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Various Artists

Shout, Sister, shout

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Rosetta Rubin Tharpe est née en 1945. A Cotton Plant, dans l'Arkansas. Elle y est élevée au sein d'un milieu très religieux qui répond au nom de 'the Church of God in Christ'. Très jeune, joue du piano et de la guitare ; mais surtout chante le gospel dans les églises. En octobre 1938, elle enregistre à New York sous le nom de Sister Rosetta Tharpe. Et très rapidement, elle acquiert une solide réputation, dans les milieux gospel. Au cours des années 40, elle devient très populaire. A cause de sa voix, mais aussi de son jeu de guitare. Elle décroche quelques succès en compagnie de l'orchestre de Lucky Millinder et Sammy Price. Il lui arrive alors de monter sur scène armée de sa guitare électrique avec Louis Jordan et son Tympany Five. Elle s'est éteinte en 1973 à Philadelphie.

Sous-titrée "A tribute to Sister Rosetta Sharpe", cette collection épingle toutes des chanteuses qui se sont fait connaître sur des scènes aussi diverses que blues, folk, gospel ou jazz. La part réservée au gospel est bien sûr ici très bien représentée. Ainsi, l'ouverture est déjà consacrée au traditionnel "Nobody's fault but mine", que chante Joan Osborne entourée des Holmes Brothers. Sherman, Wendell Holmes ainsi que Popy Dixon sont également de la partie pour épauler la voix puissante et superbe d'Odetta sur "Two little fishes and five loaves of bread", celle de Phoebe Snow pour "Beams of heaven" et la voix frêle de Victoria Williams tout au long "My lord and I". Certaines plages sont extrêmement dépouillées. Et je pense tout particulièrement aux morceaux qui consacrent les performances vocales. A capella de Sweet Honey in the Rock sur "Precious memories", de Michelle Shocked pour "Happening every day" (NDR : que Rosetta avait chanté en 1944 en compagnie du Sammy Price Trio), superbe, naturel et bouleversant manifesté par Janis Ian tout au long de "This train" ; sans oublier celle accomplie par Rory Block lors de son adaptation du "Stand by me". Cet opus recèle également toute une série de fragments qui ont bénéficié du concours d'une formation R&B drivée par la guitariste Del Rey. Enregistrés en Californie, ces tracks mettent en exergue plusieurs chanteuses prestigieuses. Et tout d'abord la plage générique "Shout, Sister shout", chantée par quatre grandes dames : Maria Muldaur, Tracy Nelson, Lou An Barton et Marcia Ball. Marcia se réserve également "I want a tall skinny papa", Maria et Tracy, "Up above my head", Maria le remarquable "I looked down the line" et flanquée de Bonnie Raitt à la slide, "My journey to the sky" ; enfin Angela Strehli concède l'excellent blues rythmé "That's all". Guitariste féminine, Miss Rey avait donc bien sa place ici. Pour votre information, sachez qu'elle a déjà commis quelques albums, dont le dernier ("Twins") est paru en 2002. Un disque enregistré en duo avec Steve James. Joanna Connor et son band se consacrent à "Don't take everybody to be your friend". Chanteuse de gospel, Marie Knight partagea la route de Sister Rosetta fin des 40's, début des 50's. Elle mérite donc légitimement sa place, en interprétant ici "Didn't it rain". L'opus recèle enfin une vidéo de Rosetta, tournée en noir et blanc, un clip issu de "Gospel time", une émission TV issue des 60's. La Gibson SG en bandoulière et épaulée par une dizaine de choristes, elle y chante le classique "Down by the riverside". Non seulement sa voix et remarquable, mais sa manière extravertie, très amplifiée, de jouer des cordes, tout en exécutant des gestes et des petits pas, rappelle inévitablement Chuck Berry et Pete Townsend : " Shout Sister, shout ! ". La cerise sur le gâteau !

 

Various Artists

Série Noire 2

Après les compiles du Dr Lektroluv, voici celle des Glimmer Twins, spécialistes en électro 80's tendance EBM/cold wave. Les fans en latex de cette période obscure de la musique pop retrouveront tout ce qu'ils aimaient à l'époque : des boîtes à rythmes martiales, des nappes de synthé glaciales, des voix caverneuses, de l'attirail SM, des ambiances de films gothiques, des bruits de bottes à la Leni Riefensthal, du vocoder robotique, … Les jeunes, eux, n'y verront que du feu, puisque ça ou l'elektroklash, c'est plus ou moins kif kif. Peu importe que ça date d'il y a 20 ans ou d'il y a 2 mois, du moment que ça fait remuer le dance-floor. En résumé : " She Has A Way " de Bobby O, c'est " Silver Scene (Shower Scene) " de Felix Da Housecat, Sandy Steel c'est Chicks on Speed, The Passions c'est Siouxsie, Liaisons Dangereuses c'est Polyester, Rheingold c'est DJ Hell, etc… En tout cas ça pulse, et c'est tout ce qui compte. Sortez le mascara et les bas résilles : les années 80 ne sont pas prêtes, pour l'heure (L'année ? La décennie ?), de disparaître de notre horizon musical.

