L’impatience d’Emma Peters…

Tout de suite : plus qu’un mantra ou une profession de foi, trois mots qui résonnent comme l’affirmation d’un désir pur. Un appétit qui guide la vie d'Emma Peters chaque jour. Surtout depuis deux ans et la sortie de son premier album, « Dimanche », clin d’œil…

logo_musiczine

Musiczine recherche des collaborateurs.

Tu as une très bonne connaissance musicale et tu souhaites participer à l’aventure Musiczine.net ? Tu es passionné, organisé, ouvert, social, fiable et appliqué ? Tu as une bonne plume ? Alors n’hésite plus : rejoins-nous ! Vu l’ampleur prise par Musiczine et…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Search results (26230 Items)

Monteceneri

L’appel du vide de Monteceneri…

Monteceneri est un groupe milanais qui s'est formé en 2019. Sa formule musicale provient d'une fusion de paramètres post-rock et de sons électroniques. Un mélange dans lequel ils déversent toutes les influences les plus proches dans le but de ne pas s'enfermer dans une zone de confort. Après la sortie en 2021 des singles « Evo », « Heimweh » et « Plan O », le groupe est de retour en 2025 avec l'Ep « Due », enregistré et mixé par Ruggero Catania et masterisé par Mauro Andreolli au studio Das Ende der Dinge. Il sortira le 24 janvier 2025.

Il vient de publier un clip vidéo réalisé et édité par Marec pour « Call of the Void », le titre d'ouverture de l'Ep.

La formation a composé « Call of the Void », immédiatement après le lockdown de 2020, lorsque toute référence à ce qu'avaient les vies des musicos et leur quotidien semblait (ou peut-être était) définitivement changée pour être aspirée dans un vortex dystopique insaisissable. Lorsque le band a présenté le morceau à Marec, leur réalisateur de clips, il lui a donné carte blanche en lui demandant simplement de s'inspirer des sons en laissant libre cours à son imagination.

‘Ce n'est pas la première fois que je collabore avec Monteceneri’, commente Marec. ‘Ses chansons, caractérisées par des tempos longs et profonds, m'offrent la possibilité d'explorer et de créer de petits courts métrages qui se transforment en véritables voyages musicaux. Pour « Call of the Void », nous avons pris le temps de rendre hommage à l'immense souffle de sa musique’.

Pour découvrir la vidéo de « Call of the Void », c’est ici

 

 

Salah Khaïli

Le blues rock de Salah Khaïli…

Écrit par

Salah Khaïli a sorti son second elpee, « Out Of The Blues », ce 17 janvier 2025. Enregistré en Belgique par le producteur Rudy Coclet (Jet Studio Brussels), ce nouvel album confirme le talent de ce batteur au groove inimitable sur neuf titres naviguant entre blues et rock. Eric D Larsen met en lumière le talent de cet artiste aux multiples facettes : batteur, auteur, compositeur, interprète et producteur.

Né à Saintes, il s’installe à Paris en 1990 pour matérialiser ses aspirations artistiques. Dans un premier temps, ce batteur à la technique impressionnante expérimente un vaste spectre de styles qui oscille du jazz au blues en passant par la soul et la world.

Depuis ses débuts, son appétit insatiable de rythmes et d'échanges l'amène à se produire en concert sans répit, autant dans de prestigieux festivals que dans des salles de spectacles ou dans les émissions de télé et de radio. On a pu le découvrir aux côtés d'artistes comme Etienne Daho, Elli Medeiros, Tchéky Karyo, Axel Bauer, Sapho, Lucky Peterson, Richard Bona et bien d'autres…

Au chant, Eric D Larsen pose sa voix et impose son charisme avec justesse et sûreté, accompagné d'Emmanuel Sunee à la basse, de Christophe ‘Tito’r Taddei à la guitare et de Fred Lafage à la réalisation.

Tout au long de cet opus, Salah Khaïli parle de sujets de société qui lui tiennent à cœur comme l'exil et la précarité, maniant parfois l'ironie, sans jamais se départir de sa grande sensibilité.

Issus du long playing, « Dolly », qui évoque le revival fifties telle une renaissance du passé sous des formes nouvelles, et « No Borders », ont été clippés

Le premier titre est disponible ici et le second,

 

 

 

Aline Chevalier

Aline Chevalier a le coeur léger…

Écrit par

Née en Normandie, c'est à Nantes qu'Aline Chevalier a grandi : trop de pluie et de mélancolie ! Un vieux piano échoué dans le salon de famille devient très tôt son jouet et passe-temps favori. Pas mieux pour chasser ‘les monstres de l'enfance avec assurance’ et s’ouvrir au monde des songes, aux chansons de Barbara et aux sièges en skaï des salles de cinéma.

Elle fait du théâtre, un peu de cirque, chante et part sur les routes d’Europe avec son piano à roulettes. De ces évasions, Aline Chevalier crée son pays des merveilles en composant des chansons. Poèmes et chansons l'ont affranchie, ceux qu'elle a écrits, ceux qu'on lui a murmurés.  Ainsi, de sa voix feutrée, elle vient à son tour vous ravir en amie. À mi-mots…

« Satori », son nouvel elpee paru ce 10 janvier 2025, est une confession, une révérence aux ‘affres profondes’ comme lieu infini de beauté, d’exploration et de joie. Entre amours crawlés, plongée papillon et brasse coulée, C’est un enchantement hypnotique et infiniment généreux qui dévoile ses dix facettes. Entre cinéma à la dérive, tendresse en apnée et vent dans les voiles c'est un étrange monde que celui d'Aline Chevalier, magnétique et audacieux.

Ses chansons originales en français aux textes finement ciselés, mêlent instants suspendus en solo au piano et réjouissants duos rythmiques avec Gilles Belouin, vibraphoniste-percussionniste aux multiples couleurs.

Filmée sous l’eau, la vidéo du clip « Cœur Léger », est disponible

 

Aéronef (Lille) : l’agenda des concerts 1er trimestre 2025 (update 18/01/2025)

Écrit par

VEN. 17 JANVIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

H-BURNS WITH FRIENDS

Feat. KATE STABLES, LA MAISON TELLIER DUO, BEN LANZ

MAXIME MOUQUET

_____________________________________

 

SAM. 25 JANVIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

RENDEZ-VOUS

ADULT DVD

_____________________________________

 

DIM. 26 JANVIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (18H3O)

Famous

Dalaïdrama

_____________________________________

 

VEN. 31 JANVIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

FATOUMATA DIAWARA

GILDAA

_____________________________________

 

L’AERONEF _ FEVRIER 2O25

_____________________________________

 

LUN. O3 FEVRIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

__ Les Nuits de L’Alligator #19

Christone « Kingfish » Ingram

Dirty Deep

_____________________________________

 

JEU. O6 FEVRIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

GENEVA JACUZZI

DEAR DEER

RIKI

KIDDO (Dj set)

+ VERN. EXPO. « Pourrait-on qualifier votre travail de feministe ? » (18H3O)

Par AURELIE WILLIAM LEVAUX

_____________________________________

 

SAM. O8 FEVRIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

OSWELA

_____________________________________

 

VEN. 14 FEVRIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

WILD CLASSICAL MUSIC ENSEMBLE

WHY THE EYE

_____________________________________

 

SAM. 15 FEVRIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

TUKAN

JUNGLE SAUCE

_____________________________________

 

VEN. 21 FEVRIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

WASHINGTON DEAD CATS BIG BAND

SPUNY BOYS

HEALER SELECTA

_____________________________________

 

SAM. 22 FEVRIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

EMILE LONDONIEN

OXY

_____________________________________

 

JEU. 27 FEVRIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

MIOSSEC

FRANCOIZ BREUT

_____________________________________

 

VEN. 28 FEVRIER 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

MAMMAL HANDS

_____________________________________

 

L’AERONEF _ MARS 2O25

_____________________________________

 

VEN. O7 MARS 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

MAX COOPER -3D/AV LIVE

ODALIE

_____________________________________

 

SAM. O8 MARS 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

DITZ

_____________________________________

 

LUN. 1O MARS 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

SHANNON WRIGHT

_____________________________________

 

MER. 12 MARS 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

EXPEKA

JUPITER & OKWESS

_____________________________________

 

VEN. 14 MARS 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

ETIENNE DE CRECY LIVE

_____________________________________

 

MER. 19 MARS 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

ADE

_____________________________________

 

JEU. 2O MARS 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

BLOODYWOOD

_____________________________________

 

SAM. 22 MARS 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (19H)

KNOCKED LOOSE

BASEMENT

HARMS WAY

PEST CONTROL

_____________________________________

 

MER. 26 MARS 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

MARIE-FLORE

LAURA CAHEN

_____________________________________

 

SAM. 29 MARS 2O25 @ L’AERONEF _ LILLE (2OH)

VICTOR SOLF

KIDS RETURN

_____________________________________

 

https://aeronef.fr/

 

 

 

 

Blues autour du zinc 2025 (update 18/01/2025)

Écrit par

L’édition 2025 du Blues autour du zinc se déroulera le sur la scène de la Maladrerie et dans les bars, à Beauvais, du 25 au 30 mars.

A l’affiche : Ben l'oncle soul , Delgres, the Cinelli Brothers, blues au feminin, Johnny Montreuil, Sari Schorr ... plus de 30 artistes s’y produiront.

Plus d’infos : http://www.zincblues.com/

 

Botanique (Bruxelles : nouveaux concerts, sold out, supports, changement de salled (update 16/01/2025)

Écrit par

SOLD OUT

Le concert de CASSIUS CLUB, le 08.02.2025 à l’Orangerie est complet.

SUPPORTS

WE IN THE ZOO fera la première partie de ELUCID le 08.02.2025 au Witloof Bar.

EMPEREUR fera la première partie de RENDEZ VOUS le 22.02.2025 au Museum.

KEO fera la première partie de NIEVE ELLA le 01.03.2025 au Museum.

