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The Rakes

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Le groupe londonien était en ville le temps d'une journée promotionnelle pour la sortie de leur nouvel album « Ten New Messages ». Jouant à saute moutons au dessus des ferries et à dessine moi un ampli, The Rakes nous est finalement parvenu en recommandé depuis les ondes de la BBC.

A regarder les nuages classés en cumulus au dessus des têtes et à siffloter les quelques notes contractées plus tôt sous l'emprise de leurs plaques disco rock, je me rapproche tranquillement de notre rendez vous, histoire de ne pas leur faire prendre un râteau. C'est dans une atmosphère détendue et loin d'être enfumée que je perçois au loin deux silhouettes dont les lignes sveltes et nonchalantes invitent à la rencontre. Très rapidement voire machinalement nous nous installons sur des fauteuils matelassés après avoir commandé gentiment nos boissons. Et c'est confortablement installés au bar de l'hôtel, qu'Alan Donohoe et Jamie Hornsmith m'accueillent en toute élégance pour trinquer chaleureusement à une énième série de questions. M'avouant leurs penchants exotiques (Bowie et Daft Punk) et une tendance à travestir les réponses dans la jungle du journalisme à la chaîne « histoire de changer de disque », leur sympathie héberge généreusement ma curiosité et c'est tout naturellement qu'ils me retracent le baptême de leurs débuts modestes à accumuler les jobs à temps plein, les répets de garage et les vidéos à budget réduit?

« Notre première vidéo nous a coûté 70 euros !! On n'avait pas vraiment le choix et très peu de temps à consacrer à notre musique? sachant que l'on s'enfilait des temps pleins ! » Dépassant la technique adolescente des trois accords propre à leur jeune premier 'Capture / Release', le combo a pris de l'âge, mûri, creusé et exploré les souterrains du rock outre-manche. Et en prenant de l'envergure, ils se sont même mis à fréquenter le gratin de la scène

anglo, à en devenir les vieux potes de Bloc Party ou Franz Ferdinand. En gros, le groupe grandit et avec eux leur musique. On est loin des accords basiques mais tenaces qui auront marqués Donohoe et ses congénères dans leur vieil appart décrépit. Un décollage qui se fait désormais à bord d'un '10 new chords' comme le suggère Hornsmith entre deux gorgées d'eau plate « On a commencé en sachant à peine jouer plus de trois accords, et depuis qu'on l'on se focalise davantage sur le groupe, notre jeu a beaucoup changé ! » Le spontané et la fraîcheur des débuts ont fait place à une réflexion, de l'inédit et cette évolution se remarque notamment par des apports électroniques, davantage de ch?urs et l'adhésion d'un shoegazing. Sans pour autant délaisser les rythmes ventilateurs et les basses qui dandinent aux vestiaires, le quatuor frappe davantage dans la technique endossant tout en rigueur leur nouveau statut à temps plein. Un loisir quasi sportif qui pourrait presque se ranger dans la catégorie des heures supp

quand il s'agit pour Donohoe de me vendre les bienfaits de la natation sur la respiration « C'est comme quand tu fais des vocalises avec un piano. Quand tu nages, tu contrôles ton rythme respiratoire, tu te focalises dessus et c'est un bon exercice pour le chant » me sort-il tout en dégustant sagement son verre de vin rouge.

C'est l'heure du thé à Londres et on se prendrait vite au jeu des ragots de comptoir tant les deux compères débitent un maximum d'informations à la seconde, avec un sublime accent british quasi incompréhensible parfois. Des discoboys parés pour les soirées rollers sous stroboscopes, qui scénarisent leurs titres et reprennent ceux de Gainsbourg sur demande des Inrocks (« Le Poinçonneur des Lilas » réarrangé en « Just a Man With a Job »), on adhère, tout comme ces derniers le font pour Arcade Fire (« Funeral ») et Danger Mouse (« The Grey Album »). Influencés ? Sans doute. En tout cas le résultat est là, un son travaillé dans l'art anglais et énergique à souhait.