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Matt Schofield

Anything but time

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Matt Schofield et Ian Siegal sont certainement deux des bluesmen insulaires les plus performants sur la scène contemporaine. Ils relèvent d’ailleurs tous deux du même label, Nugene, une écurie qui assure très bien la promotion de ses artistes. Chanteur et guitariste, Matt est originaire de Manchester. Il y est né en 1977. Il est passé pro en 1995. D'abord pour accompagner l'harmoniciste Lee Sankey. Ensuite, la diva anglaise Dana Gillespie. Sept ans plus tard, il fonde son trio, en recrutant l'organiste Jonny Henderson et le batteur Evan Jenkins. De bonne facture, original, leur blues rock est largement teinté de jazz et de funk. A leur compteur, deux albums live et trois autres enregistrés en studio, entre 2004 et 2009.

Matt a pourtant changé de drummer pour concocter ce nouvel elpee. Kevin Hayes, qui avait soutenu, pendant 18 ans, Robert Cray, se charge aujourd’hui des fûts. Les trois musicos se sont rendus à la Nouvelle-Orléans pour réaliser leurs sessions. Et sous la houlette de John Porter. En outre, ils ont bénéficié de la collaboration du claviériste local, John Cleary, pour trois plages.

L’elpee s’ouvre par le titre maître. Une compo qui baigne dans le son Stax de Memphis, un style imaginé naguère par Booker T & The MGs. Jonni se charge évidemment des interventions à l'orgue Hammond B3, dispensant les parties de basse, à l’aide de ses pédales. Un fameux musicien ! Très musicale et pure, la voix de Schofield est assez proche de celle de Robben Ford. Parfaitement ficelé, "See me through" est un long slow blues traversé de spectaculaires envolées des cordes et tapissé de claviers. Soit l’orgue, of course, mais également le piano acoustique de Cleary. "At times we do forget" est certainement la piste qui symbolise le mieux le MSB. Du blues rock savamment teinté de funk. La mélodie est imparable. Orgue, guitare et percus se conjuguent parfaitement. En fait, on est en présence d’une reprise de Stevie Winwood, morceau qui figurait sur son album "Nine lives". Superbe ballade, "Dreaming of you" met en exergue le jeu rythmique de Schofield. Une approche technique qui n'est pas sans rappeler celle, si élégante, adoptée par Jimi Hendrix, sur "The wind cries for Mary". Excellent blues rock, le "Wrapped in love" d’Albert King est alimenté par une guitare très pêchue, particulièrement amplifiée. L’ombre du ‘Velvet Bulldozer’ plane tout au long de cette piste. Soutenu par Cleary au clavinet, "One look (and I'm hooked)" ouvre une parenthèse New Orleans funk. Imprimé sur un tempo enlevé, "Don't know what I'd do" est un remarquable morceau de blues, au cours duquel Matt se réserve un extraordinaire solo. Il synthétise des phrases de Freddie King pour se les réapproprier, avant de les adapter à son tempérament explosif. Et le titre final, "Share our smile again" est tout aussi brillant. Un excellent album!

Big Daddy Wilson

Thumb a ride

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Big Daddy n'a pas encore atteint le demi-siècle. De couleur noire, ce musicien est originaire de la Caroline du Nord. C’est à l’église qu’il a appris à chanter, lors des offices dominicaux. Sa famille est pauvre. Lui aussi. Une situation qui le pousse à s’engager dans l'armée. Américaine, bien sûr. Il est envoyé en Allemagne où il y rencontre, sa future épouse. Une autochtone. Et c’est paradoxalement au pays de la choucroute qu’il découvre le blues! Tout particulièrement acoustique. Ce qui lui permet de mettre en évidence sa voix au timbre chaleureux, puissant, et aux accents soul indéniables. Egalement compositeur, il a publié plusieurs albums, en compagnie d’un groupe ou un duo. Et dans des styles très différents. Flanqué de Doc Fozz, il a gravé "Doin' it right", "Walk a mile with my shoes", "My day will come" et "Live". Les autres elpees ont été concoctés soit au sein des les Mississippi Grave Diggers ou de Real Deal, sous le nom de Wilson B. Thomas Ruf le remarque et le signe sur son label, pour lequel Big Daddy sort un premier long playing, en 2009, "Love is the key", un disque pour lequel il reçoit le concours d'Eric Bibb.