KURTAINS fera la première partie de GLAIVE le 20.03.2025 au Museum.

DAUDI MATSIKO fera la première partie de ANNA B SAVAGE le 12.04.2025 au Museum.

TWIN TOES fera la première partie de MIEL DE MONTAGNE le 22.04.2025 à l’Orangerie.

CHANGEMENT DE SALLE

Vu le succès, le concert de ZEP du 05.03.2025, initialement prévu au Witloof Bar aura lieu à la Rotonde.

SAISON : NOUVEAUX CONCERTS :

URBAN360 - CONVENTION PRO
22-01-2025
Au programme : tables rondes en journée et showcase en soirée !
URBAN360 - SHOWCASE

ANJEES G.G · Cheapjewels · Carlsberg Slim · Di Oz · Futur Bandit · Godfi · Mac SK · Nuaj
BOTA BY NIGHT : OJOO CURATES DJ MARCELLE, SHACKLETON + MANY MORE
24-01-2025
ojoo • DJ Marcelle • Shackleton • Ossia & Dali De Saint Paul • Tati Au Miel • Morgan Garrett • 2girlsnamedsergio • SOLSA + Thick Owens

FINE
09-02-2025

ALUNA
15-02-2025

GAL GO - FREDERIK DAELEMANS
16-02-2025

SLAMINO
19-02-2025

BROOKE CANDY - TASH BLAKE
24-02-2025

ORRAGE
15-03-2025

WILL SAMSON
23-03-2025

ZÉ IBARRA
25-03-2025

SOPA BOBA
27-03-2025

BOTA KIDS : JÁTÉKOK DE GYÖRGY KURTÁG PAR LAURENCE MEKHITARIAN
30-03-2025

HALF ASLEEP
11-04-2025

ΣTELLA
11-04-2025

MARCEL
11-04-2025

TAAHLIAH (live)
11-04-2025

CIAO KENNEDY
17-04-2025

DĒPORTIVO
18-04-2025

FANTASILANDIA : DINAMARCA + AMORE + VERA MORO + LLANTO
18-04-2025

CHATON
25-04-2025

MATHIEU CATALA
25-04-2025

LINEA ASPERA
02-05-2025

BLONDSHELL
17-09-2025

http://www.botanique.be

 

Het Depot (Louvain) : les nouveaux concerts (update 17/01/2025)

Écrit par

Lu 27.01.2025 Depot Café presents Kaat Van Stralen

Ve 21.02.2025 COOL FESTIVAL 2025 - DAG 1

Sa 22.02.2025 COOL FESTIVAL 2025 - DAG 2

Di ZO 23.02.2025 COOL FESTIVAL - DAG 3

Ma 04.03.2025 Sloper + Pelican Dealer

Ma 20.05.2025 Tom Helsen

Sa 31.05.2025 Sylver

https://wwwhetdepot.be

Bonnie Prince Billy

Il m'a fallu une vie dans la musique pour comprendre comment devenir meilleur acteur…

Écrit par

Will Oldham a longtemps eu le malin plaisir de changer régulièrement de pseudo (Palace, Palace Brothers, Palace Songs, Palace Music, etc.) ; mais il semble enfin s’être fixé sur celui de Bonnie ‘Prince’ Billy. D’ailleurs, c’est la même signature qu’il a posée sur ses derniers elpees. Artiste imprévisible, il s’entoure souvent de musiciens différents, quand il enregistre un disque, mais il participe aussi régulièrement aux sessions d’autres musicos.

Pour son dernier opus, « The purple bird », il a reçu le concours de ses amis, mais aussi quelques-uns de ses héros. Le long playing a été mis en forme par le producteur de Nashville, David Ferguson, avec qui il s’est lié d’amitié il y a pas mal de temps, lors d’une session consacrée à Johnny Cash. Ferguson a puisé dans son réseau d’amis artistes de Music City, en organisant des jams pour écrire des chansons et en rassemblant une équipe de musiciens de session pour réaliser ce qui allait devenir cet opus.

« The Purple Bird » est impeccablement mis en forme, mais à l’instar d’une compilation, il change constamment de ton, privilégiant le joyeux sur le mélancolique.  

Ainsi la mélodie de « Guns Are For Cowards » est paradoxalement impertinente et optimiste, alors que le thème est tragique.

Cette chanson été ajoutée, car le disque est essentiellement focalisé sur les sept co-écrites. J'y ai inclus quelques compositions personnelles dont « Guns Are For Cowards ». C’est l'une des rares de ma carrière que j'ai écrite en réaction à des événements dont j'ai été témoin ou que l'on m'a rapporté afin d'essayer de comprendre ou de participer plutôt que de me sentir impuissant.

Il y a quelques années, ma femme et moi avions rendez-vous chez le banquier dans le but d'obtenir un prêt. Le rendez-vous a été reporté car il devait se rendre aux funérailles d'un collègue abattu dans une agence du centre-ville de Louisville, dans le Kentucky, par un homme qui est entré et a tiré sur toutes les personnes présentes sur les lieux. Par ailleurs, j'étais censé partager une session avec un ensemble gospel. L’une des formations familiales, les Templeton Singers, a dû reporter la séance parce qu'un de leurs neveux, âgé de 13 ou 14 ans, avait été abattu à un arrêt de bus, alors qu'il se rendait à l'école. Enfin, j'étais censée avoir rendez-vous avec un homme politique local, lequel m'a annoncé qu'un membre de sa famille venait de se faire tirer dessus et qu'il devait le secourir. Je me suis demandé ce qui se passait et ce que je pouvais faire… c'est à dire composer cette chanson. J’ai pensé, je viens du Kentucky, je me rends dans le Tennessee et je vais présenter ce morceau qui remet en question la détention et l'utilisation d'armes à feu, à un groupe d'hommes blancs du Sud, plus âgés. La première personne à qui je l'ai soumise était David Ferguson, producteur de ce disque... le jour de l'enregistrement. Il l'a écouté, s'est tourné vers moi et a dit ‘Will, il n'y a qu'une seule manière de proposer cette chanson, c'est sous forme de polka’. ‘Peu importe ce que tu dis Fergus, pour moi, c'est bien’, ai-je répondu. Ça me convient... parce qu'au départ je ne savais pas ce qu'il allait en penser et où il allait l'emmener. 

« Is My Living in Vain ? » est d'une délicatesse et d'une vulnérabilité qui symbolise votre art.

(Il rit) Oui, je suis d'accord. Et c'est la seule reprise du disque !  Une chanson que j'interprétais seul chez moi ; et j'ai voulu l'intégrer pour équilibrer le disque face à tous les auteurs-compositeurs qui y participent.  Je suis le plus jeune musicien et compositeur de l’album, à l'exception de Brit Taylor et Adam Casey, qui se sont chargés harmonies vocales y compris de celles des choristes. Mais tous les autres sont les hommes blancs plus âgés et du Sud : « Am I Living in vain » a été écrit, à l'époque, par une jeune femme noire qui s’appelait Twinkie Clarke. Elle faisait partie des Clark Sisters de Detroit. Un succès dans le monde du gospel en 1980. Je me suis dit : ‘Eh bien, je ne peux pas faire grand-chose en tant qu’homme judéo-chrétien blanc américain, mais je peux chanter la chanson de quelqu'un d'autre pour essayer de donner un portrait plus complet de ce que j'essaie simplement d'accomplir dans le cadre de mes projets musicaux’.

Vous définissez cet opus comme un disque de ‘Nashville’...

Il s'agit d'un album de ‘Nashville’, à part entière, dans le même processus d'écriture au cours duquel ces personnes s'asseyaient intentionnellement à 10 heures, le mercredi matin, et composaient une chanson en plus de deux heures et demie. Cette façon de procéder est une institution à Nashville que je n'avais jamais expérimenté auparavant. Toute cette ville et ses infrastructures sont imaginées en fonction de ces musiciens de session qui sont comparables à des athlètes olympiques, dans la mesure où en deux jours de travail vous enregistrez en leur compagnie presque tous les éléments de 12 chansons. Comme un athlète olympique, un sprinteur qui en quelques secondes réalise le geste et la course parfaite. J'adore cela car chaque jour, j'avais l'impression d'essayer de rester en forme et de me préparer physiquement et mentalement à faire face à ce genre de défis afin d'être pleinement présent, réactif et à la hauteur de la situation.

Mais tous ces grands chanteurs country célèbres en Amérique et présents sur les albums, sont peu connus de ce côté-ci de l'Atlantique. Ce qui pose également la question de votre popularité aux Etats-Unis et en Europe...

En termes de chiffres, je pense que la taille de l'audience de Bonnie Prince Billy aux États-Unis est similaire à celle de l'Europe. Mais en Amérique, elle est vraiment beaucoup plus marginale et underground. Même si, numériquement, les concerts ont la même taille et la même notoriété, les labels auxquels je suis associé aux États-Unis ne sont pas très notoires, la promotion y est moindre et les spectacles se déroulent dans des petits clubs.

Avez-vous déjà pensé enregistrer un long playing en compagnie de Robert Plant et Alison Krauss, par exemple ?

Fergus est plutôt un bon ami d'Alison Krauss. Et à l'époque où Albini a produit le Page/Plant, il y a une vingtaine d'années, c'était la première fois que j'ai vraiment commencé à penser à Robert Plant, à la fois en tant qu'être humain et merveilleux chanteur. Il chantait très bien sur tous les disques de Zeppelin et par mal sur ceux en solo. Mais sur ce disque, je me suis dit : ‘Waouh, cette personne a vraiment une relation incroyable avec sa voix’. Et je pense que c'était un des talents propres à Steve Albini de faire ressortir l'essence de la voix d'un chanteur, d'en tirer le maximum. Si l'occasion se présentait, je ne la laisserais pas passer. Je pourrais en tant que pair, collaborer avec eux et même essayer, à l'instar d'Albini, de les pousser à réaliser des choses différentes qui conviennent à leurs énormes talents et capacités et les faire sortir leur zone de confort en se convertissant en artistes explorateurs. Mais Robert Plant est un artiste expérimental. La force de Plant et Page dans Led zeppelin était telle qu'ils ne savaient pas ce qu'ils faisaient, mais faisaient ce qu'ils pensaient devoir être fait. Et grâce à l'incroyable synergie et à l'éclat de leur énergie collective dans Led Zep, c'est devenu quelque chose qui n'existait pas auparavant.

