Goudi et Lubna Azabal dansent le tango de l’ennui…

Lubna Azabal est une actrice belge née à Bruxelles d'un père originaire du Maroc et d'une mère espagnole. Après avoir été dirigée par les grands noms du cinéma international, elle a remporté ‘Le Golden Globe’ pour le film ‘Paradise Now’. Lubna adore les…

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L’humanisme angoissant de Franz Ferdinand…

Franz Ferdinand sortira son nouvel opus studio, « The Human Fear », ce vendredi 10 janvier 2025. Enregistrées aux studios AYR en Écosse, les 11 chansons de « The Human Fear » font allusion à des peurs humaines profondément ancrées et qu’en les surmontant et…

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Un parcours loin d’être « Arid »!

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Ce 24 octobre a vu la sortie du « Arid Singles Collections ». Ce ‘best of’ reprendra donc tous les singles du groupe gantois ainsi que deux nouvelles chansons. « The High Life » est d’ailleurs sur les ondes radios en ce moment. Et pour couronner le tout, le trio reprend la route pour une nouvelle tournée.

http://www.arid.be

Ne laissez pas tomber vos rêves dans les Canyons australiens!

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Canyons, c’est un duo australien formé à Perth et composé de Léo Thompson et Ryan Grieve. Il y a trois ans, ils avaient sorti un premier Ep. Le 30 novembre, c’est un album complet que les musiciens du pays des kangourous déposeront dans les bacs. Le premier single « My Rescue » assure déjà une belle promotion pour « Keep Your Dreams ».

Tracklisting:
01 Circadia
02 Under a Blue Sky
03 My Rescue
04 See Blind Through
05 Sun And Moon
06 Blue Snakes
07 The Bridge
08 When I See You Again
09 Tonight
10 And We Dance
11 Land in Between

Tycho 10 ans après

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Tycho avait la tête dans la lune depuis dix ans. À l’époque était sorti son premier opus « Sunrise Projector ». Scott Hansen, de son vrai nom, atterrira le 16 novembre prochain avec « Dive ». Le graphiste, producteur, musicien se sera fait attendre.

Tracklisting:
01. A Walk
02. Hours
03. Daydream
04. Dive
05. Coastal Brake
06. Ascension
07. Melanine
08. Adrift
09. Epigram
10. Elegy

Nada Surf a la tête dans les étoiles…

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Le 6ème opus de Nada Surf paraîtra ce 23 Janvier 2012 chez City Slang. Quatre longues années que le trio n’avait plus publié d’opus studio. « The stars are indifferent to astronomy » a reçu le concours de Chris Saw (Wilco, Brendan Benson, Super Furry Animals) à la production et la participation de musiciens de Calexico ainsi que de Guided by Voices. Le premier single, “When I Was Young”, est disponible sur le site du label.

http://www.cityslang.com/free-mp3/41460/when-i-was-young/

Ces ‘déjà’ vétérans se produiront ce 12 février, à l’AB Box de Bruxelles.

 

Julien Pras tâte du stoner…

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Notoire pour ses compos empreintes de délicatesse, le chanteur et leader de Calc a décidé de durcir le ton en se lançant dans une nouvelle aventure bien plus électrique : le Mars Red Sky, dont les influences seraient puisées chez Kyuss et Black Sabbath… Un O.V.N.I. supposé jouissif et dont la sortie est prévue pour le 12 novembre.

http://marsredsky.bigcartel.com/

 

Michael Bublé se trompe de saison.

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Le nouveau long playing de Michaël Bublé est donc paru il y a une dizaine de jours. Et comme son titre l’indique, il s’agit d’un disque de Noël. Et pourtant, nous sommes encore au mois d’octobre !

Ce nouvel opus de ce chanteur canadien d’origine italienne, récompensé plusieurs fois au Grammy Awards, fait suite à « Crazy Love », un elpee qui s’est vendu à plus de 7 millions d’exemplaires, à travers le monde.

Produit par David Foster, Bob Rock et Humberto Gatica, « Christmas » a été enregistré aux Capitol Recording Studios de Hollywood et aux Warehouse Studios de Vancouver.

Bublé y interprète les grands classiques de Noël comme “Silent Night”, “Have Yourself A Merry Little Christmas”, “It's Beginning To Look A Lot Like Christmas” et “Santa Claus Is Coming To Town”. 

http://www.steamlondon.com/FTP/warnerinternational/MB/tvc/SMS_WMMB724_030_H264.mov

Tracklisting:

1. It’s Beginning To Look a Lot Like Christmas
2. Santa Claus Is Coming To Town
3. Jingle Bells featuring The Puppini Sisters
4. White Christmas duet with Shania Twain
5. All I Want for Christmas is You
6. Have a Holly Jolly Christmas
7. Santa Buddy
8. Have Yourself a Merry Little Christmas
9. Christmas (Baby Please Come Home)
10. Silent Night
11. Blue Christmas
12. Cold December Night
13. I’ll Be Home for Christmas
14. Ava Maria
15. Mis Deseos/Feliz Navidad duet with Thalia

http://www.michaelbuble.com

 

tINI little thing ?

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Le premier album de tINI, membre de la famille Desolat depuis 2009, paraîtra dès ce 9 septembre. Aux côtés de Loco Dice et Martin Büttrich, il s'est imposé comme leur relève en termes de production. Produit à Ibiza, "Tessa" transpire les ambiances des soirées house proposées sur l'île.

http://desolat.com/tessainthehouse/

Tracklisting

01 Divided
02 Blond Galipette
03 Mine Has A Shower
04 All The Good Stuff
05 My Shine

06 Maria, Luise & Bert
07 Triptease
08 Canta La Testoasa
09 Tini Meets Jack - Medusa
10 Monkeys Cave

11 Fail Better
12 Someone Loves You

 

Non Johnny n’est pas fini !

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C’est ce 7 novembre que paraîtra le nouvel opus du trio issu de Birmingham, Johnny Foreigner. Son titre ? "Johnny Foreigner vs. Everything". Publié sur le label anglais Alcopop, il sera disponible en Cd et en téléchargement. Les 50 premières commandes recevront l'édition limitée d'un comic-book de 20 pages, dessiné spécialement pour la circonstance, par Lewes.

