L’esprit infini de LUX the band…

Après la sortie de second elpee, "Gravity" (décembre 2022), et de l'Ep "Before Night Falls - The Black Box Sessions" (digital janvier 2024), le quatuor LUX the Band (Angela Randal et Sylvain Laforge accompagnés de Julien Boisseau et Amaury Blanchard) est de…

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Markéta Irglová

Anar

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Markéta Irglová. Ce nom à consonance slave ne vous dit probablement pas grand-chose. Pourtant, si on vous parle du film ‘Once’, ses chansons vous reviendront peut-être à l’esprit…

C’est à Dublin que cette jeune musicienne, née en 1988 en Tchéquie, est devenue comédienne et a composé la bande son de cette charmante bluette narrant de manière très émouvante la rencontre entre une jeune mère immigrée et un troubadour local (Glen Hansard). Ce film de John Carney avait rencontré un véritable succès en salle et une des chansons (« Falling Slowly »), composée par le duo sous le pseudo de The Swell Season, avait d’ailleurs remporté l’Oscar de la meilleure chanson originale. Markéta Irglová avait à peine 19 ans à l’époque !

Depuis, on avait un peu perdu sa trace (malgré la comédie musicale inspirée du film que Glen Hansard est occupé de mettre sur pied…) mais elle revient aujourd’hui proposer « Anar », son 1er album solo. Et, s’il est toujours question de folk délicat et précieux (« Your Company », « Crossroads »), il a cette fois été enregistré à New-York, avec l’aide de Tim Iseler, son mari… depuis seulement un mois ! « Anar » signifie ‘pomme grenade’ en persan (NDR : ce qui explique la peinture de l’artiste Nahid Hagigat, pour illustrer la pochette…) Ce fruit est lié à la fertilité et à l’abondance, un état d’esprit qui correspond au degré d’inspiration de Marketa, lors de son déménagement à la ‘Big Apple’. La musicienne reconnaît pour influence majeure Otis Redding ; et, en effet, on peut déceler une touche soul sur des morceaux comme « Go Back » ou « We are Good ». Certaines compos sont même proches de l’univers de Joan As Policewoman ; à cause de l’instrumentation. Très riche, elle est ainsi parcourue de cuivres et de chœurs, même si c’est le piano qui domine la majorité des titres, lui conférant une élégante sobriété.

Pas facile de se remettre d’un Oscar obtenu si jeune (pauvre Eliott Smith…) ; mais Markéta Irglová vient de démontrer que c’était possible, en publiant une très belle première œuvre en solitaire !

 

Iceage

New Brigade

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« New Brigade » était déjà paru en janvier dernier sur un petit label danois. Et vous vous en doutez, la formation nous vient du Danemark. Depuis, Iceage détruit depuis tout sur son passage. A cause de cet opus, bien sûr, qui fait un véritable buzz sur la scène pop/rock internationale. Même le site américain Pitchfork, fait plutôt rare lorsqu’il évalue une formation européenne, s’est rallié aux critiques enthousiastes…

Ce groupe, dont la moyenne d’âge ne dépasse pas la vingtaine d’années, nous crache toute sa violence à la figure. Ce qui n’a finalement rien d’exceptionnel. Et paraît même assez normal. Mais la manière est ici totalement différente. En général ce type de comportement est illustré par une suite d’accords simplistes et de lyrics rebelles clamés par un chevelu enragé. Cependant, chez ces ados issus de Copenhague, la forme est différente. Certes, la violence est omniprésente tout au long des douze morceaux consommés en 25 minutes par cet elpee. Mais ils sont le fruit d’une maturité musicale étonnante, pour un si jeune combo. Les influences sont parfaitement digérées. Intelligent, leur punk doit autant au charisme d’un Joy Division, à la violence du hardcore qu’à la noise d’un No Age voire de Liars. Il règne tout au long de l’œuvre, une énergie malsaine, cultivée essentiellement par le son des grattes et la voix nonchalante. Chaque morceau est un uppercut asséné dans l’estomac. Et ils font mal ! Le coup de grâce ? « Broken Bone », un titre tout simplement exceptionnel. Bref, on ne sort pas indemne de ce combat. En frappant haut et fort, ces Scandinaves viennent probablement de publier un des albums de l’année. Une révélation ! A ne manquer sous aucun prétexte, lors de leur prestation qu’ils accorderont à l’Ancienne Belgique, le 30 novembre prochain…  

 

Ben Howard

Every Kingdom

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On tient probablement la prochaine coqueluche folk-pop : Ben Howard. Et grâce à son style dans la lignée de Damian Rice, Piers Faccini, Bon Iver ou même Nick Drake, elle devrait faire l’unanimité. Les singles très efficaces de ce chanteur anglais âgé de 23 ans, « Old Pine » et « The Wolves », caracolent déjà en tête des charts de son pays natal. Il faut dire que l’ami Ben possède un jeu de guitare, tout en arpèges et tapping, assez incroyable, et une voix d’ange qu’il aurait, paraît-il, volée à Tom McRae… Les 10 titres d’« Every Kingdom », bien que très peu originaux, devraient lui ouvrir les portes de tous les royaumes musicaux tant ils sont agréables à l’oreille. Comme s’il appliquait une formule magique, tout semble tellement facile pour ce jeune homme. Bien sûr, on pourrait lui reprocher un excès de classicisme, mais pourquoi se donner tant de mal à critiquer des ritournelles de cette qualité, si en plus elles sont chargées d’émotion ? « Every Kingdom » est tout bonnement un chouette album ; et d’une telle qualité pour un inconnu qu’il pourrait susciter la suspicion. Surfeur comme Jack Johnson, Ben Howard est, guitare à la main, bien plus talentueux que son confrère australien!

Une future star à découvrir le 3 décembre à l’Ancienne Belgique à Bruxelles.