Aux yeux et aux oreilles des d'Européens, la musique country est une sorte de nid ‘trumpiste’

C'est un peu réducteur. 

Je suis conscient que la musique country a le potentiel de résonner et de plaire à une très grande partie de l'humanité parce qu'elle est chantée en anglais. En fait, on accorde davantage d'attention aux paroles que dans toute autre forme de musique populaire.

L'amitié définit-elle votre carrière ?

Oui. La force motrice de mon engagement dans la musique est d'établir des liens plus larges avec les auditeurs, mais de me connecter plus spécifiquement et profondément avec les personnes que j'aimerais côtoyer. Appeler mon ami pour explorer l'interconnectivité et les relations humaines directes à travers… pas seulement des paroles, mais aussi une collaboration active, y compris en compagnie des artistes visuels. Comme Lori Damiano, qui a réalisé la pochette de ce disque. Et c'est une copie du dessin d'enfance de David Ferguson représentant l'Oiseau violet. Ce sont mes amis et je suis aussi leur fan. L'amitié est quelque chose qui a été mystérieuse pour moi, toute ma vie. J'ai beaucoup déménagé quand j'étais enfant, et j'ai toujours expérimenté l'amitié à distance. Et donc c'est une donnée que j'ai presque fétichisé au détriment des relations amoureuses. C'est un processus continu pour essayer de bien comprendre ce qu'est l'amitié et, le fait de savoir si j’en suis capable, parce que c'est ce que je souhaite le plus au monde.

Votre pseudo se réfère à Billy the Kid. Seriez-vous le dernier cow-boy ?

(Il rit) bien sûr. Nous comprenons progressivement et collectivement que l'idée d'un cow-boy est de la foutaise. C’est de la mythologie et une construction. Ainsi, j'ai l'impression d'adhérer à l'idée d'incarner, d'habiter ou de représenter une construction. Comme si elle appartenait à ce qu'est Bonnie Prince Billy...  Nous sommes tous d'accord pour dire que rien n'existe vraiment. C'est pourquoi nous créons des fictions sur lesquelles nous basons notre perception de la réalité juste pour essayer de donner du sens.

Le fait d'être acteur vous a-t-il aidé à devenir chanteur ?

Absolument ! Ce que j'ai finalement ressenti en poursuivant mes études d'acteur, puis ce qui m'a finalement déçu ou insatisfait, c'est qu'il y avait très peu d'acteurs qui utilisaient toute la diversité et les capacités de leur instrument principal : leur voix. Ils peuvent crier et être en colère, mais qu'en est-il de la mélodie et du rythme ? Et souvent, même les dramaturges ne se concentrent pas assez sur le rythme.

J'ai rencontré davantage d'épanouissement dans l'expérience musicale. Et pourtant, il s'agit toujours d'interpréter un texte, de communiquer une expérience humaine à autrui, puis d'utiliser l'expérience humaine de l'autre personne comme caisse de résonance.

A l'inverse, être chanteur vous aide-t-il à être acteur ?

J'aborde l'interprétation d'une chanson, à chaque fois, comme si elle était neuve. J’ai l'impression d'être un nouvel interprète, de me servir des paroles comme d'une simple feuille de route.

Par ailleurs, récemment, interprétant une scène avec Tom Hardy, phénoménal exemple d'un acteur qui explore les confins de ce qu'il accomplit, ce sont les deux heures de jeu les plus enrichissantes que j'aie jamais connue en tant qu'acteur ; comme si absolument tout pouvait arriver. Et à l’issue du tournage, Tom Hardy m'a dit : ‘Je ne sais pas qui tu es, mais j'ai vraiment aimé travailler avec toi’. L'un des plus beaux compliments que je n’ai jamais reçus. La musique me permet d'aborder quelque chose de nouveau à chaque fois avec fraicheur et spontanéité, de faire confiance à l'écriture, d’être prêt pour le travail et de vivre le moment présent. Il m'a fallu une vie dans la musique pour comprendre comment devenir meilleur acteur.

« The purple bird » : 31/01/2025 (Domino / V2)

 

Ancienne Belgique (Bruxelles) : les nouveaux concerts (update 15/01/2025)

Écrit par

sam. 22/02 |
Gloom Club

ven. 21/03 |
Jabanè Sessions 6

ven. 25/04 |
3AVE

jeu. 08/05 | EN VENTE DÈS 17/01
Mon Rovia

mer. 21/05 |
Shonen Knife

ven. 06/06 |
DC Salas invites

http://www.abconcerts.be

 

Roots & Roses 2025 : l’affiche à ce jour (update 15/01/2025)

Écrit par

ELI"PAPER BOY" REED - HALO RIDER - THE FLYNTS - FRED & THE HEALERS - THE GEORGIA THUNDERBOLTS - ROB HERON AND THE TEA PAS ORCHESTRA - ZAC SCHULZE - HARLEM LAKE - JAMES HUNTER -JUSTINA LE BROWN - THE BLOYET BROTHERS - THE WHODADS

http://www.roorsandroses.bed

Paradise City 2025 : les premiers noms (update 15/01/2025)

Écrit par

Paradise City annonce les premiers noms, dont Orbital (live), Jeff Mills, Laurent Garnier, Pegassi et Odymel

27, 28 et 29 juin 2025

Château de Ribaucourt, Perk, Belgique

https://paradisecity.be/

 

Greenhouse Talent : les prochains concerts (update 15/01/2025)

Écrit par

SA 15.03.2025 TAEMIN
ING Arena, Bruxelles
Les billets sont en vente à partir du 22 janvier à 10 heures

ME 29.10.2025 Gustavo Santaolalla interprétera « RONROCO »
Salle Reine Elisabeth, Anvers
Les billets sont en vente à partir du vendredi 17 janvier à 10 heures

https://www.greenhousetalent.com/befr/

 

4 nouveaux noms à l’affiche de l’Esperanzah 2025

Écrit par

Barbara Pravi, Myra, Balkan Paradise Orchestra et Bashar Murad sont venus s’ajouter à la programmation de l’édition 2025 de l’Esperanzah qui se déroulera du 25 au 27 juillet.

https://www.esperanzah.be/

Meimuna

L’importance du calme, du silence et de l’introspection…

Écrit par

Si Meimuna est un genre d'insectes hémiptères de la sous-famille des Cicadinae (famille des Cicadidae, les cigales), c’est également le patronyme de Cyrielle Formaz, un choix destiné à illustrer au mieux le courant musical dans lequel elle se distingue aujourd’hui.

Après cinq Eps très remarqués, elle nous propose « C’est demain que je meurs », un premier album découpé en 10 chansons qui inspirent et s’inspirent de la vie de la jeune femme. Mais, pas que !

Alors qu’elle revient d’une tournée en Autriche et Allemagne, la jeune dame se livre à une interview d’une authenticité rare.

L’artiste y aborde son ouvrage ambitieux entre réconfort et douceur, depuis sa Suisse natale, mais tout en restant loin des diktats commerciaux de la société consumériste qui l’entoure.

Cyrielle, tu as opté délibérément pour le patronyme ‘Meimuna’, référence à cette cigale qui symbolise la renaissance ou encore la métamorphose dans de nombreuses cultures. J’imagine que cet idiome en dit long sur ton parcours de vie, de femme et d’artiste ?

Oui, effectivement, j’ai choisi ce pseudo en 2017. J’aime beaucoup cette symbolique portée par de nombreuses cultures différentes. La renaissance et la métamorphose reviennent souvent, effectivement. Cette cigale peut passer jusque 25 ans sous terre, à l’état de larve, pour ensuite sortir de terre et mourir en fin de journée.

Après 5 Eps, tu proposes un long playing étrangement intitulé « C’est demain que je meurs ». Et contrairement à ce que laisse sous-entendre ce titre, il célèbre le renouveau. Un paradoxe entre l’onirisme d’un rêve et la difficulté d’une vie qui mérite d’être vécue ?

Il s’agit d’un album qui parle clairement de la fin du monde. Ou plutôt de la fin des mondes. Cette chanson, en particulier, aborde pour thématique la fin de notre monde physique, affichant en filigrane une notion écologique. Les autres traitent d’autres types de fin, comme celle de l’enfance ou d’une relation au sens large du terme. Si le deuil est effectivement présent de manière protéiforme, cet album célèbre avant tout la renaissance, l’espoir et la réconciliation. Je souhaitais avant tout une direction lumineuse, pas du tout déprimante. Nous vivons suffisamment dans une société anxiogène et inquiétante. Moi-même, je suis très angoissée face au quotidien. En tant que musicienne, je me dois d’amener de la douceur, de l’espoir et du réconfort. Partant, je crois que l’objectif est atteint.

Un opus confectionné en compagnie d’une équipe hors du commun : Ella van der Woude, Randal Dunn au mix et Heba Kadry au mastering. Comment se sont déroulées ces rencontres ?

Randal Dunn et Heba Kadry sont deux techniciens qui n’ont pas du tout influé sur les choix artistiques. J’ai collaboré étroitement avec Ella van der Woude, une compositrice de musiques de film. Elle a habité durant quelques années à côté de mon domicile, et plus exactement à Sion, dans le canton du Valais, en Suisse. C’était une amie. On se voyait tous les jours pour faire de la musique. Je lui ai demandé de produire l’album, d’écrire les arrangements et de lui donner une couleur. L’écriture des chansons me revient. Ella m’a surtout aidée à fournir une texture aux chansons, à leur conférer une ambiance singulière. Travailler avec une personne qui bosse dans le milieu des musiques de film permet de transmettre, évidemment, une couleur cinématographique. Il était important pour moi de communiquer aux morceaux un coté sensoriel où l’imaginaire prend le dessus. C’était une coopération importante à mon sens car, comme j’ai réalisé mes Eps précédents, on rentre vite dans des automatismes. Cette grande dame m’a permis de sortir de la routine.

