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CélénaSophia

Ce n’est pas en arrière qu’il faut regarder…

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Ça y est ! Nous sommes déconfinés après 7 mois d’attente ! Enfin, le cycle des concerts reprend ! Un bon début : second spectacle ce soir, organisé par Silly concerts. Il ne se déroule pas au Salon. Des travaux ont été entrepris pour rénover la salle. Dès lors il se déroulera dans les jardins du Centre Culturel, sous chapiteau. Pas plus de 50 spectateurs. Ils devront être masqués et restés assis pur respecter les gestes barrière. Ce soir, en tête d’affiche, la fratrie Tornabene aka CélénaSophia. A force de travail, elles ont acquis ‘des planches’ ; et elles vont encore le démontrer lors de leur prestation.

La première partie est assurée par Clara Gotto. Agée de 20 ans, cette jeune chanteuse/claviériste est épaulée par son paternel qui se consacre à la guitare semi-acoustique et aux backing vocaux. Plutôt sympa, il a le chic pour détendre l’atmosphère. Son humour décapant révèle un amoureux de la langue française. Et apparemment c’est lui qui écrit les textes des chansons. Il nous signale que le répertoire va nous inviter au voyage. Et comme le père et la fille sont originaire d’Italie, le périple est immédiat. Ainsi « Sur la riviera », on imagine deux amoureux qui se promènent, main dans la main, ou circulent sur de petites routes à bord d’une vespa. On épinglera encore « Des ABL sur le pavé », une compo qui se réfère à sa contestation éclairée de Gainsbarre. A suivre de très près…

Setlist : « Rumba », « Sur la riviera », « Le dernier virage », « Des ABL sur le pavé », « La Sille ».

Depuis le début de leur parcours, les frangines épousent une courbe ascendante. Jérôme Magnée (Dan San, Yew, Ebbène...) leur a apporté un fameux coup de main en se chargeant de la direction artistique lors de la réalisation de leur premier album. C’est grâce à lui que les filles ont décroché la médaille de bronze aux Jeux de la Francophonie d'Abidjan, en 2017.

Né de la fusion des deux prénoms (Céléna et Sophia), elles sont responsables d’une chanson française réaliste et urbaine. En 2015, elles avaient publié un premier Ep (« A l’aventure ») qui leur a permis de fouler les premières grosses scènes en Belgique (Botanique, Francofolies de Spa, BSF, ...) et à l'étranger (Suisse, France, Canada, Côte d'Ivoire). Elles participent à deux reprises aux rencontres d'Astaffort au cours desquelles Francis Cabrel et son équipe les aident à peaufiner leur répertoire.

Ce soir, elles sont venues présenter leur bébé, un premier long playing paru en janvier dernier et intitulé « Les Géantes Bleues ». Les deux sœurs y affirment leur féminité, leurs doutes, leurs besoins d’évasion et de passions ainsi que leurs acharnements. Et par-dessus tout, leurs valeurs et leurs idéaux. Si le folk pratiqué à l’origine n’a pas disparu, il s’est enrichi de beats, de codes empruntés au hip-hop, de gimmicks pop, de beaux effets aériens sur les guitares et d’un zeste d’électro.

Pas de Jérôme Magnée derrière les fûts pour épauler CélénaSophia. Il est remplacé par les sonorités électro et les percus d’un iPad. Par contre, elles se partagent bien guitares électrique et acoustique ; Céléna surtout l’électrique, Sophia, la sèche. Et leurs interventions lancinantes collent bien aux morceaux les plus introspectifs…

Elles sont accueillies en triomphe, malgré le maigre public. Céléna se décrit comme une ‘vraie impulsive’. Sophia comme une ‘fausse calme’, mais elles sont fusionnelles. D’ailleurs, pour monter sur les planches elles portent la même tenue : leggin noir, tee-shirt noir, chaussures et vestes dorées et brillantes.

La set list est essentiellement puisée au sein du premier opus y compris la reprise de « Comment est ta peine », une composition signée Benjamin Biolay. Seuls deux tubes plus anciens (« Les pieds sur terre » et « Dis-le-moi plus fort ») seront également interprétés. Elles accordent une attention particulière aux chansons que les frangines ont dédiées à leur maman, perdue trop tôt. Ce qui suscite beaucoup d’émotion. Le concert s’achève par « Folie reviens », leur dernier single. Le message est clair : ‘Ce n’est pas en arrière qu’il faut regarder…’ C’est une ligne de conduite, un slogan pour CélénaSophia. Elles ne reviendront pas sur les planches…

Assez participatif, le public a même pu se dandiner et applaudir devant son siège. Fait dire que Madame Ingrid Corona veillait au grain…

Setlist : « On s'en souviendra pas », « Les vents contraires », « Pile ou face », Seul hôtel », « Les pieds sur terre », « Passage secret », « Me plonger dans tes yeux », « Je te vengerai » « Comment est ta peine ? » (Benjamin Biolay), « Les géantes bleues », « Je cours après le temps », « Dis-le-moi plus fort », « Ne rentrons pas », « Folie reviens ».

Organisation : Silly concerts et Centre Culturel de Silly

Sophia

Holding on / Letting go

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Huitième opus studio pour Sophia, le projet de Robin Proper-Sheppard. Depuis 2016, le line up de son groupe semble stable, impliquant son fidèle drummer Jeff Townsin, ainsi que trois musiciens belges ; en l’occurrence le bassiste Sander Verstraete, le guitariste Jesse Maes et le claviériste Bert Vliegen.