Ce dernier périple, il l’a baptisé "Thumb a ride". Et l’a accompli en imaginant ‘faire de l'auto-stop’, en compagnie de ses deux acolytes allemands, Jochen Bens et Michael van Merwyk, préposés aux cordes acoustiques. A eux trois, ils signent les treize chansons de cet elpee. Une œuvre intimiste, homogène, caractérisée par la pureté remarquable des cordes, cordes destinées à mettre en exergue la voix naturelle du Daddy.

Le disque s’ouvre par le titre maître. La voix est relayée par des cordes non amplifiées d'une guitare resonator et d'un dobro. "Baby don't like" élève le tempo. Enrichie de percussions, cette compo se signale par des répliques vocales entre deux partenaires. Ballade séduisante, "This is how I live" est découpée dans des cordes particulièrement limpides. D’une voix tendre, sensible, intimiste, Daddy s’épanche tout au long d’"Anny Mae". Un cri d’amour pour sa bien-aimée ! C’est cette conjugaison entre ses vocaux et les cordes qui crée la richesse des chansons. Des chansons qui libèrent une grande dose d’émotion. Et la triste complainte "It don't get no better" ainsi que "Who's dat knocking" en sont deux belles autres illustrations. Mais les mélodies peuvent également accrocher instantanément. A l’instar de "Cold is the wind" ou de "Drop down here", des plages bien rythmées, sans pour autant bouder le blues pur et conventionnel de "Way back yonder".

Badly Drawn Boy

It's What I'm Thinking (Part One: Photographing Snowflakes)

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On n’a plus entendu grand-chose de positif au sujet de l’ex-enfant doré de Manchester, depuis des lustres… Plus précisément depuis la publication de son superbe premier album, « The Hour Of The Bewilderbeast », un opus couronné par un mérité Mercury Prize ! Entre-temps, l’homme au bonnet s’est séparé de sa maison de disque (XL Recordings) et est tombé dans un relatif anonymat, malgré la confection de quelques albums d’honnête facture ainsi que la BO des films ‘About A Boy’ et ‘The Fattest Man on Brittain’, des bandes sonores réussies même si toutefois bien moins flamboyantes que son œuvre inaugurale.

Damon Gough nous propose donc aujourd’hui son 5ème elpee studio, 10 ans après commis son chef d’œuvre. « Photographing Snowflakes » constitue la première partie d’une trilogie sous-titrée « It’s What I’m Thinking ». Deux épisodes devraient donc encore paraître. Toujours aussi ambitieux, le Mancunien s’en donne-t-il les moyens ? Une rapide écoute le confirme. Cough a choisi de se limiter à 10 morceaux. Une concision judicieuse, quand on sait que cet artiste est capable de fourguer une vingtaine de chansons sur un long playing. Et il l’a démontré dans le passé.

Magnifiquement produites par Stephen Hilton (Primal Scream, Scott Walker, Pulp), les compositions de Cough sont sculptées dans une britpop raffinée, racée et finement ciselée. Des plages aux arrangements majestueux. A l’instar de l’irrésistible « Too Many Miracles », caractérisé par ses envolées de violons. Mais l’Anglais privilégie le dépouillement, un choix qui fait un bien fou à sa musique. Et si certaines pistes succombent encore à la limite de la guimauve (« This Electric »), on y recèle quand même quelques sucreries de qualité (« Quality Street »). Certaines plages atteignent même le sommet de l’orfèvrerie pop. Et je pense tout particulièrement à « It’s What I’m Thinking », buriné par une pedal steel, à « This Beautiful Idea » exalté par un refrain grandiose ainsi que « What Tomorrow Brings », qui véhicule une émotion très palpable. Un regret néanmoins : le manque de folie de l’ensemble.

Ce come-back est cependant une bonne nouvelle de la part de ce petit prince de la pop anglaise. D’ailleurs, si vous aimez les confiseries mélodiques, oubliez James Blunt et ruez-vous sur le dernier Badly Drawn Boy. On espère simplement que la suite de sa trilogie atteigne le même niveau. Et puis, c’est certain, on réentendra rapidement parler de lui en termes dithyrambiques.

Cobson

Cobson

Écrit par

Cobson est un trio issu de Montpelier fondé en 2005. ‘Découverte’ du Printemps de Bourges, le groupe s’est constitué progressivement une notoriété ; si bien qu’il a été invité à participer aux sessions d’enregistrement du dernier album de Rinôçérôse, « Futurinô » ; et en particulier pour le titre « Tomorrow ».