Un disque au cours duquel, tu te mets à nu, en proposant des textes personnels et introspectifs. L’intime est-il politique et doit-il être dévoilé ?

Je m’interroge beaucoup sur le positionnement politique. Est-ce que l’intime est politique ? Je le pense, oui ! Proposer de la musique calme, douce ou de niche et amener du silence dans notre quotidien grâce à des textes poétiques et introspectifs, est aujourd’hui une forme de posture et d’engagement qui va à contre-courant de ce dont on nous bombarde au quotidien. Il n’y a plus jamais de silence, de temps de réflexion ou de calme. Ça bouge tout le temps. Il suffit de regarder les informations, elles pullulent sans arrêt. La musique n’a de sens à mon égard que si elle est construite par des musiciens et avec des instruments organiques. En ‘live’, j’aime m’en entourer. Soit l’antithèse de ce que l’on constate le plus souvent sur les scènes musicales rivées à tous ces samples et musiques électroniques. Ce n’est ni une critique, ni un regret ; ce type de musique a une raison d’exister au même titre que n’importe quelle autre. Mais personnellement, je préfère de loin m’entourer de vraies personnes et de vrais instruments. Ce qui se traduit par plein d’aspects dans ce projet. J’aime aussi réaliser des choses à la main qui prennent du temps et exigent de l’application et du soin comme des dessins animés. C’est une forme d’engagement que j’aimerais défendre. Aujourd’hui, il faut reprendre du temps, accueillir du calme, du silence et de l’introspection au quotidien. C’est important !

Au risque de connaître cet effet pervers d’être perçue comme autocentrée…

L’album est hyper autocentré, c’est vrai. Mais ce sont des chansons qui parlent de moi et c’est ce que je sais faire de mieux ! Aborder d’autres sujet me cataloguerait comme impostrice, car je manquerais d’honnêteté. Je crois que dans l’intime, il y a quelque chose de très universel. On est toutes et tous traversés par les mêmes questions, les mêmes blessures avec différentes forces et des niveaux inégaux. A la fin des concerts, les gens viennent parfois me voir car ils se sont identifiés aux textes. Même si l’album est autocentré, il entre en résonnance avec le public.

Un album en français, à l’exception d’une petite incursion dans la langue de Shakespeare sur l’angélique « Lullaby for a satellite ». Pourquoi cette parenthèse inattendue ?

Elle est dédiée à mon chat et m’est très vite apparue, car je souhaitais qu’elle prenne une dimension universelle. Au début, je rencontrais des difficultés face à ce choix particulier. Je ne l’assumais pas. Une manière parmi tant d’autres de me cacher peut-être. C’est une berceuse, elle réconforte. C’est un animal qui sort beaucoup. Je ne compte plus les blessures qu’il s’est infligées, ni le nombre de fois où je l’ai amené chez le vétérinaire. Et quid de ses tentatives de suicides avortés ? Je lui conseille de rester à la maison, que tout va bien se passer en prenant soin de lui. Une chanson facilement exportable en réalité chez n’importe quel animal ou être humain parce que simplement écrite et facile à comprendre. Mais, je ne suis pas convaincue de réitérer l’opération, sous cette forme en tout cas, car l’anglais est une langue que je maîtrise un peu moins.

J’ai beaucoup aimé « Eve V. (battre des records) », un vibrant hommage rendu à une figure du show business des années 80 et 90, Lolo Ferrari, morte sans avoir jamais existé, malgré une vie passée sous les projecteurs. Alors que son décès date de près d’un quart de siècle, puisqu’elle est décédée en 2000, il faut admettre qu’aujourd’hui, la souffrance et les désillusions restent fort présentes. Quel est ton regard face à cette (sous)évolution sociétale ?

Lorsque Eve Vallois est décédée, j’avais 6 ans. A la maison, nous avions un livre de caricatures. Je me souviens aussi vaguement d’images diffusées à la tv de cette bimbo. Lolo Ferrari paraissait pathétique, à cause, notamment, de son énorme poitrine qui lui a d’ailleurs valu une mention dans le livre des records. On en riait beaucoup. Une situation à la fois drôle et gênante. En discutant avec des amis, nous nous interrogions un jour quant aux circonstances de son décès. L’idée de se plonger dans sa biographie m’est alors venue pour découvrir que sa vie était d’une tristesse abyssale. Une femme manipulée par son entourage, y compris par son mari qui avait endossé la casquette de manager et l’a forcée à commettre des actes horribles. Ce qui lui a causé un abandon total de sa famille. Une sombre histoire de rejet et de manipulation. Cette femme s’est donné la mort dans des circonstances très obscures alors qu’elle n’avait que 36 ans. Les soupçons se sont portés sur celui qui partageait sa vie, mais, faute de preuve, il a été relaxé. Elle repose désormais dans le cimetière de Roumiguières à Grasse, dans le sud de la France. Un journaliste du Monde a investigué. Elle est enterrée dans une tombe anonyme couverte de roses artificielles poussiéreuses. Imaginer cette femme qui, durant toute sa vie, a tenté d’être vue et aimée, sans y parvenir, m’a brisé le cœur. Alors que son seul souhait était de rencontrer un peu de gloire et d’amour dans le regard des autres. Je souhaitais lui rendre un hommage. Une chanson qui, pour une fois, n’est pas autocentrée, mais s’adresse au plus grand nombre puisqu’elle se réfère à la manière très actuelle d’objectifier les femmes, de les jeter en pâture aux médias ou d’espérer les voir tomber. A l’heure actuelle, certains se nourrissent encore d’événements atroces et s’en délectent. J’aime cette chanson par son prisme très actuel, universel et très personnel.

En défendant l’image des femmes de cette manière, ne risques-tu pas d’être taxée de féministe ?

La position des femmes dans la musique est une situation qui me préoccupe énormément. Je me produis parfois en ‘live’, soutenue uniquement de femmes. Je suis une fervente défenseur des femmes dans les musiques actuelles et sur les scènes.

Fille d'un professeur d'art et d'une musicienne, tu baignes dans l’art et la culture musicale depuis ta tendre enfance. Si j’imagine que le milieu dans lequel tu as évolué a permis cette carrière musicale, qui rêvais-tu de devenir enfant ?

A vrai dire, enfant, je n’aspirais pas spécialement à devenir musicienne. J’ai cependant toujours aimé écrire des histoires, des poèmes ou réaliser des bandes dessinées. Je rêvais de devenir globe-trotter également et plus particulièrement journaliste afin de pouvoir voyager dans le monde entier et raconter les histoires des autres. Et puis assez vite, je me suis mise à écrire mes propres chansons. L’idée d’en faire un métier est arrivée lorsque j’avais environ 18, 19 ans.

Très jeune, tu as connu un succès d’estime et critique chez Macaô, un quintet aux accents rock, qui lui permet d’assurer, notamment, les premières parties de Zaz, Patrick Bruel ou Polnareff. Le projet dont on parle aujourd’hui est très différent. Tout comme la manière dont tu fonctionnes, alternant les moments solos et le besoin de collaboration. Y a-t-il, en filigrane, une envie de sortir de ta zone de confort ?

Oui, peut-être. Mais en même temps, je me sens de plus en plus sécurisée lorsqu’en tournée, je suis accompagnée de musiciens. Honnêtement, jouer en solo est un exercice difficile, une formule que j’apprécie moins car elle est énergivore. La musique doit être partagée. Lorsque nous sommes plusieurs sur les planches, pouvoir se regarder, se sourire et porter ensemble un message me réconforte.

J’ai écrit seule pendant longtemps. Ici, je ressens le besoin d’écrire pour d’autres. Un jour, peut-être, mon album ne sera constitué que de featurings. Qui sait ?

Dans une société où pop ‘mainstream’, hyper lisse, surproduite et distribuée par les géants de l’industrie musicale est légion, comment parvient-on à imposer un style doux, ouaté et épuré ?

C’est une bonne question ! Je pense qu’aujourd’hui, non seulement les gens ont besoin de douceur. C’est un genre qui coexiste avec d’autres styles. Il y a peut-être dans cette quête, une volonté de revenir vers quelque chose de plus organique. Le folk est un style apprécié. Des artistes comme Pomme ou encore November Ultra récoltent un joli succès s’estime et critique. En ce qui me concerne, je n’imagine pas faire autre chose, même s’il s’agit d’une musique de niche. Tourner dans des stades n’a jamais été un objectif. Se produire dans de petits clubs à travers toute l’Europe me va très bien.

Finalement, si je résume le fond de ta pensée, la création est la prémisse de la liberté ?

Oui, bien sûr. Tu as parfaitement résumé les choses.

Tu as tourné en Chine au Canada, en passant par l’Allemagne et l’Europe de l’Est. Chanter en français exige le plus souvent de précision dans les textes. Comment le public étranger perçoit-il cet univers musical ?

Je rentre d’une tournée en Allemagne et en Autriche. Jouer sur des territoires non francophones permet de cerner le degré d’accueil du répertoire. Pour chaque compo, j’explique en anglais ce qu’elles signifient. Certains publics sont sensibles à la musique, aux ambiances ou à ce qu’ils devinent. Mais d’une manière plus générale, à chacun sa définition. Les choses ne nous appartiennent plus, une fois que nous les avons partagées. Si les gens s’approprient les chansons, tant mieux. La musique dépasse le langage, elle permet de se connecter les uns avec les autres et à se comprendre.

Il y a la musique, les textes évidemment, mais aussi une expression graphique très présente. Peux-tu me décrire l’artwork de cet opus ?

