Le dernier combat de Malween…

Malween est le projet emmené par Julien Buys, auteur, compositeur et interprète, originaire de Nantes. Julien a quitté le monde de la finance, sans regret, en 2017 pour devenir comédien voix-off le jour et chanteur/guitariste a sein de différents projets…

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Le venin de Judith Hill...

Chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste, Juidith Hill, sortira son nouvel opus, « Letters From A Black Widow » le 12 avril 2024. Un album taillé en 12 pièces qui présente une histoire fascinante oscillant de la douleur privée à la transcendance…

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From Grey

From Grey dépoussiéré…

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From Grey distille une musique folk où la nostalgie, la folie et l’espoir bataillent, s’opposent, s’accordent.

Au milieu de ballades mélancoliques et d'accès de nerfs, on navigue entre photos délavées de l'enfance laissée derrière soi et portraits d'êtres à la dérive ou ayant simplement largué les amarres.

Dans la plus pure tradition du songwriting et sur des textes en anglais, From Grey intègre dans son folk suranné, harmonica, funambule, slide vagabonde, tambour de fanfare et salves électriques. Un road trip sauvage, sur des routes désolées, au milieu des grands espaces.

Le groupe est désormais un trio composé de Ronan Kéromnès, Stéven Rougerie et Nicolas Delaqueze.

Quand on écoute From Grey, on pense immédiatement à Neil Young, Tom Waits et Nick Cave, à travers des compositions inspirantes, bluesy et lumineuses.

Le nouvel elpee, "To Dust" a été enregistré au Lonesome Studio à Blain alors que le mixage et le mastering ont été réalisés par Laurent Ballot et Stéven Rougerie.

Extrait de ce long playing, "Billie" est en écoute ici

 

 

Sweeping Promises

Good living is coming for you

Écrit par

Sweeping Promises est un duo réunissant la chanteuse/bassiste Lira Mondal et le guitariste/batteur Caufield Schnug ; et « Good living is coming for you » constitue son second elpee. Il fait suite à « Hunger for a way out », publié en 2020. La paire a longtemps sévi sur la scène DIY De Boston, avant de s’installer à Lawrence, dans le Kansas.

Première constatation, la voix de Lira est aussi haut-perchée que celle de Kate Pierson et/ou de Cindy Wilson, lorsque qu’elle est dédoublée par la technique de l’overdubbing. Et quand la musique devient sautillante, on ne peut s’empêcher de penser aux B-52’s. A l’instar du titre qui ouvre l’opus, « Eraser », de « Connoisseur of salt » à la guitare ‘hoquetante’ et de « Throw of the dice », abordé dans l’esprit d’une compo de new wave dansante.

Mais, en général la musiques s‘avère plutôt minimaliste (une sixcordes, une basse, une batterie et des synthés vintage, nonobstant l’intervention fugace d’un saxophone sur « Walk a place »), ludique ou rugueuse (la guitare), alors que les textes vilipendent le capitalisme…

The Laundromat Chicks

Lightning Trails

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Laundromat Chicks est un quatuor issu de Vienne et « Lightning Trails constitue son deuxième elpee. Il fait suite à « Trouble », paru en juin 2022. Agé de 19 printemps, Tobias Hammermüller en est le chanteur/guitariste, mais également le leader. Sept plages figurent sur ce mini elpee, dont la musique indé évoque, tour à tour, The Reds Pinks & Purples, Belle & Sebastian, les Pastels, Kings of Convenience ou Feist, alors que lorsque la section rythmique devient offensive, on ne peut s’empêcher de penser à Wilco.

Des guitares ‘jangly’ ondoyantes, parfois traitées en slide, à l’instar du titre qui ouvre le disque, « Sunday mystery », de la mélancolie douce, une section rythmique feutrée mais efficace et circonstanciellement un filet de clavier vintage alimentent de jolies mélodies interprétées d’une voix détachée, douce et indolente par Tobias…

Rafraîchissant !

 

The Laundromat Chicks

Les sentiers lumineux de The Laundromat Chicks

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Après avoir publié "Trouble", The Laundromat Chicks nous propose son second elpee, "Lightning Trails", que Tobias Hammermüller, a produit avec Martin Rupp (Jansky).

Loin des ordinateurs et des boîtes à rythmes, le groupe autrichien a enregistré sept morceaux dans une petite maison de Basse-Autriche, que les musiciens visitent régulièrement. Des guitares désaccordées, de légers morceaux de piano, des sons flous, ces morceaux n'ont rien à envier aux premières œuvres de Belle & Sebastian, mais aussi de Kings of Convenience et Feist.

Dans ses chansons, Tobias Hammermüller crée des mondes surréalistes, pour lesquels le jeune homme de 19 ans s'inspire de vieux films pour les entrelacer avec des histoires de la banlieue de St. Pölten.

"Lightning Trails" sortira ce 16 juin 2023.

Et le nouveau clip, « Let’s do this », est disponible ici

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page artiste en cliquant sur le nom du groupe dans le cadre ‘Informations complémentaires’.

 

Roméo Elvis

Tout peut arriver

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Alors que son dernier et excellent opus, « Chocolat », avait été abordé sous un angle plus pop, « Tout peut arriver » en revient à un format hip hop.

Près de deux ans après avoir été accusé d’agression sexuelle (cette plainte lui coûtera d’ailleurs son contrat chez Lacoste et un featuring avec Damso), ce troisième LP semble lui servir de thérapie, puisque qu’il aborde particulièrement des thématiques liées à la remise en question. En n’oubliant pas d’y apporter ce soupçon d’autodérision qui lui est propre !

Mais pas que, puisque parmi les seize titres de ce long playing, certains sont ouvertement autobiographiques (« Maquette »). Et puis d’autres adressent un pied de nez ses détracteurs qui le pensaient définitivement hors de course à cause de cette histoire (« Flanchin »). Le second degré n’a pas été négligé, à l’instar de « Radio Culture Bruxelles » au cours duquel il caricature, sur fond humoristique, la puissance fragile des médias.

Fer de lance de la nouvelle scène hip-hop, le frangin d’Angèle, conçoit ce disque de manière plus homogène et introspective que son précédent opus ; son énorme succès et ses nombreuses collaborations lui ayant laissé, finalement, comme un goût de trop peu. L’unique invitée sera d’ailleurs ici sa grand-mère, mamie Pilou, sous la forme de l’enregistrement d’une conversation téléphonique avec son petit-fils (« Skit Mamy »).

