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TORRES perdue dans une salle immense…

TORRES (le nom de scène de l'artiste new-yorkaise Mackenzie Scott) publiera son nouvel elpee, « What an enormous room », ce le 26 janvier 2024. La chanteuse américaine propose également son premier single/vidéo, « Collect ». Parallèlement à cette annonce,…

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Girls In Hawaii

Un tableau arc-en-ciel juste avant l’hiver…

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Les Girls in Hawaii ont effectué une dernière escale à Soignies, le temps d’un set qui marquera la fin de la tournée de cette année. Une date qui restera ancrée, sans doute, dans la mémoire collective.

Le Centre culturel est plein à craquer, signe de la popularité du groupe brabançon. Une image qui détonne alors que la pandémie frappe une nouvelle et énième fois le plat pays.

Fort heureusement, les Sonégiens ont mis en œuvre des contrôles très stricts ; le fameux CST et la carte d’identité devaient être présentés. Avec pour effet qu’hormis quelques marginaux, la quasi-totalité des participants avaient laissé tomber le masque. A tort ou à raison, chacun jugera.

Diminutif de Loïc, Lo assure le supporting act. Tantôt assis derrière son clavier ou aidé de son pad électronique, le jeune Bruxellois, nouvel étendard de la curiosité musicale belge, se fend d’un slam mêlé de tendresse et de spleen sous un beat puissant.

Il est venu défendre un premier Ep découpé en six morceaux, « Parades », dont les clips ont été réalisés par Simon Vanrie (Girls In Hawaii, Stephan Eicher). La plupart de ces titres ont été écrits fin 2017, début 2018. Ensuite, la Covid est passé par là, mettant entre parenthèses le projet. Un temps nécessaire qui lui a permis de le retravailler et de peaufiner ses compos. Tout juste pour le meilleur.

Du haut de ses 28 berges, le slameur baigne dans la musique depuis qu’il a 16-17 ans. Le piano, dont il avait appris les bases plus jeune, lui permet aujourd’hui de mettre en musique le trop plein d’émotions et d’y développer un univers singulier, introspectif, mais parfois un brin autocentré.

Il attise la curiosité grâce à des chansons vraies, une écriture ciselée et pas mal de candeur. On y sent en tout cas l’influence de Nekfeu dont il est un fan de la première heure. Ou encore de rappeurs français et belges, comme la Fonky Family, IAM ou MC Solaar, dont il s’est également imprégné du style, jadis.

Entre rires et larmes, ce jeune garçon « Mort-Né » rayonne en affichant une palette de compositions contemporaines riches, intelligentes, humaines et proches du peuple.

LO est devenu une valeur sûre. Un de ces artistes derrière lequel se cache une entité à la fois complète et sans fausse pudeur.

Si le public scande de le voir à poil sur scène, lui, sans se laisser démonter, promet de s’exécuter… peut-être plus tard.

Un set parfaitement maîtrisé et surtout une sacrément belle surprise !

Après une pause d’une dizaine de minutes, Antoine Wielemans, Lionel Vancauwenberghe et leurs acolytes montent sur le podium et attaquent  « Organeum ». Une plage issue de « From Here To There », elpee paru en 2004 qui leur a permis de devenir, à l’instar de dEUS, l’un des porte-étendards du rock belge.

Quelques minutes plus tard, « Indifference » et ses loops synthétiques venus tout droit de « Nocturne » sont martelés en guise de refrain aux aficionados venus en nombre. Histoire de chauffer la salle.

L’ombre de feu Denis Wielemans qui militait derrière les fûts et décédé tragiquement d’un accident de la route en 2010, plane toujours. Un vibrant hommage lui est rendu à travers le magnifique « Misses », tiré du gargantuesque « Everest ». Un joli clin d’œil tirant un trait sur le deuil et à cette résilience nécessaire auxquels le combo a dû faire face, il y a quelques années.

L’atmosphère s’électrise inexorablement. C’est alors que le batteur s’enivre avec charley, ride, caisse claire et grosse caisse sur l’entraînant « This Farm Will End Up In Fire ». Une chanson où la tessiture vocale du singer, légèrement éraillée, prend tout son relief pour laisser rapidement place à « Time To Forgive The Winter », un morceau qui prend à nouveau une place de choix depuis le lancement de cette nouvelle tournée.

La précision du jeu des uns et des autres est impressionnante. Et « No dead » en est une autre démonstration, notamment quand la rythmique syncopée et les chœurs viennent lécher encore un peu plus ce tableau arc-en-ciel. Aucun doute, le groupe n’a rien perdu de son potentiel en près de deux décennies.

Il faut attendre « Bees and butterflies », morceau doucement mélancolique et à la douceur âcre et mielleuse, pour retrouver un brin de sérénité, chaque membre du band conjuguant en chœur le refrain entêtant.

