Le label Ruf a été fondé par un fan acharné de blues, Thomas Ruf. De nationalité allemande, il était aussi promoteur, agent et manager. Il adorait tout particulièrement Luther Allison, un artiste noir chicagolais exilé en France depuis le début des années 80. Pas étonnant que le label fasse une large place au regretté bluesman (NDR ainsi qu’à son fils, Bernard) au sein de son catalogue. Mais pas seulement ! En dix ans, Ruf compte plus de cent albums dans ledit catalogue. Cette écurie a également permis à de jeunes artistes de s’illustrer. Des Anglais tout d’abord. Dont Aynsley Lister, Ian Parker et Oli Brown. Mais aussi et surtout des artistes féminines comme Deborah Coleman, Sue Foley, Ana Popovic, Roxanne Potvin, Joanne Shaw Taylor, Dani Wilde, la Scandinave Erja Lyytinen et la diva Candye Kane. En outre, la boîte s’est surtout investie pour relancer certains artistes ou groupes autrefois notoires. Et je pense tout particulièrement à Canned Heat, Walter Trout ainsi qu’Omar Dykes avec ou sans ses Howlers.
Pour assurer la promo de son label, Thomas édite circonstanciellement des compiles à prix réduit. A l’instar de "Blues guitar women", "Summertime blues" et aujourd’hui de ce "Where the blues crosses over". Dont il s’agit déjà du second volume. Il met en exergue un éventail non exhaustif (sans considération d’âge ou de sexe) de son catalogue.
Big Daddy Wilson est un bluesman noir américain. Il s’est établi, depuis bien longtemps au Nord de l’Allemagne. Il chante "Love is the key" en s’accompagnant à la guitare acoustique.
Jeff Healey soufrait de cécité. Il nous a quittés ce 2 mars 2008. Le souvenir de ce chanteur/guitariste nous est rappelé tout au long d’"I think I love you too much".
Luther Allison vient de concocter un double album, "Songs form the road". Un espace lui a donc été réservé sur le recueil.
Omar Dykes est un personnage que j’apprécie tout particulièrement. Il est soutenu par Jimmy Vaughan lors de son excellente reprise du "Big town playboy" d'Eddie Taylor.
Coco Montoya a acquis une notoriété certaine depuis son long séjour opéré chez les Bluesbreakers de John Mayall, où il a longtemps milité auprès de Walter Trout. C’est la dernière recrue du label. Le titre maître de son nouvel elpee lui est consacré.
Les quatre filles retenues pour figurer sur ce cd sont peu connues. Surnommée la ‘Bonnie Raitt’ finlandaise, Erja Lyytinen nous propose "Crows at your door", une plage lente, aux accents dramatiques, au cours de laquelle ses interventions au bottleneck sont particulièrement subtiles. Elle assure également le chant, d’une voix tendre mais passionnée, soutenue par les accents d’une slide à la fois envoûtante et mélodieuse
Joanne Shaw Taylor est un jeune anglaise. Elle a bénéficié du concours du producteur et claviériste Dave Stewart (ex-Eurythmics), pour enregistrer "Just another word". Elle chante d’une voix intimiste "White Sugar", un extrait de cet elpee.
Shakura S'Aida est née à New York. Elle a passé sa jeunesse en Suisse, mais s’est établie depuis plusieurs années au Canada. Une chanteuse de couleur noire qui possède un joli brin de voix. Et elle le démontre tout au long de "Chasing the sun", une compo au tempo lent, soulignée par un orgue Hammond. Cette plage figurera sur son premier album intitulé "Brown sugar". Bénéficiant du concours de Jim Gaines à la production, ce disque sortira dans les prochaines semaines.
Chanteuse autrichienne, Meena est âgée de 33 ans. Et possède également une jolie voix. Elle vient également de commettre son premier elpee. Et (tiens tiens), c’est encore Jim Gaines qui est à la mise en forme. Publié en janvier, ce long playing s’intitule "Nothing left". Elle nous en propose un rock R&B de bonne facture
Et pour clore le chapitre, la plaque épingle Oli Brown, un jeune blues rocker anglais responsable, voici peu d’un elpee intitulé "Open road". En est extrait, "Stone cold (Roxanne)", un blues rock interprété sous la forme d’un trio bien ‘british’ !