Dorian Sorriaux croit au changement…

Guitariste-chanteur dans l’univers du psyché/folk, Dorian Sorriaux a sévi comme guitariste au sein du groupe suédois Blues Pills. Il s’émancipe en explorant de nouveaux univers musicaux, et notamment à travers un folk plus acoustique et des textes plus…

logo_musiczine

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Search results (80 Items)

Greetings From Tuskan

Lullabies For The Warriors

Écrit par

Joëlle Phuong Monh Lê, jeune vidéaste et productrice, se lance dans la création sonore. Son premier opus - fruit d’une ‘electronica’ très organique - est en tout cas révélateur d’une précision à couper le souffle. Cette Bruxelloise n’hésite pas à mettre des gants pour une expérimentation des plus troublantes, posant sa voix sur quelques titres, donnant un souffle de vie à une musique trop souvent qualifiée d’aseptisée. Les battements du cœur ou de fines pulsations comme beats, des sons synthétiques qui se matérialisent dans une contemplation séraphique, nappes aériennes et cristallines nous enveloppent dans une placidité tranquille. Le micro label berlinois d’electronica Iwari Records se distingue par cette nouvelle signature, un concentré de sérotonine dont le langage intemporel prend toute sa dimension dans des atmosphères éthérées. A travers 12 berceuses chargées d’émotions, « Lullabies For The Warriors » nous plonge dans une hypnose réparatrice. Loin de tout formalisme, modulant l’image et le son dans une délicatesse commune, Monh Lê s’associe pour l’occasion avec la photographe et vidéaste Ewo du collectif belge Plexiphonic, collaboratrice pour les labels Ninja Tunes, Shitkatapult, Rephlex ou encore Warp. Regard neuf sur une vision du monde belle et enfantine, aux couleurs des Boards of Canada, atmosphères évocatrices de Brian Eno et acuité affective à la Tujiko Noriko, Joëlle Phuong Monh Lê resplendit l’écoute, attendrit le regard et réalise une sublime rêverie sonore à déguster d’urgence.

 

Rom

Carnet de route

Écrit par

Ce groupe belge cumule les distinctions. Parmi les plus prestigieuses, il a décroché un premier lauréat et le prix du public, lors de l’édition 2005 du concours « Belle à chanter » organisé à Mons, et le deuxième lauréat des Francofolies de Spa en 2004. Il a, en outre, assuré les premières parties des Ogres de Barback et de Vincent Venet. Pourtant, à l’origine, Rom n’était qu’un projet solo imaginé par Rom Renard. Objectif : créer une bande-son visionnaire destinée à illustrer un voyage entre Bruxelles et le Maroc. Et ce qui n’était au départ qu’un dessein personnel, s’est transformé en concept collectif, puisque le line up implique aujourd’hui 6 musiciens.

Mais quel beau périple nous propose Rom tout au long de son « Carnet de route » ! Il nous entraîne en Europe Centrale, en Afrique et même au bout du monde, sur une musique folk aux accents jazzy et orientaux. Riche en instruments divers (guitare, contrebasse, cornet, violon, clavier, etc.) cette solution sonore est épicée par la voix du chanteur, dont le timbre mais aussi les inflexions sont assez proches de ceux de Bertrand Cantat, leader charismatique de Noir Désir. Au fil du disque (NDR cinq fragments dont deux immortalisés en live), on découvre leurs récits, leurs histoires vécues ou fictives…

Déjà très intéressante sur Cd, on imagine l’envoûtement que leur musique doit exercer sur scène… A voir donc. Et en attendant, à écouter !

Romain Lateltin

Elle veut de l´homme

Écrit par

Jeune auteur-compositeur-interprète français, Romain Lateltin, nous propose "Elle veut de l´homme", son second album qui, tout comme le premier ("A l´intérieur de soi-même", sorti en 2003), est un album concept. Pour la circonstance, l´artiste se penche sur la vie d´une trentenaire vierge et nymphomane! Vu le sujet, on aurait pu s´attendre à un album graveleux. Au contraire! Soutenue par des mélodies très séduisantes, principalement pop, ponctuées de notes électro ou world, la finesse de la plume du jeune artiste conduit à une œuvre décalée, parfaitement réussie. En effet, dès le premier morceau ("Femme anodine"), on entre dans l´univers de l'artiste et de son héroïne, et on souhaite ne plus en sortir! Le chanteur parvient à nous tenir en haleine et nous impatiente de connaître le sort de cette pauvre fille.

