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Une lune de nacre éclaire And Also The Trees…

« Mother-of-pearl moon », le nouvel elpee d’And Also The Trees, paraîtra ce 23 février 2024. Nés d'une série d'improvisations à la guitare électrique, de Justin Jones avant et après l'aube, pendant un mois de solitude en 2020, les morceaux se sont ensuite…

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Lloyd Cole

Guesswork

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Etonnant, alors que ses ex-Commotions, Blair Cowan et Neil Clark, ont participé aux sessions de son treizième elpee, Lloyd Cole a décidé de tâter de l’électronique. Pas une première, puisqu’il avait déjà mené quelques expérimentations en compagnie de Hans-Joachim Roedelius ou Wolfgang Seidel. Bien sûr, l’opus recèle encore quelques passages joués à la guitare, mais l’ensemble est dominé par les synthés, programmations et autres boîtes à rythmes. Lors des moments les plus atmosphériques, cette électronique emprunte à Tangerine Dream davantage qu’à Kraftwerk. On retrouve quand même ce sens mélodique bien caractéristique, la superbe voix de Lloyd, et quelques accès de guitare épars dispensés par Clarke, dans un style gémissant, sans doute inspiré de Robert Fripp. Et puis les textes introspectifs au cours desquels Cole nous entraîne dans les tréfonds de l’émotion et de l’expérience humaine. L’ensemble tient parfaitement la route, mais rien à faire, ce profil synth pop est un peu trop mollasson et ne convainc pas vraiment votre serviteur… M’enfin, tous les goûts sont dans la nature…

Lloyd Cole

Standards

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Il y a un bon bout de temps que Lloyd Cole privilégie le format acoustique, alors que flanqué de ses Commotions, il a connu ses heures de gloire (NDR : c’était au cours de la moitié des 80’s et du début des 90’s), en proposant une musique bien plus électrique. Pendant les 15 dernières années, il est revenu ponctuellement à ses premières amours, remontant même épisodiquement ses Commotions ou en compagnie des Negatives, mais sans jamais recouvrer son succès d’antan.

Pour enregistrer son nouvel opus, « Standards », il a reçu le concours de quelques pointures, dont le drummer Fred Maher (Lou Reed) et Matthew Sweet ainsi que de Joan As Police Woman. Sans oublier son fils, Will. En fait, le goût de l’écriture lui est revenu, alors qu’il avait été invité à rédiger la chronique de l’album « Tempest » du Zim.

Découpé en 11 plages, l’elpee a été mis en forme par Cole, alors que le mixing a été confié à Olaf Opal, un producteur allemand. Un œuvre qui renoue avec la fée électricité, mais dans l’esprit de Lloyd, c’est-à-dire sans jamais négliger le sens mélodique. On retrouve, bien sûr, sa voix énigmatique et chaleureuse et puis quelques titres de country rock (« No track », « It’s late »), sans oublier l’une ou l’autre ballade (« Myrtle & Rose », « Silver lakes ») ; mais en général, les compos libèrent un son vintage réminiscent de « Rattlesnakes ». Et c’est ici que se situe la bonne surprise. Depuis la cover de John Hartford, « California Earthquake » à un « Opposite days » hanté par Television, le plus vintage « Blue like Mars » (NDR : ces orchestrations !) en passant par le très 70’s « Women’s studies ». « Period piece » et le final « Diminished ex » lorgnent, en outre, vers la ‘big music’ des Waterboys ; même la voix de Cole emprunte les inflexions de Mike Scott. Une bonne surprise !

 

Lloyd Cole

Cleaning out the ashtrays (sampler)

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C’est bien de vider les cendriers, mais il n’y avait que 10 clopes dans le paquet, sur les 59 promises. Bref, si Lloyd Cole vient de sortir un box de 4 cds réunissant démos, flip sides, raretés, inédits et covers (NDR : entre autres de Leonard Cohen, Lou Reed, Kris Kristofferson, Burt Bacharach et Marc Bolan), le sampler se limite à dix titres. Sympa à écouter dans sa voiture, mais insuffisant pour pouvoir se faire une idée exacte du contenu.