Lors des sessions, Terry Edwards (Nick Cave, PJ Harvey) est venu souffler (brillamment, par ailleurs) dans son saxophone sur « Alive », une compo dont la mélodie romantique (NDR : ce sens mélodique est toujours aussi soigné tout au long de ce disque) est très caractéristique chez Sophia. Romantique comme la tendre ballade « Avalon ». Autre ballade, mais mid tempo, « Wait » combine subtilement cordes semi-acoustiques et électriques (NDR : une technique qu’on retrouve régulièrement sur cet LP), ces dernières finissant par se mettre à grésiller et à crépiter sur cette plage enrichie de chœurs hymniques.

L’elpee s’ouvre par « Strange attractor ». Amorcé par des synthés à coloration 80’s, cette piste vire ensuite au pop/rock entraînant. Imprimée sur un tempo métronomique (Wire ?), elle est ensuite dynamisée par une guitare graveleuse. Le long playing ne manque, bien sûr, pas d’électricité. A l’instar du très intense « We see you (taking aim) », une protest song qui vilipende le capitalisme. La basse est menaçante et les grattes électriques s’en donnent à cœur joie, un peu comme chez le Broken Social Scene de son album éponyme. Puis de « Road song », un titre au tempo paradoxalement latino qui s’achève dans la noisy. L’elpee recèle deux titres pop/rock plus classiques, « Days » et « Undone again », compo au cours de laquelle les cordes de guitare chevauchent allègrement les harmonies. Et la plaque de s’achever par l’instrumental cosmique judicieusement intitulé « Prog rock Arp (I know) ».

Enfin, pour que votre info soit complète, sachez que l’artwork de la pochette a été réalisé par Gertrude Grunow, artiste allemande du Bauhaus, qui a énormément bossé sur la liaison entre les notes de musique, les couleurs et les mouvements…

Sophia

En période de rodage...

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Voir Sophia une veille de la Saint-Valentin. Se faire bercer par leurs douces mélodies, si tendres… Un rêve, n'est ce pas ? En première partie, Gamine, une chanteuse des pays de l'Est, interprète au  premier degré, des titres tels que 'It is so beautiful to be married'. Influencée par les romans Harlequin, elle nous remet directement les pieds sur terre…

En effet, même si les critiques (des magazines commerciaux) sont dithyrambiques, je n'aime pas vraiment le nouvel album de Sophia. Il ne possède ni le désespoir de son premier opus, ni la plénitude du second, mais reprend plutôt tous les ingrédients pour en faire un panachage. Résultat des courses, le soufflet retombe rapidement à plat. Bref, Sophia avait fort à faire sur scène, vendredi dernier, pour me convaincre. Et il faut avouer que sa mission n'a été qu'à moitié remplie. Robin est en effet un vrai showman, qui interagit avec son public, après nous avoir fait croire que les membres du groupe se promènent nus dans les couloirs des hôtels. Il nous propose même de les louer pour n'importe quel Bar Mitzvah, d'ici 10 ans (NDR : et là, je ne peux qu'applaudir sa lucidité). Pourtant, il y eut de réels moments de grâce ; et en particulier au début de son répertoire : « So slow », « Are you happy now », « River song » (d' « Infinite circle ») ; mais aussi de longs moments d'ennui. Et en particulier après le single « Oh my love », lorsqu'il s'est mis à interpréter trois chansons du nouvel album. Robin nous explique au cours du concert qu'il s'agissait du premier concert de leur tournée et que la formation rodait la set list. Peut-être seront ils parfaits le 3 juillet a Werchter ?  Et oui, la nouvelle vient de tomber…

 

 

Sophia

Comme à l'époque d'un certain God Machine?

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Pour cette longue soirée, l'ordre de passage avait été modifié, suite à des problèmes de transport rencontrés par la formation danoise Under Byen. Au lieu d'entamer les festivités, celle-ci allait donc les clôturer.

Drivé par Miles Kurosky, chanteur dont le vocal campe, nonobstant un timbre plus clair, des inflexions fort proches de Stephen Malkmus, Beulah compte déjà la bagatelle de 4 albums à son actif ; le dernier, « Yoko », étant paru au début de cette année. Un sextuor californien qui pratique une pop plutôt allègre, contagieuse, mais parfois un peu trop dissipée. Pourtant, la moitié des musiciens sont multi instrumentistes et possèdent suffisamment de talent pour faire décoller un set. Et en particulier le trompettiste, dont les interventions cuivrées, parfois rythm'n blues, donnent une coloration plus chaleureuse aux chansons. Et puis les harmonies vocales sont impeccables, rappelant même parfois tantôt les Beach Boys, tantôt ELO. Mais les moments de pure intensité ne sont pas suffisamment développés pour ne pas perdre le fil du sujet. En fin de parcours, le groupe invite deux spectatrices à monter sur scène pour essayer de reprendre une chanson des Beach Boys. Une catastrophe ! Et les gesticulations des deux filles agitant des maracas ou un tambourin, lors du final, faisaient franchement tarte. N'importe quoi !