 

Eleanor Friedberger

Last Summer

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Avouons que le monde musical a connu plus glamour que Friedberger comme nom d’artiste ! Mais la New-yorkaise s’en contrefout probablement ; car mériter le statut de véritable artiste, elle l’a déjà démontré à maintes reprises au sein de son groupe fantastique et barré, Fiery Furnaces, qu’elle dirige en compagnie de son frère Matthew, depuis 2003.

« Last Summer » constitue son premier opus solo ; et il s’affiche du côté pop de la force, assez éloigné des expérimentations familiales habituelles. Les morceaux sont simples, mélodiques et bien ficelés. Puisant souvent dans les seventies (« Heaven »). Pensez à Todd Rundgren et Joni Mitchell. Ils pourraient même passer à la radio. A l’instar du très pop « My Mistake » ou du ‘Motownesque’ « Roosevelt Island », bien qu’un brin trop long... Des claviers, des riffs de guitares efficaces, une basse caoutchouteuse et même des saxos soutiennent la voix d’une Eleanor de plus en plus ‘chanteuse’ –dans l’acceptation classique du terme– que jamais. Bien sûr, tout n’est pas parfait (« Glitter Gold Year »), mais dans l’ensemble cet opus se révèle frais, charmant et inspiré.

En publiant ce premier effort solo, Eleanor vient de démonter quelle pouvait se débrouiller en dehors du cocon familial !

 

Evanescence

Evanescence (Cd + Dvd)

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Depuis l’énorme succès rencontré par son premier album, « Fallen », qui s’est écoulé à plus de 17 millions d’exemplaires, Evanescence n’a cessé d’écumer les routes, et de chambouler maintes fois son line-up. Amy Lee y fait figure de leader incontestée.

On se demandait sérieusement si on entendrait encore parler de ce combo, aux allures d’éphémère machine à hits. Ce troisième album vient balayer nos doutes. La belle est parvenue à s’entourer d’un solide groupe, et d’un producteur chevronné, en la personne de Nick Raskulinecz (Rush, Alice in Chains…) Le concours de Will Hunt, batteur récemment aperçu chez Black Label Society, n’est pas étranger à une approche nettement plus heavy que celle opérée chez « The Open Door », deuxième effort pas convaincant pour un cent. Ici, les compositions sont pêchues et extraordinairement bien arrangées. A l’instar de « The Other Side », caractérisé par ses interventions de cordes très discrètes ou encore « Lost in Paradise », et son intro au piano. Si le refrain de « My Heart is Broken » s’avère entêtant, « Made of Stone » pourrait parfaitement s’écouler en format single.

Mais inutile de chercher ici des tubes comparables à « Bring me to Life » ou « My Immortal », car il n’y en a pas. Pourtant, le combo signe le meilleur et le plus authentique de ses albums. Une bien belle prouesse dans un style musical où la concurrence devient de moins en moins rude.

 

Julien Doré

Bichon

Écrit par

Il en a fait du chemin, le petit Julien, depuis sa victoire remportée en 2007, dans le cadre de la défunte émission du télé-crochet ‘Nouvelle Star’. En 4 ans, le gars s’est entouré d’une large palette de personnalités (Arno, Christophe, Christian Lacroix, Catherine Deneuve, etc.), a raflé quelques récompenses dont une Victoire de la Musique, s’est affiché sur grand écran avec plus ou moins de succès, s’est prêté au jeu de la bande originale de film, et délivre à présent son second ouvrage. Le Français est parvenu sans mal à se détacher de tout ce qui pouvait le lier de près ou de loin à l’émission de M6, sans pour autant la renier.

Trois ans après avoir publié « Ersatz », un premier disque de facture respectable, Julien Doré et sa gueule d’ange revient pour un deuxième LP en tous points supérieurs au précédent. Deux parfait témoignages : « Kiss Me Forever » et « L’été Summer », les deux premiers singles qui en sont extraits. Passé pro en matière de textes décalés et jeux de mots, Doré s’est une nouvelle fois entouré d’une belle brochette d’invités. Ainsi, au casting de « Bichon », on retrouve Katerine, Dominique A, Biyouna, Françoise Hardy pour un charmant duo sur « BB Baleine », The Shoes et enfin Yvette Horner, pour laquelle le jeune homme a toujours clamé haut et fort son admiration. Doré envoie treize morceaux sincères et captivants qui relèguent « Ersatz » au rang d’anecdote. A écouter les oreilles bien dressées.

Après le sold-out de ce 8 novembre, Julien Doré reviendra à l’AB le 14 mars prochain.

 

Dave Cloud

Practice in the milky way

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Dès qu’on entre dans « Practice in the milky way », on a l’impression de pénétrer dans un bar établi en Amérique profonde. L’atmosphère est malsaine, pue la sueur et la clope froide ; et on vous y sert du whiskey frelaté. Le tableau est planté et il est loin de s’aventurer du côté de la voie lactée…

« Practice in the Milky Way » constitue le quatrième opus du natif de Nashville. Et pour l’enregistrer, il à une nouvelle fois fait appel à The Gospel of Power, un backing group réunissant, dans l’ensemble, de vieux baroudeurs du rock garage. Et en particulier Tony Crow (Lambchop, Silver Jews) ainsi que Ben Martin (Clem Snide).

Tout au long de cet opus, l’intensité est permanente. Mais la voix de Dave Cloud n’a toujours pas évoluée. Approximative elle devient agaçante sur la longueur. Instrumentalement, par contre, The Gospel of Power est irréprochable. Faut dire qu’au sein du line up, on y retrouve des ex-musiciens de Silver Jews. Pas étonnant d’ailleurs que parfois on pense à la défunte formation issue de New-York City, à l’écoute de cet elpee. Le son des guitares est crade. Des claviers remontent à la surface lors des morceaux imprimés sur un tempo plus lent. Pas pour s’abandonner dans des slows langoureux. Ce n’est pas exactement le genre de la maison. D’ailleurs le style baigne plutôt dans un rock/blues brut de décoffrage…

Malheureusement, l’attitude désinvolte voire excessive de Cloud dessert totalement l’excellent boulot accompli par son backing group. Et si sur les 10 premiers morceaux, elle prête à sourire, au bout de vingt titres, elle devient insupportable. Et puis quelle idée de réserver 20 pistes à un seul album !