Le forcément légendaire « Switzerland » où électro et piano s’allient parfaitement au service de la chanson, vient encore quelque peu raviver le feu sacré du combo, juste avant que les flammes ne s’extirpent naturellement par un « Rorschach » et son flot de guitares salvatrices et saturées. Un pur régal !

« 9.00 AM », « Mallory’s Heights » (hommage à l’alpiniste George Herbert Leigh Mallory) et « Guinea Pig » marqueront un vrai/faux retour, bien nommé rappel.

Avant de tirer sa révérence et quitter ses hôtes d’un soir, Antoine salue Yves Merlabach, qui a assuré leur promo durant trois albums et est devenu aujourd’hui Président de l’association ‘L’Envol’, dont vocation est de récupérer divers objets et de les redistribuer aux plus nécessiteux. Un beau geste pour celui qui désormais œuvre pour les plus démunis.

Le monstrueux « Flavor » et son intro répétitive à la basse résonne alors et permet au leader et sa clique de littéralement s’époumoner artistiquement. Si le premier s’amuse à grimer sur les frontaux distribués de part et d’autre de la scène (au risque de se prendre une gamelle), ses comparses laissent libre cours à une folie passagère ou têtes et membres inférieurs communient ensemble, laissant apparaître un spectacle étrange entre mouvements saccadés et danse de Sioux.

En guise de cadeau, les musicos font profiter du parterre d’un tout nouveau morceau dans la lignée parfaite de l’univers des Girls. Un titre qui semble-t-il annoncerait un nouvel album prévu pour 2022. Affaire à suivre !

Girls in Hawaii a une nouvelle fois prouvé, ce soir, qu’il reste l’un des groupe phares et incontestable de la scène indé-pop musicale belge.

(Organisation : Centres culturels de Soignies et Braine-le-Comte)


 

Girls In Hawaii

Il n’y manquait plus que Sitting Bull…

Écrit par

Les ‘Summer Nights’ tirent doucement à leur fin. Après Axel Red, Hooverphonic ou encore Jasper Steverlinck, c’est au tour de deux groupes phares de la scène belge de se produire : BRNS (prononcez Brains) et Girls in Hawaii. Ils laisseront ensuite la place à Suarez le lendemain qui aura la lourde tâche de clôturer cette superbe édition.

Les concerts se déroulent une nouvelle fois au cœur d’un joyeux amphithéâtre bucolique, sis en pleine nature, au centre de la ville de Lessines, bourgade connue essentiellement pour avoir vu naître le célèbre peintre surréaliste, René Magritte, à la fin du XIXème siècle.

Ici aussi, il est question de surréalisme puisqu’en guise de tables, de vieux panneaux d’entrée d’agglomération ou de sens interdits ont été installés. Présentes aussi, de vieilles chaises dispersées ci et là ayant certainement eu la lourde tâche de supporter les popotins de calotins, jadis. Sans oublier quelques bancs conçus en palettes. Un confort rudimentaire, mais très à propos.

La scène enjambe curieusement le cours d’eau qui dort paisiblement dans son lit. Un contraste saisissant avec les pluies torrentielles qui se sont abattues encore il y a quelques jours sur le pays.

Point négatif de cette soirée, la fraîcheur automnale qui a plombé ce mois d’août. Pourtant quelques extraterrestres se promènent en t-shirts et pantacourts.

BRNS assure le supporting act. La naissance du band est plutôt cocasse. C’est à la suite d’un nouvel-an arrosé qu’Antoine Meersseman (basse/chœurs) et Tim Philippe (batterie/chant) décident de créer un projet commun. Diego Leyder (guitariste) et César Laloux (multi-instrumentiste) les rejoignent peu de temps après.

Depuis, Laloux s’est lancé dans une nouvelle aventure (Mortalcombat) en compagnie de Sarah Riguelle (Italian Boyfriend).

Quant à Antoine, il s’est lui aussi échappé du groupe, en incarnant le corps et l’esprit de Paradoxant, le temps d’une parenthèse.

Caractérisé par le drumming tentaculaire de Meersseman (qui frappe de la main gauche sa Charley ; ce qui trahit très vraisemblablement son absence de formation académique), ce nouvel espoir de la nouvelle génération noir-jaune-rouge avait marqué les conduits auditifs au fer rouge, lors de la sortie de l’excellent « Mexico », en 2012.

La musique de cette jeune formation est difficile à cataloguer ; hybride à souhait, parfois pop ou rock, elle est alimentée par des rythmiques complexes et non conventionnelles, mais est également épicée d’une dose judicieuse d’électro.

Certaines sonorités effleurent le psychédélisme, pourtant pas vraiment représentatif de l’esprit du groupe. Il faudra alors attendre des compos comme « My Head Is Into You » (« Patine 2014 »), « Money ou Suffer » (dont le clip est à découvrir ici) pour retrouver les fondamentaux du combo.

« Get something », servi en guise de teaser, annonce un nouvel opus qui devrait voir le jour en octobre.

