La substitution d’Edouard van Praet

Edouard van Praet a publié son nouveau single, « Remplaçable », ce 2 mai 2024, une chanson délicate et rêveuse à la basse hypnotique, aux synthés mignons et aux guitares discrètes. Entre pop et punk doux, les paroles en français à la reverb’ profonde évoquent…

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Brazen tient la distance…

Après près de dix-huit ans de silence trompeur, Brazen (Genève), revient avec « Distance », une épopée indie-rock ambitieuse où s’entrelacent modulations mélancoliques et harmonies vocales sur un tapis instrumental planant. Les huit titres qui composent…

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Various Artists

The Afrosound Of Colombia Volume 1

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L’écurie Vampisoul nous propose un voyage à travers l’âge d’or colombien du label Discos Fuentes. Maître des rythmiques endiablées durant les 60’s et 70’s, Antonio Fuentes Estrada est la première personne à avoir lancé un label en Colombie. Créé en 1934, à Carthagène, Disco Fuentes est surtout notoire pour ses disques mélangeant savamment sonorités afro telles que la cumbia, le fandango ou encore le porro. Souvent comparée à la Motown, pour sa démarche unique en son genre, l’écurie colombienne vient de refaire surface par la grâce de Vampisoul, dont le travail de fouilles dans les archives des musiques du monde devient de plus en plus impressionnant

Le premier volume de « The Afrosound Of Colombia » est double. En outre, il est enrichi d’un superbe booklet incluant notes, photographies rares et biographie d’artistes. Un bel objet collector, comme toute réédition de qualité qui se respecte.

Impeccablement remasterisée, l’œuvre est découpée en 43 titres. Des compos caractérisées par leur richesse musicale. Ici la musique vient du cœur. Elle est dansante, ensoleillée, mais avant tout le fruit d’un mélange de rythmes latino et de percussions frénétiques. Et les inconditionnels du R’n’B à deux cents peuvent d’ores et déjà passer leur chemin ! Au bout du compte, on se rend compte que la Colombie ne se limite pas à la coke et Pablo Escobar ! A cet égard, il faut remercier Monsieur Fuentes, pour son incroyable feeling ! En signant des groupes ou artistes comme Wgandia Kenya, Afrosound ou encore Michi Sarmiento, le label Disco Fuentes va rencontrer un énorme succès, et surtout faire vibrer toute la République du Nord-Ouest de l’Amérique du Sud. En outre, le concept Fuentes est indissociable de Fruko, l’enfant terrible du label qui apportait sans aucun doute un plus au sein de l’écurie ! Véritable génie déchaîné, on doit à Fruko des titres aussi excitants que « Flores Silvestres », « El Ausente » ou encore l’excellent « Tihuanaco », caractérisé par ses bongos et congas jubilatoires ! Hautement recommandable à toutes celles et tous ceux en recherche perpétuelle de nouvelles sensations !

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Twisted Cabaret (Volume 1.)

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La bizarrerie du mois ! Proposée par le label Volvox, cette compile est destinée à réunir des œuvres conçues par certains artistes contemporains, influencés par l’esthétique du Weimar : humour, burlesque, noirceur, satire et autodérision au programme. Né au cours des années 20, ce courant culturel cher à Bertold Brecht et Max Reinhardt a été un des plus riches de l’histoire européenne.

Le recueil réunit des artistes dont les compositions naviguent à des années-lumière des standards de la musique populaire actuelle… Et les choix sont très souvent judicieux. Suscitant même l’enthousiasme. A l’instar des marginaux The Tiger Lillies, Joel Hubaut ou Little White Rabbit Still Bleed. Si la plupart des artistes sont relativement inconnus et issus d’horizons divers –un duo japonais (Kokysyoku Sumire), une chanteuse de cabaret en français dans le texte (The Maximum Monster Music Show) ou des punks hollandais (De Kift)– on notera tout de même la participation de combos notoires tels The Dresden Dolls, The Residents et The Legendary Pink Dots.

Avant de vous farcir ce « Twisted Cabaret », un avertissement préalable s’impose : prenez du recul ! Et pour cause, tout est surjoué, exagéré, théâtral, un peu fou… voire totalement barré ! A premier abord, le « Start a Fire » des Tiger Lillies semble ridicule ; mais ce morceau prend toute sa signification à l’écoute des paroles. Une constatation applicable à la plupart des plages de cet elpee. C’est ce qui confère une cohérence certaine à ce recueil, qui ne souffre d’aucun temps mort. De l’elpee, j’épinglerai quand même « The Earlie King » et « Have You Seen My Sister Evelyn », respectivement composés par Baby Dee et les jumeaux d’Evelyn Evelyn.

Une chose est sûre, cela fait un bien fou d’écouter ce type de compos, concoctées par des artistes créatifs dont le seul souci est de laisser libre cours à leur imagination. Comme son nom l’indique, « Twisted Cabaret (Vol.1) » constitue le premier tome de cette initiative originale, permettant de découvrir des talents inconnus sévissant au sein d’un style unique et décalé. Alors, « Twisted Cabaret » : ‘Music for the Twisted Mind’ ?

Et pour que votre info soit complète, sachez que la compilation recèle également un Dvd, consacré aux prestations scéniques des artistes impliqués sur le cd audio.

 

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We are only Riders – The Jeffrey Lee Pierce Sessions Project

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Nous sommes en 2006. En rangeant son grenier, Cypress Grove découvre des cassettes. Sur l’une d’entre elles est mentionné ‘JLP songs’. Cypress est un ancien guitariste de Jeffrey Lee Pierce. Et il se rend compte que cette bande réunit des démos, jamais gravées sur support ; des morceaux ébauchés, à-moitié développés, puis abandonnés à l’issue de sessions réalisées lors de l’enregistrement de l’elpee « Ramblin’ Jeffrey and Cypress Grove with Willie », un disque paru en 1992. Il lance un appel aux musiciens et aux chanteurs qui vouent toujours un profond respect à l’ex-Gun Club. Notamment via MySpace. Et le résultat va au-delà de ses espérances, puisque les réponses affluent rapidement…

Mais que contient cette cassette ? Des inédits. Et ce sont ces inédits qui ont été retravaillés par ces interprètes. Parfois sous différentes versions. Certaines parties de guitare, immortalisées par Pierce, ont été récupérées, sur certains morceaux. Une seule reprise d’une chanson déjà sortie : « Lucky Jim ». Un hymne élégiaque adapté par Debbie Harry. Les 15 autres compos sont manifestement hantées par le spectre de Jeffrey. Faut dire que les interprètes entretiennent constamment un climat ténébreux, étrange, parfois même presque satanique.