Soutenu par ses fidèles comparses Vynk, PH Trigano, Dee Eye, Myd, JeanJass, Florent Jeunieaux, Todiefor, Seezy, Vladimir Cauchemar, Jonathan, Martey ou encore BBL, Roméo produit sur la majorité des titres de ce « TPA ».

Grâce à son flow hypnotique et ses textes caustiques dispensés d’un baryton puissant sur un ton nonchalant, le Bruxellois de souche s’amuse en dévoilant ci et là des pans de vie et des états d’âme que seuls les vrais fans apprécieront, mais qui lui permettent de revenir aux fondamentaux.

Opérant une courbe à 180°, ce nouveau format personnel et intimiste est un pamphlet ambitieux d’autocritiques, moins formaté radio et donc davantage éloigné pour le néophyte, déstabilisant ceux qui l’on découvert sous un autre jour en écoutant « Chocolat ».

Les autres y verront le reflet d’un égo surdimensionné et une forme de narcissisme qui semble bien lui coller à la peau.

La question essentielle est de savoir si au travers cet ouvrage musical, sa note personnelle reflète quelque chose de plus juste… Mais au fond, tout peut arriver, n’est-ce pas ?

Laundromat Chicks

Le trouble de Laundromat Chicks

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Laundromat Chicks c’est le projet de Tobias Hammermüller, et il publiera son premier long playing « Trouble », ce 17 juin 2022.

L’Autrichien s'est inspiré du son indie rock des années 2010 (Snail Mail, Chastity Belt, The Babies, Best Coast, The Drums) et de nombreux tubes new wave (Aztec Camera, Psychedelic Furs, Echo and the Bunnymen, Prefab Sprout) pour créer sa twee-pop/jangle-pop. Les lignes de texte sont largement inspirées de citations de films. Il affectionne particulièrement les anciennes bandes d'Éric Rohmer et de Wim Wenders, ainsi que les films du Nouvel Hollywood/Nouvelle Vague, car ils traitent souvent de crises d'identité et d'évasion, tout comme ses chansons.

En attendant, il nous propose son single, « You're on the Line », issu de cet elpee, et le clip est disponible

 

 

 

Jaromil Sabor

Mount Vision

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Sous la forme du vinyle, « Mount visions » est illustré par un tarot divinatoire signé Inaniel Swims. Et franchement, il est superbe ! Passons maintenant au patronyme de ce projet imaginé par Loïk Malle, un Bordelais aujourd’hui établi à Paris. Cette appellation (pas nécessairement contrôlée, même si elle émane de la Gironde…) s’inspire du personnage central d’un roman de Milan Kundera (‘La vie est ailleurs’) et d’une expression favorite du capitaine Haddock (‘Mille sabords’), mais surtout reflète l’esprit en effervescence de l’artiste concepteur qui apprécie autant les jeux de mots que les anagrammes.

Penchons-nous maintenant sur cet elpee. Le sixième de Jaromil Sabor ! Pour lequel, Loïk a reçu le concours de quelques collaborateurs qui se partagent, violons, flûtes, trompettes, basse, batterie et guitares, orgues, sans oublier les chœurs. Et vu la richesse instrumentale, on ne peut s’empêcher de penser à Love, groupe psychédélique californien qui a surtout sévi de 1966 à 1973.

Le long playing s’ouvre par « On my mind », une plage aux cordes de gratte byrdsiennes et à la mélodie rencontrée au cœur d’une House of Love. Des cordes chatoyantes qu’on retrouve sur l’alerte « Red sun ». Et « Lucky stone » est imprimé sur un tempo encore plus enlevé. Sur le slow mid tempo « Ruin of waves », la voix de Loïk emprunte le timbre de Robin Proper Sheppard (Sophia), sous reverb. « Wizard of rain » baigne dans une sorte de pop/folk élégante mais acidulée. « Photograph » invite à la valse alors que l’instrumentation s’enrichit au fil du sillon. « Fountain heart » est dominé par un orgue suranné, quasi religieux, dans l’esprit du classique « A whiter shade of pale » de Procol Harum. « Let me drinks come true » s’autorise une incursion dans le noisy/rock. La fin de l’album et un peu plus délirante. Ainsi, ritournelle, « Sallin’ on the piper maru » trahit des réminiscences empruntées à Gorky’s Zygotic Mynci alors que le final très sixties « Jasmine harvest », malgré de belles cordes et une jolie mélodie, dérape soudain dans une forme de chaos organisé, à la manière des Fab Four (« A day in the life » ?), avant de reprendre le cours de ses idées….

Roméo Elvis

Chocolat

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Fils du chanteur Marka et de la comédienne Laurence Bibot, Roméo s’est affranchi de son pote Le Motel (dont l’ombre plane cependant encore sur la plage d’ouverture, « Intro ») en publiant un recueil de ‘poésies’ urbaines baptisé « Chocolat ».

Le titre de l’album n’a évidemment pas été choisi au hasard ! Il évoque (mais pas que !) ce rapport intime que le Belge entretien avec cette friandise. Et quoi de plus normal que de mettre en exergue la belle capitale lors d’un « Bruxelles », chanté dans les deux langues nationales en compagnie de Zwangere Guy, preuve que les tensions linguistiques n’existent que par ceux qui les créent.

Les collaborations sont nombreuses et s’internationalisent : Todiefor, Vladimir Cauchemar, Matthieu Chedid, Témé Tan ou encore Damon Albarn (Blur). Pas étonnant puisque le gaillard a acquis une certaine expérience en côtoyant, notamment, L’Or du Commun, Caballero & JeanJass, Angèle (évidemment), Lomepal, Thérapie Taxi ou encore HER…

Le frère d’Angèle s’offre le luxe de proposer un album varié et (réellement) engagé. Introspectif aussi lorsqu’il évoque ses ruptures à travers « Malade », « Parano » –morceau au cours duquel la griffe de -M- colle parfaitement à l’univers du rappeur tout en lui apportant une touche atmosphérique– ou encore le punchy « Dis moi » (et ses beats répétitifs), sans oublier ses amours au « Soleil » (chaleureux, rayonnant et positif), son succès « Solo » ainsi que « Normal » révélant ses rapports avec certaines substances illicites comme le souligne le titre maître…

Si la plupart des compositions n’apportent en réalité pas grand-chose, elles feront à coup sûr le bonheur des adolescents dans les cours de récréation qui y verront là un bon sujet de conversation. D’autant plus que l’absence de fine dentelle risque certainement d’alimenter leurs fantasmes (« T’es bonne »)...