Par ailleurs, afin de fêter dignement cette 16ème sortie du label, HipHipHip organise une mini-tournée Française ‘100 % UK’, qui réunira Johnny Foreigner, Screaming Maldini et Pharaohs.

http://www.youtube.com/watch?v=0AbJNi4ibKE
http://bloggyforeigner.blogspot.com/
http://www.ilovealcopop.co.uk/

 

Selah Sue deux fois récompensée…

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Selah Sue a remporté le Prix Constantin 2011. Il lui a été attribué à l’Olympia. Ce prix récompense les ‘artistes révélations’ qui ont marqué l'année musicale. Selah Sue était en compétition avec 9 autres artistes : Alex Beaupain, Bertrand Belin, Brigitte, Cascadeur, Cyril Mokaiesh, L, Lisa Portelli, Sly Johnson et The Shoes.

http://www.prixconstantin.com

Il y a deux semaines, elle avait déjà décroché un ‘European Border Breaking Award’. En Belgique, son 1er album, sorti il y a six mois, s’est déjà vendu à 60.000 exemplaires. Et ce lundi 31 octobre, la chanteuse se produira à Forest National, pour un concert sold-out !

http://www.ebba-awards.eu/

 

Dimitri Vegas & Like Mike dans le Top 100 du classement international des meilleurs Djs…

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Le duo belge Dimitri Vegas & Like Mike vient de se hisser dans le top 100 international des meilleurs Djs. Il s’agit du résultat de l’élection annuelle proposée par le DJ MAG Top 100, une sélection consécutive au vote de plus de 450 000 fans, qui plébiscitent leurs Djs favoris. Après plusieurs années sans présence belge, le duo de DJ Dimitri Vegas & Like Mike accède à ce classement prestigieux. Originaires de Willebroek, les deux frangins se classent à la 79ème place d’une hiérarchie au sommet de laquelle trônent David Guetta, Armin van Buuren et Tiësto.

 

Atari Teenage Riot à l'Aéronef (photos Triggerthief

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{sbdredirect http://www.musiczine.net/fr/photos/atari-teenage-riot-31-10-2011/}

Sinner’s Day 2011 : dimanche 30 octobre

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En ce week-end de Toussaint, certains honorent leurs défunts, d’autres fêtent Halloween et pourtant, je décide de rejoindre des milliers de vieux corbeaux, à Hasselt. La programmation de la troisième édition du Sinner’s Day est en effet largement dominée par la new-wave, et tout particulièrement celle des 80’s. Les mélomanes présents lors de cet événement sont donc vêtus de noir, lorsqu’ils n’affichent pas un look carrément gothique. Mais ne généralisons pas à l’excès, car l’affiche est quand même diversifiée et augure de bonnes surprises.

Pas une très bonne pour commencer, car en débarquant vers 15h30, on apprend que l’horaire a été modifié. Le fondateur d’Ultravox, John Foxx, a eu la mauvaise idée de déclarer forfait, en dernière minute. Résultat des courses, le timing est complètement chamboulé. Et on assiste à la fin du show de Recoil qui n’était pourtant prévu qu’à 17h45. Une prestation qui ne suscite guère d’intérêt, si ce n’est celui de revoir l’ex-Depeche Mode, Alain Wilder, derrière les manettes, pour un DJ set insipide.

La scène est subdivisée en trois parties. Une principale au centre et deux autres, à chaque extrémité. Ce qui permet d’enchaîner les spectacles. En 1981, The Exploited scandait ‘Punk’s not dead’. Trente ans plus tard, le slogan est toujours d’actualité, car de multiples Iroquois ont envahi les lieux. Malgré les nombreux changements de line-up, le charismatique leader Wattie Buchan est toujours au poste. Il est aujourd’hui soutenu par une jeune bassiste et guitariste. Et les tubes vont s’enchaîner. De « Barmy army » à « Sex and violence », en passant par « Beat the bastards » et « Troops of tommorow ». Pas de temps mort. Les pogos se déclenchent ; mais dans un cercle assez restreint, puisque limité à quelques dizaines de keupons. Le punk n’est pas mort, mais aurait-il mal vieilli ? En tout cas, des groupes plus authentiques comme UK Subs, GBH, Subhumans ou nos régionaux Freaks 77 recréent certainement une ambiance bien plus fidèle, en live.

1981 c’est aussi la date de sortie du single « Fade to grey » de Visage. Et leur dernier opus, « Beat boy », date quand même de 1984. Quelques décennies et une cure de désintox plus tard, le leader Steve Strange revient sous un maquillage à la Boy George et flanqué d’un band flambant neuf. Il s’est entouré de deux jeunes et séduisantes collaboratrices, une bassiste et une choriste. Sans oublier le guitariste et un dj tout aussi puînés. Et si parfois la magie du timbre de voix si particulier de Strange opère, sur la longueur la sauce devient fadasse. D’ailleurs, en fin de parcours, Steve a beau réclamer les applaudissements de l’audience, après avoir joué leur titre phare, le public reste de marbre. Une prestation plus proche de celle d’un cover band invité lors d’une kermesse de village, que d’un grand festival. Et Strange a beau clamer, avant de se retirer : ‘si vous voulez entendre une autre chanson, vous devez crier et taper des mains’, la foule ne souhaite visiblement pas de prolongation ; et c’est tant mieux, car elle s’épargne un rappel inutile.