« Ramblin’ mind » fait l’objet de trois versions. Celle de Nick Cave qui ouvre l’elpee est remarquable, et aurait pu figurer dans son répertoire. Tout comme celle flamboyante et hypnotique de David Eugene Edwards. Davantage incantatoire, celle de Cypress Grove est aussi minimaliste.

« Constant waiting » a également droit à trois variantes. La voix diabolique de Mark Lanegan contamine cette compo trempée dans l’americana (NDR : avec banjo, mandoline, lap steel percus, etc.) Celle des Sadies baigne dans le surf, alors qu’imprimée sur un tempo enlevé, celle de Johnny Dowd est éclaboussée de claviers eighties et secouée d’accords de gratte spasmodiques.

Et encore trois pour « Free To walk ». The Raveonettes nous en proposent une, sculptée dans la noisy crépusculaire. Lanegan et Isobel Campbell, une différente, plus sensuelle, calquée sur une valse mid tempo. Autre duo, celui partagé entre Cave et Debbie Harry qui nous la balance sous la forme d’une ballade romantique.

Lydia Lunch est également de la partie. Sa voix éraillée, écorchée, épanche tout son désespoir tout au long de « When I get my Cadillac ». Sa douleur, sur l’intimiste « St. Mark Place ». Et soutenue par Dave Alvin, Kid Congo Powers et quelques autres, elle semble chercher à réincarner le Don Van Vliet de Captain Beefheart, lors du morceau final, « Walkin’ down the street (Doin’ my thing) ».

Mick Harvey nous réserve un « The snow country » complexe et mélodique à la fois. Reste Crippled Black Phoenix. Un combo responsable d’un des meilleurs morceaux de l’elpee : « Bell on the river ». Huit minutes de psyché/punk/blues tortueux, majestueux, dignes de la plus belle époque du Paisley Underground (NDR : pensez à Green On Red). Cette formation est rejointe par David Eugene Edwards pour une autre plage aussi impressionnante et surtout bouleversante : « Just like a Mexican Lover ». Cripple Black Phoenix, un nom à retenir, c’est une certitude !

Bref, « We are only Riders – The Jeffrey Lee Pierce Sessions Project » n’est pas une compile comme les autres. Ce serait plutôt un ‘Tribute’, mais consacré à des titres jamais enregistrés, et pour lesquels, la plupart de participants ont vraiment inoculé toute leur passion et toute leur âme. Vivement conseillé !

 

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Le pop 5 (les chansons de la nouvelle scène française)

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« Le pop 5 » compile 16 chansons relevant de la ‘nouvelle scène française’. Outre quelques pointures déjà confirmées, telles que Biolay, Delerm, Matthieu Boogaerts et autres Mickey [3D], on y recense une dizaine d’artistes en devenir. Certains bénéficient de l’appui d’un parrain idéal. Julien Doré pour Mélanie Pain. Ou d’une marraine de choix. Vanessa Paradis pour Albin De La Simone, par exemple. Ce recueil est sensé cibler le marché allemand. Oui oui !

Si la démarche commerciale est compréhensible, il est quand-même difficilement imaginable de voir nos voisins teutons s’intéresser à un style musical inhabituel pour leur culture, et à des textes qui leur sont complètement étrangers. La commercialisation d’un tel produit aurait par ailleurs beaucoup plus de chances d’intéresser des non initiés francophones. En effet, ce long playing recèle quelques découvertes très très intéressantes ; et en particulier Naïm Amor, Bastien Lallemant et Armelle Pioline, Chat, Holden ou encore Olive et Moi.

Un produit à conseiller donc aux amoureux de découvertes, et surtout aux amateurs de l’émission ‘sacré Français’ de Pure FM, programmée le dimanche de 11 à 13 heures.

 

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Where the blues crosses over 2010

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Le label Ruf a été fondé par un fan acharné de blues, Thomas Ruf. De nationalité allemande, il était aussi promoteur, agent et manager. Il adorait tout particulièrement Luther Allison, un artiste noir chicagolais exilé en France depuis le début des années 80. Pas étonnant que le label fasse une large place au regretté bluesman (NDR ainsi qu’à son fils, Bernard) au sein de son catalogue. Mais pas seulement ! En dix ans, Ruf compte plus de cent albums dans ledit catalogue. Cette écurie a également permis à de jeunes artistes de s’illustrer. Des Anglais tout d’abord. Dont Aynsley Lister, Ian Parker et Oli Brown. Mais aussi et surtout des artistes féminines comme Deborah Coleman, Sue Foley, Ana Popovic, Roxanne Potvin, Joanne Shaw Taylor, Dani Wilde, la Scandinave Erja Lyytinen et la diva Candye Kane. En outre, la boîte s’est surtout investie pour relancer certains artistes ou groupes autrefois notoires. Et je pense tout particulièrement à Canned Heat, Walter Trout ainsi qu’Omar Dykes avec ou sans ses Howlers.

Pour assurer la promo de son label, Thomas édite circonstanciellement des compiles à prix réduit. A l’instar de "Blues guitar women", "Summertime blues" et aujourd’hui de ce "Where the blues crosses over". Dont il s’agit déjà du second volume. Il met en exergue un éventail non exhaustif (sans considération d’âge ou de sexe) de son catalogue.

Big Daddy Wilson est un bluesman noir américain. Il s’est établi, depuis bien longtemps au Nord de l’Allemagne. Il chante "Love is the key" en s’accompagnant à la guitare acoustique.

Jeff Healey soufrait de cécité. Il nous a quittés ce 2 mars 2008. Le souvenir de ce chanteur/guitariste nous est rappelé tout au long d’"I think I love you too much".

Luther Allison vient de concocter un double album, "Songs form the road". Un espace lui a donc été réservé sur le recueil.

Omar Dykes est un personnage que j’apprécie tout particulièrement. Il est soutenu par Jimmy Vaughan lors de son excellente reprise du "Big town playboy" d'Eddie Taylor.

Coco Montoya a acquis une notoriété certaine depuis son long séjour opéré chez les Bluesbreakers de John Mayall, où il a longtemps milité auprès de Walter Trout. C’est la dernière recrue du label. Le titre maître de son nouvel elpee lui est consacré.

Les quatre filles retenues pour figurer sur ce cd sont peu connues. Surnommée la ‘Bonnie Raitt’ finlandaise, Erja Lyytinen nous propose "Crows at your door", une plage lente, aux accents dramatiques, au cours de laquelle ses interventions au bottleneck sont particulièrement subtiles. Elle assure également le chant, d’une voix tendre mais passionnée, soutenue par les accents d’une slide à la fois envoûtante et mélodieuse

Joanne Shaw Taylor est un jeune anglaise. Elle a bénéficié du concours du producteur et claviériste Dave Stewart (ex-Eurythmics), pour enregistrer "Just another word". Elle chante d’une voix intimiste "White Sugar", un extrait de cet elpee.

