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The Pastels + Tenniscoats

Two Sunsets

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Indifférents aux sirènes de l’industrie musicale et à tout effet de mode, les deux Ecossais de The Pastels ont traversé douze longues années de silence (NDR : hormis la bande-son instrumentale du long métrage « The Last Great Wildness » sortie en 2003) avant de sortir un nouvel album en collaboration avec leurs amis japonais de Tenniscoats.

Formé au début des années 80 par Stephen Mc Robbie, The Pastels compte parmi ces groupes qui ont surfé sur les différentes vagues de la musique pop-rock depuis 25 ans sans jamais rechercher la célébrité. Ni devenir populaire. Il aura eu néanmoins un impact décisif sur son milieu musical et, a posteriori, sur l’histoire du pop-rock britannique. C’est pourtant au milieu des années 80 que le groupe signe sur le label indépendant Creation Records, fondé par Alan McGee. Ecurie représentée à l’époque par des groupes tels que The Primal Scream, The House of Love, The Jesus & Mary Chain ou encore My Bloody Valentine. Label à l’origine du mariage entre mélodies pop traditionnelle et guitares saturées. Considéré comme l’un des piliers du mouvement ‘Anorak Pop’, The Pastels est rapidement associé par ses pairs à l’ancêtre absolu du noisy-pop. Hissé comme principal acteur de la révolution noisy-pop britannique, les deux musiciens glaswégiens seront régulièrement cités comme influence majeure par des groupes tels que My Bloody Valentine, The Jesus & Mary Chain, Teenage fanClub ou encore Nirvana et Sonic Youth.

Douze années d’absence au cours desquelles les deux piliers du groupe écossais, Stephen McRobbie et Katrina Mitchell, ont abandonné leurs projets musicaux personnels pour se consacrer à ceux des autres sous leur propre label Geographic. Faute d’avoir signé des groupes locaux qu’ils apprécient particulièrement, les deux producteurs se tournent vers le Japon. Cette nouvelle perspective s’ouvre à une collaboration originale auprès des Tokyoïtes de Tenniscoats, frères jumeaux nippons de Belle and Sebastian. Hâtés par ses amis japonais, Stephen Pastel regagne nonchalamment les chemins des studios. Histoire de cœur et d’amitié qui donne naissance à « Two Sunsets ». Deux couchers de soleil brillant sur deux univers culturels divergents qui s’éclaboussent d’une touchante complémentarité (« Song for A Friend »).

Une collaboration transcontinentale étrange, à contre-courant, qui marie habilement les guitares pop pétillantes et les synthés éthérés à la merveilleuse voix cristalline de la femme-enfant Saya dont la plupart des paroles sont chantées en japonais. Une bulle minimaliste qui se promène aux pays des songes et de l’enfance. Lieu où la musique traditionnelle nippone se greffe naturellement aux accents écossais (« Two Sunsets » et « Hikoki »). Contes étranges tendrement naïfs et insidieusement mélancoliques. 

Excepté « Tokyo Glasgow », morceau instrumental d’ouverture qui pourrait facilement habiter le répertoire 70’s de Brian Eno, et « About You », reprise de Jesus & Mary Chain subtilement interprétée par Stephen McRobbie, les aficionados de la première heure risquent d’être fortement surpris. Un elpee qui s’éloigne cruellement du répertoire des Pastels et qui, pour certains, frôle dangereusement les rives de la somnolence. Les mélodies et arrangements délicats sous Xanax, les structures épurées qui fondent sur la galette et ces sons d’un autre monde risquent fort de ne pas ravir toutes les oreilles. Un pop exotique et extatique qui ne parle pas à tout le monde.      

Seule certitude, « Two Sunsets » est une perle rare qui touche l’âme par sa sincérité et sort indiscutablement des sentiers battus. Fidèles à eux-mêmes, les deux artisans de The Pastels ne cherchent décidément pas la popularité et continuent humblement leur chemin musical.

Ajoutons rapidement que le label Geographic éditera prochainement l’album solo de Gerard Love (Teenage Fanclub) et le futur long playing des Pastels.

 

The Pastels

On ne fait jamais la couverture des magazines...

