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The Vaselines

Sex With An X

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Dans la famille ‘on leur a rien demandé mais ils reviennent quand même’, je demande Eugene Kelly et Frances McKee, alias The Vaselines. Ce duo originaire d’Edimbourg appartient à cette catégorie de formations qui n’auraient jamais dû exister et sur lesquels le sort s’acharne inlassablement. Fondé en 1987, The Vaselines tirait déjà sa révérence deux ans plus tard, quelques jours seulement après la publication de « Dum-Dum », leur premier LP. Leur relative renommée, ils la doivent entièrement à Nirvana qui avait repris pas moins de trois chansons de leur répertoire (« Molly’s Lips, « Jesus Wants Me For A Sunbeam » -rebaptisé par le trio  "Jesus Doesn't Want Me For A Sunbeam- et « Son Of A Gun »). La bande à Cobain leur a également permis d’effectuer un come-back de courte durée en 1990 lorsque le duo et son ‘backing band’ ont été invités à se charger de la première partie de leur tournée.

Deux années plus tard, Sub Pop édite une compilation de tous les titres de la formation sous l’intitulé « The Way Of The Vaselines » (réédité avec quelques bonus en 2009 sous le titre "Enter The Vaselines"). Ce n’est qu’en 2006 que Kelly et McKee décident de remonter ensemble sur les planches. Il faudra ensuite encore attendre 5 ans avant que ne débarque « Sex With An X », le second recueil des Écossais, à l’ère des come-back en tous genres. Un débarquement dont on aurait pu se passer tant les douze morceaux de la galette sont affreusement dispensables. Entre riffs basiques et chants dissonants, The Vaselines se perd dans un amas de compositions vaseuses et embarrassantes –à l’image de la pochette. Rien à tirer de ce recueil foireux dont la seule grande idée procède du titre de son morceau de clôture, « Exit The Vaselines ».

Sun Airway

Nocturne Of Exploded Crystal Chandelier

Écrit par

Sun Airway, c’est la progéniture de deux Philadelphiens, militant autrefois dans les rangs des relativement confidentiels The A-Sides. Après avoir bidouillé des remixes pour Caribou, Delorean ou encore The Hundred In The Hands et Kisses, Patrick Marsceill et Jon Barthmus se sont attelés à la confection de leurs propres compositions. Un deal auprès de l’excellent label Dead Oceans plus tard, ils publient « Nocturne Of Exploded Crystal Chandelier », un premier ouvrage de pop éthérée et hautement séduisante. Les dix morceaux de la plaque naviguent quelque part entre les mélodies ensoleillées de Delorean, l’éléctronica bien dosé de The Radio Dept., le psychédélisme d’un Animal Collective circa « Merriweather Post Pavillion » et la classe d’un Cocteau Twins.

Il ne serait d’ailleurs pas très étonnant de voir figurer des titres tels que « Swallowed By The Night », « Your Moon », « Infinty » ou « Five Years » au cœur de la bande son de l’un ou l’autre long-métrage signé Sofia Coppola, tant le son de Sun Airway se rapproche de celui chéri par la réalisatrice. A l’heure où le duo s’apprête –déjà! – à publier « Wild Palms », un premier single tiré de leur second ouvrage à paraître à la rentrée, une écoute urgente de cet enivrant « Nocturne Of Exploded Crystal Chandelier » est plus que jamais d’actualité.

 

Ian Siegal

The skinny

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Pourtant à peine âgé de 40 ans, Ian Siegal est certainement l'un des meilleurs bluesmen anglais du moment. Il publie un nouvel album pratiquement chaque année, depuis la parution de son premier en 2005, "Meat & potatoes". Pour la circonstance, il s'est rendu aux sources du blues, dans le Mississippi. En août 2010, une bonne série de nouvelles compositions en poche, il entre dans le studio Zebra Ranch, à Coldwater, sous la houlette de Cody Dickinson, membre des North Mississippi All Stars et fils du regretté producteur de Memphis, Jim Dickinson. D'ailleurs, pour concocter cet opus, Ian a fait appel aux plus jeunes fils de bluesmen notoires, également musiciens locaux. Ce qui explique le patronyme du backing band, The Youngest Sons.