Shakura S'Aida est née à New York. Elle a passé sa jeunesse en Suisse, mais s’est établie depuis plusieurs années au Canada. Une chanteuse de couleur noire qui possède un joli brin de voix. Et elle le démontre tout au long de "Chasing the sun", une compo au tempo lent, soulignée par un orgue Hammond. Cette plage figurera sur son premier album intitulé "Brown sugar". Bénéficiant du concours de Jim Gaines à la production, ce disque sortira dans les prochaines semaines.

Chanteuse autrichienne, Meena est âgée de 33 ans. Et possède également une jolie voix. Elle vient également de commettre son premier elpee. Et (tiens tiens), c’est encore Jim Gaines qui est à la mise en forme. Publié en janvier, ce long playing s’intitule "Nothing left". Elle nous en propose un rock R&B de bonne facture

Et pour clore le chapitre, la plaque épingle Oli Brown, un jeune blues rocker anglais responsable, voici peu d’un elpee intitulé "Open road". En est extrait, "Stone cold (Roxanne)", un blues rock interprété sous la forme d’un trio bien ‘british’ !

 

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Next Stop… Soweto

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Au même titre que Soul Jazz Records, Strut est un label notoire pour son catalogue consacré aux rééditions. Des rééditons fort judicieuses qui vous évitent, par exemple, de rechercher inlassablement, le 12 inches qui manquait à votre collection. Et pour cause autant Soul Jazz que Strut sont capables de réunir plusieurs pépites sur une même compilation ! Peut-être moins affuté que son homologue londonien, Strut a néanmoins déjà publié des recueils aussi indispensables que « ZE 30 – ZE Records Story 1979-2009 » ou encore récemment « Bob Blank, The Blank Generation – Blank Tapes NYC 1975-1985 » (NDR : que je vous conseille vivement !)

La dernière en date s’intitule « Next Stop… Soweto ». Et je vous avoue que même si je ne suis guère expert en musique africaine, cet opus m’a complètement soufflé. De quoi m’inciter à suivre davantage la production de cette écurie. Il s’agit de la première étape de cette trilogie. Elle revisite l’univers sonore des townships de Soweto (NDR : la banlieue noire d’Afrique du Sud), au cours des 60’s et 70’s. Deux décennies réputées pour symboliser l’âge d’or du Mbaqanga ou encore du Township Jive. Les racines rythmiques rurales zulu s’y fondent dans les percussions sotho, tout en concédant des influences occidentales, puisées dans les lignes de basse et les accords de guitare. Très populaire au sein des townships durant l’Apartheid, ce courant n’a cependant franchi les frontières de l’Afrique du Sud, que bien plus tard. Ainsi, Paul Simon a été un des premiers artistes à le propager sur les autres continents. En opérant un travail particulièrement intensif dans les archives vinylographiques des artistes qui ont sévi à l’extrémité australe du pays africain, il y a maintenant entre 4 et 5 décennies, le fureteurs ont rendu des lettres de noblesses à des tas d’artistes injustement méconnus et souvent disparus, dont les pionniers du mouvement Mahlathini & The Queens, mis en exergue par le tribal « Umkhovu ». Ou encore Zed Nkabinde dont le vivifiant « Inkonjane Jive » est parcouru de flows de saxophone évoquant un certain Manu Dibango.

Alors que la presse spécialisée nous fait l’apologie de Vampire Weekend, hype qui se contente de pomper son inspiration chez les légendaires Talking Heads, il est fort intéressant de remettre les pendules à l’heure. En rappelant que c’est d’abord Byrne et ses têtes pensantes qui ont popularisé cette musique, bien avant ces intellos issus de Harvard. Et notamment en commettant l’album culte « Remain in light ». En 1980. Et à cet égard, « Next Stop… Soweto » est un disque qui tombe à point. Non seulement il est génial, mais il rend à César, ce qui est à César…

 

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Belga Queen - His Mistress’ Voice

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A l’heure où certains représentants de notre belle patrie dévalent les pistes de ski canadiennes en quête d’une hypothétique médaille (NDR : n’importe laquelle, nous ne sommes pas difficiles), d’autres préfèrent arpenter tout schuss, les couloirs d’un des restaurants ‘Belga Queen’. Et on les comprend. Véritable fleuron belge de nos soirées et de nos nuits, le Belga Queen met toujours les petits plats dans les grands pour mettre en exergue notre patrimoine national. Belges et fiers de l’être, les patrons font tout ce qui est en leur pouvoir pour l’afficher de manière noble et fluctuante. Si ces restaurants comblent déjà nos papilles gustatives ; ils ont aussi décidé de nous en mettre plein le conduit auditif.

Adoptant un même concept, 100% pur belge, « His Mistress’ Voice » réunit 14 titres que les DJ Joaquin Baixa et Patrick Balzat viennent déverser lors des soirées programmées dans ces  établissements. Un peu à l’instar de Claude Challe et son Buddha Bar pour l’Hexagone, dans le fond. On est donc en présence d’une compile au cours desquelles deux Djs nous arrosent de leurs beats trendy et lounge, aussi malicieusement qu’altièrement. D’Alice de Selys à Bai Kamara Jr., en passant par Natacha Atlas et Hooverphonic, les morceaux s’enchaînent pour ne former qu’un coussin moelleux et accueillant. Idéale décoration sonore pour vos soirées cosy à la maison, « His Mistress’ Voice » peut se targuer d’inoculer une bonne dose de chill-out et de zen attitude lors de son écoute. Un conseil quand même : éviter de vous farcir ce type de disque lors de longs trajets en voiture ; vous finiriez par vous endormir…

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La Belgian world music compilation

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Reggae, ska, rythmes latins, swing, fanfare… cette compilation mélange les styles pour nous donner un aperçu de la scène world flamande et nous présenter de jeunes groupes, au détriment d’une homogénéité dans la ligne musicale. Une vue d’ensemble révèle la trop grande ressemblance des quatre groupes de reggae présentés, fortement influencés par Bob Marley, Lee Scratch Perry et Ethiopiques. Des influences trop flagrantes qui donnent une impression de déjà entendu. Agréable en fond sonore mais pas franchement révolutionnaire. Même si le titre de Wrong’em Boyo commence bien. Il y a de l’harmonium, des percussions et du saxophone ; mais le chant le renvoie immédiatement à la case reggae dont il est issu et dans laquelle, je trouve, toutes les voix se ressemblent.