Pour celles et ceux dont l’oreille est plus fine et exigeante, l’exercice devient réellement intéressant lorsque l’artiste s’y montre pourfendeur de la noble cause. A l’instar de « Cœur des hommes » qui traite de la xénophobie et du racisme sur les réseaux sociaux ou par ses prises de positions catégoriques, comme sur « Belgique Afrique » qui se penche sur le passé colonial de la Belgique...

Bref, un disque qui constitue un patchwork de ce qu’il y a de mieux et de pire dans le genre…

Avis aux amateurs !

Roméo Elvis

Quand un rêve se réalise…

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Ce samedi 20 avril, Roméo Elvis se produit à Forest National. 8 500 personnes sont attendues. Le concert est donc soldout. Hier, il entamait sa tournée au Zénith de Paris. Roméo reconnaît d’ailleurs y avoir été impressionné, mais que, ce soir, il est chez lui à Bruxelles. Il vient de publier son véritable premier album, « Chocolat », il y a 8 jours à peine et il est déjà numéro 1 des ventes en Belgique et 3 dans l’Hexagone. Chouette initiative, le public bénéficie d’une distribution gratuite de chocolat, à l’entrée. 

L’Or du Commun et Lord Gasmique assurent les supporting acts.

Agé de 20 printemps, Stéphane-Antoine Eklou a choisi pour patronyme Lord Gasmique. Il est soutenu par un second Mc’s et un préposé aux manettes, planté derrière une table placée à droite. Pendant 20 minutes, il va parler d’or, inviter l’auditoire à lever les mains en l’air, devant une fosse encore dispersée, mais déjà bien en forme…

L’Or du Commun embraie. Un set plus court, mais dispensé dans le même esprit que celui accordé à l’AB, ce 12 avril (voir compte-rendu ici). Quelques moments forts : « Truman show » et surtout « Homosapiens » qui va encore mettre le feu à l’auditoire ; mais pas de smartphones ouverts pendant « Telephone », pour recréer le fameux tapis d’étoiles…  

Roméo Elvis s’est établi près de Forest et avait un jour imaginé qu’il allait remplir FN. Son rêve s’est donc réalisé.

Un grand rideau jaune masque l’arrière de la scène. Sous les cris, les applaudissements et les infrabasses qui résonnent derrière la tenture qui finit par tomber, Roméo crie ‘Bruxelles ‘. Il est attaché à un harnais, balance les pieds, et atterrit à l’avant du podium. Un immense écran de lumière inonde les planches. Ses musicos sont perchés sur deux estrades lumineuses. Celle de droite héberge le drummer Sammy Wallens et Victor Defoort à aux claviers. Celle de gauche, Lennard Vink (NDR : un Néerlandais) aux claviers et Benoît -Asian Rocky - Do Quang aux machines. Ces trois derniers se consacrent également, suivant les circonstances, aux grattes (basse ou guitare). Deux d’entre eux et Roméo vont même conjuguer leurs six cordes sur « Drôle de question ». 

Le titre maître de son elpee ouvre le show. Elvis nous réserve ensuite un « Dessert » gouteux et savoureux. Chaud-boulette, le public réagit au ¼ de tour. On est loin des petits concerts accordés en compagnie de ses potes de Motel, devant une centaine de personnes, et pour lesquels la setlist était calée dans un ordinateur. De gros moyens ont été mis en œuvre pour rendre ce concert exceptionnel (light show, vidéos, scène mobile rectangulaire manœuvrée par les fils métalliques depuis le plafond, susceptible de se transformer en écran ou rampes de spots). Pendant « Respirer », « Normal » et « Parano », calligraphiés, les titres s’inscrivent un peu partout sur les écrans en arrière-plan. Sur ce dernier morceau, le fils de Marca et de Laurence Bibot vient au bord du podium pour libérer son flow aux paroles poétiques. Le refrain de « Bébé Aime La Drogue » est repris en chœur par la foule. Premier invité, casquette blanche vissée sur le crâne, Zwangere Guy participe à l’interprétation de « Kuniditdoen (« We Zijn Overal »). L’union fait la force, vive la Belgique ! Le setlist recèle de larges extrais de « Chocolat », mais également des classiques issus des Eps « Morale », « Morale 2 » et « Morale Deluxe ». « Pogo » (NDR : une plage chantée en duo avec M, sur disque) provoque inévitablement cette danse virile dans la fosse. Génial ! Roméo se roule au sol, comme s’il se débattait pour échapper à des démons intérieurs. Sa sœur, Angèle, est bien sûr de la fête. Ils apparaissent, tous deux, en haut de la scène mobile. Elle et son frangin se partagent les vocaux sur deux compositions plus paisibles, « J’ai Vu » et « Tout Oublier ». La foule est alors aux anges.

Autre guest, Lomepal vient booster «1000 Degrés ». Et en rappel, « Malade » va littéralement retourner la salle. Pour votre serviteur, c’est le concert de l’année.

Setlist : « Chocolat », « Dessert », « Bébé Aime La Drogue », « Respirer », « Drôle de Question », « Les hommes Ne Pleurent Pas », « Kuniditdoen (« We Zijn Overal ») », « Normal », « Pogo », « J’ai Vu », « Tout Oublier », Lenita », « Dis-Moi », « Parano », « 300 », « 1000 Degrés », « Tu Vas Glisser », « Trois Etoiles », « Ma Tête »

Rappel : « Bruxelles Arrive », « Nappeux », « Malade ».

(Organisation : Back In The Dayz)

Thierry Crommen

Versions originales

Écrit par

Thierry est un musicien belge. Il jouit d’une solide réputation. Agé de 48 ans, c’est un spécialiste de l'harmonica. Non seulement il possède une technique irréprochable, mais il est également très créatif. Son talent et son discernement devraient, sans aucun doute, lui permettre un jour de devenir le digne successeur de Toots Thielemans. Il joue de cette musique à bouche depuis plus de trente ans. Se maîtres répondent aux noms de Toots, bien sûr, mais également de Stevie Wonder et du Français Jean-Jacques Milteau. Il possède l'âme et le cœur du musicien mais sa tête est aussi bien faite, puisque ce psychologue est diplômé de l'université de Liège. De 1988 à 96, il a apporté sa collaboration au chanteur français Michel Fugain. Il a aussi travaillé auprès de nombreux artistes belges, parmi lesquels figurent Fred and the Healers, Clouseau, Froidebise, Pierre Rapsat et Johan Verminnen. Il y a quelques années, il a monté un trio particulièrement apprécié dans l’univers du jazz, en compagnie du guitariste Chris De Pauw et du pianiste Erno. En 2005, le contrebassiste Achim Tang est venu enrichir le line up, qui est ainsi passé à un quartet. Instrumental, cet elpee brille par sa diversité. Les compos sont toujours mélodieuses et les instruments acoustiques sont au service de l'ensemble. Les quatre acteurs manifestent une cohésion irréprochable.