(Elle montre la pochette de son LP) On y devine une apocalypse. J’ai voulu une pochette très colorée, de façon qu’elle apparaisse vivante. On y voit des oiseaux voler en cercle, un loup-chien, une source, et en filigrane, cette notion de renaissance. Il y a aussi ce volcan qui, par définition, est très destructeur puisqu’il arrache tout sur son passage, mais dont le magma est extrêmement riche. Après un incendie, la nature revient plus belle et plus fertile. J’aime la puissance de cette image. Je me suis aussi dessinée dans un cercueil. Certains y verront une envie d’y rester, d’autres d’y sortir. Une métaphore pour dire ‘au revoir’, à bientôt pour de nouvelles aventures. Enfin, on y aperçoit également un florilège d’insectes et de fleurs. L’artwork évoque le deuil, mais pas seulement, puisqu’il s’agit surtout d’explosion de vie, de renouveau et de nouveau départ.

J’avais une interprétation différente pour les oiseaux. J’imaginais qu’ils allaient tout droit vers le feu pour s’immoler…

Oui, c’est possible aussi, chacun son interprétation finalement.

Je ressens chez toi cette volonté de faire les choses parfaitement. Mais à vouloir sans cesse améliorer les créations, ne risques-tu pas de perdre en spontanéité ?

Oui, complètement ! La perfection est parfois la pire des ennemies. A force de vouloir l’atteindre, le frais et l’instinctif finissent par se perdre. Pour y parvenir, j’essaie de me fixer des deadlines et d’être plus à même de maîtriser le travail. Je dirais aussi que l’imperfection donne de l’intérêt à ce que l’on fait. Comme tu le signalais, nous baignons dans des productions parfaites, surproduites, où le travail de l’humain est devenu tout à fait secondaire. L’émergence de l’intelligence artificielle accentue ce phénomène. Lorsque tu écoutes un morceau et que tu entends ces petits craquements et les cordes friser, c’est finalement ce qu’il y a de plus joli.

J’aime beaucoup la symbolique que renvoie ta première chanson, « Au temps des coquillages », une compo qui traite de la nostalgie de l’enfance lorsque, petit, on n’a pas de soucis et que tout va bien. Si tu pouvais parler à la petite fille que tu étais, que lui dirais-tu ? Et par extension, que dirait cette petite fille à la jeune femme d’aujourd’hui ?

Je crois tout simplement qu’elle n’y croirait pas du tout ! Si seulement, elle pouvait imaginer un seul instant que je lui dise que tout va bien se passer, que dans vingt ans elle fera de la musique son métier qui lui permettra de voyage dans le monde entier et d’y accorder des concerts.

Tu es suisse d’origine et tu as vécu en Belgique, comment une artiste étrangère perçoit-elle notre plat pays sous le prisme musical ?

Vivre dans un petit pays présente des avantages comme des inconvénients. Il faut composer avec les moyens du bord. Il y a moins de concurrence aussi, on sera donc peut-être propulsé plus rapidement. En Belgique, comme en Suisse, la difficulté majeure réside dans l’exportation de son talent vers l’ailleurs. A contrario, il existe une entre-aide plus importante. C’est d’ailleurs une constante depuis quelques temps. Auparavant, les gens se tiraient plus facilement dans les pattes.

Couleur Café 2025 : le line up à ce jour (update 9/01/2025)

Écrit par

VENDREDI 27/6

Omah Lay - Pa Salieu - Rosa Pistola - ...

SAMEDI 28/6

Kalash - Jalen Ngonda - Maureen - ...

DIMANCHE 29/6

Denzel Curry - Kokoroko - Saïan Supa Celebration - Ca7riel & Paco Amoroso - Queen Omega & The Royal Souls -  ...

https://www.couleurcafe.be/fr/

Smashing Pumpkins au Lokerse feesten 2025

Écrit par

Smashing Pumpkins se produira dans le cadre de la 50ème édition du Lokerse feesten le 1er août.

http://www.lokersefeesten.be

 

Evénement: le ciné-concert de Pornographie Exclusive

C'est le dimanche 9 février prochain que se tiendra, à Bruxelles, la présentation de “One Way Ticket To The Other Side, A Musical Anthology by Pornographie Exclusive”. A l'Espace Magh, le duo bruxellois jouera en formule ciné-concert, à savoir en “live” devant la projection, sur grand écran, de leur film.

Ce film propose une série de courts-métrages mis en scène par des réalisateurs internationaux, inspirés par le tout premier album, éponyme, du duo. Après une Première mondiale en Allemagne au prestigieux Oldenburg City Theatre, suivie d’une représentation au Festival du Nouveau Cinéma à Montréal, Séverine Cayron et Jérôme Vandewattyne célébreront la sortie de leur album le soir de la clôture du festival Courts Mais Trash.

Pornographie Exclusive, c'est un projet qui fait exploser les frontières entre les genres musicaux, en rassemblant dans un mélange alchimique des influences cold-wave, goth-rock, psyché, krautrock, techno, indus, le tout rehaussé par une dimension cinématographique. Cerise sur le gâteau, Séverine Cayron joue merveilleusement du violoncelle, ce qui donne à leurs concerts un souffle carrément épique, comme on a pu le constater 'de visu' au Café Central il y a quelques mois. PE est, sans nul doute, une des plus grandes révélations de ces derniers mois en Belgique et 2025 sera l'année de leur explosion sur la scène internationale. Ce ciné-concert sera donc une performance cinématographique et musicale unique à ne pas manquer...

Pour réserver vos places, c'est ici.

L'album de Pornographie Exclusive sortira le 24 janvier sur le label bruxellois Antibody de Yannick Franck et c'est une véritable bombe. Pour le commander et écouter les premiers tracks dévoilés, c'est

Musiczine publiera une interview de Pornographie Exclusive dans les tout prochains jour, en collaboration avec l'émission de radio WAVES. Stay tuned!

Pornographie Exclusive

Trouver la lumière dans les ténèbres…

Vous le savez : dans votre webzine favori, nous traquons sans relâche les nouveaux projets prometteurs avant qu'ils n'explosent. Musiczine a été parmi les premiers à vous parler de Whispering Sons et d'Eosine, pour ne citer que ces deux exemples. Eh bien, aujourd'hui, nous vous présentons une nouvelle pépite : Pornographie Exclusive. Ce projet est un duo, un couple aussi bien sur scène que dans la vie, composé de Séverine Cayron et Jérôme Vandewattyne. Sa musique fait voler en éclats les frontières entre les genres musicaux, en concoctant un mélange alchimique d'influences cold-wave, goth-rock, psyché, darkwave, shoegaze, krautrock, techno et indus, le tout sublimé par une dimension cinématographique. Les deux artistes sont également actifs dans le septième art : Séverine en tant qu'actrice et Jérôme, comme réalisateur (notamment, du film ‘The Belgian Wave’). Et, cerise sur le gâteau, Séverine joue merveilleusement du violoncelle, instillant aux concerts un souffle décidément épique, comme nous avons pu le constater 'de visu', au Café Central, il y a quelques mois. PE est, sans nul doute, l'une des grandes révélations de ces derniers mois en Belgique ; et 2025 sera l'année de son explosion sur la scène internationale. Musiczine a rencontré les deux musiciens, accompagnés par Yannick Franck, du label Antibody, qui produit le premier elpee, éponyme, du duo. L'interview a été organisée par l'émission de radio WAVES.

Merci de nous accorder cette interview ! Ma première question sera très simple. Pourquoi ce patronyme, ‘Pornographie Exclusive’ ?

Jérôme : D'abord parce que ce sont des mots antinomiques. Ils représentent bien la dualité de notre condition humaine. En plus, ça sonne très ‘cold wave’.

Oui : un nom commun plus un adjectif, c'est directement cold wave.

Séverine : Voilà. Ce sont deux mots qui sont sortis de façon un peu aléatoire. On aime bien la langue française, la sonorité des mots, même si on ne chante pas beaucoup en français. On a un faible pour les associations comme ça. On s'est dit : ‘Tiens, ça sonne bien ; c'est très fort.’

C'est presque un oxymore.

Séverine : Exactement. Et ce qui nous amuse, c'est de voir la réaction des gens alors que ce ne sont que des mots, des sonorités.
Jérôme : Les générations plus anciennes vont considérer 'pornographie' comme choquant, alors que pour les plus jeunes, ce sera plutôt...

Le terme 'exclusif', par opposition à 'inclusif' ?

Séverine : Oui, alors qu'on n'exclut personne.

J'avais ressenti le nom comme simplement une expression de votre duo : 'exclusif' vu que vous n'êtes que deux et 'pornographie' dans le sens où vous allez au bout des choses, sans limites.

Jérôme : C'est ça ! On est vraiment nus, l'un en face de l'autre et on ose tout. On est dans notre bulle et, comme tu dis, il n'y a aucune limite.
Séverine : Et en effet, on ne se cantonne pas à un style. On est extrêmement ouverts.

Dans un morceau comme “Cracks”, il y a un côté cold wave, même carrément gothic rock, et aussi un aspect shoegaze. En outre, on identifie une dimension cinématographique. C'est un mélange de dingue, en fait !

Jérôme : Oui, mais ce n'est pas calculé. On part d'une ligne de basse, puis on ajoute une suite d'accords et une envie de texte.
Séverine : Ce qui correspond aussi à un moment particulièrement intense de notre vie, lors d'un voyage à Berlin.

J'ai cru comprendre que l'album avait été composé dans des chambres d'hôtels ?

Séverine : C'est exact. C'était pendant le confinement. On ne pouvait pas sortir ; donc, à Berlin, on est restés confinés. Et comme on se déplace toujours avec notre mini-studio portatif, on a composé et enregistré le morceau dans la chambre de l'hôtel. 

Et c’est le sujet des textes ?

Jérôme : Non, les paroles parlent de la manière dont un être peut être toxique dans une relation ou même avec lui-même. La toxicité ne va pas que dans un sens. On parle toujours des pervers narcissiques, mais, en fait, la toxicité est quelque chose qu'on construit ensemble. Les textes traitent des fissures qui peuvent contaminer l'autre.