En revanche, on pourra remarquer les performances de deux groupes dans la lignée de Paris Combo, Vaya con Dios et Jim Murple Memorial, assez rafraîchissantes. Café con Leche d’abord, qui chante « Mon quartier », en français sur des rythmes ska. Ailleurs, la bande signe des chansons intitulées « Bienvenue en Belgique » et « Bruxelles », abordant la place faite aux immigrés du temps des mines et de nos jours.

Les musiciens du second groupe, Comptoir du Désir, sont une bande d’Aristochats roots, influencés, en plus de ceux précédemment cités, par la musique des années 20 (les Andrew Sisters). La solution sonore baigne dans un jazz manouche sensuel, laissant une bonne place à l’improvisation et à la voix admirable de la chanteuse, sorte de Pin’up chargée d’énergie.

On notera aussi le nom du groupe de chanson française Moustash et leur univers loufoque à la VRP, leurs textes néerlandais et français, balancés sans trop d’affects sur des chaleureux petits airs d’accordéon et de guitare.

Et on n’oubliera pas d’aller voir la production de Va Fan Fahre qui propose ici le morceau « Traditionale », un peu trop classique au vu de leur production assez originale. Fanfare de qualité, évoquant des univers de Balkan Beat Box et de Think of One, le chant de Natasha Atlas et les rythmes de la fanfare Ciocarlia, rien que ça !

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Chicago Blues Harmonica Project – More rare gems

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En 2005, le label Severn éditait une première collection du Chicago Blues Harmonica Project, baptisée "Diamonds in the Rough". Elle présentait six harmonicistes locaux. Quatre années plus tard, l’écurie propose une suite intitulée pour la circonstance "More rare gems", impliquant pas moins de sept souffleurs, tous soutenus par les Chicago Bluesmasters. C’est-à-dire Rick Kreher et Illinois Slim aux guitares, Mark Grumbach au piano, E.G McDaniel à la basse et Twist Turner à la batterie.

La plupart des harmonicistes ne sont gère notoires. Reginald Cooper ouvre l’opus. Originaire de l'Arkansas et établi à Chicago depuis 1959, cet illustre inconnu est cependant loin d’être un néophyte. Son jeu sur l’harmo est très rythmique tout au long de "Shade tree mechanic", dans un style proche du "Wang dang doodle" de Willie Dixon. Il a une bonne voix. Et le démontre tout au long de "Give me back that wig" de Lightnin' Hopkins, un merveilleux blues lent au cours duquel il est épaulé par Brumbach au piano.

Charlie Love est un authentique kid de Chicago. Il jouit d’une solide réputation de chanteur/guitariste ; et pourtant l'homme a du souffle. Il a beaucoup écouté James Cotton et il le restitue bien, en manifestant une puissance inouïe, sur le "Ooh baby, hold me" de Howlin' Wolf. Son authenticité et sa passion son traduites sur le "The 12 year old boy" de Mel London (NDR : ce morceau figurait également au répertoire d'Elmore James). Sa voix est émouvante et son jeu envoûtant. Je vous conseille par ailleurs vivement de vous procurer "So happy I could cry", le seul elpee solo de l’artiste. De la pure dynamite!

Harmonica Hinds est né sur l'île de la Trinité. Il vit cependant à Chicago depuis 1973 où il a été pris sous l'aile protectrice de James Cotton en personne. Il se produit régulièrement dans tous les grands clubs de la Cité des Vents (NDR : notamment le Theresa's Lounge et le Buddy Guy's Legends). Il a enregistré en compagnie de Koko Taylor et compte un album personnel à son actif : "Finally". Il présente ici deux de ses compositions. Tout d’abord le saignant "Kill that mouse". Le rythme est débridé, à l’instar d’un Jimmy Reed en version accélérée. Tant les parties vocales qu’instrumentales sont excellentes. Ensuite "Sunday morning blues". Un instrumental de très belle facture.

Little Arthur Duncan est sans aucun doute le musicien le plus réputé figurant sur cette collection. Né dans le Mississippi en 1934, ce vétéran du blues était l'ami de Little Walter, dans les 50s et 60s. Son adaptation du "Can't stand it no more" est superbe. Sa voix est ravagée sur la version speedée du "Gone to Main Street" de Muddy Waters. Le souffle est furieux et très offensif. Il s’agit malheureusement de sa dernière session d'enregistrement, puisqu'il est décédé en août 2008!

Jeff Taylor est lui aussi un véritable enfant de Chicago. Tout jeune, il se produisait dans la Maxwell Street. Ce multi-instrumentiste est capable de jouer des drums, de la basse, des claviers et bien sûr de l'harmonica. C’est également un fort bon chanteur. Il interprète ainsi le "Gangster of love" de Johnny Guitar Watson, pendant que Russ Green souffle dans l'harmo. Il avait participé à la première collection, parue en 2005. Taylor double enfin au chant et à la musique à bouche lors d’une version singulière du "Honest I do" de Jimmy Reed. Du swamp blues dispensé sur une trame funky, un peu à la manière de Paul Butterfield. Etonnant, mais intéressant.

Big D enfin est le plus jeune puisqu'il n'a pas encore 30 ans. Il a régulièrement côtoyé Rockin' Johnny, Billy Flynn et Tail Dragger. Sa voix est remarquable d’intensité tout au long du "I've got to be with you tonight" de Slim Harpo. Il interprète ce morceau dans le plus pur style du swamp blues louisianais ; et son instrument communique une tristesse infinie. Il se révèle cependant beaucoup plus offensif et percutant sur "Well you know".

Cette collection d’excellente facture est dédiée au regretté et légendaire Carey Bell, un des grands souffleurs du Chicago blues.

 

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Golden Brass summit – Fiestamania ! (Dvd)

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Tourné à Guča en Serbie, lors du festival de fanfares traditionnelles balkaniques, le Dvd « Golden brass summit - Fiestamania! », est un trop plein d’images plus ou moins bonnes collées sur une bande musicale, dans une très approximative synchronisation. La jaquette vante la quantité de caméras (70), mais le résultat produit est incohérent. Le montage, en plus de prendre le spectateur pour un imbécile, est bourré d’effets inutiles (ralentis, zooms sur photos, coloration d’images en noir et blanc…) En bref, le Dvd traîne en longueur, pour nous montrer comme on s’amuse bien à Guča. Mais vu de l’extérieur, ce spectacle n’est guère passionnant et dissuaderait presque les amoureux de fanfares de se rendre au festival. Plutôt que ce Dvd, qu’ils s’offrent un concert de Kočani Orkestar, de la Fanfare Ciocărlia ou des Taraf de Haïdouks, merveilleux groupes qui passent fréquemment dans le coin. Au moins, ils ne seront pas déçus!