 

Sarah Carlier

For Those Who Believe

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Une fois n’est pas coutume, la Belgique accouche d’un nouveau talent…

Habitué à l’émergence de groupes rock/indé fleurissant un peu partout dans le pays, c’est une jeune femme qui cette fois a droit à la une et… aux lauriers.

Sarah Carlier, née en 1990 à Schaerbeek d'un père belgo-congolais et d'une mère Tchadienne publie un premier album grâce aux internautes et à Aka-music. Force est de constater que les uns comme les autres ont eu le nez creux. « For Those Who Believe » est vraiment bien né. Décliné en 11 plages, au potentiel surprenant, Sarah puise son inspiration chez Nina Simone, Jimmy Hendrix ou son idole Gnarls Barkley.

Mais c’est sans aucun doute à Tracy Chapman qu’elle sera le plus souvent comparée. Tout comme l’Américaine, elle partage un style musical, axé essentiellement sur des partitions de cordes acoustiques et une rythmique entêtante et mélodieuse. Même la voix et/ou l’interprétation soutiennent la comparaison. « Chorus Man » qui ouvre l’album en est la parfaite illustration.

Afin de mener à bien son projet, Sarah a bénéficié du soutien de Franck Baya (Saule) qui a cosigné quelques compos, tenu les baguettes derrière les fûts et s’est réservé les manettes pour mettre en forme l’album. Laurent Stelleman (Moonsoon) a également mis sa guitare au service de la jeune Bruxelloise, pour son plus grand bonheur.

Jouant véritablement de son excellent organe vocal sur les non moins bonnes partitions, la jeune chanteuse démontre un talent et une maturité qui étonnent.

Fort de onze morceaux tous aussi réussis les uns que les autres –mention  particulière à « Tenderness »– elle ne doit, cette fois, plus rien à Tracy Chapman et Sarah Carlier, parvenant à convaincre dès sa première parution.

On épinglera un détail qui démontre le caractère chaleureux de notre Tracy nationale : elle remercie chacun des 600 producteurs en leur consacrant les trois dernières pages de son livret.  On n’a pas affaire à une ingrate !

Vite, vite, la suite !

 

The Bye Bye Blackbirds

Fixed Hearts

Écrit par

The Bye Bye Blackbirds est une formation originaire d’Oakland. Mais de la ville sise près de San Francisco, pas du quartier de Chicago. Et cela s’entend. D’ailleurs, le quatuor a davantage était bercé par les Beach Boys et la flower power que le rock pratiqué dans la région des grands lacs.

Bradley Skaught et ses acolytes accordent une grande importance aux mélodies. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à puiser dans la quintessence du passé, et en particulier les 60’s, pour concocter leur power pop. Et la structure couplet-refrain ainsi que les harmonies vocales en sont les plus beaux exemples. Parmi les influences les plus marquantes, on épinglera celle des Byrds. Et tout particulièrement sur « Every Night at Noon ». « Fixed Hearts » alterne plages plus rock (« Jack frost ») et morceaux acoustiques (« New River Sunset »). « Mermaids » est même contaminé de blues. Mais c’est quand même du côté de Ted Leo and The Pharmacists, sans l’engagement politique cependant, que leur expression sonore lorgne le plus. 

Un disque sympa, à écouter d’une traite, idéal pour égayer les barbecues.

 

The Bony King Of Nowhere

Eleonore + Les Géants

Écrit par

Quelques mois après avoir publié son très délicat second album « Eleonore », le Gantois Bram Vanparys, alias The Bony King of Nowhere, nous propose une nouvelle version de cet opus, enrichie de 6 morceaux qui ont servi de soundtrack au magnifique film du réalisateur wallon Bouli Lanners, ‘Les Géants’. Difficile d’opérer un choix plus judicieux que ce mini-Bob Dylan belge pour mettre en son cette Wallonie, filmée à la manière d’un teenage road movie américain…

Et, quand le plus Américain des réalisateurs belges rencontre le plus américanophile des songwriters flamands, bizarrement, ça donne une œuvre éminemment belge ! Qu’importe les discussions communautaires, difficile de ne pas se sentir Belge à l’écoute des pépites acoustiques sculptées par The Bony King of Nowhere ! « Eleonore » est un album à absolument redécouvrir !

 

A.A. Bondy

Believers

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Derrière le patronyme de A.A.Bondy se cache Auguste Arthur Bondy, alias Scott Bondy. Il a sévi chez la formation Verbena, au cours des nineties, avant de tirer sa révérence en 2003, pour embrasser une carrière solo. Une nouvelle aventure au cours de laquelle l’Américain a décidé de tourner le dos au rock pratiqué par son ex-groupe, pour privilégier un style davantage folk. Il a publié son premier elpee en 2007, « Americain Hearts », et en 2009, son  deuxième « When the Devil’s Loose », des œuvres qui n’ont recueilli que des critiques mitigées et ne lui ont pas permis de se lancer, malheureusement, à l’assaut du Vieux Continent.

En concoctant « Believers », A.A. Bondy semble avoir franchi une nouvelle étape. On est davantage plongé dans les forêts canadiennes que perdu au cœur des reliefs d’Alabama.

Son folk est toujours aussi délicat, minimaliste, mais plus aussi basique. Il est devenu davantage élaboré, atmosphérique même. Une ambiance entretenue par des rythmes languissants, parfois réminiscents de Bon Iver, à l’instar de l’excellent « Skull & Bones ». Susceptible d’apaiser, mais aussi de communiquer le spleen. D’ailleurs, au fil de l’elpee, les ténèbres semblent envahir l’espace sonore. Et l’envoûtement cède le relais à l’angoisse. Etrange sensation.

