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JJ Cale

Décès de JJ Cale, un talentueux ‘guitar man’…

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Artiste majeur de la musique américaine, JJ Cale nous a quittés ce 26 juillet, à l'hôpital Scripps de La Jolla, près de San Diego, en Californie, suite à une crise cardiaque. John Weldon Cale (NDR : c’était son véritable nom) était né le 5 décembre 1938 à Tulsa, dans l'Oklahoma.

Il était devenu une véritable icône dans l’univers de la roots music américaine, puisant ses sources à la fois dans la country, le blues et le swing

Il avait créé le style 'laidback’, un style cool, nonchalant, aux notes parcimonieuses.

Compositeur, chanteur, guitariste, il a apporté son concours à de nombreux artistes et groupes. Parmi les plus notoires, citons Eric Clapton bien sûr, mais aussi Mark Knopfler, Leon Russell, Santana, Lynyrd Skynyrd, Johnny Cash, Brian Ferry, Maria Muldaur ou encore John Mayall,…

Eric Clapton a été le premier à reconnaître le talent de Cale. Il avait d’ailleurs repris plusieurs de ses compositions, dont "After midnight" et "Cocaïne". Ensemble, ils avaient enregistré l'album " The road to Escondido" en 2006. Ils s’étaient encore réunis pour concocter "Roll on", le titre maître de son dernier elpee, paru en 2009.

Son premier opus solo, "Naturally", était sorti en 1971.

Homme charmant, discret, timide, il fuyait tout ce qui touchait à la ‘star mania’.

 

JJ Cale

Roll on

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JJ Cale est une légende vivante. Il y a d’ailleurs bien longtemps que ce statut lui a été attribué. Faut dire que son style est devenu une référence dans l’univers du blues. Un style qui lui colle véritablement à la peau : le laidback! Originaire de Tulsa, dans l'Oklahoma, il est né en 1938. Ce qui lui fait aujourd’hui plus de 70 berges. Il mérite donc incontestablement le respect. Son premier elpee, "Naturally", remonte à 1972. Il recelait déjà quelques classiques ; et notamment "Call me the breeze" et "After midnight". Depuis, il a aligné un nombre incalculable de disques. Si on ne tient pas compte de sa compile de raretés et d’inédits paru en 2007 (« Rewind: The Unreleased Recordings ») son dernier opus studio remonte à 2006. Un album dont il partageait la paternité avec Eric Clapton : "The road to Escondido". 

Tout au long de ce "Roll on", JJ nous étale toute la panoplie de son talent. Un cocktail de country, blues, rock et jazz, né d’un délicat et savoureux mélange entre musique acoustique et amplifiée. "Who knew" ouvre l’opus. Très swing, la plage baigne dans une atmosphère jazzyfiante. Les percussions de David Teegarden sont à l'avant-plan. "Former me" trempe dans un climat semblable, quasi manouche JJ chante et se réserve l’essentiel de l’instrumentation : depuis le piano aux guitares, en passant par les percussions. "Where the sun don't shine" bénéficie d’arrangements plus complexes. Quoique délicat, l’orgue est planté au beau milieu du décor sonore. Sans quoi, cette plage ne s’écarte guère de l’ambiance volontairement nonchalante et décontractée entretenue habituellement par Cale. Cap vers le Tennessee pour "Down to Memphis", une ballade talonnée par ses cordes parcimonieuses que nappe l’orgue d’interventions chaleureuses. Balayée de sonorités quasi-orientales "Strange days" est une autre ballade, mais plutôt étrange. "Cherry street" est une des meilleures compos de l’elpee. On y retrouve ce climat si spécifique des meilleures chansons de Cale. Tout comme sur "Call the breeze", également, un morceau au cours duquel il inocule progressivement des sonorités country, dans sa solution sonore, à l’aide d’une lap steel. Une touche exotique et latino pigmente le plus élaboré "Fondalina". Jolie chanson, "Leaving in the morning" est sculptée dans la country minimaliste. Les musiciens opèrent leur retour en studio pour donner un petit coup de fouet à l'ambiance. Ils attaquent un "Oh mary" très rythmé, dont les accents boogie sont entretenus par le piano offensif de Walt Richmond. Nouvelle ballade, le tendre "Old friend" conjugue les cordes acoustiques de Christine Lakeland, une mandoline et les cordes électriques de Don White. Le titre maître est incontestablement le sommet de l’elpee. C’est aussi la plage la plus dynamique. Un rock'n'roll qui nous invite clairement à nous dérouiller les jambes. Le piano de Glen Dee, les drums de Jim Keltner, l'harmonica de John ‘Juke’ Logan et bien entendu les cordes très caractéristiques de l'invité de luxe, Mr Eric Clapton y contribuent largement. JJ se réserve la finale. Parfait concentré du style indolent, décontracté, institué par l’artiste, ce "Bring down the curtain" referme le rideau sur cette excellente production… 

