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Aston Villa

Une pêche d'enfer...

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C'est face à un large contingent de fans que Yel s'est produit sur les planches du Bota, en première partie d'Aston Villa. Faut croire qu'ils avaient organisé le voyage en car… Curieusement en interprétant ses premières chansons, Jean-Christophe Van Achter épouse les inflexions de Fred Franchitti. Le groupe avait-t-il assisté au soundcheck d'Aston Villa ? Le mystère reste entier. Mais c'est plus que vraissemblable… Ce qui n'a pas empêché le quatuor de dispenser un set de bonne facture et d'aligner les « Nos cœurs à genoux », « Nouvelle vague » et consorts, sans oublier de réserver l'une ou l'autre composition au format acoustique. Le moment le plus fort de leur prestation restera cependant « Comme un seul homme », lorsque Jean-Christophe fit allusion à Bush, en regrettant que parfois les décisions soient parfois prises seulement par un seul homme. Lors du rappel, Yel a délivré une nouvelle chanson, au cours de laquelle le chanteur y a démontré un certain talent à l'harmonica. En quittant la scène, le groupe a également annoncé qu'il entrait bientôt en studio pour enregistrer un nouvel album…

La dernière fois que j'avais assisté à un concert d'Aston Villa, c'était (NDR : si mes souvenirs sont exacts), en 1999. A Lille. Au Splendid. Pour un spectacle de bonne facture, sans plus. Depuis, le groupe a sorti un 'live' acoustique et surtout l'an dernier « Strange », qui figure parmi mes albums de l'année. Je voulais donc un peu voir, dans quelle mesure, ils avaient également progressé sur les planches. Première constatation, il y a eu du changement au sein du line up. Les frères Nico et Doc Muller (guitariste et drummer) ont été remplacés respectivement par Franck Pilant (NDR : il avait déjà participé à l'enregistrement des deux premiers elpees du groupe) et l'ex Ben's Symphonic Orchestra, Gregory Baudier. Ne reste donc plus du line up original que Fred, le chanteur, et Djib le bassiste. Tout ce remue ménage aurait pu laisser croire au pire. Et bien non ! Aston Villa nous a délivré un set absolument épatant. Ils avaient une pêche d'enfer. Faut dire que la présence de deux drummers y est aussi pour quelque chose, même si le second (NDR : Eduardo Tomassi qui accompagne régulièrement la formation en tournée) se concentre davantage sur les percus, avec une dextérité pas possible. Fred est en plein forme. Son regard vous transperce. Il bondit d'un côté à l'autre de la scène. Ne s'arrêtant que pour jouer de son clavier adapté. Oui, ceux qui n'ont jamais vu Aston Villa l'ignorent : il manque l'avant bras gauche à Fred. Il ne s'en formalise pas. Et avant de gratter un peu de guitare lors de sa cover d'« All apologies » de Nirvana, il promet que la prochaine fois, il le laissera repousser. Et finalement, lorsqu'il tournoie sur scène, sa manche de chemise virevolte un peu dans tous les sens, avec une certaine élégance. Et puis si ses chansons sont truffées de jeux de mots, ce n'est jamais gratuitement. « L'âge d'or », « Les codes » et « Le chien », sont autant de messages et d'attitudes qui raillent les mécanismes de notre société de consommation. Une attitude fort proche de celle de Noir Désir. Une comparaison renforcée par la puissance du set. A ce sujet, vous pouvez me croire : les riffs de guitare étaient cinglants ; et lorsqu'ils bavardaient avec la ligne de basse, on retrouvait presque une structure en crescendo digne de dEus. Ce qui n'a pas empêché le public de partager de formidables moments hymniques. Et en particulier à l'issue de « Peu importe » ; parce que le groupe dût se résoudre à improviser pour embrayer sur le refrain entonné par une partie du public. Génial ! Pour souffler un peu, Aston Villa nous quand même réservé l'une ou l'autre chanson un peu plus acoustique et même permis au bassiste (NDR : de son baryton profond, il prétend même faire craquer toutes les filles…) d'en interpréter une plus badine. J'avais même failli l'oublier. Et lors du rappel, on a eu droit à un « J'en rêve » de rêve. Le groupe semblait même surpris de l'ovation que lui a accordée le public. Vibrant ! Et le mot est faible. Manquait plus qu'ils reprennent le « J'aime regarder les filles » de Coutin et c'était la folie… Une grande claque !

Aston Villa

I wanna play Rock music...