Les puristes regretteront l’absence de « Clairvoyant » (NDR : issu de « Wounded », un Ep sept titres paru en 2013) au cours duquel riffs de guitares et beats syncopés tourbillonnaient, sans jamais s’y perdre, autour de la voix particulière de Tim.

Trente minutes, c’est trop peu. Un laps de temps qui ne permet pas d’évaluer le potentiel artistique du groupe.

On a toutefois compris que la détermination de BRNS résulte d’une volonté de s’éloigner de la banalité, l’expression sonore se révélant moins pop que chez les Girls. C’est ce qui rend de toute évidence l’écoute moins abordable pour le public lambda.

Au tour des Girls in Hawaii de monter sur les planches. Ils (oui, ce sont des hommes) se sont produits ici en 2002 en première partie de Dead Man Ray.

Ce concert amorce une grande tournée. Une mise en condition en quelque sorte. Et pour s’y préparer, le combo s’est vu proposer de passer cinq jours en résidence dans l’enceinte de l’ancien hôpital. Avec pour seul objectif de balayer ces longs mois de douleurs et de sacrifices au profit d’une musique à l’énergie rayonnante.

Il est 21 heures lorsque les premières notes d’« Organeum » retentissent. Un titre issu de l’album « From Here To There » qui marque le début d’un show aux allures de ‘best of’. La setlist naviguera de tubes en tubes, l’ensemble de la carrière du quintet étant passée en revue pour le plus grand bonheur d’une foule qui s’est pressée ce soir malgré les incertitudes de la météo.

Antoine, au chant lead, la voix légèrement éraillée, possède une identité vocale très singulière, mise en exergue sur « No dead ». Sa rythmique syncopée et ses chœurs viennent lécher encore un peu plus ce tableau arc-en-ciel. Aucun doute, le groupe n’a rien perdu de sa logorrhée musicale.

Si Lionel jongle entre chant, piano et guitare, Antoine, multi-instrumentiste, alterne guitare et clavier selon les titres avec une facilité déconcertante, comme sur ce « Walk », ersatz de marche militaire lunaire, tout droit venu du petit dernier « Nocturne », né en 2017.

Davantage électronique, cet opus recèle quelques pépites dont « This Light » qui, malheureusement, ne figurera pas dans la setlist. Qu’importe, « Indifference » et ses loops synthétiques martelés en guise de refrain font rapidement oublier cette déception personnelle.

A contrario, « Time To Forgive The Winter » constitue la bonne surprise. Un titre qui n’a plus été interprété depuis longtemps. La précision du jeu des uns et des autres prouve une fois encore que ces quelques mois d’inactivité ont été mises à profit pour partager un spectacle qui restera gravé dans les mémoires des Hennuyers.

L’atmosphère s’échauffe inexorablement. C’est alors que le batteur s’enivre avec charley, ride, caisse claire et grosse caisse sur l’entraînant « This Farm Will End Up In Fire ». Une chanson où la tessiture vocale du singer ressemble par moment à cette de David Bartholomé (Sharko), un autre artiste belge.

Ses comparses profitent de cette ambiance survoltée pour laisser libre cours à une folie passagère ou têtes et membres inférieurs communient ensemble, laissant apparaître un spectacle étrange entre mouvements saccadés et danse de sioux, prêts à déterrer la hache de guerre…

C’est à ce moment qu’une horde de fans sauvages s’abandonne sur le devant de la scène, passant du mode statique au comportement hystérique, bravant honteusement les interdits encore de mise dans le cadre de cette crise sanitaire.

Les uns entraînant les autres, c’est une bonne centaine de badauds, qui, animés par cette envie de danser, campent en front stage. Un effet de masse qu’on ne peut plus maintenant maîtriser. Bref, au sein de cette tribu, il n’y manquait plus que Sitting Bull…

« Bees and butterflies » réfrène quelque peu cette folie collective. Un morceau d’une douceur âcre et mielleuse où la chacun des membres conjugue le refrain.

Généreuse à souhait, la clique a souhaité faire profiter d’un tout nouveau morceau en forme de teaser dans la lignée parfaite de son univers musical. Et si cette exclusivité cachait la sortie prochaine d’un nouvel album ?

Le grandiloquent « Misses » rappelle, quant à lui, oh combien l’ombre de Denis Wielemans qui militait derrière les fûts et décédé tragiquement d’un accident de la route en 2010, plane encore dans l’esprit de son frère Antoine. Le deuil durera deux longues années. Une longue période au terme de laquelle naîtra le gargantuesque « Everest » et son légendaire « Switzerland » où l’électro et le piano s’allient parfaitement au service de la chanson.

Des sommets, il y sera encore ; et notamment cet hommage rendu à l’alpiniste George Herbert Leigh Mallory (« Mallory’s Heights ») aperçu pour la dernière fois le 8 juin 1924, sur la crête nord de… l'Everest…

Un set tout en beauté qui se clôture par « Rorschach » sous un flot de guitares salvatrices.

« Found in the ground », « 9.00 AM », et « Flavor » (réclamé par le peuple) et son intro répétitive à la basse marquent un retour en guise de rappel bien trop court.