Various Artists

Sacrés belges 2

Écrit par

Showstar, Sharko, Sweet Jane, Zop Hopop, Miam Monster Miam, Projet A7, Tena, Yel, Ghinzu, Girls In Hawaii, Adrian Bouldt, Hank Harry et Mud Flow se partagent le deuxième volume compilateur de ce " Sacrés belges " consacré à la scène belge, wallonne en particulier. Si le précédent recueil se limitait aux artistes qui s'exprimaient dans la langue de Voltaire, celui-ci s'ouvre à celle de Shakespeare. Un disque qui vous sera gracieusement offert lorsque vous achèterez l'album d'un des artistes précités.

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Soyez drôles, impertinents, surprenants, déjantés, créatifs, bref soyez très sacrés Belges et vous aurez une chance d'être retenus parmi les heureux gagnants qui seront désignés par le grand Saint-Nicolas en personne !!

Attention : les photos devront nous parvenir avant le 30 novembre à minuit (date et heure du mail faisant foi !). Seules les photos sur lesquelles apparaît clairement la mention www.sacresbelges.be seront retenues.

Il y aura 10 gagnants avec de nombreux albums, invitations surprises à des concerts, rencontres avec des groupes et autres délectations à la clé ! La liste des gagnants sera publiée sur le site à partir du 8 décembre.

Les sacrés belges

Various Artists

Rough Trade´s 25 Years - Stop me if you think you've heard this one before…

Après 25 ans de guindaille musicale, Geoff Travis aurait pu se réveiller avec une grosse gueule de bois. Toutes ces années de galère, pendant lesquelles son label prenait l'eau, n'ont pourtant pas eu raison de notre homme. Si Rough Trade, dans les années 80, était un label d'importance (The Smiths, Young Marble Giants, The Feelies, Aztec Camera,…), il passera en effet péniblement le cap des années grunge et techno, avant de sombrer dans une léthargie qu'on pensait fatale. Mais depuis deux/trois ans, Geoff Travis s'est réveillé, et signe à tout va de bons petits groupes : on peut clairement parler d'une renaissance. Sans doute que les Strokes y sont pour quelque chose. Et aujourd'hui, c'est Belle and Sebastian qui rapplique. Entre les deux, Geoff Travis n'aura pas lésiné : grâce à lui, on aura découvert l'antifolk (Adam Green, Jeffrey Lewis), sympathisé avec une chorale gay (The Hidden Cameras), pogoté sur The Detroit Cobras et voyagé au pays des cow-boys (Eastern Lane, Royal City), mais aussi des ménestrels (Alasdair Roberts). Evidemment, tout ce beau monde se retrouve sur cette compile anniversaire, sorte de trait d'union entre plusieurs générations pop-rock. En clair, les jeunes reprennent les vieux, comme lors d'un marathon où on se passe le témoin tout en continuant à courir. Parce que Rough Trade, malgré ce genre d'hommage, ne s'intéresse qu'à l'avenir (son nom : The Fiery Furnaces, The Veils, Oneida). Il faut néanmoins écouter ces versions personnelles de standards de Galaxie 500 et de Robert Wyatt, même si certains n'y vont pas de main morte avec leurs idoles (les synthés de Belle and Sebastian sur le " Final Day " des Young Marble Giants, les Television Personalities - forcément - saccagés par un Jeffrey Lewis en pleine forme dissonante, le " Ride It On " de Mazzy Star transformé en comptine eighties par les Delays,…). Qu'ils en profitent : dans 25 ans, ce sera à leur tour d'être ainsi malmenés… Jeffrey Lewis aura étudié le solfège. Julian Casablancas des Strokes se sera suicidé en sautant d'un immeuble, dégoûté du music business et de ces journalistes qui ne parlent toujours que de " Is This It ? ", malgré les 8 albums qui ont suivi. Stuart Murdoch aura abandonné la musique pour se lancer dans la pisciculture. Quant à Musiczine, il sera devenu une institution internationale, un cas d'école étudié dans les universités (‘Comment faire carrière et devenir riche dans l'e-journalisme’), décliné également en version papier (glacé) et régi par une caste de rock critics gouvernant le monde musical tels des Césars levant ou baissant le pouce, splendides " opinion leaders " sur qui, chaque semaine, se tourneront tous les regards, même celui du Tout Puissant, ce qui est peu dire… Justement, c'est dit, donc soyez vigilants : notre heure, votre heure, approche.

