Yes SIHR !

Après quelques concerts / projections improvisés en duo, au Caire et à Beyrouth, pour les rencontres d’Arles, le centre photographique de Lille ou la revue belge Halogénure, Dargent et Oberland s’associent aux francs-tireurs Elieh et Halal pour un manifeste…

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Various Artists

Checking The Skies For Taikonauts. A Label Compilation

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Il n’est jamais trop tard pour se faire de nouveaux amis ! Parfois, les rencontres sont inattendues. Et souvent, ne tiennent qu’à peu de chose. Une promenade sur une compilation dédiée à l’excellent label Transolar, par exemple. Les nouvelles connaissances sont enthousiasmantes. Viva l’American Death Club est vraiment très chouette. Une personnalité très forte, coincée entre Supergrass et Jon Spencer Blues Explosion. Une formation à découvrir de toute urgence. Tout comme les Espagnols de Tokyo Sex Destruction. D’autres se présentent comme des clubbers invétérés : Kid And Khan ou Quintron. Et il y a ceux qui se la jouent rockers. Rayban noires coincées sur le nez, perfecto sur les épaules et bottes en croco, Kid Congo And The Pink Monkey Birds tient la guitare bien haut. Charmante, c’est le seul qualificatif qui peut convenir à musique de Monochrome. Déclination pop couchée de petites touches électro multicolores : un délice. Et la balade se termine en compagnie de New Idea Society, ouvertement pop et sincère. Une compilation élégante, belle porte d’entrée sur l’univers (trop) confidentiel d’un label intéressant.

Various Artists

Dr. Lektroluv presents : Elektrik Planet

La pochette de la sixième compile du Géant vert de l’electro eighties est un pastiche : celui de l’affiche du fameux film de Fred McLeod Wilcox, « Forbidden Planet » (1956), une adaptation futuriste de « La Tempête » de Shakespeare. Pas un hasard, puisque la BO de ce film est souvent considérée comme la première à avoir été composée entièrement à l’aide d’instruments électroniques. Hommage donc à Louis et Bebe Barron, ces précurseurs en la matière… Même s’il est vrai que les bleeps qu’on entend dans le film ont été tout simplement créés à l’aide de générateurs de fréquences. Selon les spécialistes la vraie distinction reviendrait donc plutôt à Robert Wise et à son film ‘The Andromeda Strain’ (1971), pour lequel Gil Mellé inventa une pléthore de sons synthétiques, qu’il combina avec une musique concrète faite de bruits de boules de bowling heurtant un jeu de quilles, de scies circulaires et de trains. Il n’empêche, même Autechre avec son ambient « Nomina » s’est emparé du mythe Barron… Néanmoins, cette compile nous ressert encore une fois la même popote eighties, comme à son habitude : Bangkok Impact, Savas Pascalidis, Mikkel Metal, David Caretta,… Même le fermier Plastic Bertrand – et son insupportable « Tout petit la planète » - est de la partie… Mais rendons à César ce qui lui appartient : ce bon vieil « Headhunter » des frelatés Front 242 – ce qui vaut toujours mieux qu’un Tiefschwarz tête à claques.

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Elizabethtown / Music from the motion picture

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Depuis le réussi “Almost Famous”, on pensait Cameron Crowe capable de grandes choses. Se mettant indirectement en scène, il apparaissait en personnage critique, passionné et donc touchant. Un film serti d’une B.O. à son image (produite par ses soins), charriant le meilleur comme le pire d’une époque riche en contrastes. Cette fois, seul le pire est au rendez-vous. Une collection de titres aussi plats que ce pays qui est le nôtre. Un parfait patchwork de musique américaine javellisée, ressassée et surannée. Folk bouseux, F.M. ringarde, pas grand-chose à sauver pour dire vrai. Evitent le naufrage de justesse, l’introspectif “It’ll All Work Out” de Tom Petty et le “Where To Begin” des fantastiques My Morning Jacket. Pour une bonne B.O. d’amerloque music, allez plutôt faire un tour du coté de « Forest Gump » compilation suintant le bayou, la soul et le rock’n’roll.