Écrit par

Du line up initial, fondé en 1982, il ne reste plus que Marc Robbie, mieux connu sous son pseudonyme Stephen Pastel. Prophète effacé de la noisy, ce groupe glasgowégien a influencé une pléiade de formations. Entre autres, Jesus & Mary Chain, Wedding Present, Primal Scream, Vaselines et bien d'autres. Pourtant, malgré ses 16 années d'existence, un soutien inconditionnel de la presse spécialisée britannique, mais surtout un style aussi rafraîchissant qu'agréable, les Pastels continuent de végéter dans la zone crépusculaire de l'underground. Nous avons essayé de comprendre cette situation, pour le moins paradoxale, en compagnie de Stephen…

Les Pastels incarnent-ils l'antithèse du rock'n roll ?

Nous avons toujours refusé d'être complices d'un système, de nous conformer à des règles, à des traditions. Nous avons essayé de modifier la conscience du rock'n roll, en la dotant d'un nouveau vocabulaire, en suscitant de nouvelles idées ; parce que nous pensons qu'il a trop longtemps abusé de clichés, qu'il s'est évertué à faire l'apologie du business en érigeant un mur entre les artistes et le public. Les Pastels ont toujours voulu rester proches de leur public, en partageant des attitudes, en entretenant une certaine confidentialité…

Tout comme Aztec Camera, Orange Juice, voire James, les Pastels appartenaient, au cours des eighties, au mouvement " Postcard ". Par la suite, on vous a même affublé du sobriquet " anorak ". Pourquoi toutes ces étiquettes ?

A départ, nous étions influencés par Orange Juice. Personnellement, j'estime que c'était le meilleur groupe issu de la scène de Glasgow. Une formation réellement novatrice. Il faut croire que certaines personnes ont décelé certaines affinités entre eux et nous, car, lorsque les Pastels ont débuté, le mouvement " Postcard " s'était déjà éteint. Le terme " anorak " visait notre tenue vestimentaire de l'époque. Mais au fil du temps, il est devenu une insulte…

Vous ne les avez pas portés longtemps, alors ?

Pendant quelques années ; puis je m'en suis débarrassé, car les gens riaient de moi ? Aujourd'hui, il me viendrait plus à l'idée de me fringuer de la sorte…

Pourquoi avoir adopté une perspective féminine dans vos compositions ?

Probablement parce qu'au sein du line up, on y retrouve deux femmes. En fait leur concours tempère mes excès et permet un meilleur équilibre des morceaux…

Crois-tu que la musique permet de conserver la jeunesse éternelle de l'esprit ?

Absolument ! A chaque concert, à chaque enregistrement, nous sommes transportés par l'enthousiasme ; comme si c'était la première expérience. Nous recherchons constamment de nouvelles teintes sonores, de nouvelles harmonies, défrichons tout ce qui nous tombe dans l'oreille. Notre but n'est pas de sortir des disques à une cadence infernale, de respecter un planning imposé par tel contrat ou telles obligations. Nous voulons simplement mettre au monde quelque chose de bon, d'intemporel. A cet égard, nos disques reflètent l'image du groupe. Ce qui explique sans doute pourquoi nous bénéficions d'une jeunesse d'esprit unique, par rapport aux autres groupes…

Quelle place accordez-vous à la fragilité de l'être humain, à l'angoisse de l'adolescence, dans vos chansons ?

Une place très importante. C'est une forme de naïveté qui est restée au fond de mon âme, et que j'essaie de transposer dans la musique…

Ecrire des chansons plongées dans la mélancolie et l'amour de la nature écossaise, est-ce traduire ta propre façon de décrire la beauté ?

D'une certaine façon. Nous essayons de capturer un certain feeling de notre environnement. Prend l'exemple de Glasgow. C'est une ville à l'âme mixte. D'un côté, il y a cette dureté ; mais de l'autre une architecture élégante, de magnifiques arbres, etc. C'est également ce que je tente de faire passer dans la musique…

Tu as déclaré que les idées étaient ce qu'il y avait de plus important. Ne penses-tu pas que leur concrétisation l'est davantage ?