 

Various Artists

Premières Prises Vol. 9

Le S.A.M. est une asbl liégeoise dont l'objectif est de permettre aux jeunes groupes d'enregistrer une démo, encore la meilleure carte de visite pour démarcher auprès des labels et des professionnels. " Premières Prises " compile toutes ces démos - deux titres par groupe. " Aucun critère de genre n'est pris en compte ", insiste Etienne Droussin, responsable du S.A.M. Ce neuvième volume en témoigne : du rock (Vitaphase), du folk (Pauyel), du hip hop (Dope Skwad), du trashcore (Folcore) et du métal (Gaz Devil). Dommage que ce cd ne soit pas disponible à la vente : il s'agit seulement d'une compile promotionnelle, à usage des musiciens (mais " pas des amateurs ") qui veulent faire carrière. Starflam, Grasscutters et Zythum (l'un des side-project de Redboy) sont passés par le S.A.M. Vous faites partie d'un groupe et vous voulez devenir aussi célèbres que Placebo et Kyo, mais pas de bol, votre tirelire est vide et deux heures de studio, ça coûte un pont ? Envoyez donc votre démo, avant la fin août, à l'adresse suivante : S.A.M., Bld Ernest Solvay, 4000 Liège, tél. : 04/227.56.40, e-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. Et qui sait ! ?

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New York Noise - Dance Music From The New York Underground 1978-1982

Depuis le revival punk funk (Radio 4, Liars, The Rapture, LCD Soundsystem, Ima Robot, ! ! !,…), le marché est inondé de compiles rétrospectives célébrant avec plus ou moins de rigueur cette période faste (fin des 70's, début des 80's) durant laquelle le rock se surprenait à squatter le dance floor. En osant mélanger l'électricité des guitares au beat répétitif du disco, le punk funk (ou post punk) réconciliait enfin ces deux genres apparemment ennemis, jusqu'à cette symbiose jubilatoire qui, aujourd'hui, fait les choux gras de la presse anglo-saxonne. Après Rough Trade (la double compile " Post Punk 01 ") et Ze Records (le fameux " New York No Wave " réédité il y a peu), c'est au tour de l'excellent label Soul Jazz de surfer sur la vague et de donner sa propre version du phénomène. Au menu, que du bon : Liquid Liquid, Material, DNA, The Contortions, Glenn Branca, Theoretical Girls, Bush Tetras, Mars, ESG et bien d'autres. Enrichi d’un impeccable livret de 30 pages reprenant un à un l'historique de chaque groupe présent à son générique, " New York Noise " se présente non seulement comme un condensé indispensable de cette époque bénie où on dansait en écoutant du rock (ou ‘rockait’ en dansant sur du disco), mais aussi comme un passage obligé pour comprendre ce qui se trame aujourd'hui du côté de la Grosse Pomme. Dance to this underground !

 

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Mosquitobar 3

Les compilations ‘chill out’ de l'hebdo-TV Télé Moustique ont le mérite de proposer autre chose que l'habituelle soupe lounge marquetée à la chaîne, type Buddha Bar et consorts. Ici, point de " techno-mix shakra ", de DJ Zen ou d'ambient aux nappes et beats aussi fins qu'une boîte de lukums : l'hebdo " qui pique " évite de tomber dans l'ignoble et le remâché, même si peu de risques sont pris pour séduire le consommateur. C'est que ce " Mosquitobar " n'évite pas certains écueils qui collent aux compiles lounge (Moby, Craig Armstrong, Beloved) ; et sa volonté de plaire au plus grand dénominateur commun l'emporte sur le reste. Cependant, il essaie quand même d'ouvrir l'horizon du marché lounge à des artistes pas vraiment estampillés de la sorte : Talk Talk, Stereo MC's, Underworld, K's Choice, Fun Lovin' Criminals, pour ne citer que les plus connus. La marque de fabrique de ces compiles bien foutues, ce serait donc de réunir, sous la bannière " musique pour fin de soirée ", tout ce qui peut s'écouter sans souci, en sourdine ou pour se détendre. Mais pas seulement de l'électro, et c'est là l'intérêt de l'entreprise. Il en y a pour tous les râteliers : de la french touch (Bob Sinclar, Daft Punk, Télépopmusik, Alexkid,…) au trip hop (Airlock et Lunascape, groupes made in Belgium), en passant par la pop câline (Imbruglia, voire Beth Orton) et le rock. " Mosquitobar " prouve qu'avec un peu de classe et de goût, il est tout à fait possible de faire une compile " lounge " respectable, qui s'écoute avec plaisir et qui ne donne pas l'impression d'avoir été roulé dans la farine du music business.

