Barnabé Mons rend hommage à un chat… sauvage…

Chanteur-batteur dès l’âge de treize ans, le Lillois Barnabé Mons a transité par la bagatelle de neuf formations, avant de se lancer en solitaire, soit après 28 ans de carrière. « Bunker Superstars », son premier elpee, est paru ce 2 juin 2023. Et il vient…

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TORRES perdue dans une salle immense…

TORRES (le nom de scène de l'artiste new-yorkaise Mackenzie Scott) publiera son nouvel elpee, « What an enormous room », ce le 26 janvier 2024. La chanteuse américaine propose également son premier single/vidéo, « Collect ». Parallèlement à cette annonce,…

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Motorpsycho

The crucible

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On avait déjà pu s’en rendre compte lors de la sortie du précédent opus, « Here be the monsters », mais Motorpsycho s’enfonce de plus en plus dans le prog/rock. Premier indice, l’album ne compte que trois plages, dont le titre maître va au-delà des 20 minutes et puise ses références tour à tour chez King Crimson, Yes (ces harmonies vocales !), Gentle Giant, Grateful Dead et Tool. Notamment. Entre envolées orchestrales majestueuses produites par le mellotron, passages complexes accentués par le drumming de Thomas Jämyr, et riffs de guitare thrash (Metallica ?), « Psychotzar » est émaillé de plusieurs solos de gratte, alors que « Lux aeterna » nous entraîne dans un univers proche d’« In the wake of Poseidon » du Roi Pourpre. Un cheminement labyrinthique au cœur duquel l’intensité atteint son paroxysme, dans l’esprit du « Pawn hearts » de Vader Graaf Genrator, mais en si on y ajoute de la guitare. Un véritable creuset !

Motorpsycho

The Tower

Écrit par

Parti en juin 2016, Kenneth Kapstade, le bassiste, a finalement été remplacé par Tomas Järmir. Et c’est sous ce nouveau line up que Motorpsycho a gravé ce double cd, intitulé « The tower ».

En 10 pistes, Motorspycho revisite une bonne partie de la prog, mais dans son style bien personnel. C'est-à-dire très électrique voire psychédélique. Parfois à la limite du métal, mais soit dans l’esprit de Metallica ou de Black Sabbath. Régulièrement le tempo vire au krautrock. Le trio intègre dans on expression sonore, outre la structure de base guitare/basse/batterie, du mellotron, un zeste d’orgue, du piano et parfois de la flûte. Tout en prenant soin des harmonies vocales, qui régulièrement, évoquent ni plus ni moins, Crosby, Stills & Nash. Oscillant ainsi de King Crimson circa « Islands » (NDR : ces envolées atmosphériques !) à Dream Theater, en passant par Genesis, le Van der Graaf Generator originel (NDR : soit celui au cours duquel Hugh Banton se réservait l’orgue), mais sans le saxophone, Moody Blues circa « To our children’s children’s children », Magma et l’Alan Parsons Project, les références musicales sont saupoudrées tout au long de l’opus. Et Motorpsycho a vraiment le tour (?!?!) pour les intégrer naturellement. Les aficionados du style devraient prendre un plaisir certain à les reconnaître, avant de les savourer…

 

Motorpsycho

Still life with eggplant

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Motorpsycho fêtera son quart de siècle d’existence l’an prochain. Un groupe norvégien qui nous propose (sauf erreur ou omission) son 18ème elpee. Pour enregistrer ce « Still life with eggplant », il a reçu le concours de Reine Fiske, l’ex-gratteur de Paatos, actuellement impliqué chez Dungen et The Amazing. Et les deux six cordistes pallient allègrement l’absence de claviériste. Orientant le stoner du band scandinave sur une nouvelle voie. Parfois plus métallique. A l’instar de la plage d’ouverture, « Hell, part 1-3 », réminiscente du Deep Purple d’« In rock ». Prog rock ou jazz rock (NDR : les 15’ de « Ratcatcher », en particulier ») quand les compos tâtent de l’impro. Seules les harmonies vocales adoptent un profil plus pop. Dans l’esprit de la West Coast des seventies ? Celui de Quicksilver alors ! Et bien sûr de Grateful Dead. Ou alors plutôt de Blue Öyster Cult. Suivant les titres. Cinq en tout sur ce long playing. Plutôt longs. Et qui s’achève par une ballade mid tempo épique, semi-acoustique, traversée par un mellotron. De quoi nous replonger encore plus profondément dans les seventies…