Lloyd Cole

Antidepressant

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Si on ne compte ni les compiles, ni les albums commis en compagnie des Commotions ou des Negatives, “Antidepressant” devrait être le huitième opus de Lloyd Cole. Un disque pour lequel il a reçu le concours épisodique de quelques amis, dont Neil Clarke l’ex-guitariste de ces fameux Commotions, un arrangeur de cordes, un bassiste et deux ex-Negatives pour les backing vocaux. C’est tout. Car Lloyd a pratiquement tout assuré seul. Même les bruitages électroniques (NDR : voir à ce sujet l’interview qu’il nous a accordée tout récemment). Découpé en onze plages, « Antidepressant » nous plonge au sein d’une ambiance tendre, mélancolique, paisible, une ambiance bien sûr entretenue par le baryton chaleureux, sensuel, intimiste de Cole. Privilégiant l’esthétisme, Lloyd n’en épingle pas moins l'actrice américaine Scarlett Johansson dans « Woman in a bar » ou la série ‘Six feet under’ sur le titre maître. Certaines compos (« New York City sunshine », « Rolodex incident », « I did’nt see it coming ») renouent (involontairement ?) avec le mouvement postcard (NDR : souvenez-vous des Pastels et surtout d’Aztec Camera), à moins que ces morceaux ne soient tout simplement hantés par le spectre d’Al Stewart (« How wrong can you be ? »). A cause de la guitare jouée en picking, dispensant des sonorités presque hispaniques. Deux titres émargent cependant à la country. Tout d’abord l’allègre « Every song » et puis « Travelling light ». Dépeignant les rêves du Nouveau Mexique, cette dernière aurait d’ailleurs pu figurer dans le répertoire de feu Johnny Cash. Bref, un très bel album auquel il manque peut-être un single potentiel…

Lloyd Cole

L'âge adulte...

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Lorsqu'on évoque Lloyd Cole, on pense immédiatement à ses Commotions. Une formation responsable en 1984, d'un remarquable album intitulé « Rattlesnakes ». Un disque qui ne recèle que des classiques ! La suite de sa carrière ne rencontrera malheureusement plus jamais le même succès, nonobstant la sortie de l'un ou l'autre single d'excellente facture tels que « Brand new friend », « Lost weekend », « No blue skies », « Downtown », « She's a girl and I'm a man » ou encore « Sentimental fool ». Une carrière qu'il va poursuivre essentiellement en solitaire, nonobstant une nouvelle aventure - mais de brève durée - vécue en compagnie des Negatives. Ce qui ne l'empêchera pas de continuer à sortir des disques. Comme cet « Antidepressant », qui vient juste de paraître… Une bonne occasion de rencontrer ce chanteur littéraire à l'humour raffiné…

Lorsque la cote de popularité d'un artiste chute au fil du temps, il a le droit de se poser des questions. Le journaliste aussi. Le tout, c'est d'aborder le chapitre de la manière la plus élégante qui soit. Par exemple, pour Lloyd, en lui demandant si son tout premier album (NDR : « Rattlesnakes ») n'était pas trop parfait… « Trop parfait ? C'est comme si tu me disais que parce qu'une fille est trop belle, je n'ose l'aborder. Ni lui parler. De peur de me voir ramasser une veste. Non franchement, on a eu la chance d'enregistrer une œuvre de cette envergure. Et malgré le recul, je n'y changerai rien. Tu as déjà vu un album qui te rejette ? » En 2004, lors du vingtième anniversaire de l'enregistrement de ce fameux « Rattlesnakes », Lloyd et ses potes s'étaient réunis pour accomplir une tournée en Grande-Bretagne et en Irlande. L'idée d'une reformation ne lui trotterait pas dans la tête ? Et puis surtout celle de l'enregistrement d'un elpee, en leur compagnie ? Lloyd répond : « A cette époque, nous sommes entrés en studio pour immortaliser quelques sessions. Peut-être sortiront-elles un jour. En fait chacun d'entre eux exercent leurs propres activités. Donegan vient de remonter un groupe et il est occupé d'enregistrer. (NDR : c'est un scoop !) Neil et Blair collaborent régulièrement à l'enregistrement de mes chansons. Stephen (NDR : Irwin) n'est plus un musicien full time. Cette réunion était un événement sympa. Mais on n'avait vraiment pas envie de prolonger l'aventure. Merci. » La transition était donc belle pour demander des renseignements complémentaires relatifs à la confection de 'Anti-depressant', son nouvel opus. Ni l'advance cd, ni la bio ne fournissant la moindre indication à ce sujet. « En fait, toutes les infos figureront sur le livret de la pochette officielle. Les sessions d'enregistrement ont commencé en 2000 et se sont achevées mi 2006. La grande majorité a été accomplie dans mon studio en Angleterre. Seul. Les arrangements vocaux ont été ajoutés en fin de parcours. A Bath en Angleterre. Et dans les studios de Mick Glossop, sis au nord de Londres. A Shepherd Bush. De tous nouveaux locaux. Parmi les collaborateurs figurent Neil Clark des Commotions. Il joue de la guitare sur quelques chansons. C'est le personnage le plus notoire qui a participé à la confection de mon disque. Les arrangements de cordes ont été réalisés par un type qui habite à Londres, dans un magasin d'instruments de musique, près de chez moi. Il a fait un super boulot. C'est un certain Peter Boldon qui s'est chargé des parties de basse. Il milite au sein de son propre groupe. Je lui ai proposé de rejoindre ma formation, mais il termine pour l'instant un 3ème cycle d'études à l'université. Et il n'est pas disponible. Dave Derby et Jill Souboule, impliqués il y a encore peu de temps chez les Negatives, assurent les backing vocaux. Et la plupart de ces collaborations se sont opérées par e-mail… » L'enregistrement implique également des éléments électroniques. Une expérimentation que Lloyd avait développée sur un disque d'ambient instrumental, quelques années plus tôt, 'Plastic Wood'. Cette aventure lui aurait donc donné des idées… Lloyd clarifie : « Oui, probablement. J'ai dû m'inspirer quelque peu de ces expérimentations. Mais pas uniquement celles qui figurent sur cet album. Egalement celles qui m'ont permis d'établir une connexion entre musique acoustique et électronique. Exercices que j'avais déjà tentés auparavant… »