Le premier opus de Cobson est paru l’an dernier. Et il est éponyme. Puisées essentiellement dans l’indie rock, ses références sont multiples. Enfin, c’est ce qu’on décèle tout au long de l’elpee. « I Won't Let You Go » aurait pu naître d’une rencontre entre les Yeah Yeah Yeahs et des Cardigans déterminés. Faut dire que les rythmes frôlent parfois la frénésie.

Caractéristique essentielle de Cobson, il reflète parfaitement la féminité contemporaine actuelle : la liberté et la rage de dire les choses telles qu’elles transparaissent dans « Rubbish », par exemple. Le tout épicé d’un petit grain de folie, mais surtout de douceur que l’on peut savourer tout au long de « No coming back ».

Ce disque ne peut laisser indifférent les femmes. Elles risquent même de se sentir concernées par le climat au sein duquel baigne cette œuvre. Quant à la gente masculine, elle pourrait être séduite par la voix d’Anna Muchin.

 

Flying Horseman

Wild Eyes

Écrit par

Flying Horseman est une formation qui n’a guère de notoriété dans le Sud du pays. Issue d’Anvers, elle ne manque pourtant pas de talent. Et dans l’univers du post rock, elle mérite assurément de figurer dans haut du panier. Pas pour rien qu’elle a été signée chez Conspiracy (Red Sparowes, Year Of No Light, etc.)

Bert Docks drive ce groupe responsable d’une musique plutôt sinistre, ténébreuse, évoquant tantôt Wovenhand, tantôt Swans. Caverneuse, la voix du leader est fort proche de Nick Cave. « Bitter Storm », le morceau d’ouverture, donne le ton. Les riffs de guitare sont hypnotiques mais subtils et entretiennent une tension constante. Des temps morts sur l’elpee ? Non, quelques passages expérimentaux qui tirent peut-être en longueur.

Flying Horseman n’est pas programmé lors des festivals d’été. Serait-il responsable de ce temps maussade ? A méditer…

For Against

Black Soap (Ep)

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Quoique fondé en 1984, à Lincoln (NDR : c’est dans le Nebraska), on ne peut pas dire que For Against jouisse d’une grande notoriété. Il est né la rencontre entre Harry Dingman (guitare), Greg Hill (batterie) et Jeffrey Runnings (chant/basse) ; mais en plus de 25 ans de carrière, il a vécu de nombreux changements de line up. Ce qui ne l’a pas empêché de publier une petite dizaine d’albums. Mais pourquoi ce groupe n’a-t-il jamais obtenu le succès pourtant amplement mérité. De trop modestes ambitions ? La volonté de ne pas quitter sa terre natale. Le destin ? Peut-être un peu toutes ces explications, à la fois. Car après un quart de siècle, le talent du combo est intact.

« Black Soap » n’est pas un nouvel essai de For Against, mais un Ep réunissant des morceaux composés par le trio originel, en 1984. Déjà à l’époque, on percevait leur potentiel impressionnant.

Le disque s’ouvre par le titre maître. Ligne de basse et cordes de guitare frénétiques rappellent le post-punk de Joy Division. « Dark Good Friday » enfonce le clou ; pourtant, cette plage met surtout en exergue la timbre vocal glacé et cristallin de Jeffrey Runnings. « Amen Yves (White Circles) » boucle l’Ep. Une piste hypnotique et atmosphérique, destinée à vous plonger dans un état de torpeur aussi psychique que physique.

Formation injustement méconnue, For Against mériterait une reconnaissance. La reconnaissance. Ou tout au moins gagnerait à être connu ou du moins reconnu. Et ce « Black Soap » pourrait lui permettre de mieux se faire connaître…

Terry Hanck

Look out!

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Agé de 67 balais, Terry est saxophoniste. Et sur la West Coast, c’est certainement un des meilleurs. Il est originaire de Chicago. Pas une tare quand on pratique le blues. Son éveil musical, il le puise au cours des fifties. En écoutant les pionniers du rock'n'roll, mais aussi du R&B. La veille de ses 21 ans, il s'achète un saxophone. En 1967, il émigre vers la Californie, et d’établit définitivement à San Francisco, deux ans plus tard. L’année suivante, il fonde ses Grayson Street Houserockers ; mais il faudra attendre quelques années avant qu’il ne se forge une certaine notoriété au sein de l’Elvin Bishop Band. Au début du nouveau siècle, il rencontre le guitariste norvégien Chris ‘Kid’ Andersen, à Oslo, et le persuade de s’installer également, en Californie. Ce qui va permettre à Andersen d’asseoir sa réputation, tantôt en épaulant Charlie Musselwhite ou chez les Nightcats de Rick Estrin. Mais jamais, il n'a abandonné sa collaboration avec Terry Hanck.

