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Le venin de Judith Hill...

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Robert Wyatt

Rock Bottom

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Juin 1973, alors qu’il prépare un troisième elpee de Matching Mole en compagnie du saxophoniste britannique Gary Windo, Robert Wyatt, complètement ivre, tombe de la fenêtre du quatrième étage d’un immeuble, au beau milieu d’une fête. Il se brise la colonne vertébrale et ne s’en relèvera que paraplégique. Un drummer qui se retrouve dans une chaise roulante, c’est plutôt galère. Et pourtant, sa carrière musicale ne sera pas brisée, mais va se transfigurer. Au cours des six mois d’hospitalisation, il écrit et compose son second opus solo (NDR : en fait pas tout à fait, puisque certaines chansons avaient déjà été imaginées, lors d’un voyage à Venise). Littéraire, « Rock bottom » est consacré en France par l’Académie Charles Cros. Pour concocter ce disque, Wyatt a notamment bénéficié du concours de Hugh Hopper, Richard Sinclair, Gary Windo, Fred Frith, Mongezi Feza (un trompettiste sud-africain) et Mike Oldfield. Ainsi que de Nick Mason, le drummer du Pink Floyd, à la mise en forme. Sans oublier son épouse, l’artiste-peintre Alfreda Benge (NDR : à partir de cette époque, c’est elle qui va se charger de dessiner toutes les pochettes) aux vocaux sur « Alfie ». Le Floyd est alors parvenu à récolter la somme de 10 000 £ en organisant un benefit concert afin que Bob puisse sortir ce disque. Douloureusement personnalisée, cette œuvre affiche une profondeur exemplaire, musicalement inimitable. Prouesses vocales, avalanches de cuivres, cet opus chargé de mélancolie, plongé dans une atmosphère claustrophobe, mentale, mérite assurément de figurer au panthéon des œuvres d’exception. Et pas seulement parce qu’il va influencer une multitude d’artistes et de groupes, pendant plusieurs décennies. Album ‘phare’ de la décennie, « Rock Bottom » mérite assurément de figurer parmi les albums-culte de l’histoire du rock… (Réédition album paru initialement en 1974)

Robert Wyatt

Old Rottenhat

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En 1985, Robert Wyatt édite “Old Rottenhat” un disque enregistré pratiquement seul. Minimaliste, cet opus est partagé entre claviers, quelques percus, une boîte à rythmes et sa voix. Un disque de toute beauté qui va complètement passer inaperçu. Dédié à Michaël Bettany, un ouvrier anglais accusé d’avoir fourni des informations au bloc de l’Est, cette œuvre dénonce les injustices sociales de notre monde industrialisé, fustige l’inconscience de l’homme, soulève la question de la liberté individuelle, condamne le capitalisme, désavoue l’impérialisme anglais et américain ; sans oublier de remettre en question le modèle de la société de consommation. Rien de neuf à l’horizon côté philosophie, puisque Robert ne fait que retaper sur le même clou depuis son adhésion au parti communiste. Mais le plus intéressant procède du contenu musical à la fois dépouillé et atmosphérique, sculpté dans des mélodies aussi douces qu’onctueuses, sur lequel il vient poser son falsetto douloureux, fragile et spectral. Un disque bouleversant, proche de l’envoûtement… (Réédition album paru initialement en 1985)

Robert Wyatt

Ruth is stranger than Richard

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En 1975, paraît “Ruth is stranger than Richard”. Un disque qui s’inscrit dans la lignée de “Rock Bottom”. Plus étrange, plus instrumental, moins mélancolique, mais finalement plutôt spirituel, il a le tort de paraître trop vite après ce chef-d’œuvre. Les compositions sont plus free mais toujours aussi atmosphériques, davantage chargées de swing. Y participent notamment Brian Eno, Phil Manzanera, John Greaves, Fred Frith, Hopper, Bill Mac Cormick et quelques autres. Un elpee qui recèle une adaptation du “Song for che” morceau issu de la plume de Charlie Haden ainsi qu’une version très jazzyfiante du « Sonia » de Mongezi Feza, trompettiste qui disparaîtra quelques mois après l’enregistrement de ce disque. Ce dernier fragment est produit par Nick Mason du Floyd, alors que Wyatt se charge de la mise en forme du reste de la plaque. (Réédition album paru initialement en 1975)

 

Robert Wyatt

Theatre Royal Drury Lane 8th September 1974

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En septembre 1974, le 8 septembre très exactement, Robert Wyatt effectue sa rentrée sur scène au Theatre Royal Drury Lane de Londres. C’était la première fois qu’il remontait sur les planches après son stupide accident qui l’a laissé paraplégique. Cet événement a fait l’objet d’une multitude de bootlegs. En 2005, le label Hannibal s’était enfin décidé à en sortir une version plus audible ; et c’est ce ‘live’ que Domino vient de rééditer. Les invités sont notoires depuis le guitariste avant-gardiste Fred Frith au saxophoniste Gary Windo, en passant par le trompettiste sud-africain Mongezi Feza, le bassiste Hugh Hopper, la claviériste Julie Tippetts, le drummer Nick Mason, le claviériste Dave Stewart ainsi que Mike Oldfield.