Romain Lateltin (dont les influences oscillent de Gainsbourg à Jean-Louis Aubert, en passant par Zazie, Depeche Mode et les Doors) ne manque ni de créativité ni de talent. Talent qui n´a d´ailleurs pas échappé à Raphaël, dont il a assuré certaines premières parties. On espère donc que le public adoptera son conte musical et surtout Romain Lateltin, même si certains (et surtout certaines), peu réceptifs (ou réceptives) au second degré risquent fort de ne pas apprécier l´ironie du jeune homme et de ne voir en lui qu´un misogyne!

 

 

My Chemical Romance

Three Cheers For Sweet Revenge

Écrit par

Heu… "WTF ?", comme ils disent... N’y a-t-il pas un petit problème, là ? C’est quoi ce bordel ? Une erreur de la poste ? Pourtant, le sticker collé sur la pochette indique bien 'The New Album'. Un défaut d'usine peut-être ? Etrange : « The Black Parade », le nouvel album de My Chemical Romance, vient juste d’atterrir dans les bacs. Et, curieusement, c’est « Three Cheers For Sweet Revenge », le recueil précédent, qui nous parvient aujourd’hui. Cette bizarrerie mise à part, rien n’a changé dans l’univers du groupe.

Les titres emo-pop à tendance punk sont toujours destinés au même public : les ados. Mais des adolescents légèrement plus adultes que l’auditoire de Fall Out Boy et de Panic! At The Disco. Pour le reste, on à beau retourner l’album dans tous les sens, rien n’y fait. A moins d’être victime d’une hallucination ultra violente, il s’agit bel et bien du même disque que celui qui traîne en magasin depuis deux ans. Et même pas dans le bac import... Bon d’accord, on avoue : ça fait toujours plaisir de s’écouter (en cachette) un sympathique petit « The Ghost Of You ». Mais, à part ça…

Bloodsucking Zombies From Outer Space

A Night at the Grand-Guignol

Écrit par

Férus d’horror punk metal, accrochez vous à votre rockin chair. Imaginez une surprenante ‘reconstitution’ musicale qui permet de redonner vie à cette forme de théâtre kitsch et gore joué avec succès de 1890 à 1950, au théâtre du Grand-Guignol à Paris. Une prouesse brillamment accomplie par Bloodsucking Zombies From Outer Space, trois joyeux drilles légèrement barjots responsables d’une deuxième plaque dont les influences oscillent d’Alice Cooper aux Misfits, en passant par Electric Frankenstein, Nekromantix, Motley Crue et les Cramps ! Une œuvre particulièrement riche et diversifiée qui épingle un conte macabre en quatre actes « Fairytale of Billy the Butcher », façon papy Alice grande époque ; mais aussi des titres plus percutants, parfois glamoureux, souvent punkysants. De la plage d’ouverture à la conclusion (que nous ne dévoilerons pas), on ne s’ennuie pas une minute à l’écoute de ce skeud aussi jouissif qu’inattendu. Les spécialistes ne pourront s’empêcher de faire le lien avec l’œuvre du groupe culte Devil Dolls, dont la démarche était exactement identique, il y aura bientôt dix ans. Souvenez-vous du succulent « Dies Irae », malheureusement épuisé dans le commerce. A l’instar des poupées du diable, Bloodsucking Zombies from Outer Space, transcende l’irrationnel et joue avec les émotions, sans pour autant tomber dans les clichés insupportables et gratuits des pestilentiels combos de musique gore à dix balles !

Romain Lateltin

A l’intérieur de soi-même

Écrit par
Vu le titre et la pochette, on pourrait croire que Romain Lateltin essaye de faire de la pub pour les vertus d’un yaourt bio… Mais il n’en est rien. Notre ami Romain est juste très fier de son postérieur, comme il l’affirme sur le bien nommé « J’assure de mes arrières ». Côté musical, ce jeune Français signe un premier album solo qui est proche des travaux de notre Vincent Venet national. C’est-à-dire de la pop francophone qui fait beaucoup appel à l’électronique, aux jeux de mots et autres doubles sens. Un travail assez honorable où le talent de mélodiste de notre ami laisse entrevoir un potentiel certain. Les programmations sont malheureusement encore un peu ‘cheap’, condamnant cet opus à la seconde division musicale et autres bacs à soldes de tous poils… Rendez-vous donc au prochain album, si la production est digne de ce nom.