Pourtant, le morceau qui ouvre le long playing me fait penser à Timber Timbre. Et la voix de Scott à Ryan Adams. Certaines compos sont balayées par des accès de slide, d’autres nappées de claviers. Tout au long de « Down  in The Fire (Lost Sea) », on a l’impression d’être bercé par des bruits des vagues. La piste la plus cool, c’est une certitude. Elle prélude une fin de parcours bien plus obscure…

Bref, le troisième essai de A.A. Bondy est certainement son plus abouti. Il ne lui reste donc plus qu’à trouver sa véritable voie : entre la lumière et les ténèbres. Perso, je pense que l’artiste est aujourd’hui prêt à conquérir l’Europe. Un périple qui débutera à l’Ancienne Belgique, ce 14 décembre.

 

Jon Amor

Jon Amor Blues Group

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Au cours des nineties, un groupe a fait fureur sur les scènes européennes en pratiquant un hard blues rock ravageur : Hoax. Une formation insulaire réunissant le chanteur Hugh Coltman, le guitariste Jon Amor et les deux frères Davey, Jesse et Robin, à la guitare et à la basse. Elle dispensait une musique inspirée du regretté Texan Stevie Ray Vaughan, mais en l’assaisonnant à l’inévitable sauce anglaise. Les frangins Davey se sont ensuite montrés plus discrets, se consacrant au cinéma, avant de faire leur comeback, il y a deux ans, sous le patronyme de Davey Brothers, et même publié début 2010, un album intitulé "Wolfbox".

Jon Amor est demeuré dans l’univers de la musique, en se lançant dans une carrière individuelle sous son nom de famille. Tout en élaborant une musique plus personnelle, il a commencé à développer son talent de compositeur. Il a récemment décidé de monter son propre groupe. Et s’est tourné une nouvelle fois vers une paire de frangins : les Doherty. Dave à la guitare et Chris à la basse ; le drummer Simon Small complétant le line up. Et si de prime abord, le style est toujours marqué par le blues primaire, il est nettement plus dépouillé, moins hard, plus proche des pionniers de Chicago, Muddy Waters et Howlin' Wolf ainsi que des sons plus âpres rencontrés chez les adeptes des sonorités issues du delta du Mississippi, comme les Black Keys.

"Holy water" ouvre l’elpee. Le tempo est vif. L’impact est franc et direct. Le chant d'Amor n'est guère puissant mais il épouse toutes les facettes rythmiques de sa musique. Les riffs sont moins métalliques que ceux dispensés chez Hoax. Ils peuvent cependant s’avérer très durs, implacables même, mais jamais saturés de décibels. Sur "Juggernaut", les accords rythmiques sont découpés sur le fil du rasoir, alimentant un climat dramatique. Les cordes ne tardent cependant pas à s’autoriser un billet de sortie, tout en affichant un caractère acerbe et incisif. Et les interventions de Simon Small sur les cymbales métalliques accentuent ce climat sauvage. "Make it your trouble" est une plage audacieuse. Le backing group d’Amor y sculpte des motifs rythmiques inspirés par Howlin' Wolf. Menaçant, "Repeat offender" nous plonge dans la cité urbaine de Chicago. Nous ne sommes pas loin de l’univers sonore du grand Muddy Waters. Amor adopte aussi la spontanéité d’un Dr Feelggod des débuts. Il arrache ainsi ses accords à la manière de Wilko Johnson, sur "Sweetheart" et "She thought I was an eagle". La férocité originelle des Pretty Things alimente "Angel in a black dress". Le chant est aussi furieux que celui de Phill May, l’homme à la longue crinière, en 1964. Plus aventureux, "The underdogs" et la finale "You know it's only love" se signalent par un dérapage permanent des cordes. Blues lent à l’anglaise, "When the time comes" manque manifestement de subtilité. Le rythme écrase tout sur son passage ; mais il entretient une atmosphère dramatique. Un brillant exercice de style ! Franchement, le meilleur opus de Jon Amor publié à ce jour.   

 

Buddy Whittington

Six string Svengali

Écrit par

Ce guitariste texan drivait son propre band, The Sidemen, chez lui à Fort Worth. En 1991, le groupe se produit en première partie de John Mayall et ses Bluesbreakers. Le contact est noué. Deux ans plus tard, Coco Montoya quitte les Bluesbreakers. Aussitôt John passe un coup de fil à Buddy pour pallier le départ de son gratteur. Il sévira au sein de la bande à Mayall de 1993 à 2008. Il faudra d’ailleurs attendre 2007, pour que Buddy Whittington grave son premier opus solo. Il sera éponyme. Et embraie par "Bag full of blues", en 2010. Il est aussi la pierre angulaire des projets du Dr Wu, "Texas Blues Project : Vol 1 et 2", parus respectivement en 2007 et 2010. Certes Buddy a toujours été élevé à l'essence du blues, mais pas dans la pureté électrique des premiers gratteurs anglais comme Mayall, Clapton, Green ou autre Taylor. Son attaque sur les cordes est puissante, dure, implacable. Son style est plus proche d’un Walter Trout, sixcordiste qui l’avait précédé dans le backing group du natif de Macclesfield, même s’il reste bien plus fidèle à ses racines. Buddy est aujourd’hui âgé de 55 balais. Il signe les onze plages de cet elpee. Pour enregistrer cet opus, il ne s’est entouré que de sa section rythmique : le bassiste Wayne Six et le drummer Mike Gage.