Au cours de ce set Wyatt va interpréter des morceaux de Matching Mole, d’anciennes compos de son premier groupe, Soft Machine ; mais surtout l'intégralité de « Rock Bottom ». Sans oublier la cover du  "I'm A Believer" de Neil Diamond popularisée par les Monkees. Si ce ‘live’ n’est pas indispensable dans la discographie de Wyatt, il l’est certainement pour ses aficionados… (Réédition album paru initialement en 2005)

Robert Wyatt

Dondestan (revisited)

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Le septième elpee de Wyatt demeure fidèle à ce style atmosphérique, jazzyfiant, dramatique, obsessionnel, émotionnel qu’il est toujours le seul à pouvoir cultiver sans tenir compte des modes ou du temps. Sur « Dondestan » (traduction de l’espagnol en français : ‘Où sont-ils’), il se réserve d’ailleurs tous les instruments. Concession quand même : le partage de la composition, mais avec son épouse Alfreda Benge. Et pour un titre qu’il cosigne en compagnie de son ex-acolyte de Soft Machine, Hugh Hopper : « Lisp Service ». Marginal mais éloquent, ce disque était paru en 1991 avant de ressortir en 1998 sous une forme revisitée. C’est cette version qui vient d’être rééditée. En fait, le mixing du long playing initial avait été quelque peu bâclé ; et c’est dans le but de rendre les sonorités plus claires et de mettre davantage en relief  l’instrumentation que les plages ont été retravaillées ou même écourtées, sans pour autant dénaturer l’ensemble qui gagne même en finesse et en fluidité. (Réédition version de l’album paru en 1998)

Robert Wyatt

Nothing Can stop us (réédition)

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Paru en 1982, “Nothing Can stop us” réunissait quatre singles et leurs faces B, enregistrés par Wyatt à la fin des 70’s et au début des 80’s. En fait juste après qu’il adhère au parti communiste. On y retrouve donc « Auroco », un chant chilien dénonçant l’extermination des Indiens par les Latino-américains et sa flip side « Caimanera », adaptation du fameux « Guantanamera » de Pete Seeger. Ecrite par Jose Marti, cette chanson est également devenue l’hymne national de Cuba.

Signé Billie Holiday, « Strange fruit » pleure les victimes des lynchages racistes perpétrés dans le Sud de l’Amérique, tandis que l’autre face révèle « At last I’m free », un des meilleurs morceaux de Chic, qu’il a adapté à son timbre vocal cassé pour en réaliser une version bien plus émouvante.

Il réserve « Trade Union » et « Grass » à une formation Bengali établie à l’Est de Londres. On a ainsi droit à des élans impétueux de tablas, shinai, balayés par ses vocaux impassionnels qui communiquent un besoin urgent de formes traditionnelles.

Pour Wyatt, la démocratie a toujours été un mensonge, même la démocratie fondatrice grecque, qu’il considère comme un oasis de paroles libres et un océan de misère réprimée. Au verso de « Stalin wasn’t stalling », chant de propagande pro-stalinien chanté à l’origine par l’ensemble gospel américain The Golden Jubilee Quartet, Peter Blackman vient réciter son poème « Stalingrad ».

La compile recèle néanmoins deux compos plus personnelles : « Born Again Cretin » et « Red Flag ». Deux titres bien dans l’esprit du recueil ; encore que la musique du second est inspirée du chant de Noël traditionnel « Mon beau sapin », alors que les lyrics ont été adaptés par Jim Cornell.

Etonnant, cette version cd ne reprend pas le bonus track « Shipduilding », petit joyau mélodique issu de la plume du tandem Elvis Costello/Clive Langer, qui figurait bien sur la compile de 1982. C’est le seul bémol de cet opus. (Réédition album paru initialement en 1982)

Robert Wyatt

Schleep (2008)