Le chanteur Sanseverino vocalise et joue de la guitare manouche sur "Démolissons les mots", une plage qu’il a écrite avec Thierry. Chris De Pauw signe "Volte-face", une belle occasion pour lui de siéger derrière le piano lors d’un montage instrumental assez complexe, théâtre de changements de rythmes et d'atmosphères multiples. Au passage, Tang se divertit à la basse sur le thème hispanisant créé par le piano. D'une manière uniforme, les mélodies sont riches et accrochent instantanément l'oreille. Le tendre et doux "La marche" en est la plus belle démonstration. "Gigue de Krommenc'h" est issu de la plume de Froidebise. Un morceau allègre qui nous entraîne dans une farandole guillerette bretonne. L’éclectisme de cet opus oscille également entre la légèreté manouche ("Boplubie") au climat oriental. Sur "Zayak", tout d’abord. Un titre hypnotique issu du répertoire de Karim Baggili, un chanteur jordano-yougoslave venu colorer l’expression sonore des cordes de son oud, un luth moyenâgeux! Pour "Hora Lautareasca", ensuite. Sur des accents slaves, Karim invite l'harmoniciste américain Bill Barrett à échanger des phrases à l’instrument chromatique et diatonique. Enfin, pour ne pas oublier son long parcours opéré auprès de Michel Fugain, il accorde une version colorée et très personnelle de "Je n'aurai pas le temps". Une fresque instrumentale de grande qualité!

Romane Serda

Après la pluie

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Enregistré à Londres, ce deuxième disque solo de Romane Serda arbore fièrement un autocollant vantant les ‘12 superbes chansons écrites par Renaud et mises en musique par Romane’. On se sent quand même un peu obligé de démentir cette ronfleuse affirmation. Il suffit d’écouter le lamentable « Les bobos » (un des derniers tubes de M. Séchan) pour se rendre compte que l’inspiration lyrique de Renaud est tarie. Il ne fait pas mieux ici, se contentant de rimes paresseuses comme lors de cet hommage à Bob Dylan : ‘Je sais que ton père était fan d’un certain Robert Zimmerman, d’où ce prénom de gentleman, Dylan’. Le reste est au diapason, illustrant une uniforme succession de ballades pop-rock, jouées pépère par des requins de studio londoniens et martelées par le phrasé répétitif (et agaçant) de Romane Serda. Néanmoins, cet efficace produit d’industrie lourde risque de squatter les ondes F.M. pendant un petit temps.



Romano Nervoso

Une faim de loup…

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Les papes autoproclamés du spaghetti rock ont publié un nouvel opus, en février dernier. Intitulé « I don’t trust anybody who doesn’t like rock and roll », ce troisième opus a été mis en forme par le célèbre producteur Pelle Gunnerfeldt qui a notamment bossé pour The Hives, The Knife et Peter Björn. Il y a 5 ans que la formation n’avait plus mis les pieds au Salon de Silly. La soirée promet d’être ‘Sex, drugs and rock’n’roll’.

The Glücks assure le supporting act, un duo ostendais réunissant la drummeuse Tina et le gratteur Alek. Particulièrement populaire et considérée comme le combo le plus rock’n’roll au Nord de la Belgique, la paire est programmée lors de la plupart des festivals estivaux. A son actif trois elpees, dont le dernier s’intitule « Run amok » (NDR : le mot ‘Amok’ est issu du malais ‘amuk’ qui se traduit par ‘rage incontrôlable’, un terme récupéré par les Britanniques pour décrire le comportement meurtrier sans discernement…) Le couple va nous en proposer de larges extraits, ce soir.

Il doit y avoir plus ou moins 200 âmes dans le Salon. « Why Do I Love You » entame le set ; c’est également le morceau qui ouvre le dernier long playing. La frappe de Tina est sauvage, tribale même, un peu dans l’esprit des Cramps, voire de The Experimental Tropic Blues Band, mais à la sauce noir-jaune-rouge. Garage/punk/rock, la musique est chargée de testostérone, brute de décoffrage, sans concession. Elle évoque tour à tour celle de Ty Segall, des Stooges, de Metz et même du Clash ! Le tandem est particulièrement fusionnel. D’un simple hochement de tête ou d’un regard, ils se comprennent instantanément. Alek est intenable aux cordes et quand il n’ondule pas sur place, il vient régulièrement affronter sa partenaire dont le traitement infligé aux fûts est impitoyable. Quand il hurle pour libérer toute sa rage, le spectre de Jon Spencer rôde. Et lorsque Tina se consacre au chant, à l’instar d’« Uninvited », l’expression sonore vire au psychédélisme voire à la noisy. La température grimpe inévitablement au fil du show qui s’avère finalement, une excellente mise en bouche, avant la tête d’affiche…   

Setlist : « Why Do I Love You », « Uninvited », « Cu Cu Cool », « Youth On Stuff », « Kill The King », « Tough Luck », « Dig !Dig !Dig ! », « A World You Do No Own », « Generation Undefined », « Don’T Want To Be Like  You », « Shoot Myself », « Under The Gun ».

Lucas Lepori s’installe derrière ses fûts et assure le tempo d’une frappe métronomique, en attendant que ses acolytes débarquent. Enfin, Fabrice Giacinto (basse), Chainis et Rugerio Catanio (guitares) font leur apparition. Giacomo Panarisi, le leader, arrive en queue de peloton. Vêtu de son habituel pantalon à paillettes, il dépose le panneau ‘La Louvière’, à ses pieds. Il réajuste son froc, empoigne son micro fétiche et attaque « American dream », extrait du nouvel opus. Le ton est donné ! Un titre bien rock’n’roll qui reflète ce rêve américain auquel le band aspire depuis si longtemps. Et de rock’n’roll, il en est encore question tout au long de « Sex, Drugs, Rock n Roll & Dolce Vita », un morceau qui adresse un clin d’œil à feu Ian Dury. Davantage garage/pop, mais bien électrique, « Rocking Machine » le réserve à Blur. Chaussé de lunettes fumées, Giac est une vrai rock star, une bête de scène si vous préférez.