Une fin de set où Antoine reste prostré, genoux au sol et la tête entre les mains, complètement absorbé par les sons incantatoires de ses comparses.

GIH a prouvé ce soir qu’il reste l’un des groupe phares et incontestable de la scène indé-pop musicale belge grâce à un show très inspiré et une véritable ode à la liberté. Un retour à la vie après une longue période de doutes et d’incertitude.


 

Girls In Hawaii

Everest

Écrit par

Difficile de ne pas évoquer le drame qui a frappé Girls in Hawaii en 2010. L’accident de circulation qui a coûté la vie à leur batteur Denis Wielemans, frère d’Antoine, l’un des chanteurs du groupe, est toujours dans nos mémoires. Mais aussi dans l’esprit des musiciens. C’est ce qu’on ressent après la première écoute de leur 3ème opus, « Everest ». Un enregistrement qui s’est probablement transformé en une longue et douloureuse épreuve pour les membres de la formation de Braine-l’Alleud. Même si le climat est plus sombre et moins accessible, l’elpee creuse un même sillon que celui tracé par deux premiers essais, « From Here to There » et « Plan to Escape ». Les mélodies sont cependant moins contagieuses, et ne s’apprivoisent qu’après plusieurs écoutes. L’esprit de Grandaddy et le spectre de Sparklehorse hantent cette œuvre bouleversante. Des émotions accentuées par les voix tellement fragiles, le plus souvent conjuguées en harmonie, d’Antoine et de Lionel. Si « Not Dead » et « Misses » peuvent se résumer en de véritables exutoires, l’opus baigne au sein d’un folk indie qui fait la part belle à l’esthétisme. Un esthétisme glacé, souvent ténébreux, mais tellement bouleversant. Les musicos de Girls in Hawaii ont conservé cet art à torcher des mélodies d’orfèvre, mais aujourd’hui très susceptible d’exacerber le spleen…

 

Girls In Hawaii

Une nouvelle évasion très planifiée.

Écrit par

Il y a quatre ans, "From Here to There" se faisait une place dans les charts et les six Brainois de Girls In Hawaï étaient élevés au rang d'espoir du rock belge. Ils étaient pop, ils étaient peps, ils reviennent aujourd'hui avec "Plan your escape", un album qui se veut moins instantané et plus sombre. Un temps d'attente long pour les fans, synonyme d'éternité dans les propos du groupe qui se revendique d'une maturité nouvelle, d'un regard radicalement neuf.  La légèreté ne peut-elle côtoyer l'âge adulte? Faut-il la renier pour ‘grandir’ artistiquement? Analyse du nouvel opus et de sa gestation difficile en compagnie de Denis Wielemans le, batteur du sextet.

Quatre ans sans nouveauté, c'est un pari risqué pour un jeune groupe... 

La tournée a été très très longue. Elle a compté de nombreuses dates en Europe et aux Etats Unis et surtout des sorties étalées. Puis on a tardé avant de se remettre à l'écriture. Je pense qu'on avait besoin de calme, de retrouver notre quotidien à Bruxelles, de renouer avec l'anonymat et un rythme qui nous ressemblait plus. Il fallait trouver le moment intéressant, un propos pertinent. On ne voulait pas se sentir obligés de sortir un disque tous les deux ans. Cette cadence est la norme pour les maisons de disques, ce n’est pas la nôtre.

Besoin de temps... d'isolement aussi?

Oui, on est allés dans les Ardennes, dans une petite maison à l'écart de tout. Sans internet, sans portable et on a pu avancer. On est tous des citadins mais on a trouvé du calme, une plénitude, un isolement dont on avait besoin. Se retrouver seuls, en pleine forêt pour faire avancer le projet. C'était une solution qui nous convenait alors on y est partis six ou sept fois, pour des séjours de deux à trois semaines. Et on a eu la chance que Jean (NDR : Jean Lamoot, également producteur de Bashung) soit rentré dans notre jeu. Il a régulièrement partagé notre isolement. C’était important de pouvoir travailler avec quelqu'un qui soit prêt à épouser nos habitudes.

Ce deuxième opus est radicalement différent du premier. Une évolution inévitable?

On a vieilli. On voulait briser les codes du premier disque qui était une espèce de carte postale du moment. C'était un album de fans, une compile de fin d'adolescence, un hommage à ce qu'on avait écouté. C'était très pop, très court. Là le contexte est différent. Antoine (NDR : chanteur et parolier) approche la trentaine. On voulait du plus complexe. Quelque chose de plus alambiqué. Quand tu te sens vieillir, tu portes un regard plus pessimiste sur les événements. Je pense qu’elle est inévitable, oui. Tu as une approche plus terre à terre, moins joyeuse. Tu sors d'un rapport immédiat au quotidien. C'est ce qu'on voulait faire transparaître : notre évolution.

Le concept ‘bande de potes’ survit-il au passage à l'âge adulte?