 

Motorpsycho

Heavy Metal Fruit

Écrit par

Ne vous fiez pas au titre de l’album “Heavy Metal Fruit”. Motorpsycho, bien qu’il soit parfois assez heavy, n’a pas grand-chose de métal. Fondé il y a un peu plus de vingt ans à Tronheim, sur la côte ouest de la Norvège, Motorpsycho distille une musique plutôt inclassable. Stoner ? Rock progressif vintage ? Revival seventies ? Jazz rock ? Rock psychédélique ? Choisissez l’appellation qui vous convient. Ou plutôt non, prenez les toutes ensemble puisque, dans le fond, Motorpsycho, c’est exactement un cocktail de toutes ces références : de longs titres épiques aux structures progressives, des guitares aussi lourdes que celles du Black Sabbath original, de longs passages instrumentaux planants et hypnotiques ainsi qu’une bonne dose d’expérimentations instrumentales.

La grande force du combo norvégien procède de la façon imprévisible dont il arrange tous ces styles. Difficile par exemple de deviner qu’un titre ultra-heavy comme « Starhammer » se terminera en une jam jazz-rock instrumentale débridée et envoûtante. Même chose pour « X-3 (Knuckleheads In Space) / The Getaway Special » qui débute comme un titre ‘classic rock’, que n’aurait probablement pas renié Steppenwolf, pour s’achever dans le ‘free jazz’, moment au cours duquel une trompette déroutante se taille la part du lion. Surprenante et inattendue aussi cette ballade très seventies intitulée « Close Your Eyes » qui se situe un peu dans l’esprit du « Only Women Bleed » d’Alice Cooper. Caractérisé par ses guitares débridées, ses percussions déroutantes et sa section basse/batterie très démonstrative, l’instrumental « W.B.A.T. » est à nouveau contaminé par le free jazz. « Gullible's Travails (pt I-IV) » constitue la pièce la plus impressionnante de l’album. Un titre indéniablement progressif, d’une durée proche des vingt minutes, sur lequel le trio norvégien se livre à une véritable recherche sonore, cherchant à innover tout en gardant un esprit très seventies.

« Heavy Metal Fruit » est un album envoûtant et magique. Un must pour les amateurs de rock progressif teinté de fortes influences seventies.

Motorpsycho + Jaga Jazzist Horns

In The Fishtank n°10

On vous parle régulièrement de la série « In The Fishtank » : des compilations imaginées par le label hollandais Konkurrent, dont l’objectif est de réunir deux groupes dans un studio pendant quelques jours et les laisser délirer comme bon leur semble, aux frais de la Reine Beatrix. Cette fois (le n°11 a déjà été chroniqué en ces pages), ce sont les Norvégiens de Motorpsycho et de Jaga Jazzist qui s’y collent. Le résultat est détonnant, avoisinant sur certains titres le psychédélisme jazz d’allumés notoires comme Pharoah Sanders et Steve Coleman, voire le prog et le krautrock seventies chers à Weather Report, Can et Blue Oyster Cult (un bien beau mélange !). Encore une fois, la confrontation de deux univers plus ou moins différents (l’électro-jazz-post-rock de Jaga Jazzist, dont on retrouve seulement ici la section des cuivres, et le rock dégénérescent de Motorpsycho) fonctionne à merveille, même sur la cover de « Theme de Yoyo », pourtant du funk blanc aussi subtil qu’un album de Bowie (justement) période Tin Machine. Le dernier des cinq titres ici proposés, « Tristano », lorgne lui du côté du jazz rock le plus famélique : 21 minutes de délire free au compteur, qui passe comme une lettre à la poste. A condition bien sûr d’être un amateur de ce genre de jams un peu démonstratifs, gratinés de cuivres infatigables et de soli homériques. Qui a dit pouet pouet ?