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Hey Everybody… I Gotta New Dance

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Cette compilation des dernières productions et rééditions en date et à venir du label Vampisoul nous donne derechef l’occasion de chanter les louanges des ces formidables passionnés espagnols. Totalement branchés funk, soul et musique latine, ils dépoussièrent quelques classiques oubliés des années cinquante aux années septante tout en s’investissant dans la découverte de nouveaux talents. A l’instar de Joe Bataan, dont le déjà classique « Call My Name » semble tout droit sorti des années septante. Un petit bijou soul/funk qui a été enregistré en…2004. Le copieux menu de « Hey Everybody » incorpore donc du funk (Betty Davis, Ruth Brown, Joe Battan, Augustine Ramirez), du rock latino (La Sangre Caliente, Totem) et de la salsa seventies (Johnnie Colon, Fania All-Stars), sous l’enseigne de l’énergie, du groove et du son vintage en général. On regrettera cependant l’absence des formidables Mexicains fous de Cosa Nostra, réédités par Vampisoul l’année dernière. Si vous figurez parmi ceux qui ont apprécié les compiles « Funky 16 corners » parues chez Stones Throw et les rééditions proposées par Soul Jazz Records, ce recueil devrait faire votre bonheur ; d’autant plus qu’il est vendu à un prix on ne peut plus démocratique.

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Homo Sapiens / Bande Originale du Film

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Pour ceux qui ne le sauraient pas, « Homo Sapiens » est un docu-fiction qui retrace les premiers pas de l’homme sur terre et sa lutte de pouvoir avec la nature. C’est un film plutôt intéressant dont le succès a produit une multitude de produits dérivés. La B.O. a été composée par Louis Dandrel, musicologue connu pour ses travaux d’architecture sonore. Notre homme s’est notamment entouré d’un orchestre à cordes, d’un chœur, du chanteur Sénégalais Wasis Diop, de l’espoir de la chanson française Camille et de l’étonnant Tran Quan Hai spécialiste des chants diaphoniques (la production de sons distincts avec une voix). Un travail de qualité mâtiné d’électronique discrète, qui s’apprécie surtout à la vision du film. Sur une chaîne hi-fi, on ressent l’absence des images, mais l’ensemble reste très reposant à écouter, surtout les matins où on a la gueule de bois.

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Hotel Rwanda / Music from the Film

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« Hôtel Rwanda » est un film basé sur l’histoire vraie d’un gérant d’hôtel qui sauva des milliers de réfugiés lors du génocide perpétré dans ce pays, il y a aune dizaine d’années. La musique qui accompagne l’histoire est donc grave et solennelle comme le sujet qu’elle illustre. Un objet hybride qui hésite entre différentes partitions de musique ‘illustrative’ typiques des films américains (« Interhame Attack », « Finale », « Ambush », « Children Found »). Hors du contexte de la salle de cinéma, elles sont d’ailleurs d’un intérêt limité. On a droit aussi à quelques chansons au pathos élevé comme le « Million Voices » de Wyclef Jean (bon morceau mais production aseptisée) ou le « Nobody Cares » de Deborah Cox (convenu mais réussi). La palme du tire-larmes nauséabond revenant sans aucun doute à « Ne me laisse pas seule ici » de Tilly Key. Les chansons moins formatées procèdent de quelques artistes africains comme Yvonne Chaka Chaka (pour l’efficace morceau pop « Umqombothi ») ou encore Bernard Kabanda responsable d’une belle rumba acoustique. Paradoxalement, c’est « Whispered Song », une compo inquiétante interprétée interprété par un artiste non crédité qui sort du lot. ET pour cause, elle évoque avec un minimum de moyens pour un maximum d’effets, l’horreur de l’extermination d’un million de personnes.