Garry Burnside est le fiston de la légende du delta blues, R.L Burnside, Robert Kimbrough, celui de David Junior, une autre gloire, propriétaire d'un juke joint à Holly Springs, Rodd Bland, enfin, celui de Bobby Blue, lui aussi bluesman d'exception.

Excellent de bout en bout, cet elpee est très homogène. Il reflète bien le blues de cette terre de racines. La musique baigne dans une atmosphère suffocante, oppressante, glauque. Elle ne laisse guère de place à la joie de vivre. Elle défile comme la bande originale d'un film retraçant le chemin de ce style plus que centenaire.

Ian possède la voix de sa musique, une voix très personnelle, imposante et hantée. Dès les premières notes de "The skinny", nous sommes directement au coeur du sujet. Le timbre vocal est grave et empreint de désespoir. Il est rapidement soutenu par un front de cordes conséquent ; soit la slide de Siegal ainsi que les guitares de Kimbrough et d’Alvin Youngblood Hart, invité pour la circonstance. La slide se libère progressivement avant d’emprunter un chemin de croix tortueux et douloureux. Les lèvres soudées au micro, Ian embraie par "Stud spider", une compo issue de la plume de Tony Joe White. Son pied gauche écrase la pédale wah wah tandis que Bland cogne dur sur ses peaux. Enfin libéré, Robert, qui attendait impatiemment son tour, dispense des notes bien lugubres. La trame imposée à "Master plan" est hypnotique et ne cède le relais que lorsque les cordes se lâchent. Longue plage, "Hound dog in the manger" est également un des sommets de l’opus. Stagnant dans la vase des swamps, il reflète ce mal de vivre. Robert Kimbrough  possède une maîtrise incontestable. Le son réverbéré des cordes accentue le climat menaçant. Les musiciens prennent leur pied sur "Picnic jam", un titre imprimé sur le Bo Diddley beat. Garry Burnside signe cette jam et la chante d’une voix pleine de dynamisme. Il se réserve également les vocaux sur "Garry's nite out". Pour "Natch'l low", Codi Dickinson est passé aux percussions, une compo trempée dans le pur delta blues au cours de laquelle il nous réserve un solo pas possible, tranchant comme une lame effroyable qui glace la peau. "Devil's in the detail" est abordé à la manière d’un chant tribal. Ian vocifère. Ils sont cinq à lui répondre en chœur. Des tas de percussions alimentent le morceau, pendant qu’André Turner souffle dans son pipeau, à la manière de son regretté ancêtre Othar, disparu en 2003, à l'âge de 96 ans. Ian Siegal reprend les commandes lors de la finale "Hopper' (Blues for Dennis"), une plage qu’il interprète avec beaucoup de conviction et de détermination. Un superbe album!

Scarlet

Electroglobine (Ep)

Écrit par

Des groupes électro-pop comme Scarlet pullulent au sein de l’Hexagone. Et ce combo angevin ne figure ni parmi les plus originaux, ni les plus talentueux. 

Si la chanteuse de cette formation ne maque pas de charme, sa musique est plutôt datée. Certaines plages épousent un format plus rock, d’autres davantage atmosphérique (« What’s It »). Mais les sonorités électroniques sensées dynamiser l’expression sonore sont rarement pertinentes quand elle ne sont pas néfastes. Les mélodies sont téléphonées. Peu ou pas de prise de risque. Bref, un premier Ep sans grand intérêt. Il y a encore du pain sur la planche… 

 


 

Red Hot Chili Peppers : FleaLeaks!