Motorpsycho

Barracuda

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Les sept compositions qui figurent sur le nouvel elpee de Motorpsycho ont été concoctées lors des sessions d'enregistrement de leur album précédent, " Let them eat cake ". Mais jugées trop rock, elles avaient été mises (provisoirement !) au placard. Ce qui n'avait pas empêché la formation norvégienne d'en utiliser l'une ou l'autre sur les planches. A l'instar de " Up' gainst the wall (high time) " et de " Dr. Hoffman's bicycle ". Trop rock, ou plus exactement trop r&b. Mais un r&b abordé dans l'esprit des Small Faces, d'Allman Brothers Band, pour lesquels ils avaient déjà rendu un hommage à travers " A song for a Bro " sur le dernier opus ; et puis des Rolling Stones auxquels ils adressent un clin d'œil sur " Star star star ". On a même droit en fin de parcours à une incursion dans le prog rock, question de rappeler, sans doute, que Motorpsycho apprécie toujours ce courant musical…

 

Motorpsycho

Phanerothyme

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Depuis la sortie du superbe et mésestimé " Let them eat cake ", l'influence exercée par Flaming Lips, sur cette formation norvégienne, est de plus en pus palpable. A cause de la richesse des arrangements et puis du soin apporté aux harmonies vocales. Des arrangements qui flirtent même avec la symphonie, alors que les vocaux se conjuguent le plus souvent sur un mode falsetto. C'est à nouveau le cas sur le tendre et mélancolique " Bedroom ", le jazzyfyiant B.S., ainsi que sur " For free ", littéralement fustigé par un groove pulsant. Caractérisé par la superposition de ses lignes musicales et vocales, " Lanslide " lorgne même vers le prog rock de Gentle Giant. Des lignes qui épousent les courbes mélodique, au sein d'un univers presque médiéval… Les arrangements peuvent pourtant devenir envahissants, philspectoriens. A l'instar des dernier fragments de l'opus. On se croirait même revenu à l'époque de Love. Faut d'ailleurs croire que le groupe fait ici une fixation sur l'histoire de la musique américaine. Californienne très exactement. C'est tout à fait évident sur le remarquable " Go to California ", composition qui revisite à la fois les Byrds, les Beach Boys, les Doors et Iron Buttefly. Les Byrds et les Beach Boys, vous devinez aisément pourquoi. Les Doors en vertu du recours au clavier, ma foi, ‘manzarekien’. Le papillon d'acier, dès que Snah torture sa guitare, à la manière d'Eric Braunn. Pensez à In-A-Gadda-Da-Vida. Un véritable trip psychédélique au cœur des sixties.

 

Motorpsycho

Let them eat cake

Écrit par

Après avoir goûté au métal et au garage rock, le trio norvégien semble avoir définitivement tourné la page, pour embrasser une musique plus pop, plus recherchée, progressive même, mais beaucoup plus contemporaine. On avait déjà pu le constater sur le précédent opus, mais pour " Let them eat cake ", seul l'hommage aux Allman Brother Band, " Song for a Bro ", est sacrifié sur l'autel du revivalisme. Le reste de l'opus explore un psychédélisme rafraîchissant, mélodique, à la croisée des chemins des expérimentations baroques de Deus, de la folie tranquille d'un Love et de la sophistication orchestrale des Flaming Lips. On est d'ailleurs victime, dès le premier titre de l'opus, " The other fool ", d'un vertige underground réminiscent de Tuxedo Moon époque Blaine Reininger. Faut dire que pour enregistrer " Let them eat cake ", Motorpsycho a reçu le concours d'une section de cordes. De cuivres également. Ce qui donne parfois un petit côté jazzyfiant à leurs chansons qui ont, en outre, bénéficié lors de la production, d'un emballage presque parfait. Superbe !