 

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Startin’ Pop Volume 4

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Depuis sa création, c’est-à-dire en 2002, le collectif liégeois Startin’Pop effectue un travail positivement obstiné qui renouvelle sans cesse l’espace sonore et révèle de nouveaux artistes. Projet qui nous invite régulièrement à visiter le panorama kaléidoscopique de la scène pop-rock du Sud de notre plat pays. Vitrine de cette quête minutieuse, quatre compilations distribuées par Bang ! L’édition 2009 surprend et confirme déjà certaines intuitions. Epinglons sommairement deux exemples parmi d’autres : après avoir été lauréat du Pure Démo organisé par Pure FM, Roscoe décroche un premier single électro-pop remarquable signé sur Aka Music (voir rubrique chroniques Cd). Quant au premier 8 titres de 14 Weeks, son pop-rock-électro ne laisse certainement pas l’auditeur indifférent.

Globalement, le baromètre à musique Startin’ Pop nous rassure sur la santé de la scène belge et nous indique clairement que notre pop-rock nationale se porte décidément très bien.

Mais « Startin’ Pop Volume 4 » c’est aussi 7even PM, Adequate, Engines of Love, Black Love Celebration, Die Adored, Hall Mars, Moladji, The Bellavista Suite, The Vogues, The Mash, Versus Club, Virgil, Fiasco… sans oublier I’m Big In Japan, dont le concert tout en crescendo, accordé ce 25 novembre à l’Atelier 210 de Bruxelles, a littéralement épaté la galerie (voir article dans la rubrique ‘reviews concerts’)

Les boulimiques musicaux et les amoureux de la scène indé belge se feront très certainement un plaisir de découvrir ce pot-pourri ‘à prix d’ami’. Plus d’infos sur  http://www.myspace.com/startinpop

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New Moon (OST)

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‘Le chapitre suivant commence’. On ne le sait que trop bien. A moins d’avoir été projeté dans une autre dimension au cours de ces 12 derniers mois, impossible de passer à côté du phénomène « Twilight ». Robeeeeeeert Pattinson, Kristen Stewart, Taylor Lautner, Peter Facinelli et les autres protagonistes de la saga vampirique créée par Stephenie Meyer se partagent à nouveau l’affiche du succès annoncé. Motivé par le succès de la première bande son, Chris Weitz, le réalisateur, a décidé de frapper un grand coup et de viser plus haut. Si la soundtrack de « Fascination » était essentiellement destinée aux ados (Linkin Park, Paramore, Collective Soul, Robeeeeeert Pattinson himself, etc…), celle de « New Moon » change la donne. Weitz et Livia Tortella, productrice exécutive du projet, ont réussi à rassembler du beau monde. Et c’est peu dire.

Exit le fatigant « Leave Out All the Rest » de Linkin Park. Death Cab For Cutie donne le ton à l’aide d’un entêtant « Meet me On The Equinox », premier single extrait de la bande son. Le tube des Washingtoniens est suivi à la trace d’une belle série d’inédits signés Thom Yorke, Lykke Li, Black Rebel Motorcycle Club, Ok Go, Grizzly Bear accompagnés de Victoria Legrand (Beach House), Editors ou encore Sea Wolf, le nouvel espoir indie dont on entendra certainement parler en 2010. Mention spéciale à « Rosyln », l’énooooooooorme duo entre Bon Iver et St. Vincent. Les 4 minutes 50 de cette envoûtante ballade envoient, à elles seules, la compilation au rang d’incontournable. Seules ombres au tableau, les « Friends » de Band Of Skulls et « Monsters » de Hurricane Bells. Deux morceaux qui dénotent un peu dans l’ambiance particulière de la BO.

Une version destinée au marché francophone s’embarrasse d’un inédit sans intérêt des BB Brunes. Dispensable. L’édition internationale se suffit à elle-même. D’autant plus qu’elle se clôture joliment sur « New Moon (The Meadow) », un agréable thème instrumental du compositeur français spécialisé en musique de films, Alexandre Desplat.

 

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Les Années Woodstock

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Le Festival de Woodstock vient donc de célébrer son quarantième anniversaire. Il s’est déroulé en août 1969. Quatre décennies plus tard, il demeure le point de repère d’une génération au sein de laquelle tout se bousculait à la fois dans les esprits, la culture et la musique. Ce n’était pas le tout premier grand festival ni celui qui a attiré le plus de monde ou qui s’est caractérisé par les meilleures performances musicales ; mais c’est manifestement celui qui est resté le plus célèbre. Pourquoi ? Une belle opération marketing traduite par la sortie des fameux coffrets compilateurs 1 et 2 ; et puis surtout celle du film, une année plus tard. Il ne faut pas oublier qu’à cette même époque, plus près de chez nous, l'Ile de Wight, dans le sud de l’Angleterre, a vécu des événements bien plus conséquents , proposant à son affiche des artistes déjà légendaires pour l’époque comme Dylan, les Doors, les Who, Jefferson Airplane, Chicago, Jethro Tull, et j’en passe…

Mais revenons à nos moutons de Bethel… Ou plus exactement au coffret proposé par Sony. Sous-titré ‘La bande-son de la génération Peace & Love’, ce box réunit trois compact-discs dont le tracklisting ne suit aucune structure ni ordre logique, s’intéressant autant à la musique commerciale qu’à la musique innovatrice.

Les artistes à l’affiche du festival sont surtout concentrés en début de cd1 (Janis Joplin, Santana, Jefferson Airplane) et en fin de cd3 (Johnny Winter, Sly & the Family Stone). Parmi les participants à cet événement on notera encore le concours de Blood Sweat & Tears (NDR : créateur du jazz rock), la douce Mélanie, Tim Hardin et Mountain. A l’époque, la musique folk était fort populaire. Surtout aux States. Ce qui explique alors la présence de l'éternel Bob Dylan, Joan Baez, Leonard Cohen, Tim Hardin et l'Anglais Donovan. Scott McKenzie n’a connu s’un seul hit : "San Francisco". Il célébrait les summers of love et la flower generation d’une génération : celle des hippies de la baie. Mais ce single était paru 2 à 3 années plus tôt. A San Francisco, en Californie. Bien loin de l'état de New York où se situe Woodstock. Le Lovin' Spoonful de John Sebastian n’a pas été oublié. Et c’est une excellente initiative, car à cette époque, il était très populaire ; et puis, il s’y était produit en solitaire. Par contre, même si les morceaux sont excellents, je ne comprends pas trop la présence de Pavlov's Dog (pour un "Julia" paru en 1974), d’America (lors du notoire "A horse with no name", remontant à 1972) ni du trio Mike Bloomfield/John Hammond/Dr John pour "Yi yi", extrait de "Triumwirate", elpee gravé en 1973. Et encore moins de Kansas, dont le tube "Dust in the wind" date de 1977. Néanmoins, difficile de faire la fine bouche face à une collection d’une telle qualité dont la durée dépasse les trois heures et demie de musique. D’autant plus que le prix de vente est intéressant et qu’en outre, le grand public sera ravi de retrouver Simon & Garfunkel, Ike & Tina Turner, les Byrds, Fleetwood Mac et même le remarquable bluesman Taj Mahal.