Écrit par

Flea vient de confirmer la date de sortie du prochain album de Red Hot Chili Peppers. Il paraîtra ce 26 août. Son titre ? « I’m with you » ; et il a été produit par Rick Rubin.

 

The Kooks : de drôles d’oiseaux qui ont du cœur

Écrit par

The Kooks publiera son troisième opus ce 12 septembre. Il s’intitulera "Junk of the Heart ". Pour enregistrer cet album, la formation anglaise a reçu le concours de Tony Hoffer (Beck, Air, Belle & Sebastian), à la production. Le groupe partira en tournée cet été. Un périple qui commencera en ngleterre et transitera par les Etats-Unis. Le  groupe se produira le 7 juin à Paris et le 9 juin à Amsterdam (au Paradiso, déja sold-out).

Tracklist

1. Junk of the Heart (Happy)
2. How’d You Like That
3. Rosie
4. Taking Pictures of You
5. Killing Me
6. Fuck The World Off
7. Time Above The Earth
8. Runaway
9. Is It Me
10. Petulia
11. Eskimo Kiss
12. Mr. Nice Guy

http://www.thekooks.com

 

 

Minor Sailor, un duo franco-islandais plein de charme…

Écrit par

Minor Sailor c'est Jeremy Joseph à la musique et Maia Flore pour les visuels. Le duo vit actuellement en Islande ; mais trempé dans le folk electonica, leur nouvel album a été enregistré, au cours de ces deux dernières années, entre les montagnes pyrénéennes, Stockholm et Reykjavik.

Le single "How things happened" est à écouter sur Soundcloud.

http://soundcloud.com/minor-sailor/sets/how-the-things-happened-1/s-UaDvi

http://minorsailor.tumblr.com/

 

Verone ou le trésor caché…

Écrit par

Verone est l’un des secrets les mieux gardés de la scène française ! Il y a 5 ans, son album « Retour au Zoo », baignait dans un cocktail sonore alliant rock et électro.

Aujourd’hui, Verone a décidé d’explorer les sonorités folk, rock et la pop, tout en privilégiant un goût certain pour les années 70. « La Fiancée du Crocodile » en est leur plus belle démonstration : synthés, vocodeur, ukulélé, banjo, mélodica mais aussi robot mixeur, sac de billes ou encore moule à gâteau, ont servi de base à leur instrumentation. Réunissant Fabien Guidollet et Delphine Passant, ce duo nous propose un disque à tiroirs comme en atteste le clip d’« Etre Beau ou Mourir ».

http://www.youtube.com/watch?v=feF8D3N-B2A

http://www.dailymotion.com/video/xit6e8_verone-etre-beau-ou-mourir_music

http://www.veronemusic.com

 

Sinclair : retour vers la musique…

Écrit par

Depuis déjà presque 20 ans, le Français concocte une musique bien personnelle en mélangeant des influences pop, soul, funk et rock. Après ses dernières apparitions comme membre du jury de La Nouvelle Star et la réalisation de la B.O. « Le Siffleur », Sinclair reprend le chemin du studio et nous offre aujourd’hui un nouvel album aux accents électro, dont le 1er extrait « Ca tourne dans ma tête », tourne en radio.

Découvrez le clin d'œil adressé à ses potes qui fêtent avec lui son grand retour à la musique :
http://www.youtube.com/user/SinclairOfficiel#p/u/0/jbZad7Vg0oc

Et cliquez ici pour revoir le clip.
http://www.youtube.com/user/SinclairOfficiel#p/u/2/O7ZKSKlmCLY

 

Le Grand Tour de France.

Écrit par

Le premier Ep de France, « Grand Tour », est sorti sur le label allemand Rectangle Astral / Treue Um Treue.