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Morvern Callar : Soundtrack To A Film by Lynne Ramsay

Pour sa première BO, Warp ne pouvait choisir d'illustrer qu'un film hors du commun, reflétant au plus près ses exigences de label électro avant-gardiste mais tout de même populaire, sans compromis mais l'esprit ouvert à tous les genres. Comme le film du vidéaste Chris Cunningham (les clips d'Aphex Twin, Leftfield, Björk, Autechre) n'est pas encore prévu, le label anglais a donc jeté son dévolu sur " Morvern Callar " de Lynne Ramsay, une adaptation du roman éponyme d'Alan Warner. Portrait d'une jeune femme délurée décidant de tuer son mari écrivain et de partir en vadrouille dans toute l'Angleterre, le bouquin à peine achevé de son ex sous le bras, " Morvern Callar " est un livre déjà culte, d'un humour et d'une gravité sans failles, qui dépeint également, avec justesse, le milieu des raves et des fêtes techno. Warp a donc visé juste (une habitude) en proposant ses services à Ramsay : l'héroïne, dans le livre, écoute beaucoup de cassettes concoctées par son mari avant sa mort, de Lee Perry à This Mortal Coil, avant de se plonger, à corps perdu, dans l'ambiance extatique des free parties. La musique se révèle donc centrale au livre, comme une bande-son ininterrompue rythmant les faits et gestes de Morvern, Il fallait donc, pour le film, une BO digne de ce nom, qui colle parfaitement à l'héroïne. Warp l'a fait : Aphex Twin et Boards of Canada (les teufs techno), Can, Holger Czulkay (ex-Can) et Lee " Scratch " Perry (les cassettes du mari), plus The Velvet Underground (le rare " I'm sticking with you "), Broadcast, Stereolab, Ween et Lee Hazlewood (la folie douce de Morvern, la mélancolie)… Un sans fautes. Puisse Warp renouveler cette expérience avec d'autres films atypiques : grâce à son excellent back-catalogue, il pourrait encore accoucher de bien des merveilles. Mieux que John Williams et Howard Shore réunis : le label Warp, pour tous vos films, imaginaires ou bien réels.

 

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Moonlight Corporation V1.0

Pour sa première sortie, le label bostonien Sector 19 propose un aperçu non exhaustif de la scène gothique, indus, EBM et coldwave d'Amérique et d'ailleurs. Ces genres musicaux sont tombés en désuétude depuis belle lurette, et ne passionnent plus que les fans de Nitzer Ebb et de Wumpscut. Bref une espèce de corbeaux dépenaillés en voie de disparition depuis le réchauffement de la planète. Leur teint livide, leurs guenilles SM achetées dans les foires metal de Waregem et leur purisme à gerber nous font pourtant toujours bien rire… Et merde, franchement : qui ne s'ennuie pas en écoutant Mortiis ? C'est pareil en ce qui concerne cette compile : à part le décorum qu'on imagine à se tordre la panse (dommage qu'aucune plage vidéo ne soit fournie en bonus), cette musique de blaireaux à jabot XIXe sent autant le souffre qu'une boîte d'allumettes achetée chez Aldi. Pour les inconditionnels du genre, à qui on prodiguera un conseil d'ami : changer de disque (et de garde-robe).

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Lost In Translation OST

Pour son deuxième film, après l'élégant " Virgin Suicides ", Sofia Coppola a rappelé à l'ordre un vétéran de la cause noisy-pop, presque un fantôme tant on cite son nom partout sans jamais savoir ce qu'il est devenu. Kevin Shields ? A part Primal Scream, chez qui on a récemment entendu ces riffs en apesanteur, personne ne croyait vraiment en sa résurrection… Et le voilà qu'il refait surface, à la demande expresse d'une jeune cinéaste à la mode : cette femme, en plus d'avoir du bol (et du talent), a du goût. Après avoir débauché Air, voilà qu'elle nous sert, sur un plateau d'argent, monsieur My Bloody Valentine en personne. Sans être dupe (à peine quatre inédits, dont un seul chanté), il faut bien admettre qu'une fois le cd inséré dans le lecteur, c'est avec les mains moites qu'on attend le verdict… Et, malheur, il est mitigé : " City Girl ", le premier titre signé Shields, sonne comme du My Bloody Valentine période " Loveless ", sans pour autant prétendre à cette fulgurance vaporeuse qui fît jadis école, et sensation. Quant aux trois (courts) instrumentaux qui complètent ce décevant tableau, ils indiquent que Kevin Shields a écouté beaucoup d'électronique ces dix dernières années, de Boards of Canada à Labradford. En somme, pas de quoi dérouler le tapis rouge. Pour le reste, la sélection est parfaite : Sébastien Tellier, Phoenix, Squarepusher, Death In Vegas, The Jesus And Mary Chain, et un inédit des amis de Air, minimaliste et serein, présageant - lui - d'une refonte significative de leur univers, toujours aussi captivant. C'est déjà ça de pris.