Je pense que les mauvaises idées qui ont été bien réalisées et les bonnes idées qui ont été mal exécutées, c'est du pareil au même. Dans cette optique, je partage ton point de vue…

Les Pastels ont toujours eu bonne presse. Mais malgré ce soutien médiatique, vous ne vendez pas beaucoup d'albums. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

Difficile à dire. Il est possible que, dans le passé, nous ayons sorti une chanson qui aurait pu plaire au grand public ; mais que celui-ci n'ait pas lu ces articles. A moins que le fait de ne pas jouer suffisamment " live " annihile la capitalisation de ces échos. Autre explication plausible, notre passé peu ambitieux. Une raison qui donne peut-être l'illusion à la presse de nous avoir beaucoup soutenus. C'est vrai que nous faisions l'objet de bons papiers, mais jamais la couverture des magazines. Beaucoup de groupes reçoivent ou ont reçu de bonnes critiques. Et ils ne vendent pas ou n'ont jamais vendu tellement de disques. Tout dépend de la manière dont les événements se déroulent…

Oui, mais le groupe existe depuis 1982 ?

Pas vraiment. Nous avons enregistré notre premier disque en 1982. Mais nous n'existions pas vraiment. Je venais juste de quitter l'école. C'était simplement un hobby partagé entre amis. Nous ne sommes devenus un véritable groupe que depuis 1990, lorsque Katrina nous a rejoints. Depuis, nous avons travaillé beaucoup plus sérieusement, et depuis trois ans avec assiduité…

Kevin Shields participe à l'enregistrement de votre dernier album, " Illumination " ; une bonne expérience ?

Oui. Mais il n'a pas joué. Il a simplement mixé et mis en valeur une des compositions de l'album. Mais c'était une bonne expérience, parce que j'ai toujours voulu savoir comment les Pastels sonneraient s'ils se mettaient dans la peau des Valentines. Et le résultat est excellent. Pour moi, ce groupe est très important, c'est un de mes préférés. J'ai adoré la plupart de ses disques…

Hormis l'une ou l'autre participation à des sessions de studio, les musiciens de My Bloody Valentine se montrent plutôt discrets. Toujours pas de nouvelles de leur nouvel opus ?

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles. Je pense qu'ils vont enregistrer un disque cette année. Enfin, on verra…

Leur dernier album remonte certainement à plus de cinq ans ?

Et même plus, il date de 1991 !

Pourquoi la musique des Pastels a autant d'affinités avec les groupes néo-zélandais du label " Flying nun ", tels que les Chills, Clean, JPS Experience et autres Verlaines ?

Vous n'êtes pas les premiers à me faire cette réflexion. Je pense que c'est à cause de la manière rafraîchissante avec laquelle on aborde le psychédélisme…

Jonathan Kilgour joue sur ton album ?

Oui, mais cela n'a rien à voir avec les Kilgour néo-zélandais. Jonathan et son frère Gordon sont issus d'Edimbourg ; et je ne pense pas qu'ils aient un jour été de l'autre côté de la planète. Mais c'est vrai qu'ils possèdent un fameux nom de famille !…

TV Personalities et les Membranes, toujours des influences majeures pour les Pastels ?

Non ; d'ailleurs, je ne pense pas que nous ayons été un jour été influencé par ces deux groupes. Peut-être le message colporté par TV Personalities. Mais il est vrai que j'aimais beaucoup leurs disques, la manière dont ils faisaient vibrer leurs chansons. Pour les Membranes, c'est une toute autre histoire. Nous aimions partager l'affiche de leurs concerts. Parce qu'ils étaient très amusants. Live, c'était un de mes groupes préférés. On y prenait chaque fois notre pied. Leurs prestations viraient même parfois à l'émeute. Ce sont d'excellents souvenirs. Je suis toujours en contact avec le guitariste, John Robb… Beck a un jour déclaré avoir été influencé par les Membranes. Je ne suis pas tellement étonné… S'il existe un groupe qui nous a beaucoup inspiré, c'est Sonic Youth. Il a remis en question la technique de la guitare; tout en conservant l'esprit de la pop. Depuis 1982, la formation n'a jamais cessée d'aller de l'avant, de développer de nouvelles idées, d'expérimenter, elle a véritablement bousculé l'écriture de la musique contemporaine...

Un peu comme le faisait le Velvet Underground à son époque ?

Ils m'ont appris l'alphabet de la musique. Ce fut un point de départ. Cependant, aujourd'hui, je me sens très loin de leur inspiration ; mais c'est vrai que j'ai toujours aimé ce groupe ; comme j'ai aussi toujours aimé ce que faisaient Jonathan Richman et les Modern Lovers…

Par contre, tu n'as pas tellement l'air d'apprécier les Go Betweens ?