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Pour concocter cet elpee en 1997, Robert avait reçu le concours d’une pléiade de musiciens réputés. Notamment Paul Weller, Philip Catherine (NDR : oui, oui, celui qui vient de chez nous !), le saxophoniste Evan Parker, le violoniste Chikako Sato, la tromboniste Annie Whitehead ainsi que deux ex-Roxy Music, Brian Eno et Phil Manzanera. L’album a d’ailleurs été enregistré dans les studios de l’ancien guitariste du groupe mythique de Bryan Ferry. Après avoir mené de multiples expérimentations dans des styles musicaux différents, Robert semble alors faire un bond d’un quart de siècle en arrière. Hormis le premier fragment de l’opus, frappé de la griffe Manzanera, le reste de l’œuvre reprend un long flirt entre le jazz et la musique contemporaine, engagé sur les remarquables " Ruth is stranger than Richard " et surtout " Rock bottom ", une symbiose complexe, mais bourrée de feeling que raffine le falsetto douloureux et intimiste de Wyatt. Changement marquant cependant, a contrario des albums précédents souvent composés dans l’esprit conceptuel, chaque plage revendique sa propre identité pour créer en final une œuvre aussi multicolore, raffinée qu’énigmatique. Et paradoxalement, c’est cet ensemble de diversités qui le rend si cohérent. (Réédition album paru initialement en 1997)

Robert Wyatt

Cuckooland (réédition)

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A l'instar de " Schleep ", son précédent opus, " Cuckooland " été enregistré en 2003, dans les studios de Phil Manzanera, à Londres. Si Philip Catherine n'est plus de la partie, la tromboniste Annie Whitehead ainsi que les deux ex-Roxy Music, Brian Eno et Manzanera y apportent leur contribution. Tout comme Paul Weller, David Gilmour (le guitariste du Floyd) et surtout Karen Mantler. La fille de Michael et de Carla Bley chante (NDR : dans un registre tellement proche de sa maman), joue un peu de saxophone et se réserve l'harmonica. A l'instrument chromatique, elle affiche d'ailleurs avec une sensibilité digne de Toots Thielemans. Et elle nous en fait la plus belle démonstration sur " Life is sheep ", le meilleur fragment de l'opus. Un disque pour lequel Robert fait un retour au jazz et aux sujets politiques. Pour le jazz, ce n'est guère étonnant, puisqu'il le pratiquait déjà 30 ans plus tôt. Mais un jazz mâtiné de pop, un peu comme sur les chefs-d'œuvre " Rock bottom " et " Ruth is stranger than Richard ". Pour la politique, non plus, lorsqu'on connaît sa préférence pour la couleur rouge. Mais si à l'origine, son épouse se contentait du design des pochettes, depuis 3 albums (" Dondestan ", " Schleep " et ce " Cuckooland "), elle participe de plus en plus activement à la confection des textes. Et dans ce domaine, sa vision du monde contemporain est encore plus critique. En outre, elle commence également à écrire la musique. Et on ne s'en rend pas compte, tant le couple est devenu fusionnel. Si Robert joue davantage de cuivres, il se réserve, bien sûr, l'essentiel des parties vocales. Depuis qu'il est devenu paraplégique, il considère d'ailleurs sa voix comme son principal instrument. Faut dire que son falsetto est toujours aussi bouleversant. Bref, Robert Wyatt un album aussi intemporel qu’incontournable. (Réédition album paru initialement en 2003)

Robert Wyatt

Comicopera

Écrit par

Pour enregistrer son douzième opus solo, Robert Wyatt a reçu la collaboration de quelques pointures et notamment Brian Eno, Paul Weller et Phil Manzanera. Sans oublier son épouse Alfie Benge, qui se réserve également les lyrics de plusieurs plages. Et puis du saxophoniste Gilad Atzmon, la tromboniste Annie Whitehead ainsi que le violoncelliste Aaron Stavi. Un album que Bob a produit et dont les sessions d’enregistrement se sont déroulées chez lui à Louth, mais également dans les studios Gallery de l’ex-guitariste de Roxy Music.

Vu la liste des invités, on se doute que Wyatt en est revenu à une forme plus prog. Prog jazz atmosphérique, bien évidemment ; et la structure de cet opus, découpé en trois actes, rappelle inévitablement la forme du concept album. Trois parties sous-titrées « Lost in noise », « The here an the now » et « Away with the fairies ». La première se révèle plus classique pour Waytt, dans l’esprit de « Rock Bottom » et de « Ruth is stranger than Richard », même si les cuivres sont beaucoup plus présents, Robert jouant de plus en plus de la trompette. La poésie y est davantage mise en évidence, également. Celle de son épouse, bien sûr. Wyatt y reprend également le « Stay tuned » d’Anja Garbarek. Un morceau remarquable d’intimisme et de profondeur qui baigne dans un climat mélancolique, presque sinistre. Et les quatre autres titres de ce premier acte sont de la même trempe. La voix de l’ex-Soft Machine, parfois rejointe par celle d’une invitée (Karen Mantler ? Monica Vasconcelos ?), épousant très souvent l’instrumentation éthérée, intense, très cuivrée, sculptée dans le soft jazz.

