Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

Thomas, Louis et Théo ont tissé leurs liens dès l'enfance, autant sur la pelouse du club de foot qu’autour du son. C’est la scène qui devient leur terrain de jeu favori, et ça se voit : leurs ‘live’ électrisent les corps et marquent les cerveaux au fer rouge.…

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Une lune de nacre éclaire And Also The Trees…

« Mother-of-pearl moon », le nouvel elpee d’And Also The Trees, paraîtra ce 23 février 2024. Nés d'une série d'improvisations à la guitare électrique, de Justin Jones avant et après l'aube, pendant un mois de solitude en 2020, les morceaux se sont ensuite…

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Idlewild

Make another world

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Jonglant de labels en labels, Idlewild quitte Parlophone pour s’installer dans les quartiers plus humbles de Sanctuary Records. Un mal pour un bien. Bien que d’excellente facture, « Warning/Promises », seul essai paru sous la houlette de Parlophone/EMI, souffrait d’une production bâclée qui affaiblissait largement l’ensemble. Les fans n’auront d’ailleurs accueilli que très tièdement cet essai. S’ensuit une petite escapade en solo de Roddy Woomble (« My Secret Is My Silence »), leader de la formation, revenu auprès des siens en 2006, plus inspiré que jamais. « Make Another World » (qui a failli s’intituler « Outkast », en réponse à « Idlewild », la dernière œuvre du duo), marque la renaissance des cinq Ecossais. Renouant avec un rock brut et inspiré, ce sixième ouvrage évoque un « The Remote Part » (2003) qui serait abordé avec plus de maturité qu’à l’époque. « No Emotion », premier single engageant, le très ‘R.E.M.esque’ « A Ghost In The Arcade », « Future Works » et sa gracieuse touche de saxo et la détermination distillée sur « If It Takes You Home » illustrent la détermination du quintet à reprendre les commandes d’une destinée qui, depuis « Warning/Promises », avait été maintes fois compromise. Un retour aux sources plus que bienvenu.

 



Idlewild

The remote part

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Nonobstant des prestations scéniques toujours aussi dévastatrices, cet ensemble écossais commet des disques de plus en plus pop, de plus en plus clean. On avait d'ailleurs déjà pu le constater sur l'une ou l'autre composition de son deuxième opus, " 100 broken windows ". Et à l'issue de l'écoute de son troisième, " The remote part ", le doute n'est plus permis. En fait, toute l'adrénaline punk, toute l'énergie pure, est ici canalisée à travers des mélodies contagieuses que ne désavouerait pas un REM du début des 90's. Et c'est tout à fait évident chez de nombreux fragments de cette plaque. A l'instar de " Life in a hiding place ", de " Century after century " ou encore de " Tell me ten words ". Même les plages les plus agitées adoptent un profil hymnique. Comme sur le post grunge, 'cobainesque', " A modern way of letting go ", du nouveau single potentiel " (I am) what I am not ", du fiévreux " Stay the same ", de " You held the world in your arms ", un morceau irrésistible traversé par un violon emphatique, ou encore du final " In remote part/Scottish fiction ", un final qui s'ébroue sur un profil acoustique avant de glisser vers la noisy. On a même droit avec " American english " à une ballade qui se consume lentement. En fait, toutes les chansons ont été écrites sur des guitares acoustiques, avant de prendre leur forme définitive. Ce qui explique, sans doute, pourquoi un feeling si délicat hante toutes les mélodies, mais peut paraître étonnant, lorsqu'on sait que les lyrics sont toujours aussi critiques et lucides, ne se contentant pas de poser des questions, mais également d'y répondre... Personnellement, j'ai un petit faible pour " I never wanted ", surtout à cause de ce refrain lancinant qui me rappelle tellement le Psychedelic Furs. Et ça, c'est un compliment ! Un chouette album.

 