Death From Above 1979

You´re a Woman, I´m A Machine

Écrit par
Auditeur contemplatif : prudence ! Ce passage est hautement électrifié. Une seule décharge de cette fricassée pré-eighties peut entraîner un sérieux pétage de plombs récalcitrant. Ce premier disque de la paire Death From Above 1979 est une véritable bombe nucléaire, un Hiroshima de tension, un Nagasaki tout-puissant. Le duo canadien impulse un époustouflant hard-rock’n’roll hypnotique sauce Liars. Plus curieux encore : Sébastien Grainger s’applique à mener le chant et la batterie de front alors que son Jesse Keeler de compère se poste à la basse et aux synthés. Ici la basse est utilisée comme une six cordes. Et la mixture opérée ‘frouche’ dans le lard comme David fracasse Goliath. Les deux petits Canadiens n’ont guère de craintes à se faire : ils sont très forts. Les poids lourds qui se risqueraient à se frotter à ces deux-là devront faire gaffe. Ces types sont des tueurs de son, d’authentiques ‘audiovores’. Le riff initial de « Turn It Out » indique la marche à suivre. C’est la course folle : le rythme est infernal, intransigeant. Plus loin, « Blood On Our Hands » s’épanche sur le plancher comme le hit de la révélation, la terreur qui corrige les erreurs. Et puis, l’heure de la rythmique psychotique de « Black History Month » retentit. Les coups de basse montent comme une grosse poussée d’adrénaline entaillant un état comateux prolongé. Finalement, Death From Above 1979 sort l’artillerie pour un « Sexy Results » insufflé au cœur même de la torpeur. L’expérimentation reprend les dessous de la scène rock : la mort est proche !

Kristofer Astrom

So Much For Staying Alive

Après quatre albums solo de country-folk crépusculaire (dont les très beaux « Northern Blues » (2001) et « Loupita » (2004)) et des années de bourlingue EMO passées en compagnie de son groupe Fireside, le Suédois Kristofer Astrom a décidé, cette fois-ci, de ne plus couper la poire en deux. D’où cette pop-rock aux relents amerloques (Tom Petty-Bright Eyes-The Posies), pleine de riffs électriques et de piano boogie. Enregistré en été 2004, ce disque est plaisant comme une brise sous le soleil (les jolis chœurs de « The Wild », la ritournelle au piano d’« Until Tomorrow »). A la fin les nuages apparaissent (« Empty Hands » et son ambiance ‘waitsienne’, le country-blues de « Telling Lies ») mais la journée fût belle… « So Much For Staying Alive » ? Pas tant que ça, en fin de compte.

Uncommonmenfrommars

Noise pollution

Écrit par
Les Français de UMFM (pas plus simple à écrire, mais je n’ai pas le sens de l’humour), ont confié l’artwork de leur dernier skeud à Brian Archer qui n’est ni plus ni moins le responsable des pochettes de No Use For A Name (NUFAN), Sick Of It All (SOIA), NOFX (NOFX) ou encore Lagwagon (L). Vous remarquerez donc que le hasard fait bien les choses. Pas de Pierre et Gilles ici. Que des groupes ‘cultes’ pour les punkrockers férus du son Epitaph ou Fat Wreck. Que dire de plus ?