Imprimé sur un tempo 4/4, « Rather Kill A Man » déborde d’énergie. Le spectre des Ramones plane. Tout comme pour « Blues Is The Teacher », un titre qui monte dans les tours et fonce même pied au plancher. Le titre le plus radiophonique du dernier LP. « Thursday Night Fever » lorgne vers le Slade au sommet de son art. Il et vrai que Romano Nervoso puise également ses influences dans les seventies. Et pas seulement pour l’attitude glam. Surf, « Meet The 300 Sicilians » baigne au sein d’un climat digne d’un film western spaghetti. Inévitablement, des images de grandes chevauchées à travers les plaines du Far West galopent dans votre esprit. Mais les pâtes sont servies al dente. Faut dire que ce soir, le groupe à une faim de loup… Et ce set de haut vol de s’achever par «  In The Name Of The Lord ».

En rappel, la formation va nous réserver trois titres dont la cover du « Orgasm addict » des Buzzcocks, démontrant ainsi qu’elle reste un des fers de lance du rock, en Wallifornie…

Setlist : « American Dream », « Sex, Drugs, Rock’n’Roll & Dolce Vita », « Rocking Machine », « Party Time », « Rather Kill A Man », « The Story », « Thursday Night Fever », « Superstar », « Blues Is The Teacher », « Meet The 300 Sicilians », « Looking For The Sun », « Televised », « In The Name Of The Lord ». 

Rappel : « The Fleming », « Orgasm addict », « Mangia Spaghetti ».

(Organisation : Silly Concerts ASBL)

The Monochrome Set

Maisieworld

Écrit par

Après avoir publié le superbe « Spaces everywhere », en 2015, The Monochrome Set est donc de retour pour un 14ème elpee. Et suivant la bonne habitude du groupe, cet opus a de quoi décontenancer. En fait, les compos changent régulièrement de registre entre couplets et refrains, se référant régulièrement au music-hall, comme chez Divine Comedy. Même la voix de Bid est aussi versatile et nasillarde que celle de Neil Hannon. Parfois cyniques et souvent truffés de jeux de mots, les textes ont aussi des connotations à caractère sexuel. Ce n’est pas neuf dans l’œuvre du band britannique. Plusieurs écoutes sont cependant nécessaires, avant d’appréhender cet LP. Non, mais imaginez le topo : punk, vaudeville, boogie, flamenco, rock, pop, sonorités mécaniques (Un « Mrs Robot » qui navigue quelque part entre Talking Heads et XTC) et tutti quanti alimentent des morceaux susceptibles d’inviter cuivres, orgue vintage, rogné, voire piano électrique (Benmont Tench ? Ray Manzarek ?) ou encore banjo au sein d’une instrumentation organique plutôt classique, la guitare s’autorisant l’un ou l’autre petit solo élégant et parcimonieux. Si vous appréciez le typiquement british, cet LP est votre tasse de thé…

 

From Kissing

Taillé pour le ‘live’…

Écrit par

C’est la release party organisée dans le cadre de la sortie officielle du premier album de From Kissing, « Lumières Noires », un disque produit par Neda Raffaele D'Anello (Meatbeat) et enregistré entre la Belgique et en l’Italie. Le rendez-vous a été fixé dans l’Auditorium de la RTBF à Mons. Une belle salle où l’acoustique est impeccable. Vu la météo, seule une centaine de personnes se sont déplacées. La salle est donc à moitié vide ou pleine, selon.

Partagé équitablement entre Binchois et Montois, le groupe avait publié trois Eps avant de graver ce premier elpee. Le line up actuel réunit Mass Panza (guitare, synthé, prog, chœurs), Chris Willems (chant), Bastien Preaud (basse, synthé et prog), mais plus son fils, Antoine (drums), remplacé par Hervé Tricot. Même si sa musique navigue dans des eaux sonores proches de Nicolas Testa, elle puise également ses références chez IAMX, Interpol et Editors. Notamment.

Avant que la formation ne débarque, un light show multicolore balaie le podium, sur lequel a été posé une estrade afin d’y installer l’imposant kit de batterie. 

« City Lights » ouvre le set. La ligne de basse est frémissante. Les accords de gratte sont fluides, avant de monter en puissance. Massimo la délaisse quelques instants pour se consacrer aux claviers. Chris déborde déjà d’énergie. Il est en perpétuel mouvement, harangue le public et l’incite à applaudir. Il accompagne son chant –en anglais !– d’une gestuelle comme s’il était habité. Il part à l’assaut du drummer avant de revenir sur ses pas. Parfois sa voix emprunte des inflexions à Robert Smith. Lors des compositions les plus rock, on distingue quelques réminiscences empruntées tantôt à Big Country, malgré les quelques beats electro. Ou alors à un Muse contemporain. Les cordes et les claviers se chargent d’intensité, au fil de « Get Up », alors que la voix devient atmosphérique. Le combo n’en oublie pas le single, « Gazolina ». A la fois dansant et radiophonique, au cours duquel une contorsionniste rejoint le band sur la scène, ce titre électro/pop fait l’objet d’un clip vidéo (NDR : c’est à découvrir ici).

Dans le même esprit « Runaway » lorgne vers un Simple Minds remis au goût du jour. Parfaite, l’intervention au clavier y est sans doute pour quelque chose. Christophe teste la longueur du fil de micro, puis s’aventure dans l’auditoire, en escaladant les fauteuils. Acrobatique, cet exercice lui permet de rentrer en contact avec les spectateurs. Manifestement, c’est une véritable bête de scène. Puissant, « Light Me Up » synchronise jeux de lumières et musique. « Heavy Heart » rappelle les références puisées chez IAMX. Et caractérisé par ses sonorités électro torturées, l’excellent « A Drop » aurait pu figurer au répertoire de Nicola Testa. Le set s’achève par « West Coast ». Avant qu’en rappel, le groupe ne concède deux morceaux, « Arches » et « Lost And Found ».