"Back when the Beano was Boss" ouvre la plaque. Une belle synthèse de son style. Et un titre de plage qui se réfère à Mayall dont la pochette de son elpee le plus célèbre, "Bluesbreakers", montrait les musiciens occupés de lire la revue Beano. Plutôt R&B, "Deadwood and wire" réverbère des accents Southern rock très prononcés, tout en adressant un clin d'œil aux Allman Brothers. Et pour cause, Buddy double ici guitare et slide, jouant à lui seul les rôles de Duane Allman et Dicky Betts. La section rythmique est solide et efficace. Elle libère un maximum de groove. Le tempo est quand même, en général, assez uniforme. Faut dire qu’outre-Atlantique, le blues est avant tout une musique à danser. Et "My world revolves around you" en est certainement une belle illustration, une piste au cours de laquelle, il fait à nouveau vibrer la guitare slide. La production réservée à ce disque est impeccable. Le son est d’une précision métronomique. Digne de Steely Dan. Et c’est un compliment ! Pourtant, Mr Whittington est au sommet de son art, lorsqu’il nous balance son rockin' blues offensif. A l’instar d’"Ain’t got the scratch", une compo que le trio barbu de Dallas aurait pu inclure dans son répertoire. Fruit d’un mélange de country et de rock'n'roll, "I had to go see Alice" est lancé au galop. Un exercice de style en pickin' particulièrement complexe au cours duquel, Buddy s’en sort à merveille. Nous ne sommes alors pas loin de Nashville. La voix de notre Texan est puissante, jamais prise en défaut. Il a une présence de poids. Il attaque "Fender champ" à coups de slide incendiaires. On pense à Hendrix ; mais il reste lui-même d'un bout à l'autre de la piste. "Six string romance" baigne dans du western swing à la sauce Fort Worth. Seconde ville principale de l'aire urbaine de Dallas, elle est considérée comme une ville sœur, au Texas. Un état célèbre pour ses trios. Formules célébrées sur "Texas trios", tout en pensant à ZZ Top et Double Trouble (de Stevie Ray Vaughan). La fête texane s’achève par une ballade paisible intitulée "While we're here". 

 

Melissmell joue les météorologues et « Ecoute s’il pleut »

Écrit par
Après un premier Ep, Melissmell, alias Mélanie Coulet, débarque avec son premier véritable album. Son nom de scène provient de son enfance et de sa grand-mère qui lui disait que ‘la mélisse, c’était pour soulager les maux des femmes’. Et le titre, « Ecoute s’il pleut », est de saison. On y retrouvera, entre autres, les titres « Aux Armes » et « Les Enfants de la Crise ». Forte de sa tournée en première partie de Pep’s en 2009, l’Ardéchoise poursuit sa route du succès. Elle sera en concert au Trianon à Paris ce 9 novembre.

Le clip des « Enfants de La Crise »
http://www.dailymotion.com/video/xliamd_melissmell-les-enfants-de-la-crise-official-video_music
http://www.youtube.com/watch?v=Kaij80wkI4M

Pour regarder et diffuser le clip d’ « Aux Armes »
http://www.youtube.com/watch?v=mnQLmnmoO48
http://www.dailymotion.com/video/xfdhej_melissmell-aux-armes-official-video_music
http://www.discograph.com/melissmell/

The Smashing Pumpkins à Forest National (photos Xavier Marquis)

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{sbdredirect http://www.musiczine.net/fr/photos/the-smashing-pumpkins-07-11-2011/}

Kaiser Chiefs

Tubeur en série…

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C’est sous le pseudonyme de « Kaiser Chiefs » (pseudonyme emprunté à un célèbre club de foot Sud- Africain !) que le groupe s’est formé en 2003. Les cinq garçons de Leeds, emmenés par le leader charismatique Ricky Wilson, deviendront rapidement une figure incontournable de la scène britpop. Il leur a fallu en effet moins de deux ans pour convaincre avant que leur premier album studio, « Employment », ne caracole en haut des charts…

Trois albums plus tard, le groupe anglais revient fouler les planches de l’Ancienne Belgique pour défendre son titre de superstar de la pop anglaise et présenter son quatrième opus plutôt bousculé par la presse, « The Futur Is Medieval ».

La scène, le lieu de débat idéal pour faire taire toute controverse. Un terrain de jeux où, justement, les cinq musiciens excellent tout particulièrement ! Sachant que le quinquet de Leeds enflamme régulièrement les plus grandes scènes internationales, il semblait évident qu’il avait toutes les cartes en main pour offrir, en deux temps trois mouvements, un concert enlevé et festif lors des deux soirées bruxelloises complètes. Soulignons également la volonté du groupe de s’offrir deux fois l’AB à taille humaine et de snober les grandes salles du pays (NDR : Forest National pour ne pas la citer !) où les intérêts financiers priment trop souvent la qualité artistique.

Pas d’album à la carte cette fois-ci mais plutôt une setlist subtile construite pour ne pas laisser souffler le spectateur. D’emblée, le son est au point et le groupe ultra en place. Une courte intro gonflée de sons électroniques pour annoncer les modulations d’amplitude de « The Futur Is Medieval » avant de nous balancer « Everyday I Love You Less And Less », en ouverture. On  peut dire et écrire ce qu’on veut sur Kaiser Chiefs, au rayon efficacité, c’est assez imparable. Un vrai concert juke-box enfilant des tubes, des tubes et encore des tubes… Une formation qui privilégie intelligemment ses morceaux les plus tranchants, les plus pop et les plus immédiats. Grâce à ses chansons taillées sur mesure pour les stades (« Ruby », « Na na na naa » ou « I predict a riot”), le groupe tient son public en main dès le début pour ne plus le lâcher et nous livre un concert tout en énergie. Une terrible force de frappe d’élite. Il est tout simplement impossible de ne pas succomber aux assauts ravageurs des cinq ‘déglingos’ ce soir à l’AB. Une salle qui réagit à la moindre injonction du charismatique frontman, Ricky Wilson. L’énigmatique chanteur, véritable djinn monté sur piles, assure le show et tient le public en haleine par ses frasques habituelles. Le micro voltigeur inlassablement pointé vers un public qui reprend en chœur des hymnes taillés pour le live. Un dynamisme mêlé d’audace où les morceaux s’enchaînent et se brisent pour mieux repartir, à une vitesse vertigineuse.                                                                                                                                          

Bien sûr, les influences se bousculent au détour d’un riff, d’un refrain, d’un accord de clavier  ou d’un morceau tout entier (« Dead Or In Serious Trouble ») mais ce sont ces influences mêmes (Blur, Stranglers, Magazine…) qui font de Kaiser Chiefs ce qu’il est aujourd’hui : un groupe solide de scène. Un groupe qui se détache néanmoins progressivement de ses pairs sur les nouvelles compos. Moments où les claviers et les ronflements analogiques surgissent et caressent, parfois timidement, la new wave sur « Out Of Focus ». Ou encore, lorsque « When All Is Quiet » (titre au refrain 60’s) s’étreint d’un clavier ultra-efficace et « Kinda Girl You Are » souffle un power pop sur lequel « The Vaccines » n’aurait pas craché.