Technikart : "On dirait la comédie musicale ‘Vendée 93’ de Barbelivien réinterprétée par le Dondolo de "Dondolisme" et le Tellier de "Sexuality". Tube dément ! "

Magic ! : "Les paroles piochent volontairement dans le cliché, et le chant surfe sur des motifs rétrofuturistes qui doivent autant à Kraftwerk qu'à Telex ou Jean-Michel Jarre. Un peu d'oxygène dans un monde asphyxié".

http://soundcloud.com/tomtomfromneukolln/sets/france-grand-tour-ep-1

http://www.myspace.com/franceentranse

http://www.facebook.com/pages/France/182655965091182#!/pages/France/182655965091182

 

Katy B au Botanique (photos Wim Demortier)

Écrit par
{sbdredirect http://www.musiczine.net/fr/photos/katy-b-02-06-2011/}

Jester At Work

Lo-Fi, Back to Tape

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En 2005, Antonio Vitale choisit pour patronyme El Dobro, afin d’embrasser son projet solo. Il le transforme assez rapidement en Jester At Work, une dénomination qu’il estime plus adéquate à la pratique de son folk lo fi, alors en plein processus de création. Avant de se lancer dans cette aventure individuelle, ce natif de Pescara a été le leader des (très) méconnus Warm Morning 616.

Il lui a cependant fallu attendre un certain temps afin de concrétiser ses ambitions. D’enregistrer ses propres compo pour son propre compte. En fait, il souhaitait se procurer un véritable Fostex 4 pistes d’origine pour mettre en boite cette collection judicieusement intitulée « Lo-Fi, Back to Tape ».

Lorsque l’ami Jester se met au boulot, ce n’est pas en dilettante mais pour créer une œuvre qui tienne la route. Responsable d’une musique folk intemporelle, le Transalpin est influencé par Johnny Cash, Mark Lanegan et Tom Waits, même si parfois son style me fait penser à notre marin national Admiral Freebee. Trempés dans l’americana ou le blues, ses compos respirent les grands espaces… américains. Et deux plages comme « The Worst Cowboy » et « I’m On Fire » en sont les plus belles illustrations. Cet Italien est aussi à l’aise à l’harmonica qu’à la gratte acoustique qui accompagne sa voix burinée par le temps, à l’instar d’un cow-boy mis en scène par Sergio Leone. La Grappa semble en tout cas avoir le même effet sur les artistes italiens que le whiskey sur la création des artistes américains…

Kitty, Daisy & Lewis

Smoking In Heaven

Écrit par

Différent, mais pas trop. Telle est la démarche entreprise par les frangins Durham au sein de « Smoking In Heaven », leur second LP. En 2008, la fratrie surdouée avait pris tout le monde de revers en concoctant un premier album entre roots, blues et revival rockabilly. Kitty était alors âgée d’à peine 15 ans, Daisy de 17 et Lewis, 19. Entre reprises de classiques et morceaux originaux, le trio était tout simplement surprenant de maturité. Le son vintage de « Kitty, Daisy & Lewis », le même que l’on retrouve ici, est de ceux qui laissent bouche bée tant il est fidèle à celui de l’époque retranscrite. Sur « Smoking In Heaven », les Britons parviennent encore, trois ans plus tard, à nous faire croire qu’ils sont originaires d’un patelin du Sud des Etats-Unis et qu’ils ont traversé au moins six à sept décennies pour nous délivrer le meilleur de l’époque. 

« Smoking In Heaven » est donc ‘différent, mais pas trop’ car les trois jeunes adultes lancent l’auditeur sur une fausse piste en ouvrant leur nouvel ouvrage par « Tomorrow », une plage résolument Ska et, plus loin, en introduisant quelques éléments de rock steady (« I’m So Sorry »). Et ce, avant de revenir à leurs bonnes vieilles mélodies bluesy et rockabilly qui refusent tout compromis et fantaisies contemporaines. Kitty, Daisy & Lewis, qui travaillent essentiellement à l’aide de matériel datant des années 50, sont de vrais petits ovnis dans le paysage musical actuel. Nul doute qu’ils donneront des idées à de nombreux artistes en manque d’inspiration. « Smoking In Heaven » est un voyage temporel à effectuer les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes.