Je comprends bien ce point de vue. En fait, suivant l’adage : 'It takes two to tango'. Il faut être deux pour danser le tango. Et la fissure est l'endroit qui laisse passer la lumière...

Jérôme : Mais c'est exactement ça ! Notre projet, c'est précisément de trouver la lumière dans les ténèbres.

C'est le principe de l'alchimie...

Jérôme : Précisément.

J'ai aussi eu un énorme coup de cœur pour le morceau 'Kosmische Liebhaber', 'cosmic lovers' ! Comment est née cette compo et pourquoi l'utilisation de la langue de Goethe ? 

Séverine : On essaye toujours de capter un moment pour écrire et composer. Donc là, je voyageais en train pour me rendre en Suisse et c'était un long trajet. Aussi, comme j'étais en Allemagne, dans cet environnement germanique, j'ai eu envie d'écrire ces paroles pour mon amoureux en allemand. Comme un poème écrit à distance.

Les paroles commencent par ‘Du bist Das Feuer, ich bin der Ozean...’ Et ensuite ?

Séverine : ‘Wir kommen auf die Erde, Um liebe zu verströmenr L'idée, c'est que nous sommes des 'aliens' venus sur terre pour jouir, pour expérimenter la jouissance... C'est un poème sur le pouvoir de l'amour. A ce moment-là, à cause de la crise sanitaire, on avait vraiment l'impression d’appartenir à un autre monde. On se voyait comme deux amants qui viennent d'une autre planète et arrivent sur terre pour apporter de belles choses.
Jérôme : Et c'est ce morceau qui a inspiré le film devant lequel on joue maintenant lors de nos ciné-concerts.

Oui, c'est le long métrage ‘One-Way Ticket to the Other Side’...

Jérôme : Tout à fait ! Et le fil rouge des séquences du film, qui ont été tournées par différents réalisateurs, est représenté par deux personnages, des êtres intemporels qui traversent un monde apocalyptique.
Séverine : Ce sont un peu nos 'alter egos', qui portent des masques de vieillards. On ne sait pas qui ils sont vraiment. Tout est un peu dans un flou artistique. 

Précisons pour les lecteurs que chaque séquence du film correspond à une chanson et que les réalisateurs ne disposaient' que de 100 € de budget par clip.

Séverine : Oui, enfin, en théorie... 

Et ce concept, très intéressant, de jouer devant un écran, en formule ciné-concert, c'est une de vos trouvailles ?

Yannick : L'idée du ciné-concert n'est pas nouvelle. Mais l’originalité de celui-ci, c'est que le film ne préexiste pas, il n’appartient pas au patrimoine. Tout a été commandité et supervisé par le groupe. C'est une démarche tout à fait singulière mais qui lui correspond bien puisqu'ils sont à la fois dans la musique et le cinéma.
Jérôme : On va présenter ce concept le 8 février prochain à l'Espace Magh, à Bruxelles. (NDR : voir le lien en fin d'article).

Ce sera un événement à ne pas manquer ! Parlons maintenant un peu de votre background. Séverine, tu as commencé par un parcours classique.

Séverine : Totalement classique. Mon père est compositeur de musique néoclassique, contemporaine et ma mère est mélomane. J'ai commencé le violoncelle à huit ans et j'ai découvert énormément d'œuvres, que ce soit en solo ou au sein d'un orchestre. Et puis, j'ai arrêté. J'ai décidé de devenir comédienne. J'ai compris que je ne voulais pas continuer le violoncelle professionnellement. J'avais besoin d'un autre moyen d'expression. Donc, j'ai pris une pause dans ma pratique de cet instrument pour le retrouver, plus tard, comme moyen d'arrangement. Et au sein du duo, j'ai vraiment redécouvert le violoncelle.

Et le chant ? 

Séverine : Dans ma carrière, j’ai toujours chanté. Chez Valkø et auparavant, Auryn. C'était plus dans un style pop-rock. Les deux projets ont reçu pas mal de couverture dans les médias. Mais j'avais envie de quelque chose de plus rock, de plus énergique, de plus dansant.

Et de plus alternatif ?

Séverine : Absolument ! Et au sein de Pornographie Exclusive, j'ai tout cela. Et en plus, je rejoue du violoncelle.

Tu peux donc réconcilier le passé et le présent.

Séverine : Oui, et c’est ce qui fait notre différence.

L'idée de ne pas choisir l'un ou l'autre. De mettre tout sur la table et de tout mélanger.

Séverine : C'est venu petit à petit. Par exemple, dans la première version de “Icon”, il n'y avait pas de violoncelle. C'est en répétant, alors que le track était déjà mixé, qu'on a fait évoluer le morceau. D'abord, grâce à un riff de basse de Jérôme et ensuite, j'ai eu l'idée du passage au violoncelle. Et on en a conclu : ‘Mais il est là, le morceau !’

C'est vrai que la compo prend carrément une tout autre dimension à partir de deux minutes.

Séverine : D'habitude, on évite de remanier les morceaux, sinon, on ne sortirait jamais d'album. Mais dans ce cas-ci, on s'est dit qu'il fallait vraiment le retravailler.

Et en live, ce morceau déchire. Au Café Central, en mai dernier, c'était énorme.

Séverine : C'était épique, on va dire... (rires)
Yannick : Ce morceau a mis le feu ! Il y a une envolée lyrique, un souffle puissant.
Jérôme : D'où l'importance d’interpréter les compositions en 'live' avant de les bétonner définitivement.

Pour leur donner l'occasion de se développer ?

Jérôme : Lors du ciné-concert, on a un titre, “From Bridges View”, qui ne figure pas sur l'album. Et il a aussi beaucoup évolué. Au départ, il s’agissait d’une improvisation pour un interlude. Et un jour, alors qu'on tournait pour le film, du côté de Doel, en pleine nuit, un gang est arrivé, et ces types ont commencé à tout péter autour de nous. Après un certain temps, on a préféré partir. Mais plus tard, en regardant les images, on s'est dit qu'on avait filmé un vrai moment de cinéma, de façon imprévue. Conséquence, on a réécrit un dialogue et cet épisode nous a inspiré d'autres idées musicales. Sur cette base, on est reparti tourner d'autres séquences. Finalement, on a obtenu un moment audio-visuel magique.

Et ces morceaux-là, qui ne sont pas sur l'elpee, vous allez les sortir ?

Séverine : Oui ! On en a quatre qui sont déjà mixés. Ce sera un Ep bonus de “One Way Ticket...”

Cool. Grâce à ce film et à ce concept de ciné-concert, vous avez été sélectionnés pour des festivals, notamment en Allemagne, et à Montréal.

Jérôme : En fait, le film est une création en partenariat avec le festival d'Oldenburg organisé par Torsten Neumann et sa femme Deborah Kara Unger, l'actrice de ‘Crash’ de Cronenberg, et de ‘The Game’, de David Fincher. Ils nous ont donné carte blanche. On a donc travaillé en compagnie des réalisateurs liés à ce festival, certains qu'on connaissait, d'autres moins voire, pas du tout. L'idée était de réaliser ce projet en commun et on l'a mené à bien en quatre mois. Notre album constituait la base et ils ont tourné leurs séquences vidéo en s'inspirant de notre musique. 

Et comment avez-vous fait pour coordonner le tout ? Vous avez fourni un cahier des charges ?

Séverine : Non. Le lien est établi par nos deux personnages, les Cosmic Lovers. Jérôme a conçu tous les interludes entre les chansons. Ils présentent deux personnages masqués, qui sont dans une sorte de 'road trip'. Chaque morceau et chaque petit film propose un monde différent. Ce sont les interludes qui constituent le ciment du film et assurent la cohérence de l'ensemble.

Jérôme : C'est vraiment une expérience à vivre en 'live'. Justement, le public aura l’opportunité de découvrir le spectacle le 9 février prochain à 19h30, à l'espace Magh, à Bruxelles. A une certaine époque, à cet endroit, il y avait une boîte de nuit : le ‘Who's Who's Land’.
Séverine : A côté du Manneken-Pis.
Jérôme : C'est dans le cadre du festival 'Court Mais Trash', dont on assure le final. On combinera donc le 'release' de notre album via Antibody avec la première belge de notre spectacle et la clôture du festival.

Maintenant, on va parler de ton background, Jérôme. Ta famille était également très branchée musique, si je ne m’abuse.

Jérôme : Oui. Mon père était DJ amateur. Il passait tous ses week-ends à animer des soirées, principalement à l'Os à Moelle, à Schaerbeek.

Tiens ! Je participe régulièrement à des quiz musicaux dans ce cabaret.

Jérôme : J'ai grandi là-bas. C'est le plus vieux cabaret de Bruxelles. Il avait été créé par Jo Dekmine, du Théâtre 140. Les week-ends, on y passait beaucoup de temps, mon frère et moi. On a créé plusieurs groupes jusqu'à ce qu'on ait le nôtre, VHS from Space. J'ai commencé le solfège à cinq ans, mais j'ai très vite arrêté, car je n'aimais pas le côté académique… rigide. Au départ, je jouais du piano. Mais à douze ans, j'ai eu envie de me consacrer à la guitare électrique, pour jouer du rock'n'roll ou du punk. Ce qui est marrant, c'est qu'aujourd'hui, Séverine me ramène un peu vers la musique classique...

Vous vous êtes fertilisés l'un l'autre...

Jérôme : Oui, on s'est contaminés. Et pour un bien !  

Dans l'autre sens, Séverine, tu as découvert la musique plus 'dark' grâce à Jérôme.

Séverine : On partageait déjà des références. Surtout la BO de 'Lost Highway' de David Lynch. On avait été touchés par la musique, plus que par l'histoire. Ce sera le début de notre intersection musicale. Mais je connaissais quand même déjà des choses plus 'hard' comme Mr Bungle, Fantômas et des groupes comme Cure, les Pixies...