La deuxième est partagée entre expérimentation sonore et textes à l’engagement spirituel, politique ou social. Wyatt y condamne l’intervention en Irak sur l’intense « Out of the blue », un fragment électro-psychédélique au cours duquel la voix de Brian Eno est particulièrement triturée. Il enveloppe sa rage dans l’introspectif et faussement allègre « A beautiful war » et blâme l’incompétence du gouvernement britannique en matière d’urbanisme sur « A beautiful peace ». Mais nous propose aussi un concert de casseroles à résonnance cubaine sur l’insolite « On the town square » ou encore trempe « Serious », dont le swing très excitant est entretenu par Paul Weller, invité à bien syncoper ses accords de guitare. Reste « Mob rule » » qui s’inscrit davantage dans l’esprit du premier volet.

Pour la troisième partie, il a décidé de ne plus chanter dans la langue de Shakespeare. C’est sa manière de contester l’omnipotence de certains de ses compatriotes. Passons sous silence l’anecdotique « Pastafari », recherche pure sur les sonorités d’un vibraphone, et la minute trente-huit de « Fragment », dont une bonne moitié est consacrée au passage d’une bande à l’envers (NDR : à une certaine époque, cette forme d’avant-gardisme était à la mode), pour épingler « Cancion de Julieta », une plage envoûtante, énigmatique, hypnotique de 7’30, chantée en espagnol. Et sur un poème de Garcia Lorca. Le solennel (ces arrangements de cordes pincés et cet orgue d’église !) et bouleversant « Del mondo », chanté en italien. Et le final « Hasta siempre comandante », dont le climat jazz atmosphérique est tourmenté par des accès répétés de rythmes cubains, avant de succomber au charme de ces percus latino.

A 62 balais Wyatt est toujours aussi intrigant, touchant, amusant, audacieux et provocateur. Et il n’est pas prêt de retourner sa veste. « Comicopera » en est, une nouvelle fois, une belle démonstration.

Robert Wyatt

L'impressionnisme musical de Robert Wyatt...

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Six longues années après la sortie de " Shleep ", Robert Wyatt nous revient avec un nouvel album, ' Cuckoland ', un disque enregistré à Londres, dans les studios de Phil Manzanera, pour lequel il a reçu le concours d'une belle brochette de collaborateurs : et en particulier le guitariste du Pink Floyd, David Gilmour, Paul Weller, Phil (NDR : bien sûr) ainsi que Brian Eno, deux musiciens qui ont sévi au sein du mythique Roxy Music. N'ayant pas encore reçu le nouvel opus au moment de réaliser cette interview, il me semblait donc judicieux de la tramer sur un fil semi-biographique. D'autant plus que cet entretien s'est penché à la fois sur le passé, le présent et l'avenir de l'artiste…

Fils de l'écrivain Honor Wyatt, Robert est né à Bristol, en 1945. Eveillé très jeune à l'art, et en particulier à la musique (à la maison, son père interprétait notamment des œuvres de Bartök ou encore de Hindesmith), Robert tombe paradoxalement sous le charme du jazz… Aussi bien celui de Thelonious Monk, Ornette Coleman que de John Coltrane. Le jazz, c'est d'ailleurs toujours son credo. Davantage que l'avant-gardisme. Pas pour rien que pour enregistrer son dernier elpee, il a également reçu le concours de la tromboniste Annie Whitehead, du saxophoniste Gilad Atzmon, et puis de Karen Mantler, la fille de Michael et de Carla Bley. Si, si, souvenez-vous de ' The Hapless child ', œuvre du couple, devenu depuis des amis, pour laquelle Robert avait également participé. Il travaille d'ailleurs encore régulièrement avec Michael. " Il vit maintenant au Danemark, et a écrit un opéra subventionné par le ministère de la culture de ce pays. J'y chante une chanson, 'Understanding' et tourné la vidéo de cette composition ". Mais le plus troublant procède de la présence de la fille, trente années après celle de la mère. " Karen possède le même type de voix que celle de Carla. En outre, elle joue de l'harmonica et a repris deux de ses titres, qui figuraient sur son album ' Farewell '. Mais c'est vrai que la situation est assez surprenante. On pourra l'écouter live le 8 novembre prochain à Charles-Mézières, dans le cadre de variations opérées sur certaines de mes compositions. Un projet dirigé par Patrice Boyer, qui va impliquer d'autres musiciens comme John Greaves, que je connais depuis fort longtemps, Sylvain Kassap, etc. Ils se sont déjà rencontrés, mais n'ont jamais joué ensemble. " Ce fameux ' The Hapless child ', Kevin Coyne y avait également contribué. Robert et Kevin s'apprécient beaucoup. Ils partagent d'ailleurs des goûts communs pour la peinture et la poésie. Ils ne se voient plus très souvent. Même très rarement. Surtout depuis que Kevin vit en Allemagne La dernière fois, c'était à Londres, il y a quelques années. Mais leur dernière collaboration remonte à 1980, pour l'album de Coyne, intitulé 'Sanity stomp'.