Live : 17 juillet au festival Blues Peer (Peer).

 

Lento

Icon

Écrit par

Lento est un petit village situé en Corse ; mais c’est aussi une formation romaine qui sévit, depuis 2004, dans l’univers du métal. « Icon » constitue leur second album. Découpé en 10 plages instrumentales, le combo y déverse de très malsaines coulées de sludge, doom et ambient à l’aide de grattes abrasives. Proches de l’univers sonore de Pelican, Meshuggah, Cult of Luna et Zu, les Transalpins mélangent la puissance du doom à l’indolence ainsi qu’à l’aspect très cinématographique du postcore. Les dix titres sont autant d’agressions brutales commises à l’égard de nos tympans. Et soutenue par une section rythmique colossale, « Hymn » illustre parfaitement cette impression. Une puissance de feu qui n’altère cependant pas une certaine recherche sur les ambiances, le tempo et le son, bien plus subtil qu’il n’y parait. Peu de répit sur cette œuvre. Seuls « Then » (NDR : le titre d’ouverture) « Throne » et l’atmosphérique « Admission » permettent quelque peu de souffler. Mais la plupart du temps, les compos sont attaquées pied au plancher. Signé chez Denovali Records (Kodiak, Omega Massif), le groupe italien devrait ravir celles et ceux qui ne jurent que par le métal tellurique, ténébreux, passionné et bien sûr efficace.

Micachu & The Shapes & London Sinfonietta

Chopped & Screwed

Écrit par

Fondé en 1968, le London Sinfonietta est l’un des ensembles de musique contemporaine les plus notoires au monde. Micachu & The Shapes ? C’est le groupe de la très jeune Levi Mica’chu’ (NDR : elle n’a que 23 ans !) Responsable d’une musique électro pop, elle avait publié un premier album, « Jewellery », en 2008. Mica Levi est également une artiste extrêmement douée. C’est à l’âge de 4 ans qu’elle a commencé à étudier l’alto et le violon. Elle a d’ailleurs (NDR : entre autres) composé pour l’Orchestre Philharmonique de Londres. Touche-à-tout elle produit et se reconvertit en DJ, à ses heures…

Lorsque ces musiciens fantasques se rencontrent, on se doute que le résultat sera plus qu’alternatif. Et manifestement, les 9 plages étranges étalées en 35 minutes de cet elpee évoluent dans la marge de toute la musique pop actuelle.

Le ‘Chopped & Screwed’ est une technique musicale hip-hop originaire de Houston (voir définition sur Wikipédia ici ). On comprend dès lors mieux le titre de cet elpee. Mica s’inspire d’un certain Harry Partch, un musicien décalé, minimaliste et… créateur d’instruments, décédé en 1974. Elle a d’ailleurs, en compagnie de David Sylvester, inventé ‘the Chopper’, un instrument maison qui est audible sur le morceau « Everything ».

Autant le spécifier d’entrée, pour écouter ce « Chopped & Screwed », il est préférable d’avoir une (NDR : et surtout deux !) oreille(s) avisée(s). Les morceaux de cet opus empruntent de multiples chemins de traverse sonores, en y rencontrant moult dissonances. Au menu, très peu de mélodies, des longs silences, des beats mutants, des chants cacophoniques et des cordes désaccordées… John Cale s’est parfois lancé dans ce type d’expérimentions. Une chose est sûre, celles et ceux qui avaient apprécié le premier long playing de Micachu seront déconcertés.

Personnellement, je ne peux pas dire que l’écoute de cette œuvre m’ait été agréable. Cependant, je suis conscient que des artistes aussi explorateurs sont nécessaires pour faire avancer la musique. Elle a d’ailleurs toujours eu besoin de têtes chercheuses souvent en avance sur leur temps. Je suis quand même curieux de connaître la suite…

My TV Is Dead

Freedomatic (b)

Écrit par

Huit mois après sa parution et comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, voyons un peu ce que le premier opus de ce duo belgo-belge nous réserve. 