Les concerts accordés par Sophia, dans le cadre de leur dernière tournée n'ont pas trop eu l'air de plaire à la presse spécialisée. Même Lina, qui avait assisté à leur concert lors de leur passage au Bota, n'est pas repartie emballée par leur prestation. C'est donc avec beaucoup de prudence que je suis allé voir ce qu'il en était réellement. Première constatation, le groupe semble détendu. Il s'agit du dernier concert de ce périple destiné à promotionner leur album, « People are like seasons ». Et en montant sur les planches, Robin Proper Sheppard se rend compte qu'un nombre important de Belges a fait le déplacement. Et leur demande de lever la main. Il a raison… Le set s'ouvre sur un ton semi acoustique, countryfiant (bottleneck oblige !) ; puis le climat s'électrifie progressivement épinglant une version particulièrement réussie d'« Every day » et une de « The see », découpée dans les guitares bringuebalantes. Tout est bien mis en place, mais c'est la prestation du drummer qui, au fil du set, va impressionner. Son style chatoyant, chaloupé, mais bigrement efficace, canalise la prestation du groupe. Et sous le flux d'électricité maintient parfaitement le navire à flots. Après un bref retour acoustique en rappel, Sophia va achever sa prestation par un rock'n roll particulièrement enlevé et un « River song » au cours duquel cette électricité se mue en intensité blanche. Et pour cause, Robin et le claviériste ont alors respectivement troqué leur sèche et leur clavier pour une gratte bien électrifiée. De quoi se délecter d'une bonne dose de décibels, comme à l'époque d'un certain God Machine…

Il était très tard lorsqu’Under Byen s'est mis à jouer. Et pour cause, il devait d'abord régler les balances. Et lorsqu'un line up se compose de huit musiciens, il y a du boulot. En l'occurrence deux drummers (dont une percussionniste), un claviériste/pianiste, une pianiste, une bassiste, un violoniste, une violoncelliste et une chanteuse. Dont la voix me rappelle Björk, sans les inflexions énervées et furieuses. Une formation qui mélange allègrement pop, folk, jazz, classique et électronique, dans un univers trip hop brumeux, empreint de mystère, qui aurait pu naître d'une rencontre hypothétique entre Sigur Ros et Portishead. Les problèmes de mixage rencontrés au cours de ce set n'ont pas empêché d'entrevoir l'émergence d'un groupe fort intéressant. Mais je dois avouer que j'étais beaucoup trop fatigué pour pouvoir réellement apprécier leur musique. Ainsi, après une bonne demi-heure, je me suis éclipsé. A revoir dans d'autres circonstances : mais à suivre de très près…

 

Sophia

Le nouvel album de Sophia est plus positif, plus ouvert...

Leader de The God Machine, une formation américaine 'culte' qui a sévi au cours des années 90, et de Sophia, son projet actuel, Robin Proper-Sheppard est un musicien remarquable mais surtout, un être foncièrement attachant. Dans le hall des tout nouveaux locaux de PiaS, en plein centre de Bruxelles (juste à côté du Centre Belge de la Bande Dessinée), son accueil est chaleureux. Aujourd'hui, c'est la journée 'promo' pour la sortie du dernier opus de Sophia, ‘As We Make Our Way (Unknown Harbours)’. Robin est habillé de noir (tout comme votre serviteur) ; souriant, il me propose un café et la conversation s'engage tout naturellement sur le thème de Bruxelles, la ville où il a élu domicile, il y a de nombreuses années.

« J'aime beaucoup Bruxelles », confie-t-il. « Au départ, j'ai choisi cette ville lorsque mon ex-épouse et moi se sont séparés, parce que cette solution permettait aisément de faire un saut à Londres en Eurostar pour voir ma fille. Et aujourd'hui, je m'y sens très bien. J'habite dans le centre et j'ai un petit territoire privé qui s'étend entre mon appartement du côté de Sainte-Catherine, le Delhaize de La Bourse et l'Archiduc. »

L'Américain a vite trouvé en notre pays une terre d'accueil qui soutient les artistes. « Le gouvernement ici a pris des mesures en faveur des artistes et il est possible d'obtenir des subsides, ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays. Et les conservatoires de musique sont plus ouverts aux musiques modernes et alternatives. Les musiciens belges avec lesquels je travaille vivent uniquement de la musique. »

A l’instar des productions précédentes, ‘As We Make Our Way’ propose un indie-rock flirtant avec le folk et le post-rock. Mais on sent quand même une évolution importante. « La plus grande nouveauté, c'est que ce disque n’est pas aussi triste que les précédents. Auparavant, mes compositions exprimaient la souffrance de mes amours déçues ; tandis que sur celui-ci, le point de vue est moins personnel. La production est moins brute et laisse davantage de place aux expérimentations sur le son, les textures et la dynamique... Oui, le nouvel album de Sophia est plus positif, plus ouvert. »

Un des deux premiers titres qui a servi de 'teaser', ‘Resisting’, témoigne de cette évolution. Il se distingue par une superbe progression, très post-rock, vers un refrain qui résonne comme un hymne. « C'est juste ! J'ai constaté que mes nouvelles compositions avaient un impact différent. Mes amis m'ont avoué qu'ils étaient touchés par ce côté plus ouvert, moins égocentrique. C'est d'ailleurs pourquoi j'ai changé le titre de l'album : à l'origine il s’intitulait 'As I make my way' et j'ai remplacé le 'I' par 'We' pour souligner cette ouverture. »

La chanson ‘You Say It's Alright’ est également un bel exemple de la nouvelle direction empruntée par Sophia. « Je l'ai composée à la guitare, mais on a beaucoup travaillé sur les arrangements, en introduisant un arpeggio au synthé, afin de créer une tension tout au long du morceau. Au départ, les fans de Sophia ont été surpris par ce côté électro ; mais maintenant les retours sont très positifs. Et le riff de guitare, à la fin, rappelle un peu The God Machine. » Après plusieurs écoutes, les voix atmosphériques font aussi penser à M83.