Les peintres et les poètes ont toujours davantage influencé Robert que les musiciens. Ses héros répondent au nom de Picasso et de Miro. Son épouse, Alfreda Benge est d'ailleurs peintre. C'est elle qui réalise les illustrations de ses pochettes. " Mon nouvel album est surtout instrumental. Il comporte des tas de textures et de tangentes, comme dans leur peinture. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire pour un peintre d'inventer les choses qu'il peint. Si tu peins quelque chose, c'est ta vision de cette chose que tu peins. " On entre ici dans le domaine de l'impressionnisme que Robert a toujours voulu traduire dans sa musique… D'ailleurs, lorsqu'il est entré à l'université, c'était pour y suivre des études de peinture. A Canterbury. Il y fait la connaissance des frères Hooper, de Mike Ratledge et de David Sinclair. Tout ce petit monde, rejoint début des années soixante par Daevid Allen et Kevin Ayers, décide de fonder un groupe : les Wilde Flowers. Des rencontres déterminantes qui déboucheront sur la naissance de ce qu'on va appeler la 'Canterbury school' : Soft Machine, Caravan, Hatfield & The North, etc. La Canterbury school ? Pas moyen de savoir si Robert a encore des contacts avec Daevid Allen ou Kevin Ayers. Ce type de question débouche sur un silence lourd d'interrogations. Les interviews de ses anciens acolytes avaient entraîné la même réaction. Quant à l'influence que cette scène a pu avoir aujourd'hui sur des groupes comme Sea & Cake ou Tortoise, il en est flatté. Mais il n'a jamais entendu parler de ces groupes…

Robert joue alors de la batterie et participe au chant. Mais il apprend aussi à jouer du piano du violon et de la trompette. Après avoir enregistré quatre albums, Robert quitte le Soft Machine, qui à ses yeux a pris une trop forte coloration froide et technique. Après avoir commis un premier elpee solo ('The end of an ear') en 1970, travaillé sur ceux de Syd Barrett, Daevid Allen ou encore Kevin Ayers, mis un nouveau groupe sur rails en 1972, Matching Mole, responsable de deux opus, il tombe accidentellement du troisième étage d'un immeuble. Il devient alors paraplégique. Au cours de sa convalescence, il conçoit son deuxième album solo, 'Rock bottom'. Une œuvre qui paraît en 1974. Littéraire et incisive, elle sera consacrée en France par l'Académie Charles Cros. Un disque produit par le drummer du Floyd, Nick Mason, mais dont la sortie a été permise par l'organisation d'un benefit concert. Cet accident va surtout donner une nouvelle orientation à la carrière de Wyatt. A partir de ce moment sa voix va devenir son principal instrument. Un falsetto clair, fragile, bouleversant, qu'il souligne le plus souvent d'un clavier fluide. " A l'origine j'étais un drummer qui chantait un peu ; puis, par la force des choses, je suis devenu un chanteur qui joue un peu de drums ". Et puis sa carrière, qui jusqu'alors s'articulait autour du groupe, va devenir individuelle. Un artiste solo qui va le plus souvent apporter sa contribution aux autres. Et les autres vont bien lui rendre. En plus de trente années, Robert Wyatt a participé à l'enregistrement de tellement de disques, qu'il serait fastidieux de tous les énumérer. Et, encore, en tentant de réaliser cette discographie, on finirait par oublier l'un ou l'autre détail. " Presque toutes les collaborations que j'ai reçues m'ont été proposées. Je ne demande pas non plus à mon entourage. Je suis trop timide pour solliciter les autres. Et même si je trouve génial d'avoir pu participer à autant d'expérience, j'en ai toujours été très surpris. J'essaie simplement de faire ce qu'on me demande. Parce que, par nature, je suis un solitaire. Un peu comme les peintres et les poètes. Ce n'est ni délibéré, ni un plan de carrière… "

En 1974, Robert se retrouve dans les charts britanniques avec l'interprétation retravaillée d'une composition de Neil Diamond, ' Im a believer''. Ce sera le début du conflit avec Virgin. " En fait, je n'imaginais pas ce que le label allait faire une utilisation commerciale de cette chanson. J'aimais beaucoup Virgin lorsqu'il était à l'échelle humaine. Mais manifestement, c'était devenu leur nouvelle ligne de conduite. Je n'ai jamais été dans le monde commercial. Je n'ai jamais considéré le business comme une fin en soi. J'ai toujours éprouvé des difficultés à communiquer avec l'industrie musicale. Ma conception de la culture est totalement étrangère à ce concept. Il est éprouvant de constamment devoir face aux pressions de managers qui veulent un hit ou quelque chose comme cela. Du moment que j'ai assez pour vivre décemment et accueillir mes amis, ça me suffit ".

