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Jean-Louis Murat

Il vaut mieux jouir ici-bas...

A peine son nouvel album dans les bacs (" Le Moujik et sa femme "), l'Auvergnat était déjà de passage chez nous. Pas étonnant quand on sait qu'il ne fait que de " bons concerts ici " (c'est lui qui le dit) et parce que, disons-le, le public belge lui a toujours réservé un formidable accueil. Pourtant, la salle n'est pas remplie : sans doute que les gens préfèrent d'abord savourer l'album à la maison, et surtout, aimeraient bien le connaître avant de le voir défendu sur scène. C'est vrai que les nouvelles compos, aussi réussies soient-elles, n'ont pas encore eu le temps de s'installer dans nos oreilles et nos mémoires : qu'à cela ne tienne, c'est avec joie que les fans accueillent le chanteur, toujours un peu penaud mais diablement charmant (ce sont les filles qui le disent). Tout le " Moujik " sera passé en revue, sauf la chanson d'ouverture (L'amour qui passe) : un Hombre déchaîné, une Libellule qui nous aura appris qu' " il vaut mieux jouir ici-bas " (repris par tous), un superbe Monde intérieur où il fait bon vivre, un Baby Carni Bird ponctué par les " kootchie ! " enflammés du public, plein de dadas (et de kékés) en herbe… Accompagné de Fred Jimenez à la basse (d'A.S. Dragon) et de Jean-Marc Buffy à la batterie (PJ Harvey), Jean-Louis Murat rigole, lâche quelques vannes, mais se calme dès qu'il empoigne sa guitare ou s'assied au piano. Après quelques titres de " Mustango " (Polly Jean, Mustang, Au Mont Sans-Souci,…) et deux inédits longuets, l'Auvergnat s'en va, laissant derrière lui un public charmé. " Il vaut mieux jouir ici-bas ", disait-il… Il ne croyait pas si bien dire !

Jean-Louis Murat

Un show très électrique

Écrit par

Jean-Louis Murat est donc allé enregistrer son dernier album à Nashville. Aux studios ‘Ocean Way’. Il a ainsi pu bénéficier du concours de la crème des musiciens de studio locaux. Mais surtout s’immerger dans un climat country/blues/rock, style musical qu’il affectionne tout particulièrement, tout en prenant le soin de préserver sa plume, qu’il plante élégamment dans la poésie française. Sa tournée passait ainsi par le Grand Mix de Tourcoing. Une bonne occasion de voir et surtout d’entendre l’Auvergnat sous un profil très électrique. D’autant plus que pour accomplir ce périple, il a entraîné ses fidèles musicos. C’est-à-dire Fred Jimenez à la basse, Denis Clavaizolle aux claviers et Stephane Reynaud aux drums.

La salle est déjà bien remplie, lorsque la Lilloise Lena Deluxe (NDR : très jolie fille, il faut le souligner !) monte sur les planches. Elle est seule et s’accompagne à la guitare électrique (NDR : elle la troque contre un ukulélé en fin de parcours), a recours à des bandes préenregistrées et se sert d’une multitude de pédales pour essayer de donner du relief à ses compos. Car c’est ici que le bât blesse. Elle explique d’ailleurs qu’en général, elle est soutenue par une drummeuse et un bassiste. Mais sans leur concours, le set est trop linéaire pour pouvoir décoller. Dommage, car elle possède une superbe voix. Sensuelle, presque de sirène. Et puis, elle prend le temps d’expliquer dans la langue de Molière, ce qu’elle chante dans celle de Shakespeare. Des lyrics qui abordent régulièrement le thème de la mort. En fin de parcours, elle recueille des applaudissements nourris. Et c’est amplement mérité…