Rocket From The Tombs

Rocket Redux

Écrit par
Doivent pas être peu fier chez Glitterhouse. Car ce que vous allez lire est en quelque sorte une leçon d’histoire. Rocket Redux compte dans ses rangs les membres fondateurs de deux groupes légendaires : Pere Ubu et les Dead Boys. Rewind. En 1975, RFTT écume les planches de manière drolatique, dans les excès qui accompagnent l’époque et se consume littéralement en un feu de paille. Ephémère, le groupe se scinde donc en deux. David Thomas et Steve Mehlmann partent fonder Pere Ubu ; Cheetah Chrome les Dead Boys. Nous sommes vers 76 et le punk pointe le bout de son nez. Notons que ces deux groupes influenceront d’une manière ou d’une autre les 30 années qui suivirent : de Birthday Party, au Pixies, en passant par les TV on the radio, P.I.L. ou Julian Cope, mais aussi Thurston Moore (Sonic Youth), grand fan des deux formations. Vous l’aurez compris cette plaque est un document. Aujourd’hui, les fonds de tiroir sont toujours bons à récupérer. Et la reformation est dans l’air. Chose faite. Autour des membres originels vient se greffer Richard Lloyd, ni plus ni moins le guitariste de Television, dont les Wire ou les Talking Heads doivent (presque) tout. Le gratin. Le haut du panier. Maintenant à vos oreilles de se faire une opinion. Gare au retour vers le passé...

Chromeo

She´s In Control

Tiga, roi du dance-floor elektroklash, lunettes de soleil fluo, marcel vintage, écusson Motörhead. Ses deux poulains : Pee Thug et Dave 1, look homo, moustache à la Moroder, fans de Prince et Shalamar, obsédés du vocoder, poil à gratter dans le slip, le hip hop c’est leur pote. Leur musique un peu ringue, ils l’assument : même Jacques Lu Cont a donné son avis, lors d’une soirée mousse, « c’est bien, ça sonne comme du Van Halen joué par Yazoo », on acquiesce, avant de se rincer les narines et de remettre de l’Axe odeur musc. Il fait chaud, alors on enlève notre T-shirt : dessous se profile un tatoo, c’est une ancre de marin, avec des roses tout autour. Sonnez les trompettes, la cavalerie rapplique : bim bam boum, le dance-floor gigote, « Destination : Overdrive ». « You’re So Gangsta », nous susurre une bimbo, les seins qui pointent. Notre futal fait des bosses. « Trevor Jackson, tu kiffes ? ». « A mort, ouais… ». Les mecs se la jouent postmodernes, rodéo sous la boule à facettes. Le Québec ? C’est impecc’. Reprends donc de la poudre, ça dégage les sinus. Tu l’as vu, mon anus ? « Ah oui, comme ça ! », c’est bon c’est canon. Guili guili, poil au zizi.

Chromosomos

Ultra Project

Écrit par
Chromosomos est le projet d'un seul homme, le batteur polonais Artur Dominik. Désireux d'expérimenter sans barrières, il annonce un mélange de jazz, ethnique et progressif. Après une très courte intro ethnique, la première plage se décline en RIO dominé par des cuivres enjoués et très mélodiques d'inspiration arabisante. Puis intervient une guitare électrique déchaînée très 'fusion'. La rythmique délibérément jazz-rock est pêchue, alliant batterie prolixe mais dévouée à une basse à la fois mélodique et puissante. La seconde plage est plus posée, entre jazz-rock et fusion, tout en prenant parfois des allures de big band de variété jazz façon Glenn Miller ou se permettant des digressions 'dadidoo' à la Michel Legrand. Le contraste est ici fort marqué et les passages électriques très 'fusion'. On peut dire que ces deux plages plantent le décor. La suite, sans jamais sombrer dans la banalité, est quand même plus convenue. Elle oscillera entre section calme très jazz et passages torrides emmenés par une rythmique en béton. Mac Laughling, Al di Meola voire Soft Machine ne sont parfois vraiment pas loin. Les soli se partagent entre guitare, saxo et clarinette, qui ne rechignent pas à dialoguer. Le tout est d'une syntaxe très riche et les riffs de cuivres sont par moments très inspirés par l’Orient. Le maître d'œuvre se fait parfois très discret à bon escient mais forme avec Szydto à la basse un couple redoutable et sans faille. L'expérimentation est donc modeste sur cet album instrumental haut de gamme planté en no man's land. Seule la très courte dernière plage jette les ponts vers des sonorités plus modernes sur rythme lancinant. L'ensemble est bien produit et la captation live de quelques plages est de qualité. Ce CD, fruit d'un projet étalé sur 5 ans, tient ses promesses sans extravagances et devrait vraiment plaire aux amateurs des genres et artistes précités.

