Rick Holmstrom est né en 1965. A Fairbanks, dans l'Alaska. A 20 ans, il émigre du côté de Los Angeles. Et se met à écouter Smokey Wilson et Junior Watson. De 85 à 88, il tourne en compagnie de William Clarke. Puis de Johnny Dyer. Avec lequel il enregistre les albums "Listen up!" en 94 et "Shake it!" en 95. Il remplace ensuite le guitariste Alex Schultz, chez les Mighty Flyers. Ce qui ne l'empêche pas d'enregistrer son album solo. Intitulé "Look out!", il paraît chez Black Top en 96.
"Hydraulic groove" est un album très surprenant. Surtout lorsqu'on sait qu'il a été concocté par le guitariste des Mighty Flyers. A cause du recours à la technologie moderne, et en particulier à l'électronique et aux samples. Dès la plage d'ouverture, "These roads", on est d'ailleurs immédiatement mis au parfum. Il faut croire que le dénommé Genome (?) y est pour quelque chose, et même pour beaucoup. Pas parce qu'il assure les parties d'orgue, mais parce qu'il est responsable de la production. Très soignée cependant, il faut le reconnaître. Instrumental balisé par un riff exotique, "Bobo the Hobo" adopte un format reggae. La guitare magique de Rick est épaulée par les drums de Steve Mugalian et la basse de Jeff Turmes, pendant que l'orgue de Genome densifie l'univers sonore de cette plage. "Last to know" adopte une profil plus classique. Le chant de Rick est bien en place. Les percussions de Mugalian sont placées tout en avant de la toile sonore. La prise de son est signée Rob Schnapf, personnage qui a notamment bossé pour Beck, les Foo Fighters ou encore R.L Burnside. Eclatante, la guitare de Holmstrom affiche toujours ce côté vintage omniprésent. La pilule est plus difficile à avaler chez "Pee Wee's nightmare". Un cauchemar instrumental enregistré dans le garage de Mugalian. Exécuté par Turmes, mixé par Schnapf et produit par Genome, il souffre du trafic intense d'une guitare démesurée. Et ils remettent le couvert sur "Shake it". Le fragment démarre par un sample de la voix de Rufus Thomas, piqué lors d'une remise des WC Handy Awards ; et pourtant, croyez-moi, la guitare est de qualité! Rick chante le latino "My Maria", un morceau à la fois séduisant mais encore bien trafiqué. Toujours placées devant les autres instruments, les percussions de Mugalian accueillent "Back it up" dans un ballet de cuivres orchestrés par Jeff Turmes et Ronald Dziubla. La sonorité devient sourde pour introduire les nouveaux gadgets électroniques qui envahissent "Gravy". Cette compo aurait dû être un des sommets de l'album. Ce n'est pas le cas ! Dommage, car la guitare décolle progressivement vers des sommets. "Tell me" est une bonne composition agressive. La guitare est lacérée, hypertendue à l'excès. Le tracklisting de l'album se termine par l'excellent "I'm gone". Un shuffle qui semble sorti tout droit des 50s. Il aurait d'ailleurs pu garnir n'importe quel juke-box de l'époque, s'il n'y avait quelques artifices-maison et une panoplie de gadgets électroniques. Mais ce Cd nous réserve encore des surprises. Car il cache encore quelques bonus tracks. D'une durée de vingt bonnes minutes, s'il vous plait. L'orgue jazz de John Medeski improvise sur une base franchement funky tout au long de "Roll tape", ne cédant le relais qu'au sax très free de Ronald Dziubla. C'est le moment choisi pour relancer le "Shake it Part 2" afin d'abandonner le DJ Logix à son travail de remix. Pourquoi pas? "Knock yourself out" est un autre remix signé Genome. Et pour clôturer le tout, l'elpee s'achève par un fragment de 8 minutes intitulé "Hamp's hump". Honnêtmeent je préférais l'album précédent de Rick Holstrom. Sculpté dans le blues du futur, il est un peu trop expérimental à mon goût. Je vous conseille d'ailleurs de l'écouter avant de l'acheter…