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Loose Selections

Des folkeux de tous bords, parfois un peu rednecks, voire profondément casse-burnes : tel est le programme de cette compile du label Loose Music, qui fête ses cinq ans. Le " country and western ", revu à toutes les sauces (américaine, tex mex, ketchup,…), a de nouveau la cote, on commence à le savoir. On ne vous parlera pas de tous les groupes présents sur ce disque-anniversaire, puisqu’une bonne moitié y ressasse avec indigence ce qui a déjà été fait dans le style : The Handsome Family, Vera Cruise, Steve Turner de Mudhoney (eh oui…), etc. A ceux-là, on conseillera donc de revoir leur bréviaire de la country, et de se recycler à la télé, dans un boulot d’évangéliste par exemple. Les imitateurs de Bryan Adams (Peter Bruntnell), des Goo Goo Dolls (Horse Stories) et de Tammy Wynette (The Arlenes) n’ont quant à eux pas trop de souci à se faire : il y a toujours, dans le music business, de la place pour les imposteurs (mais qui voudrait d’un ersatz de Bryan Adams, quand l’original donne déjà la nausée ?). Restent donc une poignée d’artistes qui valent vraiment la peine, souvent dans un registre plus alternatif : Wiskey Biscuit, Hayden, Hawksley Workman et Willard Grant Conspiracy. A noter également deux beaux solitaires en pleine dépression alcoolique (Chris Mills, Paul O’Reilly) et du hillbilly comique façon " O’Brother, Where Are Thou ? ", interprété par les ineffables Jim & Jennie and the Pinetops et The Corb Lund Band. Hi haaa ! ! !

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Lexoleum

Lex incarne un peu la branche hip hop de Warp : comme la maison-mère, son leitmotiv serait donc de conjuguer expérimentation et goût des mélodies, à la sauce black, rap, trip hop. Cette compilation de compilations (les trois premières du label, sorties en catimini) s'avère une excellente introduction à l'univers décalé du label, situé à la croisée des chemins des délires d'Anticon, de l'abstract hip hop de DJ Krush et des vannes old school de Quannum. En ouverture, Lex sort direct le grand jeu, avec le trip-hop malade de Boom Bip, cousin fantôme de DJ Shadow… Le rappeur Tes (son dernier album, " X2 ", vient de sortir) accélère la cadence par un rap ravageur et futuriste, mais jamais élitiste. A peine a-t-il fini de débiter ses invectives qu'une troupe de joyeux drilles (les Mummy Fortuna's Theatre Company) déboule sans crier gare, avec leur flow mitraillette sur fond d'ambient à la cLOUDDEAD. Puis c'est Sage Francis (ici avec Joey Beats), pensionnaire d'Anticon, qui reprend la barre : couché sur un piano branque qui lui donne le mal de mer, il conduit le navire sans éviter les vagues. Plus loin, Edan nous gratifie d'une instru chaleureuse à la RJD2, tandis que Kid Acne joue à Dracula, jonglant avec les samples et les scratches. Peaches et Mignon, perdues dans cet univers de mâles, tentent d'attirer l'attention en singeant Afrika Bambataa. Mais les hommes (Jamie Lidell sans Super_Collider, Dose One avec Subtle) sont encore là avec leur rap mutant : " On n'est pas chez Colette ! ", crient-ils à ces deux ingénues… A la fin ça se calme ; place alors aux ritournelles atmosphériques de Tacteel (de TTC !) et de Supersoul, et toujours le gros barbu Sage Francis (avec Dangermouse), qui décidément n'en rate pas une. Lex, c'est un label un peu surréaliste. Une auberge espagnole de rappeurs en marge, un centre (mal) fermé de malades du beat épileptique. Pour eux la camisole de force, pour nous le bonheur. Car en écoutant tous ces beaux diables, on se dit quand même que le hip hop n'est pas encore prêt de se mordre la queue. Qu'on les garde donc encore un peu sous traitement (un Lexoleum/jour), le temps d'une autre compile. Après, faudra les relâcher… Puff Daddy n'a qu'à bien se tenir. Et engager plus de gorilles.