Boy From Brazil

Pointless Shoes´ 04

Écrit par
Fan d’électro et de rock garage, ce disque devrait vous intéresser. Projet de Razi Barakat, Boy From Brazil se révèle en effet être une sorte de mix hybride entre de l’électro allemande et les Cramps ou le Jon Spencer Blues Explosion. Très dans l’air du temps, le résultat n’est franchement pas inintéressant et se révèle même, en certaines occasions, réellement excitant. Si les paroles pourront en chauffer plus d’un (du style « I need your pussycat burn… »), la cause de cet emballement sera plutôt à chercher du côté d’une musique susceptible, dans ses moments les plus inspirés, d’enflammer n’importe quel dance floor prêt à s’ouvrir à la réconciliation actuelle entre rock et électro. Ainsi, en faisant fi d’un début d’elpee assez faible et de deux morceaux ‘kitchissimes’ chantés en français (une affreuse reprise du « Claqueur de doigt » de Gainsbourg et un titre intitulé « Condoléances »), l’auditeur pourra trouver en des morceaux comme « I Just Wanna Fuck », « Mailiners Sect » ou « America » des raisons d’espérer que continue encore longtemps cette période bénie où aimer danser sur du rock et de l’électro n’est plus considéré comme une hérésie…

Kristofer Astrom

Loupita

Il y a trois ans Kristofer Astrom sortait un premier album solo : pas du rock-EMO dont il nous avait habitué en compagnie de son excellent groupe Fireside, mais du folk country crépusculaire, à écouter les tentures bien tirées sur nos rêves de grandeur. Une musique profil bas, mais dont la beauté sourde, quelque part, nous rassurait. Tout au long de " Loupita ", Astrom creuse le même sillon, mais cette fois-ci vraiment seul. Son backing band, Hidden Truck, étant trop occupé dans d’autres projets musicaux, c’est à l’arrache, avec sa guitare et son harmonica, que le songwriter suédois continue son bonhomme de chemin. Un chemin poussiéreux sentant bon l’Amérique de Palace et de Timesbold, qu’on foule en espérant se perdre. Astrom a donc enregistré ce disque. En quatre jours. Bénéficiant de la participation de l’inconnue Britta Persson, sur certains morceaux. Aux vocaux. Et à l’instar, d’un Nona Mez chez nous, on sent le couple parfait. L’amour, toujours : le meilleur remède à la mélancolie et au surplace. Kristofer Astrom l’a bien compris, et livre ici treize titres d’une élégance cajoleuse. Joli travail!

Wanda Chrome

More…

Ils ont tous les trois une tête de pharaon tatouée sur leur bras gauche, font du rock'n'roll qui tâche et parlent de cul, d'alcool, de bagnoles, de Dieu et de pèse. Parmi eux, il y a une femme, comme dans Nashville Pussy. C'est Wanda, et elle tient le manche. Ses deux potes portent des vestes en cuir, et aiment qu'on les prenne en photo avec une guitare (ce si beau prolongement érectile) ou en train de boire. Ils aiment les Stooges et Radio Birdman, qu'ils reprennent dans les règles de l'art (à la " 1, 2, 3, 4 " - c'est d'ailleurs le titre d'une chanson). Ils viennent sans doute de Detroit, d'où le " Chrome " de " Wanda Chrome ", et le titre (furieux) " Detroit God ". Ils se disent rebelles, et le rock est leur bible (" Down & Dirty Rock & Roll "). Ils aiment les soli pleins de cambouis, le blues aussi. Leur musique du diable fume comme un moteur de Buick en surrégime. C'est con comme la lune mais c'est parfait comme coup de trique. Ca n'a pas d'importance mais en même temps c'est vital. C'est du vrai rock'n'roll, et c'est pour ça qu'on l'aime. ‘Young and wild, the rebel kind/Won't lose our dreams won't lose our minds/Ain't gonna give up on rock & roll/Never gonna give up our teen-age soul’. Voilà qui est bien dit.

Rick Holmstrom

Hydraulic groove

Écrit par

Rick Holmstrom est né en 1965. A Fairbanks, dans l'Alaska. A 20 ans, il émigre du côté de Los Angeles. Et se met à écouter Smokey Wilson et Junior Watson. De 85 à 88, il tourne en compagnie de William Clarke. Puis de Johnny Dyer. Avec lequel il enregistre les albums "Listen up!" en 94 et "Shake it!" en 95. Il remplace ensuite le guitariste Alex Schultz, chez les Mighty Flyers. Ce qui ne l'empêche pas d'enregistrer son album solo. Intitulé "Look out!", il paraît chez Black Top en 96.