Bref, un « The Futur Is Medieval » qui prend des couleurs sur scène et éclipse temporairement les coups de tonnerre médiatiques qui se sont abattus sur l’album studio.

(Voir aussi notre section photos)

 

Dum Dum Girls au Botanique (photos Xavier Marquis)

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{sbdredirect http://www.musiczine.net/fr/photos/dum-dum-girls-06-11-2011/}

Les Inrocks 2011 : vendredi 4 novembre

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Pour la seconde journée de la 24ème édition du festival des Inrocks, prévue à l’Aéronef de Lille, le public a débarqué en nombre. Si bien que l’étage est accessible. Faut dire que Foster The People et surtout Friendly Fires ont déjà acquis une belle popularité sur la scène musicale pop/rock. Et pourtant, le point d’orgue de la soirée nous viendra de Miles Kane…

Une bonne surprise pour commencer : Morning Parade. Un quintet issu de Harlow, en Essex, qui pratique une forme de britrock dans l’esprit de Coldplay, mais en plus dansant. Faut dire que le tempo imprimé par le drummer y contribue largement. La formule consomme cependant un peu plus d’électro. Et la présence d’un synthé n’y est pas étrangère. Les mélodies sont hymniques, contagieuses. La voix de Steve Sparrow bien timbrée et les accords de guitare dispensés par Chad Thomas, tour à tour puissants ou tintinnabulants. Le tout au cours d’un set bourré d’énergie, privilégiant les compos mid tempo. Si vous avez apprécié les débuts de la bande à Chris Martin, vous ne pouvez passer à côté de cette formation dont le premier véritable album devrait sortir l’an prochain.

Formation californienne (NDR : issue de Los Angeles, très exactement), Foster The People fait un véritable buzz pour l’instant. Un trio drivé par Mark Foster, chanteur/guitariste, rejoint par deux musiciens supplémentaires, en ‘live’, dont un multi-instrumentiste. Le groupe dépense beaucoup d’énergie sur les planches, pour finalement obtenir assez peu d’effets. Les percussions et les claviers fonctionnent à plein tube. Ils en usent et en abusent. Au point qu’on finit par avoir la tête qui vibre de l’intérieur. Cet attirail superficiel recouvre les couches musicales inférieures. Conclusion, on ne distingue plus grand-chose de plaisant. En outre, non content de gaver sa voix d’effets qui lassent rapidement, le chanteur se tape un marathon sur scène. Il accomplit des allers et venues incessants de droite à gauche de la scène. Faut croire qu’il n’a pas eu le temps de faire son jogging depuis trois jours. Et ce parcours finit aussi par nous fatiguer ! On dirait un poisson dans son aquarium (un peu survolté le poisson, c’est vrai). Et ce n’est pas le final « Pumped up kicks », dans une version dubstep/techno, qui nous permettra de reprendre son souffle… (Set list : “Houdini”, “Miss you” », “Life on the nickel”, “Call it what you want”, “Don’t stop”, “Helena Beat”, “Pumped up kids”)

Miles Kane, c’est la moitié de The Last Shadow Puppets, duo qu’il partage en compagnie d’Alex Turner, le leader d’Arctic Monkeys. Ex-Little Frames et ex-Rascals, il a décidé d’embrasser une carrière solo, en août 2009. Son premier opus personnel, « Colour of the trap », est d’ailleurs sorti cette année. Avant que le combo ne monte sur les planches, la sono diffuse à fond la caisse, un des meilleurs morceaux de Pink Floyd : « One of these days ». Kane a du goût ! Et dès le premier titre, « Invisible », il va nous le démontrer, empruntant même quelques phrasés de guitare au célèbre « Cold Turkey » du Plastic Ono Band. Il a un look plutôt mod. Surtout la coiffure qui me rappelle Paul Weller. Et curieusement, on retrouve des inflexions propres à l’ex-Jam dans la voix de Kane, une voix aussi juste que les mélodies. Pour ce show, il est soutenu par cinq musicos, dont un claviériste, responsable, suivant les circonstances, d’interventions  d’orgue ‘manzarekiennes’. Le set carbure au bon rock à l’état pur ! Miles a une présence scénique indéniable. Il en impose même. Pourtant, il cause peu entre les morceaux. Faut dire que non seulement il se réserve les vocaux, mais aussi la guitare solo. Et ses riffs sont cinglants, torturés, décapants, mais tellement jouissifs. Du coup, on fait un bond en arrière de quelques décennies, pour se retrouver à la fin des sixties. Ça bouge, ça balance du son sans excès. Et au milieu de la prestation, on a même droit à un titre un peu plus calme et posé. De quoi reposer les oreilles pour repartir de plus belle et mettre à nouveau la gomme. On a même droit à une excellente cover du « Responsable » de Jacques Dutronc. Heureusement que Miles l’avait signalé, sans quoi nous ne l’aurions pas reconnue. A voir et à revoir, c’est une certitude ! (Set list : “Invisible”, “Counting”, “Rearrange”, “Kaka Boom”, “Telepathy”, “King Crawler”, “Responsible”, “Happenstance”, “Quicksand”, “Colour”, “Womans touch”, “Come closer”, “Inhaler”)