Manifestement, From Kissing est un band taillé pour le ‘live’. Alors, s’il passe près de chez vous, n’hésitez pas à aller l’applaudir…

(Organisation : GOGO Booking + Fron Kissing)

Romano Nervoso

I don’t trust anybody who doesn’t like rock n’roll

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Pour enregistrer son nouvel elpee, Romano Nervoso a reçu le concours de Pelle Gunnerfeldt, le producteur fétiche des Hives, à la mise en forme. Il n’est donc pas étonnant que l’expression sonore creuse au sein d’un univers proche du groupe suédois. Mais pas seulement. La formation louviéroise pioche également et largement son minerai chez ses idoles, comme Damned, MC5 et surtout les Ramones. Enlevées, la plupart des compos sont bien sculptées dans le garage/punk. Si « Televised » lorgne carrément vers Johnny Thunders, caractérisé par son refrain addictif et ses chœurs, « American dream » excave le Green Day originel. B.J. Scott vient donner de la voix sur le blues mid tempo, « In my mind ». Des riffs de gratte ‘rollingstoniens’ alimentent « Thursday night fever ». Chanté alternativement en anglais ou en italien, « Looking for sun » adopte le tempo d’une valse, mais surtout rappelle les racines transalpines de Giacomo Panarisi. « Meet the 300 Sicilians » constitue probablement le meilleur titre de l’opus. Il diffère totalement du reste du long playing. C’est aussi le morceau final. Imprimé sur un tempo du cheval au trot, menaçant, il se nourrit de western spaghetti (NDR : une réponse à Dario Mars & The Guillotines ?) et se distingue par sa jolie mélodie, parfois sifflotée, et ses accords de gratte surf. Enio Morricone et Sergio Leone ne sont pas loin, même si le climat y est plutôt proche de The National…

 

The Monochrome Set

Cosmonaut

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Fondé en 1978, The Monochrome Set a sévi de 1978 à 1985, puis de 1990 à 1998 avant de se reformer en 2010. « Cosmonaut » constitue son quatrième elpee studio depuis sa réunion, et son 13ème à ce jour. Du line up, il ne reste plus que le chanteur/compositeur Bid (NDR : un véritable prince indien !) Qui se charge également de la guitare, aujourd’hui.

Londonien, The Monochronme Set était considéré comme une des formations les plus douées de sa génération. Mais si ses musiciens étaient particulièrement talentueux, ils pêchaient aussi et surtout par dilettantisme. Et le groupe a beau être devenu culte, il n’a jamais vendu des tas de disques. Pourtant, il a gravé quelques opus tout bonnement remarquables. 

Et ce dernier ne l’est certainement pas moins. Peut-être hors du temps. Première constatation, il y a davantage de claviers. Le plus souvent vintage. Pensez aux sonorités d’orgue dispensées chez The Attractions, l’ex-backing group d’Elvis Costello. Une exception qui confirme la règle, « Squirrel in a hat », une piste dont les synthés rappellent carrément Ultravox. On y retrouve bien sûr la voix de crooner nasillarde, laconique de Bid, dont le trémolo et les inflexions sont très susceptibles de rappeler Edwyn Collins. De chouettes mélodies aussi. Et puis des lyrics complètement décalés, lorsqu’ils n’évoquent pas d’étranges pratiques sexuelles. Faut dire que le sens de l’humour bien british de Bid est légendaire. Sophistiquée et excentrique, la musique de TMS doit autant au cabaret, au surf (NDR : ces accords de guitare !) qu’à la pop des sixties. Parfois, on se demande même si elle n’a pas influencé Neil Hannon, le leader de The Divine Comedy. Pourtant, sur cet opus, on décèle des traces de country et de Tex Mex. Et puis des chœurs féminins qui apportent une forme d’allégresse aux compos. Une excellente surprise !

 

Rocket From The Tombs

Black Record

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Depuis sa base arrière de Cleveland, Rocket From The Tombs a surtout été actif entre 1974 et 1975, un combo bruitiste, notoire pour ses excès en tout genre, dont le casting allait donner naissance à deux groupes underground majeurs, Pere Ubu (David Thomas et Peter Laughner) et les Dead Boys (Johnny Blitz et Cheetah Chrome). Au cours de cette brève période –hormis quelques bootlegs immortalisés en ‘live’– le band –qui outre les musicos susvisés à quand même vu défiler au sein de son line up Chris Cuda, Glen ‘Thunderhand’ Hach et Charlie Weiner– n’a jamais gravé le moindre album. Thomas, Chrome et Bell ainsi que l’ex-Television Richard Lloyd ont reformé le groupe en 2003, pour immortaliser quelques titres originels (NDR : ils figurent sur la compile « Rocket Redux », paru l’année suivante), mais également de nouveaux morceaux qui paraîtront sur l’album « Barfly », en 2011. Il ne reste alors plus que Thomas et Bell au générique toutefois !

La formation vient donc de sortir un nouvel LP. Et pas de souci, on y retrouve ce rock/garage aux accents punk et noise réminiscents des Sonics. Pas étonnant que ce disque recèle d’ailleurs une reprise bien sentie de « Strychnine ». Le son est crade. Chargées d’invectives, les paroles sont déblatérées avec cette morgue de sale gosse si bien reflétée par les Dead Kennedys. Consommant une énergie digne de véritables débutants, ces vétérans enfilent les morceaux énervés nerveux et efficaces. Et dès l’inaugural « Waiting for the Snow », caractérisé par son refrain quasi-pop, le ton est donné. Il semble que le temps n’a pas d’emprise sur ces artistes qui ont gardé la foi dans leurs idées et dont la passion est restée intacte….

 

The Monochrome Set

Volume, contrast, Brillance… Vol. 2 Unreleased & rare

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Au cours des eighties, des artistes comme Morrissey ou Edwyn Collins considérait déjà The Monochrome Set comme une influence majeure. Graham Coxon (Blur) et Neil Hannon (The Divine Comedy) le reconnaissent également. L’histoire de ce groupe –un peu intello quand même et drivé par Bid, un véritable Indien– fondé à Londres peut se découper en trois phases. La première entre 78 et 85, la deuxième entre 90 et 98, et suite à une réunion ponctuelle pour accorder un concert unique en 2008, depuis 2010, année à laquelle il s’est reformé. Oscillant entre new wave, post punk, surf, cabaret et pop sixties, sa musique a toujours été un peu atypique. Et souvent même très humoristique. Pourtant particulièrement mélodieuse, elle n’a jamais récolté de véritable succès. Faut dire aussi que les musicos étaient –ou sont encore– des dandys excentriques, dans l’esprit de la célèbre série télévisée ‘Chapeau Melon et Bottes de Cuir’, voire de Monty Python. Références aux images de la TV en noir et blanc, of course !