My TV Is Dead est un duo réunissant Joël Grignard et Amaury Massion. Le premier cumule la basse et les guitares. Le second prend en charge les vocaux. Suite à une collaboration commune opérée pour « Convulsions », un spectacle musical mi-rock, mi-danse contemporaine, le tandem décide de pousser plus loin l’aventure et décide de se produire en petit comité (accompagné d’un batteur pour l’occasion), à six reprises, de l’autre côté de l’ex-rideau de fer, à Berlin Est.

L’un et l’autre souhaitant partager leur univers musical, ils décident ensuite de passer à table (de mixage évidemment). Lauréat de ‘Pure Démo’ via la station Pure FM, un premier single paraît en avril 2009, « Love in Stereo », suivi à intervalles plus ou moins réguliers, comptez deux à trois mois, par deux autres, « Thinking of You » en juin et « Riot Love » en septembre. Dès novembre de la même année leur premier elpee tombe dans les bacs des disquaires. Il reprend les 3 premiers singles ainsi que douze nouveaux titres.

Il est clair que devoir qualifier le style musical de cette formation n’est pas chose aisée. Les inspirations sont nombreuses et c’est un véritable kaléidoscope musical qui nous est servi. Les influences sont multiples. Elles oscillent de Radiohead à Muse, en passant par des produits plus locaux tels dEUS, Ghinzu ou encore Girls In Hawai. La musique glisse aisément d’un riff bien appuyé à une rythmique plus électro, avant d’embrasser une pop bien léchée. Elle joue ainsi à saute-mouton durant toute la durée de l’album et de ses 15 plages. Remarquable longueur pour un premier opus, même si la sélection aurait gagné en concision, tant l’impression d’un ‘déjà entendu’ est présente… Malgré ce petit bémol, on est séduit par la voix d’Amaury. Excellente, elle assimile et apprivoise ces changements avec une aisance toute indiquée.

Si aucun morceau ne semble devoir se dégager de la masse pour devenir un hit potentiel, il serait cependant indécent de ne pas reconnaître un certain talent (voire un talent certain) de composition mélodique aux deux p’tits belges.

Plaisant et varié, « Freedomatic » est donc loin d’être décevant, malgré sa carence en originalité. Ses variations de style en sont ses principaux atouts. La paire aurait cependant tout intérêt à digérer complètement ses influences, afin de se forger une personnalité propre et d’éviter de devoir porter l’étiquette ‘héritier de…’.

Cet album était paru en 2009, en Belgique. Il était cependant passé inaperçu. My TV Is Dead (re)tente une percée via le marché français qui semble assez friand de rock belge.

Okkervil River

I am Very Far

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Après leur escapade accomplie en compagnie du vétéran Rory Erickson, Will Sheff et ses sbires nous proposent leur sixième album. Une chose est sûre, il sera difficile à la formation américaine de publier une œuvre aussi majeure que « Black Sheep Boy » (2006). Bien sûr, leur dernière livraison, « The Stand Ins » (2008), avait démontré que le groupe était encore capable de torcher des mélodies contagieuses et de véhiculer des textes ravageurs. « I am Very Far » est tout aussi inspiré et flamboyant. Les lyrics existentiels sont aussi ténébreux. Mais la production est plus soignée.