Idlewild

Hope is important

Si vous n’êtes pas très réceptif au punk pur et dur, et que vous avez la mauvaise habitude, avant de vous procurer un elpee, de n’écouter que le premier morceau, vous risquez fort de vous tromper sur la marchandise. De ce premier opus d’Idlewild, c’est une certitude. Car, si punk il y a, il s’exprime en termes beaucoup plus pop qu’au cours de cette entrée en matière, avouons-le frénétique. L’intensité tempétueuse, la véhémence adolescente et le rush d’adrénaline sont ainsi tempérés par un sens mélodique intuitif, mais raffiné. Les influences qui oscillent des Pixies à Fall, en passant par Black Flag et Hüsker Dü n’accumulent jamais les tensions, mais s’équilibrent harmonieusement, un peu comme sur le premier album de Manic Street Preachers, " Generation terrorists ". Et puis la voix légèrement nasillarde de Roddy Woomble, dont le timbre semble déchiré quelque part entre celui de Damon Albarn (Blur) et de Shane Mc Gowan (Pogues), apporte une sensibilité toute particulière aux compositions de cet " Hope is important ". C’est encore plus flagrant sur les chansons les plus mélancoliques, telles que la jolie ballade, " I’m happy to be here tonight ", le single attachant, " I’m a message " ou encore le très élaboré, enrichi pour la circonstance d’un violon grinçant mais terriblement efficace, " Safe and sound "…

 

Idlewild

Une combinaison à quatre secrets...

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Après avoir lu tout ce qu'on a pu raconter sur ses prestations scéniques, il était assez facile d'imaginer que ce quatuor écossais cultivait une image de groupe punk pur et dur. Dans l'esprit de Manic Street Preachers circa " Generation terrorists ". Après avoir écouté leur deuxième album, " Hope is important ", et surtout rencontré le guitariste, Rod Jones, puis le chanteur lyriciste, Roddy Wooble, il a fallu revoir, ce qui n'était finalement qu'une accumulation de préjugés. Rod et Roddy, pourtant méchamment grippés, se sont d'ailleurs relayés pour chasser de notre esprit, tout ce qui aurait pu encore nous permettre d'en douter…

Idlewild symbolise-t-il, quelque part, le futur du punk ?

Rod : Je ne pense pas que nous soyons un groupe punk. Mais plutôt pop. Noisy pop, pour être pus précis. Enfin, pour l'instant. Parce que nous sommes toujours aussi incapables de prédire l'avenir. Faudrait voir comment nous allons évoluer et surtout à quoi ressemblera notre prochain album…

Franchement, j'ai du mal à voir Idlewild dans la peau de My Bloody Valentine ou de Jesus & Mary Chain !

Rod : A nos débuts, nous véhiculions l'image d'un groupe dévastateur, incapable de jouer sur plus de trois cordes. Je crois que c'était un peu exagéré. Il est exact que nous ne faisions pas dans la dentelle, mais nous avons toujours accordé beaucoup d'importance au sens mélodique. La mélodie, pour nous, a toujours été primordiale, même lorsqu'elle est sculptée dans le bruit. Car il est excessivement rare de composer une bonne chanson, si au départ, on ne dispose pas d'une bonne mélodie…

Roddy est le responsable des lyrics ; mais qui s'occupe de la musique, au sein du groupe ?

Rod : Pour l'enregistrement de cet album, je me suis pointé avec les mélodies échafaudées à la guitare, et Roddy y a mis les mots. Bob a ajouté les parties de basse et Colin les drums. Chacun joue en quelque sorte sa propre partition. Ou plus exactement, nous fonctionnons comme une combinaison à quatre secrets. C'est ainsi que nous élaborons nos chansons. Faut dire que nous avons tous des sensibilités musicales différentes. A l'origine, nos influences gravitaient autour de quatre axes. Sonic Youth, dEUS, Nirvana et Pavement. Mais comme elles ont évolué, notre musique a également évolué. Parce que nous apportons tous notre propre contribution au processus d'écriture. C'est peut-être également la raison pour laquelle, nous ne sonnons pas nécessairement comme un autre groupe. Si nous écoutions tous les mêmes artistes, il est probable que nous leur ressemblerions

Pourtant, dans un magazine britannique, j'ai lu dernièrement que votre musique était très proche de celle d'un Fugazi qui aurait mangé de la viande. Je suppose que vous n'êtes pas végétariens ?

Rod : Non, pas du tout !

Que penses-tu de cette allusion ?

Rod : Rien ! Je trouve à la fois bizarre, mais en même temps flatteur d'être comparé à de bons groupes. Surtout, lorsque nous les apprécions tout particulièrement. Mais sincèrement, je ne vois pas du tout l'utilité de ce type de comparaisons.

Qui est ce 'captain', régulièrement évoqué dans vos chansons ?

Rod : Notre producteur…C'est son surnom !

Etes-vous angoissé par l'incertitude du futur, comme le sous-entend la chanson " A film for the future " ?

Rod : Nous sommes plutôt en prise avec le temps présent. Si tu es perpétuellement tracassé par tout ce qui peut t'arriver, tu risques de devenir fou. Le futur n'est pas, pour nous, une obsession. Personnellement, je me concentre sur le quotidien. A chaque jour suffit sa peine…

En intitulant votre album " Hope is important ", vous accordez quand même de l'importance à l'espérance, donc à l'avenir. Mais qu'attendez-vous réellement du futur ?