Il fonctionne plus que jamais. On a tous des hauts et des bas mais jamais en même temps. Ce qui permet de toujours porter le projet. On a surmonté des périodes de doutes, de blocage. Humainement, ces épreuves nous ont renforcés en tant que groupe.  

Vous avez vraiment envisagé de tout arrêter?

Durant une période... oui!

Mais pour faire quoi?

C'était un peu le problème et la solution. C'est parfois tellement dur que tu te demandes pourquoi tu fais ça. C'est beaucoup de stress mais tu connais le plaisir que tu prends quand tu fais de la musique. Un plaisir que tu n'arrives pas à retrouver ailleurs. Il y a la volonté permanente de retrouver cette satisfaction, de composer des trucs qui te font planer. Tu es dans la perpétuelle attente de la surprise, du plaisir, tu veux être à nouveau amusé... C'est tellement fort que tu veux à tout prix le retrouver. En fait, c'était impossible de tout lâcher!

Les doutes semblent vous avoir poursuivis, jusqu'à retirer deux titres de l'album à la veille de la mise en presse...

Paradoxalement je pense que cette décision nous a rassurés. C'était impulsif, c'est sûr, mais on avait besoin de se sentir libre. D'avoir un rapport décomplexé au disque. Ce n'est pas le Graal! En opérant ce retrait, on avait juste envie de se dire qu'on était peut-être en train de faire une connerie mais qu'on s'en foutait... Puis dans la première version, on avait tout mis. C'était la playlist de tout ce qu'on aimait. C'était trop long. On voulait du moins bavard, du plus condensé. On a, par exemple, ôté un morceau qui était plus abrasif, plus dans la lignée de ce qu'on avait fait sur le premier. Je pense qu'on l'avait retenu parce qu'il nous rassurait. Et puis avec le recul, on a analysé, et on a décidé d'assumer cette nouvelle part de nous, ce qu'on était devenus. Le disque est plus cohérent sans ces deux titres. Mais, ils ne sont pas perdus pour autant, car on les adore et on les jouera en concert. Et puis on les placera sur le site. Les morceaux finissent toujours par avoir une histoire...

A l'heure de la sortie, vous êtes apaisés?

Oui, il y a eu énormément d'angoisses durant le processus de création mais maintenant c'est du passé. L'avis des gens, bien sûr, est important. Mais à la base, la conception d'un album, c'est vraiment égoïste. Tu as juste envie de te faire trouver, de te faire plaisir. Cette pression est derrière maintenant et je suis satisfait du résultat. En plus les premiers échos sont positifs. On a été agréablement surpris. Les gens semblent avoir compris notre démarche.

Girls In Hawaii

Girls in Hawaii à la TV

Écrit par

Après un set privé accordé au Botanique ce mercredi 13 février, Girls In Hawaii entamait sa tournée à Anvers. Au Trix, très exactement. Et alors que la plupart de mes collègues francophones avait choisi d’aller les applaudir au Cirque Royal de Bruxelles (NDR : vous y trouverez cependant les photos réalisées par Aude, dans notre galerie), j’ai accepté, à l’initiative du rédacteur en chef néerlandophone et ami Johan, de l’accompagner tout au Nord du pays. Là où ils ne sont pas encore (re)connus. Une autoroute, des voies à quatre bandes, des buildings abritant des bureaux (vides à cette heure de la journée), un supermarché, une station de carburant : c’est dans ce cadre horriblement urbain que l’on trouve le Trix. Et comme Megadeth jouait au Hof Ter Lo, juste à côté, on pouvait faire le poirier pour trouver une place de parking. En cherchant un peu, nous sommes quand même parvenus à dénicher un emplacement, à plusieurs centaines de mètres du club. Dans une sorte de terrain vague recouvert de gravier meuble. Heureusement, l’intérieur du Trix est particulièrement convivial. En y entrant, on remarque immédiatement le bar à gauche. Le prix des consommations est raisonnable et le service extrêmement rapide. En avançant, on arrive dans la salle de concert proprement dite, un peu comme dans une maison du peuple. La scène est petite et le podium assez bas, mais l’acoustique est excellente.

La chanteuse de folk/pop Jesy Fortino alias Tiny Vipers a déjà commencé son set. Assise, elle joue de la guitare acoustique électrifiée. Et chante aussi, bien sûr. Cette américaine (NDR : elle est établie à Seattle) possède une très belle voix, dont le timbre rappelle parfois Melanie. Mais son répertoire est plutôt monotone et suscite rapidement l’ennui. Après une demi-heure de prestation ponctuée de quelques applaudissements, elle se retire. Mais manifestement, son passage ne nous laissera pas un souvenir impérissable…

Place ensuite à Girls In Hawaii. Paradoxalement, le public est constitué d’une bonne moitié de francophones. Il y a toujours ces lampadaires disséminés entre les amplis et les baffles, mais les téléviseurs sont identiques. Et neufs ! Six en tout. Finis les postes récupérés à la casse. Et tout au long du spectacle, ces TV vont diffuser des images tournées le plus souvent dans les Ardennes ou au littoral. Mettant en scène, mais de dos et chacun leur tour, les musiciens du groupe. Un peu comme dans des clips.