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Lors de l'enregistrement de son dernier album (« De jour comme de nuit »), on a pu constater qu'Aston Villa avait une nouvelle fois changé de line up : nouveau drummer et nouveau guitariste. Un disque beaucoup plus électrique, métallique même parfois. Et la présence de ces deux nouveaux membres n'y est pas étrangère. Dans ces conditions, il fallait donc s'attendre à des prestations 'live' musclées. Et pour vérifier, rien de tel que d'assister à un de leurs concerts. En l'occurrence celui accordé ce mardi 1er mars au Splendid de Lille, une salle que le groupe semble beaucoup apprécier, puisqu'il s'y produit cycliquement.

Et dès les premiers accords, on se rend déjà compte de la puissance du son développée. Pas pour rien que le tracklist de cette soirée va privilégier les compos du dernier opus. Peu ou pas de jeu de lumières, cependant, à cet instant. Un light show qui va cependant et progressivement inonder la scène de ses faisceaux, pour en devenir même au fil du temps, impressionnant. « Tête de lune », « A vendre » et « Croiser le fer » permettent rapidement de discerner le talent d'Emmanuel Baroux à la six cordes. Un instrument qu'il torture avec une habileté déconcertante. En bénéficiant du soutien d'une section rythmique à la fois solide et bigrement efficace. Frederic Franchitti n'a pas pour autant perdu sa verve lyrique. Heureusement d'ailleurs, car c'est toujours sa poésie contemporaine qui fait tout le charme d'Aston Villa. Superbe compo, « Ma blonde » ose ainsi la comparaison entre sa décision d'arrêter de fumer et une rupture amoureuse. En nous balançant même en final un 'Et vous ?' lourd de sous-entendus. Pour « Wash my soul », Fred se met à pianoter d'une main (NDR : il n'a qu'un bras, et n'hésite pas à ironiser sur son handicap), pour élever le timbre de sa voix à la manière d'un Tim Buckley (NDR : ou Jeff. C'est la même chose, ils sont tous les deux dans l'autre monde) ; et lors de « Soldier », autre ballade, il se met à siffloter à la manière de Bryan Ferry. Mais 'don't ask me why'… « Longtemps déjà » marque un retour à une forme plus rock, plus sauvage. Une phase prolongée par l'hymne "Rock music", "Voiture française", "Invincible" et le très Young Gods "Coming out". Fred retourne derrière son clavier pour interpréter le pétillant « Champagne », un morceau qui aurait pu relever du répertoire de Charlélie Couture voire de Tom Novembre. Le bassiste est passé à la sèche pour « Un million de lézards » ; mais si sa prestation n'est guère convaincante, elle permet au public de souffler avant le final. Au cours duquel lequel il reprend l'inévitable refrain de « Regarde moi ». Les spectateurs sont chauffés à blanc. Le quatuor aussi. C'est le moment choisi par Fred pour insérer « De jour comme de nuit ». Il y simule un orgasme. Et que celui qui n'a pas compris donne sa langue au chat. Une compo adaptée pour jouer les prolongations. Fred s'est barré. Et chaque musicien y va de son solo. Pas trop ma tasse de thé. Ce qui n'empêche pas le public de s'enflammer et de réclamer un rappel.

Fred et Manu, ce dernier à la guitare sèche, opèrent leur retour et interprètent « Un homme bien ». Le duo est ensuite rejoint par la section rythmique pour « Raisonne ». Et on monte inévitablement le son. Frédéric aboie, bondit, monte sur un baffle : « Le chien ». Le public pogote. Visionnaire, Aston Villa achève le spectacle par « J'en rêve ». De qui ? De Noir Désir ? Les spectateurs en rêvent encore. Et Aston Villa de saluer son public, bras dessus bras dessous sous un tonnerre d'applaudissements…

 

Aston Villa

De jour comme de nuit

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Nonobstant l’instabilité du line up, Aston Villa vient de commettre son cinquième album studio. Une chose est sûre, Fred Franchiti, le chanteur/lyriciste, est toujours au poste. Pour enregistrer « De jour comme de nuit », la formation parisienne a reçu le concours de Dan Presley (Cali, Breeders, Faith No More, Black Rebel Motorcycle Club) à la mise en forme. Un disque beaucoup plus électrique que le précédent, « Strange », paru en 2002. Métallique même ! A l’instar d’« A vendre », qui aurait pu relever du répertoire de Noir Désir. De l’hymnique et contagieux « Regarde moi », plage qui libère une puissance phénoménale. Du ‘grungey « Coming out ». Et puis surtout du titre d’entrée, « Rock music », que Fred chante tantôt dans la langue de Shakespeare, tantôt dans celle de Molière. Une sorte de cri du cœur qui ne trompe pas : « I wanna play rock music !’ Si les textes des chansons jouent encore avec les mots, ils semblent beaucoup plus sombres. On a même parfois l’impression qu’un sentiment profond de désillusion hante aujourd’hui l’auteur. L’opus recèle inévitablement quelques surprises. Tout d’abord le titre maître. Un morceau étrange, qui aurait pu naître de la rencontre entre Propaganda (l’électro disco) et Kat Onoma (la voix d’outre-tombe). L’‘enniomorriconesque’ « Soldier », ensuite. Le douloureux « Ma blonde », histoire d’une rupture. Un excellent « Champagne » que balaie des cordes de guitare vaporeuses, claires, pétillantes ( ?!?!?) au cours duquel Fred emprunte les inflexions de Charlélie Couture. Des sonorités de guitare qu’on retrouve en bonus track, un instrumental réminiscent de Sad Lovers & Giants. Mais la compo la plus attachante demeure « Un million de lézards », la chanson finalement plus la classique d’Aston Villa, sur laquelle Fred peut exprimer toute sa verve lyrique…

