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Brazen tient la distance…

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Madonna

Madonna souffle le show et le froid…

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Entendez-vous rugir ces féroces soldats ? Ils viennent des campagnes, du centre ou d’horizons plus lointains. Ils sont de France ou d’ailleurs en Europe. Ce sont les soldats, de l’armée des fans de Madonna.

Paris 21 septembre, 19h. La gare du Nord est assiégée. On se faufile entre les touristes, les autochtones et les contrôles musclés de CRS. Ce lieu est constamment assiégé de jour comme de nuit, du 1er janvier au 31 décembre. Mais en ce début de soirée, un endroit stratégique est sur toutes les lèvres : ‘Stade de France’. Pour certains, ce parcours correspond à un exercice de routine. Pour d’autres, comme nous par exemple, on est vite dépassé par les événements, et on tente de s’y retrouver. Et pourtant, le chemin est fléché. Mais en lieu et place de jolis placards, il n’y a qu’à suivre la masse qui se presse aux escalators et sur les deux quais que ces derniers desservent. La ligne 41 débarque à 15 minutes du stade. La 43 juste aux pieds. Bon, ben, on va prendre la 43 hein… Entassés dans les wagons du RER, c’est collé contre les vitres embuées, que l’on se farcit les 5 minutes de trajet. ‘Stade de France’ annonce l’hôtesse bionique à travers les hauts parleurs du train. Tout le monde descend, en même temps et en meute, bien entendu. Entre le petit trajet qui relie la station et le stade, on croise beaucoup de policiers, armés jusqu’aux dents ; des revendeurs à la sauvette venus rentabiliser leur turbin au marché noir, c’est-à-dire le sésame tant convoité pour la soirée. Il y a aussi les fans qui chantent et dansent déjà, les bimbos attifées comme pour sortir en club échangistes, des marchands de tee-shirts et des vendeurs de hot-dogs aux prix tellement hallucinants qu’il ferait rougir les 2 grammes de choucroute qu’il contient. Face au stade, on se sent tout à coup petit, très petit. Après avoir trouvé la bonne porte, passé le barrage des tourniquets, subi le service contrôle du billet et la fouille en bonne et du forme, rencontré une hôtesse sympa et un steward compétent, on prend enfin place sur nos sièges réservés. Ouufff, on souffle un peu… A l’intérieur du stade, on se sent encore plus petit que de l’extérieur. Surtout face à deux ‘M’ gigantesques situés de chaque coté de la scène, preuve que la Madonne, reine mégalo, va faire parler la poudre en ces lieux sous peu.

Mais avant,…

Bob Sinclar, le truculent dandy des platines a pour tâche de faire le tour du stade pour allumer le public. Equipé de ses platines et épaulé par Big Ali, il va essayer de chauffer la salle.

Oui mais voilà …

Le Stade de France ce n’est pas de la gnognotte, on lui souhaite bonne chance. 19.45, le set commence. La foule qui s’est agglutinée aux abords de la scène est toute chaude, les tribunes beaucoup moins. Sinclar s’éclate. Big Ali fait résonner sa voix contre l’enchevêtrement des milliers de tubes et de sièges disposés dans la salle de concert, ce soir. Mais perdus sur une scène gigantesque, les deux lascars ont bien du mal à y déposer un quelconque cachet. Big Ali –il porte bien son nom et doit dépasser les 200 kilos– ne bouge pas. Il reste collé aux platines du DJ. L’image vue de loin évoque rapidement ces communions où le DJ officiant, s’est fait piquer le micro au profit du papa beurré qui balance des vannes à 3 balles pour la famille. C’est mou, c’est lourd. Ca ne vaut pas grand chose. Même si les quelques grands classiques de Sinclar sont interprétés, les basses assourdissantes et le peu de vie sur scène transforme le set en attente pénible. 20.30. 45 minutes –et 10 litres de sueur en moins pour Big Ali– plus tard, le set prend fin. ‘Bob Sinclar is in the house !!’ S’il pouvait éteindre la lumière en sortant ça serait sympa.

21.30 !! La Madonne décide enfin, en accusant quand même 30 minutes de retard sur le programme, de monter sur les planches.