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Switch 6

Tous les trimestres Studio Brussel sort sa compile Switch, un condensé génial de l’émission du même nom, qui parle à nos jambes chaque week-end, avant qu’on enfile notre marcel et qu’on fasse le mariole sous la boule à facettes. Pas la peine de chercher midi (plutôt minuit) à quatorze heures : il y a comme d’habitude de sacrés tueries dancefloor sur ces deux disques. En bref le meilleur de la house, du breakbeat, de l’électro et de la techno de ces derniers mois, qu’on entend partout mais qu’on trouve rarement chez nos disquaires. Revue des troupes : d’abord la crème de la techno dite ‘minimale’ (Playhouse, Poker Flat, Kompakt), avec Mathew Johnson (« Decompression »), Superpitcher (l’énorme « Happiness », remixé ici par Michael Mayer), Steve Bug (« Houze »), puis du poumtchak qui tape (Joris Voorn, Vitalic), quelques relents acid (Roman Flügel, d’Alter Ego), cold wave (Kiki, Swayzak, The Hacker), et des tubes (le remix de « Girls » de Prodigy par Rex The Dog : un gars à suivre, et Chromeo, Miss Kittin, Märtini Brös, Greens Keepers, Unit 4, Mocky, le « Safari » d’André Kraml,…). Que demande le peuple ? La suite, parce qu’une fois que le beat s’immisce dans le corps, il ne le lâche plus. Un must pour tout apprenti DJ en manque de plaques qui déchirent !

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The Gearhead Records – ThingMaker

‘Gearhead : the FUN label’ : fun, si on aime le punk rock (cfr. review The Washdown). Autrement dit une certaine idée du truc un peu couillon, qui suinte la crétinerie assumée. Des noms ? The Dragons, Lazy Cowgirls, Million Dollar Marxists, The Dukes of Hamburg, Rock’n’roll Soldiers, Turbo A.C.’s,… Tout est dit, ou presque. Il s’agit donc de punk rock. Ou de rockabilly. Voire de surf (The Hypnomen). Souvent, c’est plutôt bâtard. Comme si les Dead Kennedys avaient forcé sur la bouteille et pondu un refrain braillard entre deux rôts bien acides. Burp. Au concours de pets, les plus forts sont sans doute les Wildhearts. Talonnés de près par les New Bomb Turks, qui n’en ratent pas une quand il s’agit de rocker plus fort que les autres. Et puis il y a ceux qui, comme toujours, font les malins : The Dukes of Hamburg, qui se prennent pour les Stones, et les Hellacopters, sans doute les plus balèzes. Parfaite en fond sonore lors d’un match de foot arrosé à la Guiness, cette compile ravira tous les amateurs de « punkabilly » fier-à-bras et déconneur. A main, à bouche, à cul !

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The Texas Chainsaw Massacre / The Album

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Remake de l'excellent Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper (1974), injustement qualifié de film gore à l'époque, alors qu'il n'était qu'une parodie, The Texas Chainsaw Massacre version 2004 est de l'avis des amateurs un véritable navet. La copie signée Marcus Nispel accumule les effets de mise en scène pour tenter de bâtir un film racoleur où les chairs tombent en morceaux, selon un journaliste du groupe Vers l'Avenir. Cette rubrique n'étant dédiée qu'à la musique, et non au septième art, nous nous contenterons de vous présenter la BO assourdissante de Chainsaw Massacre. Pour l'occasion, la société Bulletproof a rassemblé des titres, souvent inédits, des plus dignes représentants de la scène extrême américaine. Hard core, métal industriel, néo punk, death métal... on n'est pas là pour rigoler. Rien que du brutal de chez brutal, du méchant, du saignant, du bien gras ! Des groupes confirmés, avec un Pantera pas vraiment en grande forme, un Fear Factory remixé par Steve Tushar, un Static X survitaminé et jubilatoire, un Mushroomhead complètement explosé et un Morbid Angel au top de son death métal hyper technique. Des espoirs avec la nouvelle sensation hard core Hatebreed, les allumés de Soil, l'ouragan Nothingface. Viennent ensuite une armada de groupes peu connus de ce côté de l'Atlantique; Motograter, Index Case, Sworn Enemy, Core-Tez... En règle générale, les BO de films américains proposent le meilleur et surtout le pire. The Texas Chainsaw Massacre n'échappe pas à la règle !