"Hydraulic groove" est un album très surprenant. Surtout lorsqu'on sait qu'il a été concocté par le guitariste des Mighty Flyers. A cause du recours à la technologie moderne, et en particulier à l'électronique et aux samples. Dès la plage d'ouverture, "These roads", on est d'ailleurs immédiatement mis au parfum. Il faut croire que le dénommé Genome (?) y est pour quelque chose, et même pour beaucoup. Pas parce qu'il assure les parties d'orgue, mais parce qu'il est responsable de la production. Très soignée cependant, il faut le reconnaître. Instrumental balisé par un riff exotique, "Bobo the Hobo" adopte un format reggae. La guitare magique de Rick est épaulée par les drums de Steve Mugalian et la basse de Jeff Turmes, pendant que l'orgue de Genome densifie l'univers sonore de cette plage. "Last to know" adopte une profil plus classique. Le chant de Rick est bien en place. Les percussions de Mugalian sont placées tout en avant de la toile sonore. La prise de son est signée Rob Schnapf, personnage qui a notamment bossé pour Beck, les Foo Fighters ou encore R.L Burnside. Eclatante, la guitare de Holmstrom affiche toujours ce côté vintage omniprésent. La pilule est plus difficile à avaler chez "Pee Wee's nightmare". Un cauchemar instrumental enregistré dans le garage de Mugalian. Exécuté par Turmes, mixé par Schnapf et produit par Genome, il souffre du trafic intense d'une guitare démesurée. Et ils remettent le couvert sur "Shake it". Le fragment démarre par un sample de la voix de Rufus Thomas, piqué lors d'une remise des WC Handy Awards ; et pourtant, croyez-moi, la guitare est de qualité! Rick chante le latino "My Maria", un morceau à la fois séduisant mais encore bien trafiqué. Toujours placées devant les autres instruments, les percussions de Mugalian accueillent "Back it up" dans un ballet de cuivres orchestrés par Jeff Turmes et Ronald Dziubla. La sonorité devient sourde pour introduire les nouveaux gadgets électroniques qui envahissent "Gravy". Cette compo aurait dû être un des sommets de l'album. Ce n'est pas le cas ! Dommage, car la guitare décolle progressivement vers des sommets. "Tell me" est une bonne composition agressive. La guitare est lacérée, hypertendue à l'excès. Le tracklisting de l'album se termine par l'excellent "I'm gone". Un shuffle qui semble sorti tout droit des 50s. Il aurait d'ailleurs pu garnir n'importe quel juke-box de l'époque, s'il n'y avait quelques artifices-maison et une panoplie de gadgets électroniques. Mais ce Cd nous réserve encore des surprises. Car il cache encore quelques bonus tracks. D'une durée de vingt bonnes minutes, s'il vous plait. L'orgue jazz de John Medeski improvise sur une base franchement funky tout au long de "Roll tape", ne cédant le relais qu'au sax très free de Ronald Dziubla. C'est le moment choisi pour relancer le "Shake it Part 2" afin d'abandonner le DJ Logix à son travail de remix. Pourquoi pas? "Knock yourself out" est un autre remix signé Genome. Et pour clôturer le tout, l'elpee s'achève par un fragment de 8 minutes intitulé "Hamp's hump". Honnêtmeent je préférais l'album précédent de Rick Holstrom. Sculpté dans le blues du futur, il est un peu trop expérimental à mon goût. Je vous conseille d'ailleurs de l'écouter avant de l'acheter…

 

Bromide

No space anymore even inbetween words

Écrit par

Le phénomène néo acoustique prend une telle ampleur, qu'on va finir par ne plus y retrouver ses jeunes. Bromide appartient à ce mouvement. Un trio londonien drivé par un certain Simon Berridge. Il joue de l'harmonica (NDR : un peu à la manière de Neil Young), de la guitare sèche (NDR : pas comme Neil Young…) et chante (NDR : pas du tout comme Neil Young !). C'est d'ailleurs sa voix un peu limite qui fait tâche d'huile dans l'ensemble. Car les chansons ne manquent pas de charme. Enrichies tantôt d'un saxophone, d'un clavier, d'un piano, d'une contrebasse ou de samples, et balayées de percussions discrètes, elles manifestent un sens mélodique inspiré par… Belle & Sebastian. Pas les lyrics, cependant ; Bromide privilégiant plutôt des thèmes aussi futiles que le temps passé par les chats à ne rien faire… (NDR : c'était vraiment très intéressant !)