Friendly Fires s’était produit en 2008, au Splendid, dans le cadre du festival des Inrocks. Et il avait fait un malheur en dispensant un punk funk terriblement excitant. Un punk funk chargé de groove, contaminé par le shoegaze, l’électro et la pop et dynamisé par des percus latino, dignes du carnaval de Rio. Une sorte d’hybride entre !!! et Radio 4, si vous préférez. Le tout revisité par Franky Goes To Hollywood et LCD Soundsystem. En août dernier, Richard Turner, trompettiste qui rejoignait régulièrement le groupe en tournée, est décédé des suites d’une crise cardiaque. Il n’avait que 27 ans. Aujourd’hui, le trio bénéficie toujours de la présence du bassiste Rob Lee, en ‘live’, ainsi que d’une section de cuivres, soit un saxophoniste et un nouveau trompettiste. Le guitariste nous balance parfois des accords de gratte qui rappellent Steely Dan. Tout en sueur, la chemise complètement trempée, Ed Marcfarlane s’agite toujours autant sur les planches. Il existe même un énorme partage entre le chanteur et le public. Il arrive à l’enflammer en descendant au sein de l’auditoire. Mais après 3 ou 4 morceaux, le set commence à lasser. La formation semble figée dans une forme de soul/r&b basique constamment hanté par James Brown. A tel point qu’on a l’impression que toutes les compos se ressemblent. Ecrasantes, elles négligent les variations. La conquête du public s’effectue en force. Mais est-il judicieux de démontrer constamment sa toute-puissance, pour faire la différence ? (Set list : “Lovesick”, « “Jump in pool”, “Blue cassette”, “True love”, “On board”, “Skeleton boy”, “In the hospital”, “Live those days tonight”, “Hurting”, “Pull me back to earth”, “Paris”, “Hawaiian air”, “Kiss of life”)

Chokebore

Back to the 90’s

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Chokebore est une formation mythique qui s’est reformée en 2010, afin d’accorder toute une série de concerts. Au fil du temps, elle a repris goût à la scène, et a donc décidé de continuer sur sa lancée. Elle a même publié un Ep, intitulé « Falls Best », en octobre dernier. Pour rappel, elle nous vient d’Hawaï, donc des States… Tout adolescent branché sur le rock, au cours des 90’s, n’a pu passer à côté de ce groupe drivé par Troy Van Balthazar. J’avoue même en avoir été un fan. A cause de leur musique puissante, mélancolique et délicate à la fois. Le combo a même concocté deux des plus beaux albums ‘indie’ de l’époque : « Taste for Bitters » et « Black Black » ; des conditions largement suffisantes pour séduire un certain Kurt Cobain. Lorsque le band s’est séparé en 2005, leur leader, Troy Von Balthazar, a embrassé une carrière solo. Fructueuse, il faut le souligner, même si son expression sonore s’est alors révélée largement plus torturée. C’est donc une salle bien remplie qui attend ses ‘teenage heroes’…

Il revenait à Adolina, formation mouscronnoise, d’ouvrir les hostilités. Elle est venue présenter son nouvel album. En général, le band hennuyer dispense un set carré et puissant, largement influencé par Fugazi et Isis. Pour avoir assisté à de nombreux concerts du combo, je dois avouer qu’il est en constante évolution depuis 1998 ; mais aujourd’hui, il faut reconnaître qu’il ne sent pas trop à l’aise. Le son du Grand Mix est nickel, trop propre et ne ‘transpire’ pas suffisamment. Si les nouvelles compos passent bien la rampe, lors d’une prestation qui a quand même de l’allure, les musiciens semblent quelque peu perdus, dans un espace au sein duquel ils n’ont pas l’habitude de se produire. Faut dire que le groupe est davantage habitué à fréquenter les salles de plus petite taille. Néanmoins, le show ne manque pas d’énergie et comme le band joue en pays conquis, le public réagit favorablement…

Chokebore monte sur les planches. Mais si Troy Von Balthazar (NDR : pas vraiment un nom de star, il faut le reconnaître) n’a guère changé, malgré une toison grisonnante, les trois autres musicos ont pris un coup de vieux. Et en particulier les frères Kroll. Ils ne sont pas considérés comme des vétérans de la scène indie yankee, pour rien. Mais, après avoir concédé les premières notes, on n’évoque plus du tout une quelconque décrépitude physique, à laquelle le quatuor serait confronté. La magie opère comme au bon vieux temps. Et en particulier entre la voix d’écorché vif de Troy et les accords de guitare saturés mais hyper mélodiques de Jonathan Kroll. Carburant au spleen électrique, les Américains enchainent leurs classiques : « Narrow », « A Taste for Bitters », « One Easy Piece »…

Relativement méconnu aux States, Chokebore a toujours joui d’un certain succès sur le Vieux Continent. Et le public tombe à nouveau sous le charme de leur magnifique ‘sadcore’. Le son du Grand Mix est, comme d’habitude, parfait. Il permet aux aficionados de se replonger 15 bonnes années en arrière comme si rien n’avait changé ! Tout en réalisant le tour de sa discographie, le combo ne va pas négliger pour autant de nouvelles compos (NDR : elles augurent la sortie d’un nouvel opus, qui espérons-le, tiendra toutes ses promesses), mais surtout, va nous réserver un long rappel…

(Organisation Grand Mix)

 

Les Inrocks 2011 : jeudi 3 novembre

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2011 célèbre donc la 24ème édition du festival des Inrocks. Etonnant, lorsqu’on sait que la première s’est déroulée en 1990. En fait au cours de ces deux décennies, il est parfois arrivé que l’événement soit programmé à deux reprises, au cours de la même année. Sous une forme différente, mais soit ! Pour un jeudi, la salle est correctement garnie. Faut dire que ce soir, il n’y a pas vraiment de grosses pointures, mais des découvertes…

On débarque dans la salle, alors que La Femme termine son set. Un quintet parmi lequel milite une fille. Les cinq jeunes musicos fréquentent, sans doute, tous le même coiffeur (NDR : en fait, ils se sont tous colorés les cheveux en blond patiné). Le drummer s’est planté, à l’avant-plan, au beau milieu de la scène. Les autres se partagent les synthés, une boîte à rythmes et une guitare. Une formation hexagonale (NDR : on s’en serait douté, vu l’engouement du public), qui pratique une post new-wave dans la lignée de Taxi Girl et de Diabologum, même si parfois elle est légèrement teintée de surf. C’est sympa, très frais, mais difficile d’en dire davantage, lorsqu’on n’a entendu que les deux derniers morceaux de leur prestation.