Notre saxman comptait déjà cinq opus à son actif : "Live & raw", paru en 1997, "I keep on holdin' on", en 2002, "Live!", en 2004, "Night train", en 2005 et "Always", en 2008. Pour ce nouvel elpee, il est soutenu par son backing band : ‘Johnny Cat’ Soubrand, son fidèle gratteur depuis plus de huit ans, Butch Cousins (NDR : dont le frère Richard n’est autre que le bassiste de Robert Cray) aux drums et Tim Wagar à la basse. Et lors de l’enregistrement de ce nouvel elpee, publié par l'écurie dans le vent Delta Groove, Terry a également reçu le concours de Kid Andersen et Chris Welsh aux claviers. Enfin, les sessions se sont déroulées au sein des studios du Kid, le Greaseland, à San José.

Terry signe quatre compositions. Tout d’abord "Here it comes", morceau qui ouvre l’album. Une piste caractérisée par une intervention saignante du Kid aux cordes. Le long blues lent, "You coulda let me go", ensuite. Une plage au cours de laquelle son guitariste, Johnny Boy, excelle. "Girl girl girl" encore. Un reggae plutôt léger. Et enfin "Appreciate what you got", un R&B qui met bien en exergue son sax ténor devant l'orgue Hammond de Welsh. Sans oublier "I keep on holding on". Cette exquise ballade lente est également le titre maître d’un de ses précédents long playings. Mais c'est sans aucun doute lors des reprises que Terry se révèle le plus efficace. Sa cover du "Keep a drivin" de Chuck Willis est savoureuse. Une ballade parfaitement adaptée à ses sorties au saxophone. Tout comme l'explosif "Ain't that just like a woman" de Louis Jordan, un titre au cours duquel Johnny Kid se montre souverain dans le west coast jump, avant de céder le témoin au redoutable Hanck qui ‘honke’ dans son sax! Quelle pêche! Une recette à nouveau adoptée lors du célèbre "Train kept a rollin'". La version swing du "My girl Jasephine" de Fats Domino accroche instantanément l’oreille. Et mieux encore, la réplique nerveuse de "Just one more time", une perle écrite par Ike Turner, permet une dernière fois à Andersen de faire vibrer ses cordes. Enfin, en ajoutant le long périple funky "You give me nothing but the blues", le résultat final est tout simplement digne du label Delta Groove!

 

Ezekiel Honig

Folding In On Itself

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« Folding In On Itself » est une œuvre peuplée de nuances électroniques et de bruitages. Un concept imaginé par l’artiste new-yorkais Ezekiel Honig.

Difficile de dénicher une mélodie sur ce disque, tant l’ensemble est truffé de bruits de voitures, de vent, de couverts et de passants.

Cet assemblage sonore provoque une sensation étrange. Celle d’observer la vie défiler au ralenti. Le tout tapissé par un brouhaha qui nous accompagne au quotidien et pour lequel on n’accorde plus aucun intérêt tant il s’est intégré dans notre cadre d’existence.

En écoutant très attentivement cette musique, et en fermant les yeux, on s’imagine facilement déambuler dans les rues de New York, un jour de pluie, où la mélancolie serait à son comble. C’est d’ailleurs le but recherché par Ezekiel Honig. Finalement, « Folding In On Itself » pourrait servir de bande sonore à une exposition artistique, afin d’en découvrir tout son sens. Quant à convaincre le grand public, c’est une autre histoire…

Jookabox (Grampall)