Accueilli bien plus chaleureusement, The Mission va répondre aux attentes. C’est qu’il faut remonter à février 2008 (à Waregem), décembre 2000 (à Malines) ou encore août 2000 (au défunt festival Eurorock) pour retrouver une trace de leur passage dans notre plat pays. Le line-up original est (quasi) au complet : Craig Adams à la basse, Wayne Hussey au chant et Simon Hinkler à la guitare. Seul le batteur Mick Brown n’est pas de la partie. Le concert démarre très fort par un « Beyond the pale » très électrique. Les tubes s’enchaînent. Ils sont joués très rapidement, sans guère de répit. Ce qui accroît l’intensité du set. A croire que le band veut aligner un max de titres sur la petite heure qui lui est réservée. Un peu de douceur quand même, lorsque le combo interprète son « Butterfly on a wheel », un moment au cours duquel les fidèles aficionados, agglutinés aux premiers rangs, vont pleinement communier avec leurs idoles. Dès les premières notes de « Tower of strength », des pyramides humaines commencent à s’ériger dans la foule. Un responsable de la sécurité intervient alors pour faire cesser ces compositions improvisées par les fans. Mais Wayne est très attentif à la situation. Il a beaucoup de respect vis-à-vis de son public, déférence que peu d’artistes ont d’ailleurs manifestée, au cours de l’après-midi. Et refuse de poursuivre la chanson, tant que le différent n’est pas réglé. Ce qui finalement fait monter l’ambiance, encore d’un cran. On aura même droit à un rappel, même si le groupe a longtemps hésité avant de remonter sur l’estrade. Faut dire que la foule l’a réclamé haut et fort. Ce sera un des rares ‘encore’ du festival. Mission va donc clore sa prestation en force, par une célèbre reprise des Stooges : « 1969 ». Manifestement un des meilleurs moments du festival…  Set list : “Beyond the pale”, “Hands across the ocean”, “Like a hurricane”, “Severina”, “Butterfly on a wheel”, “Wasteland”, “Tower of strength”, “Crystal ocean”, “Deliverance”, (Rappel : “1969”)

Diamanda Gallas est une artiste qui ne m’a jamais vraiment botté. Certes, la cantatrice gréco-américaine possède une voix exceptionnelle, dont le registre s’étale sur 3,5 octaves. Mais le récital de cette Castafiore des temps modernes collerait mieux au sein d’une petite salle. Dans une ambiance intimiste… L’occasion est donc idéale pour s’éclipser afin d’aller quelque peu se rafraîchir et casser la croûte. Explorer les nombreux stands de shopping et de bouffe. Ou encore fouler la piste de danse animée par un DJ qui rencontre toujours un succès de foule. Même s’il mélange n’importe comment tubes new-wave et vieille techno commerciale de la fin des 80’s ou encore pop et grunge.

Place alors à une grande dame : Patti Smith. Elle fêtera ses 65 balais, fin de cette année. Et suscite toujours autant de respect. Même au sein de plusieurs générations. Faut dire qu’elle a touché à pratiquement toutes les formes d’art : la musique, bien sûr, la poésie, la peinture et la photographie. Elle a même été égérie pour une ligne de vêtements… masculine ! Car son physique est plus proche d’un Joey Ramone ou d’un Jay Mascis que d’une Linda Ronstadt.  Soutenue par son band de vétérans, l’artiste entame son set à la manière d’Iggy Pop par l’inévitable « Gloria », embrayant par le plus jazzyfiant « Redondo beach ». Ce soir, son set ressemble à un véritable vrai patchwork. Elle me fait parfois penser à Bob Dylan ou encore à Lou Reed, d’autres grands compositeurs, même si certaines tournures s’avèrent parfois brouillonnes. A l’instar de ses discours géopolitiques, difficiles à comprendre ou un peu trop vagues. En deuxième partie de parcours, elle va nous réserver des hits comme « Because the night » ou « Pissing in a river », des morceaux qui vieillissent plutôt bien. Tout comme le final « Rock ‘n’roll nigger », une compo énergique qui va, en outre, lui permettre de consentir de longs adieux à la foule, visiblement très satisfaite de la prestation.

Après avoir vécu un tel moment, je décide de lever les voiles. Et tant pis, si je vais manquer le set de The Cult. Pas de regrets, puisque des amis restés sur place vont me signaler que le show va commencer 30 minutes en retard sur l’horaire prévu. Motif ? De multiples réglages de sonorisation. Etonnant, lorsqu’on sait que jusqu’alors le timing était impeccable. Autre raison de ne pas avoir de remords : la voix d’Ian Astbury. Déjà trop inégale au cours des 80’s, elle ne s’est pas améliorée. Enfin, comme j’avais opté pour les transports en commun pour me rendre à ce festival, je n’avais pas envie de rester à quai au beau milieu de la Belgique. Pas évident lorsqu’on habite à l’autre extrémité du pays. Il faut donc se taper le bus. Il est gratuit à Hasselt (NDR : nous sommes dans une ville dirigée par le SP-A et non la NV-A). Puis le train. Trois heures de trajet, au cours duquel je peux tirer un premier bilan de l’événement.

Les ‘+’ :

-           L’accueil plutôt sympa, et certainement moins spartiate que celui accordé lors des grands festivals.

-           L’infrastructure (Ethias Arena), garnie de deux tribunes assises, équipé de sanitaires suffisamment nombreux et bénéficiant de Camden Markets

-           Les prestations de The Mission et de l’éternelle Patti Smith

Les ‘-’ :

-           A l’instar de tout grand festival : l’inflation des prix : 60€ d’entrée et 2,5€ la boisson

-           L’absence de groupes belges (autres que Front 242) ; mais l’organisation a promis de rectifier le tir l’an prochain

-           Trop d’anciennes gloires (NDR : des ‘has been’, si vous préférez) au détriment d’artistes ou de formations plus underground, mais qui sont encore dans le coup (NDR : pensez à Gang of Four, And Also The Trees, Scritti Politti, Clan of Xymox, Wire ou encore Einstürzende Neubauten).

 

Bozar Electronique Weekend 2011 : vendredi 28 octobre

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Balmorhea, un post-rock du XIXème siècle…

Pendant deux jours, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (BOZAR) avait affiché la ferme intention de redorer ses murs et d’élever la musique électronique au rang d’art contemporain. Que le genre musical et son artwork investissent des lieux prestigieux sur la carte de l’élite culturelle, n’est pas un fait nouveau. Ces manifestations pointues, à la frontière du fashion, nous démontrent constamment que la croissance exponentielle du genre s’immisce dans toutes les sphères artistiques et déplace une foule chaque jour plus nombreuse. En effet, le BOZAR affichait complet pour cette première édition du Bozar Electronic Weekend. Un  merveilleux espace pluridisciplinaire art déco ouvrant les portes de ses six salles pour accueillir plus de quinze groupes aux horizons expérimentaux divergents. Au programme : des concerts, des soundscapes, des spectacles audiovisuels… Les ‘électromaniaques’ dirigeront spontanément leurs viseurs vers les imposantes têtes d’affiche venues présenter leurs dernières productions : Modeselektor, Plaid et Rustie. Quant à nous, notre choix sera plus modeste et échappera au très électro Hall Horta pour se diriger vers le post-rock intimiste de Balmorhea qui avait pris soin de poser ses guitares dans la confortable salle M. Concert assis !