Le sextuor ouvre les hostilités par « This farm will end up in fire » et son répertoire va constamment osciller entre compos issues de son nouvel opus (« Plan your escape ») et titres extraits du premier elpee (« From here to there »). La cohésion est quasi-parfaite. Les harmonies vocales échangées entre Antoine et Lionel sont irréprochables. Lionel joue toujours assis et son falsetto limpide et diaphane nous donne parfois la chair de poule. Circonstancielle ment, il se consacre au xylophone. Comme le claviériste/guitariste. Christophe. Un multi-instrumentiste dont on commence aujourd’hui à cerner l’importance ; et pour cause, il cherche constamment à souder les différentes composantes des morceaux. Enfin, lorsque son orgue rogne « Sun of the sons », on pense inévitablement aux groupes de garage issus des sixties. Lionel, le frère d’Antoine est un excellent drummer. On en était déjà convaincu ; mais lorsqu’il empoigne des maracas, à la manière de Butch Norton, ex-drummer d’Eels, on est vraiment impressionné. Les compos défilent. Construit en crescendo, « Fields of gold » est remarquable d’intensité. Lors du titre maître du nouvel opus, Daniel, le bassiste a empoigné un accordéon. Une ballade empreinte d’une grande sensibilité. Antoine chante « The fog » à travers un téléphone trafiqué, une composition dont le tempo est accentué par une boîte à rythmes. Petite pause au cours de laquelle Antoine lit un petit texte dans la langue de Vondel pour le terminer en anglais. A moins que ce ne soit du franglais ! Lors de « Road to luna », un instrumental, Antoine a troqué sa six cordes contre la basse et en profite pour monter sur un des téléviseurs face à son frangin (une attitude qu’il reproduit régulièrement, lorsque les chansons décollent). « Time to forgive the winter » lorgne vers le jazz, alors que « Couples on TV », interprété par Daniel, plutôt vers la valse. Davantage éthéré, « Colors » est manifestement hanté par Sigur Ros ; alors que l’inévitable « Flavor » et son rythme à la Stooges, permet à Brice, le soliste de se libérer, et au combo de clore le corps du concert en beauté.

Un premier rappel nous vaudra une cover du « Taxman » des Beatles, dont Antoine ne maîtrise pas encore tout à fait les lyrics (NDR : il se sert d’un aide-mémoire ; et puis une version presque garage/rock’n roll (NDR : encore ces claviers rognés !) de « Casper », au cours duquel il a sorti un harmonica de sa poche. Lors du deuxième rappel, GIH concèdera une version minimaliste de « Grasshopper », limitée à Antoine et au drummer, dans un style que n’aurait pas renié Sparklehorse.

A l’issue du concert Johan m’avouait avoir été impressionné par leur prestation, n’hésitant pas à comparer le talent, mais dans des styles différents, de dEUS et de Girls In Hawaii. C’est un compliment. Maintenant, à l’instar de Showstar, être diffusé sur Studio Brussel serait sans doute la meilleure manière de mieux se faire connaître auprès des voisins du Nord. Il le mérite, assurément. Faudra trouver le bon single !

Tracklist

This farm will end up in fire

Bees and butterflies

Sun of the sons

Fields of gold

Plan your escape

The fog

Road To Luna

Time to forgive the winter

Couples on TV

Colors

Found in the ground

Birthday call

Flavor

 
Taxman

Bored

Casper

 
Grassphopper

 
Organisation Trix

 

Girls In Hawaii + Sharko + Ghinzu

Live Dvd

Écrit par
Le 12 février 2004, Girls In Hawaii, Sharko et Ghinzu se produisaient à l’Ancienne Belgique de Bruxelles devant un parterre de 2.000 personnes. Cet événement vient d’être reproduit sur un Dvd de 135 minutes, incluant 6 bonus tracks acoustiques et une galerie de photos réalisées par Muriel Thies. Je ne vais pas vous relater une nouvelle fois le spectacle, mais simplement vous renvoyer à la review concoctée par Grégory, qui avait assisté à cette soirée…