 

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Kinky Star Hot Collection 2003

Kinky Star est un label gantois défricheur de talents : 't Hof Van Commerce, Vive La Fête et Starfighter ont tous commencé chez cette petite maison de disques à l'énergie débordante et à l'éclectisme modèle. Kinky Star n'aime pas les chapelles, la preuve par cette compile estivale : le hip hop à la flamande de 't Hof et Freestyle Fabrik côtoie ainsi la surf music des Revelaires et l'indie rock d'Orange Pecco et de la Dr. Pepper Family. Pour la plupart originaires de la région de Gand, les 12 groupes ici réunis possèdent tous un talent certain, à défaut d'une singularité vraiment détonante : les Dr. Pepper sonnent fort comme Evil Superstars et Lill' Mill comme les Smashing Pumpkins… Quant au ska des Whodads, il semble tout droit sorti du générique de Benny Hill ! Ceux qui sortent du lot ? De Bossen et leur pop acidulée à mi-chemin entre Eden et les Pixies, Sexmachines et son disco-rock entêtant (Danny Mommens au chant), et bien sûr les trois fers de lance du label cités plus haut, aujourd'hui de véritables stars (ou presque) à l'échelle… flamande. Parce que comme d'habitude, c'est là que le bât blesse : à force de signer seulement des groupes du Nord de la frontière linguistique, Kinky Star semble croire que la culture en général, et le rock en particulier, est une affaire communautaire. C'est nul (lul ?) et ridicule. A quand un match de catch entre leurs petits protégés et ceux de 62TV ou de Distrisound, qu'on rigole ? Le tout est de choisir le bon arbitre. Un bilingue, cela va sans dire.

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Kanzleramt 4

Pour le quatrième chapitre de ses aventures au pays de la tech-house la moins écolière, le label Kanzleramt a mis les petits plats dans les grands : 11 bombes dancefloor de ses plus prestigieux pensionnaires, du gentleman Alexander Kowalski au forcené Johannes Heil (l'excellent " 20.000 Leagues Under The Skin " et ses beats à la Richie Hawtin), en plus de deux invités triés sur le volet, Damon Wild et notre compatriote Fabrice Lig. Tantôt carrément soufflant (les deux morceaux de Diego), tantôt plus " deep " dans la forme (Double X, Wild, Kowalski), cette compile de qualité se dégustera d'abord en soirée, les pieds bien au plancher. Boum boum poumtchak, d'accord, mais avec du savoir-faire.

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Johnny´s blues - A tribute to Johnny Cash

Écrit par

Johnny Cash, (1931-2003), la star authentique de la country music, vient de tirer sa révérence. Celui qu'on qualifiait de "Man in black" a enregistré plus de 1.500 chansons et a vendu plus de 50 millions d'albums. Il figure à la fois au Country Music Hall of Fame et Rock Music Hall of Fame. Il y rejoint Elvis Presley. Cette collection est parue peu de temps avant sa mort. Elle réunit treize artistes plus ou moins impliqués dans le blues qui reprennent une de ses chansons.

Northern Blues Music est un label canadien. Il n'est donc pas étonnant que la production soit réalisée par un artiste canadien : Colin Linden. Et il revient à d'autres Canadiens, Paul Reddick et ses Sidemen, d'ouvrir cet opus. Par un "Train of love" d'excellente facture. Très blues, cette compo met en exergue le piano de Richard Bell, le dobro de Colin Linden ainsi que la voix et l'harmonica de Paul Reddick. Epaulé au chant par Benjy Davis, Clarence Gatemouth Brown inocule un ton western swing jazz à "Get rhythm". La sortie de Gatemouth à la guitare y est superbe. De nombreuses chansons de Johnny Cash étaient moulées dans le country folk. Un style aisément convertible en folk blues. Miss Maria Muldaur réalise cette opération sur "Walking the blues", en s'appuyant sur la guitare du folksinger Del Rey. Alvin Youngblood Hart également. Pour le très intimiste "Sunday mornin' comin' down", une chanson signée Kris Kristofferson. Chris Thomas King ensuite. De sa 12 cordes, il interprète le classique de Leadbelly, "Rock island line". Dans ce registre la simplicité fait merveille. A l'instar de "Redemption". Corey Harris accommode ce fragment à la sauce jamaïcaine, en l'épiçant du djembe de Farrell Rose ainsi que des chants afro de Davina et de Davita Jackson. Enfin de "Long black veil". Un morceau enrobé de forts jolis chœurs, sur lequel Harry Manx apporte une coloration indienne. D'autres musiciens traitent la musique de Johnny Cash d'une manière roots. Garland Jeffreys s'illustre sur "I walk the line", une chanson tramée sur un accordéon et des guitares acoustiques. Kevin Breit, un des potes de Harry Manx, sur l'instrumental "Send a picture of mother". Il y joue de la National steel, de la clarinette, de la mandoline, de la mandola, du mandocello et de la slide. Excusez du peu ! Sleepy Labeef n'est pas un bluesman mais un digne représentant du rockabilly. Et c'est sous cette forme qu'il resculpte "Frankie's man Johnny". Mais venons-en aux artistes canadiens. Blackie & the Rodeo Kings est un super groupe local réunissant Colin Linden, Tom Wilson et Stephen Fearing. Ces songwriters réalisent une cover, ma foi, fort originale du célèbre "Folsom Prison blues". Colin Linden se réserve "Big river". En finale, Mavis Staples chante le grand classique "Will the circle be unbroken". Elle se rappelle alors l'époque où au cœur des Staple Singers, elle rejoignait Johnny et sa femme June Carter au Grand Ole Opry de Nashville, capitale de la country…