Balmorhea (prononcez bal-mour-ay), ensemble instrumental minimaliste d’Austin, se cache sous le pseudonyme d’une ville située au beau milieu du désert texan. Le désert comme horizon, son immensité silencieuse comme inspiration expriment parfaitement les intentions artistiques du combo. Une musique solennelle aux volontés de fuites et des airs graves et austères pour l’incarner. 

Un sextet voyageant sur des sables mouvants agités de violon, de contrebasse, de violoncelle et dont deux des membres passent incessamment de la guitare électrique, à la basse, au banjo et aux claviers. Un groupe aux influences éclatées mêlant les sons d’une musique classique minimaliste à un post-rock dynamique et silencieux. Un atmosphérique grandiose qui donne l’impression, même pendant les séquences les plus calmes, de s’élancer vers l’avant. Un tout distillant une musique pleine de ferveur et de douce ivresse.

Balmorhea est tout en sobriété et érudition et laisse le soin aux instruments de charmer, d’assoupir avant d’emballer et de prendre au piège. Les voix sont secondaires, elles s’allument et s’éteignent à l’image d’un réverbère usé par le temps. Elles s’entendent en écho, de loin, comme un gémissement désespéré qui surgirait d’infinies étendues désertiques, celles de leur Texas natal. Quelques murmures fantomatiques, qui renforcent les airs énigmatiques et accentuent le vertige infligé par les compositions, suffisent. Un climax fort et dense magistralement emmené par le pianiste/guitariste Rob Lowe. 

Une forme d’expression qui tire ses influences d’univers musicaux hétéroclites : Ludovico Einaudi, The Six Parts Seven, Rachel’s, Max Richter, Arvo Pärt ou encore Debussy voire Beethoven. Un agglomérat improbable qui tient un propos identique : faire d’une musique instrumentale des chansons éloquentes sans être trop bavardes, des pièces élaborées, complexes mais à la beauté immédiate. Des petits morceaux d’histoire, des constructions qui s’emportent, parfois denses et, par endroits, saccadées, qui rythment des explorations anciennes.

Certains titres de l’album « All Is Wild, All Is Silent » sont d’ailleurs évocateurs (“March 4, 1831″ et « November 1, 1832″), comme une volonté de sculpter un temps révolu, de le figer  dans le quartz des sables acoustiques, le dix-neuvième siècle ! Une époque qui demeure  décidément gravée dans l’œuvre de Balmorhea.

Soulignons, finalement, la synchronisation quasi-chirurgicale entre le drama sonore et visuel. Un fond visuel N/B sous forme de documentaire qui retracerait les conditions de vie des travailleurs texans vivant dans le grand désert. Une photographie austère qui fusionne  ingénieusement avec le son et résonne comme un hommage esthétisé et fervent à tous ces hommes oubliés par le temps. Une délicieuse démonstration de l’aptitude potentielle du groupe à réaliser des musiques de film. 

Balmorhea, une musique de pionniers, de visionnaires du passé ; un ensemble musical  qui        ‘se souvient du futur’ et qui sait, en concert, nous  conter de belles histoires intemporelles.

Balmorhea

(Organisation Bozar)

Bon Iver à l'AB (photos Sindy Mayot)

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The Walkabouts

‘Devil's Road’ n’existerait pas sans ‘Born Sandy Devotional’…

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Les Walkabouts viennent donc de publier leur nouvel album. Son titre ? ‘Travels in the Dustlands’. Il fait suite à ‘Acetylene’, sorti déjà il y a six longues années. Entretemps, Chris Eckman et Carla Torgeson ne se sont pas pour autant reposés sur leur lauriers. Chris a même multiplié les projets parallèles. Bref, leur nouvel opus est très riche. Musicalement, mais aussi et surtout au niveau des textes. Et franchement, il m’aurait fallu une bonne demi-journée d’interview, si je m’étais évertué à décortiquer leur prose, en leur compagnie, tant elle est intéressante. Mais, l’important était quand même de vous donner une idée globale du contenu de cet elpee, en essayant de poser des questions (im)pertinentes, auxquelles Chris et Carla ont eu la grande gentillesse de répondre…

Mais où se trouvent donc les ‘Dustlands’ ? Près de la frontière mexicaine, quelque part en Afrique ou en Australie ? Vu les lyrics, pas loin du désert, c’est sûr. D’ailleurs la collaboration de Chris apportée à Tamikrest, formation malienne, est peut-être une explication. Chris réagit : « C’est près du Mexique, pas en Afrique. Bien sûr, j’y ai puisé quelques idées pour écrire mes chansons, mais les ‘Dustlands’ se situent bien en Amérique » Et Carla d’ajouter : « S’ils étaient localisés en Afrique, on aurait mis en scène des chameaux… »

Ex-Willard Grant Conspiracy, Paul Austin a rejoint le line up des Walkabouts. Mais était-ce Chris et Carla qui le souhaitaient ou Paul qui a demandé de rejoindre le groupe ? Carla clarifie la situation : « Nous l’avons invité. On le voulait pour son talent, sa créativité ; et puis parce qu’il fait partie de la famille de nos amis depuis au moins dix ans. En fait, on souhaitait tout réorganiser de fond en comble. C’est un peu comme quand on joue aux cartes et puis qu’on décide de les redistribuer. »