L'album Pornography” de The Cure, sans doute ? Ce n'est pas un hasard, ce mot 'pornographie' ? On suppose qu’il existe une filiation...

Jérôme : Oui, c'est quelque part grâce à l'album de The Cure qu'on a osé insérer le mot 'pornographie' dans notre nom. Mais ce n'était pas un hommage à ce groupe, qu'on aime beaucoup par ailleurs.

Le son de Pornography” est juste énorme. En imaginant un son pareil pour votre musique, ce serait encore plus impressionnant.

Séverine : Oui, on peut imaginer le résultat ! Nous, évidemment, on est totalement en autoproduction. Et puis, j’ai pu concrétiser un rêve, celui de produire un album. J'adore le côté geek / ordinateur / plug-ins, etc.

C'est étonnant. On s'imagine toujours que c'est l'homme qui incarne le geek du groupe.

Jérôme : Dans PE, c'est elle, la 'geekette'... (rires)

Voilà, le néologisme est déposé...

Séverine : Oui, dans notre cas, c'est vraiment mon truc, quoi. C'est mon dada ; je peux vraiment passer des heures à bidouiller...

Donc, vous n'êtes pas allés dans un vrai studio ?

Séverine : Si, pour le mixage. 

Mais vous n'avez pas réenregistré les tracks en studio ?

Séverine : Simplement les cordes pour “Invitation to a Suicide”.
Jérôme : Tout a été entièrement enregistré dans des chambres d'hôtel. Ce qui explique pourquoi c'est de l'électro-rock. Il aurait été impossible d'enregistrer une batterie dans une chambre d'hôtel.
Séverine : Tout est réalisé à l’aide de plug-ins, y compris les amplis, les batteries, et évidemment les synthés.

Justement, au début de Invitation To A Suicide”, une reprise de John Zorn, il y a des plug-ins synthés de dingue ! Ils me font penser à Tangerine Dream, à Popol Vuh... Il y a même des sons de mellotron.

Yannick : C'est très rare, de rencontrer un groupe à l’identité très 'wave' et qui, dans le même temps, est ouvert à une forme de psychédélisme et au côté répétitif du krautrock.
Jérôme : Tu cites Popol Vuh, et bien justement, certains de leurs morceaux ont été repris par Werner Herzog dans ses films. Ce genre de musique confère un élément, une atmosphère 100% cinématographique. C'est à nouveau un signe que l'on refuse les étiquettes. On a juste envie de voyager, de créer des sensations.
Yannick : C'est comme Tangerine Dream, dont la musique figure dans le film “Sorcerer” de Friedkin.
Jérôme : Tout à fait ! L'idée, c'est de ne pas imposer de limites. Et donc, par rapport à mon parcours, à côté de la musique, je fais également du cinéma. Et Séverine est comédienne. Donc, on transite toujours de l'un à l'autre. Le cinéma inspire notre musique et la musique reflète un côté cinématographique.

Pour les lecteurs, on précise que tu as réalisé ‘The Belgian Wave’, dont Yannick a créé la musique. Un long métrage qui a fait grand bruit au cours des derniers mois.

Jérôme : Il a été programmé au cinéma ‘Aventure’, à Bruxelles et, vu le succès, il a été 'prolongé' un nombre incalculable de fois.
Séverine : Si on n’avait pas dit 'stop', il aurait été programmé à l'infini (rires) !
Jérôme : Et juste avant, j'avais réalisé ‘Spit'n'split’, un film qui suivait la tournée de The Experimental Tropic Blues Band.
Yannick : À voir absolument. J'avais invité Jérôme dans l'école où je donne des cours, à l'ESRA à Bruxelles et les étudiants m'en parlent encore aujourd'hui. L'approche de Jérôme les a inspirés. On croit toujours qu'il faut des moyens énormes pour tourner des films. En fait, tu prends un vieux caméscope et tu filmes dans la rue, tout simplement, et tu testes un peu ton rapport au monde. Tu te confrontes à l'acte cinématographique et on voit très vite ce que tu as dans le ventre. On n'a pas besoin d'une tonne de matos, de 'steady-cam', de travellings. Il suffit d’adopter la méthode de Jérôme : réaliser un film à l'aide d'un appareil photo cassé.
Séverine : Et un objectif de caméra de surveillance...

A propos, le groupe existe encore ?

Séverine : Oui ! Il va sortir un nouvel album. On travaille un peu comme eux. On a aussi cette envie de DIY (Do it yourself) ... Être mobiles et surtout libres !
Jérôme : Faire les choses passionnément, sans avoir quelqu'un au-dessus de toi pour te donner des directives. Comme l'a dit Yannick : c'est là où on voit ce que tu as dans les tripes. C’est pourquoi j'adore les premiers films des réalisateurs. Quand ils sont débutants, ces films sont plus touchants et plus profonds. Par la suite, ils deviennent plus formatés. Par exemple, je joue sur une basse à 60€. Une basse chinoise.

Et pourtant, elle sonne super bien !

Jérôme : Le son, c'est surtout dans les doigts...
Séverine : Et dans l'intention. En ce qui concerne mon violoncelle, c'est différent. Pour qu'un violoncelle sonne, il doit être bon. Le mien, ça fait plus de 20 ans que je l'ai. On ne peut pas tricher. Il faut de la bonne qualité sinon ça sonne comme une casserole... On a également une bonne carte son. Les préamps sont bons. C'est une petite interface RME, mais elle donne de très bons résultats. On a enfin un micro-chant qui n'est pas cher, mais d'un niveau assez élevé : un Audio-Technica AT 2035. C'est un micro que Billie Eilish utilisait lors de ses premiers enregistrements, donc...
Jérôme : Il coûte environ 180 €, ce qui est très abordable. En blind test, il est comparable à un Neumann U87 à plus de 2 000 boules.
Séverine : Voilà, donc, en termes de qualité-prix, on a quand même du bon matos. Et puis, on a surtout un large spectre de ressources, car si Jérôme maîtrise la guitare, la basse, le chant et les claviers, je joue du violoncelle, du clavier et je chante. C'est une large palette !

Et ta guitare, Jérôme, a un son qui peut se révéler 'métal', un peu 'hard', mais souvent aussi très clean. Dans le genre des Shadows ou de certaines musiques de film. Elle sonne presque comme un glockenspiel.
Jérôme :
Mon éducation y est sans doute pour quelque chose. Mon père jouait dans un groupe de reprises des Shadows...

J'ai tapé dans le mille, apparemment...

Jérôme : Ce qui nous plaisait dans la soundtrack de “Lost Highway”, c'est la diversité. Lynch et Trent Reznor ont prouvé qu'il était possible de créer des BO comprenant aussi bien du Lou Reed ou du Marylin Manson, que du free jazz ou de la musique cubaine. Et je vois une cohérence dans tout cela. On adore écouter énormément de musiques, se nourrir des plus variées. Et après, on assimile le tout pour élaborer notre propre son.

Dans la palette, on a évoqué le côté classique et cold wave, mais il y a aussi la face Nine Inch Nails.

Jérôme : Oui, 'indus'. Trent Reznor est un grand monsieur. Je me réjouis de savoir qu’un gars pareil pouvait décrocher un Oscar pour la meilleure BO. Et tout en restant intègre. Il a même fait du Pixar ! Par exemple, la soundtrack du film ‘Soul’.

Oui ! Ce film est extraordinaire. Un pur chef-d'œuvre !

Yannick : Il y a aussi Lustmord, qui compose également des BO de films hollywoodiens.

J'aimerais qu'on aborde maintenant pour sujet, la reprise, que vous avez réalisée, de “Invitation To A Suicide”, de John Zorn.

Séverine : C'est un morceau tiré de la BO du film qui porte le même nom.

Ce qui m'a frappé, c'est le riff de guitare. Il me rappelle “Tubular Bells”, de Mike Oldfield, dans la BO de ‘L'Exorciste’. Il y a vraiment des dizaines de musiques de films qui sont basées sur...

Séverine : ...sur des ritournelles...
Yannick :  ...et des signatures rythmiques bizarres.
Séverine : On s'est un peu cassé la tête pour concrétiser ce projet.
Jérôme : On avait envie d'être prisonnier d'une mélodie-ritournelle comme celle-là, pour essayer de la comprendre, de la maîtriser, de la dompter. Donc, même quand la signature rythmique change, on essaie de conserver un beat...

Oui, le beat de la boîte à rythmes reste identique et il y a un décalage mais à la fin du cycle, il se récupère.

Jérôme : En effet. La ritournelle possède un côté mécanique et on voulait que les gens puissent continuer à danser dessus, à suivre le beat. C'est ainsi qu'on s'est approprié le titre. Au départ, c'était juste un exercice de style, mais à la fin, on en a conclu que le morceau méritait parfaitement sa place dans l'album. Et puis, Yannick nous a rappelé qu'il fallait qu'on ait l'autorisation pour sortir cette reprise. Et il a réussi à contacter John Zorn...
Yannick : En fait, je connaissais Martin Bisi, qui s'occupe du BC Studio, à New-York. Un studio culte où ont été enregistrés des albums célèbres de Sonic Youth, de Herbie Hancock, comme par exemple, le fameux “Rock It”. Pour la petite anecdote, un jour, je me retrouve dans ce studio, qui est situé dans le quartier Gowanus, à Brooklyn, et je vois des 'reel-to-reels', des bobines, qui trainent par terre dans des caisses. Je demande ce que c'est et on me répond que ce sont des impros de John Zorn. Plus tard, j'ai fait le lien et j'ai donc tout de suite demandé à Martin les coordonnées de John Zorn. Cinq minutes plus tard, il m'envoie l'adresse e-mail privée du réalisateur, lequel a répondu très vite à mon message, en écrivant : ‘Votre reprise est très belle, vous avez ma bénédiction. Envoyez-moi des exemplaires du disque quand il sort...’
Séverine :
C'était énorme de recevoir sa bénédiction.
Yannick : Séverine et Jérôme peuvent être fiers d'avoir été adoubés de cette manière par le Maître. Parce qu'il doit en recevoir beaucoup, des demandes de ce genre. Et c'est d'autant plus remarquable, que la composition originale a quand même été profondément retravaillée, dans un style plus alternatif.
Séverine : Si on avait juste reçu son accord, sans jugement positif sur le morceau, on aurait déjà été contents. Mais là, on ne s'attendait vraiment pas à un retour aussi chaleureux.
Yannick : C'est allé très vite et c'était très enthousiaste.
Séverine : On avait un peu peur parce qu'on avait quand même adopté un son très techno-psyché, basé sur un gros beat et des grosses montées de synthés.
Jérôme : Mais, vers la fin, les violoncelles reviennent et apportent une certaine douceur. Et puis, de toute façon, n'oublions pas que John Zorn, c'est aussi “Funny Games”. Il est aussi lié à Mike Patton, de Faith No More. Il représente une forme de liberté musicale qui nous correspond bien. Donc, nous semblait logique d’inclure la reprise sur l'album. Tout en démontrant aussi qu'on n'est pas seulement dans la cold wave...