Lloyd a intitulé son album 'Anti-depressant'. C'est également le titre d'une des chansons de l'elpee. Se poserait-il des questions sur ce type de médication ? A la fois thérapeutique et addictive. D'autant plus que dans les lyrics, il clame 'Avec cette médecine, je me sens bien…' « En fait, dans cette chanson, je ne parle pas vraiment de dépendance. Elle raconte l'histoire d'un type qui se croit invisible parce que personne ne remarque sa présence. Et cette situation, au départ privilégiée, finit par devenir angoissante… » 'The young idealists' ouvre l'album. Cette compo aurait-elle une signification autobiographique ? D'autant plus qu'un jour, l'artiste a déclaré qu'il aimait l'idée de devenir, un jour, une pop star. Et à une autre occasion que sa motivation était, rétrospectivement, de devenir célèbre. Lloyd réagit : « Ma motivation était de devenir une pop star célèbre et pas seulement de devenir uniquement célèbre. Je voulais me produire sur scène. Enregistrer des disques. Des disques qui seraient appréciés. Pas nécessairement des disques qui récoltent du succès. Appréciés non pas pour l'attrait populaire de mes chansons. Mais je ne voulais pas composer des chansons que les gens n'entendent pas. Ma réponse vous semble étrange ? Le but était de trouver dans la célébrité la motivation d'écrire de meilleures chansons. Mais ce raisonnement n'est pas sain pour un jeune artiste. Aujourd'hui la motivation est différente. Parce que je suis passé à travers des périodes de succès et d'échecs. J'essaie simplement de réussir. Je ne fais pas de corrélation immédiate entre un bon album et un album à succès. Il y a de bons albums qui récoltent du succès et d'autres qui n'en ont pas… » Qui sont ces jeunes idéalistes alors ? « Tu sais, je n'écris pas seulement des chansons pour qu'on y trouve un sens. J'écris des chansons dont les caractéristiques principales reposent sur l'esthétisme. Je dispose parfois de beaucoup d'idées différentes à injecter dans mes chansons. Mais je dois aussi laisser une place pour l'instrumentation. Et c'est l'harmonisation entre les textes et la sonorité des instruments que je recherche. Et pas nécessairement un message. Je cherche à opérer un bon équilibre entre les mots et les sons. Entre le fond et la forme. Pour qu'ils soient agréables à l'oreille. C'est une forme de quête à l'esthétisme. Vous savez, que dans une même chanson des personnes différentes peuvent y trouver des significations différentes. Et c'est ce qui fait la beauté de la musique. J'essaie de concocter une chanson comme on fait une blague. Et il n'est pas étonnant que certaines personnes y perçoivent davantage que ce que je veux exprimer au départ… Vous me parlez d'idéalisme. Mais vous pouvez l'être à 15 ans comme à 75. Ce n'est pas spécifique à la jeunesse. Je l'espère. Je le pense. Le plus bel exemple procède des activistes. Lors des manifestations pacifiques, il y a plus de personnes adultes que de jeunes… » Dans le même ordre d'idées, Lloyd avait également déclaré, dans le passé, qu'il n'avait jamais été un rebelle. Qu'il était simplement un fan des rebelles. Partage-t-il encore la même philosophie aujourd'hui. « J'ai fait cette déclaration ? Alors, il y a bien longtemps. Dans la carrière que je mène, je réalise les albums que j'ai envie de faire. Pour un indépendant comme moi, je ne vois rien de rebelle là-dedans. Même si certains rebelles peuvent réaliser des projets intéressants. Mais la rébellion pour la rébellion, incarnée par un type comme Pete Doherty, est très juvénile. Stupide même. Finalement tu perds ton temps… »