 

JJ Cale & Eric Clapton

The road to Escondido

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J.J Cale est né en 1938. A Tusla, en Oklahoma. Ce n’est donc plus un néophyte. Devenu intemporel, son célèbre hit, "After midnight", a été composé dans les années 60. Au départ, cette chanson n’était que la flip side d’un 45 tours. La version d’Eric Clapton deviendra un succès international (NDR : elle figure également sur son album éponyme, paru en 1970) ; mais surtout va lancer la carrière de JJ. Dont le premier elpee, "Naturally", paraît en 1972. Dans son repaire, loin du monde et surtout des modes, JJ créée son propre style musical, emprunté au blues, au rock, au jazz et à la country : le Tusla sound, une musique qui sera qualifiée de ‘laidback’ ; c’est à dire décontractée, simple et chaleureuse, un style dont il est le porte-drapeau en compagnie de Tony Joe White. JJ s’est retrié depuis un bon bout de temps à Los Angeles, où il se consacre à la composition. Sa rencontre avec Eric Clapton n'est gère surprenante. Eric a toujours apprécié JJ et en emprunte très régulièrement le style laidback. A deux reprises, il a converti des chansons de Cale en véritables tubes : "After midnight" bien sûr, et un peu plus tard "Cocaïne" (NDR : une compo incluse sur l’elpee "Slowhand", gravé en 77). Si cette collaboration n’apporte pas de surprise majeure, elle est surtout l’œuvre de JJ qui signe ici onze plages, ne concédant que deux morceaux à Eric et une reprise. De nombreux invités ont participé à la confection de cet opus. Dont plusieurs gratteurs. Etonnant lorsqu’on sait que les deux artistes sont des virtuoses de la six cordes. Et en particulier Doyle Bramhall II et Derek Trucks, deux membres de l’EC Band, ainsi que John Mayer et Albert Lee. Feu Billy Preston se réserve les claviers (NDR : oui, oui, c’était lui l’organiste qui se cachait derrière les Beatles !). Nathan East ou Pino Palladino la basse.

Empruntons la route d'Escondido, une petite cité sise au nord de San Diego, en Californie, nichée au creux d’une vallée entourée de montagnes rocheuses. Plage d'ouverture, "Danger" est un ‘instant winner’, un titre qui accroche immédiatement, vous pénètre, vous contamine et ne vous lâche plus avant d’avoir épuisé sa dernière seconde. L'orgue omniprésent du regretté Billy Preston introduit cette plage (NDR : il s’st éteint le 6 juin dernier). JJ et Eric chantent en duo, avant qu’une guitare largement amplifiée (celle de Doyle Bramhall II ?) ne fasse son apparition. Mais en toile de fond, la gratte d’Eric entre en scène. Feutrée, elle amorce la conclusion. Une formidable entrée en matière. L'album est ensuite partagé entre ballades, plages rythmées et moments intensément blues. Parmi les ballades, le délicat "Heads in Georgia" est traversé de bien jolies parties de guitares. Intimiste, "Who am I telling you?" s’accroche à la slide du jeune Trucks. Quelques plages plus enlevées affichent une coloration country. A l’instar de l'excellent "When the war is over", enrichi de cuivres, mais également parcouru par la slide de Trucks et les cordes d'Eric. Un des grands moments de l’album. Un morceau qui me rappelle un succès de JJ, intitulé "Call me the breeze". Le violon de Dennis Caplinger et la guitare en picking d'Albert Lee tirent leur épingle du jeu tout au long de "Dead end road". Les parties de cordes qui balaient "Anyway the wind blows" sont manifestement southern rock. En finale "Ride the river" synthétise l’œuvre. Compo assez enlevée, "Missing person" concède des accents sudistes. En particulier sous son aspect instrumental. Les guitares (Doyle, Derek) et les claviers y sont bien mis en évidence. Mais le blues n’a pas été oublié. Et je pense tout particulièrement au "Sporting life blues" de Brownie McGhee. Eric chante cette plage très fin de soirée, un morceau qui bénéficie du concours de Taj Mahal à l’harmonica. Impeccable, "It's easy" évolue sur un tempo bien plus enlevé. Un morceau ‘barrelhouse’, idéal pour la route. Blues intimiste, "Hard to thrill" relève de la plume d’Eric et de John Mayer. Les cordes de ces deux solistes et le piano acoustique de Preston sont bien mis en exergue. Autre blues, "Last will and testament" est caractérisé par les interventions immédiatement reconnaissables de Slowhand. Dans le domaine du roots rock, cet album est vraiment d’excellente facture…