Les lyrics sont donc très importants chez les Walkabouts. Ils sont signés par Chris. Une des compos s’intitule ‘They are note like us’ (Trad : ils ne sont pas comme nous). Mais qui sont-ils ? Chris nous éclaire à ce sujet : « Cette chanson parle d’un gars qui vit en Amérique profonde ; un type issu de la droite conservatrice, un peu fêlé. Il conduit un camion avec semi-remorque et porte un flingue. Il s’est taillé dans le désert avec son véhicule. Et quand il s’arrête enfin, il se place devant son camion, l’arme à la main, en se demandant de quoi sera fait demain. Cette histoire décrit la mentalité de ce type de personnage qui vit là-bas, aux States. Et elle est encore bien d’actualité. Il ne faut cependant pas s’arrêter au rôle du camionneur. En fait, le narrateur se met dans sa peau. C’est un peu caricatural, mais vous savez, aux Etats-Unis, il existe encore des hameaux où les habitants se barricadent dans leur ranch ou s’isolent dans une forme de camp retranché, en érigeant de hautes clôtures faites de fils barbelés. Ils veulent se protéger, se défendre. Mais qui craignent-ils ? Les bourgeois. En fait ce qu’ils considèrent comme des bourgeois : les démocrates, les intellos, les gens qui débarquent de l’extérieur. Ils ne comprennent pas les décisions prises par le gouvernement. Ce sont de farouches individualistes qui votent pour des partis d’extrême droite et s’accrochent à un certain style de vie. D’un point de vue politique et philosophique, je ne partage pas leurs opinions. Elles sont dangereuses. Par contre, je leur reconnais un sens des responsabilités particulièrement élevé. Ils ne demandent rien à personne. »

Dans les textes, Chris évoque souvent la sécheresse. Je lui signale qu’en Belgique, il pleut très souvent. ‘Rainmaker blues’ nous parle d’un faiseur de pluie. Existe-t-il vraiment ? L’a-t-il vu à l’œuvre. Il commente : « En fait, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, on rencontrait des faiseurs de pluie, au cœur des Etats-Unis. Ils se déplaçaient de ville en ville et proclamaient qu’ils étaient capables de faire pleuvoir. En tirant un boulet dans les nuages, par exemple. En fait, cette chanson traite de faux espoirs placés en quelqu’un. Le ‘Rainmaker’ arrive dans un bled et déclare qu’il peut la sauver la région de la sécheresse. Mais rationnellement, on sait que ce n’est pas possible. Donc, le personnage de la chanson, celui que j’interprète, croit fermement qu’il va y parvenir. Mais sa femme émet des doutes sur ses pouvoirs. En fait, elle n’y croit pas du tout. Et lui, répond qu’elle doit y croire et ne pas se montrer aussi cynique, car c’est leur dernier espoir. Il s’agit d’une métaphore qui vise notre monde contemporain, au sein duquel nous sommes tous en attente d’une solution. On espère que la technologie va nous sauver des dégâts causés à la planète. La crise que nous vivons est symbolisée par la sécheresse. Elle n’existe pas seulement en Amérique et en Europe. Elle sévit partout. Beaucoup de gens, aujourd’hui, se posent des questions, doutent et rejettent même la science… » Cette compo est imprimée sur un tempo tribal. Chris argumente : « Il faut demander à Terri. Elle a transmis (NDR : par e-mail) trois propositions pour le tempo, et j’ai choisi celle qui me semblait la plus adaptée à cette chanson. Mais ne me demandez pas quelle est son inspiration ? » Carla approuve et précise : « C’est une compo plus agressive »

Dans les lyrics, on retrouve souvent un sentiment de culpabilité qui ronge les personnages. Pourquoi donc ? Chris argumente : « En fait, l’émotion principale véhiculée est la déception et souvent la culpabilité va de pair avec la déception. Et quand on analyse pourquoi naît cette déception, la réponse est en nous-mêmes. On n’a que soi à critiquer. Et c’est alors que surgit la culpabilité. La plupart des personnages mis en scène dans mes chansons sont des gens qui on le mal de vivre. Qui n’ont plus beaucoup de choix. Qui sont acculés. Et donc, ils jettent un regard rétrospectif. Ils regardent d’où ils viennent et essaient de trouver des solutions (‘Quand tu ne sais pas où tu vas, rappelle-toi d'où tu viens’ – Aimé Césaire). La culpabilité est une réponse parmi d’autres, mais une réponse à court terme. A longue échéance, vous devez faire des choix. Un exemple ? On arrête un criminel. On le met en prison. A-t-on résolu le problème ? » Autrement dit, ce dont l’avenir sera fait ne devrait pas être l’héritage de notre responsabilité envers le passé. Mais laissons notre interlocuteur poursuivre ses explications : « On doit regarder vers l’avant. Dans mes textes, on retrouve également des personnages qui sont toujours pressés et d’autres qui décident de mettre les voiles. En fait on pourrait penser qu’ils vont de l’avant pour donner une nouvelle orientation à leur existence. Mais en réalité, ils sont paumés et ne savent pas de quoi demain sera fait… »

Dans la chanson ‘No rhyme, no reason’, on parle d’un scorpion cerné par les flammes, qui se pique lui-même pour ne pas périr brûlé. Une description qui méritait des éclaircissements. Chris nous les fournit : « Cette histoire est puisée dans une de mes lectures. Un épisode qui se déroule au Sahara. Lorsque les indigènes trouvent un scorpion sous leur tente, ils allument des feux autour de cette tente. Et le scorpion se pique. Il meurt. Il se suicide quoi. Maintenant, j’utilise cette image pour illustrer l’état d’esprit d’une personne désespérée, prête à mettre fin à ses jours. Elle pose un choix : je me suicide ou pas ? »

Parmi les références littéraires reconnues par Chris, on retrouve les écrivains Paul Bowles, Willa Cather et William T. Vollmann. On peut lire d’ailleurs des citations de ces artistes, au sein de son booklet. Chris confirme : « Ce sont trois écrivains que j’aime. Ils contribuent à décrire ce que j’essaie d’exprimer. Ils me construisent un cadre qui m’aide dans ma création. C’est une sorte de fenêtre que j’ouvre au groupe. Des sources multiples qui oscillent des écrits journalistiques aux bouquins d’histoire, en passant par la Bible ou des récits mystérieux. Ce qui contribue à focaliser les collaborateurs sur le contenu de la chanson. Il y a 9 ans que je vis en Slovénie. Et donc je communique avec les autres musiciens par internet. » Carla confirme : « Il donne ce cadre général constitué de citations et invite le groupe à digérer le tout… » Tiens, parmi les citations, dans son booklet, figure également un passage de la Bible. De l’Ancien Testament, justement (NDR : Jérémie – chapitre 12 – paragraphe 11 et12 – ces passages évoquent les thèmes de la désolation et de la dévastation). Voudrait-il concurrencer David Eugene Edwards ? (rires) Chris se défend : « Je ne suis pas croyant. J’ai utilisé ce texte comme référence littéraire, pas religieuse. J’apprécie la description de ce qu’il raconte. Pas davantage. En ce qui concerne Eugene, je respecte son œuvre ; mais afin de ne pas nous brouiller, il est préférable de ne pas aborder de sujets religieux ou politiques avec lui, mais plutôt parler de la pluie et du beau temps… »