Eponyme, le premier album de Cults, duo new-yorkais, a été réalisé en tirant parti, au maximum de la technologie moderne. Restait donc à voir comment le tandem allait transposer ce concept en ‘live’. Première constatation, le line up s’est enrichi de trois musicos, dont un bassiste, un guitariste et un drummer. Aux commandes du band, la chanteuse Madeline Follin et le gratteur/xylophoniste Brian Oblivion. Les mélodies sont contagieuses, légèrement sucrées comme chez George Harrison, et les arrangements ‘spectoriens’. Inspirés des groupes de filles issus des sixties, ils puisent même dans la soul motown. Pensez aux Supremes. Mais le son est trop épais et on a l’impression que la formation manque de spontanéité, comme si elle était restée figée au sein d’une époque qu’elle n’a jamais connue. Et le film en noir et blanc, mettant en scène Robert Mitchum, projeté en arrière-plan, accentue cette impression. Pourtant, le combo ne manque pas de potentiel. Il devra néanmoins sortir de sa coquille, pour faire la différence. C’est tout le mal qu’on lui souhaite…  

Le folk pur et dur ou même le nu-folk, ce n’est pas trop ma tasse de thé. Et pourtant, Laura Marling (NDR : elle est anglaise et pas irlandaise, comme on aurait pu le croire) est parvenue à nous flanquer une fameuse claque. On comprend mieux pourquoi, Charlie Fink, le leader de Noah & The Whale, ne s’est toujours pas remis de son départ. Et puis franchement, c’est une très jolie fille, qui depuis sa fugue, s’est aussi offert un look bien plus contemporain, tout en naturel et élégance. Mais revenons donc au set de ce soir. Laura est soutenue par un excellent backing group de 5 musiciens, dont un guitariste, une violoncelliste, un contrebassiste/multi-instrumentiste, un drummer et un banjoïste. En fait, si sa musique est fondamentalement folk, c’est le groupe qui communique aux compos une autre dimension. Plus riche et surtout bien plus intense. Le timbre vocal de Laura est pur, délicat, doux, intimiste. A la limite du sublime ! Cristallins, ses accords de gratte tissent régulièrement des accords en crescendo, un peu comme Jimmy Page, sur le 3ème opus du Led Zeppelin. Signés Marling, les textes tiennent parfaitement la route, des lyrics bourrés de traits d’esprit qu’elle épanche à travers de petites anecdotes. Sur « Night terror », elle se met même à siffloter. Bref, on est tombé sous le charme. A revoir, absolument !

Après avoir lu les critiques dithyrambiques consacrées à James Blake, on s’attendait à vivre un moment exceptionnel, ce soir. Ben, on a peut-être pris un coup de vieux, mais si le beau jeune homme à la gueule d’ange ne manque pas de talent, son style constamment trafiqué a fini par me pomper l’air. Il monte sur l’estrade flanqué de deux musiciens de tournée : un préposé aux machines et à la gratte et un autre aux drums (organiques et digitaux). Lui, le petit prodige (NDR : suivant la presse spécialisée) joue des claviers et du piano. Qu’il bidouille à l’aide de pédales. Et chante. D’une voix monochrome, filtrée à travers une chambre d’écho. Paraît que c’est du post-dubstep. Mais au bout de quelques minutes, les mélodies introspectives, contemplatives, proposées par le trio nous flanquent le bourdon. Elles sont tellement déprimantes, que nous préférons nous éclipser. A demain pour la suite…

Sir Samuel

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On a trop tendance à limiter le Saïan Supa Crew à son incontournable hit « Angela » alors que leurs 3 albums étaient de véritables bijoux sculptés dans un hip-hop hexagonal inspiré et créatif. Au terme de leur aventure, ses différents membres ont embrassé des carrières solo. Le plus connu d’entre eux est évidemment Feniski, alias Féfé, dont vous avez probablement déjà entendu parler. Mais aujourd’hui, c’est Sir Samuel qui refait surface. Il vient commettre une second elpee, quelques années après avoir publié « Vizé Pli O ». Un disque au titre créole, sorti en 2005.

Sir Samuel, c’est la voix reggae hip-hop du Saïan. Le style du groupe est d’ailleurs toujours identifiable sur des titres comme « Carnaval » (interprété en compagnie du vétéran Busta Flex) ou « Red Eyez ». Les rythmes sont indolents et la voix suave du Sir appelle des lyrics enfumés (« Red Eyez ») ou romantiques (« Sécher tes Larmes »). Le long playing nous réserve des pistes agréables à l’écoute et bien inspirées. A l’instar de l’acoustique « Mon Hall », l’émouvant « Prendre le Large », compo consacrée aux enfants soldats ou du single « Mental Offishall » (auquel Féfé participe). Mais aussi des morceaux plus mièvres comme « Dire Je T’aime » et « Sécher tes Larmes », qui picorent plutôt dans la basse-cour du pas très reluisant Pierpoljak. Bref, si le disque reste plaisant, il s’inscrit davantage dans le créneau de la variété française (NDR : pas pour rien que le pianiste et compositeur de Johnny ait apporté sa collaboration, lors des sessions d’enregistrement), mais il évolue à des années lumières de Saïan ; et surtout de ses textes et beats tellement originaux…

Ce split n’a d’ailleurs pas été une épreuve facile pour Sir Samuel si on en juge les paroles d’« A.N.I.S.S.A. », plage qui traite de la rupture… Anissa pour Saian ?