Mais c'est le côté très 'dark' de Robin Proper-Sheppard qui intéresse surtout votre serviteur. L'occasion d'en savoir plus sur ses références postpunk/new-wave ! « J'adore The Cure, Bauhaus et tous ces groupes issus des années '80. En fait, au début, on exécutait des reprises chez The God Machine. Par exemple le ‘Double Dare’ de Bauhaus. ‘Disintegration’ de The Cure m’a également énormément marqué. De même que le répertoire d’Echo And The Bunnymen. Eux-mêmes étaient influencés par la musique garage et psyché des années 70. J’apprécie aussi beaucoup Wire ; Graham Lewis est un ami. »

Irait-on jusqu'à affirmer qu'il existe un élément de postpunk dans sa musique ? « Oui ! C'est aussi une question d'attitude. Je n'ai pas peur de choquer, de surprendre. Il y a une 'angularité', un 'anti-conformisme'. A la fin de 'Drifter', par exemple, les synthés sont dissonants. Ce n'est pas une chanson 'pop' ! Et ce concept, je le tiens de toutes ces formations nées dans les années '70 et '80. »

Il existe également une structure 'prog' dans la musique de Sophia. Pas comme chez Genesis ou Yes, mais dans l'approche progressive des compositions, qui recèlent différentes séquences, différentes atmosphères. Un peu comme chez Radiohead et les formations de post-rock. Qu'en pense le principal intéressé ? « Je confirme ! Merci pour ces comparaisons, qui m'honorent ! »

Ce qui surprend lors de cette interview, c'est que contrairement à la plupart des musiciens connus, Robin Proper-Sheppard s'intéresse véritablement à son interlocuteur. Ce qui permet de présenter mes activités comme scribouillard bénévole pour différents 'webzines', DJ et animateur d’émission radio. On parle du nouvel elpee de The KVB, paru sur Invada Records ; de l’interview que votre serviteur a réalisée en compagnie de John Foxx et je promets de lui envoyer 'Hiroshima, Mon Amour', le titre culte d'Ultravox !

Plus tard, Robin accordera un showcase privé devant une centaine de fans dans la petite salle, chez PiaS. Sans micro et sans amplification, il va nous réserver des versions acoustiques de ses chansons, en agrémentant sa prestation d'anecdotes savoureuses. Un moment inoubliable !

Sophia se produira en concert au Botanique le 26 avril (c’est sold out) et dans le cadre du festival Pukkelpop, le 19 août.

Pour vous procurer le nouvel album « As We Make Our Way (Unknown Harbours) », c’est ici 

Photo Philip Lethen

CélénaSophia

A l’Aventure

Écrit par

Non, Céléna-Sophia n’est pas un autre patronyme bien dans l’air du temps, mais celui d’un duo réunissant deux sœurs issues de Chapelle-lez-Herlaimont : Céléna au chant et Sophia aux chœurs. Les deux frangines se partagent, en outre, une multitude d’instruments tels que le banjo, la mandoline, la guitare et le xylophone. Enthousiastes, elles ont décidé de se lancer dans l’aventure musicale en gravant « A l’Aventure », un premier Ep 5 titres paru sur Team4Action, le label de Noa Moon. Leur courte bio décrit parfaitement leur univers sonore : entre Fauve pour la rage toute adolescente (le titre maître), Mumford & Sons pour son côté folk/rock bien assumé et Louise Attaque pour le climat au sein duquel « Dis-le Moi Plus Fort » baigne. On devrait encore entendre parler de Céléna-Sophia dans un futur proche… 

 

Sophia

Home

Écrit par

Retour en terre connue d’un vagabond céleste.
Robin Proper Sheppard se carapate maintenant depuis deux décades, fuyant son passé mais le rappelant à cor et à cri au travers de chansons parfois terriblement poignantes et souvent déconcertantes de vérité.
Il est parfois irritant dans son impudique effeuillement du mal adolescent, mais pourtant si vrai, authentique et fichtrement sympathique, qu’on finit toujours pas lui pardonner ses excès de pathos.
Un retour marqué par les souvenirs ancrés entre les murs de Bruxelles, où Robin a vécu quelques années avant de reprendre la route, cherchant ailleurs ce qui ne se trouve nulle part.
Un concert de retrouvailles, annoncé par un single (téléchargeable gratuitement sur Bandcamp) au titre en forme de balle dans le pied (“It’s Easy To Be Lonely”) mais qui va prendre corps ce soir dans un final majestueux où le groupe, soutenu par un chorale, va définitivement dévoiler la magie de Sophia.

New Found Land n’a pas laissé de traces indélébiles dans les esprits à l’heure où le collectif Sophia monte sur l’estrade. Au plus le sentiment diffus d’un sympathique interlude.

Accompagné de son nouveau line-up, Robin, le sourire suspendu aux lèvres est heureux de retrouver son public.

Car entre l’ancien God Machine et la Belgique, c’est une histoire d’amour.

Et l’amour, c’est le fond de commerce de Sophia.

Surtout dans sa veine la plus tourmentée.

De nombreux souvenirs viennent donc émailler le concert, dont le cours, tantôt calme, tantôt tumultueux, va se jeter au final dans la rivière.

Les premières notes se déposent timidement comme autant de vagues sur une plage paisible et triste. Puis le sourire de Jimmy Fernandez, l’ami parti précocement il y a presque vingt ans déjà, vient auréoler l’espace de sa présence.

Ainsi s’ouvre la valse du chagrin, qui tangue dans la voix et s’invite dans chaque arpège, sur chaque accord plaqué.

Les anecdotes dévoilées avec ce grain particulier, celui de la vérité, rappelant la genèse des deux premiers albums, majoritairement représentés  ce soir.

Adam Franklin et Jeff Townsin, les fidèles acolytes de l’ombre, assurant l’équilibre et relevant le nez de la barque quand celle-ci menace de sombrer.