Girls In Hawaii

From here to there

Écrit par

Le premier album de Girls In Hawaii est enfin dans les bacs. Et il est largement à la hauteur de nos espérances. Bien sûr l'Ep avait mis un peu mis tout le monde au parfum. Leur pop simple, efficace et contagieuse leur avait ainsi valu une critique élogieuse des médias ; même chez les plus rabat-joie. Maintenant, j'ignore où ils sont allés chercher leurs références à dEus, Idlewild et Coldplay. Aux îles Hawaii, peut-être… Bref, venons-en au vif du sujet ! Habillé d'un superbe digipack, " From here to there " est découpé en 13 fragments. Pas douze, puisqu'il recèle un titre caché. Un opus sur lequel figure leur cheval de bataille : " Flavor ". Ce titre qui couronne, en général, leurs prestations scéniques réalise la fusion parfaite entre le " You really got me " des Kinks et le " Down on the street " des Stooges. Hormis les voix. Les timbres conjugués par Lio et d'Antoine sont tellement veloutés ! Ce qui confère une sensibilité très pop à leurs compositions. Vous avez certainement déjà eu l'occasion d'écouter ou d'entendre l'une ou l'autre chanson de GIH sur l'une ou l'autre station radiophonique. Et plus que probablement " Short song for a short mind " ou encore " Found in the ground ", une ballade qui figurait déjà sur l'EP. Et peut-être aussi l'élégant, fragile et champêtre (Guy Chadwick ?) " Bees & Butterfly ", d'ailleurs. L'opus est de la même veine. Pourtant lorsque le clavier désuet ou en émulsion entre en scène, je ne peux m'empêcher de penser à Eyeless In Gaza. A moins que ce ne soit à Grandaddy. A l'instar de l'atmosphérique " Organeum ". Enfin, le folk vaporeux, légèrement psyché, balayé de bandes passées à l'envers de " Catwalk " concède certaines affinités avec Belle & Sebastian et le défunt Beachwood Sparks (NDR : vous ne connaissez pas ? Alors en poussant le bouchon, imaginez une version acoustique du " Magical Mystery Tour " des Beatles). Et si vous voulez en savoir plus, je vous invite à aller jeter un coup d'œil sur l'interview accordée par Antoine et Lio.

 

Girls In Hawaii

Love´s a better way to travel (single)

Écrit par

Deux titres sur le nouveau single de Girls in Hawaii, dont le premier opus devrait sortir sous peu. Imaginez un peu Papas Fritas soumis aux accès de fièvre d'un Blonde Redhead ; c'est un peu l'impression que nous laisse la musique de cette formation dont les mélodies bien ficelées nous donnent, au bout de deux ou trois écoutes, l'envie de fredonner. Des mélodies pop ensoleillées par un zeste de flamenco, de surf, de rythmes latino, d'acoustique, d'électricité, de groove, et d'un je ne sais quoi qui les rend si attachants. Et " Short for a short mind ", le second fragment, est de la même veine. On attend l'album avec impatience.

Girls In Hawaii

La dream machine...

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Le premier album de Girls In Hawaii vient donc de sortir. Le 31 octobre très exactement. Un disque très attendu pour ce sextuor dont les prestations scéniques et le premier Ep (" Found in the ground - The winter ") avaient fait l'unanimité dans l'éloge. Avant de se produire en première partie de Venus, à la Maison de la Culture de Tournai, ce 28 octobre dernier, Antoine et Lio nous ont accordé cette interview. Pour celles et ceux qui l'ignoreraient encore, ce sont les membres fondateurs, mais aussi les compositeurs du groupe Un entretien fort sympathique qui devrait vous permettre de beaucoup mieux cerner leur univers sonore…

Pour le groupe, le collectif jaune orange leur a servi de tremplin. Le premier déclic qui leur a permis de prendre confiance. " Nous nous produisions pour la première fois dans le cadre d'un festival organisé à Bruxelles. Et plusieurs personnes de ce collectif étaient présentes. A l'issue du set, elles sont venues nous féliciter. Nous dire qu'elles avaient beaucoup apprécié notre prestation. L'énergie qui s'en dégageait. Personnellement, j'estime que nous n'avions pas été très transcendants. Mais ces encouragements nous ont fait chaud au cœur. Pour nous, ce collectif nous a apporté le premier contact, les premiers compliments ; et les premières propositions de concerts viennent de chez eux. Nous avons toujours été invités à toutes leurs fêtes et on a conservé d'excellents contacts avec eux. Leur mission est à la fois insensée, hors de l'ordinaire et pas du tout évidente à mettre en œuvre. Ils parviennent à toucher un large public avec très peu de moyens. Parce que ce collectif, c'est quelque chose de vraiment très très petit…"

Le deuxième coup de pouce leur est venu d'un concours organisé par Studio Brussel : le 'Démopoll'. Une drôle d'aventure, puisqu'elle leur a permis de se produire à l'AB Club. Mais les organisateurs se sont rendu compte que les musiciens étaient wallons. Résultat des courses, lors de leur set, aucun représentant de cette radio n'était présent. " Pourtant on entretient de bons contacts avec la Flandre. Mais pour y jouer ce n'est pas évident. Parce qu'il existe énormément de groupes, de salles pour y jouer. C'est un peu comme en Angleterre. Enfin, pas tout à fait, mais presque. Et la réaction d'un Flamand est instantanée. Ou il aime ou il n'aime pas. Et s'il n'aime pas, il décroche. Chez eux, c'est 'musique, musique, musique'. Ils peuvent assister à des concerts tous les jours. Des tonnes de groupes s'y produisent. Aussi bien le week-end qu'en semaine. Et y faire sa place, ce n'est pas évident… " Enfin le troisième soutien leur est venu de Magic et des 'Inrockuptibles'. Ce qui leur a probablement permis de se produire au 'Glaz'art à Paris et dans le Nord de la France. A Tourcoing notamment. Antoine tempère : " Les Inrocks ? Nous leur avions transmis une démo de deux ou trois titres, dans le cadre d'un autre concours. Via le net. La critique n'était pas très pointue, mais très favorable, je le reconnais. Mais maintenant on va avoir droit à un examen de passage. Ou l'album est encensé ou il se fait démolir ! "