Sur cet opus, la fanfare indie texane est responsable de ballades uniques en leur genre et empreintes d’une grande sensibilité. A l’instar de « The Rise » et « Hanging From a Hit », deux plages soutenues par une nuée de cordes, parcourues d’accords de piano mélancoliques et enrobées de chœurs bouleversants. Mais encore du velouté « Lay of the Last » ou de l’irrésistiblement pop « Your Past Life as a Blast », caractérisé par sa chorale finale. Les morceaux de bravoure sont hantés par la voix très expressive de Will Sheff. De quoi donner davantage d’amplitude à cet elpee. Et « We Need a Myth » dont l’instrumentation est particulièrement luxuriante riche ou le plus énervé « Show Yourself », en sont deux belles illustrations. Mais, les sommets de l’album sont atteints lors du chaotique « White Shadow Walz » et du déjà classique « Rider », un morceau qui conjugue passion et harmonie tout en tirant parti d’un arsenal instrumental impressionnant : deux batteries, deux pianos, sept guitares et deux basses ! Un bémol, certains titres ont parfois tendance à tirer en longueur. Parfois difficile d’accès, ce disque nécessite plusieurs écoutes avant de pouvoir en goûter toutes les saveurs.

En choisissant pour titre de cet album « I Am Very Far », Okkervil River ne ment pas. Tout simplement, parce que son lyrisme très particulier est à nouveau parvenu à nous séduire…

Tamikrest

Toumastin

Écrit par

Tamikrest est une formation touareg qui pratique une forme de blues/rock/world particulièrement originale. Elle est née en 2006, au Nord-Est du Mali, à l’issue des dernières émeutes qui avaient éclaté dans la région. A l’instar de leurs aînés –et probablement maîtres– Tinariwen le collectif africain chante dans la langue des Touaregs, le Tamasheq. Des textes engagés qui relatent les guerres civiles qui ont ravagé la population, entre 1990 et 1995, lorsque ce peuple nomade s’est soulevé pour réclamer davantage d’autonomie. Un peuple victime du sous-développement, de la corruption, du chômage et de la désertification. Une situation difficile que l’observateur étranger ne comprend pas toujours très bien. Et pour cause, ce conflit se déroule dans une région de l’Afrique Occidentale, sans grand intérêt pour les grandes puissances économiques.

C’est la formation australienne Dirtmusic qui avait permis au combo de se révéler sur la scène internationale. Musicalement, Tamikrest pratique un cocktail de rock vintage et de blues chaloupé, secoué par des rythmes tribaux. La voix d’Ousmane Ag Mossa est fière et lancinante. Tour à tour gémissantes ou ‘hendrixiennes’ les guitares déchirent littéralement les mélodies sinueuses. A l’instar de « Fassous Tarahnet » (« Son Amour Prestigieux »), le dansant « Aratan N Tinariwen » (« Les Héritiers du Désert ») ou « Tidit » (« La réalité »), une compo bercée de violons qui figurait au générique de leur second album, « Toumastin ». On imagine même un Jimmy Hendrix ressuscité, se cachant dans le désert saharien, pour combattre aux côtés des jeunes africains qui se révoltent…

Tamikrest se traduit par ‘avenir’, en tamasheq. La troupe espère qu’il sera meilleur pour leur tribu. A force de le dire, de l’écrire et de le chanter, ils y parviendront peut-être un jour. C’est aussi une des missions de la musique dite ‘rock’…

 

Vivian Girls

Share the Joy

Écrit par

Depuis la sortie de leur dernier album, « Everything Goes Wrong », en 2009, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts pour le groupe new-yorkais. Tout d’abord, Vivian Girls a changé de label. Il a signé chez Polyvinyl, écurie qui convient probablement davantage au profil du groupe, puisqu’il héberge Deerhoof, 31 Knots et Of Montreal. Notamment. Malgré le rythme de vie frénétique que s’est imposé le groupe, la chanteuse Cassie Ramona a encore trouvé le temps pour tenter une aventure en solitaire, sous le patronyme de The Babies. Et enfin, le line up a changé, puisque la drummeuse Frankie Rose a rejoint les Dum Dum Grils, cédant ainsi le relais à Ali Koehler.