Certaines chansons de « Anti-depressant » rappellent la période postcard d'Aztec Camera. Et je pense tout particulièrement à « Rolodex indicent » et « New York sunshine ». A cause de la sensibilité manifestée par les cordes de la guitare semi-acoustique, jouée en picking. Lloyd a l'air surpris : « Vraiment ? Non, non, pas du tout. Sincèrement je ne vois pas. A l'époque des Commotions, j'étais très branché par ce style de musique. Mais ne me dites pas que cette sensibilité resurgit. Là je suis pris par surprise. C'est une coïncidence…» Deux titres émargent à la country : 'Every song' et 'Travelling night'. Surtout la deuxième. Un peu dans le style de feu Johnny Cash. Lloyd acquiesce : « J'aurais aimé effectivement qu'il la chante. Le tempo est semblable, mais les arrangements sont différents. Et en plus il y a du synthé. Mais absolument. C'est même un compliment. » Plus délicat, 'How wrong can you be ?' me fait plutôt penser à Al Stewart, un folk singer qui avait récolté un certain succès au début des seventies. Lloyd ne semble pas surpris : « En fait, tu n'es pas la première personne qui me fait cette réflexion. Oui, c'est plausible. Non, cette réflexion ne m'embarrasse pas du tout. » Début de cette année Camera Obscura, une formation écossaise à enregistré la chanson 'Lloyd, I'm ready to be heartbroken', en réponse à son hit commis en 1984, 'Are you ready to be heartbroken'. Un hommage ? « Oui, oui, absolument. C'est une bonne chanson. Elle m'enchante. Tout à fait charmant. Il est sympa de se retrouver dans la chanson de quelqu'un d'autre. Ou même de voir l'une de tes compos reprise. L'important, c'est l'intention… » Deux mythes de la musique psychédélique sont décédés cette année : Syd Barrett et Arthur Lee. Quels sentiments éprouve-t-il face à la disparition de ces deux excentriques ? « Je possède des albums de Pink Floyd et de Syd Barrett ; mais je ne les écoute plus guère. Non, Barrett n'est pas une référence pour moi. Arthur Lee, davantage. J'ai même évoqué sa personne dans mes lyrics. Il a composé beaucoup de chansons d'amour. Je n'ai pas grand-chose à ajouter sur le sujet. » Et écoute-t-il encore T Rex et Television aujourd'hui, formations qui lui ont donné l'envie d'embrasser une carrière musicale ? « Lorsque je suis d'humeur, pourquoi pas ? Je m'étais procuré un enregistrement en public de Television, 'Live at the old Waldorf', il y a deux ans. Je viens seulement de l'écouter. Un enregistrement assez amusant. Au début le son n'est pas exceptionnel. Mais au fur et à mesure, il s'améliore et le set finit par devenir excellent. T Rex ? Occasionnellement. Pour l'instant je le fais découvrir à mon fils. » A ses débuts, Lloyd était largement influencé par la littérature, en particulier Norman Mailer et Truman Capote ; ainsi que le cinéma. Qu'en est-il aujourd'hui ? « Je demeure toujours émerveillé par ces écrivains qui rédigent des bouquins. Et je leur voue une grande admiration. Depuis que j'ai eu mes enfants, j'ai beaucoup moins de temps à consacrer au cinéma. En fait, je les accompagne voir des films de leur âge. Du style 'Les pirates des Caraïbes'. Plus de films adultes… »

Lloyd est né en Angleterre. A Buxton, très exactement. En 1961. A l'âge de 20 ans il s'est établi à Glasgow. En 1989, il s'est exilé au nord de New York. Il y a vécu quelques années avant de revenir vivre à Londres avec sa famille. L'interview se déroulant le 12 septembre, soit le lendemain du 5ème anniversaire de la destruction des tours jumelles, je n'ai pu m'empêcher de lui poser la question relative au sentiment éprouvé par les Américains depuis qu'ils ont vécu ce drame : « J'ai observé la réaction de ce peuple en tant que non Américain. Il est divisé sur la question. Il pense que l'Amérique domine le monde d'un point de vue militaire. Et chaque fois utilise son droit de veto en faveur d'Israël. Il faut savoir qu'aux States, la moitié de la population pense le contraire. C'est comme si on vivait dans deux pays différents. A cause de la fracture de la pensée. Malheureusement, je ne vois pas de développement positif là-bas, actuellement. Le problème est qu'il n'y a plus de gauche aux Etats-Unis. Il n'y a plus que la droite et l'extrême droite… »

Merci à Vincent Devos.