Aston Villa

Strange

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Le nouvel opus d'Aston Villa célèbre le retour de Renaud Létang et de Franck Pilant (Manu Chao, Alain Souchon, Sergent Garcia), à la production. Un disque qui a reçu le concours de quelques collaborateurs réputés. Tout d'abord le percussionniste argentin Eduardo Tomassi. Hawkley Workman, ensuite. Préposé aux backing vocaux sur "Wah up my soul". Jean Fauque, le parolier de Bashung, également. Il signe le très beau " Prière ", une plage agitée par un tempo rumba et enrobée d'arrangements symphoniques somptueux. Des arrangements qui privilégient les cordes sur le titre maître, nonobstant son tempo new wave. Aston Villa ne néglige pas pour autant la technologie moderne. Evoluant constamment sur une boucle hypnotique, le vibrant " Distok " en est le plus bel exemple. Des éléments électroniques 'strange' parfaitement intégrés tout au long de l'opus. Les lyrics sont toujours aussi humoristiques et ironiques. Jeux de mots et collages de phrases continuent de s'articuler autour d'un véritable message. Et certains refrains, entonnés sous forme de slogans, en deviennent même hymniques. A l'instar du contagieux et allègre " Voiture française ". Mmais le groupe est également parvenu à élargir sa palette de chansons ; s'autorisant un rock canin, à travers le hit potentiel " Le chien " ( ?!?!?). Edictant une ballade à résonance métallique à travers " L'accident ". Et en final rendant hommage au cuisinier Pierre Gagnaire, chez " Slowfood ". Une lecture à plusieurs voix d'un de ses menus, à laquelle ont participé Jean-Louis Aubert, Zazie, Bashung, Reuno (chanteur de Lofofora), les Robins des Bois et l'inévitable Jean-Pierre Coffe. Excellent !

Aston Villa

Live acoustic

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Comme son titre l'indique, cet elpee a été enregistré en public et sous une forme acoustique. Ce qui donne une nouvelle dimension aux chansons de cet ensemble parisien, d'Ivry sur Seine très exactement, tout en démontrant son aisance à se passer d'amplification électrique, sans pour autant perdre la puissance de son sens mélodique. Une formule qui met, bien sûr, davantage en valeur la voix de Fred, dont le timbre empreint d'une troublante sensualité, hésite entre caresse et morsure. Et puis également les textes du groupe. Une poésie torturée qui joue sans cesse sur les ambiances et les mots (NDR : ce qui doit plus que probablement indisposer ceux qui pensent détenir le monopole de l'humour !), sans pour autant négliger un engagement social certain. Et parmi les 13 exercices de style proposés sur cet opus, on retrouve les inévitables " Raisonne ", " L'âge d'or ", " Peu importe ", " Les codes ", " J'en rêve " et bien d'autres…

Aston Villa

C est le copinage qui a tout fait foirer...

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Une centaine de personnes avaient rallié le Botanique, pour assister au showcase d'Aston Villa, organisé dans le cadre de la présentation de leur nouvel opus " Extraversion ". Un album qui mériterait de figurer parmi les plus belles réalisations de l'année. Et le concert, baigné dans le rock français de Noir Désir et la pop anglaise circa Gene, House of Love ou Verve, n'a fait que confirmer toutes les bonnes dispositions affichées par leur dernier album. Quant à l'interview, décontractée, engagée, sincère et passionnante, il me plairait d'en réaliser plus souvent comme celle-ci !

Que pensez-vous des groupes qui se donnent un genre " bad boys " ? Comme Oasis et tutti quanti ?