Pourquoi ? Je ne suis pas un inconditionnel de leur musique, mais ils ont écrit de bonnes chansons. Je pense qu'ils ont réalisé des choses intéressantes, mais la communication entre nous n'a probablement jamais été de bonne qualité. J'apprécie la musique des Go Betweens. J'ignore pourquoi on s'est toujours évertué à nous monter l'un contre l'autre…

A contrario, les musiciens de Jesus & Mary Chain vous apprécient énormément et reconnaissent les Pastels comme influence majeure. Est-ce important pour vous, ou préféreriez-vous avoir plus de succès et gagner plus d'argent ?

Le succès et l'argent !

Un jour, dans un article du Melody Maker, Everett True a rapporté que les Stone Roses considéraient les Pastels comme le meilleur groupe du monde. Mais, un peu plus tard, lorsque ce journaliste vous a demandé si vous connaissiez un meilleur groupe que les Pastels, vous avez répondu les Stone Roses. C'était une boutade ?

En effet, à une certaine époque, Everett avait la manie de parler de nous dans la plupart de ses articles. De sorte que tout le monde pensait que nous étions ses amis. Lorsqu'il parlait de nous à ses interlocuteurs, ils répondaient chaque fois : " Oui, oui, ils sont bons ". Ce qui débouchait finalement sur des situations ambiguës et tronquées, puis le rendait agressif…

Stephen, est-il exact que si ta voix n'est pas toujours en harmonie, c'est parce que tu essaies de chanter comme les grands chanteurs de rythm'n blues ou de soul ?

Je reste un grand admirateur d'Otis Redding, d'Aretha Franklin, de Maxime Brown, d'Archie Bell et d'autres vocalistes noirs issus des sixties. La plupart de ces illustres personnages sortaient littéralement de l'harmonie, pour extérioriser tout leur talent de chanteuse ou de chanteur. Je suis très loin du compte et ne serais jamais une star de ce calibre. En fait, je suis incapable de chanter autrement…

Merci à J-B Ducrotois

(Version originale de l'interview parue dans le n° 63 - mai/juin 98 - de Mofo)

 

 

The Pastels

Illumination

Formé en 1982, le trio glaswegien reconnaissait, à l'origine, pour références majeures, TV Personalities, les Membranes et surtout le Velvet Underground. Au fil du temps, la formation a digéré ses influences pour devenir elle même prophète effacé de la vague noisy. Celle des Jesus & Mary Chain, Primal Scream, Vaselines, My Bloody Valentine et consorts. Aujourd'hui, les Pastels continuent de militer au sein de la zone crépusculaire de l'underground. En tournant le dos au temps et aux modes. Préférant cultiver une imagerie de la nostalgie, à l'aide d'une musique rafraîchissante, minimaliste, réduite à des accords de guitare fragiles, acidulés, des accès de basse sinusoïdaux et des drums ouatés, texture fantomatique au sein de laquelle se promène le vocal négligemment fendillé de Stephen. Une musique dont l'intensité émotionnelle permet au combo d'évoluer loin des couleurs criardes des succès aussi tapageurs qu'éphémères...

 

The Pastels

Mobile Safari

Du line-up initial, fondé en 1982, il ne reste plus que Marc Robbie, mieux connu sous son pseudonyme Stephen Pastel. Prophètes effacés de la vague noisy, les Pastels ont influencé une pléiade de formations. Entre autres, Jesus and Mary Chain, Wedding Present, Primal Scream, Vaselines, Pooh Sticks et les Boy Hairdressers. On leur prête d'ailleurs volontiers la paternité du mouvement ‘anorak’ écossais. Encore qu'Orange Juice lui a toujours contesté ce statut. Bref, le trio version nineties nous revient avec un nouvel opus. Et s'il a conservé cette négligence légère qui lui tient lieu de style, il faut admettre que les douze fragments de ce "Mobile Safari" secrètent des sonorités beaucoup plus claires, moins filandreuses. Moins velvetiennes si vous préférez. Ce qui n'empêche pas l'œuvre de se révéler aussi rafraîchissante qu'agréable. Une collection de ballades imprégnées de mélancolie et d'amertume. Des mélodies égratignées par les cordes de guitare fragiles, vibrantes, chatoyantes, caressées de drums feutrés, hydratées de claviers confidentiellement blêmes. Des chansons délicieusement indistinctes qui communiquent un sens profond et ambigu du spleen et du désir...