de groove. Nonobstant leur fragilité, les cordes atteignent facilement leur cible. A premier abord peu farouche, Tracy Conover affiche une fameuse santé. Jolie, blonde, cette Texane exécute le célèbre "Goin' down", jadis immortalisé par Freddie King, d’une manière très convaincante. Elle a déjà du métier et semble apprécier le jeu de Jimi Hendrix! La première plaque s’achève par Beverly "Guitar" Watkins et le gospel de Ruthie Foster.

Consacré à un blues plus traditionnel, le second morceau de plastique implique quelques artistes confirmés. Solide sexagénaire issue de la Georgie, Precious Bryant amorce ce disque par son "Fool me good". Elle milite au sein d’une organisation remarquable qui répond au patronyme de "Musicmaker Relief Fund". A l’instar de trois autres membres ici présentes : Algia Mae Hinton, Etta Baker et Rory Block. Agée de 76 ans, Algia Mae Hinton manifeste une grande habileté à la guitare sèche. En outre, elle possède une voix poignante, qui a du vécu… Issue de la Caroline du Nord, Etta Baker aura bientôt 93 balais. Tout au long de "One dime blues", elle fait preuve d’une grande clarté dans son jeu. Rory Block impressionne lors d’un enregistrement immortalisé en public : le "Fixin' to die" de Bukka White. Le premier elpee de Ellen McIlwaine (« Fear Itself ») remonte à 1969. Depuis, elle en a édité une flopée. Originaire de Nashville, elle affiche une grande habileté sur le manche sur "Dead end street". Les sonorités de sa six cordes résonnent comme celles d’un sitar ! Deux artistes impliqués sur le CD contemporain se produisent ici sous une forme ‘unplugged’ et y démontrent tout leur talent. Tout d’abord Sue Foley, dont la voix de fausset charme "Doggie treats" et puis Alice Stuart lors d’un "Rather be the devil" particulièrement réussi. Mais un des sommets de ce volume est atteint par Jessie Mae Hemphill, une artiste issue du Mississippi. Sont style très original est imprimé sur le rythme du chemin de fer. Gaye Adegbalola est (très) blonde, mais noire de peau. C’est également la guitariste de Saffire. Son timbre vocal est âpre. Rory Block l’accompagne tout au long de son "Nothing's changed". La fin de l’opus est hantée par quelques fantômes. De grandes voix du blues aujourd'hui disparues qui nous font encore vibrer. Tout d’abord la Britannique Jo Ann Kelly dont le timbre sublime et beau à pleurer magnifie "Ain't nothing in ramblin". Mattie Delaney, Elvie Thomas et Geeshie Wiley étaient issues du Mississippi. Elles ne sont guère connues. Et pour cause, leurs enregistrements remontent à 1930. Pourtant, leurs interprétations ne maquent pas de sensibilité. Pour clore cette œuvre, il était impossible de passer sous silence l'inspiratrice de cette collection : l'inoubliable Memphis Minnie, décédée en 1973, à l'âge de 76 ans. Thomas Ruf a choisi "In my girlish days". Une bien belle collection passée en compagnie de ces dames du blues…

 

Page 8 sur 15