Lloyd Cole

The negatives

Écrit par

Difficile de comprendre pourquoi un musicien aussi talentueux ne rencontre qu'un succès si confidentiel. Difficile de comprendre comment une musique aussi agréable à l'oreille est si peu diffusée sur les ondes radiophoniques. Serait-elle à ce point intelligente pour effrayer les programmateurs de ces stations ? Les lyrics de Cole, teintés d'humour et parfois même de cynisme, ont beau faire très souvent référence à la littérature, cette excuse, me semble-t-il un peu légère, surtout si elle émane de la bande FM. Oh bien sûr, flanqué des Commotions, il a bien gravé trois elpees devenus légendaires. Qui ne se sont pas pour autant traduits en tunes. Et sa carrière solo, volontairement plus accessible, n'a finalement et paradoxalement, débouché que sur une nouvelle chute de popularité. C'est vraiment à ne rien y comprendre. Personnellement, découvrir un nouvel album de Lloyd a toujours été un réel plaisir. Et je ne m'en cache pas pour le dire.

" The negatives " m'a donc plu. Beaucoup plu. Simplement parce que son mélange de cordes électrique et acoustique fait à nouveau merveille. Et si les inévitables ombres de Television et du Velvet planent sur cet opus, donc des Commotions, elles sont ici rejointes par celles plus " postcard ", d'Aztec Camera voire d'Orange Juice. Et tout au long des onze fragments de cet opus, Lloyd parvient, avec le concours de Stephen Street (le producteur de ses débuts) aux manettes, à préserver ce fragile équilibre entre intensité et esthétisme. A nous envoûter par ces mélodies empreintes de charme, de subtilité et de confidence qu'il caresse de son timbre vocal tellement chaleureux et profond. Et si un filet de synthé ou une bruine d'arrangements symphoniques viennent, de temps à autre, rafraîchir l'une ou l'autre chanson, c'est pour mieux communiquer ce sentiment de mélancolie douce-amère, capable de vous toucher l'âme…

 

Lloyd Cole

Love Story

Imaginez-vous un peu à l'écart du monde. De la civilisation. Dans un chalet. En plein hiver, occupé à feuilleter un album de photos souvenir devant un feu de bois... C'est un peu la sensation que nous avons ressenti en écoutant le nouvel album de Lloyd Cole. Beaucoup d'émotion, mais des émotions intenses, mélancolique, nostalgiques, parfois même pudiquement teintées d'humour. Douze chansons de pop mélodique que Lloyd interprète d'une voix légèrement usée qui se brise dans l'emphase rauque d'un mot caustique. Douze chansons à l'instrumentation feutrée, à l'équilibre esthétique jamais pris en défaut, qui renouent avec la grâce et l'élégance des Commotions. Douze chansons très inspirées qui semblent naviguer dans des eaux sonores fréquentées au confluent des Silencers, de Chris Isaak, de Chris Bailey et de Perry Rose.

 

Lloyd Cole

Bad Vibes

Nous pensions sincèrement que cet artiste écossais (Glasgow) avait perdu le feu sacré depuis la séparation de ses Commotions, en 1989. Pas que ses albums étaient de mauvaise facture. Mais trop prévisibles, ils calquaient trop leur profil sur son chef d'œuvre "Rattlesnakes". Même ses racines insulaires, il avait fini par les sacrifier sur l'autel du rock yankee mélancolique. Faut dire que son exil à New York n'a rien fait pour arranger les choses. Une situation entretenue par les différents contacts que Lloyd a multiplié auprès des musiciens du coin. "Bad Vibes" opère cependant un virage à cent quatre-vingt degrés. Hormis le titre qui ponctue le disque, il fait la part belle au pop insulaire. Délicat, soigné et rafraîchissant il épouse le profil scintillant, félin, troublant d'un House Of Love, tout en lorgnant dans le jardin mélodique des Beatles. Superbe!+