 

Motorpsycho

Virage à 180°

Écrit par

Trio norvégien, particulièrement talentueux sur les planches, Motorpsycho vient de prendre un virage à 180°, en enregistrant, " Let them eat cake ", son nouvel album. En d'autres termes, il vient de passer d'un style progressif, inspiré par les seventies, à une démarche plus contemporaine ; toujours aussi élaborée, mais à l'instar d'un Flaming Lips ou de Mercury Rev, fruit de la rencontre entre la pop/rock, la technologie moderne et la musique symphonique. C'est Hans Magnus Ryan alias Snash, le guitariste, qui s'est chargé d'expliquer la raison de cette métamorphose…

Pourquoi ce changement radical de style ?

Nous avions besoin de relever un défi. Faire autre chose. Ne plus se satisfaire de la formule du power trio, dont nous avions assez longtemps testé l'efficacité. Au départ, notre démarche exigeait un certain type d'instrumentation et de feeling. On a donc dû se remettre en question. Sortir de ce carcan. Nous voulions que nos chansons soient plus légères. Et on a multiplié les arrangements. A un tel point que les compositions sont devenues plus complexes et totalement différentes des albums précédents.

Avez-vous l'intention de jouer ce type de musique " live " ?

Jouer 'live', c'est quelque chose qu'on a en nous. Mais réaliser un album, c'est autre chose. D'autant plus que pour la toute première fois, nous avons pris tout notre temps pour l'enregistrer. Nous avons évolué en tant que compositeurs et musiciens. En alignant des albums dont la ligne de conduite avait toujours reposé sur un son véritablement heavy. Pour ce nouvel opus, nous avons eu une autre approche, un autre toucher, un autre feeling de nos chansons. Cela nous a demandé des mois de travail. Parce que nous souhaitions que le groove soit coulant et surtout pas hard. Nous ne voulions plus le traiter comme le métal. En fait l'enjeu n'était pas de faire quelque chose en plus, mais de faire éclater le concept du power trio…

Où avez-vous enregistré cet album ?

A Horten, dans un bled du sud de la Finlande, à deux heures de route d'Oslo. Aux studios 'Analog'. Un immeuble particulièrement spacieux, équipé d'une salle d'enregistrement en bois, et doté d'un étage aménagé en appartements, avec chambres, salon, etc. On y vit toute la journée. C'est un superbe endroit pour travailler. Une petite ville où on a l'impression d'être coupés du monde. Il est très important pour nous de vivre au sein d'un tel environnement, pour créer de la bonne musique. Dans les grandes villes, il est tellement plus facile de se laisser distraire. Nous y perdons notre énergie. Et nous n'avons plus assez de concentration pour travailler correctement.

Ce qui explique sans doute pourquoi, on ressent une certaine quiétude, tout au long de ce disque ?

C'est peut-être aussi parce que nous sommes nés dans un endroit calme. A Trondheim. D'ailleurs, dès que nous aurons bouclé nos tournées, nous y retournerons. C'est notre retraite. Nous avons besoin de cet isolement. Ce qui nous permet de retrouver l'inspiration. Nous évitons de nous mêler au business. Question de rester nous-mêmes. Simplement en essayant de progresser au jour le jour…

Avez-vous réellement fait appel à un orchestre symphonique, pour enregistrer ce disque, ou vous êtes-vous simplement contentés de samples ?

En fait, il s'agit d'un quatuor à cordes et d'une section de cuivres. Nous avons également utilisé un huit pistes et le mellotron. Mais ce mellotron, nous ne l'avons pas employé comme sur l'album " The tussler ". De manière à produire une énergie frictionnelle entre tous les éléments. Une technique de prise directe qui exige des arrangements complets et de qualité…

Est-ce que Mercury Rev et le Flaming Lips constituent, pour Motorpsycho, des exemples à suivre ?

Oh oui, absolument ! Ils sont les précurseurs de cette approche musicale, de cette rencontre entre les cordes, les cuivres et le rock classique. Ce sont des groupes formidables. Et sincèrement nous avons beaucoup d'affinités avec ces formations…

Une formule qui permet de mieux communiquer les émotions ?