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The ultimate indie hooks compilation Vol.1

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Concoctée par le label français Alcatraz, cette compile nous entraîne à la découverte de 9 groupes ou artistes en 10 morceaux. Le trio parisien Proxima a ainsi droit à deux plages, une formation qui avait d’ailleurs fait l’objet d’une chronique en 2002, pour son elpee « Music for pleasure ». Quatre autres formations issues de l’Hexagone ont ici encore droit au chapitre. Tout d’abord l’excellent Foggy Bottom, dont le rock noisy est aussi sucré que celui du défunt Sugar de Bob Mould. Arsen, ensuite. Niçois, cet ensemble pratique un punk calqué sur Placebo. Chez Amok, on imagine facilement une rencontre entre Luis Trio et Jean-Louis Murat. Reste Curtain. Une pâle imitation de Depeche Mode qui aurait troqué ses synthés pour des guitares. Trois bands nous viennent de l’autre côté de la Manche : Ely, Surface et Cutback. Irlandais, Ely pratique un post punk vivifiant, rafraîchissant, qui évoque Wedding Present. Les deux autres sont britanniques. Surface lorgne manifestement du côté des Smiths, alors que le mélange de pop et de funk affiché par Cutback n’a malheureusement pas le punch de Shriekback. Une seule américaine : Barbara Ann. On suppose qu’elle s’est inspirée des Beach Boys pour s’inventer un nom de scène. Musicalement elle flirte avec une sorte de metal proche de Juliana Hatfield, et chante un peu à la manière de Vanessa Paradis. Un beau brin de fille ! C’est d’ailleurs elle qui montre sa petite culotte sur l’image de la pochette.

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Tigerbeat6 and the beat goes off !

Tigerbeat6 est l’un des labels électro les plus intéressants du paysage musical américain – peu connu pour ses accointances avec le tout-laptop et les beats qui grésillent. Sur cette compile jointe à l’origine avec le Wire du mois de juin 2002, on retrouve la plupart des artistes maison, et pas des moindres : l’enragé Kid 606 (seul ou en compagnie des rappers indus de Dälek), les déjantés Numbers (de l’électro-punk funk, entre ESG, Chicks on Speed et Electralene), l’indécrottable Cex et son hip hop de décharge nucléaire, le roi du bootleg fou DJ Rupture ou encore l’intraitable anti-folkeuse Kevin Blechdom. A noter l’absence des Lillois de Dat Politics, remplacés au pied levé par Nathan Michel, qui lui aussi nous assène ses bleeps et ses cut up avec un humour à froid des plus délirants. Les expériences limites des uns (Aelters et ses chip tunes épileptiques) sont excusées par l’indéniable talent des autres, surtout quand il s’agit de calmer l’ambiance et de sortir l’édredon (l’ambient de Pimmon et de Main, l’electronica sereine de Stars as Eyes). A noter la sortie - moins confidentielle - d’une autre compilation Tigerbeat6, " Open up and say…@<%_ ^[!] ", du même acabit et à prix d'ami.

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Un autre monde est possible

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Plantons le décor. L’association Attac s’est spécialisée dans la lutte au capitalisme sauvage par son soutien à divers projets socio-économiques dans le monde entier et par l’organisation de colloques et autres manifestations. Elle profite de son cinquième anniversaire d’existence pour proposer un produit hybride qui présente ses actions militantes en vue de les faire connaître au plus grand nombre. Celui qui achètera ce disque aura droit à divers travaux photographiques illustrant le propos, une série de textes fournis par des philosophes contemporains (dont Noam Chomski et Naomi Klein pour citer les plus connus) et bien entendu une quinzaine de titres fournis par des pointures du rock, du reggae, de l’électro et de la world music. Beaucoup d’inédits de fort bonne facture sont compilés pour la circonstance. Asian Dub Foundation et Zebda se fendent d’une reprise ‘pêchue’ à souhait de « Police on my back ». Femi Kuti est présent avec un excellent titre ‘live’ qui rappelle la bête de scène qu’il incarne. Emir Kusturica et son groupe interprètent « Lost in the Supermarket », le classique des Clash rendu ici dans une version balkanisée complètement déjantée. Grandaddy fournit un fort beau et émouvant « Wives of Farmers ». Moby prouve qu’il est capable de faire autre chose que de sampler des vieux indiens, en nous réservant un morceau tout simple, à la Joy Division, qui dépasse de loin tout ce qu’il a produit ces dernières années... Bref, les oreilles trouveront ici de quoi passer un bon moment ; et les esprits curieux pourront s’instruire sur ce qu’on appelle l’altermondialisation tout en faisant un achat ‘utile’, puisque les recettes du disque sont destinées à financer les projet d’Attac.