L'opus est très varié ! On peut aussi épingler “Electric Blue” et le morceau chanté en français...

Séverine : “Pire que la Douleur”...
Yannick : C'est pour cette raison qu’il est sur Antibody. Ce n'est pas un label orthodoxe. Quand on sort de la cold wave, c'est de la cold wave produite par un Libanais ou un Marocain, des mélodies levantines et un mix de beaucoup d'influences. Ce n'est pas un label de puriste, au contraire. Donc, j'ai une certaine fierté de sortir l'album de PE. Comme on est amis, on s'est posé la question de savoir si c'était le bon choix. Et finalement, il s'avère que c'est le bon endroit, précisément parce que le projet est inclassable et dispose d'une véritable singularité. En parfaite adéquation avec leur nature en tant qu'êtres humains et qu'artistes.
Jérôme : Et c'est la même chose pour nous, dans l'autre sens. Il était judicieux de le sortir sur le label de Yannick et on est vraiment très fiers. Ça symbolise vraiment beaucoup pour nous.

D'autant plus que vous partagez aussi la passion du cinéma.

Jérôme : Tu sais, nous, on était prêts à le sortir seul, en mode indé et puis on l'a envoyé à Yannick et c'est tombé dans les oubliettes.
Séverine : Pendant un mois ou deux, pas de nouvelles... (rires)
Yannick : Je procède toujours de cette manière…
Jérôme : Vu qu'on est amis, on n'osait pas le relancer, en se disant que peut-être, il était gêné de nous avouer qu'il n'aimait pas. Et puis, mon téléphone a sonné. Il a déclaré : ‘Mais c'est incroyable ! Vous ne voulez pas le sortir sur Antibody ?’ On en a conclu que l’idée était géniale ! Et voilà, maintenant, on a ce côté 'team' et c'est hyper important aujourd'hui de se serrer les coudes. Donc, Yannick, je te renvoie la fierté que tu ressens. On est vraiment ravis d'être dans un label indépendant comme Antibody. C'est hyper important pour nous.
Séverine : C'est une forme de résistance.
Yannick : Dans un monde corrompu à ce point, il faut placer le cœur au centre de tout. La corruption des consciences est telle que si tu ne traces pas ton parcours avec des liens humains, qui ont du sens, ça ne vaut même pas la peine.
Jérôme : Le sang et le sens...

Voilà. Merci beaucoup pour l'interview ! C'était super et on vous souhaite beaucoup de chance. En tout cas, en ce qui me concerne, je connais déjà mon album préféré de 2025 dans la catégorie des productions belges.

Jérôme & Séverine : Merci beaucoup !

Pour écouter l'interview en podcast de l'émission WAVES (avec, en bonus, les sélections de PE), c'est ici.

Pour écouter et acheter l'album de PE, c'est .

Pour acheter les tickets pour le ciné-concert du 9 février à l'Espace Magh, à Bruxelles, c'est encore ici

Crédit photo : Olivier Donnet (Facebook et Instagram)

Hellfest 2025 : Quatre jours en enfer à Clisson !

Écrit par

Le Hellfest 2025, baptisé ‘Out of Bounds’ pour sa 18ème édition, vous attend du 19 au 22 juin à Clisson pour quatre jours de musique extrême et de découvertes musicales.

Avec plus de 184 groupes annoncés, dont 106 qui n'ont jamais foulé les terres clissonnaises, le Hellfest 2025 promet une programmation des plus variées.

Parmi les têtes d'affiche, on remarque d'emblée l'attendu retour de Linkin Park, en tournée depuis quelques mois avec leur nouvelle chanteuse, Emily Armstrong.

On note aussi la venue de Muse, qui quoi qu'inattendu, élargira cette année un peu plus les horizons des mainstages en sortant des sentiers battus des headliners habituels.

Autre groupe notable, Dream Theater, cette fois avec le retour de Mike Portnoy à la batterie pour son nouvel elpee dont la sortie est prévue ce 7 février.

Jeudi 19 juin : nous attendons déjà avec impatience le set de White Ward. Signé chez Debemur Morti, le groupe n'a malheureusement pas pu tourner depuis plusieurs années en raison des conflits en Ukraine. Nous vous invitons d'ailleurs fortement à découvrir les deux derniers albums de ces génies du post-black metal : « False Light » et « Love Exchange Failure ». En tournée por défendre son nouvel opus, « Cool World, Chat Pile » fera aussi partie des immanquables de cette ouverture de festival. Inscrit dans la continuité de son précédent LP, « God's Country », ce disque ne laisse présager que des bonnes choses quant à leur prestation.

Sunn O))) ravira en parallèle les amateurs de décibels sous la Temple.

 Vendredi 20 juin : Frank Carter fait déjà son retour, cette fois avec les Sex Pistols sur la Warzone. Restez attentifs, l'affiche se complètera prochainement avec l'annonce d'un groupe supplémentaire en headline sur la Valley.

 Samedi 21 juin : notre attention sera retenue par les très appréciés Russian Circles et The Ocean. C'est cependant sous la Temple que nous nous attarderons avec la venue de Grima, groupe de black metal sibérien, mais aussi et surtout d’Agriculture.

 Dimanche 22 juin : le quatrième et dernier jour sera marqué par la venue de Knocked Loose, d'autant plus que Poppy se produira en parallèle sur en Mainstage. Il n'est donc pas exclu que les deux se rejoignent pour interpréter « Suffocate ». On notera aussi la présence de Health et de Cattle Decapitation.

Au-delà de la musique, le Hellfest, c'est une expérience immersive totale. Comme à l'accoutumée, nous y retrouverons dès notre arrivée le Hellcity square, ainsi que le site et ses décors. Le Hellfest, c'est aussi l'occasion de rencontrer des fans du monde entier de tous les genres de metal. Somme toute, un festival où tout amateur de musique extrême trouvera son compte.

Les pass 4 jours sont déjà épuisés. Gardez un œil sur le site officiel du Hellfest pour la mise en vente des pass 1 jour, prévue pour le début de l'année.

Site officiel : https://hellfest.fr/

Billeterie : https://hellfest.fr/infos-pratiques/filtres/infos-billetterie

Retrouvez ici nos photos de l'édition 2024 

Rendez-vous en juin à Clisson pour cette 18ème édition !

Mondaze

Linger

Écrit par

Fondé en 2016, à Faenza, près de Ravenne, Mondaze est une formation italienne qui définit sa musique comme une aquarelle shoegaze robuste, voire musclée, sorte de heavy shoegaze s'inspirant de légendes des 90’s comme Slowdive, Ride ou My Bloody Valentine.

« Linger » constitue son second elpee. Il fait suite à « Late bloom », paru en 2021.

A travers sa frustration et de sa colère, Mondaze accentue l’aspect mélancolique de son expression sonore, explorant l'aliénation à travers un son mature, tout en cherchant l’équilibre entre les mélodies éthérées et les murs de bruit intenses.

Au sujet de ce long playing, le quatuor a déclaré :

‘Cet album parle de contemplation... Mais il y a aussi une part d'action, une sorte de non-action qui vient de la prise de conscience acquise par la réflexion. Il vous met en pause, observant la vie de l'extérieur de votre propre corps, en attendant cette chute d'aiguille nous plongeant dans un état de rêve. Un monde où trouver des moments de calme dans la vie quotidienne est devenu rare’.

Issu de cet album, « Lines of you » est disponible sous forme de clip ici

Podcast # 63 émission Inaudible (cliquez sur le logo ci-dessous)

Clinic Stars

Only Hinting

Notoire pour avoir donné naissance à des groupes et artistes de rock purs et durs comme les Stooges d'Iggy Pop, MC5 et The Frost, qui ont surtout sévi au cours des 60’s, puis Alice Cooper, Ted Nugent et Grand Funk Railroad, des 70’s, Détroit (NDR : baptisée alors la Motor City) servait de toile de fond idéale pour cette scène, à cause de son environnement industriel.

Et puis, en 2019, Christian Molik et Giovanna Lenski se sont rencontrés, ont fondé Clinic Stars, gravé deux Eps, et monté leur propre studio. Oui, mais de musique inspirée par le label 4AD, et plus exactement de ses formations britanniques du milieu des années 80 et du début des années 90, alors que la ville y héberge une nouvelle sphère punk. Paradoxal quand même.

« Only Hinting » constitue le premier elpee du duo. Quelque part entre dream pop, shoegaze et slowcore, la musique lente et atmosphérique se marie superbement à la voix angélique et douce de Giovanna pour former une sélection de chansons fragiles, obsédantes et chargées d’émotion.

Une expression sonore à l’instrumentation dense et finement tissée qui nous entraîne dans un univers parallèle, flottant, paisible et mystérieux à la fois, mais surtout propice à l’évasion.  

Issu de ce long playing, « Kissing Through the Veil » est en écoute

Podcast # 63 émission Inaudible (cliquez sur le logo ci-dessous)

Page 5 sur 847