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Mozart l’opéra rock

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Mozart en comédie musicale ??? Le grand problème dans ce genre d’œuvre est de trouver un rapport réel entre ce qu’il est sensé représenter et la réalité. Et là, pas de chance, c’est le néant…

 
 

La seule intention des auteurs est de monter un grand spectacle de variétés susceptible d’attirer des spectateurs par dizaines de milliers dans des salles immenses où l’acoustique sera déplorable. Mais qui rapportera un max de blé aux producteurs (TF1 en l’occurrence…) Désolé mais je n’arrive pas à cautionner un truc pareil. Des chansons pour midinettes, du strass et des paillettes, on est tombé bien bas, ça vole au ras des pâquerettes.

 
 

Mais le concept plaît visiblement à une tranche de la population, qui soit a les portugaises ensablées, soit a un niveau intellectuel digne de ‘La roue de la fortune’, de la ‘Star Academy’ ou de ‘Tournez manège’… On est toujours sur TF1 bien sûr !!! Tournez plutôt la page !!!

 
 

Il est à la fois anecdotique et même dérangeant de savoir que ce ‘spectacle’ remplira les caisses de ces ‘médiocres’ qui s’approprient un tel nom alors que lui-même (je parle de Mozart) est mort dans la misère, exploité déjà de son vivant par le non moins médiocre Salieri. Dans le titre, il y a le mot Rock. Une injure de plus. Epargnez votre argent ou donnez-le à une œuvre caritative. TF1 est déjà assez riche…

 

Various Artists

Sensacional Soul Volume 2

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Oh yeah ! Cette réédition signée par le label Vampisoul va vous mettre une grande claque. Une qui pique et qui réveille. Vous voyez le genre ? Réunissant une ribambelle de groupes dont le patronyme commence par Los (NDR : Los Gatos, Negros, Albas, Gogo, Roller, Pops, etc.), le disque concède d’inévitables connotations ‘spanish’. Enregistrés entre 1965 à 1972, les 32 morceaux de la compile sont essentiellement puisés dans le vivier de la Groovy Spanish Soul & Funk Stompers de cette époque. Evidement, tout n’est pas si ‘sensacional’ que mentionné dans le titre ; et certains morceaux sont à la limite grotesques. Mais chaque plage est un petit condensé d’énergie qui a surtout l’ambition de divertir et de nous faire bouger le popotin. C’est donc, de bonne guerre que l’on mouille le maillot et fait cliqueter les rotules. 32 morceaux, c’est long mais l’atmosphère psychédélique autant que sympathique qui règne tout au long de l’opus, parvient rapidement à nous faire oublier le temps.

 

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Warp20 (Chosen) & Warp20 (Recreated)

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Le label britannique Warp Records fête ses 20 années d’existence ! Fondée en 1989 à Sheffield par Steve Beckett, Rob Gordon et Rob Mitchell, l’écurie a décroché son premier succès grâce au single « LFO », compo signée par la formation du même nom. Un disque qui s’écoulera à plus de 120.000 exemplaires. A partir de cet instant, Warp va devenir une véritable plaque tournante de l’électro et révéler des artistes devenus depuis notoires comme Aphex Twin, Autechre, Battles, Squarepusher ou encore Prefuse 73. Au fil du temps, le label va même parvenir à diversifier son écurie et signant des formations alternatives ; et notamment !!! (chk chk chk), Maxïmo Park ou encore leur dernière révélation, le surprenant Bibio. Certes, au fil du temps, l’image première de Warp a changé et ne se limite plus à l’acid house. Ce qui n’empêche pas le label britannique de continuer à flirter sur la vague du succès. Et la présence de quelques milliers de personnes lors des fameuses soirées ‘Warp 20 Years’, en est la plus belle démonstration. Pour célébrer cet anniversaire, Warp propose une double compilation partagée en deux disques (NDR : 2 x 2 = 4 !)

 
 

« Warp20 (Chosen) » se divise également en deux volets. La première partie réunit 10 titres sélectionnés par 50.000 internautes fans du label ! Une belle occasion de redécouvrir des morceaux cultes tels que « Windowlicker » d’Aphex Twin, « Roygbiv » de Boards Of Canada ou encore « Atlas » de Battles. Un choix pas réellement surprenant en fin de compte. Par contre, la seconde épingle 14 titres plébiscités par Steve Beckett, l’un des co-fondateurs du label. Un choix très personnel mais néanmoins fort intéressant ; car il faut reconnaître qu’on ne connaît pas grand-chose de ce personnage, responsable artistique depuis deux décennies. Il nous propose notamment « Colorado » de Grizzly Bear (avec Autechre, groupe favori de Beckett), « Race : Out » de Battles ou encore le « GNG BNG » de Flying Lotus.

 
 

« Warp20 (Recreated) » est incontestablement la plus intéressante des deux compiles. Nouveau concept chez Warp, puisque plusieurs artistes du label ont été invités à remixer d’autres résidents du label ! Et c’est manifestement du très bon boulot. A l’instar du superbe « Milkman/To Cure A Weakling Child » d’Aphex Twin revu et corrigé par Born Ruffians. Du « When » de Vincent Gallo, remodelé par Maxïmo Park et enfin du « A Little Bit More » de Jamie Lidell magistralement refaçonné par Tim Exile.

 
 

De la seconde plaque de cette compilation, on épinglera l’excellente approche de Bibio opérée sur le « Kaini Industries » de Boards Of Canada ou encore celle de Jamie Lidell pour le « Little Brother » de Grizzly Bear.

 
 

Pour votre info, sachez qu’il existe également une « Warp20 Box », recelant cette double anthologie, mais enrichie de raretés et d’inédits. En outre, son superbe graphisme risque de rendre les fans euphoriques ! Son prix s’élève cependant à 120 euros.

 
 

En quatre rondelles, l’histoire de Warp, du début à nos jours, est écrite. Sa longévité est signe de rigueur, et cette rigueur on la retrouve dans chaque artiste signé sur cette écurie. Sans pression, Warp continue d’avancer et est devenu à l’heure actuelle un modèle indiscutable dans le monde de la musique électro ! Pourvu que ça dure ! Une compilation hautement recommandable !