« Volume, contrast, Brillance… Vol. 2 Unreleased & rare », c’est la suite d’une première compile baptisée « Volume, Contrast, Brilliance : Sessions & Singles », parue en 1983. Elle réunit bien évidemment des démos, des inédits et des raretés, enregistrés entre 1978 et 1991. La pseudo prière bouddhiste « Wisteria » ainsi que « Jack » sont sans doute les plages les plus marquantes de l’opus. Cette dernière, très électrique, mais aux réminiscences britpop, semble  hantée par les Doors, nonobstant l’intervention très free jazz du saxophone. Le titre date de 1991, mais la version est tout bonnement époustouflante. Et le reste du long playing vaut vraiment son pesant de cacahuètes. 

 

Max Romeo

Dub Culture, Family things

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Le regard tourné vers l'avenir, c'est une formule hybride que nous propose l'Aéronef en ce vendredi 13 mai 2016. D'une part, un ‘live’ dans la tradition Reggae avec Max Romeo and Family sur scène. D'autre part, dos à la régie, la tour de contrôle du OBF Soundsystem. Elle est installée et diffusée sur deux stacks (pyramides d'enceintes) pour distiller un son Dub évolutif, énergique, moderne voire explosif. Tout ceci, en offrant l'occasion aux Dub Invaders (la version Soundsystem du High Tone crew) de s'essayer sur l'excellente et réputée sono d'OBF.

Humainement, il y en a du beau monde... En effet, le septuagénaire à la voix enivrante invite trois de ses enfants, outre un backing band complet. Alors que les Dub Invaders (Aku Fen, Fabasstone, Twelve et Natural High) sont au rendez-vous pour tester leur formule avec la OBF family composée, ce soir, de Shanti D (MC), Guyohm (sound-operator) et l'incontournable Rico.

Vers 21h, l'équipe d'OBF ouvre le bal et fait monter l'ambiance en lançant les premières basses dans un mix reggae-dub bien senti. Le public rentre progressivement dans la danse et la salle se remplit peu à peu. Un mix qui ne tarde pas à réjouir les amateurs de grosses sonorisations. Le temps passe et il est déjà temps pour l'entrée en scène du mythique reggae man.

Les musiciens grimpent sur le podium à 22h tapante et balancent un morceau instrumental en guise d'introduction. La foule rejoint l'avant de la salle lorsque l'hymne « One step forward » déboule de nulle part. Une petite silhouette aux longues dreadlocks grises fait son apparition. Elle danse et s'installe au devant de la scène, le sourire aux lèvres. Cette joie de vivre immédiatement partagée par la majeure partie de l'assemblée donne une énergie folle à la musique incarnée. Les morceaux s'enchaînent alors sans pause, dont notamment « Selassie I forever » sur lequel les très jeunes choristes peuvent chauffer leurs cordes vocales, suivi de « Melt away ». La figure emblématique du reggae assure malgré son âge et sait tenir la salle en haleine à coup de ‘good vibrations’. L'ensemble basse/batterie groove comme il se doit, la section cuivre est au rendez-vous alors que la guitare et les claviers assurent le contretemps.

La relève est assurée...

Du mouvement sur le plateau, le line up commence à tourner. Max Romeo invite le jeune choriste à sa gauche et nous explique qu'Azzizi n'est autre que son fils. Le fiston à la voix épatante et au chant envoûté enchaîne trois morceaux du haut de ses 16 ans dont « The truth unfolds » ainsi que l'excellent « Grow my dread ». Papa Romeo fait mine de revenir mais ce n’est qu'un espoir de courte durée puisqu'il nous présente son deuxième fils Romax avant de repartir en backstage... Romax Romeo, d'apparence confiante mais à la voix timide sur son premier morceau, interprète ensuite « Innocent people »,avant de céder le relais à la charmante Xana Romeo qui suit le mouvement de sa voix bluffante, pour son jeune âge. Elle s'illustre remarquablement sur un track roots, « Righteous Path ».

Ensuite, Max reprend les commandes et entonne « The love of money », mais encore « A little time for Jah » pour finir par le tube « War ina babylon » suivi d'un « Out of space » chanté par toute la petite famille réunie cette fois. 

Un bref rappel aux sonorités ska fait clairement écho à l'époque où Max et Lee Perry collaboraient au sein de la formation The Upsetters.

L'homme qui chasse le démon de la terre a donc prodigué une prestation efficace, ouverte et généreuse pour finalement laisser la place à un dernier medley qui vient boucler presque 2h de reggae bien calibré.

Le passage de témoin à la nouvelle génération...

On rallume le pré-ampli et la soirée continue sur le OBF Soundsystem... Le Sound français actif depuis 2000, est précédé par une réputation qui a déjà prouvé sa capacité à produire un son Heavy Dub-Stepper et à maintenir une pression inouïe lors de sessions toujours diversifiées. Une petite demi-heure à peine et les enceintes atteignent déjà le limiteur réglé à 105db ce soir pour au plus grand dam des équipes aux platines. Toutefois, un son impeccable annonce une session au top. Virage effectué, présentations effectuées, le temps est venu pour le public parti s'aérer, boire un verre ou s'enfumer en regagnant l'arrière-salle afin d'écouter les décoctions Urban Dub, Electro ou encore Junglist des Dub Invaders. Une session inégale est alors en marche. Les DJ's et producteurs du High Tone crew enchaînent et font monter la pression d'un cran, grâce aux reprises du Mungo's Hi-Fi ou encore du fabuleux « Is it love », mais chacun dans son style bien particulier... Quelques wobbles chez l'un, des percussions endiablées chez l'autre ou encore un reggae digital plus traditionnel. Bref, les 2 stacks (au lieu des 3 habituels) d'OBF ont pu chauffer l’ambiance avant que les membranes se détendent. C'est à ce moment que Rico empoigne le micro et s'excuse pour les conditions acoustiques... Et oui limiter la sono d'OBF, c'est pas tous les jours que ça leur arrive... Et pourtant, la pression des 8 scoops est prégnante. Les premières prods signées OBF rassemblent et l'atmosphère atteint vite son paroxysme. La session est parfaite, Rico et Guyohm balancent des exclus issues du prochain opus en collaboration avec Charlie P. Chaque morceau est suivi de son incontournable « Face B » sur laquelle Shanti D s'illustre à chaque fois. 2h40 et les lampes s'allument... Le public gronde et réclame son dernier 1/4 d'heure annoncé initialement. Malheureusement, il n'y aura qu'une last tune pour clôturer cette belle soirée 5 minutes plus tard.