Michael Jerome Brown

Michael Jerome Brown

Écrit par

Michaël est originaire du Canada. Ce multi-guitariste est capable de jouer aussi bien de la guitare acoustique, du fiddle que du banjo; mais aussi de passer du kazoo au foot washboard. Cet opus nous invite à vivre un grand périple : voyage dans le temps (répertoire essentiellement pré-war blues mais avec des covers plus contemporaines), voyage dans l'espace (l'ensemble des plages nous permet de traverser différents Etats des U.S.A), et enfin un voyage dans les styles (cajun, delta blues, Piedmont blues, Texas blues, cajun et créole).

Mais tous ces voyages n'ont qu'un maître-mot : l'authenticité ! J.Brown revisite un ensemble de traditionnels dont deux sont chantés en français. Ce qui apparemment ne pose aucun problème pour ce Canadien forcement un peu french lorsqu'il exécute le créole "les plats tous mis sur la table" ou le cajun "la danse carrée / la belle Catherine". Et pas davantage, lorsqu'il propose avec beaucoup de bonheur des reprises qui ne trahissent pas les interprètes originaux. A l'instar du "Wartime blues" signé Blind Lemon Jefferson, du "You can't keep a good man down" de Jesse Fuller ou encore de "Green river blues" composé par Charlie Patton. Le "Saturday night rub" de Bill Broonzy devrait plaire à notre ami Elmore.D. Michaël ne se contente pas uniquement d'adapter des reprises classiques du pré-war blues. Il s'attaque également à "Manic depression" de Jimi Hendrix. J. Brown n'est pas seulement un bon guitariste ; c'est aussi un excellent chanteur. Cover surprenante et séduisante des Talking Heads, "This must be the place" confirme l'éclectisme de l'ensemble. La majorité des titres sont joués en solo ou en duo avec Jordan Officer, également à la guitare. Cependant, Browne a également le bon goût de s'entourer d'un groupe sur trois titres ; ce qui donne encore une autre couleur à cet opus. Ah, oui, j'allais oublier la reprise endiablée de l'incontournable "Boogie Chillen". Je le recommande à celles et ceux qui aiment le blues roots authentique, tant de l'époque des pionniers que des géants du delta ; d'autant plus que le confort du son est assez impressionnant. Un album très agréable qui devrait plaire aux amateurs de folk blues…

 

Kristofer Astrom

Northern Blues

Au pays des songwriters qui font mouche, la Scandinavie fait partie désormais des valeurs sûres : Kings of Convenience, St Thomas, voire Royksopp (pour son électro plus proche des formats " chanson " que de Biosphere) et Lee Hazlewood (un Américain jadis en villégiature en Suède, comme en témoigne son " Cowboy in Sweden ")… Autant de jeunes (et moins jeunes) compositeurs qui allient le flegme nordique aux sonorités les plus sereines. Pensez à ce " Quiet is the new loud " érigé en manifeste par les Kings il y a plus d'un an, et que l'Angleterre s'est empressée de récupérer sous l'appellation moins poétique de " new acoustic movement "… Un retour aux sources de la guitare folk et country dont Kristofer Astrom semble être le nouvel ambassadeur (un de plus). Son " Northern Blues " fait en effet la part belle aux ambiances tristounettes, le spleen comme nouvelle arme de séduction et la libido scandinave sacrifiée au profit d'une langueur toute hivernale. Pas qu'il fasse froid chez Astrom : ses chansons parlent quand même d'amour (" All Lovers Hell ", " You Don't Know How Good You Are ", " She Loves Me ", " Connected "), mais d'amour déchu, raté, fini. " I hope you'll burn in hell ", lance-t-il par exemple à sa belle dans " How Can You Live With Yourself ? ". Astrom, bourreau des cœurs ? Sur " You Don't Know How Good You Are ", il tente pendant dix minutes de se faire pardonner… Peine perdue : la belle est partie. " I've been the lonely one since you've been gone " (" Years Since Yesterday ") : t'en fais pas, mon vieux, elle reviendra… La preuve avec " She Loves Me " et " Summer Version " en final de ce beau disque. L'été en Scandinavie, ça existe donc bel et bien ? Ouaip, et il paraît même que ça dure six mois. D'ici là, on espère qu'Astrom n'aura plus trop le " Northern Blues ", et que son disque continuera à rythmer nos saisons.