 

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Modeselektor : Body Language Volume 8

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L’écurie berlinoise Get Physical nous avait déjà gâtés dernièrement en gravant l’excellente compilation « Get Physical 7th Anniversary ». Et dans la foulée, Gernot Bronsert et Sebastian Szary aka Modeselektor viennent d’embrayer par un autre recueil, toujours pour le même blason, intitulé « Body Language Volume 8 » ! Faut dire que le duo teuton est dans tous les bons plans : tournée en compagnie de Moderat (NDR : outre Modeselektor, le périple implique également Apparat), superbe plaque éponyme parue chez BPitch Contol (la boîte appartenant à Ellen Allien) et création de leur propre label Monkeytown Records.

 
 

Les patrons de Get Physical ont donc accordé leur confiance absolue aux deux briscards de l’électro ‘Made in Germany’. Et quelle bonne idée ! Généralement lors d’une vague house, la plaque est découpée en deux. Sèchement. Comme une poire. C’est le cas pour ce « Volume 8 » qui autorise ainsi des accès plus hard au sein desquels Modeselektor excelle ! Notamment un florilège de titres aux BPM plus lourds et surtout aux styles très variés oscillant de la techno au dubstep en passant par le hip-hop. Un régal ! Outre les quelques titres signés Modeselektor et Moderat (le superbe « A New Error »), on épinglera « Cricket Scores », un titre de techno house particulièrement efficace concédé par l’étoile montante, Boy 8-Bit. Benga nous balance « Emotions », un morceau de dubstep meurtrier rappelant son album mythique « Diary Of An Afro Warrior ». Et le « Gimme Some More » de Busta Rhymes est tout aussi percutant. Robert Hood est le maître incontesté de la house issue de Detroit. Il nous réserve un « Unix » hyper dansant. Parmi les surprises, on relèvera l’intrusion d’Animal Collective. Pour un « My Girls » du plus bel effet ! Enfin, issu du dernier album du talentueux Boys Noize, « Nerve » est un exemple parfait de bootleg ! Cette compile réunit 29 titres ; et pourtant on a l’impression qu’elle est trop courte. N’empêche cette bande son pourrait bien devenir un antidote parfait contre la morosité, cet hiver…

 

 

 

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Get Physical 7th Anniversary Compilation Mixed by M.A.N.D.Y.

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Créé à Berlin en 2002 par DJ T (Thomas Koch), M.A.N.D.Y. (Patrick Bodmer et Philipp Jung) et Booka Shade (Walter Merziger, Arno Kammermeier et Peter Hayo), Get Physical est devenu un label incontournable. Une entreprise qui vise sur le long terme et la rigueur. Un peu dans l’esprit de Warp, qui fête aujourd’hui ses 20 années d’existence, alors que l’écurie en question ici en compte modestement 7. Ce qui n’a pas empêché cette boîte de marquer le coup en éditant une compilation fort intéressante. Et pour cause, elle a été sélectionnée parmi une centaine de singles et plus de 25 albums, concoctés au cours des trois dernières années. En outre, c’est M.A.N.D.Y. qui s’est collé au remodelage de ce recueil, un travail que la paire a brillamment et sobrement exécuté. Mais pas question de renier qui que ce soit au sein de la grande famille Physical ! Tout le monde est présent. Et à la fête ; depuis Damian Lazarus à DJ T, Italoboys en passant par Matthew Dear ! Essentiellement électro house et dispensées sur mode dancefloor, les 24 pistes s’écoutent sans prise de tête ! Et au sein de cet enchaînement de mixes opéré par M.A.N.D.Y., on épinglera de petites bombes comme le « Take Five » de Jona (NDR : ce célèbre hymne jazz avait été composé par le saxophoniste Paul Desmond pour l’album « Time Out » de Dave Brubeck), « Baléa », une pépite signée de Einzelkind Vs. Meat (NDR : ce morceau figurait déjà sur la compile « Full Body Workout Volume 4 »), l’excellent « Zinga » d’Italoboys ou encore le très remuant « Free To Ask (Body Language Exclusive Track) » de Matthew Dear ! En quelques titres, Get Physical est parvenu à écrire une belle page de l’électro ; et se pose en future concurrent pour le label Warp. Dans un autre registre, bien sûr, puisque si elle se révèle déjà essentielle, cette anthologie s’adresse avant tout aux amateurs de house…

 

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Dans Ta Rue 3

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Comme son titre l’indique, « Dans Ta Rue 3 » constitue le troisième volume des compiles éditées par l’association SameSame, dédiée aux arts urbains. Du hip hop donc, bruxellois de surcroît. Le deuxième volet de la série recelait d’indéniables qualités et puis surtout réservait de belles surprises. On déchante un peu sur ce dernier recueil (NDR : si ce n’est « Rien à t’offrir » de Wankey). En effet, il risque de ne s’adresser qu’aux ados susceptibles de s’identifier aux paroles, en prenant le bus pour aller à l’école. Ceux qui dans le hip hop apprécient l’humour, l’art de la rime (NDR : très souvent simpliste ici), le commentaire social avisé ou la créativité des beats (NDR : trop fatigués pour secouer) peuvent d’ores et déjà passer leur chemin. Le contenu de cette compile n’est cependant pas totalement à oublier ; simplement le chemin à accomplir pour atteindre l’excellence est encore long. Bon travail (et courage) aux forces en présence.

 

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Blues cures Studio Jam

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Eté 2007, Sean Carney est victime d'une piqûre d'araignée. Il est hospitalisé. Un séjour qui lui coûte les yeux de la tête. Faut dire qu’à l’instar de nombreux artistes américains, il ne dispose pas de couverture sociale. Il est cependant aidé par différents organismes, dont la Blues Fondation. Son aventure le fait réfléchir. Et il décide de venir en aide aux artistes qui luttent contre la maladie.

Le 2 décembre 2007, Sean présente son premier spectacle : ‘Blues for a cure’ ; chez lui, à Colombus. Il a reçu le concours de Teeny Tucker, Willie Pooch et Omar Coleman. Les bénéfices sont versés à l'American Cancer Society et à l’OSU James Cancer Research Center. En novembre dernier, il organise la deuxième édition de ‘Blues for a cure’. Y participent des légendes issues de Chicago comme Henry Gray et Hubert Sumlin. Il profite de l’occasion pour introduire quelques uns des artistes présents lors du spectacle, au studio Central City de Colombus. Le pianiste noir Henry Gray flanqué de ses musiciens ainsi que le Trampled Under Foot, une formation prometteuse issue de Kansas City, se joignent donc circonstanciellement à Sean Carney et au chanteur/guitariste Jonn Richardson. 