‘My diviner’ est une chanson très lente, une sorte de slowcore qui me rappelle les Cowboy Junkies. Carla partage cet avis : « Absolument ! Effectivement, ce groupe pourrait reprendre cette compo. C’est une chanson d’amour, et dans cet exercice de style, les Cowboy Junkies sont remarquables. Ce qui est singulier, c’est que lorsque je la chante, le public la reprend en  chœur, et ça me touche. Et si Margo a envie de l’interpréter, j’en serais très flattée. D’ailleurs, je l’encourage à l’adapter… »

The Appolon Chamber Orchestra a participé aux sessions d’enregistrement de l’album, pour plusieurs morceaux. On a même parfois l’impression que l’esprit de Scott Walker plane sur ces compos. Chris nuance : « En fait, personnellement, je fais la distinction entre deux mondes. D’abord, il y a les arrangements pour cordes, ensuite les arrangements de cordes de Scott Walker. Et là, on n’est plus dans la même division. C’est vrai que dès que me viennent des idées d’orchestrations de cordes, je pense à Scott Walker. En fait, c’est la référence. Une voie universelle. Le summum de la maîtrise. Une référence à la production de la fin des années 60, en termes d’orchestration. On n’a jamais l’impression que les cordes écrasent l’ensemble ou le travail de l’artiste. Elles le subliment. Elles font partie intégrante des morceaux. C’est harmonieux. Il ne s’agit pas d’en remettre une couche. On avait repris ‘Cowbell shakin’’ sur une compile intitulée ‘Out of the Blue Volume 6’. Mais je n’imite pas, mes influences sont intégrées, digérées. Sur ce nouvel album, il y a 4 chansons qui bénéficient de ce type d’arrangements. Dès le départ, on savait qu’on les intégrer. C’était prévu. On a arrangé les compos en conséquence, car on considérait cette technique comme complémentaire » Carla insiste : « Les arrangements sont destinés à capter l’attention ». Et Chris d’enchaîner : « Ils ont une présence réelle. C’est une voie fondamentale pour ces morceaux… »

‘Thin of the air’ me fait penser à Jefferson Airplane, surtout la voix de Carla, finalement proche de celle de Grace Slick, et ‘Every river will burn’ lorgne également vers la musique issue de la West Coast des seventies. Ce titre me semble même abordé dans l’esprit d’‘If I could only remember my name’ de David Crosby. Chris s’extasie : “Il est hors catégorie”. Et Carla d’embrayer : “Nous sommes des produits issus de la West Coast. On y est nés. C’est dans notre nature. » Chris approuve : « Même en Slovénie, on est ‘West Coast’. C’est notre seconde peau. Le berceau de notre enfance, c’est CSNY, The Doors, Buffalo Springfield, les Byrds, … le premier album que j’ai acheté, gamin, c’était ‘Déjà vu’. Mes parents avaient bien des albums des Beatles, qu’ils m’avaient filé, mais le premier que je me suis procuré est celui-là… » Carla reprend la parole : « J’aime bien ‘Thin of the air’, c’est une chanson un peu venimeuse… De mon côté, j’appréciais surtout Paul Revere & The Raiders. D’ailleurs, à l’époque, on s’habillait comme les Beatles du ‘Sgt Peppers’… »

Sur ‘Long drive on a slow machine’, il y a une étrange atmosphère, hantée par le spectre des Triffids ; même que la voix de Chris me fait penser à celle de feu David McComb. Chris réagit : « Ah bon, parce que la presse a déjà écrit que je chantais comme Bruce Springsteen. Et soit dit en passant David McComb appréciait beaucoup Springsteen. Il en était même un fan. C’était un de ses 3 ou 4 dieux. Quelle famille ! Bon, on l’avoue, on ne s’est jamais réellement prononcés et on n’a pas davantage émis la moindre dénégation à ce sujet ; mais les Triffids nous ont quand même influencés. » Carla nuance : « Mais ils étaient quand même plus romantiques » Chris reprend le crachoir : « C’est surtout l’atmosphère de leurs chansons qui nous a marqués ; mais nous ne sommes pas des voleurs. Et ‘Devils’s road’ n’aurait jamais existé sans ‘Born Sandy Devotional’. Mais, vous savez, entre le moment de la sortie de l’album de la formation australienne (NDR : 1986) et le nôtre (NDR : 1996), des années se sont écoulées. Oui, bien sûr, ‘My Diviner’ baigne encore dans un climat susceptible de rappeler ‘Born Sandy Devotional’. Faut dire que Paul (Austin) nous avait envoyé un bouquin consacré à David McComb et puis aussi des bandes d’enregistrements ‘live’ réalisé par un Tribute Band des Triffids, juste avant de commencer les sessions d’enregistrement… »

La manière de jouer des claviers de Glenn évoque quand même Garth Hudson, le claviériste du Band. Surtout lorsqu’il nappe les compos d’orgue Hammond. Il fluidifie les compos de la même manière. Chris est d’accord : « Dans le groupe, on le surnomme Garth ! C’est une inspiration majeure pour lui. Il vient pourtant de l’univers de la musique électronique, voire même progressive. En fait, il a tourné en notre compagnie avant d’enregistrer. Je l’avais prévenu qu’il ne devait pas jouer du synthé sur notre album, mais uniquement du clavier et du piano. Et à la fin des sessions, on lui a dit qu’il pouvait mettre du synthé. Il a assumé tous les morceaux d’une traite, mais il ne participe pas à toutes les plages… »

Outre les Walkabouts, Chris et Carla sont impliqués dans de multiples projets. En duo, d’abord. Chris sévit notamment chez Dirtmusic et L/O/N/G, lorsqu’il ne tourne pas au sein du backing group de Willard Grant Conspiracy, alors que Carla bosse de temps à autre en compagnie du musicien grec Akis Boyatsis. Et bien, soyez rassurés, ils ne comptent pas abandonner leur différentes expériences parallèles. Ils vont les poursuivre, sans aucun problème. Carla se déclare quand même moins active, mais publiera quand même un nouvel album avec le producteur et multi-instrumentiste hellène, l’an prochain.