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Infekted by Dr. Lektroluv

Troisième volet des aventures du Dr. Lektroluv au pays de l'electroclash. Une version eighties, sexy et branchée de la techno la plus binaire, d'habitude abonnée aux machines (f)roides et aux crises de personnalité (anonymat et schizophrénie). C'est parti donc pour une heure d'électro décomplexée, plus proche d'une certaine idée de la pop (immédiateté et candeur) que de celle d'une musique programmée et rigide (0,1,0,1, etc.). Evidemment, à force de tirer sur la corde de la hype, ce bon vieux Dr. éprouve quelques difficultés à trouver de nouveaux patients infestés par le syndrome du beat septante-dix : Japanese Telecom (alias Drexcija), Crème de Menthe, Adult… Autant d'artistes déjà présents dans le track-listing des deux volumes précédents. Heureusement, restent " Living On Video " de Trans-X et " The Game " des NYC Survivors, deux grands classiques limite new beat qu'il fait bon de réentendre aujourd'hui, pour mesurer le chemin parcouru, mais aussi pour se rappeler de cette époque bénie où le " smile " et les écussons Volkswagen faisaient fureur dans les discothèques branchées du royaume… Tout cela, certes, ne fait pas avancer le schmilblick de la musique électronique, mais c'est toujours mieux que danser sur " Becassine It's My Cousine " dans les soirées Gloubiboulga.

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Global Psychedelic Trance Compilation Vol. 9

Lu dans le catalogue automne-hiver Spirit Zone, page 109 : " Superbe île déserte en plein océan indien, à dix kilomètres de nage de Goa (bouées en option), capitale néo-baba de la trance psychédélique et des full moon parties. Hôtel de charme pour hippies alter-mondialistes. Chambre à lit double (conditions spéciales pour échangistes), petit déjeuner compris, à base de guarana et de feuilles pilées de haschisch (XTC en supplément catalogue, voir annexes pages 210). Profitez du soleil transcendantal et des nombreux bars techno-ambient sur les péniches du port de l’île. Ambiance assurée ! Au programme : DJ Antaro, légende insulaire élevée dans la grande tradition bouddhiste et végétarienne – karma puissant et fédérateur. Dansez jusqu’au bout de la nuit dans une atmosphère relaxante et amicale ! Gabbers s’abstenir. Prix : 1000 €/semaine. Conseil : prévoir moustiquaire, laxatif et monnaie d’échange en vue d’amadouer les autochtones, réputés agressifs depuis que leur île est envahie de pseudo-hippies gavés de pilules et de discours d’amour et de paix. " Et papa, tu me paies un voyage à Goa pour mon 20/20 en macroéconomie de gestion ! ? Trop zen, quoi !!!… Euh, non ! ".

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Gazometertraxxx - Water / Compiled & Mixed By Joel Mull

Joell Mull nous vient de Stockholm, où semble-t-il on le vénère pour son doigté légendaire. Le black metal et le country-rock, très peu pour lui : notre bonhomme préfère donc mixer des galettes techno, genre boum boum tûûûûût les bras en l'air et les dents bien serrées. Il faut bien dire que ce genre de mix casse un peu la tête si on l'écoute chez soi sans les accessoires adéquats (sifflet fluo, marcel Cherry Moon et Buffalo orange). Certes, l'exercice auditif peut servir comme palliatif Gym Tonic ou pour s'échauffer les membres avant toute sortie en boîte. Ca fait poum ça fait tchak ça fait poum ça fait tchak : avec Hardcell, DJ Rush ou Marco Bailey, il y a toujours du bon gros BPM à s'envoyer fissa, avant l'épilepsie. Déconseillé toutefois aux fonctionnaires des soirées " At Seven ", sous peine de passer pour des beaufs le lendemain au bureau.