TUF est trio très familial. Il implique les frères Schnebelen : Nick à la guitare et Kris à la batterie, ainsi que la frangine Danielle Hudspeth à la basse. Les trois musiciens chantent! L'ouverture est instrumentale. Une toute bonne reprise du "Side tracked" de Freddie King. Les échanges entre les trois solistes (NDR : Sean, Jonn et Nick) sont de haut vol. L’association entre TUF et les deux maîtres de cérémonie se réserve pas moins de sept plages, dont la première est la plus percutante et séduisante : "Love my baby". De son timbre puissant, la féline Danielle chante cette compo aux accents du Delta, devant les trois solistes insatiables. Jonn Richardson chante en toute décontraction "Crosscut saw", un morceau popularisé par Albert King. Nick attaque son "Jonny Cheat", un boogie puissant de plus de 9’, caractérisé par ses échanges dévastateurs. Sean se réserve les vocaux sur le "Use what you got" de Freddie King, un très long blues lent, qu’il interprète d’une voix passionnée et dévorante ; des spécificités qui le hantent en permanence! "Comin' home to you" s’inspire du gospel. Le clan Schnebelen se charge des chœurs. "Wait on time" est signé Kim Wilson. Un West Coast blues bercé de swing et soutenu par une section de cuivres, à laquelle participe le redoutable Gene Walker, au saxophone. Nick chante d’un timbre graveleux le funk léger "Ain't my problem". Jonni a cédé sa guitare à Steve Gerard (NDR : c’est le gratteur des National Debonnaires, une des meilleurs formations de Kansas City). Walker est toujours au poste pour souffler dans son sax ténor.

L’elpee recèle encore quatre plages réservées à Henry Gray, un pianiste noir âgé aujourd’hui de 84 ans. Il a longtemps milité au sein du backing band de Howlin' Wolf. Sean, Jonn ainsi que le souriant Bill Stuve à la basse se mettent au service de Gray qui chante tout d’abord sa plus célèbre compo, "Cold chills", un blues imprimé sur un tempo lent, soutenu par Andy Cornett à l'harmonica. Puis dans un style fort semblable, "Times are getting hard". Les deux autres morceaux, en l’occurrence "Come on in" et "How could you do it", sont plus rythmés. Ce superbe elpee s’achève par les neuf minutes de "Whoa baby". Inspirée par la musique du "You don't have to go" de Jimmy Reed, cette plage est saturée d’émotion. A cause de la voix troublante de Nick. Et puis, en toile de fond, des sonorités feutrées et minimalistes dispensées par les trois guitares. Un excellent album !

 

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3rd Annual Delta Groove All-Star Blues Revue - Live at Ground Zero Vol 1

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Randy Chortkoff, le boss du label Delta Groove (NDR : une boîte établie à Los Angeles), est un personnage particulièrement dynamique. En outre, son audace lui permet de relever les défis qui se bousculent tout au long de son parcours. Son écurie a décroché diverses nominations aux Blues Awards de l'année 2008. La cérémonie de remise de ces Awards se déroulait à Tunica, dans le Mississippi. Aussi, il était opportun de se produire au cœur du Delta, à Clarksdale. Très exactement, au Ground Zero Blues Club, dont le patron est l'acteur Morgan Freeman. Cette situation a provoqué la mise sur pied d’un festival improvisé, réunissant les étoiles du label. Douze heures de musique qui oscillent du Mississippi blues de Johnny Dyer au West Coast style des Insomniacs, en passant par le Texas blues de Philip Walker, le funky soul blues du Jackie Payne – Steve Edmonson Band et le tex mex américana de Los Fabulucos. Et le tout a été par David Z.

Los Fabulocos ouvre les hostilités par "I'm gonna be a wheel someday". Jesus Cuevas joue de l'accordéon, Kid Ramos de la guitare. Les Insomniacs sont une véritable révélation du nord de la côté ouest. Un jeune groupe qui nous propose ici deux facettes de son répertoire. Tout d’abord, à travers "At least I'm not with you". Ensuite tout au long du blues lent "Description blues", une longue compo minimaliste et atmosphérique balisée par le chant et les cordes du talentueux Vyasa Dodson et l'orgue Hammond d'Alex Shakeri. Le groupe phare du label est incontestablement The Mannish Boys. Formé à L.A. autour d'authentiques étoiles du blues, en passant par Chicago, le Mississippi et la Californie, Johnny Dyer est originaire de Rolling Fork, tout comme Muddy Waters. Le vieux chanteur/harmoniciste noir interprète une cover du "Everything's gonna be alright" de Little Walter, soutenu par un trio de gratteurs ; en l’occurrence Kid Ramos, Franck ‘Paris Slim’ Goldwasser et Kirk Fletcher. Finis Tasby enrichit de son timbre extraordinaire la superbe reprise du "Lonesome bedroom blues" de Curtis Jones, une adaptation très saignante au cours de laquelle les 3 guitaristes sont absolument impitoyables. Texan émigré sur la West Coast, Philip Walker nous réserve un formidable "Street walking woman". Bien rythmée, cette compo célèbre un nouveau duel de cordes entre Walker, Fletcher et Goldwasser, pendant que Richard 'Big Foot' Innes assure son rôle de métronome derrière les fûts. Du blues 5 étoiles ! La guitare continue à être reine ; et pour cause, Junior Watson monte sur les planches. Il s’empare du micro et se met à chanter (NDR : pas trop bien, il faut le reconnaître) "Wolf pack", épaulé par une section rythmique constituée d’Eli Fletcher, de Ronnie James Webber et de Dick Innes. Mais lorsque le barbu chauve attaque les cordes, on est scotché par ses interventions. La marque du génie ! Le même Fletcher se mue en soliste pour restituer une version instrumentale du "Lucille" de Little Richard. Un exercice de style qu’il réalise suivant un arrangement d'Albert Collins. De sa voix purement soul, Jackie Payne chante le classique de Muddy Waters, "She's nineteen years old". Son acolyte Steve Edmonson le seconde à la guitare et les Sweet Meet Horns lui apportent leur concours. Le jeune Mike Zito est manifestement le musicien qui évolue le plus dans un style rockin' blues. Soutenu par la pianiste Teresa James, il nous balance "Dirty blonde". Sa guitare est offensive et sa superbe voix très personnelle. Jason Ricci est un chanteur/harmoniciste gay. Entouré de son New Blood, il reprend le "Shake your hips" de Slim Harpo. Plus de 9' de boogie caractérisé par une orgie de notes à l'harmo et découpé par la guitare de Shawn Starski! La toute grande classe !

 

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