Parfois, les mots s’échappent de la caboche de Robin, se jouant de lui, se dérobant à sa mémoire sous le feu de turpitudes émotionnelles.

Mais le navire fait front, l’équipage est soudé, et personne dans l’assistance ne semble rester à quai.

Comme à l’accoutumée, “The River Song” vient achever la première partie, dans un final puissant, secouant, bouleversant comme une tempête existentielle.

Après un court laps de temps, Robin revient seul interpréter un morceau acoustique, laissé au choix du public (“The Death Of A Salesman”, autre chanson dédiée au bassiste de God Machine qui figure sur “Fixed Water).

Ensuite, le reste du groupe le rejoint sur les planches de l’Orangerie pour deux autres titres avant l’apothéose  “It’s Easy To Be Lonely”, porté par un choeur et une instrumentation grandioses.

Le public est comblé, le groupe ravi. Le contraire aussi.

Dès sa sortie de scène, Robin viendra tailler la bavette en compagnie des fans, tout à la joie de partager quelques instants avec lui.

Sans chichis, en toute simplicité.

À l’image de sa carrière.

(Organisation Botanique)

Sophia

There are no goodbyes

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“There are no goodbyes” constitue le cinquième album solo, enregistré en studio, pour Sophia. Et il s’inscrit parfaitement dans la lignée du précédent opus, « Technology Won’t Save Us ». Des compos poignantes, confessionnelles et mélancoliques qu’il chante de son timbre doux-amer si particulier. En s’accompagnant à la guitare. En picking. Le plus souvent acoustique mais électrifiée (NDR : une exception « Dreaming », une brève compo minimaliste interprétée à la sèche). Les mélodies sont contagieuses, parfois hymniques. Notamment sur le single et titre maître qui ouvre l’opus. Même que la conjugaison des accords de piano sonore, des envolées de guitare soniques entrecoupées par des impulsions de drums offensifs, me fait plutôt penser à Coldplay. Chanson plus allègre, « Obvious » est cependant contaminé par des lyrics toujours aussi sombres. Robin partage un duo en compagnie d’Astrid Willimason, sur la valse lente « Something ». Jusqu’alors pas vraiment de surprise. Mais le plus intéressant procède de la fin de l’elpee. Tout d’abord lors de « Sign ». Balayée par une steel guitare et des cordes de râpe languissantes, cette compo aurait pu émarger à l’americana, s’il n’y avait ce sens mélodique bien spécifique. Et enfin les trois derniers morceaux du disque. Enrichis de somptueux arrangements symphoniques. Encore que parmi ces trois chansons, « Leaving » est vraiment celle qui mérite une attention toute particulière. Car si arrangements symphoniques il y a, ils sont dominés par des cuivres énigmatiques. Et puis, cette ligne de basse pulsante remue les tripes. Bref, ce titre lorgne manifestement vers la quintessence de Broken Social Scene. Toutes proportions gardées, bien sûr. Mais le résultat est vraiment remarquable. Robin s’intéresserait-il à la nouvelle scène canadienne ?

Sophia

Un public trop dissipé…

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Ce mardi, à 20 heures, le label Bang ! avait organisé un showcase au Café Central. A l’affiche, Sophia, venu présenter son tout nouvel opus, « There Are No Goodbyes », trois ans après la sortie de « Technology Won’t Save Us ». Un disque que je vous recommande tout particulièrement et qui était paru officiellement la veille…

Quoique trié sur le volet, le public ne semble guère attentif. Bien trop bruyant, il ne permet pas d’écouter le set dans des conditions idéales. Seul à la guitare acoustique, Robin Proper-Sheppard ouvre les hostilités par « Is It Any Wonder », une plage extraite de son premier elpee. Petite surprise pour l’auditoire, puisqu’il venait d’annoncer qu’il ne jouerait que des titres issus de son nouvel opus ! Le Californien attaque ensuite quelques belles versions, dépouillées et toujours aussi sombres, de « There Are No Goodbyes », le dernier elpee. Il est ensuite rejoint par Astrid Williamson, aux vocaux, pour ce qui va s’avérer le point culminant de ce bref spectacle.

Tout au long de la soirée Robin Proper-Sheppard est paru très détendu. Et, manifestement, il est fier de son nouvel opus. Ce qui ne lui arrive pas souvent. Mais on peut lui donner raison, tant les compositions issues de ce disque, quoique toujours aussi sombres, sont littéralement portées par une instrumentation aussi subtile que luxuriante. Bref, manifestement, il vient à nouveau de commettre un album d’excellente facture.

Bien sûr, les spectateurs attentifs ce soir sont en droit de regretter les mauvaises conditions dans lesquelles s’est déroulé le showcase ; mais on se consolera le 23 mai prochain, puisque Sophia se produira à l’Ancienne Belgique, dans le cadre d’une tournée qui passera également par l’Atelier à Luxembourg le 20 du même mois, et le lendemain au Café De La Danse, à Paris.

 

Sophia

Technology won´t save us

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Rien que le fabuleux titre maître (et morceau qui ouvre l’album) vaut l’achat de ce disque. Une compo instrumentale qui s’ouvre tout en délicatesse, puis s’étoffe, s’enrichit, se gave, et finit par éclater dans une symphonie contemporaine intense, baroque, douloureuse, impitoyable et tellement belle. Et le reste réserve son lot de (bonnes) surprises… A ce sujet, je vous invite à vous replonger dans l’interview que Robin Propper Sheppard nous a accordée tout récemment. Elle est suffisamment éloquente. Et puis difficile de vous parler davantage de cet opus, puisque je ne dispose que d’une copie promo, dénuée de la moindre info. Pas de booklet donc. Ce qui n’empêchera pas cette œuvre de figurer parmi les albums de l’année.