D'une certaine manière. Lorsque tu travailles avec des cordes et des cuivres, tu dois rester conscient de ce que tu fais. Le problème, ce sont les stéréotypes. Si tu te contentes de faire ronronner la chanson, c'est sans intérêt. Il faut toujours essayer de capturer cette énergie frictionnelle. Qui elle-même servira de base aux arrangements. J'ignore si nous avons réussi dans notre entreprise. Seul l'avenir nous le dira. Mais on l'espère. De toutes façons, nous recommencerons l'expérience…

Vous avez intitulé votre album " Let them eat cake ". Le prochain ce sera " Let them drink tea " ?

(Rires) Pourquoi pas ? En fait, en poussant la plaisanterie, nous aurions pu l'intituler " L'histoire de Marie-Antoinette " (NDR : ah bon !). C'est simplement de l'ironie. Nous avons pris un risque, en enregistrant cet album. Parce qu'une frange importante de notre public nous a toujours considérés comme un groupe de hard rock (NDR : du côté des doigts de pied alors !). Et les fans les plus radicaux, risquent d'être quelque peu déçus. Mais je pense, que nous ne devons pas extrapoler sur leur réaction. Il est préférable de se concentrer sur ce qui se passe ici et maintenant. Et tant pis si ce public ne veut pas changer. Mais il reste seul juge. S'il estime que nous avons manqué notre cible, nous en prendrons acte…

Sur ce nouvel album, figure une composition un peu différente : " A song for a Bro' ". Plus jazz, plus blues, elle constitue, je suppose, un hommage aux Allman Brothers Band. Pourquoi l'avoir incluse sur cet album ?

C'était en quelque sorte, prémédité. En fait, cet hommage aux Allman Brothers Band est encore un nouveau type d'expérimentation opéré par Motorpsycho. Un exercice de style au sein duquel on se trouve assez à l'aise. C'est une très bonne chanson dotée d'un potentiel pour la jouer sur scène. C'est une composition qui s'accroche à des concepts musicaux propres à ceux que pratiquaient les groupes des seventies. Nous sommes un peu des nostalgiques, des romantiques, si tu préfères, de cette époque. Et nous trouvons génial de transposer ce type de musique, dans le temps présent. Parce que c'est la musique qu'on aime…

Avez-vous l'intention de tourner un clip avec une des chansons de ce nouvel album ?

Oui. Chaque fois que nous nous produisons sur scène, des amis filment nos prestations. Nous disposons déjà d'un stock d'images assez conséquent, que nous pourrons utiliser dans le futur. Mais c'est vrai que nous avons tourné une vidéo pour " The other fool ". En 16 mm. Nous avons rebondi sur un trampoline pendant des heures et des heures. Des exercices qui ont été fixé sur la pellicule, mais à grande vitesse. De manière à obtenir un effet de ralenti. Nous ne l'avons pas encore visionnée. Mais je suis sûr qu'elle sera percutante. Parce que son réalisateur, avec qui nous collaborons étroitement depuis un bon bout de temps, est la même personne qui s'occupe du concept des pochettes de nos albums.

Merci à Vincent Devos.

(Version originale de l'interview parue dans le n° 80 - janvier 2000 - du magazine Mofo)

 

Motorpsycho

Roadwork vol 1

Apparemment, le label Stickman est décidé à sortir toute une série de compact discs consacrés aux prestations ‘live’ de Motorpsycho. Le premier épisode de cette collection immortalise des prestations accomplies entre le 9 et le 30 mai 1998, à Leipzig, à Berlin et à Utrecht. Une excellente initiative, puisque la formation norvégienne jouit d’une excellente réputation sur les planches. Evidemment, ce style musical ne s’adresse qu’à un public averti, c’est à dire aux aficionados de musique progressive. De pop progressive, pour être plus précis, un mouvement qui fait, pour l’instant, un véritable malheur, en Scandinavie.

