Le label Telarc apprécie les hommages aux légendes du Chicago Blues. Après avoir révéré Howlin' Wolf sur « A tribute to… » et Muddy Waters sur "You're gonna miss me" –deux albums, il faut l’avouer, sans véritable étincelle– place à un hommage au plus grand compositeur de l'histoire du blues, Willie Dixon. L'artiste mérite assurément des œuvres de ce calibre. Fait assez rare chez les bluesmen, il est mort paisiblement dans son sommeil, en janvier 1992.
Le band de base de cet album réunit des gens bien connus tels que Jerry Portnoy, Dave Maxwell et les purs, Eddie Shaw, Calvin Jones et Willie Smith. Ils sont rejoints par un guitariste omniprésent mais largement inconnu, Doug Wainoris. Quoique Doug soit quand même compromis sur l'album "Legends" de Pinetop Perkins et d’Hubert Sumlin", paru sur le même label.
L’opus débute par le célèbre "Spoonful". Un instrumental qui s’appuie sur un dobro pour mener l'ensemble. Ensuite c'est l'arrivée des guests (invités de prestige). John Mooney porte "When the lights go our" de sa forte voix, très roots, appuyée du sax de Shaw et du piano de Maxwell. Eddie Kirkland, dans un style assez proche porte très bien son titre, "Do me right". Tab Benoit monte de sa Louisiane pour reprendre "Mellow down easy", surtout marqué par les breaks d'harmo de Portnoy. Kenny Neal chante, gratte et souffle sur "Bring it on home". Eddie Shaw affiche la voix de circonstance pour interpréter un titre que j'apprécie beaucoup, "I ain't superstitious". L'ambiance du Southside apparaît lorsque le batteur Willie Smith vient chanter "The same thing" ou quand Luther "Guitar Junior" Johnson, qui a emmené Ronnie Earl dans sa valise, nous délivre un très séduisant "My love will never die". Clarence Gatemouth Brown, invité surprise, reprend "I just want to make love to you". Enfin deux chanteuses participent également à cet hommage. Deborah Coleman qui double à la guitare. Et puis la roots singer Christine Ohlman. Membre de Rebel Montez, elle a joué avec Eddie Kirkland. Sur « Crazey for my baby », elle est suppléée par un Sonny Landreth, impérial à la slide.