Une vingtaine de minutes plus tard, le Jean-Louis Murat Band entre à son tour en scène. Jean-Louis s’installe à gauche, de manière à pouvoir déambuler le long de la scène. Allant parfois à la rencontre de ses musiciens, tous placés vers la droite du podium. L’éclairage est sobre. Beaucoup de bleu, du mauve, et surtout de lumière blanchâtre. Et puis toute une série de baladeuses disséminées sur l’estrade. Un peu comme pour recréer un univers urbain. Le set s’ouvre par « Ginette Ramade ». L’intro est déjà psychédélique. A plusieurs reprises, le band va d’ailleurs nous balancer quelques préfaces du style bien senties. Et Jean-Louis s’en donne à cœur joie sur sa six cordes. Tant au vibrato qu’à la distorsion. Manifestement, Neil Young constitue bien une de ses influences majeures. Et lorsque le claviériste commence à rogner ses sonorités, c’est même aux Doors qu’on se met à penser. Le combo embraie par « La mésange bleue ». Superbe mélodie qu’il se met à siffloter, en bout de course. S’ensuivent « Taïga », « Pauline », le plus allègre « 16 heures, qu’est ce que tu fais ? », le mid tempo « Falling in love », les lancinants « Mousse noire » et « Chanter est ma façon d’errer » ainsi que « Taormina », des morceaux qui alimentent une intensité fiévreuse que n’aurait pas renié un groupe issu du Paisley Underground (NDR : pensez à Dream Syndicate et Green On Red). Et puis, il y a la voix de Murat. Belle, profonde, sensuelle (NDR : surtout pour la gent féminine !) Sa présence sur scène est incontestable ; mais sa réserve dresse une sorte de mur face à son public. Un peu comme s’il vivait dans son monde. Une spectatrice lui lance un compliment sur sa prestation. Murat lui répond qu’elle est trop gentille. Elle lui rétorque alors, à raison, un ‘faut l’dire quand t’es bon, hein Jean-Louis !’ Il est apparemment gêné ; et s’il y avait un trou de souris, il s’y serait sans doute caché. Timidité maladive ? Sans doute ! Mais une chose est sûre, elle a raison, l’interlocutrice. Et le public (NDR : constitué essentiellement de personnes de plus de 30 ans) commence enfin à s’en rendre compte. Car effectivement, le set est excellent ! Une audience qui aurait pu, qui aurait dû même s’enflammer bien plus tôt. Un bémol quand même, la densité du son ne permet pas de comprendre distinctement les lyrics. Et parfois, il faut bien tendre l’oreille pour pouvoir en saisir le contenu. Mais Murat y met tellement de passion et de conviction qu’ils finissent par entrer dans les têtes. Des chansons qui traitent toujours autant de l’amour, du désir, de la mort ou de la violence, mais également de l’errance et du plaisir. Probablement autobiographiques. Et l’hypnotique « Yes sir » en est probablement la plus belle illustration. Au fil du concert, on se rend compte du talent de Fred à la basse. Dont les cordes sont capables de dessiner des lignes latines, viscérales, percussives, un peu comme s’il voulait communiquer à l’expression sonore des accents salsa. La prestation s’achève par « Se mettre aux anges ». Un slow dont les lyrics de toute beauté, sont paradoxalement empreints de pudeur et d’érotisme…

En rappel, il entame une nouvelle intro luxuriante, mais réminiscente du Spencer Davies Group (ce clavier !) Le tempo est tribal. Le groove impressionnant. Moment choisi pour nous balancer « Comme un incendie ». Le titre parle de lui-même. Murat a enfin le sourire. Il empoigne ensuite un rack pour y poser son harmonica, dans lequel il y souffle, un peu à la manière de Toots Thielemans, pour interpréter le jazzyfiant « Les voyageurs perdus ». Jean-Louis présente alors ses musiciens (NDR : excellents de bout en bout, il faut le reconnaître) et achève le concert par le ténébreux et douloureux « L’examen de minuit ». Acclamations unanimes et enfin soutenues. Un très bon Murat, ce soir. Il est 23h15. Minuit, ce sera l’heure à laquelle on rejoindra nos pénates…

(Organisation Grand Mix)