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Unity – The Official Athens 2004 Olympic Games Album

Justine Hénin a remporté une médaille d’or : bravo ! Dommage qu’à la maison, elle écoute Céline Dion… Si elle jetait une oreille attentive à cette compile spéciale JO, elle apprendrait pourtant qu’il existe des artistes bien plus recommandables que Madame Titanic : Timbaland, Roots Manuva, Keziah Jones, ‘Briano’ (sic) Eno, Public Enemy,… Tous ont joué le jeu de la chanson dédiée aux dieux de l’Olympe, à chaque fois en duo. Cela donne d’étranges rencontres (imaginez Justine contre Kim Gevaert sur la piste d’athlétisme) : Trevor Horn et Tarkan (pour l’hymne officiel), Alice Cooper ainsi que Xzibit, et bien d’autres mariages contre nature qui pimentent cette compile 16 titres. Rien d’ahurissant, cela dit : beaucoup de soupe FM (Sting et Maroza, Tiziano Ferro et Jamelia, Destiny’s Child et will.i.am des Black Eyed Peas) pour peu de bonnes surprises (cfr plus haut). C’est souvent le cas de ce genre de disque, vite emballé pour une consommation immédiate (après les quinze jours des JO, qui l’écoutera encore ?). Dommage que Björk, qui pourtant chantait à la cérémonie d’ouverture, ne soit pas de la partie. Sûr qu’en la voyant, Justine a dû faire de gros yeux. Mais dans quatre ans (et c’est la seule question qui nous importe), sera-t-elle toujours au top ?

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VGM Mix Tape Vol. 8

« VGM » signifie « Video Games Music », autrement dit de la musique non pas de jeux vidéos, mais dont la création s’en inspire. Pour désigner ces morceaux électro plein de bleeps de Pac Man et de BPMs Mario Bros, on emploie davantage le terme « chip tunes ». Un genre qui commence à s’étendre, et qui rassemble toute une communauté de cyberfreaks aux pouces déformés par l’usage intensif du joystick. Pour ces types restés coincés à l’âge anal, qui jouent toujours à « Space Invaders » et « Donkey Kong » (le fameux « retrogaming »), l’idée de faire de la musique à partir de leurs jeux préférés semble tout à fait normale. Le pire, c’est que ça marche : la plupart des titres ici compilés s’écoutent ainsi avec plaisir, même si sur la longueur on frise la crise d’épilepsie… Sur la pochette arrière du disque trône la panoplie complète de ces bonnes vieilles consoles qui ont bercé notre enfance : du Commodore 64 à la NeoGeo, toutes sont susceptibles, dans les doigts des mélomanes les plus experts, de se changer en instrument de musique à part entière. Nintendo a même inventé un logiciel de création musicale pour son Game Boy, que l’on utilise dès lors comme un mini-séquenceur : Alec Empire, paraît-il, en est dingue. Mais à part lui, il faut dire qu’aucun adepte des « chip tunes » n’est encore vraiment connu : Komputersgurl, Hi-Score, Produkt, Eight By, Goto80,… Derrière ces pseudos barbares se cachent sans doute de jeunes adultes encore boutonneux qui se rêvent en Aphex Twin de la Sega Megadrive… C’est un peu vain et régressif, mais plutôt drôle et réussi. Pour plus d’infos : www.vorc.org

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Anticon Label Sampler : 1999-2004