The eyes of the fly

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« The eyes of the fly » est une grande boîte à n’importe quoi! On se demande dans quel état était Jookabox lors de l’enregistrement de cet album. Tout est décalé, complètement déjanté. Les mélodies entrent dans nos têtes comme dans du beurre. Mais elles deviennent rapidement aussi pénibles que les battements d’ailes d’un insecte quand celui-ci vient bourdonner juste au bord de vos oreilles. Une seule envie vous envahit alors : réussir à le faire taire. Le groupe américain a oublié qu’il ne suffisait pas de composer du dément pour se démarquer. Parce que lorsqu’on abuse de l’extravagance, le résultat obtenu ne ressemble plus à grand-chose. L’ensemble devient un sac fourre-tout très confus. Ce désordre provoque un amalgame dans lequel tout se ressemble. Pourtant, « The eyes of the fly » va sans doute séduire pas mal d’adeptes. Ce chaos musical n’est en effet pas pour déplaire à tout le monde. Et dans ce cas-là, le titre éponyme de l’album va procurer un plaisir intense aux amateurs du genre. Il est sans aucun doute possible le morceau le plus puissant de ces dix pistes. Mais l’aboutissement du travail de Jookabox est-il vraiment unique ? Sont-ils réellement les seuls à pouvoir offrir ce genre de musique ? Ces questions méritent d’être posées, même si chacun y apportera sa réponse propre.

 

The Leisure Society

Into the Murky Water

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Votre serviteur était totalement passé à côté de « The Sleeper », le premier opus de The Leisure Society ; or après avoir écouté leur nouvelle œuvre, il faut reconnaître que c’était une fâcheuse erreur ! Car, dans leur laboratoire, ces Anglais confectionnent, avec un talent rare, des pépites rappelant directement l’âge d’or de la pop anglaise et en particulier cet esprit subtil si cher aux Kinks.

Très insulaires, dans l’esprit de The Coral, les mélodies sont irrésistibles. Les deux plus belles illustrations ? Le morceau d’ouverture, « Into the Murky Water » ainsi que le single « Dust on the Dancefloors ». Deux compos enrichies d’une nuée de cuivres et de cordes, sans jamais tomber dans l’emphase. La classe ! The Leisure Society est susceptible d’accélérer légèrement le tempo, à l’instar de « You Could Keep Me Talking » ou de proposer des moments empreints de douceur et de fragilité, comme lors de la superbe ballade « Our Hearts Burn Like Damp Matches ». A cet instant, on ne peut s’empêcher de penser à Grizzly Bear voire aux Shins.

La pop très britannique de la bande à Nick Hemming (NDR : il a débuté sa carrière au sein du groupe She Talks to Angel en compagnie du réalisateur Shane Meadows) a tapé dans l’oreille de Brian Eno. A tel point qu’il a déclaré être devenu un fan du groupe. Faut dire que proposée sous cette forme, cette musique est particulièrement enthousiasmante et ne souffre guère de concurrence. 

La maison ‘Full Time Hobby’ (Micah P. Hinson, Let’s Wrestle, Timber Timbre) confirme toute sa perspicacité à signer des nouveaux talents…

Dernière question… comment intégrer cette société de mélodistes de haute volée de The Leisure Society ?

A découvrir absolument le 5 août à Dranouter !

Thurston Moore

Demolished Thoughts

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A maintenant plus de 50 balais, Thurston Moore n’a plus rien à prouver. Qu’il propose sa musique sous sa forme la plus électrique ou expérimentale. En trente ans de carrière, chez Sonic Youth, ou à travers ses collaborations multiples, le compagnon de Kim Gordon est sans conteste l’une des valeurs sûres du paysage de l’indie-rock mondial voire son plus digne représentant.

Quatre années après avoir publié son premier album solo, « Trees Outside The Academy », le New Yorkais nous propose donc son second elpee personnel. Il a laissé au placard les distorsions, pour faire la part belle à la guitare sèche. « Demolished Thoughts » est donc découpé en neuf morceaux acoustiques. Un préposé de marque aux arrangements : Beck. Il étoffe les compos d’interventions de violons, de harpe ou de violoncelle. Et « Blood Never Lies » est certainement la piste au cours de laquelle il s’est le plus investi. Chaque plage est une véritable pépite de folk-rock. Même loin des expérimentations de Sonic Youth, il est difficile de faire une réelle séparation entre la formation new yorkaise et ce projet solo, tant la voix de Moore et certains riffs de guitare évoquent par moments SY. Mais qui s’en plaindra ???

