RIVE sous tension…

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Fireside

On écoute vraiment de tout : d Aphex Twin à Tchaikovsky?

En Suède, Fireside est un groupe de rock plutôt connu, qui arpente les scènes en compagnie des Hives et des Hellacopters, des amis d'enfance et de tournée. Ici, la réputation du quatuor est encore à faire : si on parle souvent de " feu " pour les décrire, c'est de feu d'allumettes, d'un incendie qui peine encore à s'embraser… Mais " Get Shot ", un sixième album bourré de chansons faciles à chanter et de refrains malins, devrait changer la donne. " Allô, les pompiers ! Y a la maison qui brûle ! " : avec son rock énervé mais pas minet, Fireside met le feu à nos tympans. Les jeux de mots faciles, ça nous connaît… Encore un : " Il n'y a pas de fumée sans feu ". Autrement dit : derrière ce rock enlevé se cachent sûrement des types bien, qui ne demandent qu'à mieux se faire connaître. Nous avons voulu en avoir le cœur net, direction… Leuven, pour une interview-vérité. Juste avant un concert furibard, le bassiste Frans Johansson a répondu à nos questions. Et révélé que malgré cette violence qui sourd de leur musique, ils sont d'adorables personnes. Et de sacrés buveurs de bières.

Votre nouvel album est fort différent des précédents : il sonne davantage comme un mélange de pop, d'EMO, de folk et de rock psychédélique… Qu'en penses-tu ?

Oui, je suis d'accord… Sauf en ce qui concerne l'EMO ! Je pense qu'il est le résultat d'un bon mélange de pop songs et d'éléments plus rock… Tu sais, on écoute autant les Beatles que les Stones, même si les gens pensent qu'on écoute des trucs plus violents…

C'est clair qu'il y a toujours une tension dans votre musique, entre calme et violence, mélodies pop et passages plus colériques. Comment faites-vous pour garder cet équilibre ?

Je ne sais pas… On écrit juste des chansons : c'est assez simple, en fait… L'un d'entre nous vient avec un riff, par exemple, et on essaie de créer une chanson autour, de développer une idée. Le principal, c'est que la chanson soit bonne. On ne pense pas à cet équilibre dont tu parles… Si elle sonne bien, c'est OK : on garde le titre… Suivant ! On ne se dit jamais avant de se lancer dans l'écriture d'une chanson : " Essayons de faire sonner ce morceau comme ceci ou comme cela ", on vient chacun avec son truc, et puis tout le monde y va de son commentaire, on rajoute une ligne de basse, un couplet, de la voix par-ci par-là, … Rien de très révolutionnaire !

Il n'empêche que cet album marque une cassure, non ? Vous étiez plus " hardcore " dans les années 90…

C'est vrai que de 1992 à 1995-96, on nous rattachait à cette scène hardcore… Mais ce n'est pas de notre faute ! Il s'agit d'un amalgame : en Suède cette scène était très vivace, et comme on jouait dans le même circuit de salles, on nous a rapidement catalogués " hardcore "… Même si cette étiquette ne nous a jamais collés à la peau : on n'a jamais été un groupe " en colère ", ce genre, on voulait juste être considéré comme un groupe de rock ordinaire… Mais le fait de jouer fort, et voilà vous êtes hardcore !

Fireside existe donc depuis plus de dix ans…

En 1992, Kristofer (ndr : Astrom, le chanteur) et Pelle (Gunnerfeldt, le guitariste) ont fondé le groupe, et m'ont demandé de les rejoindre, tout comme Frederic (drummer à l'époque et remplacé depuis par Per Nordmark). C'était juste un hobby : on jouait ensemble pour le fun… Mais dès nos premières répétitions, la musique sonnait vraiment bien ! N'empêche, c'était juste pour se marrer : quand t'as 17/18 ans, que tu joues dans un groupe de rock, c'est vraiment le pied ! Que demander de plus ? (Il sourit comme un enfant)

Qui a produit ce sixième album ?

Kalle Gustafsson Jerneholm des Soundtrack of Our Lives. Jusque là, on produisait nous-mêmes nos albums, mais pour celui-ci on a voulu un vrai producteur, de manière à pouvoir davantage déléguer. Passer plus de temps à se relaxer et à essayer de nouveaux trucs… Kalle est un peu le cinquième membre du groupe, il vient avec des idées, et tout le toutim… Et puis c'est un bon ami, donc c'était vraiment sympa de travailler avec lui.

Vous êtes connus en Suède, mais beaucoup moins ici…

Oui, c'est exact : ici on joue en général devant 300/400 personnes… Mais j'espère que cet album va changer le cours des événements ! Mais ce qui est cool, c'est qu'ici les gens se lâchent beaucoup plus en concert. En Suède, c'est moins chaud, les gens ne bougent pas, sauf dans les festivals.