Une projection sur les écrans géants et les panneaux de la scène, propose une vidéo en images de synthèse. On y découvre une bille qui roule… Etrange ! Pas trop le temps de réfléchir sur la signification de l’intro, que « Candy Shop » entame les festivités. Aaaaah la boule c’était un bonbon. Ok ! Madonna est sexy. Habillée de transparence Givenchy, elle donne le ton. Arrive derrière elle le cabriolet blanc immaculé qui entoure « Beat Goes On ». La salle hurle.  Vient ensuite « Human Nature » au cours duquel l’artiste enfourche une guitare et hurle dans le micro ‘Je veux vous entendre crier !’. En français SVP... Tout tourne autour de Madonna, les danseurs, les lumières, les effets. On assiste à un show assez incroyable, il faut le reconnaître. Les chorégraphies sont parfaites, ajustées au centième de seconde. Les équipes techniques font monter, descendre les acteurs différents. On se surprend à les voir disparaitre et réapparaitre comme par enchantement. Les costumes sublimes offrent à la grâce des danseuses, un « Vogue » ultra érotique. Les premiers doutes sur la voix en direct se confirment. Une solide erreur de ‘lipping’ nous démontre sur écran géant, que Madonna chante bel et bien en playback. On le savait, mais le voir de ses yeux est surprenant. Quand on désire la perfection autour de soi, il faut savoir aussi la proposer aux autres. Trêve de critiques sur la qualité de la voix, restons-en à l’essentiel : le show. Seul intérêt vraiment de cette soirée. Le premier tableau est terminé.

Le temps pour la chanteuse de se changer est comblé par une vidéo de « Die Another Day ». Juste le temps que les hystériques du premier rang se calment un bref instant. Quand la Madonne revient, c’est sur une table de DJ qu’elle se trémousse en balançant un « Into The Groove » bien 80’s. Avec en prime sur les écrans géants, des illustrations de Keith Harring bien flashis. Tout est pimpant. Tout vibre dans tous les sens. La température monte encore d’un cran. Malheureusement, boum patatras, quand le titre « Bordeline » arrive, on sombre presque dans le pathétique. Madonna est debout et a empoigné une guitare. Elle essaie de nous fait croire qu’elle en joue. Jusque là on reste dans le show. Mais quand elle massacre la chanson en chantant faux, on en devient presque gêné pour elle. Tout n’est donc pas en playback, mais on va différencier le direct de la présonorisation, tant la qualité est diamétralement différente. Une moue significative de mécontentement s’est d’ailleurs dessinée sur le visage de la chanteuse, et là à nouveau, les écrans géants le prouvent. Pour ne pas se gâcher la soirée, de notre place, on fait mine de ne pas avoir repéré les bavures. Et on partage la mauvaise foi du public envers son icône. « She's Not Me”, “Music” revisité style fluo sur un sample de "Last Night A DJ Saved My Life" et une vidéo qui échantillonne cette fois une chanson d’Eurythmics, “Here Comes The Rain Again”, termine le deuxième tableau de la soirée.

C’est sous cage dans un style noir et ténébreux, que les festivités reprennent. « Devil Wouldn't Recognize You » apporte un peu de souffre supplémentaire à l’ambiance. Les danseurs sont en aube noire, version moines, tout est solennel. ‘Parlez-vous français ?’ nous demande la Miss. Certains idiots lui répondent. « Spanish Lesson » décape les moines pour les transformer en danseurs de flamenco aux couleurs roses flash. Reprise de la guitare en main pour la chanteuse, afin d’exécuter « Miles Away ». Tout va très vite et tout s’emballe ensuite sur « La Isla Bonita ». Violon tziganes et gypsies sur scène viennent y mettre un peu de piment manouche. Une véritable explosion de couleurs et de danse nous apporte ici sans aucun doute, le meilleur moment de la soirée. Avant que ne survienne le pathétique « You Must Love Me », c’est si je veux d’abord. Suivi d’un entracte : la vidéo « Gets Stupid » qui a déjà pas mal fait parler d’elle en d’autres lieux. Les images de Mc Cain, Hitler et d’horreurs de guerre, croisent celles d’Obama de Nelson Mandela et Martin Luther King. Vachement engagée la nana.

Le quatrième et dernier tableau se profile, et c’est sous le style ‘Mad Max revival’ que Madonna apparaît pour la dernière fois. « Like A Prayer” » est proposé sur un remix de 2Unlimited (si je ne me trompe pas) et consigne sur les écrans des phrases pieuses en hébreu ou en anglais. « Ray Of Light » est massacré. Et pour cause, c’est encore du ‘live’ ! ‘French Do it better !!’ nous balance-t-elle à présent, ‘Do you Love Me ??’ s’inquiète t’elle... aaaaah d’accord, le compliment était intéressé. A nouveau certains lui répondent ‘yeeesss’. Entre nous, celui qui répondrait ‘non !’ au prix du billet, aurait été masochiste, il y a des donjons plus appropriés pour ça. Pour clore le set, nous aurons droit à un « Hung Up » bien rock et saturé où les riffs lancinants sont un peu ‘too much’. On pense à ce moment que le concert est fini. C’est compter sans « Give It 2 Me », que les radios nous matraquent à longueur de journée et que l’ensemble des danseurs vient rejoindre. C’est l’orgie finale. Game Over ! Il est 23.20, il fait froid et noir.