Thurston Moore a donc relevé ce ‘défi’ acoustique haut la main. Une manière d’encore accroître sa notoriété. Non seulement, il est incapable de faire preuve de mauvais goût, mais en plus, il continue de nous éclabousser de son talent. Thurston Moore n’est pas seulement incontournable, il est aussi devenu intemporel. Et à force de faire son éloge, on finit par être envahi par un sentiment de frustration…

 

Noah & The Whale

Last Night On Earth

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Il ne faut pas toujours chercher bien loin pour se choisir un patronyme. Prenez le titre d’un film (‘The Squid and the Whale’) et combinez-le au nom de son réalisateur (Noah Baumbach). Vous obtiendrez ainsi une dénomination facile à retenir : Noah and The Whale. La bande est composée de cinq membres : Charlie et Doug Fink, Tom Hobden, Fred Abbott et Matt Urby.

« Last Night On Earth » constitue leur troisième opus. Et pour une dernière nuit sur la Terre, les mélodies sont plutôt joyeuses et entraînantes. Cet album laisse d’ailleurs perplexe à plus d’un titre car, après cinq écoutes complètes, il est quasiment impossible de se prononcer : y a-t-il juste ce qu’il faut ou est-ce un peu trop léger ? En effet, quand on met autant de force dans un titre étalé sur une pochette de Cd, il faut être capable d’assumer derrière ! Car on s’attend d’office à quelque chose de grand et de mémorable. Mais on en n’est pas là sur ces dix pistes. L’ensemble des chansons est fort sympathique… Or quand on utilise ce terme, c’est qu’on cherche encore l’étincelle susceptible de mettre le feu à ce monde, pour qu’il vive réellement sa dernière nuit. Cependant, « LIFEGOESON » nous donne très vite envie de fredonner son air à tout va. Et même s’il s’agit de notre « Last Night On Earth », ne voyons pas tout en noir, car Noah and the Whale nous offre tout de même un pur bijou incarné par « Old Joy ». Si toutes les plages avaient été d’une telle qualité, on aurait peut-être pu même souhaiter que notre dernière nuit sur Terre arrive plus vite que prévu.

 

Matana Roberts

Coin Coin Chapter One : les gens de couleur libres

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Que les amateurs de jazz me pardonnent, cette chronique est écrite par un amateur de rock n’y connaissant absolument rien au genre cher à Miles Davis…

Matana Roberts est une saxophoniste de jazz. Issue de Chicago, elle vit aujourd’hui à New-York. Son nouvel album, « Coin Coin » est un ‘work-in-progress’. Il relate l’histoire de ses ancêtres qui ont vécu l’esclavage. Et ce ‘mémoire’, elle l’a réalisé ‘live’ en compagnie de 15 musiciens : plusieurs saxos, deux trompettistes, deux bassistes, deux violonistes, un guitariste, un drummer, un préposé à la scie et un autre au doudouk (hautbois arménien) !

C’est le très libre label canadien Constellation qui a signé cette artiste dont l’expression sonore évolue dans un univers proche du free-jazz d’Albert Ayler, de John Coltrane voire de Charlie Mingus. Une signature courageuse mais pas étonnante de la part de la maison mère de Godspeed You Black Emperor ! (NDR : Matana a d’ailleurs joué en compagnie de la formation montréalaise) et de The Silver Mount Zion. Malgré son style résolument jazz, Roberts n’hésite pas à intégrer des éléments indie dans sa musique. Elle avait ainsi invité Prefuse 73 et Tortoise, à participer à l’enregistrement de son précédent elpee.

Espérons que son nouvel opus lui ouvre les portes d’un public plus large ; car, même si sa musique n’est pas toujours d’accès facile, elle recèle des moments de pure magie. Et je pense tout particulièrement à « Rise », caractérisé par ces dissonances si particulières de cuivres, de « Karasia », magnifique dans ses moments de quiétude ou encore de « Libation for Mr. Brow : Bid Em In », exécuté en gospel a capella. On rencontre même sur cet elpee du ‘spoken word’. Bref, jamais on ne s’ennuie à l’écoute de ce disque. Et dire que ces 90 minutes de pure liberté ont été interprétées en ‘live’ ! Une fameuse performance !