Pensez-vous profiter du garage-punk revival, et de la notoriété de vos voisins de palier, The Hives, The Hellacopters, Turbonegro,… ?

Je pense que c'est une bonne chose, même si je ne sais pas si on fait partie d'une quelconque " scène rock suédoise "… Il y a toujours eu des bons groupes rock en Suède. La seule différence aujourd'hui, c'est qu'ils sont maintenant en couverture des magazines anglais ! Ce revival a commencé en Suède en 1995/96, mais c'est seulement aujourd'hui qu'on en parle en dehors de nos frontières ! Les groupes que tu mentionnes sont nos amis. Je les aime bien. Certains sont meilleurs que d'autres, certains sont franchement mauvais… Turbonegro, par exemple, est un sacré bon groupe.

Pelle a produit The Hives, tu as joué avec The Soundtrack of Our Lives, et Kalle de ce même groupe a produit votre album… C'est clair qu'il y a une réelle entente entre vous ! C'est valable aussi pour les autres groupes ?

Oui, parce que la Suède est un si petit pays : tu finis par rencontrer tous les autres groupes… Evidemment tu t'entends plus avec certains qu'avec d'autres. Soundtrack of Our Lives, The Hellacopters : ce sont des groupes qui jouent depuis tellement longtemps… C'est normal qu'on les connaisse ! Bon, maintenant il y a toute une flopée de nouveaux groupes qu'on connaît un peu moins, mais il suffit en Suède de jouer dans un festival, et tu sais vite qui est qui ! (rires)

Et pas seulement en rock, mais aussi en country-folk, en électro, en nu-jazz…

Ouais, il y a beaucoup de ces songwriters folk-americana… Un peu trop à mon avis ! (rires)

Justement : Kristofer a sorti des albums solos beaucoup plus folk que ce qu'il écrit au sein de Fireside… Est-ce important pour lui de garder cette indépendance, d'avoir ce projet plus personnel ?

Il s'agit de deux choses complètement différentes. Il fait des trucs de son côté, et ça ne nous regarde pas. Fireside n'a rien à voir avec ses projets personnels. Nous sommes un groupe. Kristofer, c'est Kristofer, point barre.

De quand date cette carrière solo ?

1996/97. A cette époque on tournait tellement qu'il en a eu vraiment marre… C'est la raison pour laquelle il a entamé une carrière solo en compagnie de Hidden Truck (NDR : le nom du groupe qui l'accompagne). Pour faire un break. Je pense que ça lui a fait du bien… Il faisait ses trucs de son côté, et nous du nôtre.

Comment composez-vous au sein du groupe ?

Pelle et moi composons la musique, et Kristofer écrit les paroles.

Et Kalle, le producteur : avait-il vraiment un rôle primordial ?

Oui. Il était vraiment le cinquième membre du groupe. Il nous a vraiment secondés, en nous poussant à écrire les meilleures chansons possibles… Avec lui on les écoutait 500 fois, on y rajoutait des instruments, de nouveaux éléments, de nouveaux sons, etc. Et puis c'est toujours bien d'avoir un point de vue extérieur, et de pouvoir se concentrer uniquement sur ton boulot d'écriture. Ce qui n'était pas possible quand on produisait et enregistrait tout, nous-mêmes.

La chanson centrale de " Get Shot ", " I'm Coming Home ", surprend par sa mélancolie : voilà une chanson triste et lente au milieu de neufs hymnes pop rock bien enlevés. C'est délibéré ?

Oui. On voulait qu'il y ait une pause au milieu de l'album, sinon il aurait été trop rentre-dedans, constamment rentre-dedans… Un petit break, c'est bien : tu te relaxes, et puis ça repart ! (rires)

Cette chanson est assez proche des travaux solos de Kristofer…

Oui, je sais. Mais c'est Pelle qui l'a composée. Kristofer a juste écrit les paroles.

Ces textes semblent plus dépressifs quand il écrit pour lui, et parlent davantage d'amour. On a l'impression qu'il ne privilégie pas les mêmes thèmes selon qu'il écrit pour ses albums solos ou pour Fireside.

Chez Fireside, ce sont davantage des chansons punk-rock : les textes doivent être plus immédiats. Pour ses Hidden Truck, c'est plus passionné, désespéré. Mais je ne pense pas qu'il se dise " Je dois écrire comme ceci pour Fireside, et comme cela pour mes chansons solos "… Je pense qu'il écrit ses textes, et s'il les trouve bons pour Fireside, il les garde pour Fireside… De toutes façons, ce ne sont que des paroles !