Le stade se vide à une vitesse VV’. Toute cette masse va rejoindre les RER avoisinants. En 40 minutes montre en main, on a quitté le stade, pris l’un des trains qui s’enfilent les uns derrières les autres, repris le métro jusque République et rejoint la chambre d’hôtel. La soirée nous aura donc surtout marqués par son incroyable organisation tant sur la scène que pour y accéder. Et puis, boah il faut le dire, voir Madonna en vrai, ça fait quelque chose quand même.

Madonna

Hard Candy

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Près de trois ans après s’être confessé sur les pistes de danse, la Madonne opère un retour extrêmement bien calculé. Comme à son habitude, la diva sait ce qui marche et ne se gêne pas pour en user à son avantage. Rien de plus logique alors que de s’entourer de valeurs sûres du moment telles que Timbaland et Pharrell Williams, les incontournables producteurs/compositeurs ou encore Kanye West, l’inévitable premier de classe ; sans oublier Justin Timberlake, l’indispensable beau gosse… 

Pour la plus grande satisfaction des amateurs de friandises, la reine de la pop ouvre les portes de son palais des plaisirs pour la 11ème et dernière petite sauterie financée par Warner Records. Après un accueil faiblard (« Candy Shop »), Madonna met les petits plats dans les grands en invitant Justin Timberlake et Timbaland à la rejoindre en faisant croire aux convives qu’ils n’ont que « 4 Minutes » pour sauver le monde. Mais l’assistance, peu crédule, snobe gentiment le trio. Ne désirant pas trop gaver ses invités dès le début des festivités, l’hôtesse se reprend alors assez vite. Elle leur offre alors une série de sucreries légères et relativement goûteuses (« Give It 2 Me », « Incredible », « Miles Away »).

Ce n’est pourtant que lorsque la Madonne entonne « She’s Not Me », plaisir délicieusement coupable, et le terriblement addictif « Beat Goes On », partagé en compagnie de Kanye West, que la fête commence réellement à battre son plein. Les invités, enfin conquis, continuent à mâchouiller les confiseries, non sans écarquiller les yeux pendant la présentation du dispensable « Spanish Lesson ». Mais dans l’ensemble, les convives garderont un bon souvenir de la onzième petite sauterie de la reine de la pop, bien qu’elle ait été autrefois plus consistante…

 

 

Madonna

The Confessions Tour

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Madonna est de retour à l’occasion de la sortie de « The Confessions Tour », joli pack CD et DVD. Admirée de tous pour sa lutte contre le vieillissement, notre machine à tubes préférée pactise avec le diable le temps d’un concert démentiel enregistré à Londres lors de son ‘Confessions Tour’, la tournée la plus lucrative au monde à ce jour (près de 200 millions de dollars dans la popoche). Deux heures durant, ce véritable spectacle, mis en image par Jonas Åkerlund, canalise notre attention. Ecrans géants, gants en latex, chorégraphies sadomasochistes, poudre aux yeux, boule à facettes, acrobaties et vocodeur, canassons excentriques, fans en délire, positions équestres et déhanchements sensuels, Madonna tient une forme olympique.

On se délecte ici d’un show énorme, échafaudé autour de points culminants. Aussi, l’apparition christique d’une Madonna pendue les bras en croix (« Live To Tell ») interpelle-t-elle inévitablement. Engagement religieux et politique (sur le DVD, le « Sorry (Remix) » et sa profusion de vidéos épileptiques se révèle fort instructif à ce sujet) font partie intégrante de ce gigantesque divertissement. Quelques moments faiblards surviennent ici (« Isaac ») et là (« Paradise (Not For Me) »). Mais, globalement, Madonna nous en met plein les mirettes. Les costumes et autres accessoires se succèdent aussi vite que les hits. Madonna assure l’essentiel, et plus si affinités (« Like a Virgin », « Sorry », « Ray Of Light », l’excitant « Hung Up »). En prime de ce DVD, un disque de 13 titres triés sur le volet de cette tournée colossale. Dans le grand livre d’histoire de la musique, Madonna demeure la femme ayant écoulé le plus grand nombre de disques. « The Confessions Tour » ne changera pas la donne.