 

Les Walkabouts commençaient à prendre la poussière…

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Six ans déjà que les Walkabouts n’avaient plus gravé d’album studio. C’était en 2005 et il s’intitulait « Acetylene ». Le nouvel opus paraîtra ce 21 octobre. Son titre ? « Travels in the Dustlands ».

http://www.thewalkabouts.com

 

Un premier album pour Jeff Bridges

Écrit par

C’est ce 15 août que paraîtra le premier opus de l’acteur Jeff Bridges (NDR : souvenez-vous, il a décroché l’oscar du meilleur acteur en 2010, pour son rôle dans « Crazy heart »). Eponyme, il paraîtra chez Blue Note. Produit par le célèbre auteur-compositeur et musicien T-Bone Burnett, il a été enregistré à Los Angeles et à Brooklyn. Lors des sessions d’enregistrement, il a reçu le concours de Ciancia Keefus (claviers), Marc Ribot (guitare), Dennis Crouch (basse), Russ Pahl (pedal-steel guitare) et Jay Bellerose (batterie). Sans oublier les voix de Rosanne Cash, Ryan Bingham, Sam Phillips et Benji Hughes.

http://www.youtube.com/watch?v=rmiK6tPucjc&ob=av2e

Track-listing:

“What A Little Bit Of Love Can Do”

“I Will Wait”

“Falling Short”

“Maybe I Missed The Point”

“Tumbling Vine”

“Nothing Yet”

“Blue Car”

“Slow Boat”

“Either Way”

“Everything But Love”

“The Quest”

http://www.jeffbridges.com
http://www.facebook.com/jeffbridgesofficial

ProXima tisse sa toile

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Proxima, groupe de rock indépendant français créé en 2001, vient de mettre en ligne sur You Tube son nouveau clip « I'm in love », 3ème  extrait de son nouvel album « Lost Blood in Paris ». La vidéo fait actuellement un carton avec plus de 300.000 vues en 10 jours !

http://www.youtube.com/my_playlists?p=067E65A95D9B94C8
http://www.myspace.com/proximarockband

 

Hooverphonic aux Francofolies de Spa 2011 (photos Barbara Herpoel)

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Moriarty aux Francofolies de Spa 2011 (photos Barbara Herpoel)

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Louis Chedid aux Francofolies de Spa 2011 (photos Barbara Herpoel)

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Louis Bertignac aux Francofolies de Spa 2011 (photos Barbara Herpoel)

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Shadowplay Festival 2011 : vendredi 22, samedi 23 et dimanche 24 juillet

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In Goth we trust

Difficile de ne pas appréhender ce type d’événement sans craindre d’être confronté à moult clichés du genre. Grand messe pour Geeks et vielles carcasses décharnées, tout festival gothique rallie immanquablement son lot d’étranges créatures qui y voient l’aubaine d’une exposition sous la lumière des projecteurs de leurs plus beaux ( ?) atours. Courtrai n’a, bien sûr, pas failli à la règle. Mais au final, de cette affiche étalée sur trois jours, peu de groupes portaient réellement l’étiquette de croque-la-mort. Oui, noir était la couleur prédominante, et oui, l’ambiance était crépusculaire. Mais au final, l’éclectisme était bel et bien de rigueur en ce week-end de fin juillet.

Alors que le temps oscillait tangiblement vers des températures plus automnales (et donc ‘halloweenesques’) qu’estivales, le public encore épars déambule sur les aires de l’immense bâtiment qui longe l’autoroute locale. Premier constat, l’endroit semble disproportionné au vu des spectateurs présents. Partagé entre deux entrepôts, ce vendredi soir, le lever de rideau n’a pas rameuté une armée entière de sombres silhouettes.

Prêtant une oreille plus que distraite aux Diary Of Dreams, dont l’artificielle parure cache mal un goût prononcé pour la tendance ‘Eurovision’ de type kitsch, mon regard balaie l’obscurité et s’attarde sur quelques créatures rescapées des rayons du soleil.

Derrière moi, dans les larges allées séparant les deux sites, flânent les esprits chagrins, au milieu d’échoppes diverses. Marchands de fringues et de disques, chapeaux hauts de forme et corsets sexy, t-shirts de groupes tailles bébé et autres accessoires sado-maso se mélangent dans un joyeux capharnaüm.

L’ambiance va s’électriser, quand monte sur les planches l’improbable Johan Van Roy, l’homme derrière Suicide Commando, groupe qui se revendique fièrement d’une Electro-Indus nationale dont les racines tortueuses étranglent sans concession les mœurs écœurantes d’un conformisme engoncé. Agitateur trublion, doublé d’un bouffon malin, le leader charismatique ne ménage pas ses peines et exalte le public au travers d’un set énergique et sans temps mort.