Ils s'essaient de se donner un genre banlieusard. Nous, on vient également de la banlieue, mais on ne veut pas forcer notre image. On veut rester naturel. Les groupes comme Oasis utilisent leur origine comme fond de commerce. Désagréables avec tout le monde, ils accumulent un tel capital sympathie, que pour l'instant, ils n'arrivent même pas à trouver un nouveau guitariste…

Pourquoi être passé d'un major à un plus petit label ?

Ce qu'on a vécu, c'est la caricature parfaite d'un groupe de rock qui est parachuté sur un major, et remarque par la suite que rien n'est adapté à ses besoins. Nous avons changé de label, parce que nous souhaitions travailler avec des gens qui effectuent un travail de fond, de proximité ; qui ne se contentent pas de traiter avec les gros médias... En outre, leur manager nous paraissait très compétent. Il venait du monde du rock et ses idées correspondaient parfaitement avec les nôtres. Pourtant, ce premier échec nous a permis d'acquérir une certaine expérience. Il existe des groupes chez qui le premier album a très bien marché, mais qui ont besoin d'un certain laps de temps avant de pouvoir enregistrer un second. Lorsque tu décroches un disque d'or dès ton premier CD, mais que le suivant ne marche pas du tout, la firme de disques commence à revoir sa position vis-à-vis de toi. Et ce n'est pas une situation facile à gérer ! De notre côté, il nous a fallu tourner beaucoup pour pallier aux négligences du major. Lorsqu'on a connu des coups durs et qu'on a dû se battre pour y arriver, on se sent plus forts, plus mûrs. Et plus parés à sortir un deuxième album.

Comment expliquez-vous le manque de structure pour le rock, en France ?

Je crois que c'est un phénomène culturel. En France, il n'y a pas de culture rock, de passé du rock. On a même parfois l'impression que personne n'a jamais pensé qu'elle pouvait exister. En Angleterre, il y a de la merde mais aussi de bonnes choses. Il y a des trucs à la mode et des trucs plus vieux. Chez nous, on ne passe que la merde à la mode. Il existe aussi un rapport de force entre maisons de disques. Elles ne sont pas françaises. Américaines ou autres, elles n'affichent pas la même sensibilité. Au contraire de la Belgique qui s'inspire de l'Angleterre en identifiant des labels indépendants. Paris aurait pu être le carrefour de la " world music ". Mais il a tout raté à cause des majors.

Dans vos textes, vous parlez parfois du futur. Comment voyez-vous le prochain millénaire ?

On le voit très court. Avec nos excès, lorsqu'on aura tout cassé, cela ne sera plus vivable. On n'arrivera pas jusqu'en 3000. Certains pensent que la science va tout résoudre. Je n'en suis pas si sûr...

" L'age d'or " parle d'un 7 juillet 2008. Pourquoi ce jour ?

C'est une projection dans le futur à court terme. On raconte l'histoire d'un gars dont le rêve est d'avoir une place convenable dans la société. Ce serait son âge d'or. Son projet qui se réalise. La chanson parle donc d'un mec qui veut retrouver un boulot mais qui a des doutes. Un peu comme dans " Roseta ", le film des frères Dardenne. Pour la date, on aurait pu choisir le 7 juillet 2007, l'année des trois sept. Mais la rime ne marchait plus avec le reste.

Et les jeux de mots, c'est de l'humour ?

Non, ça n'a rien à voir avec le comique. C'est plutôt pour donner une dimension en plus aux textes. On peut interpréter nos chansons comme on le sent. Je rêve l'âge d'or ou je rêve, là je dors ? C'est comme tu veux. D'ailleurs, parfois on a même du mal à se mettre d'accord sur le sens réel de certaines phrases ! Tu vois, la plupart de nos textes, on les écrit ensemble. Néanmoins, cela ne veut pas dire que l'on soit d'accord sur tout. Et quand il y a un litige, on tente de choisir la meilleure idée.

Vous êtes allés rendre visite, en Angleterre, au club de foot " Aston Villa ". Comment s'est passée cette aventure?

En fait, nous avons été invité par le club, qui trouvait amusant qu'un groupe français porte son nom. Nous avons ainsi assisté à un match qui opposait Aston Villa et Newcastle. A cette époque, Ginola jouait encore là-bas. On a même été boire un pot avec lui. Et puis, les médias étaient assez intéressés par le sujet. On est passé dans pas mal d'émissions. Et grâce à ça, on s'est rendu compte que tout était possible. Même si cela n'a finalement pas mené à grand chose, d'un point de vue strictement commercial. En fait, ils s'intéressaient à nous, plus pour l'anecdote que pour notre musique. Enfin on s'est quand même décidé à y retourner au début de l'an prochain. Et on tentera à nouveau le coup. A ce propos, lorsque nous avons joué là-bas, l'émotion de nos chansons est quand même parvenue, malgré l'obstacle de la langue, à passer la rampe...