En 1975, Robert participe également à un projet consacré à la musique contemporaine : ' Voices & instruments ' de Ian Steele et John Cage. Puis enregistre un post-scriptum à ' Rock Bottom ', ' Ruth is stranger than Richard '. C'est aussi à cette époque qu'il commence à se passionner par la politique et qu'il s'inscrit au parti communiste. Il considère ce mouvement comme la seule réelle alternative au changement. Dans le même temps, Wyatt passe par un état de doute généralisé. Il a l'impression que ses chansons, quels que soient les sujets qu'il aborde, ne changeront jamais la vie des personnes, et qu'elles servent uniquement à flatter son ego, voire à lui faire passer le temps. Il ne faut pas non plus oublier qu'au cours de la seconde moitié des seventies, le mouvement punk est en pleine explosion. Et la prog en plein marasme. Enfin, son état de santé semble de moins en moins compatible avec le côté harassant de la vie en tournée. Tout ceci explique le quasi silence de quatre années qui vont suivre. Et c'est paradoxalement la new wave qui va lui rendre des couleurs. La new wave intellectuelle et engagée, bien sûr. Celle des Raincoats (NDR : il participe à un titre de l'elpee ' Odyscape '. Sans oublier d'Elvis Costello qui lui écrit les lyrics de ' Shipbuilding ' (NDR : un pamphlet contre la guerre des Malouines). Wyatt commence alors à changer de fusil d'épaule, en manifestant davantage de sympathie pour la chanson pop. " Depuis que j'ai découvert la beauté de cette musique à la fois simple et populaire, j'ai une admiration pour les bons musiciens pop ". On le retrouve ainsi chez Working Week ou Scritti Politti, mais c'est aux côtés de Ben Watt, le futur leader d'Everything But The Girl, qu'il va se monter le plus actif. Dans le même registre, il reprend même en 1984, le célèbre ' Biko ' de Peter Gabriel, hymne à la gloire d'un martyr de la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud.

Une constatation s'impose cependant, au cours de cette période, Robert n'en rate pas une pour crier tout haut ce que tout le monde pense tout bas, tout en affichant ses convictions politiques. Le plus bel exemple viendra de ce coffret de quatre singles, réunissant notamment des adaptations d' ' Auroco ', chant chilien dénonçant l'extermination des Indiens par les latino-américains, de ' Cainamera ', l'hymne national cubain, ' Strange fruit ', qui pleure les lynchages racistes perpétrés dans le sud de l'Amérique, ' Stalin wasn't Stallin ', chant de propagande pro stalinien, et une version très émouvante du ' At last I'm free ' de Chic. Des titres qui vont se retrouver sur l'album rouge, ' Nothing can stop us '. Le tout ponctué de la bande originale du film ' The Animals ', une œuvre cinématographique qui dénonce la cruauté envers les animaux, notamment dans le domaine de la recherche médicale. Paradoxe, Robert déclare ne pas être un 'protest singer', même si d'une certaine manière, il proteste. " Quand vous écrivez des chansons, ce qui se trouve dans les journaux au moment même me vient directement à l'esprit. C'est instinctif. Je ne suis pas rebelle, mais si les politiciens faisaient correctement leur job, les artistes ne devraient pas défendre le droit des peuples à la dignité. Je ne crois pas que les artistes puissent changer quoique ce soit au monde, mais quand on est conscient de certaines choses, on écrit des textes et le sujet vient naturellement ". Oui mais comment comprendre que des covers puissent refléter un sentiment personnel ? " Tout ce que je fais est personnel. Même mes reprises. Je pense que tout dépend de l'interprétation qu'on leur donne. Je pense qu'on peut tomber amoureux de certaines idées ou de certaines personnes. C'est une expérience très subjective. Et je reste fidèle à cette expérience ". Cette phase aboutit à l'enregistrement de ' Old Rottenhat ', un album minimaliste et douloureux, partagé entre chroniques acerbes et politiques, et plages limpides et aériennes. Un nouveau chef d'œuvre qui va pourtant passer inaperçu. Et six ans plus tard, c'est à dire en 1991, il remet le couvert avec ' Dondestan ', un disque sans doute plus abstrait et oppressant, mais toujours aussi bouleversant. Au cours de cette nouvelle pause, on n'avait cependant retrouvé sa trace que lors d'une rencontre avec Ryûichi Sakamoto et Brian Wilson des Beach Boys. Et en 1992, il atteint le paroxysme de sa période minimaliste sur l'EP 4 titres ' A short break ', dont il a réalisé l'enregistrement à la maison. Faut dire que Robert n'a jamais roulé sur l'or. " J'ai longtemps vécu dans la pauvreté. La pauvreté financière, pas de l'esprit. Mais aujourd'hui, je suis un peu moins pauvre (rires) ".