Various Artists

Essential Underground Vol. 7 - Ben Sims & Christian Smith

Cette septième fournée " Essential Underground " propose cette fois deux mixes alléchants du Suédois Christian Smith et de l'Anglais Ben Sims, après John Selway (le comparse de Smith), Marco Bailey, Claude Young, DJ Rush et bien d'autres. Si Christian Smith délivre ses conseils prodigues de maître ès platines en privilégiant le gros poumtchak qui tape, Ben Sims, lui, se veut plus subtil (comprenez : plus tech-house) sans pour autant passer pour une chochotte. Dans les deux cas, c'est parfait pour danser jusqu'aux petites heures, de préférence en singlet et le Red Bull en poche. Au programme de ces deux sets bien condensés, que du BPM martial, donc : Technasia, Hardcell, Midas, Blake Baxter, Jeff Mills, Dave Clarke, Mark Broom, Dave Angel et encore bien d'autres petits soldats de la techno spartiate. A écouter le samedi soir pour s'échauffer tel un marathon man ou dans la bagnole en direction du club le plus proche. Le lendemain matin, du trip hop fera mieux l'affaire, sauf en cas d'after prolongée. Demandez conseil à votre médecin !

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Eskimo - Volume IIII

Les compilations Eskimo ont le mérite incontestable de déterrer de vieilles pépites funk, disco et électro, trop souvent éclipsées par la mode dance actuelle qui pourtant s'y abreuve. Cette fois, l'exemple type tient en un morceau, imparable et séminal : " Passion " des Flirts, un groupe d'ingénues qui connut son heure de gloire au début des années 80, sous la tutelle du producteur, aujourd'hui légendaire, Bobby O. Ce " Passion ", tout fan d'élektroklash le connaît sans le savoir, puisque Felix Da Housecat l'a samplé sans vergogne pour son tube avec Miss Kittin, " Silver Screen Shower Scene ". Mais ce n'est pas la seule perle de cette excellente compile, dont la noble ambition est donc de remettre les pendules à l'heure (après minuit, quand la fête commence) : de ce " Keep It Up " délirant (L.U.P.O., 1990) au classique disco de Gary's Gang (" Let's Lovedance Tonight ", 1979), tout le monde devrait y trouver son compte… Et, surtout, s'étonner devant ses propres préjugés (du disco ! ?) mis ainsi à sac, dès l'insertion du cd dans le lecteur. Parce que face à ces tubes d'un autre âge, et pourtant toujours aussi déments, il deviendra désormais difficile de faire l'impasse sur cette période tant décriée, et pourtant rythmée par les soupirs lascifs de Donna Summer (vous préférez les beuglements de Nickelback ?). Et oui, du disco… Mais pas celui des Bee Gees ni de Village People. Plutôt celui de Larry Levan, de Martin Circus et de Faze O. A côté de ces hymnes à la débauche, Angie Stone, Mekon et Zero dB, les rares rescapés de notre nouveau millénaire, sonnent même anecdotiques. C'est dire la qualité de cette entreprise de réhabilitation, plutôt faramineuse.

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In the fishtank 9 : Sonic Youth / Icp / The Ex

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On ne se lassera jamais d'expliquer (pour la neuvième fois quand même), tout le bien que l'on pense de la collection " In the fishtank ". A savoir l'opportunité d'enregistrer 30 minutes, reparties sur 2 jours d'occupation studio, de matériel musical (reprises, inédits, duos improbables ou pas) en relative " liberté ". Et tout ça pour une somme modique une fois en rayon. De grands noms s'y sont déjà frottés : Tortoise, Nomeansno, June of 44', Low… Pour la circonstance, place à l'ancienne garde réunie lors d'une tripartite de choc. Doit-on encore présenter Sonic Youth ? Amputés de Kim Gordon, nos éternels adolescents exposent leur côté le plus expérimental. Deux représentants de The Ex ensuite, vétérans de la scène punk, mais également avant-gardiste batave. Les Sonic Youth européens en quelque sorte. I.C.P. enfin, jazzmen allemands. Au total, une association d'une dizaine de musiciens férus d'improvisations, en continuelle recherche, dans les tréfonds de la musique contemporaine. Aaaah, l'aventure…Vous l'aurez compris, les académiciens musicaux des ondes hertziennes peuvent dormir tranquille.

 

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