(Merci à Vincent Devos)

Sortie du nouvel album, « Travels in the Dustland », ce 21 octobre chez Glitterhouse / Munich

Peter Kernel

White Death & Black Heart

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Non, Peter Kernel n’est pas un autre songwriter, mais un trio helvético-canadien qui pratique de l’‘art-punk’ (NDR : enfin c’est ce qu’il raconte). La musique proposée est donc supposée singulière. La brève bio du groupe nous apprend qu’ils ont participé à divers projets autres que musicaux. On comprend dès lors mieux leur concept artistique. Plus qu’un style musical, Peter Kernel décrit davantage une manière de penser et de composer en dehors de tout carcan. Actif depuis 2005, le band a assuré la  première partie de groupes tels que Mogwai, Why ?, Wolf Parade, … De quoi accentuer encore ce goût de la diversité.

« White Death Black Heart » constitue le deuxième album du groupe, mais le premier sur le label Africantape. Peter Kernel brasse des influences variables. Certains titres sont plus accessibles, d’autres plus énergiques. On pense d’abord à Sonic Youth pour les sonorités dissonantes (« Anthem of Hearts », « The Peaceful »). Et à l’instar du combo new-yorkais, on y retrouve cette alternance entre voix féminine et masculine, qui conversent et finissent par se conjuguer. Par contre, les dialogues et le timbre aigu de demoiselle rappellent plutôt Yacht (« Hello My Friend »). Mais, Peter Kernel est également capable de torcher des morceaux minimalistes bourrés d’énergie, réminiscents de la période émo-punk (« The Captain’s Drunk »).

Peter Kernel est digne des meilleurs groupes de la scène indie-pop yankee. Qu’on se le dise !

En concert le 11 novembre, au DNA, à Bruxelles.

 

John Martyn

Heaven and Earth

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John Martyn étant décédé en 2009. « Heaven and Earth » est un album posthume que son ami et producteur de longue date, Jim Tullio, a achevé avant de le mettre en boîte.

Plutôt réputé pour ses frasques et épisodes sulfureux que la vie lui a réservés, John est un musicien connu de peu mais adulé par quelques-uns parmi les plus grands. Citons en vrac, Eric Clapton, Phil Collins, Stevie Winwood, Robert Palmer, David Gilmour et Paul Weller qui l’ont souvent produit et/ou accompagné.

C’est à l’âge de 19 ans, en 1968, qu’il enregistre son premier elpee après une initiation à la ‘folk music’ dispensée par le regretté David Graham. Entretemps, c’est un catalogue de presque 50 Cd que laissera à ses héritiers ce doux dingue (plutôt dingue que doux, d’ailleurs).

« Heaven and Earth » met donc un terme à une carrière bien mouvementée qui a duré plus de 40 ans.

Les neuf morceaux réunis sur ce dernier ouvrage sont, à l’exception de « Can’t Turn Back The Years » (NDR : titre révélateur, il est signé Phil Collins) autant de testaments laissés à la postérité par cet agitateur impénitent.

Respectueux des idées de son poulain, Jim Tullio a fait appel aux fidèles d’entre les fidèles pour achever d’écrire ce dernier chapitre. Les bien nommés Spencer Cozens au piano, Arron Ahmun aux drums et Alan Thompson à la basse ont tenu à être présents pour mettre un point final à la carrière pleine de rebondissements de cet artiste hors du commun.

Fruit d'un mélange de jazz, blues, world, funky, folk et rock, la musique de l’irascible Ecossais est une véritable ouverture sur le monde, capable de nous faire voyager à travers différentes cultures et modes de vie.

Curieux quand-même que cet auteur/compositeur/interprète à la voix si proche de Joe Cocker et aux compos dignes d’un John Lee Hooker n’ait pas connu le succès qu’il aurait sans doute mérité !

 

Male Bonding

Endless Now

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Un an et demi seulement après avoir pondu « Endless Now », les Londoniens remettent le couvert. Pour rappel, « Nothing Hurts » avait été favorablement et unanimement encensé par la critique. 

Sur ce deuxième opus, Male Bonding revendique davantage ses influences grunge et rock issues des 90’s, en général. Pas pour rien qu’on retrouve derrière les manettes John Agnello, un personnage qui a notamment bossé pour Cell, Kurt Vile, Dinosaur Jr. ainsi que Thurston Moore. Le son est crade. Survitaminés, résolument punk, dégoulinants de sueur, les douze morceaux font mouche. Les Anglais de ne se posent pas de questions. Le tempo est soutenu. Le sens mélodique contagieux. Il s’imprègne même dans notre subconscient avec une facilité déconcertante. Les riffs de guitares sont simples mais efficaces ; mais tout comme la voix, ils sont chargées de reverb’. Il y a bien l’une ou l’autre plage qui permet quelque peu de reprendre haleine (« The Saddle »), mais c’est toujours pour ensuite redémarrer de plus belle. Encore que dans le ventre mou de l’elpee, on a parfois l’impression que le combo cherche son second souffle. Suivant l’adage, ‘trop d’énergie finit toujours par tuer l’énergie’. Mais en fin de parcours, il retrouve toute sa sauvagerie.

Parfait pour retrouver la forme, Male Bonding agit comme un excitant naturel. Un cran en dessous de « Nothing Hurts », « Endless Now » demeure néanmoins un excellent album. Aussi, ne boudons donc pas notre plaisir !