Au milieu des nineties, Robert commence à être de plus en plus attiré par les expérimentations technologiques. On le retrouve ainsi sur l'album d'Ultramarine (' United Kingdoms ') et de Millenium (' A civilized world '), un disque enregistré en Belgique, sous la houlette du maître ès techno, Jo Bogart, alias Technotronic. Fin 95, il chante trois titres du très beau ' Songs ' de John Greaves, avant de concocter ' Schleep ', un long flirt entre le jazz et la musique contemporaine, auquel participe Philip Catherine, dans des conditions forts similaires à son nouvel opus. Détail, mais il de l'importance, les sessions d'enregistrement de ' Cuckooland ' ont été opérées en deux fois. " Je me suis basé sur le timing des elpees. Les Cds sont trop longs ". (NDR : à mon humble avis, il devait parler d'un double elpee, puisque ce nouveau CD dépasse allègrement les 75'). Au même moment, une compilation consacrée à Wyatt vient également de paraître : ' Solar burn for you '. " Si ces deux disques sortent en même temps, c'est une pure coïncidence. Hormis une démo et deux nouvelles chansons enregistrées en compagnie de Hugh Hopper (NDR : un ancien Soft Machine !), le reste réunit des archives qui datent de plus de 30 ans : des sessions réalisées pour l'émission Top Gear de la BBC, la bande sonore d'un film expérimental, et un film tourné à la même époque… 

Pour Wyatt, le rock ne représente pas un véritable véhicule de l'expression personnelle. Bien sûr, il porte un intérêt évident à la musique, mais craint le narcissisme contraint de l'industrie. Il se considère simplement comme un chanteur, affectionnant emballer convenablement une chanson en fonction d'une qualité dépendante de la sélection et du contrôle de ses ressources ; et s'il a parfois choisi de s'exprimer avec une attitude politique consistante, il refuse d'entrer dans une catégorie, préférant se mêler à la foule, tel un guetteur anonyme. Pourtant, aucun autre artiste que lui n'est capable d'aborder l'abstraction avec autant d'humilité et de charme. C'est sans doute ce qui le rend aussi intemporel.

Robert Wyatt

Cuckooland

Écrit par

A l'instar de " Schleep ", son précédent opus, " Cuckooland " été enregistré dans les studios de Phil Manzanera, à Londres. Si Philip Catherine n'est plus de la partie, la tromboniste Annie Whitehead ainsi que les deux ex Roxy Music, Brian Eno et Manzanera y apportent leur contribution. Tout comme Paul Weller, David Gilmour (le guitariste du Floyd) et surtout Karen Mantler. La fille de Michael et de Carla Bley chante (NDR : dans un registre tellement proche de sa maman), joue un peu de saxophone et se réserve l'harmonica. A l'instrument chromatique, elle affiche d'ailleurs avec une sensibilité digne de Toots Thielemans. Et elle nous en fait la plus belle démonstration sur " Life is sheep ", le meilleur fragment de l'opus. Un disque pour lequel Robert fait un retour au jazz et aux sujets politiques. Pour le jazz, ce n'est guère étonnant, puisqu'il le pratiquait déjà 30 ans plus tôt. Mais un jazz mâtiné de pop, un peu comme sur les chefs-d'œuvre " Rock bottom " et " Ruth is stranger than Richard ". Pour la politique, non plus, lorsqu'on connaît sa préférence pour la couleur rouge. Mais si à l'origine, son épouse se contentait du design des pochettes, depuis 3 albums (" Dondestan ", " Schleep " et ce " Cuckooland "), elle participe de plus en plus activement à la confection des textes. Et dans ce domaine, sa vision du monde contemporain est encore plus critique. En outre, elle commence également à écrire la musique. Et on ne s'en rend pas compte, tant le couple est devenu fusionnel. Si Robert joue davantage de cuivres, il se réserve, bien sûr, l'essentiel des parties vocales. Depuis qu'il est devenu paraplégique, il considère d'ailleurs sa voix comme son principal instrument. Faut dire que son falsetto est toujours aussi bouleversant. Bref, nonobstant ses 58 balais, Rober Wyatt vient encore de commettre un album intemporel et incontournable.

 

Robert Wyatt

EP´s

Écrit par

Robert Wyatt fut un batteur d’exception, talent qu’il manifesta aussi bien au sein des Wilde Flowers, du Soft Machine ou de Matching Mole, qu’en tant que collaborateur de studio; une fonction qu’il a d’ailleurs exercée pour une foultitude de musiciens. Devenu paraplégique après être tombé du quatrième étage d’un immeuble, Robert se concentra, dès 1974, sur la composition et le chant, s’imposant comme un des auteurs-compositeurs-interprètes majeurs de la musique progressive des années 70, mais également comme un modèle aussi vivant qu’essentiel pour les générations suivantes.