Pour le trio féminin, « Share the Joy » constitue donc un tournant dans la carrière des New-Yorkaises. Virage magnifiquement négocié, puisque le nouvel opus de Vivian Girls est superbe. Il pourrait même être considéré comme l’album de la maturité. Trempé dans le psychédélisme, il est davantage chargé de nuances, permettant aux trois jeunes femmes de poser davantage leur style. Autrefois plus punkysant, il autorise sur ce nouvel elpee, des compos atmosphériques, légères et envoûtantes. Le tempo est moins linéaire. Il tourne même parfois au ralenti. Deux morceaux dépassent les 6 minutes. Mais la force de leurs chansons procède de leurs harmonies vocales qui soutiennent à merveille des mélodies douces, sucrées et contagieuses. Et si aucun titre ne sort vraiment du lot, « Share the Joy » ne souffre d’aucune faiblesse et se boit comme du petit lait… A consommer sans modération.

About Group

Start and complete

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Atypique, ce groupe réunit Alexis Taylor (Hot Chip), Charles Haywards (This Heat), John Coxon (Spring Heel Jack, Spiritualized) ainsi que Pat Thomas, personnage qui a notamment bossé pour Derek Bailey et Tony Oxley. Cette équipe s’est réunie en 2009 en partageant un même objectif : pratiquer un tout autre style de musique. Et la même année, la formation publiait un premier elpee, « About ».

Il a fallu attendre trois années avant de voir paraître le deuxième opus, “Start and complete” ; mais il démontre par excellence le génie d’About Group.

Cette union musicale était l’occasion rêvée pour eux de revenir aux sources, de se détacher de leur style habituel. Et mieux encore, d’improviser!

C’est d’ailleurs ce qui fait toute l’originalité de cet album. Seules les chansons ont été écrites à l’avance. Pour le reste, libre cours aux artistes le temps d’une seule et unique journée d’enregistrement. Un défi que très peu de musiciens seraient capables de relever. En écoutant l’album il est d’ailleurs difficile de s’imaginer une telle prouesse. Une chose est sûre, ils sont pétris de talent. Cependant, au fil des compos, on a l’impression que la structure des compos est souvent similaire. Ce qui explique pourquoi les plages manquent souvent de relief. Une impression accentuée par une certaine morosité ambiante.

Bien sûr, l’objectif  artistique principal reposait sur l’impro ; mais on était en droit d’attendre davantage de prise de risques dans le chef d’About Group. Les jolies mélodies révélées sur “Lay me down”, “ A siking song” et “Don’t worry” démontrent qu’ils en sont capables. Mais bon, c’était pas si mal les gars !

 

Bohren & Der Club of Gore

Beileid

Écrit par

Alors qu’on pensait que Bohren & der Club Of Gore ne pouvait pas s’aventurer plus loin dans les méandres de la mélancolie et de l’obscurité, la formation allemande délivre « Beileid », dont le titre en dit déjà long (« Condoléances »). Trois ans après avoir publié le fantastique « Dolores », qui suggérait pourtant un avenir discographique un peu plus allègre, le quintet remet le sombre couvert, au sein d’Ipecac. Les Teutons délivrent un nouvel LP qui vous plombe l’ambiance en 3 morceaux et moins de 35 minutes. Le pire, c’est qu’on en redemande.

Le Doom Metal des premiers instants est largement délaissé au profit de mélodies encore plus jazzy qu’auparavant. C’est peut-être là le seul élément mélodique que la formation a conservé de « Dolores », Petite nouveauté, la formation allemande introduit pour la première fois des vocalises au sein de l’un de ses morceaux. Et pas n’importe lesquelles puisque c’est le grand Mike Patton qui offre ses cordes vocales au sépulcral « Catch My Heart », long de 13 minutes, une plage à la fois glauque et émouvante. L’ambiance accablante de « Beileid » est cependant bizarrement jubilatoire. Bohren & der Club Of Gore se complaît à délivrer des œuvres discrètes mais qui vont toujours droit au cortex, remuant toutes les idées noires qui s’y tapissent. « Beileid » vous fichera, au choix, soit le bourdon, soit la patate. Voire les deux à la fois.