L'occasion était donc belle de parler de ce premier album. Et en particulier du climat qui a entouré son enregistrement. " Il n'a pas été facile à réaliser. Parce qu'au départ, nous avions amené des démos. Et qu'il a parfois fallu recommencer 3 fois la prise avant de parvenir à restituer la bonne ". Pas de producteur. Une auto production ! Pas pour des raisons financières, mais simplement parce que le groupe craignait de faire un mauvais choix. De ne pas trouver celui qui aurait collé à leur feeling.

" Nous n'avons pas la chance de connaître 10.000 personnes impliquées dans la musique, en Belgique. Bien sûr, nous aurions pu nous renseigner pour engager un pro. Cependant, nous ne voulions pas de formatage : des prises studios réalisées en une semaine ; très, trop rapidement. Nous préférions se prendre la tête. Bosser. Passer un an et demi à se disputer, à se mordre, à se tirer les cheveux en travaillant dans notre 'home studio'. Mais au moins nous avions l'assurance d'être maître du jeu. A l'avenir, il n'est pas exclu que nous fassions appel à un producteur. Mais pour cet opus, ce n'était pas prévu. Nous voulions conserver l'aspect spontané, naturel de notre musique. Une certaine fraîcheur. Nous disposions ainsi d'un éventail de compos assez large. Mais pour ces raisons, nous avons délibérément écarté certaines chansons. A l'avenir, soit elles figureront sur la flip side d'un single, soit elles finiront à tout jamais dans la poubelle ". Maintenant qu'il est officiellement paru, quelles sont les premières impressions du groupe à son sujet ? " Nous attendons le feedback des médias, les chroniques de cet album. Et jusqu'à présent la critique a été plus que favorable. Bien sûr, l'album alterne le bon et le moins bon (NDR : modeste !) Mais intrinsèquement, nous sommes fiers du résultat. Et puis nous l'assumons complètement… "

Pour composer leurs chansons Antoine et Lio se servent d'une 'dream machine'. Mais qu'est ce que c'est que cette 'dream machine' ? " Un truc super ! Digital. Qui te permet de stocker des informations sur un disque dur. Elle fixe les idées. On en a toujours une à notre disposition. " A l'origine limitée à huit pistes, elles est depuis passée de 16 à 24 pistes. Mais qu'est ce qui a poussé ce duo à s'intéresser à la musique ? Pas les disques de leurs parents, en tout cas. Lio était surtout fasciné par ses cousins, lorsqu'ils jouaient de la guitare. " Des Italiens ! Ils m'ont appris à en jouer. Et mon apprentissage a été très rapide ". Le père d'Antoine était guitariste. Il a même sévi au sein d'un groupe, il y a quelques années. " Mais comme à la maison, il y avait toujours une guitare, j'ai été naturellement attiré vers la musique. " En parcourant les quelques articles consacrés au groupe, les noms de Blonde Redhead et de Papas Fritas reviennent régulièrement à la surface. Alors, Girls In Hawaii serait-il le chaînon manquant entre ces deux formations ? (Antoine exhibe le badge de Papas Fritas épinglé sur son pull) " Blonde Redhead surtout ! Lors de l'enregistrement de l'album nous écoutions souvent le 'Way You Walk' des Fritas, mais nous ne sommes pas vraiment accros à leur musique. En fait, ce sont des groupes qu'on aime bien, parce que leur démarche est très intègre. Ils concoctent leurs disques dans leur coin, sans se mettre de grosse pression… "

Le choix du patronyme Girls in Hawaii soulève inévitablement quelques légitimes interrogations. D'autant plus que lors de leur set accordé au festival de Dour, en août dernier, le public comptait quelques jeunes et jolies filles très fleuries. Serait-ce leur fan club ? " Absolument pas. De temps à autre, il arrive de retrouver ces filles qui portent ces colliers de fleurs. Mais tant que l'initiative n'est qu'épisodique, je trouve qu'elle est chouette. Par contre, j'apprécierais moins si nous devions nous produire constamment devant un public qui se couvre de fleurs et les lancent en l'air en jouant, pourquoi pas, du ukulélé. Parce que notre musique n'a strictement rien à voir avec les traditions hawaïennes. C'est simplement un bête nom qu'on a choisi pour le fun. Notre idée était qu'en vivant en Belgique, à Bruxelles, sous la pluie, il était possible de rêver un peu… "