 

Motorpsycho

Trust us

Après avoir commis un elpee remarquable en 1997, " Angels & Daemons at play ", opus qui allait d’ailleurs valoir au groupe norvégien de figurer parmi nos meilleurs albums de l’année, Motorpsycho nous revient avec un double CD. Une œuvre qui nous replonge dans cet univers si particulier, si progressif dans le sens le plus pop du terme. Parce que dans l’art de recycler le passé, pour le conjuguer au présent, cet ensemble se débrouille plutôt bien. Ce qui explique, sans doute, pourquoi, tout au long de ce " Trust us ", on y retrouve pêle-mêle, et à des degrés divers, des traces de Jefferson Airplane, Mike Oldfield, King Crimson, Hawkwind, Yes, Neil Young, Syd Barrett, Stones voire de Led Zeppelin, et dans un registre plus contemporain, de Spacemen 3, Sonic Youth, Sebadoh, Tortoise ou Pavement. Un album riche, très riche même… en découvertes.

 

Motorpsycho

Angels and daemon at play

Écrit par

Il faut reconnaître que depuis 1991, date de la sortie de son premier album, " Lobotomizer ", cette formation norvégienne a fait d'énorme progrès. D'un mélange rudimentaire de formes musicales empruntées au passé, le groupe est parvenu, au fil des albums, à se forger un style remarquable, et surtout très personnel. Toujours influencé par la fin des sixties et la première moitié des seventies, il s'est cependant adapté à la technologie des nineties. Ce qui nous permet d'espérer un nouveau souffle pour la musique dite ‘progressive’, dont l'unique flamme, aurait pu s'éteindre, si Peter Hammill ne s'était pas chargé de la préserver; et ce depuis plus de vingt ans.

" Angels and daemon at play " propose onze morceaux dont l'intensité et la richesse sont assez étonnantes. A premier abord, on a l'impression de retrouver tantôt le krautrock de Can, voire d'Amon Düül, l'ambiant jazz de King Crimson circa Islands, la phase la plus jaunissante du Floyd (" Wish you were here ") ou même le grandiose de Magma. Tout un ensemble de références héritées du passé que l'on retrouve aussi bien dans les climats les plus planants, les plus atmosphériques, les plus intimistes que lorsque la texture prend de l'amplitude ou de la puissance. Mais sans jamais tomber dans le revivalisme. Un véritable tour de force réalisé par Motorpsycho qui parvient à digérer toutes ses influences pour les transformer en pop contemporaine. Tantôt à la manière de Clean, lorsque les chansons se font plus claires, plus mélodiques, tantôt de Wire, lorsqu'elles sont filtrées dans le psychédélisme post industriel. Ou alors et plus fréquemment encore, de Sonic Youth, parce que les sonorités torturées, acides, stridulantes des cordes de guitare décapent littéralement le son...

 

Motorpsycho

Prog pop, mais pas seulement…

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Depuis Bel Canto, la Norvège n’avait plus mis au monde de groupe aussi intéressant. Retenez bien ce nom: Motorpsycho. Fondé au tout début des nineties, il comptait à son actif, avant l’enregistrement d’« Angels and daemons at play » une volée de singles, un mini CD et quatre albums studios. Tous passés inaperçus. Phénomène qui s’explique facilement pour une formation en avance sur son temps. Mais qu’il est difficile d’admettre au vu de l’originalité et de la qualité de sa musique. Entretien avec Snah (NDR: prononcez ‘Schann’), porte parole mais surtout guitariste de cet ensemble finalement plus européen que scandinave.

« Blissard », votre album précédent avait été enregistré dans les anciens studios d’Abba à Stockholm. Cette aventure a dû vous coûter un os?

Effectivement. Mais, nous avons pu bénéficier des infrastructures d’un studio nickel, à la pointe de la technologie moderne, meublé d’instruments historiques tel qu’un piano à queue dont Abba s’était servi pour enregistrer. On a même eu la chance de pouvoir l’utiliser. C’était une chouette expérience qui n’a duré que 15 jours, mais elle nous a coûté la peau des fesses. Pas seulement à cause du studio. Mais aussi des chambres d’hôtel que nous avons dû louer. On en garde cependant un très bon souvenir. « Angels and daemons » a été enregistré en Norvège. En sept jours. Dans un studio moins onéreux. On s’était brûlé les ailes une fois, c’était largement suffisant. Et puis nous ne souhaitions pas y séjourner trop longtemps. Parce que nous serions incapables d’y passer 2 mois. Nous deviendrions complètement fous. Il ne nous a d’ailleurs fallu que 3 semaines pour le terminer. C’est largement suffisant. Nous avons tout fait nous même. Même le mixing et la production. L’inspiration et l’énergie étaient au rendez-vous à ce moment-là. Ce qui nous a permis de conserver ce feeling ‘live’ auquel nous tenions absolument.