Imparables brûlots incendiaires, « Bend, Torture, Kill », « See you in hell » ou encore « We are the sinners” s’enchaînent avec en toile de fond les images crues et étrangement attirantes qui défilent à l’arrière du podium.

Foncièrement provocatrice et délibérément malsaine, l’imagerie SC qui entoure l’univers mutilateur de ce projet lie véritablement la musique à son propos. Et renforce sensiblement l’effet attraction-répulsion qui caractérise le tout.

L’un des moments forts de cette édition, qui pour le reste s’étendait paresseusement jusqu’à son apothéose de dimanche soir.

Ni les sets en demi-teinte (paradoxe gothique ?) de Fields of Nephilim, de Fixmer / Mc Carthy (Nitzer Ebb) ou encore la prestation tristement mollassonne des Cranes, dont l’aura se dilue comme la mémoire dans le temps, ne sont venus bouleverser mes états d’âme (maudite).

La surprise de ces trois jours a incontestablement été Clan Of Xymox, que le concert a largement sorti de l’oubli au sein duquel il était tombé depuis quelques années. On peut même affirmer que la musique du groupe n’a pas pris une ride. ‘We could be heroes, just for one day’, susurre gravement la voix de Ronny Moorings, sur le “Heroes” de Bowie. Paroles d’absolue vérité qui sied donc au combo batave.

Si auparavant, Vive La Fête avait imparablement mis le feu aux poudres, en dispensant comme d’habitude, un set puissant, énergique et bon-enfant, il semblait évident que l’événement attendu par tous était le retour de Peter Hook et ses musiciens pour cet hommage ultime (NDR : et qui d’autre de mieux que lui était le mieux placé pour le rendre ?) à Joy Division.

C’est que le retour du citoyen de Lancastre, au sein d’une formule ressassant un passé hanté par le spectre de Ian Curtis, amène fort logiquement à se poser des questions quant au bien fondé de l’entreprise.

Projet vénal ou réel désir de se faire plaisir tout en contentant deux générations orphelines d’un des plus grands groupes de l’histoire ?

Il allait nous en donner la réponse ce soir.

Peter Hook n’a rien perdu de sa hargne, de sa verve, ni de son envie d’en découdre. Lui qui assenait des coups de basses sur les coins de gueule dans l’ambiance surchauffée des salles acquises à sa cause, lui qui n’hésite pas à dégommer quelques bonnes vannes à l’encontre de ses anciens camarades de jeu, assure toujours avec autant de brio, du haut de ses cinquante-cinq ans.

Pourquoi bouder son plaisir ?

Une bonne reprise de Joy Division reste et restera toujours une reprise de Joy Division. Mais quand Hooky est derrière la basse, c’est quand même une part de l’âme de Joy Division que l’on peut tâter.

C’est vrai, New Order n’était pas avare sur ce plan. Mais ici, s’affiche la volonté de ressusciter l’espace d’un moment, l’esprit de cette époque, en piochant dans le répertoire du groupe de Manchester.

On ne reviendra jamais en arrière, et personne n’est là pour refaire l’histoire. Ce qui nous est offert ici est un instantané, dont le seul but est de rendre justice à une musique qui ne méritait pas de mourir si jeune.

En toute honnêteté, et sans artifice, Peter Hook and The Lights rejouent ce qui à nos oreilles, sonne comme un catalogue de classiques indémodables.

A l’heure ou la énième compilation des morceaux de JD (combinée à ceux de New Order) est tombée dans les bacs des disquaires, le Mancunien redonne l’illusion que l’histoire ne s’est pas arrêtée un dix-huit mai mille neuf cent quatre-vingt. Ou plutôt elle nous permet d’imaginer qu’il est possible de se replonger plus de vingt et un an en arrière.

C’est vrai que ce n’est pas Joy Division, quand Peter Hook chante, bien sûr, on ne peut s’empêcher de faire la comparaison, mais quand la basse résonne aux premières mesures de « Transmission », nul ne pourra jamais empêcher des centaines de poils de se hérisser sur la peau.

C’était écrit dans les paroles de Ian Curtis. La suite n’est qu’un vol suspendu dans l’air du temps. ‘A legacy so far removed, one day will be improved’ (extrait de “A means to an end”)

Au final, cette édition n’était peut-être pas la meilleure et le cadre peut-être pas le plus approprié, mais pour ces coups d’éclats, elle valait assurément le (large) détour.

(Organisation : Shadowplay coproduction Peek-A-Boo)