La musique est bien plus importante ?

Non, mais les textes ne sont pas aussi importants.

Idem pour les titres ? Par exemple, " Swinging Sid's Chain Around " ne veut rien dire ?

Si, bien sûr ! C'est un hommage à Sid Vicious. Un jour il est entré dans une discothèque avec une chaîne, qu'il s'est mis à faire tourner au-dessus de sa tête, sur le dance-floor. Cela nous fait marrer ! Mais ce ne sont que des mots. On ne veut pas que les titres de nos chansons aient un rapport avec la musique. Du moment que le titre sonne bien, ça nous convient.

Et " Get Shot ", le titre de l'album ?

C'est une référence aux Happy Mondays.

Vous aimez les citations ?

Tu sais, on écoute vraiment de tout : d'Aphex Twin à Tchaikovsky…

En parlant d'électro, c'est un peu un des parents faibles de votre musique… Une option pour le futur ?

Pourquoi pas ? Même s'il y aura toujours de la basse, de la guitare et de la batterie ! Mais à l'aide de ce canevas, on peut faire ce qu'on veut, rajouter plein de trucs. En studio, on a l'habitude d'aller dans toutes les directions, d'expérimenter à tout va… Du moment que ça sonne bien, c'est tout ce qui compte.

La confection de cet album a nécessité beaucoup de temps ?

Un an rien que pour l'enregistrement ! Mais bon, c'est parce qu'on a fait pas mal de pauses ! (rires) Le seul problème qu'on a eu, c'est quand Kalle a dû nous abandonner pour partir en tournée avec The Soundtrack of Our Lives… On ne pouvait plus travailler sans lui ! (rires)

Les concerts, justement, c'est important ?

(redevenant sérieux) Absolument. C'est même la chose la plus importante. Tu rencontres tes fans, tu vois…

D'où vient l'idée de la pochette ?

Sympa, non ? On voulait qu'elle ressemble à ces pubs d'Absolute Vodka. La photo a été faite en une seule prise, sans retouches ni rien ! Et puis on voulait voir nos tronches chez les disquaires, parce qu'on ne s'était encore jamais montré en couverture de nos albums…

Merci Frans pour toutes ces précisions.

Y a pas de quoi.

Fireside

Get Shot

C'est déjà le sixième album des Suédois de Fireside, et toujours cette volonté de ruer dans les brancards du rock, de la pop (noisy) et du folk, de mélanger le tout et d'en faire une belle omelette, succulente et jamais indigeste. Dans les années 90, Fireside était considéré comme un groupe de hardcore, parce qu'il jouait vite et fort. Depuis " Elite " en 2000, les quatre Scandinaves ont grugé leurs fans et les critiques, en osant un instrumental de 10 minutes (" Elite "), un morceau presque country (" Elevator Action "), sans parler de ces synthés et ces trompettes qui foutaient le bourdon à ceux qui attendaient là des guitares bordéliques et des meuglements hystériques. 2003, l'affaire est entendue : il est bien fini le temps des excès de colère, place aux mélodies pop qui accrochent, aux refrains certes enlevés mais plus si excités. " All You Had " résume bien ce changement de cap : une ambiance pop à la Dandy Warhols, des guitares cristallines à la Soundtrack of Our Lives ( des amis ). Kalle Gustafsson des Soundtrack a d'ailleurs produit cet album, et ça s'entend : le son est léché, net, précis. " Follow Follow " monte vers le psychédélisme, jusqu'à l'explosion de " Betrayer ", comme si les deux morceaux formaient un diptyque. Entre ligne claire (ces guitares acoustiques) et fil rouge tendu à mort (ces riffs qui déménagent), Fireside garde l'équilibre, sans jamais se casser la gueule. A la fois mélodieux et nerveux, " Get Shot " devrait plaire autant aux fans de rock couillu qu'aux amateurs de joliesses pop. De toutes manières, Fireside a pensé à tout : en milieu de course, " I'm Coming Home " ralentit la cadence et déroule le tapis country, comme si Kristofer Astrom, le chanteur, s'exerçait en solitaire (cfr ses albums solos en compagnie des Hidden Truck)… De quoi reprendre ses esprits pour ensuite repartir de plus belle… ou au contraire abandonner la partie. Dommage pour ceux qui se défilent : ils n'ont pas le goût du risque. C'est vrai qu'à la fin, Fireside redouble de violence. Mais cela reste limpide, malgré la saturation, malgré la tension. Voilà un album qui s'écoute autant pour sa vivacité garage que pour ses harmonies pop un peu sixties : autant dire qu'on y retourne souvent.