From Bubblegum to Sky

Me and Amy and the two french boys

Écrit par

From Bubblegum To Sky est le projet solo de Mario Hernandez. Un Texan (NDR: de San Antonio, très exactement) qui a sévi chez Ciao Bella. Pour enregistrer cet opus, il a quand même reçu le concours de Jamie McCormick. A la coproduction. Et dans ce domaine, il faut reconnaître que le duo est plutôt performant. Marc reconnaît pour influences majeures Bowie, les Beatles de la seconde moitié des sixties, Big Star ainsi que la pop nippone (NDR : et notamment des formations aussi obscures que The Candle et Pink Ladies). Ce qui explique, sans doute, pourquoi les sessions d'enregistrement de cet opus se sont déroulées à Tokyo. Découpé en onze fragments, " Me and Amy and the two french boys " libère une solution sonore fruitée, rafraîchissante, contagieuse, mélodique et kitsch. Une solution qui me rappelle à la fois World Party et Lightning Seeds. A cause de ce mélange plutôt instinctif de power pop, de synthé pop, de glam rock, de lo fi, de new wave, de bubblegum et parfois de funk, enrobé d'orchestrations et d'arrangements imaginatifs. Une musique tapissée par la voix un tantinet nasillarde, légèrement overdubbée, mais limpide et ample de Mario.

 

Rick Holmstrom

Gonna get wild

Écrit par

Quel son de guitare! Un son pourri, sec, âpre, dense, produit avec une maîtrise technique et une intensité, jamais prise en défaut ! Rick tient les cordes des Mighty Flyers depuis cinq années. Successeur de grands gratteurs comme Alex Schultz et Junior Watson, il a acquis une tonalité et un style bien à lui.

Son entrée en matière avec "Gonna get wild" campe un style pas possible. Comment peut-il produire ce son? Accompagné des Mighty Flyers sans Rod, c'est bien lui qui mène la danse en nous livrant un premier opus solo réellement impressionnant. Le rythme louisianais, proche du zydeco, du délicieux "Have you seen my girl?" favorise l'entrée en scène des cuivres. Rod Piazza, sans doute revenu prendre Honey à la sortie du studio, en profite pour sortir de sa poche son harmonica, et marquer l'instrumental "Wiggle stick" de son empreinte. Rick sort le grand jeu. Il parcourt son manche, laisse glisser les doigts pour produire des notes acérées, perçantes. "I'd hate to see you cry" swingue avec une facilité déconcertante. La basse de Jeff Turmes y est pour quelque chose alors qu'Andy Kaulkin s'amuse comme un fou en tapant sur son piano. L'originalité et l'aventure sont toujours au rendez-vous pour le rythmé "Lucky day". Rick est poussé dans ses derniers retranchements lorsque son ami et source d'inspiration, Junior Watson, joue les parties de basse à la guitare, sur " Livin' days ". Holmstrom a le plus souvent accompagné des harmonicistes tels que William Clarke, Billy Boy Arnold, sans oublier Johnny Dyer et Rod Piazza. Dyer lui donne la réplique sur "Just right". Rick n'est pas un chanteur de base. Il n'est, dès lors, guère étonnant de voir figurer l'un ou l'autre instrumental sur cet elpee. Comme le très latin "Phlazzbo", le profond "Uno Mas", "Lost in the shuffle" ou encore la plage cachée de la fin de l'album! Il ne se débrouille cependant pas trop mal au chant, et ce " Gonna get wild " se révèle bien plus excitant que son "Look out", paru en 1996 sur Black Top. Excellent !

Page 3 sur 3