Du reggae jamaïcain familial d'époque aux jeunes héritiers francophones de la culture soundsystem, la relève est assurée dans les tous les sens du terme.

(Organisation : Aéronef et Mediacom) 

Rome

Croisière en eaux trop paisibles…

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On rencontre peu de comptes-rendus de concerts qui se sont déroulés dans la Zone, sur Musiczine.  Et pourtant, située outre-Meuse, cette salle détient probablement le record de longévité de la région, puisqu'elle affiche bientôt 25 années au compteur sous sa forme globale actuelle. Et peut-être que parmi vous, certain(e)s se souviennent de ses débuts pour y avoir passé des soirées tumultueuses au son de groupes qui s'y produisaient dans un registre alors majoritairement punk/hc/crust ou du style.

Depuis lors, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts et la programmation s'y est bien élargie au gré des collectifs extérieurs qui y contribuent. Ainsi peut-on maintenant y voir de temps à autre des formations qu'on aurait plus difficilement imaginé s'y produire à l'époque –encore que si le collectif les Fruits de la Passion vous rappelle quelque chose... – telles que Rome, ce quatuor luxembourgeois apparemment déjà culte bien que découvert tout récemment par votre serviteur.

C'est en effet à la faveur d'un mix déniché sur Youtube que je suis tombé sous le charme de ce projet mené par Jérôme Reuter et dont les influences assez larges embrassent aussi bien le néo folk (cher aux bands tels que Death in June et consorts) qu'une certaine cold wave romantique (NDR : pensez à And Also The Trees) ou encore le spleen que l'on peut retrouver chez des artistes comme Tindersticks. Mais si ces références valent pour les enregistrements studio du groupe qui sont légion –8 albums et une flopée de singles et Ep's en une dizaine d'années– en ce qui concerne le live, la donne est sensiblement différente.

En tout cas j'ai eu du mal à retrouver la richesse de l'univers musical dans lequel m'avait plongé l'écoute de ce mix probablement constitué d'extraits judicieusement sélectionnés de leurs différentes œuvres, le quartet ayant choisi (pour ce set en tout cas) de se concentrer sur des morceaux plutôt pop-rock acoustique à tendance sombre.

Sous un format basse/batterie/clavier/guitare/chant, le combo va donc égrener un répertoire de compositions calmes et léchées qu’on qualifiera de ballades maritimes, à défaut de mieux! Ayant patiemment attendu que le concert décolle un peu, j'ai fini par décrocher et suivre l'action d'un peu plus loin...

Et il m'a bien semblé que les événements suivaient leur cours sans que les vagues ne gagnent en ampleur ni que le tangage s'intensifie ; ces matelots n’ayant probablement pas pris le risque de vous donner le mal de mer et encore moins mettre leur embarcation en péril.

Vous l'avez compris, je n'ai pas ressenti le grand frisson durant cette traversée en eau douce assurée de main de maître par un équipage très pro et rôdé à la tâche, mais manquant tout de même un peu de ressac et de surprises. Le public en revanche –composé de fidèles initiés rassemblés près de la scène– n'a pas davantage boudé son plaisir un instant, applaudissant avec enthousiasme et régularité et demandant moult rappels. Peut-être aurait-il fallu être de ceux-là pour partager la passion qui m'a manqué durant ce spectacle ?

(Organisation: Jungle Booking & Theme La Zone)

And So I Watch You From Afar

De vraies piles électriques !

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Ce mercredi 6 mai, le Vk* accueille en son sein And So I Watch You From Afar (ASIWYFA). Originaire de Belfast, la formation vient de publier son nouvel opus. Il s’intitule "Heirs". Et elle est venue le défendre. Fidèle au public noir-jaune-rouge, elle se produit en Belgique, quasiment tous les quadrimestres. D’ailleurs, celles et ceux qui ont manqué le set de ce soir, pourront revoir le band dans le cadre du festival de Dour, le 19 juillet prochain.

Pour assurer le supporting act de sa tournée européenne, le groupe a choisi Henry Kohen aka Mylets. Un artiste américain qui est hébergé sur le même label, Sargent House. Et c’est une excellente idée. Ce prodige de la guitare a publié récemment son premier elpee. Un disque dont la musique oscille entre noise et post math rock. Il monte sur l’estrade vers 20 heures. Malgré ses 20 printemps, il ne semble pas du tout impressionné par un auditoire à moitié rempli (ou vide selon). Pendant une heure, il va tenir public en haleine grâce à des compos bien ficelées et bluffantes de maîtrise. Et celle sur sa six cordes l’est tout particulièrement. Une excellente découverte pour une soirée qui débute parfaitement.

Vers 21h, les lumières s’éteignent. Le Vk est à présent bien garni et on sent la température monter de quelques degrés. Les deux gratteurs prennent place aux extrémités du podium, tandis que le bassiste (un barbu imposant par sa stature), s’installe au centre, devant le batteur. Dès les premières notes, pas de doute, le son est toujours aussi caractéristique. Et ce math/rock caoutchouteux fait instantanément mouche. Le headbanging peut commencer… ASIWYFA livre d’abord plusieurs morceaux tirés de son dernier LP. Et franchement, ils tiennent la route. Les Irlandais du Nord n’ont rien perdu de leur fougue et de leur énergie. Les guitaristes seraient-ils atteints d’hyperkinésie ? Une chose est sûre, lorsqu’ils ne bondissent pas, ils courent d’un côté à l’autre de la scène tout en enchaînant les solos. De vraies piles électriques ! On se demande également comment le batteur parvient à pilonner ses fûts à une cadence aussi frénétique. Et parfois pendant dix bonnes minutes. En outre, il crée une interactivité avec la foule, notamment lorsque les compos recèlent des chœurs, des exercices de style qui correspondent parfaitement au contexte. Pendant l’heure et demie de concert, l’intensité ne faiblira jamais. Toute personne normalement constituée se serait effondrée après 60 minutes de combat. Au cours duquel tous leurs meilleurs titres y passeront. Et si les spectateurs en ont eu pour leur compte, ils en réclament encore…

And So I Watch You From Afar possède la classe des groupes capables de transcender ses compos en ‘live’. Et le combo a bien compris ce que les mélomanes attendent d’eux sur les planches…

(Organisation Vk*)

Voir aussi notre section photos ici

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