« Demon box » en 93 et « Angels and daemons at play » aujourd’hui. Etes-vous fascinés par les forces du bien et du mal? Par la mythologie, les divinités, la vie après la mort?

Oui, bien sûr. Nous lisons énormément de bouquins consacrés à la littérature ésotérique, aux phénomènes paranormaux. Nous sommes intéressés par ce genre de choses. Ce qui ne veut pas dire que nous jouions au tarot pour décider de notre avenir. Nous savons ce que nous devons faire et ne prenons jamais nos décisions sur un coup de tête. Néanmoins, j’estime que la mythologie, l’histoire et les fables sont très importantes pour nous. Surtout lorsqu’on vit dans un monde qui veut se couper du passé, pauvres en relations humaines, ultra matérialiste. Ce qui ne veut pas dire que nous adhérions à la sorcellerie ou que nous organisions des messes noires. On est loin de tout ça. Tout simplement, on essaie de réinventer une certaine philosophie de la vie...

Votre musique est à la fois riche et complexe. Il y a des tas et des tas d’influences. Etes-vous intéressés par l’histoire du rock’n’roll?

Absolument! Nous reconnaissons être influencés par beaucoup d’artistes issus de l’histoire du rock’n’roll. Certains plus que d’autres. Cela nous permettra peut-être de projeter une nouvelle lumière au sein de l’univers du rock et de la pop. Nous aimons les groupes issus des sixties et des seventies. Le jazz aussi. Notamment John Cotrane. Le krautrock de Can et de Faust. Et puis une multitude d’autres formations dont les noms m’échappent pour l’instant.

Telles que King Crimson et Sonic Youth?

Nous écrivons nos chansons un peu à la manière de Sonic Youth. Nous les composons à la guitare en partant d’une hauteur mélodique branchée sur un réglage spécifique. Le problème, c’est qu’en tournée, vous trimballez une bonne vingtaine de guitares. Parce que chaque chanson exige un réglage spécifique. Mais cela en vaut la peine.

Est-ce qu’on peut dire que Motorpsycho est quelque part prog pop? Nous voulons dire dans l’esprit de Spiritualized et d’Ozric Tentacles; mais dans un autre style?

Oui ! Parce que nous exprimons nos chansons à la fois de manière semblable et différente. Différente parce que nous avons chacun notre style. Semblable, parce que l’interprétation de nos compositions est à chaque fois différente. Prend l’exemple d’Ozric Tentacles qui ne programme que 50 % de ses chansons. Le reste se construit suivant un schéma totalement improvisé. Et ça marche!

Comment expliquer ce boom de la scène pop/rock scandinave?

On assiste pour l’instant à une véritable explosion de groupes en Europe et pas seulement en Scandinavie. C’est le résultat de cette nouvelle vague psychédélique. En fait, elle a été fort négligée au cours des 20 dernières années. Le punk et ses dérivés l’ont empêchée de se développer. Surtout sur le Vieux Continent, plus réceptif à une musique progressive, élaborée. Elle a dû se terrer dans l’underground en attendant son heure...

Que représente Bel Canto pour Motorpsycho ?

Nous les connaissons bien. Ils sont en train de prendre du bon temps, ils viennent de sortir un dernier album, qui soit dit en passant n’est pas fameux. Issu du Nord de la Norvège, ils ont un caractère typiquement scandinave. Ils vivent à Tromsø, un lieu très particulier. En fait, l’hiver il fait toujours nuit, et en été presque toujours clair...