Rod : Nous souhaitons enregistrer de bons albums. Et j'espère que le prochain sera meilleur que celui-ci. Mais j'aspire surtout que nous progressions, afin que notre aventure, en tant que groupe, puisse se poursuivre le plus longtemps possible…

Et si on parlait un peu de Roddy (NDR : d'autant plus qu'il n'est pas encore arrivé, et que le stock de questions commence à s'épuiser…) En écrivant " Paint nothing ", pensait-il nostalgiquement aux copains qu'il avait fréquentés à l'école des beaux-arts ?

Rod : Oui, je le crois. Roddy a notamment composé plusieurs chansons sur cet album, consacrées à des aventures qui sont arrivées à des personnes qu'il côtoyait. Il tient cependant à rester le plus vague possible dans ce domaine, de manière à permettre à chacun de pouvoir en avoir sa propre interprétation.

Pourquoi une chanson est un mensonge magnifique (NDR : par référence à la chanson " A song is beautiful lie ") ?

Rod : Je n'en sais rien, il vaut mieux écarter cette question… (NDR : heureusement Roddy Wooble arrive. Juste le temps des présentations d'usage, de reformuler la question, et l'entretien peut se poursuivre…)

Roddy : Il s'agit simplement d'une locution, comme en trouve des tas dans nos chansons. " I am a message " en est une autre. Et tu as certainement dû également te poser le même type de question, à son sujet. En fait, chacun est libre d'en retirer sa propre signification. La plupart des lyricistes imaginent souvent que ce qu'ils disent a valeur d'évangile. Pour nous, pourvu que nous puisions faire passer un feeling, une émotion, peu importe que nos textes aient une signification différente chez l'auditeur.

Roddy, est-ce que ton journal intime est une source d'inspiration pour tes lyrics ?

Roddy : Non, il s'agit plutôt d'un aide-mémoire. Je ne m'en sers pas pour écrire les chansons. Enfin, pas directement. En fait, ce journal ne sert qu'à consigner mes observations personnelles sur tout ce qui se passe autour de moi. Tu penses qu'il serait intéressant de plaquer de telles annotations sur des accords ?

Tu es également attiré par l'art en général. La photographie et le dessin en particulier. Considères-tu la musique comme un tremplin pour ces activités artistiques ?

Roddy : Lorsque tu fais partie d'un groupe, tu as l'occasion de te frotter à tout ce qui touche à l'art. Aussi bien en dessinant une pochette qu'en prenant des photos, en réalisant une vidéo, en écrivant des lyrics ou en composant de la musique. C'est ce qui m'intéresse. Parce que lorsque tu écris un bouquin, tu ne vois pas la réaction des gens. Tandis que lorsque tu sors un disque, celle des auditeurs est immédiate…

Au cours de ta jeunesse, tu as vécu successivement en Amérique et puis en France. Est-il exact que tu refusais de fréquenter l'école ?

Roddy : En fait, à l'époque, j'étais très jeune. Et le système de scolarisation ne me convenait pas. Et c'est ma mère, qui était prof, qui s'est alors chargée de me dispenser les cours…

Ce séjour aux States explique-t-il ta passion pour la musique country ; et en particulier pour des groupes ou des artistes tels que Tom Waits, Gram Parsons, Smog ou Will Oldham ?

Roddy : Pas vraiment. Lorsque j'ai vécu aux Etats-Unis, je ne prêtais pas tellement attention à la musique. A la limite à l'une ou l'autre chanson populaire. En tout cas, cela n'a pas trop dû me marquer. J'aime la musique country parce que je la ressens au plus profond de moi-même. Plus tu écoutes cette musique, plus tu te sens capable de séparer le grain de l'ivraie ; et lorsque tu parviens à en faire le tri, tu cherches à te l'approprier…

En tant que grand fan de REM, que penses-tu de leur dernier album ?

Roddy : J'aime beaucoup REM. En plus de 20 années d'existence, il a toujours fait preuve d'une qualité constante. Le dernier album est différent, c'est vrai. Mais je l'aime autant que les autres. Parce qu'il est avant-gardiste et exige une certaine tournure d'esprit pour véritablement être apprécié. Une faculté d'adaptation pas toujours évidente à acquérir…

Merci à Vincent Devos.

(Version originale de l'interview parue dans le n°72 - avril 1999 - de Mofo)