Sophia

Les doutes étranges de Robin Proper-Sheppard...

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Robin Proper-Sheppard est un type hyper sympa, fort intéressant, mais particulièrement torturé. Pas toujours très sûr de lui, non plus. Ce qui peut paraître paradoxal, lorsqu'on connaît l'œuvre de feu God Machine, de Sophia et puis la qualité des prestations 'live' que son groupe est capable d'accorder. Après avoir terminé l'enregistrement de son nouvel album, 'Technology won't save us', il craignait la réaction du public et même de la presse. A un tel point que trois semaines avant la sortie officielle du disque, il n'avait toujours rien organisé : ni promo, ni planning de tournée. En fait, c'est à travers les interviews que Robin parvient à dissiper ses doutes et ses incertitudes. Et pourtant, son nouvel opus est tout à fait remarquable. Robin confirme le profil inattendu de sa personnalité…

« Oui, c'est exact. Après avoir sorti cet album, j'étais dans l'incertitude la plus totale. Encore plus que pour les autres. J'étais envahi par le stress et l'anxiété. Et le fait d'en parler avec la presse me rassure. Un ami journaliste m'a un jour confié que dans mes lyrics je m'exprimais beaucoup en noir ou en blanc. Pourtant, rien n'est jamais tout noir ou tout blanc. Je n'avais jamais pensé à ça. En acquérant de la maturité, j'accepte que les choses soient bien plus nuancées… » Encore que dans la chanson 'Pace', il déclare 'Nous ne pouvons changer le monde'. Robin s'explique : « J'ignore si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Si on ne peut le changer, il faut l'accepter. A partir du moment où tu acceptes les choses telles qu'elles sont, tu dois t'y faire. Ou alors, il y a moyen d'améliorer les choses. Pourquoi accepter ce qui est perfectible ? Tu vois ce que je veux dire ? En général, je ne suis pas quelqu'un de très positif, mais cette chanson l'est… » Alors, finalement, ce 'Technology won't save us' est un vivier de messages ? Rien que le titre de l'opus y fait penser. Robin réagit : « Je n'en sais trop rien. Beaucoup de gens me le disent. Fondamentalement non. Je ne pense pas que ce que je fais aujourd'hui soit tellement différent. Même si c'est à la fois différent et pas différent (NDR :?!?!?) D'abord, je n'étais pas convaincu encore être capable d'enregistrer un nouvel album. » Oui mais pourquoi la technologie ne peut pas nous sauver ? Robin répond : « Tu connais le récit de cette chanson ? C'est un faits-divers authentique. Un père et un fils travaillaient sur la plage. Puis soudain, le temps a changé. Le vent s'est levé, le brouillard est tombé et la marée est montée. Résultat, ils ne retrouvaient plus leur chemin. Le père disposait d'un portable et a contacté les services de secours qui se trouvaient à une centaine de mètres. Ces derniers entendaient le bruit de la mer dans le récepteur, ils étaient tout proches, mais ils ne parvenaient pas à les localiser. Le gamin était même grimpé sur les épaules de son père. Mais malheureusement, ils se sont noyés. Donc la technologie n'a pas permis de les sauver. Maintenant, il faut comprendre cet événement au sens spirituel. On sait que la technologie épargne, prolonge des vies. Simplifie les procédures. Enfin on l'imagine, car cette forme de simplification les rend aussi plus compliquées. Je veux dire que l'excès de technologie rend les gens plus dépendants, moins intelligents, incapables de réfléchir voire de réagir… »

Cette compo est instrumentale, construite sous la forme d'un crescendo. Comme lors d'une symphonie moderne au cours de laquelle Robin se muerait, en quelque sorte, en chef d'orchestre. En 2001, il avait d'ailleurs réalisé ce type de projet lors des 'Nachten'. Robin précise : « Avec un quatuor à cordes. En fait, il aurait fallu beaucoup plus de musiciens : au moins huit pour les cordes et quatre aux cuivres. Et une tournée plus conséquente. Mais cette expérience était formidable. Je me souviens même que le public avait souhaité un 'happy birthday' à ma fille. Le fait de réaliser un projet et d'être surpris du résultat suscite un sentiment très fort au fond de toi-même. De très positif. Mais je ne sais pas si je serai encore capable d'accomplir un projet pareil dans le futur. Je me vois d'ailleurs difficilement le reproduire. C'est unique en son genre. Un mélange entre l'œuvre, l'auditeur et le compositeur. Trois éléments en même temps. En symbiose… Je rêve vraiment d'incarner un personnage créé de toutes pièces. J'apprécie tout particulièrement m'asseoir et contempler mon œuvre, plutôt que de communiquer en empoignant une guitare et en commençant à chanter. Sortir de moi-même et me regarder. C'est une forme d'autosatisfaction qui me permet d'atteindre l'extase. C'est la musique qui m'aide à transcender mes émotions. Et à cet instant, j'en suis le témoin… Je ne connais pas assez la musique pour jouer au chef d'orchestre ; et d'ailleurs je ne m'habille pas en queue de pie et ne porte pas de nœud papillon. Et pour moi, la baguette, ce serait plutôt le drumkit. Mais cette chanson m'a tellement pris de temps. Et en particulier pour les arrangements de cordes et de cuivres. C'est un processus d'écriture par essai et erreur au cours duquel je me dis, ça c'est trop joyeux, ça c'est trop triste. Il est très long. Mais je voudrais le voir exécuter sur scène. Certaines personnes me demandent si je ne vais pas concocter un disque symphonique ou exclusivement instrumental. Mais mon écriture vient de manière naturelle. Sans forcer. Enfin, je veux dire les mots. Le gros boulot est venu de la phase instrumentale. Or, les mots viennent de la musique et pas l'inverse. C'est la musique qui engendre le texte. Une chanson comme 'Lost' est née tout naturellement. Je n'ai même pas dû me forcer pour l'écrire. Idem pour 'Big city rot'. Mais c'est parfois tellement difficile d'expliquer d'où la muse vient. Et je dois accepter cette situation… »