Vous avez écrit la bande sonore pour un film de country & western appelé « The tussler ». Aimez-vous le cinéma italien? Et tout particulièrement le western spaghetti?

Nous aimons les films de Sergio Leone et de Clint Eastwood. Et nous avons été très heureux de pouvoir composer cette bande sonore. D’autant plus que nous apprécions beaucoup la musique country. En fait, les Américains de peau blanche sont d’origine européenne, et la country vient également d’Europe. Mélodiquement, nous nous sentons très proche de ce style de musique. Et régulièrement, il nous arrive de jouer du banjo ou de la steel guitare. C’est un défi pour nous. Nous apprenons beaucoup à travers tous ces différents styles de musique. Nous avons même réalisé un projet en compagnie d’un groupe de jazz norvégien. Nous avons beaucoup répété pour finalement nous produire ensemble lors d’un concert de jazz en Norvège. Nous sommes ouverts à tous les styles musicaux. Nous sommes capables de passer du heavy metal aussi sauvage que celui de Motörhead à la musique psychédélique.

Quelle est la genèse du nom du groupe? Y a t-il une certaine corrélation avec la psychomotricité? Et pourquoi?

Nous étions invités à Londres en 1990 pour assister à une conférence sur la psychomotricité, mais nous n’y sommes jamais allés, car nous étions bourrés. Avant de fonder le groupe, je travaillais dans un centre de réhabilitation pour les accidentés de la route. J’étais, il est vrai, déjà dans ce milieu de la psychomotricité. Mais, en réalité, nous n’avons jamais pensé à cela lorsque nous avons choisi le nom du groupe. En fait, nous trouvions que c’était un nom qui collait bien et puis on l’a choisi parce qu’on aimait l’étymologie du mot: Motor Psycho...

Merci à Vincent Devos.

(Article paru dans le n° 56 du magazine Mofo de septembre 1997)

Motorpsycho

Blissard

La dernière fois que nous avons entendu parler de cet ensemble norvégien, c'était en 1994. Il venait de sortir "Another Ugly". Un mini album qui insistait particulièrement, à l'instar de Lenny Kravitz, sur la sonorité très seventies des compositions. Multipliant les clins d'œil à Blind Faith, Free et Pretty Things. Entretemps, Motorpsycho a changé de label et gravé "Timothy's Monster". Un album totalement passé inaperçu, mais qui marquait cependant un changement radical d'orientation musicale (NDR: ça rime!). C'est apparemment avec le même esprit que de "Blissard" a été enregistré. Quoique le groupe ait pu bénéficier pour la circonstance, des célèbres studios d'Abba à Stockholm. Une œuvre qui comporte un morceau d'anthologie de 9'45. Composition qui fusionne un peu tous les styles présents sur cet opus. Depuis la lo-fi de Pavement au krautrock de Neu, en passant par la no wave de Sonic Youth et l'ambiant jazz de King Crimson ("Islands"). Sans oublier la part d'ambient que l'on retrouve à l'état pur sur le final "Nathan Daniel's tune from hawaii". D'une manière tantôt proto paysagiste (Labradford), cosmique (Cul de Sac), voire post industrielle (Cabaret Voltaire)...

 

Motorpsycho

Another Ugly

Le son dispensé par cet ensemble norvégien est tellement sableux, dense, qu'il est plus que probable que cet Ep a été enregistré à l'aide d'un matériel qui date des seventies, voire des sixties. Un peu comme l'affectionne Lenny Kravitz. Ou le garantissait des groupes comme Blind Faith, Free et Pretty Things près d'un quart de siècle plus tôt. Trois mythes qui semblent d'ailleurs exercer une influence majeure sur Motorpsycho. Même si le chanteur possède un timbre vocal proche d'un Greg Dulli (Afghan Wiggs) proche de l'agonie... Pour rester dans le ton, "Another Ugly" implique une cover de Kiss ("Watching You"), un morceau de psychédélisme acoustique consommé dans l'esprit du Jefferson Airplane ("Bluebery Daydream") et en guise de final, une rengaine ‘eurovisionnaire’ interprétée par un baryton qu'enrobe des chœurs mielleux...