Gérard Lenorman

Duo de mes chansons

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Ah ! Quand on n’a plus grand chose à dire depuis un bout de temps, il est parfois utile de ressortir les vieux discours qui ont marqué et, peut être, après les avoir un peu dépoussiérés, plairont encore…

C’est ce que s’est dit Gérard Lenorman, chantre de la variété française des années 70 qui a fait évidemment le bonheur des scouts, guides et autres patros en composant « La Ballade Des Gens Heureux », un hymne que tous chantaient le soir assis, en rond, autour du feu de camp…

Alors comme une pièce défraîchie, salle, abandonnée que l’on veut restaurer, Gérard nous ressort ses classiques qu’il a décidé de repeindre en deux tons. Pour cette occasion, il a fait appel à une équipe de ‘peintres’ plus ou moins connus dans le panel de la profession.

Afin de rendre donc des couleurs à ces chansons, et reconnaissons-le, elles ne sont pas moins bonnes que celles servies actuellement par une brochette de soi-disant artistes de chanson française, l’ami du « Gentil dauphin triste » a lancé un appel à ses amis du milieu. Florent Pagny, Grégoire, Zaz, Patrick Fiori, Joyce Jonathan, Shy’m, Maurane, Amaury Vassili, Roch Voisine, Anggun, Stanislas et Chico et les Gypsies l’ont tous rejoint pour lui rendre cet hommage. C’est ainsi que renaît un artiste disparu de la circulation qui avait laissé derrière lui un répertoire… Et la magie opère, ravive des souvenirs sympas et met le sourire aux lèvres des quadras et quinquas qui le dénigraient sans doute (j’en suis, j’avoue) à cette époque.

Sans prétention, c’est de jolie manière que Gérard Lenorman célèbre ses 40 ans de scène.

Tant pis si ma chronique fait rire certains ; je ne suis pas moins sûr que beaucoup entendront ces chansons revisitées avec un brin de tendresse et des souvenirs d’enfance et/ou de jeunesse intacts !

Caroline Jokris

Etrange liaison

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Aïe aïe aïe ! Qu’il est difficile parfois de dire ce que l’on pense d’un ‘artiste’ et de son travail…

Caroline Jokris, 35 ans bien sonnés, soldate (complètement) inconnue au bataillon de la scène belge propose pourtant déjà son troisième elpee.

Et qu’en dire ? Ben pas grand-chose de bien, hélas pour elle.

Suivant sa bio, elle commence sa carrière artistique (?) à quatre ans comme petit rat de l’opéra. Au conservatoire, à six, elle rêve de devenir actrice, puis chanteuse après avoir assisté à un concert de son idole, Jean-Jacques Goldman. Et le pire, c’est qu’elle y croit et qu’elle ose ! A quinze, elle se produit sur scène et à vingt publie son premier album. Le succès la boudant, sauf peut être du côté de Montréal, elle continue sa quête vers une impossible renommée.

Un trou d’une dizaine d’années ne la décourage même pas. Elle finit par rencontrer Michael Jones qui, gentil comme un cœur, accepte d’échanger un duo en sa compagnie. Ivre de joie, la jolie blonde est relancée, pour notre plus grand bonheur (!). Or, grâce à quelques internautes qui ne savent vraiment pas quoi faire de leurs tunes, la troisième plaque de Caroline vient de sortir. Et pour être franc, j’ai l’impression que les choses n’ont pas beaucoup changé.

Un duo pourri même auprès d’une grosse pointure n’autorise pas tout… Mais faut dire qu’on l’entendait plus beaucoup non plus le copain de l’autre (Michael Jones)!

On a ici entre les mains et les oreilles, des chansons minables, niaises qui foutent le bourdon et ne donnent qu’une envie, sortir le Cd de son tiroir et le flanquer illico à la décharge. Du sirop ! C’est exactement ça ! Du gros sirop sucré qui colle, rend les mains (et les oreilles) poisseuses. Vite, vite, un robinet pour aller nettoyer le tout. Et c’est sûrement pas une mauvaise reprise de « Week-end à Rome » du vieux Daho qui sauvera ce truc d’un naufrage programmé.

Heureusement que tous les fans de Goldman ne se mettent pas en tête de sortir un disque. Au secours !

 

Matthew Herbert

One Pig

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Matthew Herbert n’est pas véritablement un musicien. C’est plutôt un artiste, au sens premier du terme. Son troisième elpee « One Pig » clôture sa trilogie « One », démarrée en 2010 et vise, selon les propos mêmes de l’auteur, à produire ‘Trois albums, chacun à propos d’une chose’.

Le projet est assez élémentaire : superposer, à une musique électro, des bruits et sonorités issus de la vie quotidienne. Et pour ce nouvel opus, Matthew Herbert a donc superposé, comme l’annonce son titre, des sons de… cochons ! Sons originaux des animaux, directement enregistrés depuis une ferme d’élevage.

Par conséquent, attendez-vous à découvrir, au détour de votre écoute, des bruits de dispute, de naissance et même de mort de nos compères à quatre pattes. Le titre « August 2010 » ira d’ailleurs jusqu’à proposer, mélangés à des mélodies électro assez bien construites, des bruits d’urine ! Par conséquent, si on ne peut nier le travail accompli, nul doute que l’auditeur lambda restera probablement de marbre face au style d’Herbert, assurément décalé…

Après quelques écoutes, on ne peut donc qu’être partagé entre d’une part, le message honorable véhiculé, à savoir la dénonciation des conditions de vie abominables des porcs au sein de la chaîne alimentaire, et d’autre part le résultat obtenu ainsi que l’aspect forcément pour le moins étrange du projet. Les 10 pistes s’écoutent donc par curiosité, mais ne se réécouteront probablement pas.

En conclusion, cet album est de ceux qui ne laissent pas indifférent, dans un sens ou dans l’autre, sans demie mesure… puisqu’une association de défense des animaux a d’ores et déjà porté plainte et tente d’empêcher sa distribution, estimant que l’artiste ‘rend amusant la cruauté animale’. Alors même que de l’avis de son auteur, c’est l’exact but inverse qui est poursuivi. Sans doute s’agit-il ici d’un énième artiste incompris ?

Etonnant et indubitablement original, « One Pig » est donc à réserver à un public averti.