" J'aime regarder les filles ", c'est un hommage à Coutin?

On avait bien aimé la chanson, à l'époque. Et puis on l'a rencontré dans notre ancienne maison de disque. Le contact s'est très bien passé. Ce qui nous a permis d'obtenir l'autorisation de reprendre le morceau ; alors qu'auparavant, il avait toujours refusé qu'on y touche. Seule condition, ne pas dénaturer le texte. Et je crois que le résultat est excellent… Nous avons également voulu faire passer un message à travers la pochette de l'album. Elle représente une femme qui s'ouvre au monde. " Extraversion ", c'est un appel à s'ouvrir aux autres. Et aller vers les autres, ce ne sera possible que si on laisse parler ses sentiments, ce qui est une sensibilité plus féminine. L'homme également a une part de féminité. Petite histoire en passant, la photo de la fille reproduite sur le CD, est un polaroïd d'une actrice très connue ; mais on a juré de garder le secret.

Parmi les artistes français, vous avez une liste d'or ?

Jacques Brel, Coluche, ... (NDR : les musiciens d'Aston Villa arrivent rapidement à court d'idées)

Et une liste noire ?

Alors là, la liste est vachement plus longue ! Le reste ! Les médias passent systématiquement les mêmes artistes et ne font découvrir personne. Et il y en a beaucoup. Ils portent une grosse responsabilité du nivellement par le bas, des valeurs musicales en France. Et nous pensons plus particulièrement à des gens comme Foucault, qui n'ont qu'un objectif : gagner le max de blé. Le reste, et en particulier les nouveautés, il s'en fout complètement. Il y a aussi des mecs issus de la scène hip hop qui nous agacent. Des gars qui se la jouent " cool " et qui, en fait, ne pensent qu'au fric qu'ils pourront empocher. Ils sont incapables de jouer le moindre instrument, ne savent pas chanter et ne racontent que des conneries. Des petits merdeux quoi ! Il n'y a qu'un seul groupe que je respecte, c'est NTM. ( NDR : un point de vue que tout les membres du groupe ne partagent pas ). Et peut-être Assassin, mais ils ne sont malheureusement pas très connus. En fait, c'est le copinage qui fait tout foirer. Le copinage entre les médias, les majors et les producteurs. Dans ce petit monde parisien, ils sont tous copains et c'est difficile de rentrer dans leur cercle. Un gars qui a du mérite, c'est le programmateur de " Nulle part ailleurs ". Malgré les pressions, il est parvenu à conserver son intégrité en ne tombant pas dans la bassesse du copinage. La fermeture des frontières au niveau musical est également très négative. On ne connaît ni les groupes espagnols, ni italiens, ni les autres, alors que l'Europe est en pleine construction.

Version originale de l'interview parue dans le n° 81 (mars 2000) du magazine MOFO

 

 

Aston Villa

Extraversion

Second opus pour ce quintette issu de la ville lumière. Et quel second opus ! Une petite merveille comme peuvent le concevoir certains artistes francophones. Malheureusement, leur production est rarement diffusée sur les stations à grande écoute qui préfèrent matraquer des chanteurs de variétés ou des produits anglophones de seconde zone. Enfin ! Ne revenons pas sur ce débat et parcourons un peu ce succulent " Extraversion ". Côté musical, on le situerait entre la pop atmosphérique de Kat Onoma et le rock engagé, énergique de Noir Désir. Parce que si Aston Villa cultive les vertus puissantes, torturées, psychédéliques des guitares, il entonne, le plus souvent, ses refrains sous la forme de véritables slogans que l’on peut inlassablement reprendre en chœur. Et si la technologie moderne donne aux chansons un caractère très professionnel, très ‘clean’, la formation garde jalousement une sensibilité sentimentale digne des Innocents. Côté lyrics, l’humour et l’ironie sont omniprésents. Un exercice de style que Jacques Dutronc manœuvrait à la perfection. Avec provocation, mais sans agressivité. Juste de quoi susciter la réflexion. Un univers au sein duquel jeux de mots et collages de phrases s’articulent, le plus souvent, autour d’un véritable message. Pas pour rien, d’ailleurs, que le combo ait choisi de reprendre " J’aime regarder les filles " de Patrick Coutin. Mais ce qui nous semble le plus consternant, c’est que si cet " Extraversion " constitue probablement un des meilleurs albums français parus au cours de ces 5 dernières années, il risque fort de faire les frais de son intelligence et de son originalité…