On l’a déjà répété plusieurs fois en ces pages : Anticon est un des labels hip hop les plus novateurs de ces dernières années, à l’instar de Lex, Mush ou encore Def Jux et Big Dada. L’un des rares à redéfinir le rap à l’heure du tout numérique, proposant une alternative électro-post-rock rafraîchissante aux gimmicks FM d’MTV et du « Snoop Fizzle Televizzle ». L’un des seuls à retracer de A à Z la cartographie d’un genre qui s’enlise dans la surenchère et la suffisance marketing. Chez Anticon, un nouveau rap émerge : moins couillon, plus défricheur, blanc de chez blanc mais foutrement essentiel. Qu’il s’acoquine de l’électronica la plus warpienne (Themselves, Alias, Jel), de breakbeats plus proches de l’indus que du rap musclor gonflé aux billets verts (Sole, Deep Puddle Dynamics) ou d’un folk/blues à taille humaine d’une fragilité salvatrice (Why ?, Sage Francis), Anticon s’avère une oasis d’inventivité dans un désert rap où les rapaces de l’industrie se chamaillent, jusqu’à l’agonie. A l’écoute de cette compile retraçant l’histoire du label depuis 1999 (33 morceaux mixés sans temps mort), le B-boy lambda prendra sans aucun doute une claque, et ses certitudes en la matière d’être chamboulées à vie. Voilà du rap qui devrait être remboursé par la mutuelle, tant il fait du bien aux neurones et aux guiboles. Une introduction indispensable à l’univers d’Anticon, d’autant qu’elle se monnaie seulement 7/8 € chez tous les bons disquaires... Buy or die !

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Beneath The Surface Volume 1 – A Bella Union Sampler

Bella Union est un de ces labels dont on attend avec impatiemment chaque sortie discographique, tant son catalogue croule sous les perles folk/americana/indie. Pour les néophytes, cette compile s’avère donc une parfaite introduction, d’autant que ce genre de sampler se vend toujours à un prix « découverte », bref démocratique. Si The Autumns pêche par pompiérisme (du rock ampoulé à la Veils : sortez les violons), The Dears arrive de suite à point nommé pour relever le niveau : du piano, des cuivres et des cordes, et le fantôme de Lee Hazlewood qui guette. A l’arrivée ces Dears nous sont déjà très chers, sur la foi d’un seul titre. Laura Veirs, elle, pourrait bien être la révélation de l’année, tant son folk irradie d’une mélancolie cajoleuse : ses albums sont des splendeurs, à écouter toutes affaires cessantes. On en dira autant des Czars, toujours magnifiques dans leur rôle sur mesure de ‘bourreaux des cœurs de bars louches’, et de Trespassers Williams, du slowcore comme on l’aime, bref nocturne et berceur. Mais Bella Union ne limite pas à du folk-rock crépusculaire capable de jouer avec nos nerfs avant de nous étreindre : c’est aussi du hip hop blanc-bec à la Lex/Anticon (Josh Martinez), du math-rock enjoué (Mandarin) et du post-rock romantique (Explosions In The Sky, superbe). Une certaine vision de l’Amérique profonde, qui joue de la bonne musique au lieu de voter Bush, qui tente de survivre malgré l’ennui ambiant. Un collectif de maquisards, qui résistent à la médiocrité : un label à surveiller du coin de l’œil, les prochaines quatre années.

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Blues harp meltdown Vol. 2

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Nous sommes en août 2002, à Santa Cruz, en Californie. Au club ‘Moe's Alley’. Maître d'œuvre, l'harmoniciste Mark Hummel organise ses rencontres de souffleurs baptisées ‘Blowout’. En 2000, ces rencontres avaient débouché sur le premier volume du « Blues Harp Meltdown ». La session de 2002 alimente donc le deuxième tome. Elle bénéficie de nouveau du concours de R.J Mischo et de Gary Smith ; mais pour la circonstance également de Johnnie Dyer, Gary Primich, Annie Raines & Paul Rishell. En quelque sorte, un tour des USA de l'harmonica avec, pour invité, le guitariste français Frank Goldwasser alias Paris Slim. Mark Hummel est bien entendu de la partie. Flanqué de ses Blues Survivors. Pour assurer le backing band.
 