'Birds' est probablement la chanson la plus sophistiquée du nouvel album. Les arrangements me font même parfois penser à ceux utilisés par Neil Hannon chez Divine Comedy. Robin réagit : « Je ne connais pas The Divine Comedy. Je me souviens du travail nécessité pour les cuivres, lors des sessions d'enregistrements de l'album. Il y avait un type d'harmonie que je souhaitais développer en leur compagnie. Et on s'est parfaitement compris pour le réaliser. Maintenant, j'estime que mon style de songwriting est très simple. Et je ne cherche jamais à en remettre une couche. Cela ne sert à rien. Par rapport aux albums précédents, j'ai eu un mal fou à me remettre à bosser. Je traversais une crise de confiance. Je ne savais pas du tout où j'allais. Mais dès que je suis passé à travers, c'est un peu comme si la nature avait repris ses droits. J'ai fait appel au même type d'instrumentation que lors de l'album précédent. Mais, il est vrai que la genèse de ce disque est assez étrange. Et dans cette étrangeté, je n'étais pas sûr que le public allait s'y retrouver. Je sais que ma réaction peut paraître étonnante lorsqu'on sait que je suis dans le métier depuis une quinzaine d'années. De nombreuses personnes m'ont déclaré que c'était le meilleur album de Sophia, à ce jour. Je le pense. Enfin, je l'espère. C'est vraiment étrange… »

Deux autres plage, 'P1/P2' et 'Lost (she believed in angels)' réverbèrent des sonorités de guitare rappelant les Chameleons et House of Love. Serait-ce une coïncidence ? Robin admet : « Tout à fait d'accord. Mais ce qui est amusant à ce propos, c'est qu'à l'écoute de ces chansons j'étais anxieux parce que je pensais qu'elles semblaient un peu trop destinées au 'stadiums rock'. A cause des grosses guitares. Et j'ai posé la question à mes amis. Ils m'ont rassuré en m'expliquant que ce type de chanson relevait de ma créativité et puis collait bien au groupe. Mais franchement, j'ai beaucoup hésité avant de les inclure sur le disque. » Le dernier de l'opus, 'Theme for the Mary Queen' est encore plus noisy. Depuis God Machine, Robin ne s'était plus autant lâché. Enfin chez Sophia. Car, il a également monté un groupe parallèle : The Ma(r)y Queens (NDR : cherchez l'erreur !) Une formation qui ne lésine pas sur l'électricité. Robin confesse : « A début de cette année, j'ai accompli une tournée acoustique. Et le groupe Vito m'accompagnait pour assurer le supporting act. A la fin du set, on interprétait quelques chansons ensemble. Simplement pour prendre notre pied. Ce type de musique fait partie de mon univers. Elle me sert en quelque sorte de soupape. Quand il y a trop de pression. Et finalement, je me suis dit pourquoi je ne reproduirai pas cela avec Sophia ? Je n'allais quand même pas me renier. Et puis merde après tout, j'ai aussi le droit de prendre mon pied. De faire ce que j'ai envie de faire…» D'ailleurs, Robin écoute toujours du punk issu des sixties. Et en particulier les Electric Prunes ou encore les 13th Floor Elevators. Celui des eighties aussi. Ajoutant : « Il est incroyable que cette musique se régénère tous les 20 ans et refait surface… »

Puisqu'il nous parle de Vito, formation qui a rejoint son label The Flower Shop Recordings, il était intéressant de savoir quels sont les artistes qui figurent aujourd'hui dans son écurie : « Vito, un groupe de Cardiff. Copenhagen. Ils vont faire un break maintenant. En fait, ils doivent récupérer, car il y a deux jours on s'est réuni et ils ont un peu trop carburé (rires). Gamine. Il y a aussi des artistes qui travaillent encore avec moi, mais il n'est pas sûr qu'ils continuent. Mais il y en a d'autres. Dont je tairai les noms. Des trucs épatants. Tu comprends mieux pourquoi, la confection d'un nouvel album de Sophia nécessite autant de temps, maintenant… »

'Twilight at the hotel Moskow' est un autre instrumental. Une assez jolie compo qui n'évoque pas le souvenir d'un voyage en Russie, mais en Serbie. A Belgrade, très exactement. Au cours duquel il avait logé à l'hôtel Moskow. « J'y ai accompli une croisière sur le Danube. C'est une chanson étrange traversée de différents courants : bohème, country, jazz, etc. Mais aussi un mélange d'émotions. Une chanson vraiment représentative d'une manière étrangement abstraite du concept Sophia. »

Merci à Vincent Devos.