Les cinq EP’s qui composent ce box embrassent la plupart des compositions les plus accessibles de son répertoire, compositions qu’il a enregistrées au cours des vingt-cinq dernières années, dont une majorité sont sorties en single.

On retrouve ainsi sur le premier CD, cinq fragments dont une version inédite d’ " I’m a believer ", composition de Neil Diamond immortalisée par les Monkees en 1966, sa flip side, " Memories ", ainsi que la cover de Chris Andrews, " Yesterday man ". Cinq titres également sur le deuxième morceau de plastique, et notamment le célèbre " Shipbuilding ", pamphlet né de la plume d’Elvis Costello et de Clive Langer, qui s’attaquait au " tatchérisme ", en plein conflit des Falklands. Un classique dont l’interprétation de Wyatt a été remasterisée pour la circonstance, et qui est assorti, à l’instar du 12 inches original, de " Round midnight " et de " Memories of you " … Le troisième morceau de plastique se penche sur la philosophie marxiste de Wyatt, à travers les hymnes chiliens " Yolanda " et " To recuerdo Amanda ", un extrait de " Work in progress ", " Amber and the Amberines ", véritable réquisitoire qui dénonçait la mainmise du capitalisme yankee sur la ville de Grenade ; et puis l’adaptation du hit de Peter Gabriel " Biko ", histoire d’un poète et militant noir sud africain, que l’apartheid avait permis de torturé, puis d’assassiner en 1977. La quatrième plaque reprend intégralement la bande sonore du film " Animals ", œuvre cinématographique qui fustigeait la cruauté envers le animaux, et en particulier celle exercée par la recherche médicale. Quant au cinquième disque il propose quatre versions tantôt trip hop, tantôt drum’n bass de fragments commis par Wyatt en 1997, sur l’elepe " Schleep ".

Pour Wyatt, la musique ne représente pas un véritable véhicule de l’expression personnelle. Bien sûr, il lui porte un intérêt tout particulier, mais craint avant tout d’être récupéré par le narcissisme de l’industrie. Il se considère simplement comme un chanteur qui, en fonction de son inspiration, prend plaisir à soigner la mise en forme de ses chansons ; et s’il a parfois choisi de s’exprimer avec une attitude politique prolétaire, il a toujours refusé d’adhérer à un mouvement quelconque,  préférant se mêler à la foule, tel un fureteur anonyme. Ce qui explique, sans doute pourquoi, malgré ses 54 piges, il est toujours en phase avec le temps présent…

 

Robert Wyatt

Schleep (1998)

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Pour concocter son nouvel elpee, Robert a reçu le concours d’une pléiade de musiciens réputés. Notamment Paul Weller, Philip Catherine (NDR : oui, oui, celui qui vient de chez nous !), le saxophoniste Evan Parker, la tromboniste Annie Whitehead ainsi que deux ex Roxy music, Brian Eno et Phil Manzanera. L’album a d’ailleurs été enregistré dans les studios de l’ancien guitariste du groupe mythique de Bryan Ferry. Après avoir mené de multiples expérimentations dans des styles musicaux différents, Robert semble avoir fait un bond d’un quart de siècle en arrière. Hormis le premier fragment de l’opus, frappé de la griffe Manzanera, le reste de l’œuvre reprend un long flirt entre le jazz et la musique contemporaine, engagé sur les remarquables " Ruth is stranger than Rihard " et surtout " Rock bottom ", une symbiose complexe, mais bourrée de feeling que raffine le falsetto douloureux et intimiste de Wyatt…

 

Robert Wyatt

Nothing Can Stop Us

Pour Robert Wyatt, la démocratie a toujours été un mensonge, un oasis de paroles libres et un océan de misère réprimée. C'est sans doute habité par ce sentiment de frustration et puis par dégoût du ‘thatchérisme’ qu'il décide d'adhérer à la philosophie marxiste en 1979. Au cours de cette année, il entreprend ainsi l'enregistrement de toute une série de singles plus rouges les uns que les autres. Ce sont d'ailleurs la plupart de ces titres qui figurent sur "Nothing Can Stop Us", dont l'elpee était paru en 1982. Depuis "Arauco", air chilien dénonçant l'extermination des Indiens par les latino américains, à "Shipbuilding", chanson écrite par Costello à l'occasion du conflit des Falklands, en passant par "Caïmanera", hymne national de Cuba, "Born Again Cretin", protest song dénonçant l'emprisonnement du leader de l'ANC, "Strange Fruit" de Billy Holiday qui pleure les victimes des lynchages racistes dans le sud de l'Amérique, "Stalin wasn't Stallin" et "The Red Flag", chants de propagande communiste; et puis surtout l'adaptation tellement bouleversante de la meilleure composition de Chic, "At Last I Am Free"...