Le premier disque laisse R.J Mischo à la manœuvre. Aujourd’hui établi sur la West Coast, l'homme de Minneapolis est en forme. Le souffle puissant, il interprète son "Telephone blues" de fort belle manière. Paris Slim prend le premier solo, suivi de Charles Wheal, le gratteur des Blues Survivors. Pendant tout ce temps, Mischo est déjà occupé de s'époumoner. Sûr que RJ met déjà la pression sur ses collègues en présence ! Il s’acquitte ensuite d’un instrumental lent, de son harmo chromatique, à la Georges Smith. Du bien bel ouvrage ! Les mêmes musiciens restent en place pour seconder Gary Smith dans sa version du "You can't hurt me no more" de Nick Gravenites, imprimé sur le rythme de "Help me". Frank y signe un nouveau solo parfait. Gary chante avec ravissement l'histoire d’une "Story telling woman". Il joue subtilement, à la manière de Little Walter et de James Cotton, ce Chicago blues bien lent et brûlant. Gary termine par un exercice de style brillant sur l'instrumental signé Little Walter, "It ain't right". Une performance de très haut niveau ! Paris Slim accomplit la suivante pour l’"All these blues" de Dedric Malone. Il est bien à l'harmonica. Le tempo évoque Albert King. Franck chante correctement et n'a surtout pas à rougir de son exercice de souffle, pendant que Charles Wheal peut enfin se libérer aux cordes. Mark Hummel vient alors diriger ses musiciens pour trois plages. Soutenu par June Core, le drummer de Charlie Musselwhite, et Wheal à la jump guitare, "Seven nights to rock" libère une fameuse dose de swing. Le rythme à la Elmore James envahit le fantastique "I'm gone". Tout est parfait : le rythme, la voix, l'harmo et la slide de Paul Rishell. Mark termine par une longue version du "Love shock" de Little Sonny. Elle prend le temps de se développer avant d'éclater littéralement. Hummel s’y révèle très productif sur le chromatique. Ce premier Cd se termine par "Nothing but the devil", un très long blues lent tiré des swamps et composé par Jay Miller. Une parenthèse saturée de sensibilité. Paul Rishell est au chant et à la guitare, Annie Raines souffle dans l'harmonica comme Big Walter Horton.
 
Ce sont les mêmes qui introduisent le second morceau de plastique, par trois plages issues de leurs plumes. Pour la circonstance, il sont entourés des Blues Survivors. J’en retiendrai surtout le vigoureux exercice instrumental d'Annie sur "Annie's rocker". Elle ne s’y accorde aucun répit mort pour reprendre sa respiration. Quel souffle ! Originaire du Mississippi, (NDR : tout comme Muddy, il vient de Rolling Fork), le vieux Johnny Dyer est ici le seul harmoniciste de couleur. Il se consacre à un répertoire entièrement voué au Chicago blues urbain ; et en particulier à "Everyting's gonna be all right" de Little Walter, "Mojo boogie" de J.B Lenoir, ainsi que "Long distance call" et "Blow wind" de Muddy Waters. Ce vétéran est toujours aussi sémillant ; particulièrement sur "Mojo boogie". "Blow wind" reçoit un traitement de shuffle. Johnny chante mais c'est Mark Hummel qui joue l'harmo. Pour clôturer ces sessions, le Texan Gary Primich monte sur les planches, suivi des Survivors et de Paul Rishell à la guitare. Il s'acquitte d'un répertoire très éclectique. Nous reconnaissons de suite ses coups d'harmo comme autant de griffes. Dès l'intro du "Real gone lover" de Danny Bartholomew, Charles Wheal se révèle très efficace aux cordes. La machine swingue le tonnerre. Gary chante avec passion "Can't stand you when you're drinking", un blues lent écrit par Jeff Turmes. Le solo est un des meilleurs moments du double album, tant il est vécu. Tout le feeling de l'artiste transpire dans ces instants. Primich nous réserve encore un tonique "Playgirl" de Smiley Lewis. Je vous recommande chaudement cette excellente collection d'harmonica blues !

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Broadcast international

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Et nous voilà reparti pour une compile de label. Impression de déjà-vu... Ce qui démarque celle-ci, c’est que sur les 6 groupes présents, 3 n’existent déjà plus (Maria Blonde, To What End et K-Word). La compile posthume, très drôle. Bon, chacun des groupes se fend de 2 titres. Autre curiosité, la provenance des bands : Allemagne, France et States. L’Allemagne représentant le punk rock mélodique avec Alien 101 et May Sixteen; les States, le post hardcore tendance ISIS et la France l’émo-rock dans la lignée de Chokebore. L’ensemble sonne comme les groupes de vos potes au lycée. Y’a du boulot, mais qui sait ?....