 

Sophia

People Are Like Seasons

Pour beaucoup d'entre nous, la musique de Sophia symbolise la douleur et la tristesse, résonne à nos oreilles comme le cri déchirant d'un homme en pleine déroute sentimentale. C'est que Robin Proper-Sheppard n'a pas eu de chance avec The God Machine, son premier groupe : alors que lui et ses deux potes enregistraient leur deuxième album promis à toutes les louanges, la mort vint frapper à leur porte sans crier gare, emportant l'un d'entre eux, pour toujours. C'est le début du calvaire pour le chanteur, qui, pour oublier, panser ses plaies, se lance éperdument dans l'écriture de chansons au pessimisme malade. Le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres : " Fixed Water ", le premier album de Sophia, aura ainsi permis à bien des mélomanes au cœur fragile d'exorciser leurs peurs et leurs rancœurs, face à cette vie qui parfois s'enlise dans le pire des marasmes émotionnels. Pour un temps, Robin Proper-Sheppard deviendra notre ami dans la déroute, et sa musique mélancolique une bouée en plein déluge. Après " The Infinite Circle " (1998), moins convaincant, et un live aux Nachten, Sheppard est de retour, encore tourmenté mais plus fougueux, parce qu'après les nuages noirs vient l'orage, et que coups du sort et coups de sang, ça va plutôt bien ensemble. " Oh My Love " donne le ton : encore une fois ça parle de rupture, sauf qu'ici la guitare se fait plus électrique, et la batterie plus coriace. En un mot : ça pète, mais sans que la mélodie en pâtisse. Du grand art. D'autant que Sheppard ne tombe jamais dans le larmoyant : c'est triste mais pas patraque… La souffrance est palpable mais le chant évite toute complaisance. L'honneur est sauf, la tête est haute. " Swept back to all the grief and the worries ", entonne-t-il d'ailleurs sur le titre suivant (" Swept Back "), comme quoi le plus dur est passé… Sur " Desert Son No 2 ", l'ambiance pourtant retombe : c'est la chute de tension… Avant un final bruitiste digne du meilleur Mogwai, qui donne envie de taper des poings sur les murs. La violence engendre la violence : " Darkness " et " If a Change Is Gonna Come " crachent leur venin rock jusqu'à l'épuisement, signe d'un retour au calme salvateur (" Swore to Myself "). Après tel déchaînement, une pause s'impose (" Swore to Myself "), avant l'exercice pop (" Holidays Are Nice " : son " California Dreaming " à lui ?) et deux complaintes finales belles à pleurer - du Sophia pur jus, aux blessures de cœur à peine cicatrisées (" I Left You " et " Another Trauma " : la joie). Une chose est sûre : même si Sheppard a durci le son, ce n'est pas encore la fête dans sa tête… Les célibataires forcés ont en tout cas de quoi se réjouir : grâce à Sophia, leur Saint-Valentin ne se fera pas en solitaire. Comme on dit : dans la déprime, mieux vaut se serrer les coudes.

Sophia

De nachten

Écrit par

Cet album ‘live’ réunit des chansons enregistrées le 12 janvier 2001 au Paradisio d'Amsterdam et le lendemain au ‘Singel’ d'Anvers. Huit titres dont une reprise assez personnelle et surtout très réussie du " Jealous guy " de John Lennon. Lors de ces deux sets, Robin Proper-Sheppard était bien entouré de son groupe, mais également d'une section de cordes. Ce qui donne un aspect somptueux à l'interprétation des chansons de cet opus ; et en particulier celle du superbe final " The river song ". Un seul bémol, le ‘happy birthday’ adressé à sa fille de 4 ans. Un moment sans doute privilégié, que l'artiste a sans doute voulu partager avec son public ; mais dont la reproduction sur CD fait un peu tarte…

 

Sophia

The infinite circle

Fin 96, le leader du défunt et regretté God Machine, Robin Proper Sheppard commettait un premier elpee, " Fixed water ". Pas tout à fait en solitaire, puisqu’il avait bénéficié du concours de quelques collaborateurs ; et notamment des musiciens d’Elevate, de Ligament et d’Oil Seed Rape. Question sans doute d’exorciser la douleur éprouvée par la mort de son ami et compère, Jimmy Fernandez… Un album trop peu apprécié à sa juste valeur, nonobstant des vertus mélancoliques qui avaient tant plu aux aficionados de Smog, Palace, Sparklehorse, Mark Kozelek, Mazzy Star et consorts. Avec " The infinite circle ", Robin semble être parvenu à faire le deuil de son passé. Ce qui ne veut pas dire que ses compositions soient moins profondes, mélancoliques ou élaborées. D’ailleurs, sur cet opus, il est entouré d’une bonne dizaine de musiciens, parmi lesquels on retrouve un violoncelliste, un violoniste et des cuivres. Mais surtout, elles ne sont plus atteintes par cette sorte de sinistrose ambiante, qui recouvrait les compositions d’une véritable chape de plomb. D’ailleurs, ici, certaines d’entre elles sembles aussi aventureuses que celles d’Ed Kuepper, alors que d’autres marchent sur les traces de Red House Painters lorsqu’elles ne revisitent pas le psychédélisme d’Echo &The Bunnymen circa " Heaven up here ", comme sur les remarquables " Every day " ou " The river song ". Un must !

 

Sophia

Fixed water

Leader du défunt et regretté God machine, Robin Proper Sheppard nous revient avec un nouvel album: " Fixed water ". Pas tout à fait en solitaire, puisqu'il a reçu le concours des musiciens d'Elevate, de Ligament et d'Oil Seed Rape. Ce qui explique, sans doute pourquoi, il a intitulé ce projet: Sophia. Maintenant, ne vous attendez pas à retrouver toute la fougue et la violence manifestée sur les albums de God Machine. Vous risqueriez de connaître une grosse désillusion. Désillusion, un sentiment omniprésent dans les lyrics de Robin, qui semble ne pas encore avoir réussi à faire le deuil de son ami et compère Jimmy Fernandez, décédé d'une overdose. Mais un formidable album dont les vertus mélancoliques devraient plaire, sans aucun doute, aux inconditionnels de Smog, Palace, Sparklehorse, Red House Painters, Mazzy Star et consorts.