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Dirty Dancing – Collection 01 selected & mixed by CosyMozzy

Les soirées Dirty Dancing du Mirano Continental sont devenues, au fil de ces derniers mois, le rendez-vous incontournable de la faune chic et branchée de Bruxelles. Vive La Fête, Felix Da Housecat, Zoot Woman, Detroit Grand Pubahs, Chic,… Les stars du trash & glam s’y produisent avec la morgue nécessaire pour faire vivre la flamme eighties. C’est le concept maison, et ça marche ! Chaque samedi soir on s’y bouscule pour y danser sur le meilleur de l’électro, du disco et de la new wave, grâce aux talents conjugués de Cosy Mozzy, Stephen, Mandrak et Lukas ‘Master’ Mooks, les DJ’s résidents. Sur cette première compile Dirty Dancing on retrouve les classiques de leurs sets déjantés : « Some Velvet Morning » de Primal Scream (une cover du hit de Lee Hazlewood et Nancy Sinatra), « I Like It Dirty » de Sweatshop, « The End » de John Carpenter (le cinéaste, adulé par les techno-pères de Detroit), et Aphex Twin, Slam, Chelonis R. Jones (entre Romanthony et Felix),… Le tout dans une ambiance ‘so eighties’ ; bref pleine de nappes de synthé et de murmures sexy, sans oublier le gros beat de rigueur qui plaît tant aux clubbers de la chaussée de Louvain. Un must pour toute fashion victim qui se respecte, et pour les autres une bonne introduction aux soirées les plus chaudes et passionnantes de Bruxelles… pour autant qu’on aime New Order, The Flirts et les bracelets fluos à la John McEnroe.

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Rugged Radio Saturday

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Pour fêter ses six ans d’activisme dans le milieu hip hop, ce label de Montreal a décidé de présenter un mix de ses meilleurs singles mariés avec une bonne poignée d’inédits. C’est DJ Craze, un ancien champion DMC, qui s’occupe d’enchaîner de main de maître ces quelques morceaux de rap cuisiné à la sauce new-yorkaise. Beaucoup de beats réminiscents de DJ Premier, des MC sobres comme des moines et des moments de « turntablism » pur se succèdent tout au long des 50 minutes de cette compile. Tout est d’un fort bon niveau, mais rien ne titille vraiment l’oreille ; la faute à une trop grande uniformité, tant au niveau des beats que des MC. A récupérer tout de même les excellents « 2004 » d’Obscure Disorder, « Under Pressure » de Simahlak (plus Guru que ça tu meurs), l’amusant « Popped » de DJ Serious et le « Felonious Funk » de D-Styles, un bon moment de turntablism. Hormis ces quelques embellies, les artistes présents oublient un peu que le hip hop underground ne doit pas forcément rimer avec ce classicisme un peu vain qui manque d’humanité.

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Dr. Lektroluv – Lektrokuted

Suite des aventures du Docteur Maboul au masque en latex vert : comme d’habitude, notre homme nous sert le « meilleur » de l’electro eighties de ces derniers mois et de l’elektroklash d’il y a 20 ans (cherchez l’erreur) : au début ça part en douceur (The Octagon Man et Sillicon Scally), puis la cadence s’accélère et le pouls s’agite (dès Traffic Signs et son « The Big Fake », plutôt couillon). Il n’empêche que pour cette quatrième compile maison, notre analyste en beats pouet pouet se plante plus d’une fois dans son diagnostic : le « Capataz » de Velodrome frise le ridicule avec ses hurlements à la « Wazaaa ! » (et nous de friser la crise de nerfs), à se demander si la formule, usée maintenant jusqu’à la corde, ne devrait pas faire l’objet d’un bon check-up chirurgical. Restent les morceaux des Liaisons Dangereuses (les ancêtres de Vive la Fête), d’Adult. et de T. Raumschmiere (avec Miss Kittin), qui conservent toute leur splendeur mécanique malgré un voisinage parfois casse-pieds (Francisco, Kitbuilders, Mysterymen). Même si l’on est loin de l’électrocution promise du titre, ces quelques titres suffisent à faire notre bonheur… N’empêche qu’au fil du temps il s’amenuise, et qu’à force on pourrait bien se demander si toute cette vague eighties valait tant de remue-ménage. Après la chaise (électrique), la tombe ?
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